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[RP] Honshu : La grande ballade

Megu
Un rendez-vous aboutissant sur une révolte.

Une révolte qui n'avait pas tourné à leur avantage et qui, elle, avait aboutit sur un procès.

Procès où elle s'était rendue, la jeune Megu.
Faire enrager et saliver celui qui l'avait accusée l'avait bien fait rire. La sentence un peu moins... Mais deux jours de prison, c'était presque rien comparé à ce qu'elle avait déjà pu endurer.

Deux jours de prison qu'elle passa assise au fond d'une cellule sombre et moisie.

Et enfin la libération ! Aniki l'attendait déjà aux portes du grand bâtiment. Son doux parfum de liberté... La décision de partir faire un tour du pays avait alors été prise.



[Oda. À Gifu, sur le départ.]


Aniki ? T'es prêt ?

Megu s'impatientait. Son baluchon était prêt, lui, et contenait assez de nourriture pour subvenir à ses besoins durant quelques semaines.

Après sa sortie de prison, le jeune couple avait décidé de prendre le large... D'aller respirer l'air des chemins. Ils comptaient bien évidemment se renflouer un peu les poches, aussi.

Alors, après deux ou trois jours pour amasser assez de nourriture, et deux dernières douces nuits à Gifu, ils étaient prêts à prendre la route.

Ou presque...

Megu, qui attendait déjà près de la porte d'entrée, posa son baluchon et traversa en quelques enjambées la salle de séjour pour atteindre sa chambre. Elle passa la tête par l'embrasure de la porte coulissante.

Qu'est-ce que tu fais ? lança-t-elle d'une voix à la fois impatiente et douce.

Que voulez-vous... Elle a de plus en plus de mal à lui parler sèchement ces derniers jours...

_________________
Aniki
La fine bande de cuir glissa dans la boucle et la tige de métal vint bloquer le tout. La main secoua vigoureusement l’ensemble afin de s’assurer que chaque élément soit bien en place et que rien ne viendrait gêner ses mouvements ... parfait. Aniki laissa retomber la jambe de son hakama sur le wakizachi qu’il venait de fixer le long de son tibia droit, une arme en tous points identique à celle qu’il avait déjà sanglée sur le gauche. Il se retourna vers Megu, son eternel sourire aux lèvres, le regard brillant d’enthousiasme.

J’suis prêt ma belle !
On y va quand tu veux …


Il chargea son sabre et son sac sur son dos, jeta un dernier regard sur la pièce, s’attardant sur les moindres détails afin de laisser à sa mémoire le temps de les imprimer à jamais. Puis tout deux s’éloignèrent, lentement, abandonnant Gifu et le Dédale à leur sort, sans aucun itinéraire ni destination précise. Ils partaient en ballade, avaient leurs armes et du riz à foison. Le reste importait peu finalement …



Plus tard, ils bivouaquèrent près du grand nœud central et le lendemain, dès les premières lueurs de l’aube, ils reprirent leur marche en direction de Kiyosu.
Cela faisait déjà plusieurs heures qu’ils arpentaient le long sentier serpentant entre la montagne et la rivière, quand Aniki rompit le silence, d’une voix plutôt inquiète, le regard perdu sur l’eau au fond du précipice …


Dis … J’espère qu’z'ont pas eu la mauvaise idée d'venir trainer dans le coin, les troupes de Ktakpukt et d’Materasu … Sinon on va être bon pour un beau plongeon …

Puis, tout en marchant, se penchant encore un peu plus pour mieux voir.

Tu sais nager toi Meg’ ?
Megu
Ils avaient déjà bien avancé, se rapprochant de Kiyosu, et ils marchaient maintenant sur un chemin escarpé et dangereux.

La question d'Aniki la fit sourire en coin, et elle ne pu s'empêcher de lui faire une frayeur, lorsqu'il se pencha un peu plus, en simulant qu'elle le poussait dans le vide. Megu le retint bien évidemment par le bras, lâchant un petit rire moqueur en voyant sa tête. Puis reprenant son sérieux, elle répondit à sa question.


J'ai jamais essayé... Et j'ai pas vraiment envie d'essayer aujourd'hui. On risquerait de se transformer en glace par un froid pareil.

