Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[Rp] De Troyes jusqu'en Languedoc. Peut-être...

Mordric
Reprise d'un Rp entamé il y à six mois et avorté suite à un problème irl.

Petit avant propos de la part du joueur. Mordric est un ancien PNJ à qui j'ai décidé de donner une vie IG après avoir enterré mon précédent personnage. Il a donc maintenant une existence propre et même s'il n'y a que très peu de traces de lui sur les forums, cela implique qu'il puisse savoir ce qui s'est passé bien avant sa création IG. Ce n'est ni de la magie de sa part, ni de la triche de la mienne.
Quant au déroulement de ce Rp, il s'agit ici de son voyage entre Troyes, ville de son départ et le Languedoc.
Ce topic n'est pas fermé, participe qui voudra. Je demanderai juste un mp pour me prévenir avant. ^^

Ah et j'oubliais. Mordric est menteur, voleur, meurtrier... et amateur de bonnes chaires... Ce Rp risque de ne pas être très gentillet... Avis aux plus jeunes.


[Troyes, un jour de janvier...]



“Ta croupe est plus soyeuse que les jupons de ces dames de la haute...“

L‘homme qui venait de s'exprimer avec tant de distinction enfournait de son mieux son membre encore agité au plus profond de ses braies. Il avait du mal à détacher son regard de la femme vautrée devant lui. La fille d‘un marchant, haletante, reposant sur le ventre, le visage perdu dans une masse de cheveux éparpillés. Son arrière train encore levé dans une position dont l‘indécence aurait causée la mort de bien d‘un homme de vertue.

“Si je n‘y prenais pas garde, continuer à déshonorer ta famille pourrait me faire perdre toutes mes ambitions...“

Sans la moindre honte la fille se retourna, jambes écartées face à l‘homme. Ses yeux révélaient une lubricité sans fin. Elle ne semblait pas pouvoir se contenter de leur ébat et ses mains, caressantes le lui montraient en s'engouffrant dans sa propre toison.

“Déshonorer ma famille ? Mais tu ne m‘as toujours pas deflorée mon amour... Je reste toujours vierge d‘une certaine façon...“

La jouvancelle avait décidemment bien changée en quelques semaines. Sa remarque déclencha en lui une hilarité irrépressible.
Il l‘avait connu pure comme un ange, il la quittait aussi perverse qu‘une catin de Paris.


“Ma chérie te voilà devenue parfaite. Mais je ne peux vraiment plus profiter de ce que je t‘ai appris. J‘ai... une vengeance à prendre. Je quitte la ville bientôt.“

Ces quelques mots la firent grimacer et son visage d‘ange se fendit. Sous le masque de candeur se cachait désormais une perverse que l‘on privait de son péché.

“Mais !? Et nous deux ? Tu dois rester ! Je vais épouser ce crétin de puceau choisi par mes parents! Et toi tu vas me rendre veuve !“

Un nouveau rire. Beaucoup plus moqueur cette fois.

“Tu n‘as donc rien retenu de mes leçons... Crois tu qu‘il n‘y a que ton cul en ce royaume ? Il a beau être plaisant, mais je n‘y passerai pas plus de temps que dans cette ville...“

“Enflure !!!“

Devenue furie, la fille de bonne famille s‘était redressée pour se jeter sur lui. Mais malheureusement pour elle, la gourgandine était bien trop frêle pour lui causer un grand mal.
À peine eut elle levé la main pour le frapper, qu‘il lui enserrait déjà les poignets de ses mains.


“Tu n‘as pas le droit... Tu me l‘avais promis !“

Cette fois elle le fatiguait. Les sanglots perçaient au fond de sa voix.

“Ah la ferme !! J‘ai menti ! À quoi t‘attendais tu de la part d‘un type comme moi ?
Tu penses qu‘on peut faire confiance à quelqu‘un qui te plonges dans un monde de vices ? Tu n‘es ni la première ni la dernière gourde à croire que son cul vaut tout l‘or du monde...“

La malheureuse siffla. Son regard s‘était assombri à mesure qu‘elle voyait l‘avenir qu‘il lui avait fait miroiter s‘effriter et s'écrouler. Elle ruait contre lui, donnant du pied, du bassin et des coudes contre son amant diabolique.
Amant qui lassé de ce spectacle lâcha un de ses poignets pour la giffler violemment.


