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[Rp ouvert]Skarzh kuit e Anjev!*

Marzina
Rp ouvert, donc libre à chacun de voir ma jolie princesse bretonne arriver et de venir interagir avec elle, ce rp est ouvert pour faire connaissance avec les personnages angevins alors n'hésitez pas!


*en breton, J'me tire en Anjou!

Le départ qui aurait du être fait dans la joie des vacances s’était doucement teinté de mélancolie. Un ours bourré qui se trompe de chemin…Une Na perdue en pleine campagne bretonne…Restait le cousin, et heureusement qu’il était là, parce qu’à la place de la délicate blonde était arrivé un jeune homme aux cheveux noirs et avec un pied tout tordu que Marzina ne connaissait absolument pas. Quant à elle, juchée sur son Islandais, elle était plutôt chargée. Attila reposait dans une cage accrochée à sa selle, son cadeau petit mais bruyant suspendu de l’autre coté. A coté du cheval trottinait le cadeau du Lem pour se faire pardonner de son absence, la blonde espérait bien que son charmant Islandais finirait par poser sa patte sur cette chose baveuse et collante à laquelle elle n’avait pas encore donné de nom et qu’elle appelait sobrement « le chien ». Quelques robes dans sa malle, et dans sa bourse ce qu’il fallait pour vivre avec un minimum de confort, sans plus. Pour sa sécurité, elle avait pris l’épée légère que lui avait offert le polak avant la guerre, mais elle comptait surtout sur la dague qu’elle coinçait toujours dans sa botte, au plus près de la cicatrice d’enfance laissée par la cruauté des françoys. Point de robe pour le voyage, elle avait revêtu braies, chemise et bottes, sans oublier le tricorne de son défunt père qu’elle arborait toujours lorsqu’elle voyageait, en souvenir de lui.

Le voyage fût morose sans Naelhy, elle lui manquait beaucoup. De plus, Fauve, son cheval, n’avait toujours pas écrasé le chiot. Elle avait du s’arrêter après un moment pour le ramasser et le mettre dans sa besace, l’affreux animal gémissant sans pour autant cesser de les suivre. C’est à ce moment précis qu’elle maudit l’Ours, une énième fois. N’aurait-il pas pu lui offrir une robe ou un bijou, ni même une bouteille de chouchen ? Il avait fallu qu’il lui offre une chose vivante, une chose dont il faut qu’on s’occupe, un truc qu’il faut nourrir et choyer…Un truc qui l’encombrait. Et voilà qu’il jappait de l’intérieur du sac, l’horrible bête, content qu’elle s’occupe de lui. Soupir las et elle part au galop devant pour se défouler. La neige arrêta brusquement sa course, et elle ramena son cheval au pas avec une fascination toute infantile. Elle se recouvrit de sa cape sombre doublée d’hermine et petit à petit son humeur se fit plus légère à mesure que la neige la recouvrait.

En arrivant à Angers, elle était couverte de flocons et transie de froid. Sa peau blanche se confondait avec la blancheur de l’hermine et de la neige, et ses cheveux clairs voletant au gré du vent ajoutaient à son allure fantomatique. Et tandis que ses joues rosies par le froid mordant lui donnaient un petit air angélique, ses yeux noirs eux laissaient penser à un démon des neiges. Le bruit des pas de son cheval était amorti par la fine couche neigeuse. La capitale était toute blanche, et seules des traces de pas indiquaient qu’il y avait là de la vie. Pas de garde pour venir l’agresser, elle se dit avec un léger sourire rassuré qu’elle n’avait finalement pas été fichée. Un gémissement plaintif se fit entendre depuis la cage d’Attila. Elle prononça dans un murmure :


« Du calme Attila, nous sommes bientôt arrivés, tu pourras bientôt te reposer près du feu… »

