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[RPA]Quand l'esprit ne s'enfume plus...

Eliane_
[Ce RP est réservé à un public, majeur et averti]


Suée froide. Le drame se dévoile sous ses yeux alors que le sachet contenant ses herbes semble vide. Impossible…Quoique, au vu de sa consommation de ces quelques jours, de ce mois plutôt ou même ces deux derniers mois…c’était tout à fait possible. Elle passe sa main sur son visage, lassée. Le sort décidait-il de s’acharner sur elle, cela semblait aussi une évidence pour le coup.
L’artiste fouille alors dans sa besace, triant ces nombreux parchemins, lettres de Dante, de Nicolas et de tous ces maires avec leurs messages de propagande…Mais parmi tout cela, il devait bien y avoir celui de cet homme…Celui-là même qui sembla être intéressé par le contenu de ce même sac et dont les mœurs semblèrent aussi douteuses que les siennes. Elle continue de chercher et esquissa un léger sourire sadique...Qui mieux que sa délicieuse servante pouvait l’aider dans cette tâche....

Naelys ! Réveille-toi ! La voix gronde, réveillant l’endormie qui s’enlise dans sa propre couche. C’était là, le genre de réveil soudain et agressif qui était capable de sortir n’importe quel Homme des songes les plus doux et de lui pourrir la journée…

Il me faut retrouver la lettre de ce….Comment il s’appelle déjà...Elle inspire doucement pour se forcer à réfléchir et fouille parmi les lambeaux de sa mémoire…C’était à Nevers, l’homme à la soumise, l’homme peu causant…Cheveux bruns, visage fin et froid…Cela commençait par un "J"… "Ju"…"Julien" ? Non…"Jules" ?..Non plus...

Son regard se détourne des parchemins un court instant, comme attiré par les formes que l’on devine sous la couverture…Pas le temps de l’observer, ni de frémir sous la vue qu’elle peut lui offrir. Elle s’assoit sur la couche et pose tous les parchemins qui se sont enlisés depuis son départ de Saint-Liziers…Elle les éparpille quelque peu sur la couverture et remue l’endormie.

...Ça commence par "Ju"…Belle écriture, rédigé un peu comme poème, vois-tu…Aide-moi faut qu’on la trouve comme ça, on ira le voir…

"On" sous-entendu que Naelys n’aura assurément pas le choix, qu’elle se devra de suivre sa Maîtresse sans un mot, qu’elle se devra de préparer les bagages pour elles deux et que bien évidement, elle se devra de trouver un cochet et une voiture qui les conduira jusqu’à la bonne adresse…Le lot quotidien d’une bonne servante en somme.

Finalement, c’est au bout de quelques minutes, de quelques parchemins parcourus, qu’elle finit par trouver celui qui l’intéresse. Judas ! Oui, c’était donc cela…Elle lit donc l’ensemble des mots qui sont couchés sur le vélin et range le fouillis. Son corps se tire hors de la couche, retirant malicieuse la couverture pour confronter Naelys au froid et la forer à s’éveiller plus rapidement.

Lève-toi, on doit se rendre ici-même…Elle lui relit donc l’adresse, sachant les lacunes de sa servante quant à sa maitrise de la lecture et de l’écriture. Je te laisse donc, préparer tout ce qu’il faut, Naelys. Prend nous au moins deux robes, une simple pour la route et une un peu plus élégante pour quand nous serons devant ses portes…Si tu n’en as pas…Je t’autorise à en prendre une dans ma garde de robe, mais…Ne t’avise pas de prendre la plus travaillée.

Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus, elle se faisait bienveillante, certes, mais elle ne se faisait pas pour autant bonne samaritaine. L’italienne se dirige déjà vers la salle d’eau pour sa toilette quotidienne et invite la servante à presser le pas.

Je te laisse jusqu’au diner pour préparer au moins les bagages et trouver, cochet et voiture. Je te donnerai les écus nécessaires…Puis nous irons faire un tour au marché. Précise au cochet, que nous partons dès ce soir…

Les instructions sont données et la blonde peut réfléchir à d’autres choses qu’à ces tracas liés à l’organisation du voyage. Elle allait le rencontrer, mais toutefois, plongée dans son bain, elle ne peut que penser à cette soumise qui l’accompagnait, Nyam, pour une fois, le prénom vient sans rencontrer d’embuches…Légèrement possessive quant à sa propre marchandise, si bien dressée, Eliane eut une légère hésitation…Si elle n’avait eu de cesse de taquiner Judas avec sa soumise, allait-il en faire de même avec sa propre servante dont la dévotion était sans faille ? Cela restait à voir..Prudence…

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Naelys
« Wake up ! » *

    - « Hannn ! »

    Elle ne grogne pas, encore trop dans les vapes pour être ne serait-ce qu'un peu de mauvaise humeur. Toutefois, elle est surprise. Les cheveux tombant devant les yeux encore petits, endormis, Naelys n'a pas tout à fait compris pourquoi on la réveille. Elle entend la voix d'Eliane qui parle de lettre à retrouver. Un soupir quitte les lèvres de la jeune fille, les humeurs encore changeantes depuis l'évènement, mais faisant son possible pour ne pas aller à l'encontre de ce que veut sa maitresse. Elle lui doit tant après tout. Selon sa perception tout du moins, car si elle savait, sans doute qu'elle agirait autrement.

    Une main s'agite, alors qu'elle se redresse doucement sur le lit dans un bâillement qui en dit long, la main guidée allant retirer ses cheveux qui l’empêchent de voir correctement. Toujours en chemise de nuit, la brune laisse aller un second soupir. Elle n'a toujours pas compris pourquoi Eliane la réveille si brusquement. Et si, maintenant, Naelys se dévoue corps et âme à la blonde, elle reste néanmoins très nonchalante en ce qui concerne le réveil. Elle se frotte un peu les yeux, alors que sa maitresse dépose sur le lit quelques parchemins et lui explique ce qu'il faut chercher.

