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[RP]Voyage en terre inconnues

Deedee
[Quelque part sur les terres Hollandaises]

Tout avait si bien commencé, du moins, c’est ce qu’elle avait voulu se faire croire et faire croire aux autres. Tout allait bien, tout irait bien, et tout allait tellement bien qu’elle en était là maintenant la Normande. Abandonnée sur cette route poussiéreuse, le visage et le corps maculé de sang et de poussière… Tout s’était si bien passé qu’elle n’avait presque pas eu de peine a tombé, comme un château de carte face a cette armée. Un coup d’épée par ci, un coup bouclier par là, mais que peut faire une brindille face à une faucheuse ? Elle s’était battu la Normande avant de se laisser tomber, terrassé par un ultime coup d’épée, l’ultime coup qui l’envoya tout droit pour un nouveau voyage.
Tout avait si bien commencé…


[Le début d’un long voyage]


Ce fut d’abord un long tunnel sombre et froid qu’elle traversa, un chemin douloureux ou chacun de ses pas était synonyme de coup de dague, planté dans sa chair. Une douleur insidieuse qui s’immisçait dans ses veines ne lui laissant aucun répit. Et puis au fur et à mesure de son avancée, la douleur s’estompait, doucement, petite à petit, jusqu'à devenir qu’un murmure dans son corps, juste pour lui rappeler ce qu’il se passait et la lumière revint a son tour, aveuglante. Etait-elle arrivée enfin au bout de son voyage ?

Un pas supplémentaire et ce fut une chute vertigineuse et sans fin qui l’a propulsa d’un coup des années et des années en arrière, au temps de l’insouciance, au temps de l’innocence, son enfance… Sa tendre enfance.


    [Plongeons au temps de l’insouciance]

    Eté 1446, la moisson battait son plein sur la Normandie. Le blé, mûr se ramassait en famille, entre amis, un moment de fête et de réjouissance pour le petit peuple, pour ses gens dont la vie dépend des moindres petits grains de blé ramassé. La chaleur est écrasante sur les champs, mais hommes, femme et enfants sont là, riant, parlant, courant allant et venant avec les faux et ballots de paille.
    C’était le moment de l’année qu’elle préférait la petite brunette, le moment de l’année où elle pouvait courir la campagne pied nu avec son seul et unique ami. Tout prétexte était bon pour la ferme et courir a travers les champs, la forêt ou sur la plage.

    Ce jours là elle venait comme a son habitude de quitter la ferme au petit matin, profitant de la charrette de son père pour rejoindre le village où elle devait retrouver son complice de toujours, Théobalde, 11 ans ou presque. Plus tard, ils grandiraient, et ils se marieraient. Plus tard, il serait chevalier, et elle, princesse. Plus tard il serait Roy et Reyne de leur royaume, mais tout cela… ce serait plus tard. Pour l’instant ils n’étaient que deux enfants, insouciant, assoiffé d’aventure, de jeux et de bêtises.

    -Theo !!! Attends-moi ! Attends-moi ! S’écria la gamine, courant a travers un champ de blé derrière le môme. Attends !! Tu va trop vite ! Et tu m’emmène où encore ?!
    Mais Theo !! Attends !!

_________________
--Theobalde



[Dans les limbes… perdu dans les souvenirs… entre la vie et la mort d’une amie… ]


- Allez dépêche-toi… j’vais te montrer un secret… Deedee, fais vite tu sais bien qu’le père il est pas commode et d’puis que je me suis approché trop près du ch’val il veut plus que je traine… allez Deedee… encore un effort…

Le gamin avait pris la main de son amie dans la sienne pour l’inciter à le suivre, d’un pas plus rapide. Aller plus vite, plus loin, toujours et encore. Ensemble contre le monde entier, ensemble à jamais. Sa vie serait celle qu’il s’était choisi, faite de liberté et de rire, faites de trésors et d’aventures… La vie serait belle avec sa princesse à ses côtés. Il n’y avait pas à en douter. Il serait pirate, maraudeur, voleur de cœur et elle serait princesse des voleurs, reine des forbans, charmeuse d’émotions… Le garçonnet tourna la tête vers la petite brunette pour lui sourire, l’inciter à lui faire confiance. Deedee, l’amie de toujours, celle qui avait été là lorsqu’il avait failli mourir, celle qui le suivait quoi qu’il fasse, celle qui lui pardonnait toujours ses bêtises… un cœur énorme, de l’amour à en revendre, pour tout le monde…

- Deedeeeeeee….


Le souffle du vent emporta le nom de cette douce amie alors que Theo rirait en courant, ayant lâché sa main pour mieux la semer. Jeu habituel de gosse mais elle savait toujours où le retrouver. Le champ de blé touchait à sa fin et un petit bosquet, le leur, celui où ils aimaient se cacher quand les adultes les cherchaient, se dressait maintenant. Cachette providentielle pour ces deux gamins que la vie ne préparait pas à ce qui allait se passer dans les années à venir…



[Dans les limbes… face à face improbable et pourtant… entre la vie et la mort d’une amie… ]


- Deedee…. Que fais-tu ici ?

La main de Théo se faisait douce sur la joue de la jolie brunette. Il la regardait avec tendresse, cette tendresse qu’il avait autrefois pour elle avant que tout ne les sépare, avant qu’elle prenne la voie de la justice et lui du brigandage ; avant que le vent ne souffle sur leurs illusions perdues à tous les deux. Il l’avait aimé au premier jour de leur rencontre et il s’étaient promis tant de choses… aucune ne s’était réalisée au final mais aujourd’hui, elle était là, devant lui. Et elle n’avait rien à y faire. Non rien, ce n’était pas sa place… ce lieu n’était pas fait pour elle, pas maintenant pas encore. Des années à vivre et à survivre, des années à se battre comme une belle lionne. Elle avait encore tant de choses à faire. S’approchant de la jeune femme qu’elle était devenue, il plongea son regard dans le sien, l’accrochant pour ne plus le lâcher.


- Tu n’as rien à faire là Deedee… Ici il fait froid, ici c’est le néant, ici c’est la mort… juste bon pour se souvenir, se rappeler de toi et de moi… tu as vu comme nous étions beaux enfants ? Tu as vu comme on était insouciant ? Il est loin ce temps-là Deedee… Je suis parti avant toi, la mort m’a fauché en plein vol, à trop vouloir la provoquer un jour elle vient te chercher mais il est trop tôt pour toi mon amie, trop tôt. Pense à tes enfants, ne fais pas comme moi… J’ai été égoïste, j’ai rejeté ton amitié parce qu’on n’était plus du même côté de la barrière, j’ai abandonné celle que j’aimais et j’ai laissé celle qui allait me donner un enfant… Ne baisse pas les bras Deedee, tu es forte. Pense à tes petits. Erwan et briana, pense à ta vie là bas… je ne t’abandonnerais pas, je serais toujours là pas loin dans ton esprit, dans ton cœur… j’y vis désormais… et pour toujours.

