Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] De l'Instruction - Traité éducatif pour enfants bornés

Ludwig_von_frayner
L’heure était grave, chez les Von Frayner, ou plutôt, dans l’esprit du père Ludwig. En effet, peu de temps après le retour de son fils cadet à Epinal, le Vicomte d’Hayange fut le témoin d’une scène horripilante, en taverne, où Lothar débattait sérieusement avec sa sœur de l‘existence de dragons, de princesses, et d‘autres monstres fantaisistes. La scène aurait pu être attendrissante pour bon nombre de parents. Ce fut très loin d’être le cas pour le Ludwig, qui constata là, affligé, toute l’étendue des savoirs qu’il restait à leur inculquer. Il en était désormais convaincu : ses enfants, aussi bien éduqués soient-ils, n’étaient instruits que de vulgaires livres pour infants, de futiles racontars et discussions de comptoir. Certes, ils n’avaient que six ans. Mais une chose était sûre : ils étaient niais.

Pas un ne connaissaient les prouesses des Croisés en terre sainte, pas un ne connaissaient l’histoire du Grand Alexandre, du Grand César, l’épopée d’Ulysse et d’Achille. L‘histoire savante des Anciens, tous ces mythes, légendes et biographies qui forgent l’esprit, et que les Von Frayner se transmettent de génération en génération, à travers plusieurs livres manuscrits… tout ce savoir là, leur était inconnu. Il était donc de son devoir de père, des les y instruire. Et le plus tôt serait le mieux.

Le plan de bataille fut dressé. Les enfants furent habillés, lavés, convoqués, installés dans la grande Salle. Ils l‘attendaient, lui. Lui, qui entra alors dans un claquement, et armé de plusieurs vieux grimoires, vint s’installer derrière le large bureau qui leur faisait face. La guerre à la niaiserie et à la bêtise humaine était déclarée. Les ordres fusèrent sans plus tarder.


    "Luisa, Lothar !!? Asseyez-vous. On se dépêche ! Sortez vos plumes et vos parchemins."


Il se tut jusqu’à ce que le silence se fit, et ouvrit alors un premier livre, visiblement en bien mauvais état. Il lut rapidement la première page, et releva la tête, l’air sérieux, docte. A présent, il revêtait le masque du parfait professeur, celui de l’éminent sage, qui serait d’une extrême intransigeance avec sa progéniture.

    "Vous êtes prêts ? Bien. A partir d’aujourd’hui, chaque dimanche après-midi sera consacré aux études littéraires. Il faut que vous compreniez une chose, les enfants : votre réussite dans la société est intrinsèquement liée à votre degré d’instruction. Plus vous en saurez, plus votre place sera élevée. Ceux qui ne connaissent rien, ne font rien. Est-ce suffisamment clair ?"


Il fit une légère pause et décida d’attaquer franchement.

    "Ceci est notre première leçon : approche introductive à la philosophie politique.
    Alors dites moi. Selon vous,…. qu’est-ce que la politique ?"

_________________
Lothar.von.frayner
Grivoise n'était pas une mauvaise nourrice.
Elle aurait plû à n'importe quel parent. Mais elle ne plaisait pas à Lothar.
Et quand quelqu'un ne plaît pas à Lothar von Frayner, c'est comme un décret royal, il se doit de lui pourrir la vie, même s'il doit finir avec une marque rouge sur le postérieur.
Mais ne croyez pas que la brave nounou se laisse faire, non.
Aujourd'hui, par exemple, alors que le père avait ordonner un lavement complet, Grivoise eut bien du plaisir à frotter le corps du cadet.
Elle s'y appliqua avec autant de force que possible.

Autant vous dire que Lothar ne fût jamais aussi propre.
Une fois habillé, le jeune von Frayner se laissa guider jusqu'à la grande Salle.
Ludwig n'était pas encore présent, ce qui permit à Lothar de râler sur la pauvre Grivoise.


Tu m'as frotté trop fort ! Maintenant je souffre. Et c'est ta faute ! Veille Mégère.

Oui, Grivoise était une vraie mégère.
Parce qu'on ne frottait pas ainsi le magnifique Lothar !
Ce dernier eut un sourire, quand la nourrice s'éclipsa.
Mais le sourire ne dura pas, et s'éteignit à l'arrivée du père, et surtout des gros livres. Une grimace apparue sur les lèvres du cadet. Pas çaaaaaaaaa !


"Luisa, Lothar !!? Asseyez-vous. On se dépêche ! Sortez vos plumes et vos parchemins."

Et papa dicte, les enfants obéissent.

