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[RP] Le manoir de la "Rose".

Beeky
[Avis aux posteurs] Le Manoir de la "Rose" est un domaine seigneurial privé mais la population peut s'y rendre afin d'y rencontrer la vicomtesse. Le manant peut y recevoir un pain bon marché ou un conseil avisé.
De nature bienveillante, de part son appartenance à l'Eglise, la dame reçoit sans distinction nobles, bourgeois et gueux.
Attention toutefois, les règles quy y règnent sont celles rédigées dans les statuts des Grands de Champagne et celles qui s'appliquent aux nobles.[/Avis aux posteurs]
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Cela faisoit moult moys que la vicomtesse avoit quitté le village de Varennes, que dis-je, la chose se comptoit en années… Non poinct que Beeky s’y trouvoit mal, mais le destin luy avoit dicté sa conduite et les plus hautes tasches du duché l’avoit arrachée à la vie villageoise.
Des moys durant, comme Chambellan, elle n’avoit guere eut le loisir de revenir au village et ce n’est que lors de son mandat de duc, alors que le village alloit au plus mal, que Beeky en conçut moult regret.

La guerre en Maine qui remontoit desjà à l’esté 1456, l’avoit conduite à escorter sa Majesté Levan III de Normandie, jusqu’aux frontières de la Bretagne. Le voyage fut des plus périlleux et il ne fut poinct un seul jour sans que la vicomtesse ne se fict du mouron pour la vie du neveu de son espoux, asçavoir, le Roy…

Ricoh d’Apperault, malgre son grand asge et le mal qui le rongeoit, avoit esté du voyage. Dicelo, qu’elle avoit nommé GML à l’espoque, les accompagnoit ainsi que les soldats Yedis et le vieux varennois Salahed. Après avoir failli perir moult fois, devant passer aux travers des lignes ennemies, eviter les hordes de brigands qui affluoient vers Orléans, traverser l’Artois alors mesme que le Comte Edge s’estoit vu bouté hors du castel d’Arras, la petite troupe armée s’en fut de retour en Champagne. La lance desposa sain et sauf Sa Majesté Levan à Sainte Menehould mais hélas, usé prematurement par la fatigue du voyage, Ricoh d’Apperault rendit l’asme. Le pauvre cher homme eut l’heur de cognoistre ses enfants avant de trepasser car Beeky enfanta prematurement de jumeaux, Ricohlène et Amaury.

Brisée par le chagrin, la vicomtesse se refugia en son fief d’Attigny, où elle demeura cloitrée jusqu’à l’automne dans son castel de l’Aigle. Elle se plongea dans la lecture des livres saincts et partit ensuite en une province loingtaine afin d’y suivre l’enseignement du seminaire. De retour en le monde seculier, Beeky estoit à la teste d’une immense fortune que luy avoit legué son espoux et elle prit la resolution de passer davantage de temps en son village natal.

Adoncques, Beeky avisa Pitchoune de son project et luy manda que luy soict cedé des terrains hors du centre-ville afin d’y faire bastir un hostel particulier digne de son rang. Il fallut defricher des terres en jachère qui estoient en limite des remparts de Varennes et les fondations furent edifiées dans la foulée. Le parachèvement des travaux touchoit presque à sa fin et la vicomtesse vint s’enquerir de l'estat du chantier.

Prise de nostalgie, Beeky d’Apperault estoit retournée en la petite maison qu'elle avoit acquise lors de sa prime jeunesse. La bastisse estoit sise au 1 place de l’Eglise et un couple de vieux paysans entretenoit la residence. La jeune fille y avoit passé quelques jours avec iceluy qui devint son espoux, lorsque ce dernier revenoit de ses longs voyages. Durant ce temps, Royalkonee n’avoit de cesse de surveiller la moralité du promis afin que sa filleule, comme toute bonne aristotelicienne qui soict, arriva vierge au mariage. Chose qui fut.

