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Le Borde de la Miséricorde

Truffian
« Sois mort au monde et revis en Dieu »

Ses paroles résonnaient encore à son oreille. Séparé de lui par braises couvantes, un vieil homme déroulait le fil des souvenirs. Marlowe’s, fort jeune adolescent alors, absorbait ses paroles comme argile l’eau claire. Entêté, buté, avec, pour tout contenu de ses poches, ses mains, il essayait de joindre une compagnie franche. La première à l’accepter ferait l’affaire. Une nuit, à l’heure où les étoiles sont au plus proche, grelottance et maigre pitance le prirent pas la main, le conduisant auprès d’un feu solitaire. En partage lui échus le repas et la compagnie d’un lépreux.

« Voici les dernières paroles des vivants s’adressant à moi. Face au prêtre, un suaire me recouvrant, j’assistais à mes propres obsèques, messe des défunts comprise, dans ce dernier hommage. Puis trois pelletées de terre noire et grasse, ils me versèrent sur le tête, ainsi c’était cela être mort ? Le droit d’être un fantôme, portant robe de ladre, jouant de son cliquet pour bruit de mes chaînes ? »

Son regard à peine sortit de l’enfance observe sans pudeur le faciès léonin du conteur. Les paroles ne se turent qu’a l’aube blanche et brumeuse. Certaines rencontres marquent, le Destin est un joueur, ses mises illimités, son sourire énigmatique. Il donne les cartes à sa guise. Ainsi s’écoula première rencontre.

A tout cela il repensait en se faufilant aux marges de la Cour. Traversant ruelles oubliées, bordées par taudis désert, encore glissante de l’orage éloigné. Un labyrinthe de gravats, de débris, avec ici et là, quelques plantes tachant de se faire repérer du soleil. Tythia ne l’a pas suivit, ce n’est pas plus mal… De la personnalité, mais encore jeunette. De l’eau dormante toutefois, cachant surprise, sans doutes aucuns. Escaladant un dernier pan de mur effondré, le Borde apparut enfin. Ancien monastère ravagé par le temps, reconvertit en léproserie, peu à peu abandonné par les autorités, repris en main par ceux désirant vivre, quoiqu’il arrive, de défendre leur place.

Il découvrit un vaste espace, couvert de ruines, de cabanes construites de matériaux hétéroclites, lierres sombres griffant les murs, herbes folles desséchées, loques séchant et claquant au vent, un silence profond. L’endroit semblait déserté, il descendit l’amoncellement de pierrailles annonçant l’entrée, cherchant figure humaine.

Adossés à un tonneau, une relique de chevalier, pétunant à grand renfort de raclements de gosier, l’accueillit d’un mouvement de menton. Une antique moustache grise, jaunie par le tabac, portant maille rouillée, une longue et lourde épée ébréchée à ses cotés. D’un geste négligent du bras, il indiqua une direction à Marlowe’s. Derrière ce qu’il restait du bâtiment principal.

Notant avec curiosité un marque rouge délavée sur sa tunique, il le remercia d’un sourire. Portant ses pas plus avant, passant auprès d’un jardin de simples, il déboucha sur une courette, un puit en son milieu. De part et d’autre, de hauts murs branlants, en face, un passage aux voûtes couvertes de lichens. Le cœur serré, il s’y engagea, hésitant, tempes battantes, souffle court.

Ainsi s’avance Marlowe’s dans l’enceinte d’un ancien cloître. A lui s’offre un étrange et prenant spectacle. Assemblée de formes vêtues de gris, portant capuchons, réunit autour d’un bûcher de planches et de madriers. Immobiles, silencieuses une trentaine de personnes font cercle. Au centre de l’assemblage de bois, prêt à brûler, un corps repose. Nu, difforme, les mains sans doigts, croisées sur sa poitrine squelettique. Il approche à pas lent. Un à un, les visages dans l’ombre, ils se retournent vers lui, ouvrant passage.

Il contemple le visage offert en pleine lumière de ce vieil homme, reviennent les offrandes de mots, de rêves, d’espoir, de rage et de révolte offert par ce mort. Une vague violente d’émotions ravage son esprit. L’une des silhouettes pose délicatement une torche sur le bûcher, les flammes commencent à monter, claires et vives. Une chaleur de forge s’en dégage. Tous agrandissent le cercle. Marlowe’s reste là, la face offerte au brasier. Ses larmes s’évaporant de ses joues.

En lui tourne un chant, il se glisse à sa gorge, étreint sa langue, prends forme entre ses lèvres. Il clôt ses paupières, se laisse entraîner. Dans un murmure discordant de voix éraillées, déformées, le chant est repris, doucement, comme une promesse. Un serment.


Sauf des mouchards et des gens d’armes,
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes aux larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux même sont tremblants,
La mode est au conseil de guerre
Et les pavés sont tout sanglants.
Oui, mais …
Ça branle dans le manche.
Ces mauvais jours-là finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront !


Puis le silence revient. Le bois craque, la chair grésille, le corps est pris de mouvements, en proie au flammes. Il sourit. Remerciant sans bruit cet homme, son premier maître de danse. Un tas de charbon et de flammes mourantes reste pour seul trace de lui. Marlowe’s continuera de le voir en chaque braises couvantes.