Lui jetant un regard amusé, elle enchaîna sur une question.

Dis moi, t'as peur du vide ?
_________________
Aniki
Aniki lui jeta un vilain regard en biais, visiblement vexé …

Peur du vide ?

Bah non …


Quelle question ... Si cela avait été le cas, comment aurait-il fait pour s’en sortir pendant toute son enfance, la haut, dans la montagne avec ses chèvres ?

Arff, les femmes …

Enfin bref, ils marchèrent ainsi jusqu’à la petite excavation accrochée à la falaise, à dix lieues de Kiyosu, à l’endroit même où, il y a peu de temps, ils avaient passé la nuit avant de faire ensemble leur toute première victime.
Aniki adorait chasser ici. Il y ressentait de bonnes ondes et y avait toujours obtenu de bons résultats. Pourtant, cette fois, après une longue discussion, les jeunes voyageurs décidèrent qu’avec cette guerre et toutes ces armées, il était inutile de prendre trop de risques et préférable de tout de suite s’éloigner. Ils s'y reposèrent quelques heures puis, poursuivirent jusqu’à Kiyosu qu’ils contournèrent pour tout de suite se diriger vers la ville fantôme et l’unique voie de sortie du kuni.

Ils devaient être à peu près à mi chemin quand, brusquement, Aniki stoppa au beau milieu du sentier. D’un signe, il invita Megu à le suivre sur le coté, à la lisière de la forêt. Puis, tel un félin, il se baissa, tendant l’oreille et se déhanchant pour pouvoir mieux voir entre les longues herbes et les troncs d’arbres. Il venait de repérer une proie. Si le jeune homme, comme un tigre avait eu une longue queue, nul doute qu’à ce moment elle aurait été dressée derrière lui, frétillante d’impatience et d'excitation. Une femme, toute de noir vêtue, seule et ne se doutant absolument de rien, approchait à grands pas dans leur direction …

Aniki se tourna vers Megu, un petit sourire provocant au coin des lèvres.


Dis, t’es capable de t’en sortir toute seule contre une femme, non ?
Megu
Kiyosu fut dépassée et les deux jeunes continuèrent leur chemin en direction de la frontière, dans l'optique de se renflouer quelque peu les poches.

Megu marchait derrière, pour une fois, et elle observait tout autant qu'elle appréciait le paysage qui se présentait à elle. Aniki, qui marchait devant, s'arrêta sans prévenir, manquant de provoquer un accident tellement Megu était absorbée par la vue qu'elle avait en face d'elle jusqu'à maintenant. Se reprenant à temps, elle le suivit à l'orée des bois qui bordaient la route.

Aniki ressemblait maintenant à un gros chat, prêt à sauter sur une souris. L'image la fit sourire en coin, alors qu'elle s'accroupissait à son tour. Et effectivement, une petite souris insouciante approchait. Provocateur, Aniki se tourna vers elle, une question dont il avait déjà la réponse, sur les lèvres.

Tu crois quoi... lui répondit-elle avec un regard noir, malgré un petit sourire en coin trônant sur les lèvres.

La future victime passa devant eux et Megu sortit, telle une lionne en chasse, de sous les bois. La petite souris était tellement insouciante que la prédatrice n'avait pas besoin de sortir d'arme, un simple coup bien placé derrière le crâne suffit à la faire s'écrouler. Elle se tourna vers Aniki, toujours planqué dans le bois, et haussa les épaules dans une pensée "Trop facile...". Puis elle s'accroupit vers l'inconsciente en lançant par dessus son épaule :


Tu viens m'aider à lui faire les poches ?

Déçue par le peu de kobans, elle fouillait à présent le baluchon de leur victime.

Ah ! Du udon... Au moins ça.


Ils se partagèrent le butin -Maigre, oui... Mais mieux que rien, non ?- et ils repartir, un peu déçu tout de même de leur prise, laissant la pauvre jeune femme à l'endroit où Megu l'avait assommé.

Direction Ueno ! Enfin, quelque part par là-bas...




12-12-2011 15:02 : Vous avez dépouillé L**** qui possédait 49,08 koban et des objets.