Theo pencha la tête vers Adeline, il caressa une dernière fois sa joue qui semblait si froide.


- Reprend des forces mon amie, repose-toi encore mais n’abandonne pas la partie. Tu n’en as pas le droit. Toi et moi on sait… on sait les malheurs de la vie, on en a assez bouffé mais tu dois encore résister. Et puis, si tu n’es plus là-bas, qui se souviendra de moi, qui se rappellera que j’ai eu de l’importance pour quelqu’un ?

Il posa ses lèvres sur les siennes, dernier cadeau qu’il pouvait lui faire afin de l’encourager à revenir dans le monde des vivants, afin de sortir des méandres de ce labyrinthe de l’entre vie, de l’entre mort.

- Va mon amie… va où il fait bon vivre…

Rochane
[A l'autre bout du royaume, à Dieppe, en Normandie]

Cela faisait plusieurs mois que Rochane n'avait donné signe de vie, que ce soit à sa suzeraine, Adeline de Courcy ou au reste de ses amis.
Depuis quelque jours, la brunette était de retour à Dieppe. Elle avait quitté sa demeure de Saint-Symphorien pour revenir en ville. Malheureusement, tout lui parut si vide et si changé qu'elle ne sut pas dire si ce village était encore le sien. Pas de traces de qui que ce soit... Où étaient-ils donc tous passés?
Elle se posait tout un tas de questions, surtout que la guerre était passée par là et qu'elle ne savait pas très bien ce qu'il en était advenu...
Apparemment, elle était restée terrée bien trop longtemps et les choses avaient changé... En même temps, ayant abandonné ceux qu'elle aimait pendant un long moment, elle se doutait bien qu'elle ne les retrouverait pas tous et elle ne pourrait pas leur en vouloir d'avoir évolué sans elle...

Ce soir-là, à la lueur d'une bougie, une fois les enfants couchés, elle décida d'écrire quelques mots pour Deedee, afin de prendre de ses nouvelles et également de l'informer qu'elle n'était pas morte... Malgré ce que certains avaient pu dire...

Elle réfléchit un instant, jouant avec le haut de sa plume, puis elle se mit à poser les mots sur parchemin.




De Rochane d'Everlange, Dame de Saint-Symphorien
A Adeline de Courcy, Baronne de la Haye du Puits

Chère Suzeraine,
Chère Amie,

Tu vas surement être étonnée de recevoir un pigeon de ma part! Et oui! C'est moi Rochane! J'ai comme l'impression d'avoir disparu à l'autre bout du Royaume pour t'envoyer ce genre de courrier! Mais en fait, non! J'étais dans mon domaine!

Je sais, je vais vite y retourner me cacher pour ne pas recevoir tes foudres!

Alors, je reprends... Oui tout cela est un peu brouillon! J'ai les idées un peu mélangées!
Tout d'abord, je souhaiterai te présenter mes excuses pour avoir ainsi disparu. Je comprendrai que tu m'en veuilles... Ca serait normal... J'ai pas bien assuré et me suis focalisée sur cette grossesse et sur tout ce qui en a découlé... Je n'ai pas d'excuse à vrai dire...

Je voulais t'annoncer que j'ai accouché d'une merveilleuse petite fille, qui se prénomme Amethys! Elle est trop choute!!! Je suis certaine que son père en tomberait fou amoureux! Faudrait-il encore que je sache où il se cache! Elle lui ressemble tellement, si tu savais! Elle a juste hérité de mes cheveux, ah oui... et aussi du fameux cri Everlange!!! Elle n'a pas fini de m'en mettre une pleine tête!

Sinon, je viens de rentrer à Dieppe et je ne retrouve plus personne! Alors je me suis dit qu'un petit courrier pour toi s'imposait!

Où es-tu donc? Et que fais-tu? Est ce que tu vas bien? Les enfants? Toujours aussi coquins???

Je ne sais pas vraiment dans quelle direction lâcher mon pigeon, mais j'espère que tu le recevras et que tu m'y répondras!

Je te souhaite tout le bonheur du monde chère suzeraine.

A bientôt, je l'espère!

Rochane


Elle relut sa prose, tout en restant pensive. Doucement elle enroula, puis cacheta sa missive. Une chose à laquelle elle n'avait pas pensé, c'était le fameux pigeon qui devait transporter sa lettre... L'époque où son pigeonnier débordait de volatiles était révolue, du coup, elle ne savait pas bien comment elle allait envoyer ce fameux petit mot à sa suzeraine!

Nul ne saura comment elle réussit à trouver autant d'énergie en elle, mais elle se mit en mode "Everlange" et fit le tour du village pour trouver, de nuit, un genre d'oiseau qui serait assez intelligent et costaud pour retrouver la Baronne! Ce ne fut pas chose aisée, surtout qu'en cette période de l'année, mis à part des mouettes, il n'y avait pas grande variété de piafs à Dieppe!

Tant pis, elle arrêta son choix sur un pigeon quelque peu maigrelet et à l'allure légèrement malade. Elle ne fit pas état de son aile qui avait l'air un peu plus courte que l'autre et elle y attacha sa lettre.

En le lâchant, elle pria Aristote pour qu'il trouve sa suzeraine...

_________________
--Carenza


[Terres Normandes - Dieppe - Sa plage]

Les yeux couleur de charbon mirent l'horizon. Il est encore tôt ce jour et une clarté douteuse s'en vient dissiper les ténèbres. Le soleil élève tristement son disque pâle voilé de nuages gris. Le vent souffle sur la côte, remuant les flots qui viennent lourdement s'abattre sur la pointe des rochers qui émergent de la profondeur des eaux.
Que cache donc cette cafardeuse image ? De quel malheur ce ciel se veut il être annonciateur ?

Elle le sent en son sein... Ce pressentiment mauvais. Celui qui s'en vient l'accabler sans vergogne dès lors que quelque chose est, ou va arriver. Cette peur qui la tiraille. Peur de quoi ? Pour l'instant elle ne saurait le dire vraiment. Mais son coeur s'emballe, son estomac se serre en même temps que ses pensées s'en vont accompagner la Baronne vers d'autres terres... par delà les mers. Elle est là, avec cette seule impression de ne pouvoir rien faire. Juste attendre. Attendre que ça tombe : la mauvaise nouvelle.