Pauvre bête, il souffrait du temps autant qu’elle. Elle regarda ses mains délicates, et les découvrit bleuies par le froid. Elle n’avait pas l’habitude de voyager aussi loin l’hiver, elle n’était pas équipée correctement pour lutter contre le froid. Elle resserra la cape contre elle et se blottit dans l’hermine pour se réchauffer. Elle chercha dans ses vêtements pour mettre par-dessus la cage d’Attila et de la chose bruyante quelques fourrures afin qu’ils ne souffrent pas trop. Un coup d’œil dans sa besace, et elle découvrit que le chien lui s’était endormi après avoir dévoré son repas. Le ventre de la blonde laissa échapper un gémissement plaintif à cette découverte. Une pointe d’agacement refit son apparition.

« Je hais ce chien. »

Ne restait plus qu’à trouver la demeure de Kirke, ou se réfugier dans une taverne du coin. Sauf qu’Angers, elle ne connait pas, alors Angers sous la neige…Voyant quelqu'un non loin, elle mit pied à terre et se dirigea vers lui. De sa voix douce elle demanda:

"Dites-moi mon brave, sauriez-vous m'indiquer la demeure du Penthièvre, ou à défaut une taverne bien chauffée?"
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Regort
Emmitouflé dans sa fidèle robe usée, le bailli se rendait au conseil. Les plis de son visages se faisaient d'autant plus ostensibles, creusés par la brise glaciale, en dépit de sa capuche. Vive le vent d'hiver paraît-il...
Son bâton à la main, il ne s'attardait pas en chemin. Il s'agissait d'aller faire son sport quotidien : la chasse aux fonctionnaires. Une activité demandant de solides nerfs. Et accessoirement, de ne pas rendre son dernier souffle gelé sur les pavés andégaves.


Dites-moi mon brave, sauriez-vous m'indiquer la demeure du Penthièvre, ou à défaut une taverne bien chauffée?

Il se fige. Fermant les yeux, s'entame en lui un passionnant débat théologique.

Georges, archange de l'amitié : on te pose une question, va l'accueillir.
Galadrielle, archange de la conservation : tu n'as pas la réponse à la question. A sa voix elle est jeune et débrouillarde, elle s'en sortira. Ne reste pas là et vient te mettre au chaud.
Georges : Bravo pour le conseil, consoeur ! C'est bien la peine qu'on ait tout fait pour suivre Oane et ses enseignements si c'est pour ignorer un appel !
Galadrielle : Je sais bien mais le Regort il est tout usé, tu vas nous le claquer à trop en vouloir. C'est important de le ménager.
Georges : Tu parles ! Quand il s'agit d'aller ramasser des écus pour le duché il en trouve de l'énergie. Il aime se faire plaindre voilà tout !
Gabriel, archange de la tempérence : Bon vous n'avez pas fini vous deux ? Le temps de vous décider non seulement il sera congelé mais en plus il aura été d'aucune aide ! Allez hop, il sait ce qu'il a à faire, allons bronzer au soleil !

Regort tressaillit avant de grommeler.

Tss, c'est toujours pareil avec leurs conseils. Et puis c'est toujours sur moi que ça tombe les complications, c'est vraiment trop injuste.

Haussement d'épaules, après tout maintenant au point où il en était... Il tourna la tête pour découvrir une pâle et frêle jeune femme. De sa sénestre main, il se gratta le menton. Puisque les vertues avaient décidé de ne pas s'accorder, c'est son esprit espiègle qui répondra.

La demeure du Penthièvre dites-vous ? Pourriez-vous être plus précise ? Voyez-vous, ils sont nombreux dans cette famille et n'habitent pas tous ensemble.

Un sourire malicieux en coin, attendre le moment où elle s'apprêtera à répondre...avant de reprendre.

Remarque de toute façon, l'un ou l'autre, je ne saurais vous guider. Quand aux tavernes bien chauffées...vous avez du bois ?

Un regard inquisiteur vers l'attirail que transportait sa monture. Sa fonction de bailli reprenait le dessus, voyant déjà en tout visiteur un potentiel vendeur d'or boisé.