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Leila.de.faye
Leia avait ouï dire qu'une Dame venait s'installer dans la paisible ville de Varennes... Sa curiosité aiguisée par les commérages de taverne, elle avait voulu en savoir plus. Elle avait interrogé l'homme qui, apparemment, était bien informé : il révèla qu'il était maçon et travaillait sur le chantier de la demeure de la noble inconnue. Selon lui, elle revenait d'un long voyage dans son village natal, avec deux jumeaux... Elle lui demanda le nom de la Dame, il répondit, dans un françois approximatif : peut-être était-il provincial ? Leia ne comprit pas immédiatement le nom qu'il citait. Il avait le hoquet, et semblait ivre... Pas une source très fiable, évidemment... Mais les sonorités du nom qu'il avait prononcé avaient fait revenir en sa mémoire le souvenir d'une amie. D'une amie qui avait, semble-t-il, effectué un long voyage...

L'information méritait d'être vérifiée. Elle paya une chope à son informateur pour ses vagues renseignements et sortit de la taverne. La morsure de l'air froid la surprit. Elle marcha d'un pas vif vers son cheval, l'enfourchea, et le lança au petit trot d'un coup de talon dans la direction qu'avait indiquée l'hommme. Après quelques minutes, elle aperçut la silhouette d'une bâtisse en construction. Se rapprochant de celle-ci, elle aperçut un homme qui semblait monter la garde.


-Eh, toi ! Serais-tu capable de me donner le nom de la Dame qui vit ici ?

-Ptet bien qu'oui.. Ptet bien qu'non... Vous me donnerez combien ?


Légèrement énervée par l'attittude de l'homme, et impatiente de satisfaire sa curiosité, elle lui mit dans la main un écu.

-Alors, parle ! Qu'attends-tu ?

-C'te bâtisse que vous voyez là, quand elle sera prête, ça sera la maison de Beeky d'Apprault, ou d'Appérault, un truc dans le genre...


Leia se figea. Elle connaissait ce nom. Un sourire se dessina sur son visage, pendant qu'elle revenait vers le village, tenant son cheval par la bride.
Beeky
Maçons et charpentiers s’activoient aux dernières finitions. Le gros-œuvre estoit terminé, il ne restoit plus que les travaux d’embellissement, asçavoir, equiper portes et fenestraux, parer les sols de dallage dans les pièces communes et esquisser quelques fioritures sur les murs.

L'enceinte qui entouroit le domaine seigneurial n'avoit point esté montée trop haut, les remparts de Varennes suffisant amplement à la sureté des lieux et à petit peu, la construction avoit pris des allures de ferme fortifiée. Certes, elle n’avoit poinct le raffinement de l’Hostel du Seigneur de la Veuve, bastisse reimoise ayant appartenu à Ricoh d’Apperault et dont Beeky avoit hesrité, mais le manoir seroit la demeure la plus vaste, la mieulx equipée et la plus belle de Varennes. La vicomtesse estoit à la teste d’une immense fortune et rien n’estoit trop couteux pour son escarcelle.

La residence devroit servir de pied-à-terre lorsque la vicomtesse venoit verifier que ses fermiers geroient ses terres de bonne façon, que les troupeaux profitoient de beaux pacages et que les greniers regorgeaient de grains à foison.

Beeky avoit exigé que la grande salle soict de belles dimensions afin d’y recevoir les hobereaux du village, ses vassaux et aultres invités de marque. Mais, elle avoit dans l’idée que les vilains et gueux de Varennes pourroient s’y presenter. Une noble dame ayant son expérience pourroit probablement enseigner moult choses et transmettre ses cognoissances, pour peu que le crasne du gueux fut bien faict et sa pensée claire.

Pour l’heure, elle avoit à choisir la décoration de son interieur, meubler les pièces et surtout trouver à Varennes, une nourrice capable de s’occuper de ses enfants. Il luy falloit une personne de confiance et poinct elle ne savoit vers quy se tourner…

Il luy fut rapporté que d'aulcun prenoit renseignement au suject du manoir aussy, lorsqu'elle pourroit emmenager avec sa maisonnée, elle laisseroit les portes grandes ouvertes.

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Krox
Passant par là, Krox vit la vicomtesse, mais ne la connaissant pas, ne dit mot, contemplait seulement:
Kelso
Kelso n'avait pas l'habitude de passer par l'Eglise mais en faisant moulte demi tour, il se retrouva devant celle ci... et apperçut un peu plus loin un bon nombre de passant regroupé devant une bâtisse en construction.
Envahit par sa curiosité naturelle, il accéléra le pas pour se tenir au courant...
Il arriva devant une bâtisse en construction où bon nombre de villageois chuchoter l'air hystérique...