Peu à peu, les formes s’individualisent, retirant leur capuchon. Laissant apparaîtrent membres absents, cicatrices, chairs déliquescentes. Femmes, hommes, de tout ages, certains pleurent d’orbites creusés, d’autres enlacent leurs difformités en douce étreinte. Un minot tout juste sortit de l’enfance s’avance en sa direction. Peu marqués encore, blond comme les blés, affichant un air de sérieux inéluctable.


‘Lor l’Marlou, t’as finit par dégotter le chemin ? Y t’a demandé t’sais…

Je sais. Y’a pas mieux qu’un funambule pour arriver en retard.


Le minot le jauge d’un œil précis. Lui fait signe de le suivre. L’entraîne vers la cour d’entrée. Les autres le regardent, sans complaisance, sans aménité particulière, et se dispersent, seul, en couple, avec une assurance possessive. Ce lieu est leurs, évidence sans failles.

La relique n’a point changé de place. Attentif à un vol d’hirondelles. Un œil sur la barricade bloquant l’entrée, il imagine le grand rire de Dantesque à sa vue. Le garçon le laisse face à la porte d’une cahute, un peu éloignée des autres. Crache un coup avec habilité.


Là. Y’ a un coffre, pour toi. Le reste à déjà été distribué… Si t’veux t’pieuter, te gêne pas, tu s’ras pas dérangé. ‘fin, ta peau blanche pourrait en tenter certaines.

Sans lui laisser le temps de répliquer, le gamin se défile, crâneur, dans les recoins de l’endroit. Il sourit, le regard ailleurs. Curieux, il observe la cabane. Ainsi il a vécu ici. Se reposant de ses longs périples. Qu’en a-t-il rapporté ? Marlowe’s s’enfonce dans la pénombre de l’habitation.
---fromFRinconnue_d _un_soir
Son ombre féline suivait depuis un moment l'homme au visage blanc de maquillage, à la larme mélancolique dessinée. C'était bien lui, celui qu'on lui avait décrit, elle sourit sous sa capuche tombant sur son visage laiteux, son regard noir de jeais perçait les alentours, cherchant chaque danger.

Elle avait su être discrète, de plus l'homme maquillé semblait distrait, perdu dans ses pensées. *Un avantage pour moi, je dois le voir, mais en toute discrétion* pensa t'elle. Elle continua sa filature de loin mais sans le perdre. Elle s'étonna de la désertification des ruelles mais n'en eu cure, son objectif, c'était lui. De tas de gravats en murs branlants elle le suivit encore et encore. Le dernier pan escaladé, elle ragea intèrieurement, la place était déserte de vie quelconque qu'elle soit, aussi bien faune, flore et..hommes.

Il avait disparu, mais où ? La place était immense et l'on pouvait deviner à travers les ruines le fantôme architectural d'un monastère. Elle sauta du mur délabré en un mouvement félin, un bruit se fit, elle se redressa prestement cherchant du regard l'origine du mouvement. Et elle le vit, elle ne l'avait pas remarqué, cet homme avachit sur un tonneaun ses raclements de gorge avait éveillé ses sens. Tout comme l'endroit, il semblait sortir des abysses de la mort, un fantôme de chevalier, pourtant bien vivant sauf dans son apparence.

Elle ne réfléchissa pas plus longtemps, et s'approcha de lui doucement, sans se cacher aucunement, puisqu'il semblait faire partie des meubles du lieu et certainement en être le guardien. Il se redressa à sa vue, faisant ainsi grincer dans un bruit métallique sa maille rouillée, main sur la garde de son épée et yeux vides de vie furibonds. Il se gratta sa moustache négligée tout en raclant à nouveau sa gorge. Arrivés l'un face à l'autre, elle anticipa l'homme en s'annonçant, dévoilant son visage de sa capuche en la rabattant en arrière d'un geste lent, lui offrant à sa vue, un visage d'ange.


Bonsoir, je suis à la recherche de l'homme qui vient de pénétrer en ces lieux. Je ne suis d'aucun danger, j'ai tout simplement une missive à lui remettre en main propre.

Ses gestes donnant suite à ses mots, elle sortit de sous sa cape un parchemin scellé d'un sceau rouge à l'effigie du Dauphiné.
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Ange noir à la peau de lune, nul ne sait, nul ne saura...
Truffian
La cabane était sobre. Une couche composé d'un sac de tissus bourré de feuilles et d'herbes, un écritoire face à l'unique fenétre, un coffre de simple bois, sans ferrures ni serrures. Il l'ouvra, curieux. Son contenu le laissa songeur... Se pencha pour attraper le premier objet, son regard revint vers l'écritoire. Un parchemin s'y trouvait, noircis de signes et d'encre. Intrigué, il commence la lecture, ses mains se mettant à trembler soudainement. Une missive à lui adressée.

Citation:
Salut,

j'épargne à mes restes de mains d'écrire ton prénom. Je ne sais lequel tu prendra pour venir en ce lieu. Un peu plus glorieux que ton surnom de Normandie, bourrique va ! Déja à l'époque, t'as jamais été fichu d'arriver en temps et en heures.

