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[Vote] [RP] Arrivée et sélection des bourreaux.

Eliane_
Au cœur d’une annexe, la blonde se prépare. Depuis le temps qu’elle trainer ici lieu, elle avait pris soin de prendre quelques effets personnel s. Ses absences nombreuses se résumaient à des visites, des moments de réflexion, à la confection de quelques plans, à la surveillance du chantier et des avancements, au transfert de quelques meubles pour qu’elle soit à son aise et bien d’autres prérogatives.
La chevelure blonde domptée en un chignon stricte, la nuque fine dégagée et relâchant quelques vapeurs d’essence de rose, la Sadique se prépare pour accueillir les nouveaux arrivants. Sa robe pourpre était près du corps, sa taille fermement cintrée par un serre taille de cuir noir, sur les hanches, une cordelette de cuir tressée contenant quelques trousseaux de clefs. Une tenue tout aussi stricte, contraignante et sensuelle qu’elle – en toute modestie – .

Prête, elle descend vers la réception, quelques menus détails étaient encore à régler. Un garde s’avance vers elle, recommandé en main. Le Purgatoire n’est pas encore totalement prêt, pas totalement finalisé mais qu’importe, il sera enfin achevé avec l’arrivée des bourreaux, de leurs écus et de leurs suggestions d’amélioration. La lettre lue, elle acquiesce et lui fait signe d’apporter la marchandise. Deux gardes alors s’avancent, apportant quelques hommes peu farouches et peu en chair. Une légère grimace se dessine sur le visage de la blonde alors qu’elle réalise que vu leur état, ils ne feront pas long feu sous le claquement des fouets et sous l’imagination perverses des bourreaux…

Suivez-moi avec eux, on va les conduire aux geôles.

L’ordre donné, elle s’avance avec les prisonniers et les maréchaux et sortant les clefs de chaque geôle, elle les parque sans grande considération. Elle avait fait parvenir quelques prisonniers, quelques brigands en somme, peu vaillants pour servir de cobaye et pour l’aider ainsi à faire son choix sur les bourreaux qui resteront ou non, dans le Purgatoire. Ces choses-là, réglées, les maréchaux s’en retournent à leur poste et désormais, il lui suffit d’attendre l’arrivée des candidats.
Ils avaient invités et ce par-delà les frontière orléanaise, tous étaient à même de se présenter et tenter leur chance, bourreaux expérimentés, bourreaux passionnés, bourreaux ayant fait ses preuves ou des individus qui comme elle transpirait le sadochisme à plein nez.

Le temps passe et enfin, l’un des maréchaux vient la quérir et lui annoncer l’arrivée de ces hommes. Sourire mesquin aux lèvres, elle s’avance jusqu’aux portes du Purgatoire pour les saluer, ils étaient tous là, silencieux et dans l’attente. Elle tousse, éclaircie légèrement sa voix et enfin, son accent italien et discret berce les mots qui leurs sont adressés.

Bonjour à vous tous,
Bienvenue au Purgatoire, je me présente Eliane Piccolini, celle qui sera l’une des vôtres et qui est à l’origine même de ce projet. Un dessein qui d’ailleurs ne pourra vivre et survivre que grâce aux sélectionnés.
Ce Purgatoire sera alors votre et notre.


Reprenant légèrement son souffle, elle reprend, fixant un à un les candidats.

Vous avez déjà pu remarquer le jardin et l’écurie mais il y a bien d’autres salles à découvrir. La réception tout d’abord où seront accueillis les prisonniers et autres, l’aile gauche contenant les salles de tortures dont le matériel sera à votre entière disposition, l’aile droite avec les geôles et la salle de réunion. Vous trouverez également des salles qui nous sont réservées et qui se situent plus en retrait dans le hall.
Une bibliothèque sera là pour alimenter vos connaissances, de même vous aurez des annexes pour vous reposer et séjourner le temps que vous désirez.


La présentation était grossière et carrée, après tout elle se devait d’être efficace pour qu’ils se repèrent vite et soit ainsi à leur aise.

Concernant le déroulement de la journée. Tour à tour, vous allez avoir un prisonnier attitré et vous vous rendrez en ma présence dans la salle des tortures pour me montrer votre savoir-faire et votre talent. Je vous laisserai le temps de découvrir le matériel, les salles pour que soyez efficace. Vous savez bien évidement que notre art n’est en rien celui d’un vulgaire boucher et vous savez donc qu’il vous faudra tenir votre homme en vie. Les autres candidats attendent dans le hall d’entrée et je viendrais les chercher au fur et à mesure.
Une fois votre démonstration faite, seront sélectionnés les meilleurs d’entre vous. Ceux qui ont réussi auront deux semaines maximum pour récupérer quelques effets et se mettre à leur aise, les autres…repartiront dans leur Duché.


Toutes les indications étaient données pour que tout se déroule au mieux et que l’on évite les impressions négatives et brouillonnes. Elle s’était préparée dans l’attente de ce jour et son esprit brûlait déjà sous le spectacle qu’ils pourraient tous lui offrir.

Sans attendre, elle s’avance et les fait pénétrer dans le hall où plusieurs sièges étaient disposés côte à côte et le long des murs. Les maréchaux restaient là, postés à leur poste pour se tenir prêt à aller chercher les prisonniers.

Qui veut commencer ?


[Concernant le vote, n'importe qui peut y participer.
A la fin du RP, une fois que tous les participants auronts posté,
vous m'enverrez via MP le nom du pantin qui aura su vous plaire (imagination, sadisme, écriture, originalité et j'en passe.)
Les 5 candidats avec le plus de votes, seront selectionnés et feront partis du Purgatoire.
Bon jeu et Bonne lecture.
Ljd Eliane_]

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Farfadettes
Distraite autant que discrète, elle suit le décorum, écoute, le lieu . Un lieu banal par sa géométrie, une forteresse simple, sobre, professionnel. Quel plus grand défi que d'extirper, d'arracher à l'âme le savoir qu'elle ne veut transmettre. Derrière sa bure sombre la tête baissé, deux braises pétillantes, le regard ailleurs, dans quelques pensées sur les pièges à tendres, rendre le sujet à sa merci, n'en faire plus qu'un simple automate, et être son maître absolu, tenir sa vie entre ses mains et ne plus la lâcher. Puis l'oreille se tend....

Tenir votre homme en vie!

Elle sourit, faire souffrir physiquement et à la porté de n'importe qui, et la chirurgie n'a que peu de secret pour elle, garder en vie quelqu'un qui va bientôt ne plus rêver que de mourir, est plus motivant pour se surpasser. Mais faire souffrir l'âme est bien plus excitant, et tout commence avec le corps. Il y a toujours plus de peur que de mal, et l'angoisse peut vous détruire une âme et ne faire d'un homme, plus qu'une bête geignante. Enfin pour l'heure juste de la souffrance physique rien de bien transcendant en somme, mais faut bien commencer par la mise en bouche et autres menus détails. Tant que le plaisir est là tout va. Le plus dur n'étant pas d'horrifier le torturé, mais d'horrifier les juges, pour elle rien de spéciale, elle est actrice, le spectateur lui aura le sel de l'imagination, un vice bien plus pervers et insidieux. Vous en aurez pour vos écus. Vous voulez du professionnel, vous allez en avoir.

Elle est là pour l'écu rien de plus, faut bien vivre et si on peut le faire en s'amusant c'est encore mieux, tout ce qui l'intéresse c'est l'expérience, la technique, le savoir faire. Avoir l'art et la manière. Mais si en plus ça peut rendre le spectateur satisfait que du bonheur.


Allez pas qu'on s'ennuie, mais on commence quand, le travail c'est une chose, mais il y a aussi la satisfaction du travail bien fait après. Elle sourit joyeusement, quoi de mieux que d'avoir une vie entre ses mains rien que pour soi, le pouvoir de mort d'un être sur un autre, divin. Tu vas vouloir mourir mon cher patient, mais ce serait trop beau pour être vrai. Terminant ses pensées, elle attend l'ordre du début des festivités. Miam. Elle lève la tête, et sous la capuche apparaît un masque, un masque de cuir rouge, carmin, d'un signe, d'un regard, elle intime à la maîtresse des lieux qu'elle est prête et n'attend plus que ses ordres.