[size=12]Mais que se passe t'il ici?[/size]

Une dame se retourna regardant de bas en haut Kelso qui se sentait dévisager...

Eh bien, voyez vous, Dame Beeky fait son retour parmi nous.

Dame Beeky? Kelso ne la connaissait pas mais était impatient de voir cette fameuse Beeky qui avait l'air tellement appréciée.
Kelso resta quelque instant encore avec le mouvement de foulle et reprit sa route en trainant ses godillaux....
Beeky
La rumeur villageoise alloit bon train et quelques badauds commençoient à pointer leur nez aux alentours du Manoir de la Rose. Pour dire le vray, tant de remue-ménage ne pouvoit passer inaperçu à Varennes. Le petit village avoit ses habitudes et le passage d’ouvriers et de charrettes croulant sous le poids de la pierraille avoit suscité moult questionnents.

Le maistre-d’œuvre, un constructeur italien de renom, haranguoit et vilipendoit ebenistes et artistes-peintres afin qu’ils se hastent dans leur tasche. Les intemperies avoient retardé quelque peu le sechage des mortiers et les finitions interieures avoient pris du retard.

La vicomtesse avoit choisit un revestement de tomettes en terre cuite pour le sol des communs (office, cuisine, commodités) quy portoient l’emblème de son fief de vicomté, asçavoir, un aigle bicephale. De beaux parquets de chesne brilloient sous une belle couche de cire pour les salles de receptions et les parties privées (grand’salle, chambre, cabinet de travail, bibliothèque). Des fresques orneroient bientost tous les murs ne portant poinct tapisseries et les vitraux ornant les
fenestraux seroient sous peu sertis de plomb.

Adoncques, le manoir n'estoit poinct encore prest pour recevoir sa propriétaire quy sous peu viendroit en personne visiter les lieux et les habiter le temps de ses courts passages à Varennes. Elle alloit pourtant hanter l'eglise de Varenne et parfois, sy ses occupations luy en laissoient le temps, discuter aimablement en taverne...
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Beeky
Par ce bel après midy de janvier de l’an de Pasques 1456, il faisoit beau soleil et la journée sembloit s'annoncer sous les meilleurs hospices. La vicomtesse estoit passée au manoir de la Rose pour verifier que les derniers aménagements luy convenoient car dans la semaine advenir, elle vouloit y emménager avec sa maisonnée.

Sy poinct la chose ne se pouvoit faire, elle sauroit faire rosser les manouvriers et exiger que l’on coupa quelques pointes d’oreilles pour leur apprendre à s’activer sur le chantier. Certes, Attigny estoit quelque peu radicale mais sa devise estoit que rien ne valoit un bon exemple pour faire reflechir le manant. Après tout, elle les payoit fort grascement et elle estoit en droit d’exiger resultat quy la satisfasse.

Les murs du petit castel avoient ceste teinte rosée que Beeky affectionnoit tout particulièrement et les rayons du soleil la rendoit fort chatoyante. En attendant ce grand jour, où elle pourroit y vivre dans le calme et loing des turpitudes de Reims, elle avoit decidé de faire un tour de promenade en Varennes.

Poinct son precieux temps ne seroit perdu car Attigny en profiteroit pour se rendre à l’hostel de la mairie afin d’y deposer son bulletin dans l’urne municipale. Sa voix comptoit double qu’un gueux et la dame de Nesles en fict bon usage en portant son suffrage sur le nom d’Oniki.

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Francois_joseph
François Joseph, simple clochard, s’affichait assidument au village depuis peu. Cependant un événement rare survenait depuis certains jours et il le percevait, même s’il ne connaissait pas encore toutes les coutumes du village. Pourtant cette fois c’était certain qu’il y avait quelques trucs de distinct! Il s’avéra que le village allait recevoir une femme de marque! Une noble pour être plus adéquat. Pour le prochain guerrier, tout ça lui paraissait si distant. Cette catégorie de gens à part semblant saisir tous les autres de haut. Il n’était pas tant conditionné à apercevoir une personne de la sorte débarqué au village. Néanmoins, d’après les chuchotements en taverne au sujet de la vicomtesse, elle semblait être honorée de tous ceux qui la connaissaient. Il n’en était pas moins soupçonneux.