Vous savez, vous êtes en Anjou. Et ici comme on dit : pas d'bois, pas d'chaud qu'est là.

Un franc sourire.
Marzina
Le froid était glacial, elle était en train de geler sur place, fort heureusement qu’elle n’avait pas enfilé une robe pour le voyage, braies et bas étaient bien plus chauds. Tenant d’une main les brides de son cheval, de l’autre son tricorne, elle fit quelques pas vers l’homme afin de mieux entendre ce qu’il lui disait, prenant garde à ne pas glisser sur les plaques verglacées de l’allée qui se cachaient probablement sous la neige. Même de plus près, elle avait peine à distinguer son visage sous la capuche, c’eût pu être n’importe qui, même un homme dangereux, mais elle n’était pas sur le qui-vive.
Elle ne sait rien des pensées de l’homme qui lui fait face, et lui ne sait rien des siennes. Cela vaut sans doute mieux, dans la petite caboche blonde Asmodée le démon de la luxure règne en maitre, même si Léviathan démon de la colère et Belial démon de l’orgueil lui volent parfois la place. Reste que Georges archange de l’amitié s’installe un coin douillet, de plus en plus spacieux avec les années, c’est toujours ça de gagné par les prêches et les prêcheurs. Il ne suffit pas d’être éduqué dans une famille spécialisée dans la formation de curés pour devenir une sainte, elle en est la preuve manifeste.


« La demeure du Penthièvre dites-vous ? Pourriez-vous être plus précise ? Voyez-vous, ils sont nombreux dans cette famille et n'habitent pas tous ensemble. »

Ah, elle avait toujours cru qu’ils habitaient en meute, comme les bêtes.
Elle entrouvre les lèvres, prête à prononcer le prénom du cousin si généreux, mais l’homme ne lui en laisse pas le temps. Il ne sait pas, en plus. Voilà qui est fâcheux, et sa témérité la poussant à aller au devant du groupe la met dans une situation assez inconfortable. Il faudrait au moins qu’elle trouve une auberge à la limite, sinon demain matin elle serait la princesse de glace. Elle jette un vague regard à ses bagages, bien qu’elle sache pertinemment qu’il n’y avait rien de tel que du bois parmi son bric à brac. Grimace légèrement désabusée, et elle répond de façon évasive :


« J’ai pas de bois, mais j’ai un chien. Un petit chien. Un bâtard. Vous croyez que ca brûle bien ? »

Après tout, autant qu’il serve à quelque chose la sale bête. Elle le voit qui zieute sur sa monture et ses bagages. Vrai qu’avec un palefroi, elle ne peut pas cacher avoir de la ressource monétaire, ce genre de monture étant réservée aux nobles puisque quasiment aussi cher qu’un destrier de guerre. Tout comme la doublure d'hermine de sa cape noire, symbole de la royauté bretonne.
La crainte fait son apparition. C’était un brigand ? Il en voulait à son argent ? Il en voulait à ses robes, ses bijoux ? Ses pommes ?
Oui, parce qu’elle avait cru comprendre qu’en Anjou, les gens deviennent absolument dingues quand on leur parle fruits ou légumes.
Elle jette un regard suspicieux à l’homme, et l'accent breton remonte à la surface de ses mots tandis qu'elle demande:


« Dis donc, vous n’auriez pas l’intention de me laisser crever de froid dehors tout de même ? »

Se rendant compte quand même que l’homme semblait être son meilleur espoir de trouver un lieu chauffé, elle se dit qu’il valait mieux faire un effort, et tenter de l’amadouer au lieu de l’agresser. Petite moue triste, et voix contrite, la princesse sait jouer la comédie, c’est dans ses cordes.