_________________
Aniki
Ueno et la frontière oui … Enfin, encore fallait-il marcher ! Ce qu’ils firent, jusqu’à la tombée du jour, quand ils décidèrent de se mettre en quête d’une clairière pour installer leur campement. Ils y allumèrent un feu puis passèrent la soirée en mangeant, buvant et plaisantant joyeusement, Aniki ne se lassant pas de revivre l’attaque de Megu et de la mimer et la mimer encore, le choc final, étant inévitablement ponctué par ses grands éclats de rire déchirant la nuit.

PAF ! Un coup un seul ! Beau travail !


Au réveil, le jeune berger était encore tout excité et c’est le cœur empli d’enthousiasme qu’il secoua doucement l'épaule de Megu, une tasse de thé fumante à la main.


Allez, debout la marmotte ! On a encore des poches à vider aujourd’hui !


Une petite heure plus tard, les deux amoureux avaient repris leur route, Aniki retrouvant aussitôt son calme, son esprit restant entièrement concentré sur le bout du chemin qu’il scrutait d’un œil revanchard. Le berger-félin était à nouveau en chasse !
Ce n’est qu’un peu plus tard, peu avant la frontière, que sa patience fut enfin récompensée par l’apparition soudaine, juste en face d’eux, marchant en sens inverse, d’une nouvelle souris à malmener. Cette fois, Aniki ne prit même pas la peine de se cacher. Il se retourna vers Megu un grand sourire aux lèvres.


Celle là, elle est pour moi ! Tu vas voir …


La victime approcha, visiblement anxieuse. Aniki se planta droit devant elle, katana en main.

Z’allez où comme ça ma jolie ?

Il marqua une pause, se délectant de cet éclair de panique qu’il pouvait déjà déceler dans son regard.

Oda libre et debout !
J'collecte les fonds pour la guerre … Donne ton sac et vide tes poches !


La jeune femme, visiblement morte de trouille, s’exécuta sans broncher.

13-12-2011 15:01 : Vous avez dépouillé F**** qui possédait 27,81 kobans et 8 sacs de riz.

Aniki fit la moue devant la bourse si peu pleine, puis son visage se radoucit devant la provision de riz. C’était pas le pactole de l’année m’enfin … ça aiderait à continuer et c’était déjà ça …

Domo arrigto !

Allez-y pis … Faites attention à vous sur la route !


La jeune femme s’éclipsa, sans demander son reste. Nul doute qu’elle serait plus prudente à l’avenir. Aniki se tourna vers Megu, bombant le torse, fier comme un coq victorieux.

T’as vu ça Meg’ ? Aucune violence ! Pas même une p'tite baffe …



Après un rapide partage, tous deux s’éloignèrent en sens inverse, abandonnant Oda à ses éternelles querelles et ses incessants combats. Ils entrèrent en Miyoshi, traversèrent Ueno et s’engagèrent vers le sud, direction Koya …

Alors que depuis un petit moment, il marchait derrière elle, brusquement Aniki se rapprocha de Megu, l’enlaçant par la taille.

Dis Meg’ … On fait une bonne équipe tous les deux, tu trouves pas ?
Megu
Une deuxième femme volée, et ils avaient reprit leur marche. Ils n'avaient pas amassé beaucoup d'argent pour le moment... Mais rien que le fait d'être libre et sur les routes les rendaient heureux. -Quoique quelques kobans de plus ne leur ferait pas de mal, hein...-

Aniki avait reprit sa place à l'arrière, profitant surement du paysage, alors que Megu ouvrait la marche. Il vint alors l'enlacer, ce qui la fit sourire. Sa question, la fit sourire d'autant plus.


Hai, une violente et un baratineur... Je trouve aussi que c'est une jolie équipe !

Le rire joyeux d'Aniki emplit alors l'air qui les entourait. Megu, quant à elle, se contenta de son petit sourire en coin amusé. Ils continuèrent ainsi la route, discutant et riant de tout et de rien, jusqu'à atteindre Koya à la tombée de la nuit. Le jeune couple y prit une chambre pour quelques jours.

Un matin en ouvrant la fenêtre, Megu découvrit un tout autre paysage que la veille. Tout était bien plus blanc. De la neige ! Elle se tourna vers Aniki, qui dormait encore, un petit sourire aux coins des lèvres. S'agenouillant à côté de lui, elle le secoua doucement.