Son intérêt entamé, il ne put s’empêché d’accompagner les autres paysans et ouvriers à l’emplacement de l’ouvrage. Il fut étonné de la quantité de laborieux que cet atelier comprenait. Tout ça pour une dictatrice, dit-il à moindre tonalité pour lui-même. Ce n’était pas dans ses coutumes de soutenir des jugements sans fondations sur les gens mais cette fois-ci il ne saisit pas pourquoi mais il semblait quasiment exécré cette dame alors qu’il ne l’avait jamais aperçu.

Il désirait concevoir cette sensation haïssable qui le voisinait. Il ambitionnait d’apercevoir cette dame, ou carrément la rencontré afin de distinguer si ses raisonnés subsistaient ou bien si elles étaient complètements fictives. C’est pourquoi il repassait à moult répétition près du chantier attendant qu’elle vienne organiser certaines affaires relatives à sa prochaine habitation ou bien simplement examiner l’évolution de son refuge. Il venait y erré jusqu’à tôt à l’aube en vain. Après quelques aurores passés au froid à la belle étoile, il fut accablé mais poursuivait ses passages une fois de temps en temps. Ses efforts furent primés. La vicomtesse finit par présenté le bout de son nez, assurément pour considérer que tous se survenait comme elle le souhait et châtier certain travailleur paresseux.

Il s’était réellement fourvoyé! À peine l’avait-il vu qu’il resta comme fasciné. Cette femme semblait inciter le respect et l’autorité, sans vouloir être supérieure. D’après le brin qu’il eut vu de cette dame, sa réputation semblait bien méritée. Sa bonté et sa noblesse était bouleversante pour le bref campagnard qu’il était. Il distingua un autre flanc de la noblesse qu’il n’avait jamais ni vu, ni connu. Il resta isolé dans la pénombre en l’observant d’un lieu quelque peu reculé. Il s’engagea à repassé afin de revoir cette rose…

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Beeky
Ceste foy, c’en estoit faict, le « manoir de la Rose » estoit prest à recevoir son hostesse de qualité ainsy que sa maisonnée. Des potron-minet, un défilé incessant de chars et carrioles traversoit les rues bien paisibles de Varennes. Certains estoient chargés de victuailles des plus recherchées, d’aultres de vaisselles et œuvres d’art mais surtout, le badaud pouvoit y voir moult livres reliés de cuir et force meubles précieux.

La vicomtesse avoit dans l’idée de posseder un logis digne de recevoir les plus hauts dignitaires du Royaume de France et sous peu, la cour Royale elle-mesme feroit escale à Varennes deux jours durant… Il estoit grand’temps pour la vicomtesse de preparer la population à ceste idée et de proposer son aide pour que le village soict à la hautreur de ceste haute distinction.

En attendant, force valets de chambre se mettoient à l’ouvrage en accrochant moult tapisseries et tableaux aux murs. Les chambrières s'afferoient dans les chambrées et paroient les lits de draps brodés dans des lins venus de Flandres et les edredons garnis de duvets de canard recouvroient le tout.

Les marmitons rangeoient la vaisselle d’or et de verre fin, faisoient reluire les cuivres des casseroles et le cul des fait-tout. La cuisinière, la fidèle Celthea preparoit desjà une belle flambée pour faire cuire les pains quy orneroient la table du souper. Chascun à sa tasche attelés depuy bon matin oeuvroit pour mettre en route le manoir.

Beeky, quant à elle, s’occupoit de ses enfançons en la nurserie quy desjà estoit encombrée de jouets par dizaines.

Les busches de chesne brusloient en toutes les cheminée du logis afin de tenter d’y faire régner une doulce chaleur en ce 13 du moys de fevrier. Au-dehors la neige voletoit à gros flocons, la brise souffloit drue et la vicomtesse songea qu’il valoit mieulx estre riche et à l’abri du besoing que de partager le sort des plus nécessiteux.

Prise de remord à ceste idée, elle s’en alla en la pièce quy luy servoit de saincte chapelle, et s’agenouilla sur son prie-Dieu afin de se recueillir en prière pour le salut des plus humbles.