Comme ça tu te pares de blanc à présent. Sautillant dans tout les coins de cette funeste et glorieuse Cour. La folie semble toujours t'accompagner. J'espére qu'elle sera présente à mon chevet lors de mes derniers instant de survivant viendront.

J'ai récolté pour toi le début du nécessaire, cela te sera utile. Du moins si tu mets tes projets à exécutions. Tu as toujours été une foutu feignasse mon garçon.

Que le Principe prenne soin de toi


La signature se dilua, effacé par ses larmes. Marlowe's prit une grande inspiration. Il lui semblait encore entendre sa voix... Il sursaute d'un coup, un sifflement dans son dos. Le môme.

Hé l'Marlou, t'as d'ja attiré une admiratrice avec ta jolie peau. Raméne-toi 'vant qu'Gunther Langue pendue la désosse.

Il sortit à la suite du gosse, courant à moitié sur le sol traitre. Qui ? Personne, à part la confrérie Libertad ne savait sa présence ici. Il arriva a l'entrée, et ne peut empécher un franc sourire d'éclairer son visage à la vu du spectacle. La relique, relevée de son tonneau, ressemblait à une sauterelle, immense, séche comme un coup de trique, flottante dans sa côte de mailles. Balançant un peu son corps, il poussait de profonds raclements de gorges en direction d'une damoiselle à la peau aussi blanche que son fard. Manifestement perplexe face au spectacle du chevalier antédiluvien. D'un ton rieur il s'adressa à elle.

Vous me cherchiez ? Une raison à cela ?
---fromFRinconnue_d _un_soir
Des bruits de pas foulants le sol, plusieurs personnes d'après son ouie. Elle détourna son regard vers les arrivants, elle le reconnu et se sentit soulagée. Sa missive pourra être acheminée à son destinataire, c'est tout ce qui comptait pour elle. Elle se tourna complètement face à l'homme maquillé, non sans surveiller les gestes du garde du coin de l'oeil.

Le vent faisait claquer le linge de plus en plus fort, et balayer ses cheveux vers l'arrière de son visage. Un long silence s'installa, puis elle tendit le rouleau de parchemin à son destinataire, ébauchant un sourire satisfait.


Voici la raison messire. Lisez et dîtes moi si vous voulez que je porte la réponse et je m'en irais.

Elle attendit qu'il lise la missive, tout en regardant les vestiges autour d'elle.

Citation:
Messire,

Par la présente je vous informe que Dame Sélène maire de Valence a été enlevée par un dénommé Cuculus. Celui-ci l'aurait emmenée en Tourraine. Elle m'avait informé de votre nom et allure pour vous prévenir en cas d'urgence vu son absence ultérieure. Des hommes de Valence ont pris la route ce jour, à vous de décider de vos actes. Veuillez prévenir les membres de votre alliance dont elle ne m'a pas donné les noms. Sa fidèle amie sera prévenue, nous espèrons pouvoir la retrouver saine et sauve.

Bien à vous, un ami.


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Ange noir à la peau de lune, nul ne sait, nul ne saura...
---fromFRsyletco
Quelle difficulté pour l'Art-Tisaneur de lancer autant d'amis ailés guetter tant de gens.
Il est vaguement inquiet dans sa nouvelle maison de touraine.
Mais ce soir il le sent, la chance rigole à ses cotés!


Le grand corbeau est un des plus vieux. Habitué aux courses et vols de longues haleines.
Il connait la cour à présent et peut planer en toute méfiance.
Suivez les cavalier de Valence!
Ce fut la seule consigne.
En voilà une, menue et un peu perdue.
Le corbeau est diurne mais l'ordre est gravé en lui par son éleveur aux méthodes étranges.



Il attend que l'inconnue parte pour enfin laisser son message.
Pas d'inquiétudes pour trouver un destinataire!
Un volatile lugubre qui lache ses fientes sous un plafond bas attire l'attention!




Reste loin de mes folies petit gars des bouges de la ville.

La dame sélène est ma captive.
Ma rançon ne se partage pas et la piller ne te rapportera point!
Mais si tu veux quitter tes ruelles sombres, les echoppes glauques et vos drôles de moeurs assassines...
Chevauche un palefroi plutôt qu'un étalon!

Et apporte ta dague précieuse!
Tu me la donneras pour deux raisons.
-reprendre sélène.
-Quitter sans mal mon nouveau fief.


Connais tu les forêts et les brumes matinales de la Touraine gentil héros ?

Sais tu déjouer les gentilles tromperies des gens des marais?

Seras tu escorté de nombreux cavalier?

Reste dans ton bouge citadin...la campagne est hostile maintenant.




Le corbeau se dandine vers la sortie.
Il suit de haut la poseuse de missives.

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Truffian
Une missive... Diantre, la journée y paraissait propice. Il déroula le léger vélin. La parcourue. La relus. La relus une troisième fois. Incrédule. Enlevée. Séléne. Maintenant. Il resta un instant la bouche ouverte, puis explosa.