Réveille-toi, aller ! Pour une fois que c'est moi la première debout...

Il émergea enfin.


On repart aujourd'hui, tu te souviens ? Et c'est l'heure, lui dit-elle simplement, avant de se relever.

Les deux amoureux se retrouvèrent les pieds dans la neige quelques minutes après. C'est dans un rire espiègle que Megu lui lança sa première boule de neige. La première du longue bataille...



21-12-2011 19:00 : Megu vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris !
21-12-2011 19:05 : Aniki vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris !



Après s'être fait séché dans une gargote, ils reprirent la route pour de bon, en direction de Gobo. Les deux jeunes étaient de nouveau comme deux félins prêts à sauter sur le premier malheureux voyageur.

Là ! Une silhouette approchait. Elle semblait plutôt chargée cette fois-ci. Megu préférait surprendre sa victime, plutôt que de parler, baratiner, ou autre... Elle se cacha alors dans les buissons qui bordaient le chemin tout en continuant d'avancer, alors qu'Aniki continua sur le chemin, tranquillement. Ils l'auraient à deux cette fois-ci.

La voyageuse était maintenant à leur niveau. Aniki, katana en main, faisait son petit manège, alors que Megu se glissait déjà dans le dos de leur troisième victime, katana au poing.


Donnes nous tout ce que tu as... Ou alors on s'occupera de toi, menaça Aniki.

Jamais, répliqua la femme, sortant elle aussi son katana.

Elle avait l'air d'avoir l'habitude de ce genre de situation. Au simple refus, Megu n'hésita pas une seconde. Un premier coup du plat de sa lame dans les jambes suffit à la faire flancher, la faisant tomber sur les genoux. Et un deuxième coup de tsuba sur la tempe la mit hors combat.

Leur victime à terre, Aniki lui faisait déjà les poches. Relevant la tête, un grand sourire sur le visage, il lui lança joyeusement :


On l'a, notre gros poisson !

Megu poussa alors son cri de victoire, contente de leur prise.


21-12-2011 15:01 : Vous avez dépouillé N******* qui possédait 249,37 koban et des objets et 13 boisseaux de bois et 3 boules de neige.


Puis elle vint l'aider à ramasser les kobans et leur butin, qu'ils se partagèrent comme à leur habitude, avant de reprendre le chemin inverse. De nouveau Koya, qu'ils dépassèrent rapidement.

Direction Sakai maintenant.

_________________
Aniki
Quelques heures après qu’ils aient dépassé Koya, progressant déjà lentement et avec difficulté sur l’étroit sentier de montagne enneigé, le vent s’intensifia encore d’avantage et le ciel devint tout blanc annonçant, sans aucun doute possible, les prémisses d’une nouvelle tempête. Les deux tourtereaux eurent tout juste le temps d’atteindre cette vieille cabane, qu’un vieillard de Koya leur avait indiqué quand ils y avaient séjournés, avant que les éléments, guidés par la volonté implacable des kamis, ne se déchainent partout autour d’eux.

À l'intérieur, Aniki s’échinait à faire partir un feu avec quelques brindilles et deux grosses bûches trop humides quand, pour la première fois depuis le début du voyage, Megu, grelottant derrière lui, montra un premier signe d’impatience …


Brrrrrrrrrrrrr … Fait trop froid ici, on va mourir …

Aussitôt suivit d’un … premier signe d’agacement …

Pffff … Pourquoi tu tenais tant à prendre cette route ? Il nous l’avait bien dit, le vieux, qu’en hiver se serait horrible …

Une petite volute de fumée s’éleva des brindilles, suivit de peu par une première flamme, fragile et titubante.

T’en fais pas ma belle … On a tout c’qu'il faut pour rester tranquillement ici l’temps qu’ça prendra.

Pis faut s’en tenir à ce qu’on avait décidé. On a plus l’choix …


Megu et lui étaient encore jeunes et, parfois insouciants, ce n'était pour autant qu'ils étaient totalement stupides ou inconscients. Ils se trouvaient alors tout au sud de Miyoshi, au milieu d’un chemin longeant la frontière avec Hatakeyama. L’idée était de, en prévision du retour en Oda, ne pas se faire remarquer en Miyoshi et se contenter de descendre de temps en temps dans la vallée en Hatakeyama pour y faire leurs sales coups.