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
Beeky
La vicomtesse d'Apperault revenoit de la caserne où elle avoit vu le sieur Vallion s'en prendre sans vergogne à tout estre vivant passant à moins de 10 pieds de sa langue venimeuse. Elle avoit dû s'empresser d'aller elle-mesme attester de la nullité du dépost de plainte à l'encontre d'Oniki et s'en revint au village fort courroucée. Elle esperoit ne poinct avoir à dresser gibet en la cour d'honneur du Manoir de la Rose, car la vision d'un pendu luy faisoit horreur. Avant tout, Beeky souhaitoit que l'apaisement soict de mise au village et que les honnestes gens puissent vaquer à leurs occupations quotidiennes.

Elle songeoit que pour les plus vils motifs, le malfaisant avoit tousjours su falsifier la verité pour des motivations belliqueuses ou animées par quelconque esprit revanchard.

Se refugier derrière le Codex pour traisner les gens devant les tribunaux n’a jamais esté une solution pour faire comprendre la loy. Bien au contraire, il falloit essayer d’agir non poinct pour assouvir les besoings primaires de nostre individu mais faire, en toute occasion, plaisir à Dieu et nous comporter en bon aristotélicien. Des lors, nostre vie seroit utile aux aultres. C’est ce qu’Aristote et Christo nous enseignent, l’amitié avant toute chose.

La haine, la vengeance, la petitesse d’esprit et la volonté de nuire sans discernement n’est que manifestation du Sans-Nom…

Prenant les devants afin de combattre le mal sous toutes les formes qu'il pouvoit revestir, la vicomtesse fict appeler le brave Alceste, fidèle escuyer du Seigneur de la Veuve, son espoux.


    Alceste, sy par malencontreux hasard une vieille ressemblant comme deux gouttes d'eau au sieur Vallion se presentoit aux portes de nostre demeure, jetez-la sans ménagement hors de chez nous.

    Sy c'est le sieur luy-mesme, faistes-luy sentir le baston et distes à nos gens que partout en nos champs, le gueux s'expose à recevoir jet de pierres pour avoir su nous porter prejudice.

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Melilou
Cela faisait quelques semaines que Melilou entendait parler de ce fameux manoir. La vicomtesse Beeky d'Aperault, revenue depuis peu d'un long voyage hors des murs de Varennes, était revenue pour faire construire, sur les hauteurs de la ville, ce que les rumeurs nommaient aujourd'hui "Le Manoir de la Rose".

La vicomtesse et Melilou ne se connaissaient que peu. Elles avaient eu, par deux fois, peut-être trois, l'occasion de se croiser sous le chêne ducal lors de la campagne. Une brève apparition de la dame d'Attigny en taverne également, mais c'était tout. Melilou était fortement impressionnée par cette Dame de si haut rang, et ne savait trop comment lier connaissance avec elle. Entre ses fonctions à la mairie, le devoir de présence qu'elle se faisait en taverne, le parrainage des nouveaux qui s'avérait parfois harassant, et les quelques questions politiques sur lesquelles elle se renseignait régulièrement en gargote, bien peu de temps s'offrait à elle pour visiter la Vicomtesse.

Toutefois, en ce mercredi, elle disposait d'un moment de répit et se décida à constater par elle même la construction de ce manoir. Nul besoin de demander sa route. Quiconque levant les yeux vers les hauteurs depuis la halle pouvait sans difficultés apercevoir la petite muraille entourant le domaine seigneurial. Varennes étant elle même protégée de la sorte, bien que ses remparts soient plus hauts, on aurait pu croire à une place forte dans le village. Un domaine bien gardé dans lequel ne pouvaient entrer que ceux qui en possédaient le droit.

Elle marcha donc un moment, et ne s'arrêta qu'une fois arrivée à la grande grille. Elle n'alla pas plus avant, et se contenta d'observer. La bâtisse était d'une grande beauté, il fallait le reconnaître. Finement montées, les pierres découvraient ça et là de somptueuses fenêtres et d'impressionnants vitraux, le tout agrémenté des tentures les plus fines.