    " Madame... Que se passe t-il de l'autre côté ? Puisse le Très-Haut vous protéger... ainsi que tous ceux qui déjà vous ont quittés "


Le lien entre les deux femmes est là... si fort. Elle s'inquiète comme toujours la sachant partie. Pas pour sa personne non... Mais pour la Baronne, femme qu'elle sait si forte mais si fragile à la fois. Elle s'inquiète pour les petits que cette dernière aura une fois encore laissée derrière elle sans même avoir pu leur dire au revoir.
La peur est là de ne jamais la revoir venir... de devoir annoncer à Briana et à Erwan que leur mère ne leur reviendra pas.

Les yeux portés sur la ligne sombre que dévoile l'horizon elle espère, elle attend... des nouvelles... LA nouvelle...
Deedee
    [Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants…]

    Elle courrait, elle courait la gamine serrant la main de son compagnon de jeu en riant. Qu’il était beau son prince, avec lui elle était prête à aller n’importe où, sans crainte, pourvu qu’il soit a ses cotés.
    Qu’importe le danger, qu’importe la distance, elle le suivait, partout, toujours. Elle ne s’ennuyait pas avec lui, malgré les conditions misérables dans lequel pouvait vivre leur famille respective, avec Theo, la vie était douce, chaude et agréable. La moindre petite chose était un trésor inestimable. Avec lui, une fleur des champs la plus insignifiante devenait une merveilleuse roses, le moindre petit caillou, un trésor et ils avaient encore tant et tant de choses à faire, à découvrir. Il lui avait appris a grimper aux arbres, elle lui avait appris a regarder les papillons, le nez en l’air ou étendu dans un champs, tant de choses, de moment fait pour deux enfants loin, si loin du monde cruel des adultes.


    -Théooo !! Non ne me lâche pas la main ! Théooo non ! Ne te cache pas ! Tu me fais peur à chaque fois !

    Et le jeu recommençait, inlassablement, elle se cache, il la trouve, il se cache et… il disparait. C’était un jeu, elle le savait, c’était toujours ainsi qu’il s’amusait, jusqu'à finalement se retrouver parfois a des lieux de la maison, ou rentrer la nuit tomber. Le temps passe tellement vite quand on est heureux, et devant ses yeux il passait, il défilait, bien trop vite.
    Théo avait tourné derrière ce bosquet, pourquoi ne le trouvait-elle plus ? Dans ses rêves il était toujours là, dans cette grotte naturelle que formait la végétation. Elle le savait, lui aussi, c’était leur coin, leur endroit, leur secret. Elle se souvenait parfaitement ce jours là, il avait tourné, mais il était là, dans cette endroit, il était là il l’attendait, alors pourquoi pas là ?

    Elle cherchait, elle cherchait Adeline, sans se rendre compte que ce n’était déjà plus la petite fille aux longues tresses qui cherchait là, dans ce décor.



[Dans les limbes, quand le passé rencontre le présent, quand…. J’aurais aimé tenir ta main, un peu plus longtemps…]

Le bosquet avait disparu, les rires également, le tunnel sombre avait refait surface et avec lui l’angoisse et la peur qui faisait battre son cœur, plus fort, bien trop fort. Et puis… une voix… SA voix… bien trop réelle pour être le fruit de son imagination. Et SA main, si douce, si chaude, si….

-Théo ? Est-ce toi ? Est-ce vraiment toi ?

Adeline ouvrit subitement les yeux se rendant compte qu’il était là, et bien là tout près d’elle comme autrefois. On lui avait pourtant annoncé sa mort, confirmer même, était-ce seulement possible ? A mois que…. A moins que son voyage ne s’achève là et qu’elle puisse enfin trouver le repos à ses cotés.
Un petit sourire, soulagé se dessina sur le visage de la Normande qui ne lâchait pas le regard de cet homme enfin retrouvé. Elle posa alors sa main sur la sienne, et ferma les siens pour s’imprimer de ce contact tant et tant recherché. Cela faisait longtemps, si longtemps…. Bien trop longtemps.


-Théo…. Murmura-t-elle doucement en le regardant, plongeant ses prunelles dans celle de son compagnon d’enfance, recherchant dans ce regard ce qu’ils leur avaient tant manqué.
Si seulement leur vie avait put être complètement différent. Si seulement elle avait eu le courage de tout plaquer ce jours la pour le suivre, qu’importe les conséquences… si seulement….


La gorge noué, la main serrant faiblement la sienne, Adeline l’écouta, s’abreuvant de ses paroles, de sa voix, de son visage même si… Même si les mots qui sortaient de sa bouche lui faisaient affreusement mal. Pourquoi ne voulait-il pas qu’elle reste là ? Pourquoi voulait-il qu’elle reparte ? Pourquoi ?

-Théo, non ! Non je t’en pris ! Théo ne me laisse pas, j’ai besoin de toi ! Je n’ai pas ta force, pas ton caractère, de nous deux c’est toujours toi qui était le plus fort, toujours toi qui reprenait le dessus quand quelque chose nous accablait. Je t’en supplie Théo, ne me laisse pas… Ramène moi à ce temps où nous n’étions qu’un, toi et moi… Ramène moi a ces jeunes années où rien ne nous faisait peur… Théo, ne…

Elle ne comprenait pas la Normande, elle n’y parvenait pas. Les mots se mourraient dans le fond de sa gorge, pris au piège par la douleur. Il était là, à ses cotés, elle sentait sa main sur sa joue si chaude, si réelle. Elle venait à peine de le retrouver, pourquoi lui parlait-il de repartir… Non elle ne comprenait pas, elle ne voulait pas comprendre. Certes ici il faisait froid, certes il n’y avait rien de plaisant, mais il était là… IL était là, alors qu’importe le reste.

-Je veux rester près de toi… Je ne veux plus me battre, plus lutter, je veux juste repartir avec toi et vivre enfin cette vie que nous rêvions … Théo je t’en prie !

Mais pour toute réponses elle ne sentit que la chaleur de ses lèvres sur les siennes, leur douceur sur sa peau maltraité, la tendresse dans un baiser d’adieu qui vint lui réchauffé le cœur. Elle avait beau le supplier, elle avait beau le retenir, cet homme qu’elle avait tant et tant attendu s’éloignait inexorablement d’elle.
Si près…
Si loin…
Si loin…


-Théoooooooooooo!!!!!!!!!!!!!!