“Ta gueule maintenant !
Je pars... Épouse ton jouvenceau et apprends à te servir de ton con... Deviens une bonne épouse et tu verras à quel point ta vie sera... Hum... Merdique !“


Pleurant, la joue cuisante, elle s‘effondra sur le lit. Ses sanglots ne tarderaient pas à rameuter le tenancier ou toutes autres personnes bien intentionnées présentes dans l‘auberge.
L‘homme enfila à la hâte son mantel, attrapa son chapeau et quitta la chambre. Complètement insensibles aux paroles et gémissements de l‘épave qu‘il laissait derrière lui.


“Je te maudis Mordric... Bâtard du Sans-Nom, fils de chienne...“

Elle n‘était pas la dernière à jeter une malédiction sur lui. Son âme avait été tellement de fois promise aux enfers qu‘entendre ces menaces lui arrachait irrémédiablement un sourire des plus larges.
Il dévalait maintenant quatre à quatre les marches de l‘auberge,
ignorant les cris devenus encore plus hystériques de la pauvre blonde abandonnée. Elle rameutait déjà du monde. Les bruits de pas courants sur le plancher de quelques êtres chevaleresques qui se portaient déjà à son secours.
Mais tout ça était derrière lui.

Il venait de passer le seuil de la bâtisse et il n‘avait plus en tête que le voyage qui allait commencer
Ses bottes rouges résonnaient d‘un pas rapide sur les pavés des rues de cette ville.
Troyes... Pauvre ville inutile et sans intérêt.
Elle ne lui avait apporté que de l'ennui, qu'un repos. Il avait pris quelques femmes, les usant de toutes les manières qu'il connaissait. Mais maintenant, celle ville l'emmerdait. Depuis des semaines, il n'avait de cesse que de penser et repenser à son royaume perdu. Sa Rue... Ses catins, ses coupe jarrets... Luxure, vols et meurtres... Sa propre troupe de dégénérés consanguins prêts à se trancher une main pour quelques deniers.
Son Royaume de Vice... Sa Rue de Traverse bien-aimée...
Le Puy était perdu, la ville devenue ruines, mais son armée de faquins devait arpenter les misérables villes du Languedoc. Il serait facile de les retrouver.
Il allait rentrer chez lui... Il allait s'amuser.

_________________
Mordric
[Ailleurs, plus tard.]

"Huuumpppfff...."

Brins de paille plantés dans une chevelure emmêlée, gueule enfarinée, bave séchée au coin de la bouche et barbe de quelques jours.
Il s'étirait de tout son long, ses vertèbres produisant une mélodie des plus sinistres.
Des jours qu'il voyageait, de nombreuses granges visitées, peu d'auberges croisées et l'envie cruelle d'un lit confortable dans lequel il pourrait se vautrer se faisait pressante.


"Bon ! Trouvons de quoi déjeuner maintenant..."

Attrapant son chapeau, il le vissa sur son crâne sans prendre la peine de soigner sa chevelure. L'homme toujours séduisant et propre sur lui, cédait la place au sauvageon lorsqu'il se déplaçait.
Ne croisant que peu de pèlerins, il n'éprouvait plus le besoin de plaire à tout prix et s'il trouvait une ribaude à culbuter, quelques baratins bien enveloppés suffisaient.

Il ramassa le reste de ses affaires; enfila son mantel qui lui servait de couverture; boucla sa ceinture en replaçant son épée et vérifia que sa bourse ne soit pas plus légère que la veille au soir.
Vieille manie de tire-laine, mieux vaut vérifier souvent que de se retrouver sans le sou devant l'aubergiste. Les collègues n'avaient en général aucune pitié pour les gens de la profession, qui sait si l'un d'entre eux ne s'était pas glissé dans la grange dans la nuit.