"Vous êtes prêts ? Bien. A partir d’aujourd’hui, chaque dimanche après-midi sera consacré aux études littéraires. Il faut que vous compreniez une chose, les enfants : votre réussite dans la société est intrinsèquement liée à votre degré d’instruction. Plus vous en saurez, plus votre place sera élevée. Ceux qui ne connaissent rien, ne font rien. Est-ce suffisamment clair ?"

Et au petit d'hocher de la caboche, affirmatif.
Trop affirmatif. Tous les dimanche ?!
Mais un dimanche, c'est un dimanche !
On ne fout rien, le dimanche !
Ah, si Maman le savait, elle qui croit en Aristote.
C'est le jour du Seigneur, voyons.


"Ceci est notre première leçon : approche introductive à la philosophie politique.
Alors dites moi. Selon vous,…. qu’est-ce que la politique ?"


Introduquoi ? Passons.
Selon vous... Politique...
Voyons, Lothar, qu'est-ce que la politique ?
... Ah, je sais !


Moi, je sais ! La politique, c'est tout les gens qui mentent pour qu'on vote pour eux.
_________________

By Exquiz
Luisa.von.frayner
S'il y avait un lieu dans son chez-elle - ou celui de ses parents, plus correctement - que la petite Luisa von Frayer redoutait, c'était bien la Grande Salle.
Premièrement parce que, lorsqu'on demandait à avoir tout le monde réuni dans celle-ci, ce n'était jamais bon signe...Jamais.
Mais par dessus tout, ce qui inquiétait Luisa dans la Grande Salle, c'était justement que, comme son nom l'indiquait, elle était grande. Très et trop grande. Assez grande en tout cas pour donner l'impression, l'illusion !, que la jeune future grande dame était...petite.
Ah ! Quel culot, pour une simple Salle qui ne savait ni parler, ni ce qu'était l'amitié (remarquez que Luisa sort d'une série de cours de Pastorale), que de ridiculiser une demoiselle aussi...aussi demoiselle !

L'avantage d'avoir été prévenue du pourquoi de la convocation était pour Luisa qu'elle n'avait pas à se ronger les ongles au plus loin dans l'espoir qu'apercevoir un peu plus de sa peau lui apporteraient les réponses qui l'inquièteraient.
Non, privée de ce moment d'angoisse, elle s'était contentée de déclarer purement et simplement que ces leçons seraient inintéressantes et trop longues. Par déclaré, entendons-nous, elle l'avait simplement pensé ; elle aussi, avec du culot, mais pas assez pour ne pas redouter la réaction de son père si elle l'avait annoncé devant lui !

Et puis il fallait avouer, on prenait soin d'elle pour qu'elle soit bien prête à l'écoute, et ça, Luisa, elle aimait.

Une fois prête, elle était descendue, les pieds traînants, jusqu'à la Grande Salle, se permettant de lui tirer discrètement la langue avant de passer la porte.
Elle rejoignit son frère avec un grand soupir, alors que celui-ci versait son venin sur la pauvre Grivoise, que Luisa ne connaissait pas vraiment et qu'elle préférait donc ignorer.

Ils n'attendirent pas longtemps que leur Père débarqua, arborant autant de sérieux et de fierté qu'à l'habitude. Dès la première seconde, la suite de la leçon était claire : ni chahut, ni plaintes, ni batailles. De l'écoute, des notes, des réponses intelligente. De quoi réjouir deux enfants de six et sept ans...!



    "Luisa, Lothar !!? Asseyez-vous. On se dépêche ! Sortez vos plumes et vos parchemins."

Et Luisa comme Lothar de s'asseoir, de se dépêcher, de sortir sa plume et son parchemin en ne laissant rien paraître de son mécontentement, de peur de se faire déjà réprimander.

    "Vous êtes prêts ? Bien. A partir d’aujourd’hui, chaque dimanche après-midi sera consacré aux études littéraires..."

La suite des propos du père se perdit loin des oreilles de Luisa, dont tout l'être était concentré sur ces quelques paroles : chaque dimanche après-midi.
Chaque...Dimanche...Après-midi.
Ce qui équivalait bien à dire TOUS les dimanches !
Était-ce permis, ça de faire travailler ses enfants tous les dimanches, alors qu'ils pourraient - comme tous les jours de la semaine, j'en conviens - s'amuser, courir, profiter de l'air frais et des joies de l'enfance ?
Le matin à l'église, l'après-midi à l'écoute...À Dieu, Dimanches.
C'est avec un grand mal que Luisa parvint à retenir son exclamation à l'annonce, mais, par une force inconnue et venue de nulle part, elle parvint à se contenter d'un regard scandalisé à l'attention de son jeune frère, qui, avec la déception de Luisa, était déjà trop occupé à répondre avec intérêt à la question paternelle.