[Nouvelle chute, quand le voyage continue]

Théo avait disparu, le froid avait gagné tout son corps et ses membres, l’engourdissant de plus en plus. A travers ce long tunnel glacial, Adeline avait fini par s’arrêter, épuisé. Elle venait de perdre son frère, son ami, son premier amour, à quoi bon continuer, à quoi bon batailler de nouveau. Il était tellement plus simple d’abandonner la partie ici, tellement plus simple de s’endormir là.
Oui, voilà, elle allait s’endormir là, paisiblement, confortablement comme dans un cocon… C’était si doux, si agréable… C’était….

La normande regarda autour d’elle un instant, le tunnel avait disparu, laissant un drôle de spectacle aux yeux de la Baronne. Du blanc, de la douceur, pour un peu elle se serait crue sur les nuages…
Impossible ! Mais tellement réel !
Adeline ferma les yeux un instant, humant le doux parfum qui se dégageait, et profitant de cette sensation de sérénité… Pour la première fois depuis bien, ben longtemps, la jeune femme se sentait bien… Si bien…

_________________
--Soeur.kristen


[Difficile réalité, dans un couvent, perdu non loin d’Heusden]

Elle était arrivée, ce jour froid et pluvieux, aux premières lueurs de l’aube, transporté à l’arrière d’une charrette comme un vulgaire sac de farine. Quand je vis arriver le vieux Luuk, je ne compris pas de suite ce qu’il nous voulait, pensant qu’il nous amenait là encore une fois la production de son moulin. C’était quelque chose de tellement fréquent au couvent, depuis de très nombreuses années maintenant, le vieux Luuk nous portait sa farine, et nous faisions le pain, que nous redistribuions ensuite au village et dans les fermes isolait. C’était ce à quoi j’avais été appelé, et ce pourquoi je vivais.
Mais je dois avouer que ce matin là, ce n’étais pas de la farine que le vieux meunier nous avait apporté, mais une jeune femme, mortellement blessé, et inconsciente. Je la cru morte au premier regard, son visage et ses vêtements maculés d’un mélange de sang et de boue, sa respiration si faible, c’était a se demandait comment elle vivait encore.
J’avais eu vent de mouvement d’armées sur notre campagne quelque jours auparavant, et de nombreux marchand ambulant parlait de bataille dans le comté de Flandre, mais j’étais loin de m’imaginer un jour devoir recueillir et soigner l’un de ses combattants, qui plus est… une femme et a en juger par le blason ornant le bouclier brisé, une jeune femme de noble famille…

Nous l’avons immédiatement prise en charge, fait venir le médecin de la ville et soigné, comme nous avons put. Ses blessures étaient bien plus graves que ce que nous pensions. Des fractures, des coups, des plaies béantes, sont corps entiers était meurtris et le médecin nous donna très peu d’espoirs quand à sa guérisons, mais je ne pouvais le croire…
Cette jeune femme avait quelque chose de particuliers, quelque chose qui m’intriguait et je ne pouvais me résoudre à la laisser mourir ainsi.
A quoi servait ma foi sinon !


[Dans une chambre du couvent, on s’attache, on s’efforce, mais tu reviendras…]

-Sœur Kristen ? Tenez, voici un plateau pour vous. Voilà trois jours que nous n’avez rien mangé…

Je levais la tête vers la voix qui venait de me troubler dans ma prière et découvris la jeune novice qui m’apportait un plateau bien garni. Je la remerciais d’un signe de tête ne trouvant pas les mots nécessaires pour lui dire que je n’avais guère faim et que la santé de la jeune Baronne m’importait plus. Cela faisait trois jours maintenant, trois long jours qu’on l’avait recueillis, et que l’on prenait soin d’elle. Trois long jours que je n’avais pas quitté cette chambre passant mon temps à prier et surveiller son état… Si ses blessures avait été soignés, la fièvre maintenant secouait son pauvre corps déjà bien affaibli. La pauvre femme délirait, appelant des noms dans ses divagations, avant de retomber inconsciente, immobile… comme si une terrible lutte s’opérait en elle…

-Vous devriez vous faire remplacer ma sœur…. Nous ne pouvons plus rien faire pour elle, vous avez entendu le médecin. Il faudrait un miracle pour qu’elle s’en sorte…
-Mais liesbeth ! N’est ce pas là notre rôle d’implorer un miracle ? Fait moi plutôt porté de l’eau fraiche. Je vais essayer de la faire boire.


Je n’étais pas résigner à baisser les bras et en trois jours j’avais appris, malgré son inconscience, à la connaitre. J’avais découvert dans ses effets personnels, des lettres, qui me permirent d’en apprendre d’avantage sur cette jeune femme, Normande, et mère de famille.
La lettre de sa gouvernante m’avait d’ailleurs profondément touché et je n’avais pu me résoudre à la laisser sans nouvelle. J’avais mis le temps qu’il fallait pour écrire cette lettre dans cette langue que j’avais appris au fur et a mesure de mes voyages, mais j’y étais parvenu, et après bien des difficultés a trouver un messager, ma lettre était finalement parti vers son destinataires, quelque part, là bas, en Normandie…


Citation:
Heusden, Couvent de la plaine, le 5 mars 1460

Dame,

Ayant trouvé dans les effets personnel de la Baronne une missive de votre part, j’en conclu que vous devez faire partie de sa famille.

Je me nomme sœur Kristen, religieuse du Couvent de la plaine en hollande. Ne soyez pas étonnée, je parle très bien votre langue l’ayant appris au cours de différent séminaire. Mais je ne suis point là pour parler de moi mais de la Baronne.
Cette dernière nous a été amenée il y a quelque jour dans un triste état. Elle aurait, au dire de ceux qui l’ont conduite ici et des blessures qu’elle aurait, rencontrer une armée, ou du moins plusieurs soldat.

Elle se trouve aujourd’hui dans un état grave, je ne vous le cache pas, même si nous faisons tout ce que nous pouvons pour la soigner. Je ne peux malheureusement vous en dire plus pour le moment si ce n’est… Priez pour elle.

Dans la Paix d’Aristote,

Sœur Kristen.