Au dehors, des beuglements de vaches se faisaient audibles. Pourtant hier soir, il n'avait rencontré aucune trace de troupeau aux alentours.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres.


"Une éternité que je n'ai pas bu au pis..."

Son sourire s'élargit encore plus et ses yeux pétillèrent. A cet instant ce n'est pas à la mamelle d'une vache qu'il s'imaginait suspendu.

Il sortit de la grange, plissant les yeux pour ne pas se retrouver aveuglé par la lumière vive de l'extérieur. Il ne mit que quelques instants à trouver l'objet de son désir, à une centaine de pas, quatre bêtes paissaient tranquillement avec leurs veaux. L'humeur guillerette il se mit en route.
Du lait, pris à sa source, bien loin des déjeuners copieux qu'il pourrait trouver en taverne, mais suffisant pour se remettre en route.

Un soucis pourtant se dessina soudain. Les vaches n'étaient pas seules, une paysanne les surveillait. Qu'importe, quelques sourires et il la parviendrait de le laisser s'abreuver.

Il lissa son mantel, réajusta son couvre-chef et laissa son charme remonter.


"Hé ! Bonjour jeune dame !"

La jeune dame en question, encore plus jeune qu'il ne l'avait pensé sursauta en se retournant vers lui. Un peu fébrile, elle ne savait comment réagir.

"Pardonnez mon apparition..." Son sourire se fit encore plus doux. "J'ai passé la nuit dans la grange là-bas." Un pouce tendu par dessus son épaule désignait la vieille bâtisse. "Je ne suis qu'un simple voyageur et j'aimerais vous demander mon chemin, je ne veux pas vous effrayer."

Rassurer la proie, jouer à l'innocent pour l'attendrir et ensuite la dépouiller.
Bon il ne la dépouillerait que d'un peu de lait, mais les sales habitudes ne partent jamais totalement.

En face de lui, la jeune paysanne sourit.


"Bonjour m'sire...
Vous m'avez pas fait peur, j'révassais c'est tout. Vous allez où?"


"La ville la plus proche, je me suis un peu perdu, je l'avoue... Et je n'ai plus rien à manger... "

Une triste mine légèrement surjouée et quelques coups d'oeil pour la détailler. La jeunette sortait de la puberté. Seize ans, peut être un peu plus; un corps de travailleuse aux mains caleuses; un visage rond et sans attrait; mais de superbes cheveux blonds et une poitrine outrageusement pleine. A ce moment, il n'était plus sûr de savoir quel pis il aimerait téter.

"Bah la ville la plus proche, j'veux bien, mais vers l'sud ou l'nord ? C'est qu'on est presque à mi-ch'min ici."

Elle s'était détendu et lui fit un sourire si rayonnant de naïveté qu'il sut instantanément qu'elle le laisserait téter ce qu'il voudrait. Il s'approcha d'elle un peu plus, se voûtant quelque peu, titubant légèrement comme il avait appris à le faire des années plus tôt.

"Vers le..."

Il ne continua pas sa phrase et s'étala à moitié sur la jeune fille qui le retint du mieux qu'elle pu. Il en profita pour poser la main sur le poitrail gonflé de la belle.

"M'sire ? Hé ho ? Ça va m'sire?" Elle ne pouvait voir son visage et la jeune commença à paniquer. "Vla qu'il me tombe dans les bras maintenant. Hé ho ! Relvez vous ! Vous allez m'faire tomber avec vous !"

Le coquin, sourit dans la poitrine de la fille et fit mine de reprendre quelque forces. Il se laissa tomber sur les fesses et bredouille quelques mots d'excuses.

"Pardonnez moi, je n'ai pas manger depuis deux jours... Je n'ai plus de forces... " Un soupir las et épuisé pour parachever son oeuvre et le tour était joué.

"Vous inquiétez pas! Je vais aller tirer un peu de lait, vous avez de la chance qui a un veau qui tète quasi rien..."