Luisa, aussi savante était-elle, ne put s'empêcher de répliquer à son tour.


    "Non, les politiciens mentent pas ! Sinon tout les politiciens il va zeler en Enfer ! Et Papa était aussi un politicien comme il se battait pas dans l'armée, et pis il ira dans le Soleil, alors ça peut pas mentir un politicien !

Et d'enchaîner avec sa propre réponse, fière sourire aux lèvres devant la certitude d'avoir raison."

    "La politique, c'est c'est quoi qu'il faut faire pour dirizer la Lorraine, et après la Lorathingie, comme le papa d'Héloïse, et après on est le Ssef de l'Empire comme l'Empereur."

_________________
Ludwig_von_frayner
"Moi, je sais ! La politique, c'est tout les gens qui mentent pour qu'on vote pour eux."

Première réponse, et déjà premier étonnement pour le Père. Comment son fils en était-il arrivé à avoir une telle conception de la politique ? Une conception aussi populiste, qui plus est ? Où avait-il encore traîné ? Le Père von Frayner fut plongé dans une profonde introspection. Menteur, lui ? Jamais… Ou seulement par nécessité. En repensant à son mandat de Duc, il se revit en effet insulter les membres d’Eclat, populistes avant l’heure, avant de les expulser hors du Conseil ducal. Pas de doute, l’exercice du pouvoir imposait nécessairement le mensonge pour maintenir l’ordre, et assurer sa paisible succession. Mais ça, ses enfants étaient encore trop jeunes pour le comprendre.

    "Bien… Euhm… Et toi Luisa ?"


    "Non, les politiciens mentent pas ! Sinon tout les politiciens il va zeler en Enfer ! Et Papa était aussi un politicien comme il se battait pas dans l'armée, et pis il ira dans le Soleil, alors ça peut pas mentir un politicien ! La politique, c'est c'est quoi qu'il faut faire pour dirizer la Lorraine, et après la Lorathingie, comme le papa d'Héloïse, et après on est le Ssef de l'Empire comme l'Empereur."


Seconde réponse, et seconde surprise. Si la réflexion de son fils était un tantinet simpliste, la réponse de sa fille était en revanche d’une rare intelligence et dénotait déjà une certaine ambition. Bon, évidemment, il restait un certain nombre de choses à approfondir, et il y avait là la preuve flagrante que la pastorale de Luisa avait été bâclée… mais les bases étaient là.

    "Bon, ça a le mérite d’être déjà plus réfléchi et abouti que la définition de ton frère. Reprenons les bases. Quels sont les fondements de la politique ? Il y a deux points qui me semblent nécessaires d’aborder."


Il se mit alors à parler en faisant de grands gestes, presque comédien, parlant d’un ton clair et d’une voix passionnée. Pas de doute, il s’était embarqué dans de profondes explications, et on ne l’arrêterait pas de sitôt.

    "Tout d’abord, les hommes vivent en communauté, en société, les uns avec les autres. Le parfait exemple de ce que je vous raconte est la taverne : tous les gens du village se retrouvent autour d’un verre pour discuter, ou commercer. Nous avons besoin des uns et des autres, ce qui entraine des échanges. De ces échanges permanents, de ces interactions obligées, nait un besoin naturel d’organisation, pour permettre le bien commun : pour que les gens vivent en paix, en sécurité, il faut en effet que quelqu’un planifie les choses. Il faut que quelqu’un assure le bon fonctionnement de la société. Cette personne, c’est le Souverain. C’est grâce à ce Souverain que nous vivons en paix et en sécurité. C’est lui qui dirige, et c’est à lui que nous devons obéir. La politique, c’est le moyen que le souverain utilise, en collaboration avec les nobles, le clergé et les paysans, pour diriger. C’est grâce à la politique qu’il y a un lien entre chacun d’entre nous et une organisation efficace.
    Permettez une petite parenthèse. Lorsque je parle de souverain, je n’entends pas forcément le Roi ou l’Empereur. Considérez que ce sont des Souverains ultimes, les plus forts. Non, le souverain est celui qui dirige la province, et assure l’ordre dans une société donnée. Il peut prendre la forme d’un Prince… ou d’un Duc. Voilà pourquoi, tous les deux mois, le peuple de Lorraine élit un Conseil ducal qui reconnait ensuite un Duc. Ce Duc, c’est le souverain de la Lorraine. C’est lui qui dirige en Lorraine, tout en étant sous les ordres des souverains ultimes : le Roi de Lotharingie et de l’Empereur, et bien naturellement, tout cela sous le regard du Très Haut.