Il me fallait maintenant continuer a prier, en attendant de recevoir enfin des nouvelles de cette personne qui pourrait, je l’espérais, m’en apprendre d’avantage sur la blessé, et l’aider a se sortir de cette terrible épreuve…
--Carenza
[Normandie - Baronnie de la Haye du Puits ]

-Quelques jours plus tard -


La nouvelle était tombée, lui coupant le souffle, tel un couperet venu s’abattre sur la nuque d’un condamné. Au bout de la missive qu’elle tient entre les mains : la « presque » mort. Le parchemin s’était alors échappé, virevoltant sous le flot de l’air, pour venir terminer sa course sur le bureau derrière lequel elle se trouvait. Le corps de la Nourrice était quant à lui venue se vautrer dans le fauteuil qui se situait derrière, la recevant lourdement, un soupir s’échappant d’entre ses lèvres crispées :

    "  oh Madame… l'Ankou ne vous fichera donc jamais la paix ? "


Il n’y avait désormais plus aucun doute quant à son ressenti. Le pressentiment avait été parfaitement perçu. La Baronne était tombée, une fois encore, comme si le mauvais sort cherchait à s’acharner sur sa personne. Le Tout-Puissant se voulait-il donc à tout prix la voir venir près de Lui ? Ne songeait-il pas le malheur qu’il en couterait aux enfants de Courcy que d’apprendre la nouvelle ? Par chance, Carenza avait su prendre les précautions nécessaires, préférant mettre à l’abri ses petits protégés, les tenants loin de toutes ces vils réalités. Sa dernière correspondance avec la Baronne de Courcy lui avait valut de faire conduire la jeune Briana aux portes du Couvent Lescurien. Evénement qui en plus d’être voué à parfaire son éducation, lui ferait trouver le temps moins long en attendant le retour d’une mère qui n’avait de cesse que trop lui manquer.
Quant à Erwan, dès lors qu’il serait de retour de la Capitale, parce qu’il avait souhaité veiller sur sa petite sœur pour la conduire en son lieu de retraite, il serait rapidement placé sous l’égide du Duc d’Aumale qui veillerait à lui préparer avenir qui lui était pour l’heure destiné.


Une dernière fois, les mains s’emparèrent du vélin pour en refaire lecture. Là, des volutes tracées, non pas par la main de la Baronne, car elles n’avaient rien d’aussi raffinées, mais des mots rédigés par une none qui veillait au chevet de la blessée.

Si seulement elle s'était donnée la peine de rentrer, ne serait ce que pour saluer ses petits anges, le temps de les serrer dans ses bras une fois encore, elle aurait au moins pu tenter la dissuader d'aller braver d'autres dangers. A chaque déplacement qu'elle effectuait, l'Ankou était là, suivant la Baronne telle son ombre.
Finirait un jour, elle le savait, où elle réussirait à l'emporter.
Les poings de la nourrice se serrent sous la colère, et viennent prendre appui sur le bois de sa table de travail. Debout, elle s'élance à travers les dédales du domaine, sommant le personnel de faire préparer le chariot qui la conduirait au hameau voisin. Prier, c'était bien là, la seule chose qu'il lui restait à faire...



[ Route du Prieuré - Chapelle vouée à Notre-Dame]

Le convoi s'ébranle. En tête chevauche Rodric, qui ouvre la voie au chariot qui transporte Carenza. Aussi a t-elle demandé au jeune page, Artheos de les accompagner, celui ci fermant la marche du petit convoi qu'ils représentent.
Le cortège franchit le pont-levis et prend la route du Prieuré, finissant par s'arrêter devant la chapelle vouée à Notre-Dame. La nourrice met pied à terre soutenue par le bras d'Hector. Des maçons travaillant d'arrache-pied à la construction d'un logis prieural interrompent leur travaux pour s'incliner à son passage. Réponse courtoise en retour et la voilà qui pénètre dans la chapelle, se signe et s'agenouille sur un prie-Dieu. Elle prie à haute voix, implore Aristote de laisser la vie à celle qu'elle considère.


    " Protégez là ! Plus qu'une demande, voyez là une supplication. Guérissez la de ses plaies, de ses maux, tant physiques que psychiques. Rendez-la nous, à nous ses proches confidents et amis, à eux, ses tout petits... Que deviendraient-ils sans l'amour de leur mère ? Je n'ose me l'imaginer. Si Erwan est en passe de devenir un homme aujourd'hui, la petite Briana n'est qu'à l'aurore de sa vie. Et que serait sa vie sans elle ? Je Vous en conjure. Sauvez-là !"


Ses prières terminées, elle se fit reconduire au domaine familial où elle trouva la force d'apporter réponse à la missive qu'elle avait reçu.


Citation:

Normandie, Domaine de la Haye du Puits,

A Soeur Kristen,

Ma soeur,

Vos mots sont autant de soulagement que de douleur. Soulagement de la savoir encore en vie, mais douleur de la savoir si près de la mort une fois encore.

Laissez-moi vous remercier pour lui avoir ouvert les portes de votre Couvent, où je ne doute pas, elle recevra tout les bons soins nécessaire à son état. Je vous prie, ma Soeur, de veiller sur elle comme j'aurai moi-même dû le faire si j'avais été là. Comme une mère veillant au chevet de son enfant malade. Ne laissez pas le Très-Haut la rappelez à lui. Il ne peut en être ainsi. Pas maintenant. Soufflez lui tout ces mots qu'elle se réjouirait d'entendre. Parlez-lui de ses enfants, Erwan et Briana sa petite princesse qui attendent près de moi et de ses proches amis qu'elle soit enfin de retour parmi nous. Dites-lui Ô combien ils l'aiment. Dites-le lui chaque jours.

La Dame de Courcy est une femme forte, et je sais qu'elle ne baissera pas les bras, si tant est qu'elle sache qu'ici quelques personnes ont encore besoin d'elle plus que de n'importe qui ici bas.

Tenez-moi, je vous prie, informer de l'évolution de son état. Je m'emploie dans les jours à venir à mettre les enfants de la Baronne en lieux sûr et loin de toute cette situation dramatique dont ils se doivent d'être épargnés le plus longtemps possible. Une fois chose faite, si son état ne s'améliore pas, je n'aurai d'autre choix que de venir jusqu'à vous.

Bien à vous.

Que le Très-Haut vous garde.

Damoiselle Carenza.



A peine les mots étaient couchés, le pli soigneusement replié qu'il était confié au messager personnel de la famille afin qu'il parvienne dans les plus brefs délais au Couvent de la Plaine.
--Soeur.kristen


[Si une lettre pouvait toucher ton cœur…]

L’angoisse continuait dans cette chambre que je ne quittais plus si ce n’est pour les prières du matin, les seules moments ou je savais la Baronne plus calme et ou je pouvais la quitter sans crainte.
Les heures défilaient, toujours plus angoissante les unes que les autres, la fièvre semblait se jouer de mes nerfs et la Baronne semblait livrer une bataille des plus terribles. Que s’était-il passé dans la vie de cette jeune femme pour qu’elle puisse mener un combat aussi virulent ? Pourquoi s’était-elle retrouver sur cette terre a des lieux et des lieux de chez elle. Et plus le temps passaient, plus je m’attachais a cette inconnu sans véritablement comprendre pourquoi.