    Les yeux de Naelys se déposent alors sur les dits parchemins. Eliane se souvient-elle que la lecture n'est pas son fort ? Elle la remue un peu. Naelys grogne vaguement, juste pour signifier qu'elle est réveillée. Rien de réellement agaçant ni même d’arrogant. Une main dans les cheveux, la brune fixe les parchemins. J et U. À quoi ressemblent ces lettres déjà ? La brune réfléchit un instant, avant de commence à chercher. Belle écriture. Rédigée comme un poème. L’information rentre, un peu systématiquement. Elle décortique, elle tente de retrouver ce qu’on lui dit dans les parchemins étalés ici et là.

    Relâchant ses cheveux, Nae prend un parchemin entre ses doigts et le regarde. Les lettres tournent, dansent, forment quelques mots. Ceux qu’elle reconnaît. Souvent plus les marques de politesses qu’autres choses. Est-ce une chance qu’elle ne sache pas beaucoup lire après tout. Comme ça, Eliane est certaine qu’elle ne lui lirait pas ses courriers ou qu’elle ne tenterait pas d’écrire en faisant penser que c’est la blonde. Ça peut être pratique du coup. Un peu. Même si ce n’est pas réellement dans les intentions de la brune, mais par dévotion, parfois, on peut se demander ce que dit la maitresse, non ? Enfin. La question ne se pose pas ici. Naelys est nulle en lecture et écriture, mais commence à être douée en cuisine. C’est peut-être mieux, après tout.

    Alors elle regarde. Lit. Si on peut dire ça ainsi. Ses yeux se froncent face à son incompréhension. Puis, finalement, après un moment Eliane semble trouver ce qu’elle cherche. Elle sourit la brune. Oui. Ça lui revient doucement. Un peu. Tranquillement. Il faut bien. Elle s’accroche aux humeurs de la blonde, pour tenter de formater un sourire. Et là, elle se doute qu’elle est contente d’avoir trouvé ce qu’elle cherche. Alors, elle sourit. Pas longtemps. La moue revient quand elle sent le froid aller lui piquer la peau et passer sous sa chemise de nuit. Bon. Définitivement, faut se lever.

    Elle glisse son corps hors du lit, frissonnant quand ses petons touchent le sol. Elle hoche la tête simplement pour signifier qu’elle écoute bien ce que sa maitresse lui dit. Elle n’est pas très enchantée de devoir tout préparer, mais si cela doit être fait, et que ça fait plaisir à la blonde, Naelys le fera. C’est ainsi que s’installe la dévotion. De plus en plus présente, de plus en plus forte. Elle ne soupire plus. Elle a de la chance malgré ce réveil brutal, elle pourra choisir une belle robe, car elle en a pas de belle, elle. Pas comme Eliane. Sauf qu’elle n’est pas très à l’aise du fait qu’elles aillent voir un homme. Depuis… elle les craint au plus haut point. Quand elle va au marché, seule, c’est un calvaire pour la petite servante. Mais elle ne le dit pas. Elle reste tranquille et est à l’écoute d’Eliane.

    Elle l’aide même pour préparer le bain. C’est peu dire ! Et la brune de s’habiller ensuite. Parce qu’en tenue de nuit, c’est bien, mais bon. Encore troublée par son corps, la brune se dépêche, comme si les vêtements étaient une forme de protection, alors que, comme elle l’a apprit à ses dépend, des jupons ça se relève. Elle frissonne d’effroi à cette pensée, et décide de chasser cette horreur en préparant, d’abord, les effets personnels d’Eliane. Et alors qu’elle prépare, elle se demande où elles vont. Elle a enregistré l’adresse, mais pourquoi ? Et surtout, pourquoi « on », Eliane n’ayant pas tendance à la traîner véritablement partout. Pas pour l’instant du moins. Peut-être est-ce une marque de confiance du fait qu’elle agit bien et, contre toute attente, sans ronchonner, jamais depuis l’événement ? La petite hausse les épaules tandis qu’elle finalise la malle d’Eliane.

    Puis, avant de préparer la sienne, va déposer discrètement de quoi se sécher pour sa maitresse quand elle sortira du bain. La sienne de malle, à Nae, est plus simple à faire. Elle emprunte donc une robe à la blonde, une pas trop « travaillée » comme elle a dit. Puis, jetant un coup d’œil, pour s’assurer que la blonde va bien file trouver cochet et voiture. Au bout d’un certain temps, elle revient, essoufflée d’avoir fait vite, mais aussi en raison de sa panique. Chaque sortie en solitaire restant difficile pour la jeune servante. Eliane, déjà sortie du bain, bien entendu, est là.

    Et la petiote de faire un signe poli, reprenant son souffle.


    - « Tout trouvé. Ce soir, il nous attendra. »

    Le cocher et la voiture. Bien entendu. Elle est fière. Elle a fait vite. Et Naelys d’espérer qu’Eliane remarque bien sa dévotion, et qu’elle est fière, elle aussi, de sa servante. Quoi, elle en demande trop la servante ? Oui, bien. Elle reste jeune. Secouée et les rêves brisées, mais tout de même jeune. Et la blonde, c’est tout ce qu’elle a. Et maintenant, direction le marché ! Elle ne sait pas ce qu’elle compte aller faire là-bas, avec elle, mais elle suit. Faut toutefois pas se méprendre. La brune vénère la blonde. Elle la suit donc de plein gré, et non par soumission. Elle lui a sauvé la vie. N’est ce pas…?

    - « Nous v’nons faire quoi au marché ? »


    Et elle ose une petite question, en insistant sur le nous, car la blonde n’est pas du genre à venir au marché avec elle. Les mains s’agitent plus elles s’approchent du marché et de sa foule. Définitivement, l’extérieur devient un réel problème chez la brune. Ça passera, à force… L’important c’est Eliane.