A peine finit et voila l'innocente sous la vache, tirant le lait dans son bidon. Mordric souriait maintenant, presque attendrie devant le spectacle de cette naïve si attentive de son prochain.

"Aristote et ses ouailles soient bénis." Un murmure léger qu'elle ne pouvait entendre bien qu'elle soit presque revenue à ses côtés.

"Tenez buvez ! Ça va vous r'mettre sur pied!
Après ça faudra que vous regagnez la ville vite fait, ça vous tiendra pas debout toute la journée et moi j'ai rien d'autres à vous donner..."


Il attrapa le bidon, ses mains tremblantes de comédie et porta le lait encore tiède à la bouche. Il vida le récipient d'une quasi traite avant de soupirer d'extase.

"Aaaahhh... Merci jeune fille. Vous êtes ma sauveuse ! Sans vous je crois que je serais mort dans un fossé."

Encore un mensonge de ce genre, et il goûterait à deux petites mamelles moins fertiles. Il en était presque dur... euh non, sûr.

Un éclat de rire l'empêcha de poursuivre. La fermière venait d'apercevoir la moustache blanche qui s'était formée sous ses lèvres.


"Pardon m'sire, mais vous avez bu si vite que vous êtes tout barbouillé. Bougez pas, j'vais vous arranger ça... "

Elle se pencha sur lui, un coin de sa robe à la main pour le nettoyer. Était elle si innocente que ça ? Sa poitrine lourde aux bouts tendus le faisait loucher démesurément, elle ne pouvait ne pas avoir conscience de son geste.

"Voilà, vous êt... Hééééééééééééééééé...."

Il ne la laissa pas terminer sa phrase. Ne tenant plus, il avait plongé sa tête entre les deux monts blancs qui le provoquaient et l'avait mise sur le dos.

"Pardonne moi jeune donzelle, mais je crois que tes tétines elles aussi demandent à être soulagées."

Ses doigts entreprirent de les faire jaillir alors que la fille gloussait.

"M'sire, attendez j'veux bien mais... "

A cet instant, un hurlement retentit à quelques pas derrière lui.

GREDIN ! LACHE MA FILLE ESPÈCE DE CANAILLE !

Et un père de plus sur le dos ! Ce n'était pas le premier il savait comment faire dans ces cas là. Il planta un baiser sur les lèvres de la fermière, sauta sur ses pieds et sans demander son reste il prit la fuite.
Derrière lui, le vieux hurlait et haranguait sa fille. La pauvre prendrait la correction qu'il méritait. Mais c'était sa vie, il cassait des pots et s'arrangeait pour que d'autres en subissent les conséquences.

Quelques centaines de pas plus loin, il se retourna, pas de vieux armé d'une fourche à ses trousses. Il ne lui restait plus qu'a gagner la ville tranquillement. Trouver une auberge, un bain et une fille de joie... Tout ça l'avait mit en appétit.

_________________
Ambre_montbazon
... (retiré)
Mordric
[Un peu plus au sud. Ou est ce le nord? L'est? L'ouest? Par là quoi... Enfin non pas là. La!]

Les paysages défilaient. Oh pas à une allure élevée loin de là.
Il ne se hâtait pas le bougre. A vrai dire son voyage était... hum décousu?
Toujours mal rasé, toujours échevelé, un peu poussiéreux et clairement puant, il arpentait les routes, les champs, les forêts et parfois les mares.
Les mares boueuses bien sûr.
Quel plaisir, la malchance pouvait elle ressentir en vous plongeant dans une mare d'eau claire?
Aucun. Plus elles étaient sales, malodorantes et remplies d'insecte ou autres vermines, plus elle jouissait d'un plaisir sadique.

Par bonheur il n'avait à son actif, qu'une chute et demie depuis le jour de son départ.
La première l'avait trempé des pieds au chapeau.
Une fuite effrénée. Un paysan. Un panier de pommes en jeu. Une barrière sautée sans prendre le temps d'y regarder à deux fois. Un atterrissage arrosé. Un paysan vengé. Un haut le coeur duquel la faim et le dégoût se disputaient l’origine.