Avec l’apparition des flammes, Megu retrouva le sourire. Ils avaient du feu, de la nourriture, du saké et de l’eau. Ils étaient ensemble et, la plupart du temps blottis l’un contre l’autre, ils passèrent dans la cabane … deux merveilleux jours et deux merveilleuses nuits …


Le matin du troisième jour, la tempête était enfin finie et le soleil, amplifié par la blancheur immaculée du paysage, leur brulait la rétine et la peau.

Ils partirent tôt. Ils marchèrent un bon moment, difficilement, chacun de leurs pas s’enfonçant désespéramment dans la neige, avant d’enfin atteindre la forêt et le petit sentier indiqué par le vieillard. Ils s’y engagèrent, descendant une dernière fois dans la vallée de Hatakeyama pour y commettre un ultime méfait avant de se tourner vers de nouveaux horizons …
Megu
Ils marchaient depuis un moment dans la vallée du Daimyo de Hatakeyama quand la dernière victime qu'il ferait sur ce sol apparu à l'horizon. Ils se cachèrent sur le bord de la route, s’aplatissant le plus possible dans la neige pour ne pas se faire repérer trop tôt et pour se concerter sur le mode opératoire de cette nouvelle agression.

Les propositions d'attaque différaient comme d'habitude, entre un qui voulait faire son beau parleur et une qui voulait donner des coups. C'était presque comme ça à chaque fois... Sauf que cette fois ils ne tombèrent pas d'accord, Aniki ne tenant pas à la violence pour cette fois et Megu ayant les mains plus que fébriles à l'idée d'un combat. Leur discussion commença par de discrets chuchotements pour finir en éclats de voix, faisant voler en éclat leur couverture.


Ben vas-y ! Si tu tiens tant à balancer ton baratin ! Cria-t-elle.

Bein ouais, j'vais y aller ! T'crois quoi... Que j'vais te laisser tout l'plaisir, à balancer tes coups ?! Répondit-il tout aussi fort en se levant.

Raah !! Mais vas-y ! On dirait qu'il t'attend ! Cria-t-elle un ton encore au-dessus, lui lançant la neige qu'elle avait ramassé par réflexe.

Le voyageur était presque à leur hauteur maintenant, et Aniki était déjà posté en plein milieu du sentier. Megu, toujours énervée, restait sur le côté de la route, bien décidée à le laisser faire seul son "baratin". Mais ils avaient légèrement oublié d'évaluer la victime avant de se lancer dans l'action, ce qu'ils regrettèrent quelques instants plus tard, se retrouvant bien amochés.

Aniki avait balancé ses belles paroles habituelles, avec son grand sourire et sans grande agressivité. Mais sur cet homme, ça n'eut aucuns effets. Il avait vite fait de sortir son katana sans vouloir en entendre plus. En y regardant de plus prêt, il semblait déjà souffrant et blessé... Surement un récent brigandage. Mais il était trop tard maintenant, leur victime attaquait Aniki avec hargne. Le jeune berger avait sortit ses wakizachi, après avoir évité le premier coup de justesse. Il se battait comme il le pouvait, le voyageur étant beaucoup plus expérimenté.

La première pensée de Megu, sous le joug de la colère, était de le laisser se débrouiller seul, mais à la vue d'une première blessure, elle sortit son katana. Sans plus de réflexion, laissant sortir toute sa colère, elle se lança dans le combat aux côtés d'Aniki. Les coups pleuvaient, et pourtant, même à deux contre un, le jeune couple prenait plus de coup que le voyageur.

Quelques instants plus tard, c'est un blessé grave et une blessée légère à bout de souffle que le voyageur laissa sur le bord du sentier.




24-12-2011 15:01 : Vous vous êtes battu avec D******** (coefficient de combat 5), qui essayait de vous résister. Hélas, il a triomphé de vous, vous laissant vous enfuir en boitillant.

24-12-2011 15:01 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.