* Réveille toi.
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Eliane_
Tout est donc prêt. La blonde est habillée d’une robe simple, chevelure brossée et déposée sur son épaule droite, besace en bandoulière et une servante à portée de vue. Le cochet était prévenu, il devrait en ce cas être à l’heure, les malles sont faites, rapide coup d’œil vers l’armoire et vérifier les effets sélectionnés par Naelys. Rien à dire. Finalement, ce viol prémédité fut de loin l’idée la plus brillante qu’elle est eu, elle lui est dévouée et ne flâne plus pendant des heures au marché. Un véritable régal.
Eliane s’avance donc vers elle, lui laissant le temps de reprendre son souffle et l’invite à se retourner. Sa main se glisse dans sa chevelure qu’elle vient brosser à l’aide son propre peigne et elle l’attache à l’aide d’un ruban. La nuque de la brune était dégagée, si fine et si sensuelle, et ses cheveux alors remonté en un chignon des plus élégants. Elle restait certes une vulgaire servante mais au moins, la honte n’allait pas tomber sur sa Maîtresse…

Tu es bien mieux ainsi…Nous allons au marché pour faire quelques provisions pour la route, nous grignoterons ensemble dans la calèche. J’ai pris soin de remplir nos gourdes.

Elle invite donc la servante à la suivre au pas alors qu’elle ferme la porte et descend les escaliers. Eliane en profite pour régler la note de la veille et annonce qu’elle payera la chambre et ce malgré son départ pour pouvoir laisser sur places leurs affaires personnelles. Puis enfin, un bol d’air accompagné de ce qu’elle aime le moins…la foule.
Tous ces gens qui s’agglutinent, qui jouent des coudes, cette proximité qui parfois lui agresse les narines, tous ces coups perdus qui l’irrite aux plus haut point. La masse, les gens, la populace…Elle haïssait le marché pour ça, ce trop-plein-de…qui communique à coup de braillements.
Alors Eliane s’empare du poignet de Naelys pour la tenir fermement et l’inviter à presser le pas. Enfin...en théorie car en pratique, c’est surtout pour la rassurer, la sachant peu à l’aise depuis l’agression avec cette proximité.
Les courses s’enchainent donc, fruits frais, quelques miches et un pot de confiture juste pour satisfaire sa gourmandise et un peu de viande séchés juste pour avoir quelque chose de salé en bouche. Et ça recommence, ça se bouscule, ça crie, ça étouffe tout simplement…
Se sentant prête à suffoquer, Eliane serre plus vivement le poignet de la brune et accélère le pas pour s’échapper hors de cette marée humaine…Reprendre le souffle, respirer simplement, savourer …l’espace !

Elles s’en retournent à l’auberge, au calme, préparent quelques dernières affaires. La blonde laisse à sa servante le soin de se faire propre et elle investit la salle d’eau pour retirer le stress du marché et se parfumer de quelques gouttes d’essence. Le temps passe et déjà on est contrait d’allumer les bougies…Près de la fenêtre Eliane observe la rue, scrutant l’arrivée du cochet et il arrive enfin.

Naelys, on descend…Tu es prête ? Elle la lorgne de bas en haut, l’invitant même à se retourner pour être sûre qu’elle a une belle présentation et acquiesce d’un léger sourire en coin. Elle sera encore plus attirante dans la robe qu’elle lui avait empruntée. Elle avait des formes la brune, à peine plus jeune qu’Eliane mais déjà des hanches plus appétissantes, quant aux monts ils se ressemblaient quelque peu, enfin pour ce qu’elle avait pu voir bien sûr…

Elle invite donc Naelys à sortir, chacun malle en main et cape sur les épaules pour se protéger du froid. Les deux jeunes femmes laissent les bagages au cochet et elles prennent place, prenant soin de garder le panier et les robes de rechange à côté d’elles.
Première fois qu’Eliane voyage en compagnie de sa servante, première fois aussi qu’elle lui apporte suffisamment d’intérêt pour l’intégrer à sa vie privée…D’ailleurs pendant les heures qui passent, entre quelques bouchées pour combler l’estomac, elle réfléchit à son sort et aux limites.
Que pourra-t-elle savoir d’elle ? Son amour pour Dante, son côté invertie, son travail de bourreau dans le Purgatoire ? A voir…Les doigts d’Eliane se perde dans le pot de confiture de pèche, telle une enfant elle déguste, se fait gourmande et les yeux s’illuminent presque devant ce met qu’elle affectionne…Parfois, il en faut peu…Mais la plus douce des tentations restera celle que lui offrira Judas, elle le sait et n’en doute point.

Les deux finissent par somnoler malgré cette voiture qui n’a de cesse de remuer le cœur. Eliane attire la tête de la servante contre son épaule alors qu’elle en profite de son côté pour replier son bras contre l’un des côtés de la calèche pour poser son propre visage. Quelques heures de repos encore…

[Arrivée devant chez Judas]

Et enfin elles étaient arrivée, non loin de la demeure du fameux..."Ju"…

Debout…Changeons-nous vite…Ferme ton rideau..Je ferme celui-là.

Cloitrée dans la calèche, elles s’activent, se changent pour se vêtir d’une robe plus féminine et adéquate pour une première rencontre et les iris sombres d’Eliane se perdent sur le corps de la brune…Toutes les occasions étaient bonne pour la reluquer, pour en savoir plus sur sa peau, son odeur, ses formes…Elles ouvrent les malles, récupèrent quelques effets personnels et la blonde descend.
Elle est la première à finir, peut-être aussi car en ce qui concerne les robes, elle sait aussi bien les mettre que les enlever…Elle paye donc le cochet et l’invite à revenir d’ici deux bonnes heure tout au plus à la même adresse.