La presque seconde n'avait fait que noyer ses bottes. De rouge sang elles étaient devenues maronnasses. Quel manque de classe. La belle harmonie de rouge et noir qu'il avait imposé à ses vêtements s'en trouvait rudement perturbée.
Cette fois ni pomme ni paysan. Juste un taureau. Sale bête. Une fois de plus il avait voulu téter mais là, point de paysanne au beaux mamelons, juste une bonne laitière beuglante. La prochaine fois, il s'assurerait que dans le troupeau entier, seuls des pis pendaient sous le poitrail des bovidés.
La charge du bestiau avait quelque chose de revanchard. S'était il déjà fait cocufier par un paysan en mal d'amour pour s'attaquer au premier homme s'approchant de sa vache? Quoiqu'il en soit, encore une course; encore des regards derrière lui; encore une fois aucune prudence.
Et plouf... A pieds joints dans la boue, ses bras effectuant de gracieux moulinets pour garder l'équilibre et un taureau s'arrêtant net derrière lui.
Des sabots qui cognant le sol à mesure que l'animal piaffait de colère.
Mais il ne semblait pas vouloir le rejoindre dans la mêlasse.
Des bottes fichues à la place d'un fessier encorné? Autant s'estimer heureux.


Mouais enfin faudrait pas que ça m'arrive tous les jours non plus.

La ville se dessinait devant lui. La première depuis quelques jours. Plus qu'à espérer qu'on y trouve un bon bottier...
_________________
Romane.
[Dijon, une journée d'arrêt !!! Ben non 2 ....]

Un coin de taverne dijonnaise, un homme, une femme. Mise au point pour un départ imminent !! Ben nan ! Raté Romane !!! Ce qui devait être un départ à deux pour la Touraine sera en fait un départ en solitaire pour l'homme et pour le Berry ... Tout cela bien emballé dans un joli paquet cadeau fait de mensonges et de niaiseries en tout genre !!!

Une porte qui claque sur un "Adieu et bon vent !" de la jeune femme qui peste, fulmine, ronchonne et re-peste devant l'hypocrisie et la lâcheté des hommes !

Depuis son arrivée à Dijon, la jeune Chataîgne apprend. Elle apprend la couardise masculine, la sournoiserie féminine, l'attrait particulier de l'être pour les rumeurs en tout genre quand il n'y a rien de mieux à faire ! Et dès lors, elle n'a plus qu'une idée en tête ! Partir ! Loin de cette ville où langues de catins et langues de vipères se battent pour tenir le devant de la scène !

Aussi, c'est toujours aussi grincheuse qu'elle pousse la porte d'une autre taverne, se tasse dans le coin près de l'âtre, comme à son habitude, et s'enroule dans le manteau gracieusement prêté par le maire entre deux actes d'une pièce mélo-dramatique qu'il joue constamment dès que Romane parle de son départ, et à laquelle lui seul croit. Bon acteur que ce maire ! Mais rien n'y fait, la brune veut partir et elle partira ! Seule ou accompagnée, elle le fera ! Mais voilà … Du haut de ses 16 ans, presque 17, et malgré son inconscience, elle a quand même un peu la trouille de prendre les chemins seule … Mais ça elle va pas le dire n'est ce pas ?

Mais c'était sans compter sur le Destin -vous savez celui qui sait ce qui va vous arriver avant même que ça vous arrive !- et le Destin mit ce soir là sur sa route, un Pépé et un Matou ! Le premier vieux mais pas encore sénile, le second plus vert mais aussi plus ...sauvage tel le chat qu'il est jouant avec les souris ….

De suite, la chataigne et les deux voyageurs s'entendirent et il fut rapidement convenu qu'elle partirait finalement avec eux ! Inconsciente ? Oui elle l'était sans nul doute ! Partir avec deux inconnus. Les deux hommes décidèrent donc de prolonger leur séjour en la capitale bourguignonne jusqu'au lendemain afin que la jeune femme puisse se joindre à leur groupe.