Mortepeste !!! Faut-il brûler en un jour son passé pour courir dans la seconde vers son avenir ? Je dors quand moi ? Foutredieu ce Cuculus je vais l'expédier d'un tour de broches à tripailles. Les genoux dans le fondement, la baveuse entre les orteils !!!

Il prit une grande inspiration, essayant de se calmer. Ses amis se portaient manifestement à son secours. Lui après tout n'étais qu'un simple pierrot vivant de la lumière lunaire. L'astre nocturne éclaire, indifférente à ceux qu'elle inspire, attire, envoûte. Il n'était pas un chevalier servant, partant en quête de sa princesse. De sombres affaires le retenait en la Cour. Baste, il se devait d'écouter sa raison pour une fois. Il n'irait pas.

Gente messagère, mon message en retour sera court. Je pars au plus tôt pour la Touraine. Ce faquin va sentir ma lame caresser sa gorge !!!

Marlowe's ne puit s'empêcher de rire à l'écoute de ses propres paroles. Il doutait que sa raison gagne un jour une bataille contre son coeur. Enfin, peu de temps s'offrait à lui. La Touraine n'était pas si loin et... Mhm, il avait un ami là-bas... Le goupil ne lui refuserait pas son aide. il serait obligé de se découvrir un peu, tant pis. Il sentait confusément que Séléne allait l'entraîner sur un chemin tortueux. Le plus étrange étant qu'il s'y avance la joie aux lèvres.

Prévenez aussi son amie de ma présence dans les parages. Je serais discret. Du moins j'essayerais... a mi voix, amusé. Pas ma première qualité la discrétion... Merci à vous.

Il salua la femme, alentour, des sons feutrés indiquaient la présence des occupants du lieu. Gunther s'était rassis à sa place, une chopine de bière mousseuse à la main. Marlowe's s'en retourna vers la cabane. Il avait entraperçue une ou deux choses dans le coffre qu'il emporteraient bien avec lui. Un croassement l'accueillit en passant la porte. Un volatile noir à l'oeil mauvais, perché à une poutre de guingois, délivre un message, s'envole à tire-d’aile. Un de plus. Marlowe's s'assoit sur le lit avec un profond soupir. Il y a des journées comme ça. Où tout le monde se donne le mot.

Carogne, la campagne à toujours été hostile. Et ma dague, se sera lentement, dans ta chair...

Tout en maugréant, il sort du coffre un poignard de chasse, le glissant dans la tige de sa botte. Une dague de jet, fine, profilée, prise dans un petit étui relié à lanières de cuir. Le tout prends place entre ses deux omoplates. Enfin, il attrape un paquet enveloppé de tissus. Avec un sourire satisfait il déballe un petit arc à deux courbures. Moins encombrant que celui avec lequel il a appris à tirer dans sa compagnie franche. Un léger carquois d'une quinzaine de flèches le complète. Son vieux compagnon a bien fait les choses. Il a même pensé à une cape de peaux, retombant en manteau. Marlowe's pose tout cela, jette un dernier coup d'oeil au plus important, caresse le cuir et le bois travaillé par d'habiles artisans italiens. Referme le coffre. Soudain, une grande lassitude s'empare de lui. Combien de jours sans sommeil ? Il ne sait. Il trouve encore la force de s'allonger sur le lit. Rabattant la cape sur sa tête. Ses dernières pensées, à la limite du songe, sont pour elle. Dans ses rêves il la rejoint. Demain, la route s'offrira de nouveau à lui. Après... après est trop loin pour en discerner les contours.
---fromFRGunther Gourdelangue
Une nouvelle nuit tombe sur la Cour. Gunther, sirote sa chope, laissant trainées mousseuses à sa barbe d'ivoire. Alentour, le Borde s'agite paisiblement. Une odeur de cuisine sinue dans l'air. Les lépreux compte la recette de la journée. Maigre. Heureusement, il y toujours des cadavres trainant, quand on sait s'y prendre, c'est fou tout ce qu'on peut faire avec un corps frais.

Il révasse à la chaleur d'orient. Au vin de palme, au silence du désert, aux odalisques de sa jeunesse, au goût des dattes. Avec ses souvenirs, siffisamment de bière et de tabac, il a de quoi tenir jusqu'a sa mort. Parfois il lui semble qu'elle l'a oublié.


Ach, faudra bas ouplier mon tonneau demain. Bassera bas la nuit...

Oui, c'est calme. Dommage. Il aimerait bien qu'une mignonne comme l'autre jour passe lui rendre une petite visite. Les nuits sont encore fraîches pour la saison.
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"Si tu ne meures pas avant de mourir, tu mourras en mourant"
---fromFRRis Dantesque
Après une longue journée de voyage, Ris revient enfin à la Cour. On lui avait conseillé, riant, rieur, un endroit calme et propice au retour. *La Cour a bien changée... ce tumulte... ces fuites... ces morts dantesques... regrettables au plaisir... Je suis de retour chez moi...* Un rire éclate au au coin de ses lèvres où s'esquisse un sourire en coin.