Prête...
Eliane_
Un individu lève la tête, faisant tomber la capuche et le masque se dévoile. Pour sûr, elle ne s’attendait pas vraiment à ça. Quoique après tout, ils étaient libre de vouloir protéger ou non leur identité. Mais voilà que la voix s’élève et que le sourire d’Eliane se fait plus grand. Une femme…Décidément, les plus cruelles ne sont réellement que les femmes.
Elle acquiesce d’un hochement de tête, lui fait signe de s’avancer vers l’aile Gauche alors qu’elle invite l’un des maréchaux à s’approcher.

Allez me chercher l’un des prisonniers, qu’importe, et amenez-le s’il vous plait dans l’aile Gauche, la salle de torture trois et installez-le sur la chaise centrale. Ensuite, ramenez deux d’entre vous pour assister la jeune femme pour le déplacement du prisonnier entres les différentes machines et salles.

L’ordre est relativement simple, bien que précis. L’inconvénient à être une femme dans ce lieu est bien évidemment pour assurer la mobilité du prisonnier. Eliane était plutôt fine et porter à elle seule, un homme faisant le double de son poids pour l’installer calmement sur un grill, ou le chevalet, n’était pas une mince affaire.
Se tournant vers les autres candidats, l’italienne reste droite et posée.

Bien, la jeune femme sera donc la première à passer. Quant aux autres, merci d’attendre sagement. Profitez-en pour réfléchir aux tortures à infliger ou au contraire pour vous détendre. Vous pouvez à loisir vous rendre dans le jardin, mais tâchez de venir voir de temps en temps où cela en est pour assurer votre tour.

Désormais, il lui faut se consacrer à la Masquée. Un pas devant l’autre, elle lui fait alors visiter les salles. Elle lui laisse admirer le matériel presque neuf et la diversité de ce dernier. Tout était fait pour plaire à l’imagination d’un bourreau, pour qu’il se sente à son aise. De plus, comme ils seront également des investisseurs, ils profiteront donc pleinement de ce qui plus tard, pourra leur appartenir s’ils sont sélectionnés.
Le matériel donc, les machines dans un premier temps, Chevalet, le Whirligig, berceau de Judas, Le fer de Vierge, la Chaise, le Stappado et le Grill.
Concernant le matériel à proprement parler, on y trouve de multiples pinces, fer à marquer, couteaux, sein Rippers, des Branks variés, Fourchettes, des poires, le Headscrucher et encore bien d’autres instruments de tortures…

Alors qu’Eliane lui montre tout ceci, les maréchaux arrivent alors avec le prisonnier. Un peu rachitique d’ailleurs. Ils l’installent et l’attache à même la chaise. L’avantage c’est qu’ici lieu, les prisonniers pouvaient être drogués pour les mettre groggys. Etre de la famille Piccolini avait des avantages, surtout au niveau financier tout d’abords mais également d’un point de vu, marchandise. Son frère pourrait être l’aider par ailleurs…

Voilà, vous avez tout pour vous. Je vous laisse donc me montrer votre savoir-faire. Les maréchaux sont à votre disposition également. Plus tard, si vous êtes choisie, vous pourrez vous offrir les services d’un bras droit. Cela évitera aux maréchaux non entrainés, à tourner de l’œil pendant la séance…
Allez-y, je vous en prie...Commencez donc…Je vous prierai également de vous présenter ou de m’écrire votre identité sur un parchemin, que je puisse au moins me souvenir de vous.
Soyez sans crainte, votre nom sera protégé
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Farfadettes
L'action arrive, elle suit le mouvement, et arpente les salles, appliquant son regard avec attention sur les lieux, fixant ses repères. Les murs défilent l'un après l'autre, la salle d'opération est prête, elle écoute attentivement les descriptions de chaque instrument, dont certains lui rappellent quelques souvenirs, se remémorant, leurs qualités, leurs défauts, de quoi ils sont capables. Elle en touche certain, le touché apporte une satisfaction, le contact à un tact qu'un simple regard ne permet pas de sentir. Savoir la théorie des ustensiles est une chose, les mettre en pratique en est une autre.

Enfin l'ordre lui est donnée, elle prend possession du détenu du regard, l'homme est malingre, le regard fuyant, il sait pourquoi il est là, son attente, son angoisse vont être récompensé comme il se doit. Il l'a bien mérité. Elle enlève sa bure et révèle une dame au corps bien proportionné, entretenue, presque masculin, mais gardant la grâce féminine dans la gestuelle, les gestes sont mesurés. Elle ôte la bure qui l'ornée, et révèle un masque prolongé en guimpe, tel un camail se posant sur les épaules, l'ensemble est de cuir, la chemise et la braie, ceinturé par une ceinture de cuir ou une dague est accrochée. Bien qu'elle apprécie, la technique. La dague est son instrument de prédilection. Petite, effilée, un instrument qui a fait ses preuves à qui sait s'en servir.

Puis elle appose sa griffe sur les registre administratifs.

Esmeralda

Vingt et un février mille quatre cent soixante, après midi, interrogatoire d'un sujet mâle, corpulence: rachitique, état de santé: bon pour le supportable.


Elle s'approche du sujet et lui murmure: n'ayez crainte, nous ne sommes qu'au préliminaire, il faudra être courageux, mais je vous rassure tout de suite, je ne ferais que dans le supportable, vous vivrez. Tout en lui faisant un sourire angélique. Elle capte son attention, et passe ses mains sur lui vérifiant sa sensibilité, son état nerveux, les moindres de ses réactions, au passage, elle vérifie, la fermeté des fixations et des fers, ils serait dommage qu'il se blesse, sur un mouvement incontrôlé. Puis méthodiquement elle lui présente, les moyens, en premier lieu, le petit outillage, leurs histoires et leurs effets, puis les machines, leurs effets à l'intérieur, se qu'il va ressentir.... Elle s'attarde sur une machine et lui décrit avec passion, un des défauts qu'elle a et lui explique que pour faire durer le plaisir, on peut être amené à sectionner un muscle ou deux pour éviter un arrachement prématuré. La victime doit savoir se qui l'attend. Puis elle lève la tête comme absente. Ah j'oubliais, il faut que je vous dise, vous êtes un chanceux, considéré cette séance comme un simple prémisse, une simple punition, c'est très mal de ne pas faire preuve d'humanité envers ses camarades et de ne pas respecter les lois du très haut. Il y a des conséquences, heureusement notre générosité, va vous le faire comprendre. Donc ce ne sera que pour le plaisir cette fois-ci, un genre de démonstration. Presqu'un acte gratuit. Sa bonté la perdra. Donc je n'ai rien à savoir, mais si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas quand même nous serons tout ouïe, bien entendu, nous vérifierons la véracité de vos dires, chaque mensonge à le don de me désappointer surtout dans se haut lieu de recherche de la vérité, et me rend irritable. Vous ne voudriez tout de même pas que je sois cruelle? Elle lui sourit.

En tout premier lieu elle bande ses yeux, puis écoute son coeur, sa respiration, écoutant chaque frissons, laissant l'angoisse le gagner, cherchant à lui faire atteindre le point de panique, là où il sera le plus sensible. Elle prend une corde de cuir et lui écrase les paumes des mains pour avoir des doigts bien tendus. Puis commence avec une application chirurgicale à travailler sur les ongles à la pince. Les hurlements retentissent enfin brisant le silence, le temps s'écoule au rythme de ses tressaillements, jusqu'au moment ou elle sent que le corps n'est plus maîtriser que par des convulsions et autre spasme.

Voilà, voilà c'est tout c'est fini, allez on se détend.

Elle prend de l'eau et commence à nettoyer ses plaies, avec une grande douceur, puis enlève son bandeau. Vous voyez se n'était pas si terrible. Allez c'est fini. Elle aime voir cette lueur d'espoir dans les yeux des suppliciés, se soulagement.

Nous reprendrons dans quelques minutes quand vous irez mieux, respirez calmement, ce n'est qu'un début. Et vous avez de la chance de la grande magnanimité de vos juges, alors souriez nous ne sommes que dans le supportable. Ah j'oubliai vous avez des choses à nous dire? Si oui, adressez vous aux maréchaux, ils dresseront procès verbale.

Il est à vous messires, ne le brutalisez pas je vous prie, même si il fait preuve d'arrogance, je n'en ai pas encore terminé avec lui, pour cette séance.

