Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Vous m'aviez manqué.

Cevanne
Arrivé au Mans pour les affaires du Vicomte de Montpipeau, Séverin accompagné de Maturin prenait un peu de repos dans l'auberge ou il séjournait.

Alors qu'un paisible feu crépitait dans l'âtre le regard un hanap de vin chaud en main contemplait les flammes alors que Maturin a ses côtés restait silencieux.


- Laval n'est ce pas en Maine ?

Demanda le renart a son serviteur.

- Il me semble que oui Maitre. Laval est a deux jours.

Le renart hocha la tête et retourna son mutisme.
Il tira de la poche de son pourpoint la dernière lettre de Davia.
Si elle ne lui avait pas écrit il l'aurait sans doute fait.

Il lui avaient manqué les mots pleins de gaieté de la jeune tourangelle. Il passait de longs instants a se demander comment elle allait, si la guerre prendrait fin bientôt et par il ne pouvait s’empêcher de penser avec une certaine mélancolie à cet homme dont elle s'était confié a lui...

Le renart soupira.
Il lui revint en mémoire la conversation qu'il avait eue quelques semaines auparavant avec Della. Elle lui avait alors fait prendre conscience d'une certaine inclination pour sa correspondante et l'avait mis en garde.
"si tu tiens à elle...n'hésite pas à le lui dire. Parfois...à force d'attendre, un autre passe..." .

Il considérait Davia comme son amie, pourtant il lui arrivait de songer parfois à passer auprès d'elle du temps, des jours, et puisqu'il songeait à prendre femme, il lui était arrivé de songer que Davia ferait une compagne idéale. L'idée était en elle même d'une relative facilité, il ne comptait en connaissance féminine que la jeune femme dont le cœur semblait déjà pris.

Pourtant elle continuait a lui écrire avec chaleur et affection. Se pouvait il qu'elle partage les mêmes pensées ?
Il ne le savait, mais à cet instant, elle lui manquait et s'il y avait une occasion de la croiser, il fallait la créer.


- Maturin?
- maitre ?
- Renseigne toi sur les mouvements de l'armée... Il me semble que la demoiselle Corsu soit à Laval. Si c'est le cas, nous irons.

Le renart avala ce qu'il restait du vin aux épices.
Le doute le rongeait, mais il n'avait pas envie de lutter contre ses désirs.
Il fit signe a Maturin de le laisser, ne quittant pas les flammes dansantes des yeux.

Quelques jours plus tard, le renart et son valet arrivaient à Laval.
Il ne savait si Davia aurait un peu de temps a lui accorder et réalisa à quel point sa venue pouvait paraitre incongrue.
Il en ressentit une grande honte et songea un instant à rebrousser chemin, après tout il n'avait guère le loisir de son temps, il était attendu en Orléannais par le Vicomte. Il se laissa alors convaincre par Maturin qui se proposa de se présenter au campement des armées afin de s’enquérir de Davia.

Confus il se rendit à l'église de la ville trouver l'apaisement dans quelques prières.

_________________
Davia_corsu
[Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits.*]


La guerre avait été longue, la trêve l'était encore plus. Après des mois d'usure, la jeune Corsu était habitée par l'ennui. Charles avait quitté Laval, se joignant à la Capitaine des Dames Blanches et à d'autres soldats pour ainsi répartir les forces et surtout, pour ne pas peser sur le marché de la ville. La subsistance était difficile. Davia mesurait le poids de son engagement: ni or, ni gloire, être loin de sa famille bien souvent, ne pas voir ses amis...

Depuis le départ du Warenghien, elle avait été habitée tour à tour par la tristesse, puis par la mélancolie, sans savoir ce qui se jouait en elle et qui chaque jour faisait sa place. Sa joie de vivre s'étiolait, la fatigue l'obligeait à s'aliter plus souvent et elle avait même délaissée les tavernes. Seule Kasia, fraternelle et affectueuse, réussissait à la dérider de temps à autre.

Elle avait pourtant besoin de bouger, de s'activer, de s'entraîner. Lasse, elle avait finie par se lever de sa paillasse et s'était emmitouflée dans sa cape.


Kasia? Je vais en ville, seule.

Sa petite soeur Blanche, toujours si vive et pleine de répartie avait compris que lorsque la Corsu voulait être seule, il fallait la laisser, ce qu'elle faisait, bon gré, mal gré. Davia lui fit un pâle sourire et sans s'attarder, s'éloigna du campement.

L'air frais la revigorait, fouettant son visage, elle déambulait dans les ruelles de la ville mainoise. Une étrange silhouette se profilait devant elle. Enfin, pas si étrange.La silhouette était celle d'un homme plutôt bien bâti, de condition sans doute simple vu sa tenue, finalement, il semblait plutôt banal. Sauf que... la Blanche tiqua, plissa son front. Elle connaissait cette silhouette. Elle pressa le pas et son coeur se mit à s'affoler. Le valet de Severin, ici, à Laval?

Elle le rattrapa vivement et arrivée à sa hauteur, essoufflée, elle l'interpella.


Maturin! Par tous les saints, vous! Ici!

Son coeur battait la chamade, si Maturin était à Laval, peut-être que... Severin serait-il ici, lui aussi?


*Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal.
_________________

Blanche un jour, blanche toujours
--Maturin
[ Je te cherche, tu me trouves ! ]

Je m'étais renseigné sur les armées et je savais qu'il ne me serait pas difficile de trouver la demoiselle Davia Corsu. Des dames blanches il ne devait pas y avoir autant que de soldats.

C'est donc confiant que je prenais la route du camp. Mon maitre laissé a l'église me préoccupait.
Il avait voulu venir à Laval pour voir la demoiselle et à peine arrivé, il voulait repartir.
Je le voyais bien que cette demoiselle ne le laissait pas indifférent mais mon maître restait fidèle a lui même, un grand mystère de compréhension.

La vision des soldats me fit frissonner. j'aurai pu fini comme ça, chair a canon sur les champs de bataille. Fort heureusement, je n'avais jamais montré d'aptitudes particulières pour le combat même si je savais défendre ma vie, et mon emploi auprès de Severin de Volvent m'offrait une sécurité et un confort dont je me contentais pleinement.

Perdu dans mes pensées je me laissais surprendre par la voix de la demoiselle que je cherchais.


- Demoiselle Corsu...

Je lui souris puis la saluait d'une révérence. Je n'aimais pas bien son physique bien que son âge lui attribuait un charme certain. Je n'avais pas apprécié ses regards appuyés lors du séjour à Chavronnière et comme d'une intuition j'étais convaincu qu'elle ne m'aimait pas. Pourtant je restais a son égard parfaitement courtois.
Mon maître l'aimait bien, et je soupçonnait que malgré ses élans amoureux pour son soldat, elle éprouvait pour mon maître des sentiments ambigus, sans quoi elle aurait cessé de lui écrire. Il n'y avait que mon maître pour le pas douter de l'égoïsme des femmes amoureuses, toutes dédiées non pas à l'homme de leurs pensées, mais au bonheur et au sentiments que celui ci éveille en elles, au point de tout oublier sur terre.
De plus l'on ne se confiait pas de ses amours a quelqu'un du sexe opposé de façon complètement innocente. De cela j'en était certain, je connaissais suffisamment les femmes pour cela.
Arrêtant d’abreuver ses pensées je me décidai enfin a m'exprimer.


- Messire Severin de Volvent est ici, une mission pour Montpipeau.

Je souris. Je n'allais certainement pas lui laisser entendre qu'il était là volontairement et uniquement pour elle. Mon maître se chargerait de ce volet... ou pas.

- Il savait votre présence en la ville, c'est la le but de ma présence. Auriez vous du temps à accorder pour une entrevue ?

Davia_corsu
Elle rougit la jeune Blanche et adressa un grand sourire au valet de son ami. S'il n'avait pas été au service de Severin, il aurait été le genre d'homme qu'elle aurait toisé froidement, ne lui accordant qu'une indifférence feinte. Trop beau pour être honnête le Maturin, mais elle le savait dévoué à son maître et en cela, elle lui en était gré. C'était le seul point commun qui les liait, mais un point commun d'envergure.

Davia retint un petit cri de joie qui ne seyait pas du tout à la situation et se mit à se triturer nerveusement ses mains. Ainsi, Severin était ici! Et il souhaitait la voir! Elle omit totalement la mention que fit Maturin précisant qu'il n'était pas venu pour elle, peut lui importait, puisqu'il souhaitait la voir.

Elle hocha donc la tête avec retenue, le sourire qu'elle arborait suffisant à prouver la joie qu'elle éprouvait.


Oh mais oui! J'ai tout mon temps! Vous savez il est possible que nous soyons bientôt démobilisés, et les affrontements ont cessés depuis longtemps! J'ai donc tout mon temps! Ma seule contrainte est de rester à Laval.

Elle emboîta donc le pas au valet, le suivant. Sur le chemin, elle s'approcha de lui et lui dit un peu plus bas:

Il... Il va bien dites? La vie à Montpipeau se passe bien? Il ne se surmène pas trop?

Tout en disant cela, elle fit un petit sourire mutin, un peu honteuse d'oser ses questions et ne sachant si Maturin serait sincère, lui avouant si son maître était fatigué, si sa vie ne lui plaisait pas. Elle eu même l'envie de lui demander s'il avait changé, s'il était devenu plus mondain, s'il fréquentait des femmes.

Elle sourit intérieurement, se disant que toutes ces questions étaient déplacées surtout la dernière qui ne la regardait aucunement. Et lorsqu'ils franchirent le seuil de l'église de Laval, le silence retomba entre eux. Elle sourit à nouveau à Maturin, lui faisant signe de rester au fond de l'église alors qu'elle remontait l'allée, se rapprochant de Séverin.

Il était là, agenouillé, recueilli, il priait, elle n'en doutait pas. Cela lui rappela leur première rencontre à la Saincte Chapelle. Silencieusement, faisant son pas léger pour que ses bottes ne claquent pas sur le sol, elle se glissa sur le banc, allant s'installer près de lui, à genoux, et tourna légèrement son visage vers lui, souriante. Envolée la fatigue, les malaises, la lassitude, la mélancolie qui la rongeait. Son ami était là et elle était heureuse.

_________________

Blanche un jour, blanche toujours
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)