Marchant d’un pas allègre dans le dédales des ruelles oubliées, passant rieuse, les ruines antiques et autres murs effondrés, elle arrive enfin au Borde de la Miséricorde. *Quelle royaume évanescent... les rires éternels y dansent, je le sens...* La nuit tarde à venir dans ce printemps rouge renaissant, mais déjà la pénombre gagne les impasses et les coins délaissés des bâtisses désertées où rebondissent les échos de quelques gueux avinés sortant de leur première taverne, prêts pour la tournée.

L’ancien monastère ravagé par le temps est paisible, son antique gardien fidèle au poste près de sa tonnelle, une chope à la main. Ris éclate de rire. Elle est enfin arrivée... sa Cour lui manquait, sa débauche, son chaos, sa déliquescence même.... Une fragrance unique dans les airs qui se mêlent à son rire dantesque.... Elle hume l'air avec délectation. *Quelle pureté moribonde... la lèpre a toujours cette odeur immonde... délicieuse... de corps pourrissants, annonce d'une douce mort, d'une sombre folie... ah que j'aime cela... Ah que je ris!*

Dépassant le vaste espace couvert de ruines de l’enceinte du Borde, elle arrive, dansant quelques pas de son cru, près du cloître antique où les colonnes jumelées luttent pour rester debout et porter, majestueuses, les âmes des lieux.
Assis comme toujours à l’entrée, Gunther monte la garde.... rieur, se parlant à lui-même, un air songeur sur le visage.... *Se souvient-il de son antiquité ?* Rires effrontés.... *De sa vie passée ?* Ris hausse un sourcil amusée par sa pensée...*Combien en aurait-il eu...* .... nul ne le sait et il garde jalousement ce secret. Préférant offrir au monde devant lui, sa douce folie....

Ris marque un temps dans son approche dansante et rieuse de cet au-delà des vivants... Elle allume, une étincelle malicieuse au fond de ses prunelles, sa fine pipe d’ébène noir, puis inhale la fumée doucereuse qu’elle expire ensuite en volutes et arabesques bleutées dans ce début de nuit fraîche.

Adossé à son tonneau de Gueuse, la relique chevaleresque et teutonique, au visage de parchemin, blanc, ridé, presque fragile, semblant pouvoir se décomposer en fine poussière éternelle à un simple touché, Gunther donc, se racle le gosier... Douce mélodie aux oreilles de Ris dont le rire espiègle, se mêlant à ces raclements raisonne harmonieusement dans cette cour à l’écho dansant...


-Veuillez me pardonner cette intrusion plutôt tardive ... *rire effronté et exhalaison voluptueuse de fumée* mais.... Miséricorde et découverte !!.... que vois je là... une petite Gueuse dans un tonnelage...

Un rire parcheminé, antique, venant du fond des âges éclore soudain derrière cette barbe blanche et jaunâtre...

-Je n’ai aucune danse macabre à accompagner de mon rire ce soir... peut être consentirez vous à quelque compagnie dantesque en attendant un ami que vous devez connaître....

Ris s’installe alors confortablement non loin de l’antique gardien, s’asseyant contre un pan de mur non encore effondré. Faisant ainsi face au Gunther fumeur, elle bourre sa pipe en riant malicieusement comme à son habitude et exhale des bouffées de fumées violacées....

Les rires aux fragrances divines, hallucinent déjà et Ris se demande si le Teutonique lui offrirait en échange de son tabac « parfumé de rire » une chopine de son tonneau...

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"Voyez les reflets d'une aurore dont vous ne verrez pas se lever le soleil."
---fromFRGunther Gourdelangue
Il se racle la gorge un bon coup.Il ne sait plus quels dieux il a prié, mais l'un, au moins, a l'air moins sourd. Plissant un peu ses yeux encore perçant, Gunther détaille la nouvelle arrivante. **Ya, debuis que l'autre envardé est arrivé, les visite sont bien blus agréables.** Il esquisse un geste vers sa lame. Ne le finit pas. Elle n'est point venu par hasard. Ses paroles le prouve. Faisant palpiter ses narines, il hume l'odeur de son tabac. Pas désagréable.

Wonderbarr. Asseyez-fous donc betite damoiselle. Il indique un place à peu prés confortable, en gloussant. Ya, la combagnie semble convenable. Che regrette de ne bouvoir vous accueillir comme au temps de ma gloire. Ya, ya, j'en ai eu ma bart. Il agite sa main et son chef en métronome ravi d'avoir un interlocuteur. Che vous barle d'un temps que votre jeunesse ne beu connaître...Ses yeux animés d'une petite étincelle pétillante la détaille sans plus de façon. Ach si jeunesse savait, si vieillesse bouvait.

Il rassemble déjà en son esprit quelques anecdotes, en mélangeant deux ou trois, afin de pimenter la chose. Le parfum de fumée de Dantesque lui parvient, éveillant de vieux souvenirs. Il se demande si...