Elle s'étire, ce n'est pas un travail des plus reposant, il demande une grande concentration, et c'est un effort fatiguant. Mais que ne ferait-on pas pour le bien de la justice et quand on aime on ne compte pas. Puis se nettoie, les cuirs, les mains et se sèche avec application.

Elle décroche sa dague et fait signe aux maréchaux de lui laisser.

C'est bien vous avez fait preuve de beaucoup de courage, mais maintenant les choses sérieuses vont commencer.

Elle ordonne de lui maintenir la tête vers le haut et d'appliquer la fourchette. Non sans lui avoir fait serrer un morceau épais de cuir mouillé, pleine fleur bien évidemment.

Attention éviter d'ouvrir la bouche se serait encore plus douloureux, ce serait dommage. La les festivités commence, c'est la fête à la douleur. La dague, va là ou les nerfs sont les plus sensibles,la pointe s'applique, perce la peau et va de ci de là, en chatouillant quelques articulations cherchant le point qui créera le plus de gémissement, le plus de crispations. Le corps transpire, se contracte, se relâche, comme si il allait céder sous la pression fantastique que la pointe lui inflige. Puis le supplicié semble se vidé de ses humeurs. Elle cesse, écoute son coeur de suite. Bien, il est prêt pour la question.

Il est à vous messires, pensez ses blessures, elles sont minimes, ensuite nourrissait le bien, maintenait le attaché aux quatre fers, qu'il n'attente pas à sa vie, la vie est précieuse, et vérifier qu'il se nourrisse bien, ne lésiné par sur ses désirs, il a perdu beaucoup de force, même un mineur ne fourni pas autant d'effort en une semaine qu'il en a donné en une heure.

Puis note sur le registre:

Fin de l'interrogatoire, état du sujet: bon aucune séquelle irrémédiable.


Elle se dirige vers la maîtresse des lieux.

Voilà j'en ai terminé. Vraiment le lieu est bien travaillé, l'équipement et de première qualité et votre bibliothèque et des plus agréables, une telle collection est rare. On s'y sent vraiment bien.
Eliane_
La candidate semble plutôt à l’aise, elle se dévêtit dans un premier temps, retirant étoffe et guimpe, lui permettant d’afficher une tenue assurément plus sobre et pratique pour la mission qui lui est demandée. Eliane s’installe sur une chaise, observant ces gestes, sa précision et le nom qui doucement se dévoile sur le vélin. Esmeralda...N’avait-elle donc pas de nom ?...Elle verra cela plus tard. Pour le moment, l’artiste allait faire son travail.
Les deux maréchaux attendent devant la porte et le sourire d’Eliane se fait moqueur. Ils n’étaient pas de ceux capables d’observer la souffrance d’un homme sans broncher, mais il fallait faire avec, car personne pour le moment n’avait de bras droit pour lui servir d’assistant dévoué et insensible.
La brune semble méticuleuse, nettoyant le matériel, chaque geste semble par ailleurs fait avec soin et application. On est loin du travail d’un bourreau amateur qui se moquant des infections à venir, travaille avec un matériel sale et dont les méthodes et l’organisation laissent cruellement à désirer. C’était donc un point positif pour elle. Accoudée sur le rebord de la table, elle pose son menton dans le creux de sa main et la jauge. Prenant le temps, torturant l’esprit du prisonnier, elle lui décrit les machines, les objets, expliquant le tourment qu’ils causent et les dégâts qu’ils provoquent à la chair et au corps.
La torture mentale, c’était effectivement une torture tout aussi efficace, peut-être plus destructrice d’ailleurs. Elle se joue de lui, de son état, de sa faiblesse et la blonde hausse un sourcil, à l’entendre, elle serait presque trop bonne…Mais qu’en serait-il si l’individu n’était pas bien attaché, qu’en serait-il si elle se trouvait elle-même livrée aux mêmes souffrances ?...Il n’y a aucune bonté quand on est bourreau. On fait ce pourquoi on est payé, on fait ce qu’il faut tout en sachant que ce qu’on prodigue fait mal, fait vomir les gens…Il n’ a aucune bonté dans la torture, sinon la grâce elle-même et la liberté, mais ils ne sont pas là pour cela.

Son regard la fixe toujours puis la torture, véritable commence. Elle met ses doigts en évidence, les met à sa disposition en veillant à ce qu’ils ne bougent pas et s’emparant de la pince, elle lui retire les ongles un à un. Le prisonnier cri, gémit de douleur mais qu’importe après tout. Elle savait mieux que personne le coût d’un péché, le coût d’un acte contre la Foy et contre la moralité. Il survivra celui-là, car il n’était pas assez coupable pour crever et s’en aller chez le Sans-Nom.
Vient le tour de la fourchette, c’était de loin son instrument préféré car il apprenait malgré lui, ce qu’était l’audace et le silence à ces gueux, de même que la fierté…La tête haute devant la douleur. Si elle pouvait, elle ne se gênerait pour la faire porter à sa servante ou à Ellisabeth, l’oisillon de son frère. Ces deux femmes étaient renfermées, timides et apprendre le port de tête, ne leur ferait que du bien et puis, il parait que c’est en ayant mal que l’on apprend le mieux.
Puis la dague est sortie, nettoyée et la candidate se laisse aller à plus de sadisme. Toujours précise, toujours soignée et sérieuse dans ses actes. La blonde sourit en coin, devant tant de concentration, elle ferait un bon bourreau ici lieu. Le condamné souffre encore et ses forces se perdent peu à peu, tant il avait encaissé de douleurs.
Grimace de la part d’Eliane qui avait connu des hommes bien plus résistants. Elle sait que d’autres sont capables de cracher au visage, de provoquer, d’affirmer leur force et leur courage…Qu’ils peuvent ainsi les pousser à bout et leur faire oublier qu’ils ne sont pas Dieu, qu’ils ne peuvent le tuer sous la violence ou la force des mots. Certains jouaient effectivement avec le feu, et les hommes plus dociles étaient alors, parfois… Préférables.

Le prisonnier est relâché par les gardes, ceux-là même qui n’ose plus relever les yeux sur la candidate et sur Eliane. Elle sait ce qu’ils pensent, ils sont comme les autres après tout, attendant d’être loin pour vomir un bon coup et pester contre tant de violence gratuite à leurs yeux. Elle se relève donc, observant la jeune femme et se tourne vers eux.

Maréchaux, aucun soin pour cet homme. Vous le mettez dans la voiture et vous le reconduisez dans son Duché d’origine. Nous en avons fini. Il est largement en état de supporter le voyage. Prévenez la soignante pour panser ses doigts…Pour le reste, il dormira pendant le trajet pour récupérer.

Elle laisse les hommes l’amener et elle peut enfin s’occuper de la candidate.

Bien, vous avez beaucoup de précision dans les gestes, vous êtes soignée et nettoyez vos appareils. C’est donc quelque chose qui vous ai favorable. Toutefois, nous ne sommes pas là pour gâter ses hommes et ce même après la torture. Ils préfèrent tous rentrer chez eux au plus vite en général et loin de nous l’idée de les traiter en pacha.
La souffrance ils l’ont cherchée par leurs actes, par leurs crimes, ne soyez d’aucune bonté pour des hommes qui s’ils n’étaient pas attachés, vous violeraient ou vous administreraient des soins pires que les votre dans l’unique but d’en jouir…

Vous pouvez retournez-vous assoir si vous le désirez ou patienter dans la bibliothèque…
Je vais appeler le candidat suivant mais avant, marquez votre nom aussi sur le registe ou un "X" si vous n'en avez pas.


Eliane la raccompagne donc dehors, loin de la salle de torture et une fois dans la salle avec tous les autres candidats, la blonde hausse la voix.

Au suivant…

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--Philogene.


Il observait tout mais n'était curieux de rien. Être attentif et sur ses gardes était un réflexe de guerrier. Guerrier plus que soldat car il n'avait jamais obéit à un autre ordre que celui de l'argent. La guerre et le mal, les deux seules matières dans lesquelles il excellaient. Quand au début il avait tué par survie, il tuait à présent pour l'argent et le plaisir. Car c'était un plaisir que de posséder et contrôler une vie. De décider la vie ou la mort. Surtout quand c'était une femme. Il aimait soumettre, contrôler. C'était bien d'ailleurs la seule chose qu'il aimait. Le reste le laissait de marbre. Son visage était d'ailleurs tout le temps de marbre. Froid, sans expression. Sa grande et large taille faisait généralement la peur. Et son côté ours et bourru plaisait souvent aux femmes. Femmes qui regrettaient rapidement de s'être laissé emmener dans son lit.