Megu se releva, vacillante, faisant l'état de ses blessures. Il y avait plus d’égratignures que de réelles blessures. Rangeant son katana, elle se tourna alors vers Aniki, qui semblait bien plus blessé qu'elle. Il était toujours conscient, juste un peu plus sonné et une belle blessure en prime. Malgré le sang qui abondait sur son torse, la blessure n'était pas assez profonde pour être grave. C'était la seule blessure qui saignait abondamment qu'elle trouva, lui tailladant la partie gauche de la poitrine. Déchirant une bande de tissus de son kimono elle lui fit un bandage précaire.

Son bras fut passé autour de son cou, après qu'ils aient ramassé leurs affaires, et ils clopinèrent comme ils purent jusqu'à la prochaine ville, Sakai, avec de belles cicatrises en perspective.

_________________
Aniki
25-12-2011 15:01 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.


Aniki demeura les deux jours suivants étendu, sur un modeste matelas de paille, à l’intérieur d’une vieille étable délabrée aux abords du village. Pendant presque tout ce temps, Megu resta à ses cotés, à ses petits soins, le forçant à se nourrir et nettoyant régulièrement ses plaies avant de consciencieusement remplacer les pansements. Ni l’un ni l’autre, tous deux se sentant certainement encore trop coupables, n’avait encore osé revenir sur cette débandade, la veille, dans la vallée, et surtout, sur les circonstances qui l’avaient entrainée. Les kamis leur avaient gentiment rappelés que dans la vie, rien ne s’obtenait aussi facilement et qu’ils allaient devoir se discipliner si, à l’avenir, ils voulaient obtenir de meilleurs résultats. Quoi qu’on en dise, même l’argent dit « facile » se révèle dans la plupart des cas … plutôt laborieux à gagner.


Le troisième jour, les entailles sur sa poitrine avaient commencé à cicatriser et Aniki put se lever et se risquer à faire quelques pas. Visiblement satisfait de l’expérience, il poursuivit ensuite un peu plus loin, s’engageant doucement dans les rues de Sakai, en profitant pour tranquillement visiter la ville. Plus loin, dans une petite taverne à l’appel de laquelle il n’avait évidemment pas eu la force de résister, il s’accorda même une petite pause et quelques verres en compagnie de villageois joyeux. Il s’attarda un moment avec certains d’entre eux dont la juge locale et son mari que, comme par miracle, il parvenait à peu près à comprendre malgré leur étrange accent.


Plus tard, quand, l’halène lourde et le regard trouble, il rejoignit Megu à la vieille étable, le jeune berger, armé d'un optimisme dopé par son taux d’alcoolémie, était totalement rassuré sur son état de santé. Malgré un équilibre plutôt précaire, il se planta fièrement devant la jeune fille, levant les bras au ciel …



Suis guéri ma zoliiie ! … quan … Hips ! … Quand est-c’qu’on r’part ?
Megu
Ça faisait maintenant trois jours qu'ils pansaient leurs blessures à Sakai, ayant investit une étable délaissée depuis longtemps. Ils ne reparlèrent pas du petit incident qui leur causa autant de blessures, même si Megu gardait une mine boudeuse et un regard plus sombre et plus froid que d'habitude. Mais ça ne l'empêcha pas de soigner Aniki du mieux qu'elle pu.

C'est ce troisième jour qu'Aniki choisit pour se relever. Ou du moins, ce sont ses blessures, qui avaient assez cicatrisées pour le lui permettre. Il sortit se dégourdir les jambes, laissant Megu à son activité: dormir. Elle récupérait de ces deux jours passés à soigner Aniki, et elle-même, affalée sur son tas de paille, confectionné par ses soins à leur arrivée. Bercée par des songes pleins de noirceur et de mauvais souvenirs, mais qui ne sont pas assez traumatisant pour réveiller, elle ne l'entendit pas partir.

C'est seulement quelques heures après, quand un Aniki un peu -voir beaucoup- vacillant fit son entrée, que Meg' se réveilla. Elle se redressa, et le regarda. Il la surplombait, les bras en l'air et tout fier d'être remis de ses blessures. Se levant, elle remarqua enfin qu'il ne tenait pas trop sur ses jambes, et lorsqu'elle fut vraiment à sa hauteur, l'odeur du saké parvint à ses narines.

Sa première réaction fut de lever un sourcil, plongeant son regard sombre dans son regard flou.