Naelys, prends nos malles en descendant…Allez, on y va…J’espère qu’il nous tiendra pas rigueur devant cette arrivée, quelque peu tardive. Lui qui m’avait parlé de chiens, j’ai peur qu’ils ne s’amusent à tâter de nos mollets…

Finalement Eliane attend la sortie de la servante dont la tenue lui arrache un sourire d’admiration, elle était désirable…Enfin, pour son goût à elle et ce malgré le fait qu’elle ne soit qu’une servante…Pas après pas, les deux frêles s’avancent vers la demeure et sans rencontrer de chien, ceci dit en passant…tant mieux.

Légère inspiration, le poing se ferme et arrangeant une dernière fois sa chevelure blonde, elle frappe…

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Naelys
« Si la charité est un lait, la dévotion en est la crème. »
de Saint François de Sales

    Cette main qui glisse dans ses cheveux et la brosse qui vient peigner sa chevelure brune fit frémir un instant la jeune fille. Sa maitresse prenait soin d'elle depuis le viol. D'une certaine façon. Elle était sa salvatrice, celle qui lui permettait de s'accrocher à la vie chaque jours. Si elle allait à l'Église, parfois, pour animer un peu cette foi terne qu'elle avait, maintenant, elle n'y allait plus. Car la seule et Unique personne qui avait été là dans le pire moment de son existence c'était Eliane. Elle qui était venu chercher la jeune servante insolente et qui l'avait ramené à l'auberge. Dieu n'avait pas été là. Eliane oui. Et elle continuait à lui offrir toit, nourriture et quelques libertés en échange du travail rendu, malgré tout le déshonneur qu'elle avait subit.

    - « Merci. »

    Polie en plus, mais seulement avec la blonde. L'insolence, le dégoût des hommes, la crainte et l'angoisse, ça c'était bien présent à l'extérieur. Alors elle n'hésite pas à suivre la blonde au pas quand elle y invite. La proximité de sa maitresse calmant ses tourments. Les gens. Leurs présences, leurs existences. Les hommes, leurs carrures, leurs voix, leur désinvolture. Ça crispe les tripes à en donner le goût de vomir. Les yeux se ferment un instant, puis elle sursaute quand Eliane lui prend le poignet. Surprise. À se demander si elle le fait pour Naelys ou elle-même, ou réellement pour presser le pas. Mais elle ne dit rien. Elle aime ça la brune, car même si le geste est brusque et ferme, ça la rassure. Et ce n’est pas un homme. C’est Eliane.

    Et les achats se font. Elle reste auprès de sa Maitresse. Pas derrière, mais aux côtés, tenant le panier dans lequel s’accumule les victuailles à force. Silencieuse, comme souvent. Elles retournent dans le chaos. Et la main de la blonde qui se resserre plus fortement sur celui de la brune. Un petit cri qui s’échappe, et un mouvement qui tire, comme pour démontrer que ça lui fait mal. Car elle n’est tout de même pas la poupée soumise à tous les caprices de sa Maitresse, ou autre. Même si, dans un sens, elle ferait tout pour elle. Même si c’est incorrect. À la différence, que malgré tout, Naelys a toujours sa liberté.

    Enfin. Elles ont enfin quitté la foule, et Eliane aussi semble bien contente d’y être sortie. Et alors qu’elles entre dans l’auberge, les yeux de Naelys se pose sur quelques hommes présents, picolant déjà. Un frisson la parcoure et elle se rapproche de la blonde, instinctivement. Le calme revient légèrement qu’une fois qu’elle se retrouve seule avec Eliane, dans la chambre. Tellement, qu’elle passa proche de laisser un soupire, tellement l’angoisse tombait d’un coup. Puis, elle se prépara elle-même, se faisant propre, et préparant les dernières affaires, profitant des quelques instants pour, par moment, observer le travail d’artiste de sa Maitresse. Elle aimerait être capable d’autant de chose, Nae, mais ce n’est pas son monde. Elle a été prise au service de cette famille, et ensuite auprès d’Eliane. Propriété exclusive de cette dernière. De quoi être fière, quand on s’assume servante et non esclave. Après tout, elle avait droit à une « certaine vie » comparé à une esclave.

    Et l’art de la dévotion, est d’avoir le choix de refuser, mais de toujours dire oui et de rendre par les gestes tout l’honneur, le culte que l’on droit à cette personne. Dans le cas de Nae, elle vouait une grande admiration à celle qui fut, avant, son bourreau. Contradiction. Mais pas tant que ça, quand la seule lumière que l’on a vu au bout du tunnel était cette personne qui t’offre la main, et de quoi survivre aux lendemains. Et de par ce fait, la brune faisait l’éloge de la blonde. Une crainte restait, mais bien vite oubliée par les petites attentions de la blonde qui arrivait souvent à faire la journée de la brune. Depuis l’événement, la jeune fille se sentait rien. Qu’une coquille vide, mais qui se remplissait doucement, de la vie qui revient, grâce à Eliane. Et quand on doit la vie à quelqu’un, on ne peux que l’aduler. Un peu comme le pieux qui louange le Très-Haut.

    Puis le temps était passé, Naelys tendant d’apprendre les rudiments de la broderie. Elle n’était pas spécialement douée, mais elle essayait au moins. Elle était prête depuis un moment déjà. Ainsi, Nae avait tout simplement hochée la tête, quittant le casse-tête de la broderie pour se faire lorgner par Eliane. Moment plus où moins agréable. Elle avait une beauté naturelle qui n’était pas spécialement fréquent chez le tiers états, et se faire regarder était devenu une habitude, à force, mais depuis cette nuit là, la sensation d’un regard qui se porte sur elle la dégoûtait. Automatiquement. Il lui fallait donc se ramener en tête que c’était sa Maitresse qui le regardait et simplement pour s’assurer qu’elle était présentable, car Nae n’était au courant de rien du côté invertit de la blonde. Même si elle aurait pu avoir des doutes quand elle n’était pas encore au service exclusif d’Eliane.