S'il était sélectionné, il n'aurait aucun effet à aller chercher, il avait tout avec lui. Le borgne laissa passer une femme avant lui. Le temps de... de quoi ? De rien, il n'a juste pas eu le temps d'y aller avant elle. Et il n'était pas du genre à faire la course. Au second appel, il se lève pourtant. Le borgne pose son seul œil valide sur la blonde. Elle est belle, elle ne semble pas faite pour le mal. Lui aussi était beau. Avant les guerres, avant la vie, avant de perdre son œil, avant toutes ses cicatrices. Son œil était entre le vert, le bleu et le gris. Il possédait une barbe de quelques jours. Quelle importance de se raser avant de se rendre à un entretien pour devenir bourreau ? Il était habillé chaudement, en fourrures, presque richement. Il ne dépensait un peu d'argent que pour les habits. Le reste il le gardait pour "son projet".


Je crois que c'est moi.

Sa voix était grave, presque rauque.


On est bien payé ?

C'était presque le sujet le plus important. Et il ne perdrait pas son temps à montrer ce qu'il valait s'il n'était pas certain d'être bien payé.

Eliane_
La candidate se dirige vers les annexes, l’air un peu énervé d’ailleurs. Si elle avait le temps de savoir le pourquoi du comment ? Certainement pas. Eliane s’avance d’un pas de plus et observe cet homme qui redresse l’échine. Un balafré, au visage relativement fermé mais dont l’œil restant était d’une couleur et d’une nuance telle qu’on oublierait presque tous ces défauts physiques. Froideur contre froideur, elle acquiesce et à sa question, elle affiche un léger sourire moqueur tout en faisant signe aux maréchaux d’aller chercher à nouveau de quoi s’entrainer.

Assurément. Mais sachez toutefois que les bourreaux sélectionnés devront participer au financement du Purgatoire pour que l’on soit tranquille, loin de l’influence malsaine des nobles et des politiques. Ensuite, ce seront les Duchés eux même qui verseront les écus pour que l’on s’occupe et qu’on les débarrasse efficacement de leurs brigands récalcitrants…

Ceci dit, la couleur ainsi annoncée, elle s’avance avec lui vers une autre salle de torture et puis elle recommence donc les mêmes explications pour qu’il soit ainsi à son aise.

Alors, au niveau du matériel, vous avez donc ici le traditionnel…fouets, pinces, piques, fourchettes, sein Rippers, des branks variés, les chaînes, les entraves, couteaux, poires et j’en passe… Oui, rien à dire ça, c’était le matériel habituel. A chaque nom, elle prend soin de lui désigner les objets et continue la présentation.
Quant aux installations plus lourdes, vous avez le chevalet, le grill, le Whirligig, le berceau de Judas, le fer de Vierge, la Chaise, le Stappado et le Headscrucher.

Les gardes arrivent, désormais le prisonnier n’est autre qu’une prisonnière. Eliane hausse un sourcil pour regarder la marchandise avec soin, aucunes formes, une chevelure rousse, une peau d’albâtre et une silhouette assez menue. Pendant un court instant, la condamnée, lui sembla n’être qu’une poupée que l’on pourrait briser sans le vouloir, fragile à souhait.
Attachée à même la chaise centrale, elle reste silencieuse, le regard toutefois inquiet, la sueur perlant sur son front. Elle lorgne le mâle et l’italienne et plus le silence est de plomb, plus elle se laisse envahir par la peur. Elle risquait de tomber dans les vapes d’effroi celle-là…

Vous avez les gardes si vous avez besoin de leur aide pour déplacer la condamnée sur telle ou telle installation. Mais…au vue de votre carrure et celle de la donzelle, je pense que vous pourrez aisément, vous en sortir seul.

Sortant le livre de registre, elle lui tend la plume et l’encrier, de manière à ce qu’il puisse inscrire son nom et tout ce qu’il désirait. Eliane n’exigeait nullement des qualités d’écrivains, préférant aisément la qualité de la torture à la qualité d’un résumé fait sur le vélin.

Marquez s’il vous plait votre nom et votre prénom, que je puisse me rappeler de vous si jamais je vous sélectionne. Si vous n’avez pas de nom, dans ce cas juste un « X ». Sachez toutefois, qu’à part les bourreaux eux-mêmes, personne ne viendra à connaître votre nom si vous ne le désirez pas.

Les maréchaux s’éloignent un peu, se mettant dans l’encadrement de la porte et Eliane reste désormais debout pour observer cet homme. C’était toujours intéressant de voir un homme torturer, même si cela lui rappelait le goût amer de sa propre expérience, où ce furent les moines et le prêtre qui s’amusèrent à marquer sa chair. Elle avait été à la place de la rousse et pourtant, elle restait froide, ne ressentait véritablement aucune compassion, aucune culpabilité à la laissée ainsi au Balafré. Non, chacun ses affaires, chacun ses choix de vie, les siens…Elle les avait assumé.

Elle est toute à vous...

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--Philogene.


Le regard froid, presque morne, l'homme écoute et observe la blonde. Il se fichait des autres ou des conséquences de ses actions. Il vivait pour son bon plaisir, sincère et franc quand il voulait, menteur et manipulateur quand cela l'amusait. Son sourire moqueur ? Il ne s'en aperçut pas ou tout au moins n'y fit nullement attention. Personne, autre que lui, ne pourrait le savoir. Ce petit plan : "Occupons nous des brigands que les duchés nous laissent lui plaisait bien". Surtout si il rencontrait pas hasard un de ses anciens compagnons. Il aurait pour une fois de quoi faire la conversation, lui qui était si solitaire et silencieux. L'homme approuva d'un signe de tête.

Bien.

Le borgne la suivit ensuite vers la salle de torture où il regarda attentivement tous les instruments. L'homme avait souvent torturé, mais généralement au détour d'une clairière ou dans un camp de fortune, jamais avec tous ce matériel à sa disposition. Et ça n'en serait que plus divertissant. Le balafré n'était pas sot, il comprendrait aisément et rapidement le fonctionnement de chaque instrument.
Tandis qu'elle lui désignait un à un les instruments, l'homme dévisagea la femme. Fallait il qu'elle soit riche pour avoir à sa disposition de si grand locaux et tous ses outils de travail. Hum. Il tenterait en temps et en heure de lui tirer les vers du nez.


Bien.

Et voilà que la prisonnière arrive. Si le borgne montrait ses émotions, il aurait haussé un sourcil, comme la blonde à son côté. Mais l'homme se contente de la dévisager, le plus simplement du monde. Aucune lueur de compassion au coin de l’œil, aucun battement de cil, il est figé. Et il réfléchit. Comment la faire souffrir de la meilleur façon qui soit ? Mais sans qu'elle s’évanouisse. Car elle ne semblait pas bien résistante, la rouquine.
L'homme attrape le menton de la rousse et lui lève le minois. Elle n'était pas horrible, la diablesse. Surtout avec sa chevelure. L'inspiration venait au balafré. Il n'était pas mécontent de torturer une femme. Avec quelques formes, cela aurait été préférable mais on ne pouvait pas tout avoir. Le borgne se tourne et s'approche des maréchaux. Et il baisse le ton, il ne fallait pas que la prisonnière entende ses dires, pour préserver l'effet de surprise.


Apportez moi de l'eau, du sel et des branches de bois solides et fines.

Le maréchal, ayant le sens de la discrétion, cria pratiquement de manière à ce que tout le monde entende.

De l'eau, du sel et du bois ? Tout de suite.

Et le voilà reparti, laissant le balafré frustré et grognant "se croit à l'armée ou quoi ?". Mais finalement ce n'était pas si mal, la rousse aurait le temps de s'imaginer toutes les tortures que l'on pourrait lui prodiguer. Le borgne s'approcha d'elle et serra son cou de sa grosse poigne. Main froide contre peau en sueur.


Tu as peur ? Sourire ironique. Mais c'est tout à fait légitime. Tu as de quoi. Comme nous devons attendre notre cher petit soldat, je vais t'expliquer mon programme. Nous commencerons tout en douceur, juste histoire que tu penses un instant t'en sortir facilement. Ce ne sera qu'un faux espoir car j'augmenterai petit à petit la douleur pour finir à la punition ultime. Celle dont tu te souviendras le restant de ta vie. Ne suis je pas chanceux ? J'ai l'honneur de graver un souvenir inoubliable dans ta mémoire. Mais je ne te tuerai pas. Et pourtant tu me supplieras de te tuer. Nous arriverons à un tel niveau de douleur que la mort est une bénédiction et une grande grâce que je pourrais te faire.