À mon avis... C'est le surplus de saké qui te fais croire ça... T'es complètement bourré !

Puis, totalement réveillée, elle eut une deuxième réaction...

Mais attends... Ça veut dire que t'es allé boire sans moi ? Et tu m'aurait même pas ramené un peu de saké ?!

Se rapprochant de lui, bras croisés, sa dernière phrase fut :


Et dis moi... Avec qui t'as bu ?
_________________
Aniki
Aniki la regardait, la bouche ouverte et le regard vague.

Euh … Saké ?

Dans un geste d’impuissance il retourna les deux poches de son hakama désespérément vides …

Pas de kob… Hips … Z’avais pas de … kobans !

Elle approcha de lui, le toisant d’un regard sévère.

C’est Ra … hips … Rahul ! …
Pis Layla … Lay … Laylani, la juge … Dis, tu sais qu’savent lever l’coude dans c’pays !

Hips …






Inutile de préciser que cette nuit là, il y eut assez peu de contact, Megu n’étant bien sûr, pas très disposée, Aniki n’étant … pas vraiment en état de quoi que ce soit. D’ailleurs, à peine s’était-il étendu qu’il s’était mit à ronfler, bruyamment …

Le lendemain matin, au réveil, son esprit était encore embrumé, sa bouche pâteuse et les douleurs de ses blessures de retour après la trêve de la veille. Megu, visiblement toujours vexée, avait déjà préparé ses affaires et l’attendait de pied ferme.


T’es guéri tu dis ? … Bein alors debout. On file !





La longue marche qui suivit fut pénible, le moindre piaillement d’oiseau raisonnant comme une corne de brume sous le crâne du berger. Toute la journée l’ambiance demeura maussade, peu de mots étant échangés. Que leur était-il arrivé ? Eux qui, il y a quelques jours à peine, semblaient encore si complices et si heureux ensemble …


Ce n’est que bien plus tard, à peu près à mi chemin entre Sakai et Kobe, que les deux jeunes voyageurs, dans un même élan de spontanéité, échangèrent leur premier sourire de la journée. Un sourire franc, fier et généreux, ils venaient d’avoir, au même moment, exactement la même idée ...
Devant eux se trouvait une petite cascade au milieu de laquelle l’eau stagnait un moment, dans une large cuvette naturellement taillée dans la roche, avant de poursuivre sa route et de continuer à s’écouler plus bas. L’endroit était idéal pour s’abreuver et par la même … idéal pour tendre une embuscade et nos deux jeunes avaient bien besoin d’un peu d’action pour se rabibocher …
Megu
Les quelques heures de marche, depuis Sakai jusqu'à cette petite cascade, s'étaient faites en silence. Megu n'avait pas laissé tomber le masque... Mine boudeuse et sourcils froncés avaient été au rendez-vous. Elle était vexée pour la veille, ou peut-être pas vexée... Mais c'était tout comme. Elle gardait encore l'arrière goût de la défaite survenue quelques jours auparavant, due à un désaccord entre eux. Et le mélange des deux ne l'avait pas aidé à retrouver le sourire.

Seule cette petite cascade avait réussit. C'était le surplomb parfait pour brigander... On voyait sans être vu.

Le jeune couple s'installa pour avoir le chemin et leur future victime dans leur champ de vision. Tout deux étaient sur le qui-vive, les sens aux aguets, prêts à attaquer. Les deux félins, calmes et disciplinés, étaient de retour. Il avait été prévu que Megu passe à l'action la première, et qu'ensuite Aniki sortirait de sa cachette.

La victime en vue, elle se plaça le plus proche possible du sentier, accroupie, prête à sauter à la gorge de sa proie. "Encore un peu..." pensa-t-elle, alors que le voyageur avançait à pas lourds et pesants. Quelques secondes s'écoulèrent lentement... Puis Megu sortit du ravin pour se mettre en face de l'homme, katana sortit et pointé sur sa poitrine. Pas besoin de parler... C'était sa façon de voir les choses.

Bon d'accord, une petite phrase quand même...


Vide tes poches, si tu tiens à la vie !

Mais voilà... Ils avaient encore à faire à un résistant... L'homme venait de sortir son katana, et se tenait en garde.