La nuit va être longue, et votre bibe me semble bourrée avec sagacité. Si j'osais... Mon tonneau n'est blus si blein, mais il en reste bour deux. Il sort une lourde chope de grés, se lève en craquant, la remplie à déborder de bière mousseuse, fait de même de la sienne, et l'apporte à la jeune fille. Elle accepte d'un sourire brillant, lui faisant friser la moustache. Elle lui tends en échange une blague. Danke fraulein. Foilà qui va abaiser mon arthrite. En quelques gestes sûr il se prépare une bouffarde. Se rassoit à son tonneau, et allume le mélange avec un soupir d'aise. Ach, cela me ramène bien des éons en arrières. A l'époque ch'étais cheune... Ya, ya, che vous assure c'est vraie. Le ciel était pien différents là-bas, les étoiles blus vivaces alors. Et les femmes... Tenez une fois, che m'égarait barmis une balmeraie...

L'antique chevalier teutonique conte ses souvenirs et aventures. Si, ne fut-ce que le tiers n'est pas complètement faux, il a eu une vie fort peu ennuyeuse. La nuit déroule sa moisson lumineuse. La fumée recrachée avec douceur, s'enroule en volutes violettes et pourpres. Les paroles s'écoulent, enveloppant les deux compères, jeunesse délirante et vieillesse insouciante s'amuse de leur contes. C'est certain, le tonneau ne verra pas l'aube nouvelle.
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"Si tu ne meures pas avant de mourir, tu mourras en mourant"
---fromFRRis Dantesque
On l'avait un jour surnommée Rire Pure aux Ailes d'un Ange.... Elle rit... Ce soir elle se sentait rire volant, entrainé par les vents du soir... Brises noctures aux milles fragrances enveloppées de la fumée virevoltante et colorée de sa pipe.... Un tout autre monde apparaït... *Mon tabac prend effet...* Elle rit aux éclats un sourire en coin...

Le vieil homme à ses côtés ne semblait plus aussi vieux... et pourtant... sa barbe jaunâtre et sa tunique délavée prenaient d'autres formes, d'autres couleurs.... Au rythme de son récit... Il changeait... Rajeunissait... Quelques rires lui échappent encore... Elle les laisse fuser et reprendre le temps d'une nuit leur liberté... Ses rires, accompagnés de ceux de son compagnon, rebondissent de murs en murs délabrés, créant des courants hallucinants et qui les emportent tout deux dans les méandres de souvenirs... dantesques....


Tout ceci est bien agréable... merci pour la chopine... Rires effrontés Je crains qu'il va falloir renflouer votre tonneau, si nous continuons ainsi... Je demanderais à Marlowe's de vous réapprovisionner... Clin d'oeil aguicheur qu'elle offre à ce vieillard aux moustaches sensibles....
J'espère que mon mélange vous plaît... Glousse un instant puis se reprend... ou plutôt se perd dans la brume de leur deux pipes...

Vous me semblez indissociable de ces lieux... Une statue... un monument... Etes vous ici depuis lontemps?... *Tiens,.... j'hallucine ou bien prend-t'il réellement la teinte du mur derrière lui... Il disparait... Ah! Le bougre... une illusion subtile!....* Eclate d'un rire dantesque *Une Antiquité valeureuse parmi ses ruines lépreuses...*

Ris remarque l'étincelle malicieuse dans les prunelles du teutonique et glousse espièglement en prenant un pose aguicheuse des odaliques d'un autre temps.... accompagnée comme elle est de ses récits aventureux et rocambolesques, imaginaires, ou imaginés.... un peu vrais... *Certainement vrai.... mais c'est parfait...*

Ses yeux se ferment un instant et elle savoure le moment... Elle se perd et imagine se tenir dans ces lieux contés, lointains, légendaires même... si surréaliste à ses oreilles, mais sonnant à merveille...

Le matin se lève... *Ils ne devraient plus être loin*...
Son compère endormi les deux mains cagneuses rassemblées sur le paumeau de son épée semble plus jeune que jamais... un visage presque éternel, poupon même... *L'âge n'est qu'illusion... qui ne s'en méfie...* Elle rit, raffraîchie par cette nuit passée à voler parmi les étoiles en si ... charmante...compagnie... Elle rit à cette pensée et celui-ci reçoit l'écho de sons étouffés provenants de l'entrée.

Ris, alertée et le sourire toujours aux lèvres, enlace ses doigts autour de ses deux poignards qu'elle garde soigneusement sur elle... Fidèles complices de ces rires et toujours impatients de tinter dans les airs...
Elle attends... Entend quelques rires... Croit reconnaître certaines voix, lointaines encore... Mais ce rire... Hausse un sourcil dans sa concentration, un sourire dantesque se dessinant sur ses lèvres... Celui d'un Funambule céleste...

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"Voyez les reflets d'une aurore dont vous ne verrez pas se lever le soleil."
---fromFRmara.des.acoma
Ce fut une chevauchée agréable quoi qu’harassante. Démon avait accepté de transporter Tythia. C’était un étalon ombrageux mais d’une grande bravoure et d’une vitesse quasi surnaturelle, pas comme son grand frère, celui du Wulfen, cet horrible bourrin à l’haleine de sanglier et aux sabots jaunis.

Libertad s’était trouvée renforcée par ce voyage à Vendôme, ils rentraient tous à la cour désormais, car elle était en eux et ils en étaient une fraction, une faction aussi ! et bien armée.