Cela faisait quelque jours seulement que ma lettre était partie pour la Normandie, quelque jours que j’attendais une possible réponse sans véritablement y croire. Serait-elle condamné a mourir seule, et loin de chez elle ? Etait-ce seulement possible qu’Aristote permette cela ? Ma foi prenait un sérieux coup, mais pourtant, je ne voulais me laisser aller a de tel doute, et je continuais, malgré le découragement des autres sœur du couvent.

Et puis un jours, le vieux Luuk revint au couvent, un volatile à la main, il ne comprenait pas grand-chose si ce n’est qu’une missive y était accroché, et que cette bestiole n’avait rien a voir avec les bestioles qu’il élevait. Ne sachant pas lire c’est naturellement vers nous qu’il se tourna et qu’elle ne fut pas ma surprise en lisant la missive de constaté qu’elle était adressé a ma baronne. Comment se pigeon était arrivé par ici je ne saurais l’expliquer, mais je commençais à croire qu’Aristote n’avait pas complètement oublié la blessé.
Impatiente, j’étais retourné au plus vite au chevet de la Baronne et lui avais lu la missive espérant voir une quelconque réaction, avant d’y répondre avec soin, pour prévenir cette dame qui lui avait écrit.


Citation:
Heusden, Couvent de la plaine,

Mes respects Dame de Saint-Symphorien

Ne soyez pas surprise de cette missive, je ne suis point votre suzeraine, juste une parfaite inconnue qui vient de recevoir votre missive. Je me nomme Sœur Kristen, religieuse au couvent de la Plaine près de Heusden en Hollande.

La Baronne de Courcy, votre suzeraine nous a été emmenée il y a quelque jour de cela dans un état grave, venant d’être mortellement blessé par une armée Flamande. Depuis ce jour nous la soignons du mieux que nous le pouvons mais je ne vous cache pas que son état est préoccupant et qu’elle n’a toujours pas repris connaissance depuis.

Je m’évertue chaque jour à son chevet à lui prodiguer tout les soins qu’il faut dans l’espoir de la voir se rétablir au plus vite. Je me suis permise de lui lire votre missive, pensant que cela pourrait toucher son esprit et la ramener au plus vite parmi nous.
Je ne pourrais vous en dire plus pour le moment, mais… ne l’oubliez pas.

Dans la paix d’Aristote
Sœur Kristen.


Et c’est une nouvelle fois plein d’espoirs que je laissais partir le volatile vers son destinataire, avant de m’en retourner auprès de la Baronne en proie à un nouvel accès de fièvre.

Ils nous fallut cette fois de nombreuse heures pour venir a bout de cet accès de fièvre et de délire.. La pauvre femme s’était mise à délirer, appelant des prénoms que je ne pouvais connaitre ou reconnaitre, mais qui me laissait entendre le terrible combat qu’elle était en train de livrer. Quel genre de souvenir pouvait-il l’assaillir de la sorte ? Ô comme j’aurais aimé la soulager a ce moment là, comme j’aurais aimé l’aider dans ce combat mais par Aristote que pouvais-je faire ?
Et puis le calme revint à la tombé de la nuit, la fièvre baissa enfin légèrement laissant un peu de répit a la Baronne qui semblait complètement exténuer… C’est à peu près à ce moment là qu’arriva également un messager, portant une missive que j’attendais impatiemment. La dame Carenza avait donc reçut ma missive et y avait répondu…

Dans la douceur du crépuscule, éclairée par une faible bougie je lus la missive a voix haute, tenant doucement la main de la jeune femme, espérant que cette lecture puisse la toucher tout autant. La lettre était simple, mais me montrait a quel point cette femme était attaché a la blessé, et puis doucement, lorsque j’évoquais le nom de ses enfants, je sentis la main de la Baronne me serrer. Ce fut bref, faible, presque imperceptible, mais je l’avais senti !
Et sans perdre un instant je m’empressais de répondre à ma nouvelle correspondante, lui donnant ainsi des nouvelles.


Citation:
Heusden, Couvent de la plaine

A la damoiselle Carenza,

Que je suis heureuse que ma missive ait trouvé son destinataire que je ne me soit pas trompé. Ainsi vous êtes une proches de la Baronne, ainsi vos mots pourront sans doute l’aider a se battre et revenir vers nous, en ce monde.

N’ayez crainte, je veille sur elle comme une mère peut veiller sur sa fille, je ne sais pas pourquoi, mais dès qu’elle est arrivé en nos murs j’ai su qu’elle avait quelque chose de particulier et qu’on ne pouvait la laisser mourir ainsi. Les médecins ne sont toujours pas optimistes quand a sa guérison mais je veux continuer à y croire malgré tout. Si ces blessures ont put être soigné, si nous veillons a ce que l’infection ne la gagne pas, nous nous battons cependant contre la fièvre qui secoue maintenant son corps. Elle lutte… elle se bat, et je n’ose imaginer quel genre de bataille ce doit être…

Je lui ai parlé de vous des que j’ai recut votre lettre, et comme vous me l’aviez demandé je lui ai parlé de ses enfants, Erwan et Briana si j’ai bien compris. Vous me croirez si vous le voulez, mais elle a dut entendre cela, le prénom de ses enfants a dut la toucher là ou elle se trouve. Je ne vous direz pas qu’elle a ouvert les yeux de suite et qu’elle s’est enfin réveillée. Mais sa main a serré la mienne. Faiblement, mais elle l’a serré. Je garde espoirs…

Je vous en pris damoiselle Carenza pouvez vous continuer à m’écrire de la sorte, ou lui écrire directement. Je pourrais lui lire vos lettres et espérer, la voir rapidement ouvrir les yeux et revenir vers nous.

Priez pour elle.
Dans la Paix d’Aristote,

Sœur Kristen.


La missive partie, il ne me restait plus qu’a retourner au chevet d’Adeline puisque c’est ainsi qu’elle se nommait, et retournait à mes prières.
Rochane
[Bien loin de là... A Dieppe, Normandie]

Des semaines que Rochane avait envoyé une missive à sa suzeraine et toujours aucun pigeon boiteux en vue. Elle essaya de ne pas perdre espoir, mais elle devait tout de même se rendre à l'évidence. Si Adeline n'avait pas répondu, c'était surement parce qu'elle aussi était bien trop occupée pour lui répondre, ou bien, parce qu'il lui était arrivé quelque chose...

La brunette ne savait dire ce qu'il aurait bien pu se passer, mais elle connaissait la capacité légendaire de la Baronne pour se fourrer dans de sales draps! Qu'avait il bien pu lui arriver encore??