Megu, les yeux sombres, lueur meurtrière dansant sur ses pupilles, donna le premier coup.

_________________
Aniki
Tapi dans les fourrés, Aniki avait tout observé …

Il bondit derrière la victime, wakizachi en main, bien déterminé cette fois à ne pas faire dans la dentelle. Megu et lui avait déjà suffisamment morflé lors de leur précédente tentative et, aujourd’hui, il était hors de question qu’elle ou lui ne court le risque de prendre un mauvais coup.
L’autre ne vit jamais rien venir. La main gauche du berger agrippa sa tignasse. Son bras droit le contourna pour amener la lame sur son cou puis … Fffffffffffffttt … Il l’égorgea telle une vulgaire chèvre …
Le voyageur s’effondra d’abord sur les genoux, son sabre rebondissant une ou deux fois sur le sol. Puis tout son corps s’affala lourdement dans la neige, des gerbes de sang jaillissant violemment de sa blessure, par spasmes, suivant le rythme saccadé des derniers battements de son cœur …
D’un œil curieux, Aniki regarda le sol rougir devant lui. Une mise à mort propre et efficace, l’autre n’avait pas souffert. Lui était satisfait.

Déjà Megu s’était jetée sur le sac. Lui se lança sans tarder dans l’exploration des poches, sans trop de résultats.


Arff non c’est pas vrai, encore un qu’a que dalle …

Aniki …

Il se retourna. Megu le fixait, les yeux pleins d’étoiles, tenant le sac grand ouvert pour qu’il puisse voir.


30-12-2011 15:01 : Vous vous êtes battu avec Kazaki (coefficient de combat 1), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

30-12-2011 15:01 : Vous avez dépouillé Kazaki qui possédait 363,82 kobans.

Kazaki est MORT.


Inutile de trainer d’avantage dans les parages, les deux amoureux regroupèrent leurs affaires et s’éloignèrent aussi vite qu’ils le purent, abandonnant, derrière leur passage, un tout premier macchabée …
Megu
Deux jours que les deux jeunes avaient reprit la route, filant vers le Daimyo Yamana. Ils avaient dépassé Kobe la veille, ne s'y arrêtant qu'une nuit, et Himeji serait bientôt en vue.

Les discussions étaient à nouveau au goût du jour depuis qu'ils avaient pu remplir leurs poches quelques temps auparavant. Megu avait été impressionnée par la rapidité et l'efficacité avec laquelle Aniki avait égorgé leur victime. Tout était dans le coup de poignet au bon moment, et apparemment il s'y connaissait. Elle ne l'avait pourtant encore jamais vu tuer quelqu'un. Alors que la question lui trottait dans la tête depuis quelques lieux, elle se décida enfin à la poser.


Dis... Comment ça se fait que tu sach- coupée net. Aniki venait de lui faire signe de se taire.

Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle entendit les chevaux sur le chemin. Ils arrivaient en face d'eux, et au bruit, elle pouvait en deviner une dizaine, voir plus. Ils faisaient un tel boucan qu'elle se demandait comment elle n'avait pas pu les entendre avant...


Faisons comme si d'rien n'était... dit-il, continuant le plus naturellement possible sa marche.

Ils continuèrent jusqu'à arriver à hauteur de ce qu'il semblait être une armée. Ils se firent bien évidemment arrêter. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que les frontières de Yamana étaient fermées... Et que donc des armées protégeaient les grands axes. Ce qui ressemblait à leur chef commença à leur parler dans une langue étrange.


Dis... Tu comprends ce qu'il dit, toi ? chuchota-elle à l'oreille d'Aniki, se penchant vers lui.

Un homme s'avança vers le chef pour lui dire une chose qu'ils ne comprirent pas... Du moins, pas tout de suite. Les deux hommes les regardèrent à nouveau et c'est tout l'armée qui se jeta sur eux. Aniki et Megu eurent à peine le temps de se défendre qu'ils étaient déjà inconscients sous les coups reçu. Une de leur victime avait du porter plainte...





01-01-2012 15:01 : Vous avez été arrêté par les troupes de Miyoshi.




Et les voilà de retour à Sakai... Des blessures, un procès, et une visite des geôles du kuni de Miyoshi en prime.
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