D’où qu’ils viennent et où qu’ils aillent demain, quelque chose était né sur ces pavés, au milieu de ce gargouillis d’immondices... quelque chose dont ils pouvaient tous être fiers. Quelque chose à bâtir, ensemble.

Mara en était là de ses pensées qui se chevauchaient sans ordre en son esprit vagabond quand Tythia appuya plus fortement sa main sur son épaule attirant son attention.


Ca y ressemble en tous cas chuchote t’elle à Thytia, cette ruelle est comme Marlowe’s la décrite, allons y.

Démon s’y engage, prudent toutefois, fronçant ses imposantes narines.

Puis elle sent Thytia derrière s’agiter, rire en réponse à quelque chose que Mara n’entend pas, mais si... à quelques pas encore, le bruit lui parvient et elle hoche la tête en souriant, un rire entendu au bal du Masque... un rire... dantesque !

Sautant joyeusement de cheval,
nous y sommes ! tendant la main à Tythia, elle hurla Hola du Borde, des voyageuses assoiffées trouveront elle bon accueil ici ?
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---fromFRTythia
Les paroles prononcées par Tythia semblaient avoir convaincue Démon.
Le voyage fut une nouvelle fois éprouvant, voyager à deux comme cela fatiguait à la fois les cavaliers et le cheval.
Un jour il faudra que je pense réellement à remplacer mon ancienne jument se dit elle.
Elle n’avait pas voulu le faire jusqu’à présent considérant ceci comme un trahison face à Eriane son ancienne jument. Eriane était morte, il fallait qu’elle se le mette une bonne fois pour toute dans la tête.

Tythia aperçut alors une ruelle sombre, exactement comme l’avait décrite Marlowe’s, elle appuya alors sa main sur l’épaule de Mara, pour la lui signaler. Celle ci arrêta Démon.
Puis semblant elle aussi reconnaître s’être ruelle y engagea Démon.

Un rire s’éleva alors de la ruelle, un rire franc…un rire capable de rompre le silence de cette ruelle, le même rire qu’elle avait déjà entendu au bal du masque…Le rire du dernier membre de Libertad…Le rire de ris dantesque.

Tythia ne la connaissait pas bien, mais son rire ne pouvait être oublié.
Mara et elle descendirent de démon, entrant dans le borde elle laissait Mara s’exprimer.Plus craintive et discrète, elle ne prit que la parole après celle-ci…

« Il serait en effet de bon ton que nous puissions nous rafraîchir. Sans oublier ce cheval extenué par le trajet…Serait il possible que quelqu’un s’en occupe ? »

Elle se tourna vers Mara :
« Que veux tu boire ? Moi je prend toujours un verre de lait ...il semble en pas y en avaoir ici...» et rougissant elle lui murmura bas dans l’oreille pour que personne n’entende… « N’étant pas habituée à boire, l’alcool à des effets…plutôt rapide sur moi…du coup je m’abstient un maximum… »
elle chercha des yeux la propriétaire du rire qu'elle avait entendue.
---fromFRGunther Gourdelangue
Il se réveille en sursaut. La nuit fut plaisante. Il ne sait à quel moment les contes firent place aux songes. N'y même si la distinction est importante. Il grogne longuement. Un hurlement féminin... Voilà... Il se dresse lentement, imposant sa haute taille dans le matin clair, l'épée à la main. Voit surgir de la barrière de décombre bouchant l'entrée du Borde deux femmes. Sa compagne nocturne les salut joyeusement. Gunther plisse le front. Autant de damoiselles en même temps, il hésite entre caloter le pierrot pour ne l'avoir prévenu et le remercier pour ces visites. Les deux feront l'affaires.

Gunten tag... Che crois que ce n'est bas moi l'objet de fotre visite. Che vous prierez d'attendre ici l'arrivé du gamin. Les habitants du Borde beuvent être... Disons qu'ils ont de bonnes raisons de se méfier.

Il se tourne vers les quelques trognes de lépreux ayant fait leur apparition, attiré par le cri de Mara. D'un geste il signifie l'absence de danger. Les ladres repartent à leurs occupations, à peine une once de curiosité dans le regard. Gunther regarde Tythia.

Bour le canasson, bas de serviteurs, on n'est bas une auberge. Bour s'en occuper, il y a vous. Quand à la boisson, che crains que fotre amie et moi ayont finis le tonneau Il le secoue un peu. Ach, peut-être bourrons-nous en traire encore une chopine. Frisottant sa moustache d'un air malicieux vers Dantesque. Merci pour cette nuit fraulein. Fous avez comblé le vieil homme que je suis. Cette veille a été un blaisir.

Il verse la fin du tonneau dans une chope, la tends à Mara. Se radosse, surveillant les trois femmes, curant sa pipe paisiblement.
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"Si tu ne meures pas avant de mourir, tu mourras en mourant"
Selene2rr
Sélène suivait Marlowe's de près, malgré ses longues promenades dans la Cour autrefois, elle ne connaissait pas le quartier dans lequel il les emmenait...Un quartier désert à sa grande surprise et à moitié en ruine...Ils errèrent ainsi au pas, les chevaux fatigués de leur calvacade nocturne, raclant leurs sabots au sol..