Depuis qu'elle était de retour à Dieppe, Rochane ne voyait quasiment personne. Elle avait croisé celui qu'elle aimait, mais la discussion avait de loin dépassé ses espérances ou plutôt ses pires cauchemars... Elle s'était de ce fait réfugié dans sa boucherie et avait tenté d'apprendre jour après jour un nouveau métier. Elle tentait de se changer les idées du mieux qu'elle le pouvait, mais son esprit s'égarait à plusieurs reprises, elle se retrouvait souvent avec une multitude de coupures! La boucherie n'avait rien à voir avec la boulangerie, tailler dans la chair cela n'avait rien à voir avec son pétrin d'autrefois...

Ce jour-là pourtant, son coeur s'emballa quand une missive arriva de bon matin. De qui pouvait elle provenir? Elle se dit que c'était peut-être son aimé qui lui écrivait... Elle n'avait même pas eu le temps de lui dire que jamais durant l'année qui les avait séparé, elle n'avait reçu de missives de sa part... Ensuite, elle se rendit à l'évidence, cela ne pouvait l'être. Lorsqu'elle la décacheta et qu'elle en lu les premières lignes dans lesquelles on la nommait par son titre de noblesse, elle se souvint alors de la raison pour laquelle elle avait été anoblie et ce dit que dans l'état actuel des choses, ce titre ne lui servait plus à rien. Sa fille est tout de même une bâtarde et rien ne s'était déroulé comme elle l'avait présagé.

Elle revint à elle et poursuivit sa lecture. Quel ne fut pas son effroi lorsqu'elle comprit de quoi il s'agissait réellement. Ses yeux se transformèrent en roue de charrette. Sans réfléchir elle prépara sa monture. Elle connaissait bien la route qui menait en Hollande, elle irait donc. La question était : "que faire des enfants?". Elle ne pouvait les emmener avec elle.

C'est alors qu'elle se saisit d'un parchemin sur lequel elle écrivit quelques mots rapides :



Je pars rejoindre Deedee en Hollande, si tu veux voir les enfants, ils seront au couvent de Dieppe.

Rochane


Elle était incapable de dire ou d'écrire autre chose, elle était choquée par la nouvelle. Une de plus qui la ramenait à la dure réalité de la vie.

Une minute plus tard, elle répondit à la nonne qui lui avait écrit. Seulement une très courte phrase avait été répondu :



J'arrive.

Rochane


Dans l'heure qui suivit, elle avait emmener les enfants au couvent et avait atteint la frontière de la ville qui la séparait de l'Artois. Sans se retourner et le foula un sol d'un nouveau genre, à la recherche de sa suzeraine.

_________________
Pitt.bull
[Rouen murs froids]

pitt se tenait au courant l'espionnage avait cette faculté qui consistait à savoir ...

il prit la plume avec du mal, mais il fallait que deedee sache...




de nous pitt bull
seigneur de Brécey
duc d'aumale
duc de Normandie

à la soeur kristen

honneur et paix
je viens par ces lignes prendre nouvelle de celle qui m'est soeur amie et confidente.
dites à la baronne à Adeline, que ces enfants sont en manque d'elle, bien que j'en sois à les surveiller, briana réclame sa mère.
dites lui que j'ai décidé de prendre Erwan a mon service.
je ne parlerais pas de soutien financier car il n'est pas lieu mais sachez que je suis prêt à aider de toute façon possible.
Il est important qu'Adeline nous revienne,et je dois être égoiste mais il est important qu'elle me revienne.

prenez soins de cette dame et n'hésitez pas à mander les choses.




puis on frappa à la porte, nouvelles de dieppe, plaisir mesuré, inquiétude pour la voyageuse, fonçeuse encore.
il chuchota a son maistre d'armes, rapidement, celui se redressa fit signe à deux gardes, puis prit cheval et chemin de rocaille



[Bonjour, Bonjour,
Retrait de l'image par mes soins car hors norme (cf les Règles d'or du coin des aRPenteurs).
Bien entendu, vous pouvez supprimer mon intervention une fois que vous en avez pris connaissance.
Bon jeu, Bon RP
Modo Mahelya]
--Ana.lise



Brise légère, douceur, tendresse. Voilà ce à quoi elle aspirait la duchesse depuis qu’elle s’était donnée la mort, emportant avec elle la vie de son fils. Pour un homme elle s’était ôtée la vie, pour un homme elle avait transgressé les lois de l’éternel et depuis, son cœur et son corps de femme vivait dans les souvenirs de ceux qui l’avaient aimé.

Et aujourd’hui, voilà qu’elle était tiré de ses rêveries éternelles pour une rencontre. De celles auxquelles elle ne s’attendait pas car ce n’était pas encore le moment. Oh non, pas le moment pour elle de venir la rejoindre. Ana, sa démarche légère reconnaissable entre toutes, avançait tranquillement vers la brunette qui lui tournait le dos. Petit saut à droite, du bout du pied voilà que la duchesse poussait un petit nuage qui l’empêchait de voir ce qu’il se tramait vers le bas avant de se laisser tomber dans la nébuleuse de coton qui l’accueillit sans rechigner. Son petit rire cristallin se répandit dans l’immensité céleste avant de finir par se faire entendre par son amie qui sembla chercher un moment d’où pouvait venir ce rire. Ana se leva et vint souffler dans les cheveux d’Adeline avant de poser ses mains sur ses yeux.

- Alors mon amie, je vous manquais tant que ça que vous avez trouvé le moyen de venir jusqu’à moi ?

La dame de Dienville finit par lâcher le visage de son amie avant de s’agripper à son bras pour l’entrainer avec elle dans une chute vertigineuse en arrière. Cheveux aux vents, rire en cascade, la duchesse s’amusait comme une folle avant de se laisser choir dans la mousse éthérée d’un gros nuage qui passait par là.

- En voilà des manières Baronne de la Haye du puits, on cherche la mort avant l’heure ? tsss vous exagérez Adeline. Que vont penser vos enfants après ça ? Que vous les abandonnez…. Que nenni mon amie, il ne faut en aucun cas que le petit chevalier et votre princesse pensent cela de leur mère… Il faut retourner auprès d’eux Adeline. Ce voyage là n’est pas pour vous, pas encore mon amie !


Ana se releva puis tendit la main à Adeline. Combien d’heures avaient –elles passé ensemble à monter la garde durant la dernière guerre, combien de fois ne s’étaient-elles pas promis de veiller l’une sur l’autre ? Malheureusement, Ana avait failli à sa promesse en avalant ce poison qui lui avait ôté la vie afin de ne plus subir le poison qu’était devenu son mari. Cet être sans cœur qui au final devait bien apprécier la mort de sa femme et de son fils. Son fils, son tout petit. Un sourire aux lèvres, la duchesse tira par la main son amie.