Quel plaisir que de doucement faire monter la pression. De voir la douce peur s’immiscer dans les yeux de la rousse. Il commençait la torture avec de simples mots. Parfois, il était bavard. Simplement quand il torturait, combattait ou tuait. Mais le maréchal revenait avec tout ce qu'il avait demandé et le borgne devait écrire son nom. Regard à Eliane, assassin de froideur, encore plus qu'à l'accoutumée. Elle venait de pointer un de ses points faible : son manque d'éducation.

Je ne sais pas écrire. Et je ne divulgue pas mon vrai nom. Cependant, appelez moi Philogène.

Mouvement des lèvres qui ressemble plutôt à un sourire, vite réprimé. Qui a dit qu'il n'avait pas le sens de l'humour ? L'homme prit un bout de grossier et épais tissu pour bander les yeux de la rousse. De cette manière, elle ne se concentrerait que sur ce qu'elle ressentirait. Puis le balafré attrapa un bout de bois qui lui convenait, un couteau et tailla le bout de bois en trois mouvements habiles de couteau. C'est qu'il savait s'y faire. L'homme du nord laissa parcourir le bout de la lame sur sa peau, ne faisant pas verser une seule goutte de sang, il ne souhaitait par être sali.

Une belle peau... quel dommage de l'abimer.

Et soudainement, il détacha une de ses mains et glissa sous un de ses ongles le bout de bois taillé. Tout doucement, il l'enfonça, jusqu'à la faire saigner et la faire crier. Il fit de même pour ses dix doigts. Tout en douceur pour faire durer le plaisir. Aucune compassion ni aucun sentiment ne se lisait sur le visage du balafré. Mais il trouvait là un métier sans risques où il pourrait même prendre du plaisir... Il cessa son jeu douloureux quelques instants.

J'aime quand les choses sont bien faites. Et surtout quand elles sont symétriques. Il me fallait donc faire de même avec les dix doigts. Sens tu les épines restées enfoncées sous tes ongles ? C'est pour cette raison que j'ai utilisé du bois.

Oh oui, il parlait beaucoup quand il était question de torture ! Lui faire comprendre que ce n'était que le commencement. Qu'il n'avait pas fini de la faire souffrir et qu'elle en garderait les séquelles toute sa vie. Le brun torturait tout doucement. Horriblement doucement. Entre temps, il avait mit une partie de l'eau à chauffer. Le balafré enchaina quelques tortures basiques plus douloureuses les unes que les autres. Rasant entièrement sa tête et la bâillonnant de ses cheveux car ses cris lui perçaient les tympans, arrachant deux ongles de doigts de pied, plantant sa main contre la chaise, parsemant son corps de pics de fer. Puis comme l'eau bouillonnait et qu'il trouvait que le sang avait assez coulé, il retira toutes les lames de son corps et allongea la chauve au sol, sur le ventre. Elle était trop faible pour faire un seul mouvement. L'homme contempla son œuvre.

Tu devrais me remercier, j'ai retiré tes cheveux de diablesse.
Tu es faible. Je n'ai même pas utilisé toutes ces belles machines.


Tant pis, il les découvrirait une prochaine fois. Il avait voulu faire basique.
Le borgne prit un baquet d'eau bouillante et un baquet d'eau froide. Il versa d'abord une goutte d'eau froide sur son dos, puis une goutte d'eau bouillante; alternant chaud - froid en augmentant au fur et à mesure les doses. Jusqu'à vider entièrement les deux baquets. Il n'avait plus fait attention à la prisonnière, concentré dans son jeu jouissif et il se maudit : il doutait à présent que la chauve soit encore éveillée. L'homme la mit sur le dos et la gifla. Elle bougea légèrement. Parfait. Il en avait presque fini d'elle, le final arrivait.

Philogène la rassit sur la chaise et envoya un seau d'eau froide sur son corps. La nettoyant et la réveillant un peu plus. Le balafré prit le fer à marquer, le faisant chauffer sur le feu tout en se tournant vers la spectatrice. Il laissait un temps de répit et de repos à sa prisonnière pour lui en faire profiter d'avantage à la suite. Vicieux, c'est bien ce qu'il était. Posséder et faire mal, il ne pouvait s'en empêcher.


Si je suis pris, sera-t-il possible d'obtenir un fer à ma marque ?

Car parmi toutes les tortures, c'était bien là sa favorite. Laisser une marque définitive à sa victime
Le borgne laissa étonnement quelques instants le fer à marquer pour aller chercher le sel et un couteau. Il regarda la chauve.


Tu préfères ta face droite ou gauche, ma jolie ?

Le borgne préférait le gauche; la femme ne répondait pas. Il débâillonna donc la femme et coupa l’extrémité des lèvres à droite et mis du sel mouillé sur toute la longueur de sa joue, de ses lèvres à sa tempe. Pour l'instant, la chauve devait avoir mal, mais sans plus. L'homme alla chercher le fer et sans l'ombre d'une hésitation, l'apposa sur son épaule droite. La peur se lut juste avant dans ses yeux. Puis elle cria de toutes ses maigres forces, sa joue droite s'ouvrit dans toute sa longueur et elle s'évanouit. Le balafré s'approcha de la blonde.

Elle n'était décidément pas bien résistante, je n'aurais pas pu en faire grand chose d'autre. Ce sont là mes techniques de tortures habituelles mais sachez que si je suis pris, je saurais m'adapter à tous les instruments que vous possedez.

Eliane_
Encore plus froid qu’elle. Eliane ne dit pas un mot de plus alors qu’elle l’observe faire. Il est dur de traverser une carapace comme celle de cet homme. Effrayant ? Non, intriguant. Il n’est assurément pas un noble, sinon un homme habitué aux ruelles tout comme elle. Un brigand ? Peut-être, il en a du moins la gueule, certains ont la tête de l’emploi.
Le regard de la blonde brille alors qu’il montre sa dextérité, qu’il n’hésite pas à clamer son goût pour la souffrance gratuite, celle qui donne du plaisir, celle qui offre un frisson le long de l’échine et qui développe l’imagination. La condamnée, à la chevelure de feu rejoint doucement les abysses, se brûlant sous les flammes de la perversité et de la cruauté. Appliqué, il l’est tout autant que la candidate qui vient de le précéder. Le soldat s’exécute, arrachant un sourire moqueur à la Pucelle. Il n’avait pas été des plus discrets pour le coup. Puis elle note son prénom sur le registre. Qu’importe s’il ne s’avait écrire, quelqu’un pourra rédiger pour lui.
Puis vient le moment qui sut hérisser les poils d’Eliane.
Le vécu lui revient, frappe son visage. Le marquage au fer. Elle savait que cela allait devoir se faire, que c’était là, un moyen de marquer ces animaux mais malgré ça, elle savait la douleur.
La souffrance de la chauve ne lui parut pas étrangère. L’effroi qui se lit dans les yeux avant de sentir cette chaleur et cette pression sur la chair qui saisit le corps brusquement, qui l’embrase, brûlure puissance, odeur de chair brûlée. Ce fut d’ailleurs à ce moment-là, sous cette odeur de viande cramée, qu’Eliane changea de visage et laissa voir qu’elle peinait à retirer un haut le cœur. Elle haïssait cette odeur qui lui vrillait les tripes, qui lui rappelait la sienne…
Elle se reprend, se faisant impassible au mieux et alors qu’il semble en avoir fini d’elle dont le sourire était désormais plus grand et plus amer, elle se releva.

En principe, nous aurons un fer avec la marque du purgatoire.

Pour illustrer ses propos, elle porta le registre et lui montra le dessin à l’encre noir qui représente un fouet particulier, celui qui déchire efficacement les chairs. Faisant signe aux maréchaux, elle les invita à relever le corps de la jeune femme.
Eliane s’en approcha, releva le visage qui ne désire nullement tenir droit et qui se fait lourd. Elle vivait bien évidemment mais au fond, la blonde restait surtout surprise de l’originalité dont faisait preuve cet individu. Son sourire se lit alors sur son visage, fière d’avoir trouvé ainsi un candidat qui était relativement cruelle et qui semblait aimer cela.