Puis ils débouchèrent sur une grande place où elle aperçu Ris, Mara et Tythia en compagnie d'un chevalier à la même apparence que les lieux, un peu en ruine....Elle arrêta sa monture et parcouru du regard la place et les alentours, un silence étrange y règnait mais pourtant il lui semblait qu'il n'était pas dépourvu d'âmes...

Elle sourit en sautant de cheval, et elle s'avança vers le groupe..

Et bien je vois que vous avez pris vos aises en nous attendant ! Reste t'il quelque chose à boire ? J'ai la gorge sèche....

Sélène s'adossa à un mur, rompue par le voyage, elle soupira, heureuse de son retour à la Cour...Elle haussa un sourcil, en alerte, il lui semblait voir des ombres se faufiler par des embrasures de fenêtres, des coins d'ombres...Elle secoua la tête, se disant que la fatigue et les dernières émotions développaient un peu trop son imagination...Elle se laissa glisser le long du mur, pencha sa tête en arrière dans un sourire, fermant les yeux, s'étirant dans un soupir....

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---fromFRRis Dantesque
Ris sourit en coin... Ils sont enfin réunis et le reste du groupe ne tardera pas.... Déjà Tythia, Mara et Sélène sont là...
*Elles sont toutes mortes de soif parbleu... * Elle rit espièglement en repensant à la façon dont le tonneau de gueuse du Teutonique avait été vidé la veille.... *Ah Prophète... si tu avais été là... tu te serais bien amusé... On aurait partagé quelques rires.... hallucinants...* Elle rit de plus belle à cette pensée et un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu'elle entend Sélène quemander de quoi étancher sa soif....


Il n'y a plus rien malheureusement Sélène... la dernière chopine de Gunther...fait un léger signe de tête en direction de l'antique chevalier, un sourire toujours planté sur ses lèvres. ...est entre les mains de Mara à cet instant même... voit avec elle si elle veut le partager avec toi...

Clin d'oeil aguicheur à Sélène et la guerrière... les avoir de son côté est une bonne chose.... et puis le destin a fait des siennes... elles empruntent désormais le même chemin et danserons certainement dans une même ronde macabre.... empreinte de folie et de rires...
Tythia de même... Mais Ris ne la connaît point encore... et se méfie..Elle se souvient vaguement d'elle au Bal... petite ombre tenue... discrète... Elle a l'air d'avoir changé... pris un peu d'assurance... *Ah! l'air de folie qu'est le nôtre ne peut rendre les gens que plus fous... et rieurs... capables de suivres nos pas... malhabiles parfois... mais certainement virevoltants... Vive les printemps rouges sang.... et notre avenir...*....

Ris part d'un grand éclat de rire... un son tranchant le silence étrange des lieux... parcouru seulement par des chuchotements et des bruits de pas légers râclants le sol, des bruits comme provenants d'un autre monde... mi vivant, mi mort... un monde de purgatoire promis aux lépreux de la Cour... dantesque comme elle l'aime...

Ne faites pas attention aux sons qui hantent ces lieux... Le Borde de la Miséricorde leur est offert... un paradis sur terre... [i]Autre signe de tête en direction des silhouettes que l'on distingue, telles des ombres déformées et furtives entres les murs en ruines du monastère...
On est à l'entrée du paradis des lépreux, mesdames... Clins d'oeils espiègles qu'elle distribue à ses compagnes et un sourire complice pour le Teutonique fumeur de la nuit passée...

Venez, Installons nous plus confortablement sous la galerie du cloître... l'air y est moins étouffant et la puanteur, même si agréable parfum qu'il soit... a moins les relents de corps vivants en décomposition...
Ris s'assied donc au pied de sa colonne qu'elle n'avait quitté que pour aller saluer ses compagnes... Une jambe relevée, l'autre pliée à terre...
Gunther se rassoit près de son tonneau vide...
Elle sort sa pipe, dont elle tire quelques bouffées bleutées... une volute ou deux sont encore teintées de violet... reminescence d'une nuit consacrée au monde des idées et des songes...
De là où elle se tient elle voit parfaitement l'entrée, ou plutôt ce qu'elle avait été, délabrée comme elle l'est maintenant... un mur autrefois glorieux, désormais défoncé.... une barricade de fortune jetée en son milieu....

Soudain... un bruit... lointain... différant des pas trainés des lieux, ceux là semblaient ceux de sabots râclants la terre battue et les pavés délogés des ruelles de la Cour... Ris enlace ses doigts autour de la miséricorde... dont la lame soignée et effilée ne demande qu'à chanter...
Des voix... masculines... en approche...
*Cela ne peut être qu'eux...* Un sourire espiègle se dessine sur son visage et ses doigts relâchent légèrement leur tension *Espérons que le Funambule aura pensé au ravitaillement.... Sinon le pauvre Gunther va oublier où retrouver ses palmeraies...*.... Un rire lui echappe encore... discret, amusé.... il rebondit quelques instants... faisant écho aux discussions de ses compagnes en approche de l'ombre de la galerie... puis disparait dans l'air putride du Borde, étouffant à souhait...


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"Voyez les reflets d'une aurore dont vous ne verrez pas se lever le soleil."
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