Tout autour du manoir s'étendait le domaine, et Melilou se demandait à cet instant si un simple voyageur à pied aurait pu le traverser en une seule journée tant les terres s'étendaient au loin. On apercevait, ici et là, des paysans à l'oeuvre, des bêtes en pâtures, et quelques fermettes dispersées à flanc de colline. Sans doute les demeures de ceux que la vicomtesse avait recrutés à son service.

Tout ceci plongea Melilou dans des pensées lointaines. Appuyée contre la grilles, la tête passant presque entre deux barreaux et les mains les saisissant de chaque côté, elle réflechissait à sa condition, se disant qu'elle avait de la chance. Certes, elle n'était pas si riche que la Dame d'Attigny et, cette fortune pouvait faire bien envie à qui ne la possédait pas. Mais elle savait aussi, de réputation, tout ce que la Vicomtesse avait accompli pour parvenir à ce résultat.

Elle souriait sans s'en apercevoir, constatant qu'en peu de temps, elle avait réussi à se faire une place dans la ville. Bientôt, très bientôt même, elle deviendrait artisan. Mais ce n'était qu'un début. Elle avait, pour son avenir, de bien plus grands projets.

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Beeky
Les obligations mondaines de Beeky consistoient, ceste semaine, à se rendre chez la vicomtesse de Bourmont quy donnoit grandes festivités pour la Saincte Valentin, puis de cheminer jusque chez sa nièce, la baronne Siva, afin d’y temoigner pour l’hommage du Seigneur de Marchais.
Beaucoup de route en perspective et d’obligations incontournables, mais cela estoit lot commun d’une noble dame et Beeky poinct ne s’en plaignoit car cela egayoit ses journées, devenues bien longues depuis son veufvage.

Les malles avoient esté bouclées à grand peyne, icelles-cy debordant de toilettes somptueuses mandant moult soings à transporter. La delicatesse des etoffes et la precioseté des fourrures estoient tousjours un casse-teste pour la chambrière d’Attigny car le pliage des vestures devoit en estre soigneusement estudié.
Le carrosse des longues courses estoit chargé de tout l’attirail necessaire au déplacement de la vicomtesse, deux laquais avoit pris place à l’arrière de l’esquipage et le cocher tenoit les renes fermement, en attendant la voyageuse.

C’est alors qu’une missive de maistresse Oniki arriva au coulombier du Manoir de la Rose. Le parchemin, griffonné en toute haste, luy fict part d’un different opposant sa Maisonnée avec un tavernier, quy sy l’on en croyoit la rumeur publique, abusoit de boisson en grand secret.
Attigny dut se resouldre à gagner la caserne de Champagne, en les plus brefs délais, et pour ce faire, manda qu’on luy prepara son attelage leger. Elle preferoit grandement s’y rendre prestement, dans le but avoué d’y desposer son temoignage en response aux allegations mensongères tenues à l’encontre de son Maistre d’Armes. Beeky avoit voulu esclaircir ce poinct majeur auprès des autorités, faisant par ce faict, tomber la plainte du pauvre energumène versus le bourgmestre de Varennes.

Le triste sire faisoit encore force bruit et moult gesticulations dans le bureau du premier lieutenant, lorsque la vicomtesse quitta les dict lieux sus cités et montoit en son carrosse. Poinct elle ne goustoit s’éterniser là où les machines infernales de la Vicomtesse Oksana avoient long temps, par le passé, démembré brigands ou aultres faulteurs de troubles recalcitrants. Ses affaires estant ainsy reglées, Beeky se partit de Reims, le mercredi au soir, et s’en retourna en Varennes après avoir faict quelques menues emplettes et bruslé un cierge en la cathedrale.

Le carrosse, portant sur ses portières les armes des d’Apperault, alloit franchir les grilles du domaine, lorsque le passage en fuct gesné par une jeune fille quy se tenoit quoite par-devant. Le cocher la hela, luy mandant de degager le passage alors que le garde, alerté par le bruit des roues de l'esquipage sortoit de son reduit, niché dans la muraille quy ceignoit le domaine.
Agacée par tous ces contre-temps et remue-menage, la vicomtesse passa le teste au dehors et fuct surprise de croiser le visage souriant de la varennoise quy avoit faict grand scandale lors des dernières elections. Au poinct où elle en estoit, Attigny sçavoit sa journée perdue et fict signe à la jeune fille de s’approcher.