    C’est donc une fois regarder, qu’elle put sortir, malle en main pour descendre rejoindre le cocher. Normalement, Nae aurait déposé les malles, saluer la blonde et se serait embarré dans la chambre en l’attendant, mais cette fois-ci c’était différent, et elle faisait partie du voyage. Ce qui donnait un peu d’humeur à la jeune fille parfois trop maussade. Cela voulait dire que sa Maitresse lui faisait de plus en plus confiance, et quand on admire une personne, savoir prendre un peu plus de place dans sa vie, c’est un peu une forme de jouissance spirituelle. Ainsi, elle s’installa silencieuse. Toujours et souvent. Une des qualités qui, malgré son fort caractère, maintenant adoucit par la crainte et la dévotion, avait fait prendre le risque à la famille d’Eliane d’embaucher la petite fille qu’elle était, à l’époque.

    Bref. Elles se mirent en route, remuer, bougeant à chaque petite roche que les roues touchent. Rien d’agréable n’en somme, mais tout de même mieux qu’à pied ou à cheval. Et elle la regarde mangée la confiture avec délectation, tandis qu’elle mange… un bout de pain. Elle ose un fruit durant le trajet, mais sans grande appétit. Toujours. La plupart du temps elle se forçait à manger pour ne pas que la blonde lui fasse des remontrances ou la force. Donc, elle grignotait, juste pour dire, juste pour ne pas éveiller les soupçons. Puis, au bout d’un moment, somnolente, elle se retrouva contre l’épaule d’Eliane, laissant faire celle-ci quand elle l’attire doucement. Avec le réveil brutale du matin, et la journée relativement chargée, Naelys se laissait facilement au repos.
    Quelques heures. Quelques heures à être apaisée, si elle ne faisait pas de cauchemars.


    [Arrivées ? Il semblerait bien que oui. Chez le fameux « Ju ». ]

    Un bâillement, alors qu’elle est secouée, ou presque. Les paroles de la blonde se percutant dans la tête de la brune comme une alarme l’obligeant à se lever, même si elle aimerait bien dormir un peu. Encore. Second bâillement, alors qu’elle s’étire et s’active. Alors elle ferme le rideau comme demandé, et se change. Plus maladroite et moins rapide que sa Maitresse, elle ne se rend même pas compte que cette dernière la regarde, alors qu’elle se vêtit de la robe qu’elle a empruntée à Eliane. Puis, finalement descends de la voiture, prend les malles ses yeux se plantant sur la blonde quelques secondes, remarquant le sourire qu’elle a. Elle rougit. Pourquoi ? Elle ne le sait pas elle-même, mais elle rougit. Drôle de sensation quand la plupart des humeurs des derniers jours étaient tous plus ou moins déprimantes.

    Toutefois, le fait qu’elle est parlée de chiens qui puisse leurs mordre les mollets…ça ne met pas en confiance. Mais elle suit. Bien incertaine, se demandant où elle sont et de surcroit pourquoi. Déposant une malle au sol, Naelys glisse sa main vers le poignet d’Eliane. Oui, elle a osée. Peut-être va t-elle être grondée de ce geste, mais elle l’a fait. Pour calmer sa crainte. Et elle écoute le son du poing fermé qui cogne contre la porte, ce son qui traverse l’échine en un frisson. Elle n’aime pas la sensation, elle n’aime pas être là. Si au moins elle savait pourquoi, et pourquoi Eliane l’a t-elle apportée ? Qui était cet homme ? Bien des questions, mais si peu de réponses. Pour l’instant. Alors elle gardait le silence, à l'affut de la réaction d'Eliane à cause de son geste, et d'une potentielle réponse à la porte.

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Judas
La porte s'ouvre sur un minois bien connu, celui de Nyam. Pourtant, la jeune femme est dans l'ombre de Judas, posé là derrière ses blonds cheveux. L'oeil méfiant D'ayoub aussi est à l'affut, sa carrure postée sur un siège de la Grand salle qui s'offre à la vue des visiteuses. On notera que les chiens sont en arrière plan, oreille tendue, figés aux réactions de leur Maistre... Petit Bolchen ne vibre que par le bourdonnement de la faune qui l'habite, et ce jour la faune avait décidé de prendre ses quartier dans la pièce principale du castel, de plein pied. Il suffirait d'un mouvement ou d'un mot pour que l'essaim se réveille et s'affole, pourtant le Von Frayner s'accoude familièrement au chambranle, guettant les passantesau seuil. Senestre roide chasse par l'épaule l'esclave-tentation à la vue d'Eliane qui est accueillie d'un sourire aussi méfiant que vaguement surpris.

Qui voilà...

Pour avoir vu la réaction de la femme à l'approche de son esclave Judas prend ses précautions, chassant d'un regard qui en dit long la Frêle à ses occupations, où elle le voudra sauf dans les pattes du trio nouveau né. Les prunelles grisent viennent heurter une vision quasi familière, silhouette recluse dans l'ombre d'une autre... Comme un air de déjà-vu. Un sourcil aguicheur ne s'empêche de poindre, tandis que la lippe s'étire en un sourire aussi mince qu'un coup de surin.

On se met à la mode de chez nous?

Rire lourd de sous entendus, Judas ne s'encombre pas de manières, moins excité par l'objet de cette visite attendue depuis un temps que les moins de vingts ans... Bref, moins excité par l'objet de cette visite que par la jeune nouvelle dans le giron de l'Eliane. Aussi serpente-t-il dans les jupons des femmes, se coulant près de cette insolente jouvence, effleurant jusque ses cheveux de ses doigts fins. Le satrape a l'iris qui brille d'une lueur lubrique et provocante, et lorsque d'un geste il passe sa main dans les cheveux doux et fins de la jeunesse il ne résiste pas à l'envie de s'amuser des réactions de celle qui à l'évidence tenait sa laisse...

Mais quelle merveille... Elle respire le tendron, C'en est presque insolent... Merci pour le présent, Piccolini, il ne fallait pas... Mais maintenant que j'ai défait la ganse je ne peux plus refuser une telle beauté. Je saurais désormais que vous connaissez mes faiblesses. Moi qui pensais que vous viendriez en fraternelle, je ne regrette pas de ne pas trouver Dante à votre bras.