« J’ai fait un long voyage vous savez, je suis épuisée, j’ai froid, j’ai faim, et je ne sais pas où habite le cousin… »

Et hop, on dégaine l’argument qui tue. Sourire angélique, tête penchée sur le coté, papillonnement discret des yeux, avec même la petite larme qui menace de rouler sur sa joue.

« Aidez-moi, je suis perduuue… »

Perfide, la digne disciple du Sans Nom. Et baptisée pourtant!
_________________
Regort
Pas de bois, son sourire s'efface. Ingrate, n'est-il pas de coutume d'offrir un présent à son hôte ? Un chien pour se substituer au combustible ? ''Hot dog'' comme disent les anglois. L'idée ne manque pas d'originalité, mais d'efficacité. Cependant il serait inhospitalier de signaler l'impertinence de la proposition. S'il était bien couvert, il ne portait pas de gants, laissant ses mains en proie aux engelures. Les portant à sa bouche, il souffla en leur creux afin de les réchauffer. Relevant la tête, il répondit.

Rien ne vaut l'expérience pour...découvrir les facultés cachées de ce chien. Mais ce n'est pas l'endroit idéal.

Il faut bien le reconnaître, elle marque un point la jeunette. Ce n'est pas la meilleure saison pour tailler une bavette en plein air. Qui plus est la voyageuse semble de noble facture. Si l'habit ne fait pas le moine, il fait le nanti. Pour le coup, ses frusques ne laissaient pas place au doute. Il était de bon ton de s'éviter une montagne de paperasses en embarrassantes condoléances. Il devrait bien réussir à lui indiquer le chemin d'une auberge. Voyons-voir, d'ici il faut remonter la rue juste à gauche sur deux cents mètres, prendre à droite, déboucher sur la place saint Himerius, puis redescendre vers le port... Non non, ce n'est pas ça. Il faut tourner à droite avant d'arriver à la place... Ou bien il faut d'abord partir en face, ou alors...

Regort dodelina de la tête. Il fallait se rendre à l'évidence, il n'avait aucune chance de la mener à bon port. Et voilà que...Oooooooohhh. Si ce n'est pas mignon ! Personne ne pourrait résister devant cette petite bouille...Personne ? Euréka ! Le visage s'illumine, découvrant un large sourire. Il allait au château ? Il y aurait bien une place pour elle dans la bâtisse. Et avec une aide de cette qualité, plus aucun fonctionnaire n'osera se défiler ! Adieu les longues heures à courir à l'université, à son bureau, à répondre aux courriers. Il n'avait plus qu'à croiser les bras derrière son bureau et gérer la cohue des fonctionnaires qui viendront d'eux même satisfaire le fin minois implorant.
Il s'agissait maintenant de jouer avec tact, négocier le contrat. Entrer dans son jeu, préparer le terrain. Mais surtout ne plus trainer dans ce froid. Assoupi près d'un feu, l'on est moins regardant.


Allons, ressaisissez-vous, je m'occupe de tout. Regort, pour vous servir. Soyez la bienvenue en Anjou. Vous me suivez ?

Il lui sourit chaleureusement avant d'indiquer d''un signe de tête la route menant au château.
Marzina
Le froid la mordait à chaque morceau de peau non couvert, peau aussi pâle que fragile. Il faisait la moue, non, est-ce qu’il boudait ? Avait-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Les yeux noirs scrutent l’angevin, tentent de le percer à jour. Qui est-il ? Est-il vraiment angevin ? Et où allait-il quand elle s’est placée sur son chemin ?