Bien, Philogène, j’apprécie beaucoup votre travail et je suis bien évidemment sûre que vous saurez vous adapter au matériel. Comme nous en avons fini, je vous laisse suivre l’un de ses hommes, si vous le désirez-vous avez la bibliothèque ou vous pouvez également visiter les locaux. Ces hommes les connaissent suffisamment pour vous orienter.

La blonde le laisse alors disposer et faisant signe à son bras droit qui n’est autre que le maréchal en chef, elle range un peu le matériel et arrange la salle. Pour le nettoyage, rien de bien compliqué, sinon quelques coups de seaux d’eau pour accompagner le sang vers les canaux.

Depuis le temps qu’elle s’était installée, ce n’était pas là, l’unique fois où elle m’était la main à la patte. Ces nuits parfois elle les passait par ailleurs ici-même, pour régler la paperasse, organiser les lieux, préparer quelques livraisons, recruter également, rien était évident ici lieu et seule, elle peinait légèrement, mais c’était le prix à payer. Bientôt ils seront là, aidant financièrement, participant activement au lieu pour qu’il soit résolument reconnu.

Enfin, qu’importe. Pour le moment la salle est propre pour le prochain candidat et le prochain condamné. Il régnait toutefois toujours cette odeur de chair brûlée et elle ne manqua pas de signaler sa gêne à son bras droit sur un ton moqueur.

Il va falloir que je m’y fasse pourtant, mais rien à faire..Un jour, c’est moi qui vais vomir sur le prisonnier en le marquant.

Elle pose sa main sur son épaule, geste amical qu’elle a à son attention. Eliane avait pleinement confiance en lui et pour cause, depuis le début c’était celui qui parmi tous les hommes l’avaient aidé le mieux et qui même s’il était maréchal, l’aidait pour des tâches autres.

La blonde regagne alors la salle et s’avance à nouveau, jaugeant les candidats…Son bras droit sait déjà ce qui l’attend, aller chercher un autre ou une autre condamnée pour l’amener et l’attacher sur la chaise centrale. C’était ainsi, un rituel qui pour le moment la repose…

Suivant !

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--Gorthaur


Il était entré en silence durant l'épreuve qui se déroulait alors, ne se faisant que peu remarquer malgré sa stature imposante, pour aller rejoindre la directrice du purgatoire occupée qu'elle était par le spectacle qui s'offraient à la presque totalités de leurs sens de par la diversité des techniques employées. Il n'était pas bourreau lui même mais savait se montrer imaginatif dans ce qui est des punitions qu'il tenait à infliger en personne dans la mesure du possible aux prisonniers.

Il eut un sourire tandis que l'homme appliquait sa marque sur sa victime mais il savait au visage de sa patronne qu'elle n'avait pas les mêmes penchants et s'abstint de tout commentaire qui eut peu la contrarier. Par la suite, elle laissa le bourreau en herbe sortir tandis qu'ils se mirent au nettoyage et elle avoua son dégout non quand à l'acte en lui même mais à l'odeur de cochonnailles qui restait toujours ensuite. Lui même ne se sentait pas plus concerné par le problème car il consommait en abondances diverses herbes qu'il roulait avant de les fumer et de répandre une odeur toute aussi peu agréable pour qui avait un nez normalement constitué mais lui même avait laisser ce sens s'émousser au fur et à mesure que cette habitude lui avait pris.

Elle posa une main sur son épaule tandis qu'il était encore penché sur l'ouvrage et il comprit dans l'instant qu'il lui fallait passer à la suite.


-Pas de problème patronne. Je vais piocher le suivant dans le bétail.

Il s'éloigna dans un rire gras vers les cellules situé à l'opposée du bâtiment dans l'aile droite en passant par l'accueil ce qui n'était pas forcément très pratique si jamais des visiteurs avaient du venir mais il comptait bien demander une autorisation pour forcer des prisonniers à creuser un tunnel qui relierait directement les deux ailes par dessous quitte à en tuer quelques uns à la tache.

En attendant, il était arrivé et choisi un des premiers qui se présenta à lui, un homme chauve très amaigri qu'il aurait pu soulever d'une seule main. Il pénétra dans sa cellule tandis qu'un de ses hommes tenait les autres détenus au calme à l'aide d'une pique, défit les chaines qui le reliaient au mur et le traina à l'extérieur du cachot pour l'emmener aux réjouissances. En effet, ça allait être sa fête en quelque sorte...
--Janutis


Est-il plus là pour l’argent que pour le plaisir ? Que ce soit le discours de la maîtresse des lieux ou les hurlements des victimes, rien n’a su le tirer jusque là de sa contemplation avide de l’aumonière ouverte entre ses mains contenant des dattes séchées. Sommes toutes, il y a dans ces cris rien de bien plus intense que dans les geôles de Mehmed II, alors pourquoi y porter de l’attention ? En revanche, ces dattes ramenées de Constantinople soit disant l’intriguent. Jamais encore à Constantinople, il n’avait vu de fruits si durs, si secs, et pourtant, il avait passé dix années de sa vie dans l’empire ottoman, d’abord comme esclave puis comme janissaire, autant dire que Constantinople avait occupé une partie de sa vie. Et des dattes aussi dures, jamais encore, il n’en avait vu.

Voit-il qu’elle regagne la salle ? Voit-il qu’on amène un autre futur meurtri et que part un autre candidat ? Rien de tout cela, seules l’intéressent ses dattes et l’impression diffuse d’avoir été floué, et pour cause, il la connaît cette sensation puisque c’est celle qui domine depuis sa naissance, depuis qu’il est né cadet du duc de Niasvizh et de Zbarazh, depuis qu’il a compris que son aîné Fedor aurait tout et lui rien. Depuis ce jour où il a voulu suivre une bande de brigands pour s’acoquiner et s’amuser, et que la catin qui l’a entraîné là-dedans l’a conduit droit dans un guet-apens, et qu’il a été pris dans une des rafles d’esclaves de Mehmed II. Sa vie n’avait été jusqu’au jour où il avait croisé Bajamet, l’eunuque du sultan ottoman, qu’une suite de tromperies. Mais Bajamet ne l’avait jamais trompé, et l’avait toujours considéré à sa juste valeur. Fils de cosaque, descendant de barbares fiers, Janutis de Lithuanie avait rendu son lot de services à l’Empire Ottoman, contre et pour son camp, qu’importe puisqu’on lui demandait de tuer et de faire souffrir. Comment devient-on un homme libre alors qu’on était esclave et plus bas que terre ? En se salissant les mains du sang des traîtres et des ennemis. Il avait tué, il s’était sali, au prix de sa liberté. Et il avait gagné sa liberté, alors pourquoi s’enfermer dans le même schéma ? Parce qu’il ne connaît que cela. Faire souffrir, faire avouer et tuer. Quelque soit la façon, les ustensiles, le mode opératoire, il s’agit d’extirper de l’être humain ce qu’il a de plus précieux en lui son âme.

Quand l’homme commence à souhaiter mourir, alors son âme est déjà morte, il n’y a plus que son corps qui vit et qui réclame un sursis, l’esprit est fou, et les fous sont dangereux et commettent l’irréparable, il convient donc de les tuer. Alors qu’il entend les mots et qu’il voit passer son prisonnier réservé, lui vient soudain l’idée que le marchand italien qui lui a vendu les dattes est fou, et qu’il faudra le faire expier sa folie. L’aumônière est refermée avec calme, et la grande carcasse se déploie de là où elle était assise en tailleur, quelques instant auparavant pour céder la place à un homme au visage mangé par une barbe mal taillée, aux cheveux longs et aux yeux clairs, vêtus des habits traditionnels des janissaires ottomans et portant à sa gauche, un cimeterre et à sa droite, une dague recourbée.


Je suis le suivant. Où s’inscrit-on ?