Un prêté pour un rendu Eliane, non? Toi qui a été d'une folle audace lors de notre rencontre, laisse moi te rendre la pareille. Et la main se fait délicate pour se loger dans celle de Naelys...

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Naelys
« La peur... Une arme primitive mais efficace. »
de Pauline Michel

    Si elle se trouve dans l'ombre d'Eliane, c'est qu'elle se cache. Se cache de l'homme. De sa crainte, de sa présence et son existence. Pourtant, il est bien là. Il reste là. Cela doit être sa demeure après tout, il n'y a pas de raison pour qu'il disparaisse de la vue effrayée de la servante. Et non esclave. On précise. Elle toise, un peu insolente, pour se donner une contenance alors qu'elle a les jambes qui ramollissent déjà, et le corps tremblant presque de la peur qui s'agite chez la jeune fille. Il y a des gens, à l'intérieur. Elle pourrait tenter de bien voir, de réfléchir à la situation, mais non. Ses yeux sont fixés sur l'homme. Sinistre vision pour une jeune femme qui ressent encore en son âme les soubresauts de son viol. La brune va contre la blonde, cherchant protection contre elle. Ce geste, elle le sait, fait souvent lever aux ciel les yeux de sa Maitresse, mais elle n'a encore rien dit à ce propos. Alors elle profite, et cherche le seul moyen qu'elle trouve de se rassurer.

    Elle déglutit, se colle. S'effraie.

    Elle n'aime pas le rire qui va à ses oreilles. Elle a envie de se détacher de cet instant, de quitter le lieu en courant. Pourtant elle ne bouge pas. Eliane est sa maitresse, et sa dévotion envers elle lui empêche de fuir. Peut-être le devrait-elle pourtant. Les doigts de Naelys se referment plus fort sur le poignet de la blonde, mais ça ne dure pas. Il serpente, se coule près d'elle. Trop près. Elle tremble, il effleure ses cheveux. Alors elle ferme les yeux Nae. Pour s'oublier, pour ne rien ressentir, pour ne pas sentir cet effleurement. Et ses doigts sont obligés de relâcher le poignet d'Eliane. Et il passe une main dans les cheveux brun de la jeune fille. Comme si elle était à lui. Comme si elle n'était qu'un morceau de chair. Une envie de vomir lui vrille les tripes à la servante et les yeux s'ouvrent aux paroles. Elle n'a pas tout compris, certains mots ne faisant pas partie de son vocabulaire, mais l'essentiel est là.

    Un présent ? Ô Eliane, non ! Son regard s'assombrit, et se pose sur la blonde, alors que son corps démange de claquer l'homme qui a immiscé sa main dans la sienne. Non. Pas une seconde fois. Alors elle gigote et ose se faire farouche en retirant sa main. Jamais plus. Elle est prête à courir, à se faire casser tout les os du corps s'il le faut. Elle n'est esclave de personne, et ne le sera jamais. Naelys est servante, dévouée à une seule et unique personne : Eliane Piccolini. Puis la question se ramène, telle une évidence. Est-ce le dépucelage forcé qu'elle a subit, cette honte dans son âme, sur son corps, qui amène la blonde à vouloir la laisser ainsi, telle une poupée de chiffon soumise et sans existence ?


    - « Eliane... ? »

    Soit mon unique religion, mais pitié, ne me laisse pas à cet homme. Ne le laisse pas me toucher !

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Eliane_
"Tu as cru que c’était Noël ou quoi ?"



Elle attend patiemment qu’on lui ouvre, ses iris sombres fixés sur la poignée, son esprit déjà soulagé d’être devant la porte de celui qui saura lui apporter sa dose d’ivresse. A ses côtés, Naelys tout aussi perdue que craintive. Eliane n’avait pas pris le soin de lui expliquer la raison même de ce départ, de cette visite, une omission volontaire qui devait plonger sa servante dans un trouble certain. Et la porte enfin s’ouvre sur la personne de Judas. Les traits sont les mêmes, brun, charmant et cette lueur qui déjà envahit ses pupilles. Il ne l’observe pas elle, son regard se fait plus insistant sur sa propre servante. Ce qu’elle craignait était arrivé…Elle qui ne voulait pas laisser Naelys seule avait pris le risque de la confronter à un passionné.

La remarque fuse. Sa mode ? Assurément qu’il avait un penchant certain pour cette dévotion sans borne, cette servitude, ces offrandes et qu’elle avait su la partager quelques fois au Lys…Mais toutefois, Naelys n’était pas une esclave et ce, même si la limite était mince…

Il se rapproche d’elle, se faufilant tel un félin sur une délicate proie. Ses griffes se perdent dans la chevelure brune de sa protégée et Eliane ne dit mot. Il est tels ces perfides félins qui se délectent de leur proie avant de les dévorer…Un jeu cruel, un jeu malsain qui sait toutefois la faire sourire pendant un court moment. Naelys se colle à elle, enserrant son poignet avec une telle force qu’elle eut presque envie de lui en coller une. Sa peur était une chose, mais il y avait toutefois des limites. Elle relâche finalement la pression et voyant Judas glisser sa main dans celle de sa servante. C’était là le geste de trop, celui-là même qui fera comprendre à Judas qu’elle n’est pas soumise…du moins, pas totalement. Naelys gigote et parvint finalement à retirer sèchement sa main de celle de leur hôte.

Judas, mon cher…Ce n’est pas un présent. Cette jeune femme est ma servante. Sa dévotion est de celle qui vous plait certes, mais elle est encore bien libre de l’ouvrir et de vous répondre.