« Rien ne vaut l'expérience pour...découvrir les facultés cachées de ce chien. Mais ce n'est pas l'endroit idéal. »

Moue peu convaincue de la princesse. Facultés cachées ? Mis à part celle de coller à ses chausses à longueur de temps et de n’être rien d’autre qu’une énorme boule de bave, ce chien ne servait pas à grand-chose. Au moins a-t-elle réussi à convaincre l’homme de l’abriter quelque part. Elle espérait qu’il ne l’emmènerait pas dans une de ces sordides maisons de gueux où passaient allégrement les courants d’air, et où le feu n’était qu’une maigre consolation. Elle était habituée aux châteaux, à ces grosses murailles de pierres qui la protégeaient des intempéries depuis qu’elle était petite. D’abord Penthièvre, puis Retz, et enfin Nantes…
Si elle avait su qu’il comptait utiliser son petit minois infantile, peut-être aurait-elle regardé l’angevin autrement que comme un individu lambda. Sûrement se serait-elle méfiée aussi. Mais voilà, elle n’avait encore jamais imaginé que quelqu’un penserait tout comme elle à utiliser ses mimiques angéliques attendrissantes pour des fins égoïstes. Elle ne savait pas encore que l’angevin est vil, et tente toujours de vous arnaquer, contrairement au breton qui ne va pas chercher plus loin qu’à déclencher un conflit pour le plaisir de se battre.


« Allons, ressaisissez-vous, je m'occupe de tout. »

Alléluia, elle a gagné ! Un bon feu, un repas chaud, voire même un bain et des vêtements secs, soyons fous ! Elle en rêvait, et rien qu’à cette idée, elle en frissonne. Un immense sourire franc s’affiche sur le visage princier de la blonde soudainement ragaillardie.

« Regort, pour vous servir. Soyez la bienvenue en Anjou. Vous me suivez ? »

Elle ressert ses doigts autour des rênes du palefroi, et avance d’un pas décidé vers lui, rassurée par le sourire qu’il lui adresse.

« Marzina de Montfort-Penthièvre, je vous suis! »

Le sourire s’efface aussitôt qu’il désigne le château ducal de la tête. Elle voudrait bien décliner l’offre, se tenir le plus loin possible du château angevin, mais voilà, elle tient quand même à son nez, ses oreilles, ses doigts, ses orteils…Et comme elle veut les conserver, elle le suit à contrecœur. Sautillant pour éviter les congères où elle aurait facilement pu disparaitre de moitié, elle s’enquiert auprès de son hôte tout en avançant, trainant derrière elle le cheval chargé qui traine les sabots d’un air nonchalant pendant que de l'une des cages sort un feulement féroce.

« Dites, ce serait pas le château ducal ? Vous êtes sûr qu’on peut y aller ? Je veux pas d’ennuis moi… »

Elle a surtout peur que le duc ait réellement mis ses menaces à exécution et l’ait fichée, et que ce ne soit que par un heureux hasard qu’elle n’ait pas déjà été violentée ou envoyée aux geôles. Le dira-t-elle au sire qui l’accompagne ? Non, s’il a ses entrées au château, il vaut mieux ne pas lui préciser ce genre de choses, il vaut mieux jouer la carte de la prudence, carte qu’elle a généralement beaucoup de mal à utiliser malgré toute sa bonne volonté. Ainsi, elle se rappelle qu’elle lui a déjà dévoilé son nom. Elle grimace et se mord la lèvre. Faisons-lui oublier un peu la chose en détournant le sujet. La meilleure façon est de le faire parler de lui, peut-être pourra-t-elle découvrir qui il est avant d’arriver au château.

« Vous êtes angevin ? »

Bah quoi ? Faut bien commencer quelque part, et s’intéresser aux autres, c’est pas son fort…
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Regort
Marzina de Montfort-Penthièvre

Il avait fait le bon choix, la facture en lettres de condoléances aurait été salée... Et le sel de ces rapiats de poitevins, il n'est pas donné, foi de bailli. Se remettant en mouvement vers le château, sa démarche était mal assurée. Les jambes s'étaient déjà ankylosées par la brise glaciale qui insidieusement s'était infiltrée sous sa vétuste robe beige. Réprimer une grimace, avancer le plus naturellement possible. Elles se désengourdiront bien en chemin et il s'agissait de ne pas traîner.
Marzina. Si le nom ne lui était pas totalement étranger, hormis sa filiation avec le Grand Duc, il n'en savait pas plus. Les histoires de familles et ragots mondains n'étaient pas sa tasse de tisane. Toutefois sa présence dans la capitale Angevine éveillait sa curiosité. Celle du vieillard qui se plait à laisser trainer une oreille attentive et retenir tout ce que sa mémoire lui concède. Une manière de s'assurer de son bon fonctionnement. La sienne à vrai dire ne lui faisait pas défaut, à l'exception quelques bribes de sa vie bourbonnaise...et de l'orientation.