    Mais la politique ne découle pas seulement de cette seule nécessité factuelle, qui découle elle-même de l’organisation même de la société. Non, la politique est en nous. La faculté de réfléchir sur la société, d’émettre des opinions, de penser est en nous. Elle fait partie de notre sagesse. Voilà pourquoi on peut considérer que la politique fait partie de nous. Comme disait Aristote, l’homme est un « animal politique ». En d’autres termes, le Très Haut l’a fait de tel sorte qu’il parvient à régler ses problèmes en discutant, en prenant des mesures, c’est-à-dire en faisant de la politique. Car la politique, Lothar, ce ne sont pas que des mensonges, que des inepties. Tout cela relève du populisme. C'est du vent. La politique, au fond, c’est l’art de répondre simplement à des questions tout aussi simples : Où allons nous ? Comment y allons nous ? Pourquoi y allons nous ? Et pour qui, y allons nous ? Et c’est pour répondre à ces questions fondamentales que le Souverain dirige."


Une pause. Il reporta son attention sur ses enfants, d'un air inquisiteur.

    "Vous avez compris ?"

_________________
Luisa.von.frayner
    "Bon, ça a le mérite d’être déjà plus réfléchi et abouti que la définition de ton frère."

Et toc !
Luisa, en sœur fidèle, ne pouvait bien entendu pas passer à côté de l'envie tentante de faire remarquer à son cadet par un regard évocateur - non sans être discret pour échapper à leur père - qu'une fois de plus, c'était elle qui avait eu la meilleure réponse, elle qui avait raison !
Ah !, que c'est bon, d'être supérieur...

Ce petit instant de gloire suffit à faire douter la petite blonde. Elle était justement en train de réfléchir à l'idée d'être faussement attentive pour rêver de tout ce qui pouvait la détourner du cours. Mais ne pas écouter, c'était ne plus répondre correctement, et c'était donner raison à Lothar, et perdre son propre éclat.
La réflexion ne fut pas trop longue avant que Luisa tire la conclusion qu'elle devait continuer l'écoute attentive. Et puis, finalement, peut-être apprendrait-elle un peu, aussi.

Il fallait avouer que son père était un orateur particulièrement captivant, et que cela aida fort Luisa à rester - plus ou moins - concentrée tout au long de ses paroles, fronçant parfois les sourcils sous l'effort de l'effort demandé pour traduire les mots un peu compliqués pour l'esprit d'une demoiselle de sept ans qui avait préféré, dans sa jeunesse, fuir les conversations d'adultes concernant la politique, au profit d'une course dans le jardin ou d'une partie de cachettes...Les enfants, hein !

Le début des explications ne fut pas trop difficiles d'accès. On parlait de tavernes, et Luisa comprenais plutôt bien le concept.
Au fil de l'explication que se compliquait légèrement, Luisa parvint à comprendre la première conclusion comme définissant le besoin qu'ont les gens d'être dirigés. Trop douée, hein ?

Bon, il était vrai qu'elle s'était bien fatiguée à comprendre ceci, et son attention s'en fut négligée quelques instants plus tard, sur le chapitre du roi et de l'empereur. De toute manière, elle avait déjà parlé de cela avec sa mère, alors...Oh, bon ! Si on ne peut même plus s'accorder le droit de rêver au jour où l'on sera Impératrice...!


    "Non, la politique est en nous."

Hein !? Sursaut de cheveux blonds allant avec la réaction intérieure de la petite demoiselle...Comment ça, la politique est en nous ?

"Pouark, dégueu', l'empereur il se balade dans moi !"
Trouvant tout de même cette réflexion plus ou moins acceptable, elle se permit d'y réfléchir un instant de plus...
Non, c'était impossible, les politiciens ne pouvaient pas se déplacer dans elle, étant donné qu'elle n'était pas assez grande pour ça ! Mais alors...

"Ah non...Ouais, d'accord...C'est comment aussi que les gens ils disent des bêtises et ils parlent fort quand ils boivent de la bière...C'est ça que ça doit vouloir dire !
Pfah, 'pensais pas que la politique pouvait être aussi dure à comprendre..."


A l'ultime question, Luisa cacha son air perdu pour acquiescer vivement, jetant un léger regard de défi à Lothar qui n'avait sûrement pas tout suivi aussi bien qu'elle, puis appuya son geste par deux petits mots.


    "Oui Papa !"

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)