Il n’a pas honte de mettre son nom, il ne craint pas de le salir, il y aspire, et espère qu’ainsi Fedor saura qu’il est toujours vivant et que quelque part dans le monde, son cher petit frère convoite encore de le tuer.
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Eliane_
Au suivant et justement, un homme. Sourire au coin en pensant que les Hommes avaient un don inné pour la souffrance. La torture se développait et le sadisme et la cruauté humaine peu à peu se révélait aux yeux du monde.
Les bourreaux étaient les seuls capables d’assumer ce fardeau, le poids des insultes, le poids du rejet et des crachats. Au fond, ils étaient les seuls à vrai dire à assumer leur propre nature humaine et à faire ceux pourquoi ils étaient payés et fait, sans une once de culpabilité.
Le Purgatoire allait contenir cette élite, les Hommes les plus cruels du Royaume prêt à faire plier l’échine des plus infâmes brigands connu en ces terres. Rien d’aisé en soit mais Eliane aspirait à ce qu’il ait un grand avenir et ce grâce à la solidarité de ces membres. Et pour cela, le recrutement permettrait à coup sûr de choisir la crème, des crèmes…
A son appel, c’est un homme qui se lève. Rapide coup d’œil relativement intrigué à la vue de sa tenue venu d’Outre Monde, à ces yeux clairs relativement troublants et à ces armes originales.
Elle l’invite donc à avancer, préférant prendre le temps de répondre quand elle aura le registre sous la main. Quelques pas donc pour revenir dans la salle de torture précédente. La même odeur y règne, bien fraîche, celle du sang versé et de la chair brûlée. Elle ne dit mot, le laissant observer et s’habituer aux lieux puis elle s’empare du dit registre et le lui présente, ainsi que le matériel pour qu’il puisse y graver son nom.

Voilà messire, vous pouvez vous inscrire là. Nom et prénom de préférence, si pas de prénom juste un « X ». Je pense que pour vous, on se passera d’un surnom…Vous me semblez assumer à la perfection ce pourquoi vous êtes là.

Elle le laisse donc écrire sur le vélin et son regard se porte sur le garde qui ramène un prisonnier chauve et relativement chétif. Nouveau sourire qui se dessine, décidément, c’était la faute à pas de chance, mais il faut croire que les prisonniers en chairs venaient à se perdre…Trop rachitique, trop frêle, cela allait demander des efforts pour le maintenir en vie tout en s’activant à le conduire à sa perte.

Bien, au niveau du matériel, tout ceci est à votre disposition. Je vous présente rapidement les quelques instruments présents...

C’est repartit pour réciter à nouveau. Ce fut bien la première fois que la blonde dû dépenser autant de salive. Tout en les présentant, elle s’avance vers l’âtre de la cheminée pour plonger le matériel qui fût utilisé dans l’eau bouillante.

…Fouets, pinces, piques, fourchettes, sein Rippers, des branks variés, les chaînes, les entraves, couteaux, poires et j’en passe… Une fois fait, elle s’en retourne vers le plan de travail, disposant ceux déjà cité avec précaution puis elle revient vers lui, pour lui désigner le reste du matériel, cette fois-ci plus encombrantes.
Quant aux installations plus lourdes, vous avez le chevalet, le grill, le Whirligig, le berceau de Judas, le fer de Vierge, la Chaise, le Stappado et le Headscrucher.

Il savait désormais tout et Eliane put reprendre sa place tout en rangeant le registre à ses côtés. Assise dans un coin, non loin du plan de travail, elle observe son bras droit qui fait son entrée.

Dites-moi Gorthaur, il y en a-t-il un dans cette geôle qui soit plus grassouillet et que je ne pourrais pas moi-même tuer par une simple intimidation, j’espère que celui-ci saura tenir le coup.

Son regard se pose alors sur l’Etranger…Si cela n’est pas le cas, je ne vous en tiendrai pas rigueur messire…Certains arrivent dans des états lamentables que l’on peut par ailleurs rien faire d’eux…Ils meurent parfois dans nos geôles tant ils ont été battus et affamés avant leur arrivée…
Léger haussement d’épaule pour montrer combien cela peut la toucher.

DD’où venez-vous messire, vos habits, vos armes, rien de tout cela est habituel…D’ailleurs, si ces dernières vous gênes, vous pouvez les poser à même le plan de travail, vous les récupèrerez après votre office…..Que la partie de plaisir, commence...

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--Janutis


Pas de réponse immédiate. Les femmes ont ce don pour se laisser désirer, pour jouer de leur être, de leurs manières, préserver le mystère et leurs mots. Il n’y fait plus attention, les femmes l’ont lassé plus qu’à leur tour, sinon pourquoi aurait-il vendu ses épouses avant de quitter Constantinople ? La pensée s’en va comme elle est venue, pour ne plus fixer son attention que sur les lieux, que sur ces odeurs familières. Elles ne lui plaisent pas, quel être vivant peut décemment aimer cette odeur empreinte de faiblesse et de bassesse, il n’y a que les charognards qui sont attirés par l’odeur de la mort, elles ne lui plaisent pas mais il les connaît. Elles sont son point de repère en cette terre étrangère, le point d’ancrage qui lui fait soudain apprécier l’incongruité de son parcours. Fils du prince de Novhorod-Siverskyi, esclave de Fatih Sultan Mehmet Han, janissaire puis sipahi, et peut être exécuteur en France. « Hada houwa lmaktoub » aurait dit Bajamet, et il n’aurait pas tort. Le fil de son destin est teinté du sang des hommes.

Quand elle lui tend le registre, il promène son regard calmement sur les lignes griffonnées précédemment, éprouvant un instant une jouissance secrète, une jouissance intellectuelle à l’idée de comprendre ce qui est écrit, à l’idée de maîtriser l’alphabet cyrillique et arabe, mais aussi l’écriture de ces hommes du lointain. Alors dans leur alphabet, les mots viennent s’inscrire « Janutis de Lithuanie. » le registre est laissé à son triste sort tandis qu’il l’écoute lui raconter son petit monde. Bien sûr qu’à Constantinople, il a vu des machines similaires, pas toutes, il en découvre, il en a vu d’autres, il cherche ses préférées, ses habitudes, si simples au demeurant. L’ottoman aime le spectacle, il faut donc de l’épuré qui ne cache pas le caractère exceptionnellement barbare des exécutions. Il répond à son laïus sur la faiblesse des condamnés par un haussement d’épaules fataliste, ils sont là pour souffrir, et si on peut leur faire économiser une corde ou le nettoyage d’une hâche. Tout ceci à un frais, et s’il a bien compris, ils devront participer les premiers temps du moins, alors si les prisonniers meurent dans leur coin, il n’ira pas les pleurer, bien au contraire. Toujours est-il qu’il considère le sien d’un œil intéressé. Enfin, elle expose une idée intéressante, se défaire des effets, en voilà une idée qui est bonne. Pas des armes non, ni de sa tenue, mais de ces saletés de dattes, oui. Alors sur le plan de travail, l’aumônière est posée. Tandis qu’il cherche dans la salle ce qu’il est venu y chercher, la plus belle invention des infidèles : La Croix de Saint André.


Je viens de Kostantiniyye, vous l’appelez Constantinople, je crois.

Sa nouvelle Rome, et comme Rome qui a été construit sur un fratricide, Constantinople s’abreuve au sang des meurtres. Il a tué des chrétiens, des juifs, des musulmans. Il a tué des circassiens, des français, des grecs ou des perses. Ils sont morts sous ses armes, et il a vu que l’homme n’était ni noir, ni blanc, que son sang était rouge, et qu’il était sale. Il a vu qu’il était d’autant plus répugnant qu’il tuait ses frères pour des causes sans fondement réel, par mensonge, par envie. L’homme est répugnant, et parce qu’il a vu sa déchéance, sa mort n’a pas d’importance. Qu’il souffre ou pas.. Se préoccupe-t-on de savoir si l’araignée souffre quand on l’écrase ? Alors le prisonnier est attrapé comme on guiderait un vieillard, il l’aide et le soutient, pour lui conserver des forces, jusqu’à l’attacher sur la croix, qu’il a caressé du regard, qu’il caresse des mains en attachant le condamné. Faut-il être fou pour rappeler le martyr d’un des leurs en créant cet engin de douleur.. Et pourtant, si simple, si sobre que cette croix composée de simples poutres croisées et creusées à intervalles réguliers, ces intervalles où viendront s’abattre la barre à rompre. Mais avant cela, la dague est sortie, le tranchant n’a pas besoin d’être testé, il sait, elle n’a jamais fait défaut. Sur le tibia, il vient réaliser une encoche, comme on le ferait dans un bout de bois, à ceci près que c’est un bout d’homme vivant qu’il ôte ainsi sans sourire sadique, sans expression. Il travaille, il officie avec calme, comme en transe, il ôte un médaillon de peau et de chair de chacune des jambes, et sans prendre garde aux gémissements et cris de l’homme affaibli, il s’attelle aux bras. Les bouts d’humains sanguinolents sont jetés à terre sans plus d’attention, et la dague est nettoyée soigneusement tandis que derrière lui s’échappent les plaintes lancinantes du condamné qui pensent avoir goûté au plus douloureux.