C'est ainsi que le lendemain, tous trois se retrouvèrent de nouveau en taverne. Romane n'ayant pas perdu un instant, et surtout ne souhaitant pas rester en retrait, avait déjà balancé ses maigres affaires dans la charrette devant l'établissement. La soirée se déroula comme la veille entre provocations du Matou auxquelles la « gamine » répondait du tac au tac et un Pépé qui semblait quelque peu dépassé par les évènements !

Romane fit ses adieux à un maire toujours aussi comédien, lui rendant par la même occasion le manteau prêté et elle sauta dans la charrette. Elle ne tarda pas à s'emmitoufler dans les couvertures disposées là et s'endormit d'un sommeil secoué par les cahots des chemins mais sourire aux lèvres, et ce malgré l'appréhension qui lui nouait quelque peu l'estomac.

Les paysages défilaient sans qu'elle ne s'en rende compte et c'est au petit matin qu'elle ouvrit les yeux dans une clairière. Elle était seule dans la charrette, les deux compères ayant disparu et la peur lui tenailla le ventre, remplaçant la faim présente un instant plus tôt. Elle se mit d'abord à fredonner puis monta petit à petit le volume de sa voix, qui très vite se transforma en un chant criard et perçant. Romane avait cette sale habitude de chanter à tue tête pour tromper sa peur et là ...elle etait verte de peur !!! Elle sauta néanmoins de la charrette et se dirigea vers le cercle de pierre qui se trouvait non loin.

Manifestement, cet endroit servait de halte à de nombreux voyageurs et ceux-ci avaient pris l'habitude d'y faire un feu de camps. Malheureusement, la jeune femme ne disposait de rien pour faire du feu et surtout … n'avait absolument aucune idée du comment faire ! Claquant des dents, elle serra ses jambes dans ses bras et attendit bravement, chantant toujours à tue tête, espérant voir l'un des deux compères arriver rapidement.
--Alissandre
[Lengadòc, lo meu amor]*
(Musique d'ambiance)



La potence l'attendait. Là, debout sur ces planches en bois vermoulu, en tête à tête avec le nœud coulant qui serait son dernier compagnon de route, il tentait encore de résoudre le mystère de son parcours.

Quelques semaines avant, il n'était encore qu'un bourgeois confortable, marié à une jeune donzelle qui lui avait apporté une dote assez ronde pour lui assurer de beaux jours et l'asseoir comme un notable incontournable de sa ville.
Peut-être que cela avait commencé à ce moment-là, ce jour où il était rentré un peu plus tard qu'à l'accoutumée et s'était attardé dans une taverne. En fait de taverne, on aurait plutôt dit un bouge de troisième zone, sombre et sale.
Pourquoi y était-il entré ? Il ne le savait même plus. Par contre, il savait pourquoi il était resté.

Une paire d'yeux noisettes entourés d'une cascade de boucles rouges feu. Voilà ce qui l'avait dévoyé. Il ne savait plus trop par quel sorcellerie il s'était retrouvé entre ses cuisses, sur une paillasse au fond d'une chambre de ce minable bâtiment, mais il se souvenait encore de sa jouissance, de son sentiment de pouvoir et de liberté. De son sentiment de virilité invincible. Ce jour-là, il était enfin un homme. Il avait pu oublier, l'espace d'un soir, son épouse aussi laide que frigide, qui lui donnait tant de fois envie de la frapper à mort.

Et il en était devenu dépendant. Chaque soir, il venait là, comme un assoiffé près d'une source d'eau claire, quémander sa part de fierté, mendier sa dose de luxure, vendre un peu de son âme contre une heure ou deux de puissance illusoire, en échange de quelques largesses en bijoux ou en écus. Ces yeux noisettes avaient quelque chose d'indéfinissable. Les gestes félins de cette catin, la plénitude de sa croupe, la fermeté de sa poitrine, sa voix rauque et ses soupires quand elle se donnait à lui avec un art consommé du plaisir, avec ce mélange de retenue et de vice, tout lui donnait l'impression d'un envoutement indicible. Sans avoir recourt à ces artifices grossiers qu'utilisaient les catins ordinaires, la féline l'avait possédé. Il était aux anges.