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Melilou
Son arrivée à Varennes, la découverte de la Champagne, les cultures, le conseil municipal...Politique, évolution, projets, avenir...Melilou en était là de ses pensées lorsqu'une voix d'homme et de puissants hennissements la tirèrent de sa rêverie. Quasiment au même instant un garde, sorti de nulle part et comme apparu de la muraille, pointait le bout de son casque non loin du grand portail, que Melilou avait promptement lâché dans un accès de frayeur.

Elle se retourna et resta un instant figée à la vue de cet attelage. La Vicomtesse. Ce ne pouvait être qu'elle. Elle sourit soudainement, satisfaite de constater que sa visite n'avait pas été veine, et qu'elle allait finalement avoir l'occasion de la croiser une nouvelle fois, ne fût-ce qu'un instant.

C'est à ce moment même que la Vicomtesse passa la tête hors le carrosse. Melilou descella sur son visage un vague air de surprise, et s'en trouva soudainement gênée. Il n'était pas de coutume pour les paysans d'observer de si près le domaine d'une si noble femme sans y avoir été invités, et Melilou eut l'impression étrange d'avoir été prise en faute. Lorsque la vicomtesse lui fit signe d'approcher, elle s'avança d'un pas légèrement hésitant, le visage arborant tout de même un sourire qu'elle voulait des plus naturels. Elle s'inclina respectueusement devant la dame d'Apperault et dit timidement:


Mes hommages, Vicomtesse. Je...je passais par ici, car je n'avais encore point eu la chance de constater l'avancée de vos travaux. Je...je ne vous ai pas demandé autorisation cependant, et j'espère ne point vous choquer en me trouvant sur vos terres.
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Beeky
Charmante ceste petite, oui vraiment charmante, pensa la vicomtesse, et dotée de bien aimables manières… Beeky prit toutesfoy un air sevère afin de la gourmander, histoire d’évaquer ses humeurs et ne poinct s’echauffer la bile davantage.
    Allons ma fille, vous voyez bien que vous gesnez ! Garez-vous prestement que je puisse entrer en ma demeure, ma journée a esté epouvantable et il me tarde de retrouver mes aises !

    Adoncques, puisque vous estes ceans à bayer aux corneilles, grimpez en mon carosse. Vous allez me tenir compagnie, cela vous apprendra à marauder au lieu d’oeuvrer pour gagner vostre pitance !

La vicomtesse comptoit bien que la fillotte ne se rendit poinct compte qu’on luy faisoit grand’honneur de monter en un carrosse en compagnie d’une dame car elle vouloit que Melilou le prit comme punition à sa curiosité. Beeky se reinstalla confortablement à sa place, replaça nonchalement les pans de sa cape fourrée de martre, de sorte qu’ils se croisèrent d’élégante façon et attendit, amusée, que la jeune fille la rejoigne.
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Melilou
Melilou ne put s'empêcher de se trouver offensée que la vicomtesse lui reproche de marauder et de ne point suffisamment travailler. Elle donnait pourtant tout le temps dont elle disposait au village, à la mairie, aux habitants, au détriment de bien des conforts. Pas plus tard que la veille, son aimé lui avait fait le reproche de n'être qu'à son travail, et jamais à lui seul. Elle lui avait alors promis de se montrer, à l'avenir, une compagne dévouée.

Elle ne dit rien cependant, et se contenta de baisser les yeux. On ne contredisait pas une si noble femme et toute réponse, si respectueuse soit-elle, aurait été pure insolence en la circonstance. Lorsque la vicomtesse lui intima l'ordre de monter dans le carrosse, elle sentit ses jambes fléchir. Elle n'aurait jamais dû venir. Maintenant, la vicomtesse allait la réprimander de sa curiosité et demander explications à sa présence, peut-être même lui faire faire quelques corvées afin de lui faire comprendre qu'on ne se riait pas des nobles gens. Résignée et la mine défaite, elle se hissa maladroitement à l'intérieur de la cabine, et s'installa sur la petite banquette, faisant face à la vicomtesse.

N'osant toujours rien dire, elle ne parvenait pas à détacher son regard du plancher, priant pour que la dame d'Apperault n'ait pas dans l'idée de la malmener d'une quelconque manière.

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