- Venez Adeline, je vais vous montrer une chose mais avant vous me promettez de continuer à vous battre. Toujours et encore. Pour vos enfants, pour votre vie, pour notre Royaume. Vous avez encore tant de choses à accomplir si on vous laisse un peu mieux mener votre barque. Ne vous arrêtez pas à ceux qui ont l’esprit étriqué et sans paroles, qui ne cherchent qu’à vous perdre et vous entrainez dans leur chute… Allez de l’avant mon amie. Mais au fait Adeline, comment va mon doux Artheos ? Il est auprès de vous n’est-ce pas ?

La jeune femme chercha la réponse dans le regarde de son amie avec douceur, avec tendresse. Elle avait aimé la jeune femme à l’instant même où elle l’avait rencontré et leur amitié avait été de tous les instants, jusqu’à la fin. Les pas se rapprochèrent d’une nuée et Ana souffla dessus pour laisser apparaitre ou plutôt entendre des rires. Ces rires encore enfantins qui vous mettaient du baume au cœur. Et là Ana montra du doigt à la jeune baronne.

- Voyez mon amie, ici ce n’est pas encore pour vous. Nous prenons soin les uns des autres en attendant de vous voir près de nous mais le ciel peut encore attendre. Mais venez, je vais vous montrer.


La duchesse s’approcha d’un peu plus près, passa un bras autour d’une jeune fille avant de l’embrasser tendrement sur le haut de la tête.


- Voici ma fille, Ely. La douceur de ma vie. Petit bout de femme que j’ai adopté il y a si longtemps. Nous étions jeunes elle et moi mais cela a fonctionné entre nous… et puis il y a mon doux Sigebert, mon fils, ma vie. Celui pour qui j’aurais tout donné et que je n’ai pas voulu laisser à mon mari, de peur qu’il ne lui fasse du mal et là regardez Adeline, approchez-vous… regardez pour voir qui dort ici. Je crois que vous lui aviez donné le même nom que ma grande. Votre petite étoile.


Et Ana passa un bras autour des épaules de son amie. Elle avait été auprès d’elle quand le souffle avait manqué à l’enfant, elle l’avait soutenu, relevé à bout de bras pour qu’elle ne s’enfonce pas et à elles deux elles avaient franchis des montagnes jusqu’à ce que Ana décide qu’il était temps pour elle de partir elle aussi. Puis la jeune femme se tourna vers son amie.


- Voyez Adeline, vous ne pouvez pas rester avec nous. Et puis il n’y a pas de place pour vous sur nos nuages. Non, non, cela s’arrangera avec le temps mais pour le moment, nous sommes trop à l’étroit donc comprenez-moi bien Baronne, je vous ordonne de repartir d’où vous venez… ordre d’une duchesse !

Le ton était sans appelle mais Ana modula ses propos par un sourire adoucissant son visage. Et soudain, elle prit Adeline dans ses bras pour la serrer très fort.

- Vous me manquez mon amie mais, priez et pensez à nous de temps à autre et vous sentirez notre souffle dans vos cheveux ou sur votre visage et vous saurez que nous sommes là, pas très loin. Et un jour, il sera temps de nous retrouver, tous nous retrouver. Maintenant, il est temps de repartir Adeline… Repartez parmi les vivants mon amie, repartez et relevez-vous Adeline. Vous en avez la volonté…

Le souffle du vent vint saisir les dernières paroles d’Ana et chassa quelques nuages. Un tourbillon de pétales de fleurs s’éleva et la duchesse disparue à nouveau et seul un petit rire cristallin s’entendit, celui d’autrefois, aux temps heureux où les jeunes femmes passaient leur temps à parler, de tout et de rien, refaire le monde en toute simplicité.



--Carenza
[Echange épistolaire - De Dieppe à Heusden]

- Parce que l'espoir ne meurt jamais...

Une nouvelle missive venait d'arriver. Un écrit que la main de la gouvernante vint arracher au messager avec un empressement certain. Des jours qu'elle attendait le courrier, qu'elle espérait recevoir une réponse à la correspondance qu'elle avait faite parvenir au Couvent de la Plaine. Des jours animés par l'angoisse et la peur. Longue avait été l'attente. Les jours passaient et aucune missive n'avaient été porteuse de nouvelles concernant la Baronne. Mais ce jour était tout autre. L'écriture sur laquelle se posa le regard de Carenza lui laissa deviner que la Soeur Kristen était l'expéditrice du courrier. Elle l'aurait reconnu entre mille, ayant eu tout temps de relire maintes et maintes fois l'unique lettre qu'elle en avait reçue.

Le pli est vite ouvert et lecture s'en fait. La peur est là, comprimant les viscères par crainte de prendre connaissance des mots. Souffle de vie qui s'extirpe en dehors du sein de la Nourrice. La Mort n'a pas encore frappée. Le Très-Haut s'en garde.
Aux mots viennent s'ajouter réponse :


Citation:


Normandie, Domaine de la Haye du Puits.
A la Soeur Kristen.

A Vous, qui prenait grand soin de veiller sur notre bienaimée Baronne, une fois encore veuillez accepter mes remerciements.
Si vous saviez Ô combien vos mots sont source de soulagement. Bien que l'état de la Baronne ne soit guère plus satisfaisant, elle est toujours en vie et là est l'essentiel.
Elle survivra à ce mal qui la ronge. Je ne peux penser un instant qu'il puisse en être autrement.
Je n'ai d'ailleurs que faire de l'avis des médecins qui l'entourent. Ils pourront bien dire que l'espoir est vain, je me refuse d'y croire car l'espoir ne meurt jamais. L'espoir... il est le thème même de la devise de Madame et je ne doute pas qu'elle ressortira victorieuse du combat qu'elle mène avec elle-même.

Tous ici comptons sur vous pour la soutenir dans cette épreuve et vous faisons par de notre soutient mental. Quelques obligations me retiennent encore en Normandie, mais dès lors que j'en serai déchargée, je veillerai à venir au chevet de Madame, priant pour que la fièvre qui l'accable ne soit plus que mauvais souvenir.
Ses proches connaissances et moi-même veilleront venir la retrouver au plus vite afin de la reconduire chez nous.

Faites-lui savoir que nos pensées l'accompagne en tout temps.

Prenez soin d'elle !

Bien à vous,

Damoiselle Carenza.



Sitôt écrit, les mots furent envoyés...
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