La barre à rompre est empoignée et soupesée pour l’avoir bien en main, et enfin faire face au malheureux, viser les endroits exacts où il doit taper, sur cette chair qu’il a mis à nu. Car quand la barre vient cogner contre le bras gauche, la douleur se fait viscérale et simultanée. De son côté, quand le bois vient rencontrer la chair à vif, à l’intérieur aussi quand l’os éclate sous la pression de la barre de fer, les hurlements n’y changent rien, il fait ce pour quoi il est né. Barbare qui s’acharne sur un corps inconnu, le deuxième bras craque dans un bruit sinistre quand la barre le rencontre. Il ne pense plus à son frère, il ne pense plus au destin, il n’y a plus de pensées, il exécute, penser en cet instant serait mêler sa vie à la mort d’un faible, et il ne compte pas s’y résoudre. Sans rien rajouter, ni soupir, ni sourire, les deux jambes sont fracassées à leur tour dans un élégant mouvement de bras, comme ceux qui avaient fait si souvent décoller les têtes des ennemis.


Il mourra très certainement sous peu. Il serait mort de toute façon. Dois-je l’achever ?

Parle-t-il d’un homme ? Parle-t-il d’un être vivant ou d’un animal ? Il ne le regarde pas, il ne le regarde plus, il se concentre sur sa dague pour en distinguer les éventuelles tâches qui pourraient y rester et la souiller.
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Eliane_
Assister, observer, tout retenir. Il était de loin le candidat le plus atypique qu’il lui soit donné de voir aujourd’hui. Son regard posé sur lui, elle suit ses gestes alors qu’il apporte le prisonnier sur la croix de Saint André. Sourire en coin devant ce beau blasphème.
Mais voilà que ces gestes, plus au moins précis et quelque peu directs l’intriguent. Alors que les anciens candidats avaient plus ou moins fait dans la dentelle, bien que l’odeur de chair brûlée règne encore et que le sang avait été versé, la démarche de l’Etranger, était plus violente. Le sang coule avec abondance, les cris embaument la pièce et devaient déjà effrayer les prisonniers retenus dans l’aile Droite.
Sans un mot la blonde ne cesse d’être surprise par l’agilité de l’Etranger, les gestes sont puissants mais toutefois extrêmement précis. Un art en somme…
Puis vient le moment où il s’empare de la barre et là, elle comprend mieux son procédé. La chair était mise à nue, le contact n’en sera que plus saisissant, que plus agressif. Une idée perverse, sadique à souhait qui sait l’impressionner.
Alors les coups sont donnés, les os craquent, les hurlements se font de plus en plus fort, forçant la blonde à se demander pourquoi, au diable pourquoi n’avait-il pas bâillonné le prisonnier…Effrayer encore les prisonniers ? Les forcer à se faire dessus ? Possible, alors Eliane ne dit mot, se contentant de rester froide et de résister à l’envie de se boucher les oreilles pour soulager ses tempes.

Le visage du prisonnier change, devenant quasiment blanchâtre. Il tourne de l’œil, c’était évident mais elle ne peut lui en tenir rigueur. Si la subtilité était un procédé connu de certains, peut-être plus des femmes, les hommes avaient pour eux cette attirance pour la brutalité et l’efficacité même. Chacun avait à apprendre de l’autre et un tel homme dans les rangs seraient alors un atout…Chacun son caractère après tout et il fallait à tout prix de la diversité.

Elle se relève donc devant ses mots et vient elle-même s’approcher du prisonnier, se moquant bien de voir sa robe tâchée par cette abondance de sang dont il est recouvert. Elle saisit son menton, ouvre ses pupilles remarquant que les yeux sont révulsés…Il allait clamser sous peu.

Mieux vaut effectivement l’achever, il ne se relèvera sans doute pas tant il est fébrile…Rien de pire qu’un prisonnier qui agonise…Vous pouvez procéder.

La blonde s’écarte un peu, adressant un regard à son bras droit. Il allait falloir trouver un médicastre et également des prisonniers plus en chair...Que se passait-il pendant le transport ou même avant qui explique qu’ils leur soient livrés dans un état plus proche de la mort que de la vie, dans un état avec lequel il est bien difficile de faire quelque chose de constructif et de durable.

Pour le prochain candidat, voyez pour trouver un homme plus robuste que l’on puisse évaluer tout le talent du futur bourreau…A moins que l’on ait déjà plus rien de…vivace dans les geôles...

Eliane se dirige vers le registre pour noter cette idée de médicastre, de peur qu’avec la suite des évènements, ceci lui échappe et en profite pour rajouter la terre d’origine du candidat. Un prochain recrutement, ou du moins un entretien devait alors voir le jour, celui où elle pourrait rencontrer une personne tout aussi talentueuse que ces hommes pour veiller à la santé des prisonniers.

Nous allons nous occuper du cadavre, et du nettoyage. Vous pourrez disposer quand cela vous chante. Vous avez la bibliothèque, vous pourrez demander à un soldat une visite, ou simplement vous reposer et prendre l’air dans le jardin. Soyez le plus à l’aise. J’annoncerai les résultats, quand tout le monde sera passé. Quant à votre méthode, elle vous est propre et cette différence que l'on ressent dans vos gestes et votre efficacité, ce sadisme également, sont tout à votre honneur...

Faire le ménage…Là, pour cette salle il allait être loin. Elle allait surtout devoir changer de salle, appeler les soldats pour mettre le cadavre à la fosse…Il fallait enchainer, éviter que cela ne dure de trop…
Son regard se porte alors vers son bras droit.

Vous pouvez voir avec vos hommes pour conduire le cadavre à la fosse et le nettoyage de la pièce...Je vais utiliser la salle de torture en face pour continuer le recrutement et ne pas les faire trop patienter...

La blonde salue alors d'un hochement de tête cet homme, lui désignant son matériel pour ne point qu'il l'oublie et elle se dirige déjà vers la pièce centrale afin de convoquer un autre candidat. Il fallait effectivement faire au mieux pour satisfaire tout le monde, tout en restant courtoise et respectueuse...
Toujours droite, froide...Elle se ferme presque tout en affichant ce léger sourire sadique en coin qui lui est propre...

Un autre volontaire ?

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--Janutis


La main du Destin, l’arme de la Mort, il se plaît certaines fois, orgueilleux être humain à s’imaginer bien plus que ce qu’il est en réalité, à savoir un homme comme ceux qu’il tue. Mais allez donc vous contenter de l’appellation d’homme quand on vous cède les attributs de Dieu. Droit de vie ou de mort sur les autres de son espèce, voilà ce qu’il avait, ce qu’il est venu chercher ici aussi, ce qu’il aurait du avoir en étant Duc, pouvoir d’un geste, ôter la vie du manant, du brigand. Quand elle lui donne son accord, et non pas l’ordre, il n’aurait pas supporté d’ordre venant d’une femme, alors la dague qu’il tient en main vient tracer un sourire béat d’une oreille à l’autre sur la gorge du malheureux, faisant mourir les plaintes et gémissements dans un gargouillis infâme autant que les flots bouillonnant qui s’en échappe. Malgré les précautions prises pour se placer sur le côté, le caftan mordoré est souillé d’une éclaboussure sanglante, et il écoute de son mieux les commentaires émanant de la blonde, et la tête vient s’incliner dans un salut rapide.

Qu’ils ne se donnent pas cette peine, il n’a besoin de personne pour retrouver les jardins, le dehors, la liberté. C’est ancré en l’homme ce besoin d’air, ce besoin d’espace, et lui qui a été si longtemps entravé et enfermé, lui aussi en a besoin. Alors, il essuie la lame de la dague sur les haillons du prisonnier avant que de récupérer son aumônière et de faire machine arrière pour regagner les jardins où il se laisse glisser pour s’octroyer une petite sieste. Pas peiné, pas angoissé, cette mort ne lui fait ni chaud, ni froid et ne l’empêchera certainement pas de dormir.

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