Naelys marquait involontairement des points dans l’esprit de sa Maîtresse, la savoir capable de résister, de retirer juste cette main…Un geste fort pour Naelys…Un geste qui fut remarqué et apprécié à sa juste valeur. La voix de la servante se fait alors quasiment suppliante, perdue, un contraste qui soudainement l’irrite. Elle l’observe simplement, plongeant ses prunelles sombres dans celles de sa Dévouée…Ne t’inquiète pas ? Elle voulut le lui souffler dans le creux de l’oreille mais, elle mit sous silence ses bonnes paroles réconfortantes.

Je suis venue vous voir pour vous demander quelques herbes...De la qualité, bien évidement…Nous nous arrangerons pour le paiement, j’ai amené avec moi quelques bourses bien pleines.

Et espérons que cela suffise…Au mieux, elle laissera Naelys s'assoir sur les genoux de Judas pour la transaction, si les écus ne suffisent pas.

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Judas
Il abandonne son sourire carnassier lorsque la petite subordonnée retire sèchement sa main, cherchant à trouver dans ses yeux une once de détermination. Surfaite. Dis, jeune fille... Tu y crois vraiment à ta hardiesse? Il est certain que Judas la méprise, il en aura brisé des plus farouches. Revenant enfin à l'Eliane, il tempéra de sa voix rauque:

Evidemment. Une visite innocente et courtoise ne vous ressemble pas.

Petit geste vague et dédaigneux, Judas pivote, non sans avoir remarqué les efforts de la Piccolini pour faire bonne impression. Jupons et sourire de convenance, classique. L'invitée n'était plus attendue depuis un bon moment, c'est que le Maistre des lieux n'est pas du genre à attendre qu'une femelle daigne bien l'honorer de sa présence, voilà des semaines qu'il lui avait proposé de venir céans. Mieux, elle se pointe tout sourire pour satisfaire son besoin comme un Chardon. Certaines ne sont pas du genre à se manifester pour la courtoisie de l'hôte mais plus pour ce qu'il a dans ses placards... En l'occurrence ici, des herbes et des cadavres. Léger haussement d'épaule de dos, le timbre est légèrement amer.


Tant pis, une fois de plus je constate que la femme est une créature des plus intéressée.

L'hopital qui se fout de la charité, tu connais? Puisqu'Eliane veut se payer le meilleur, il va de soit qu'elle lui donnera le meilleur d'elle même: son argent. Etrangement, la femme n'attire pas le Satrape. Trop déterminée, trop... Trop Eliane. Sans la connaitre il pouvait jauger l'immensité de ses secrets, quelque chose lui disait que ce n'était pas du tout propre. Son instinct de mâle, de coureur de jupe ou allez savoir... Son flair de Judas. Il entama quelques pas dans la grand salle, signifiant que les deux jeunes donzelles pouvaient entrer sans risquer de se faire sauter à la gorge. Levant le bras d'un geste théatralement circulaire sur le plafond de l'endroit il grinça:

Bienvenue à Petit Bolchen. Haut les bourses...

Ne s'encombrant pas de manières il prit donc la direction de la pièce aux fioles, non sans avoir jeté un regard étrange à Ayoub qui leur emboita le pas.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Naelys
    Elle y croit, oui à sa hardiesse. Étrangement. Même si sa voix avait contrasté avec son envie de se défendre. Eliane laissait trop de liberté, parfois, à la brune qui par protection se faufilait constamment derrière sa Maitresse pour s’extirper des situations qu'elle craignait. Ainsi, elle répondait, mais bien derrière le sillage de la blonde. Toutefois, les prunelles sombres qu'elle rencontra installèrent une interrogation certaine dans la tête de Naelys, mais cela s'en alla bien vite, quand les paroles résonnèrent à ses oreilles. Ainsi, la servante ne serait pas un moyen de paiement, par rapport à ce qu'elle entendait, actuellement. Un soupire de soulagement quitta les lèvres de la Dévouée, car malgré toute dévotion, elle ne savait jamais à quoi s'attendre avec sa Maitresse.

    Mais que voulait cet homme au juste ? Son corps, il avait déjà été prit. Sa dévotion ? Qu'il aille au Diable ! Sa soumission ? Elle pourrait bien lui apprendre son incorrigible caractère, que seul Eliane avait su taire en la faisant Dévouée. Et elle n'avait jamais eu peur des coups la jeune fille. La blonde ne s'étant jamais gênée, avant, pour lui faire subir ses colères quand Naelys faisait sa nonchalante et son insolente. Alors qu'espérait-il de la jeune servante frêle ? L'adolescente préféra ne pas trop se poser la question, s'installant bien derrière sa Maitresse quand l'homme entame de faire quelques pas.

    Prenant les malles, elle se fait insolente. Oui, Naelys ose pousser quelque peu sa Maitresse pour qu'elle suive le brun. Elle, bien caler derrière observe et suit. Elle pousse, mais se veut tout de même polie, donc d'une voix brisée par la crainte, mais qui essai doucement de reprendre contenance :


    - « Passez devant, Maitresse...»

    Petit sourire ? Effectivement. Juste à point, mais Eliane ne peut le voir que si elle se tourne pour jeter un regard sombre à sa Dévouée. L'audace la perdra un jour, comme son insolence l'a perdu une fois. Courageuse ? Que Nenni. Enfin, dans un sens, mais ses paroles et son geste veulent dire tout autre chose. Effectivement, cela sonne plutôt comme un « Passez devant, que je sois le plus loin possible de cet homme. » La crainte, une fois installée, reste bien confortablement, et ça ne sera pas à Petit Bolchen que Naelys se sentira le plus en confiance. La dévotion ne rend pas sot, alors elle utilise ce qu'elle peut pour se protéger : La blonde. Aussi insolent que cela soit. Et puis, quand on est servante d'Eliane, on apprend bien à se cacher et se faire bien discrète quand il le faut. Et c'est bien ce qu'elle compte faire, tant et aussi longtemps que l'homme ne se rapproche plus d'elle comme si elle était une proie.