Alors qu'il désirait en apprendre un peu plus, il vit sa mine se renfrogner. Regort fronça les sourcils, cherchant à comprendre. Une princesse, un château...admettons qu'il faisait pâle figure dans le rôle du prince charmant qui l'y conduit mais tout de même, il y avait un bon début de conte ! Du reste, elle aurait dû s'en apercevoir avant. Et puis toute mauvaise volonté gardée, se battre contre les dragons n'était plus de son âge. Il laissait cette activité au petit Evolio qui était bien plus talentueux pour les affronter. Bien qu'à cette heure, l'idée de voir surgir un jet de flammes ne lui aurait pas déplu. Il sourit machinalement en y pensant avant de replonger dans l'instant présent. Ne pouvait-il donc pas se concentrer un seul instant ?


« Dites, ce serait pas le château ducal ? Vous êtes sûr qu’on peut y aller ? Je veux pas d’ennuis moi… » 

Serait-elle craintive ? Le sens de l'hospitalité angevin n'est-il donc pas encore légendaire ? Avait-elle commis quelconques méfaits en Anjou auparavant ? Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Si c'est le cas il serait de bon aloi de la confesser avant qu'elle soit transpercée. Sans compter sur le fait que la précision des..euh de l'archer après quelques verres de vin d'Anjou laissait à désirer. Mais si la folie de sa grâce n'était plus à démontrer, elle n'avait d'égal que son habileté politique. Peu de risques qu'il ait jugé l'Anjou en position de déclencher un conflit avec la Bretagne voisine.
Il tenait le rythme de la marche, prenant lourdement appui sur son bâton afin de traîner ses rigides jambes. Alors qu'il allait la rassurer, vint l'ultime question.


« Vous êtes angevin ? » 

Norf, comme disent les berrichons. L'était-il ? De sang, sûrement pas. De sol ? Il n'y vivra jamais assez pour certains qui se sont auto-proclamés garants de la ''véritable identité angevine''. De coeur, nul doute. Ces terres et les rencontres qu'il y avait faite lui avaient redonné vie, à lui, le vieillard retiré de toute vie active. Mais voilà bien une réponse qui ne lui convient pas. D'un ennui... ''Je suis enfant du Très Haut'' ? Le prosélytisme a ses limites, celle-ci manque de subtilité. Ne reste plus qu'une possibilité : répondre en angevin.

Non, je suis mainois par ma mère et tourangeau par mon père. Je viens infiltrer le château et je recrutais justement, merci d'avoir accepté. À deux, ça devrait être un jeu d'enfant. Vous êtes d'attaque ?

Il la dévisageait un espiègle sourire aux lèvres.

Ou alors je suis bailli d'Anjou et je dois me rendre à mes bureaux. Je vous trouverais alors où loger et nous mangerons autour d'un chaleureux feu de cheminée de juteux fruits tout juste arrivés de Bretagne. Vous connaissez la Bretagne ?

Il se gratta nonchalamment le menton en l'observant, les sourcils froncés, l'air concentré, masquant son amusement.

En tout cas c'est l'un des deux, j'en suis certain. Mais vous savez à mon âge, entre deux détails parfois... Le garde à l'entrée saura bien vite nous donner la réponse, n'ayons crainte.

Et c'est qu'il était fier de lui en plus en lui affichant à nouveau un cordial sourire, les yeux pétillant de malice. Le château leur faisait maintenant face.
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