Bien entendu, il avait tout fait pour que ses frasques demeurent cachées : corruption, menaces, tout était bon pour assouvir son vice en toute tranquillité. Puis un jour, l'animale lui avait refusé ses faveurs. Il en tremblait encore de rage et de frustration. Qui était-elle pour se refuser à lui, l'un des plus riches notables de la ville ?
Elle avait alors demandé, de cette voix rauque à laquelle ses sens obéissaient plus vite que sa raison, de la protéger. Elle disait que certains avaient eu vent de leur liaison, et que sa vie était en danger.
Il avait ri. Oh, comme il avait ri ! Une liaison ? Cette catin croyait-elle donc qu'il l'aimait ? Il avait ri, puis il l'avait à nouveau chevauchée avec fougue. Non, il ne l'aimait pas, mais il en était fou. Il ne laisserait personne la lui prendre. Personne !

Sa passion n'eut plus aucune prudence. Il venait la voir, de jour comme de nuit, pour s'assurer qu'elle était encore sienne. Il avait engagé des gardes étrangers pour protéger la taverne, qui patrouillaient en permanence. Les habitants de la ville avaient commencé à gronder : était-il devenu fou ? Sa femme commençait à faire scandale. Les rumeurs courraient bon train, et ses pots-de-vin n'y pouvaient plus rien.
C'est alors qu'il perdit pied. Les élections auxquelles il venait de se présenter tournèrent au désastre et au massacre politique. Tous ses soutiens et ses partenaires commerciaux le lâchèrent d'un coup, l’opprobre populaire le condamna à la faillite. Et lorsqu'il vint retrouver un peu de réconfort dans les bras de la féline, elle avait disparu. Disparu !

Maudite ! Sorcière ! Catin des enfers !

Fou de rage, il s'en était pris au propriétaire de cette taverne et l'avait tué par accident, sous le regard des quelques clients rassemblés là.

Le nœud coulant balançait indolemment sous le souffle d'un vent du nord glacial et nerveux. En s'avançant, il repensa à ce mot que les gardes du cachot lui avaient fait parvenir, peu avant qu'on l'emmène.




Et depuis lors, il ne cessait de chercher à comprendre. "Votre honneur pour une vie" ? Quelle vie avait-il pu prendre dont il ne se souvienne plus ? Il n'avait jamais été un meurtrier jusqu'ici. Évidemment, on ne devenait pas un homme comme lui sans se salir les mains, et les faillites sur son passage ne se comptaient plus.

Un coup dans ses côtes le fit avancer en direction de sa fin. Non, décidément, il ne savait pas. Mais pouvait-il dire en toute certitude qu'il était innocent ?
Il passa la tête dans le nœud, les yeux fermés. Le grincement du bois ne se fit pas attendre, et soudain le sol se déroba sous ses pieds. Il rouvrit brusquement les yeux, paniqué, se débattant contre l'inéluctable.

C'est alors qu'il les vit. Deux yeux noisettes le fixaient, là, dans la foule. Elle était de retour. Un violent mélange de douleur, de rage et de désir le traversa une dernière fois, tandis que son dernier souffle le quittait.


"A..A..li.."

La rousse lui sourit, de ce sourire qu'elle lui offrait après l'extase. Dans un dernier sursaut, le corps du mourant lui rendit un dernier hommage involontaire. Le sourire de la rousse s'élargit tandis qu'elle se détournait du spectacle d'un pas tranquille pour disparaître à nouveau.

[Cheffe modo Aldraien
Retrait de l'image, cf Règles d'Or. Merci également de traduire ce qui n'est pas en français. Bon jeu.]

* Languedoc, mon amour.
Image redimentionnée. La traduction est déjà présente, deux phrases plus loin. Mise en relief par des guillemets pour plus de clarté.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)