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Eliane_
Une visite innocente ne lui ressemblait donc pas ? Diantre ! Elle n’était bien évidement pas du genre à aimer bavasser autour d’un thé ou d’un vin chaud, aussi délicieux soit-il et ce qu’importe l’hôte. Si elle prend assurément la peine de voyager ainsi, c’est qu’elle y trouve finalement son compte. Eliane avait déjà bien des qualités qui lui collaient à la peau…On la disait effrayante, perverse, perfide, cruelle, alors pourquoi pas intéressée également, au diable l’avarice, rajoutons à ce triste constat un qualificatif de plus.
Son sourire en coin doucement se dessine alors qu’il finit par disparaître devant l’audace de sa servante. "Passez devant, Maîtresse…"…Léger haussement de sourcil, les dents se serrent sous la remarque de cette dernière. Avaient-ils tous décidé en ce funeste soir, que le Très Haut était né…une fois de plus ? Elle l’observe porter les malles et inspire profondément avant de flatter l’arrière du crâne de la servante, d’une frappe volage et pleine de dédain. Non mais, c’est elle qui vient ici pour rêver non l’inverse.

Alors elle s’avance donc, devançant les pas de la brune, suivant les pas du brun. Geste théâtral et humble pour présenter la demeure. Elle acquiesce, laisse à loisir ses yeux se perdent sur les murs de la demeure, non sans cacher le peu d’intérêt qu’elle peut lui porter pour le moment. Un jour, certainement, elle viendra ici pour d’autres plaisirs…Sur le parchemin il lui parlait de soirées étranges, soit…Elle était plus que curieuse et au vu de ses goûts, elle saurait assurément trouver soirées à sa convenance.

Ils prirent donc la direction d’une salle, petite certes mais remplie de fioles si variées qu’elle crut le coup d’un instant que Judas pratiquait la Sorcellerie à ses heures perdues. Mais outre cela, c’est surtout la présence de cet homme qui les suit qui l’intrigue et qui commence à attiser sa méfiance. Si Naelys avait une peur monstre des hommes depuis son viol, Eliane ne leur trouvait pas plus de charme et de douceur…Son unique était l’exception…

Eliane ne s’embarrasse d’aucune politesse qui pourrait paraître bien hypocrites en la connaissant bien, elle fut comme à son habitude directe et simple…Son regard se pose sur son hôte, le jauge.

"A quoi joues-tu mon brave Judas ?..."

Dites-moi Judas, ces herbes sont-elles à la hauteur de votre réputation ?

Une pique ? Non. Une flatterie futile ? Non. Juste un moyen comme un autre de se rassurer sur la qualité de son hôte et de ses marchandises…Puis vint la deuxième question, tout aussi franche, celle-là même qu’elle vient doucement lui glisser afin de ne pas effrayer sa propre servante.

Qu’avez-vous en tête, mon cher Judas… ?

"Oui, avoue ce que ton esprit sombre mijote, avoue que je ne suis pas la seule élève du Malin ici lieu…"

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Judas
Le cerbère les suivit sans mot dire, parler n'avait jamais été son fort, Ayoub ne savait qu'agir. Judas se posta devant ses marchandises, sélectionnant des pots aux herbes séchées plus ou moins douteuses. L'oeil non averti aurait dit qu'il piochait au hasard, il n'en était rien. Il en pris donc un dans lequel il ajouta de ses doigts fin des doses plutot obscures, comme la grosse Fanchon lorsqu'elle se penche sur ses casserons. Dos à elles, il écouta la blonde d'une oreille distraite et répondit sans lever le nez de son entreprise.

Je ne connais la teneur de ma réputation, Eliane. Par contre je gage que vous aurez satisfaction quant à ce mélange-ci. Il ressemble à celui que vous m'aviez laissé sentir la fois dernière. En plus frais, et moins éventé.

Il eut un rire bref à sa double question, après tout elle était plutôt justifiée. Le VF pivota en lui tendant le pot avec un étrange sourire vissé à sa lippe mince. Il planta ses yeux gris dans les siens, et répondit le plus sérieusement du monde:

Je me paye en nature, voyons.


Sourcil aguicheur et peu rassurant, l'homme n'avait toujours pas digéré l'insistance d'Eliane face à son désir de lui acheter Nyam. Et l'heure était venue de se venger... Trois fois rien, juste de quoi se satisfaire et jubiler un peu: voir l'Eliane pâlir. Ne serait-ce que fugacement. Un chien haut sur patte au cou démesuré et au ventre côtelé vient glisser le plat de son crane dans sa dextre, fixant le trio qui leur faisait face. Judas fit un signe au sbire.


Ayoub, amène donc la jeune servante dans ma chambre.

Que ferait-elle, maintenant qu'elle était entrée? Toute fuite était inutile, elle se ferai rattraper au premier détour de couloir sur simple ordre du maitre des lieux.

Rassure-toi, Piccolini, je ne lui manderai qu'un massage des pieds.

    Pour commencer.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Naelys
« La liberté, c'est de pouvoir choisir celui dont on sera l'esclave. »
de Jeanne Moreau

    Et ce n'est pas toi mon Maitre Judas.

    La liberté de Naelys est là. Dans son choix d'être dévouée à une seule et unique personne : Eliane. Alors ses yeux se font sombres alors qu'ils fixent un instant Judas qui parle alors d'être payer en nature. Elle n'aime pas Nae. Elle déteste même. Toujours près d'Eliane elle craint le pire la servante, car même si elle n'est pas lumière, elle n'est pas totalement cruche. Alors elle se fait attentive, tressaillant en voyant le sourcil. Puis vint le geste envers de l'homme qui les suivait. Son cœur s'affole, et un pied recule, incertaine. Elle entend la sentence qui tombe. Aussi mortel que le soir de sa défloraison forcée, sans la douleur physique. Elle chancelle, et elle recule instinctivement, alors qu'elle devrait peut-être rester près d'Eliane, mais le cerveau est en mode survie. C'est l'alarme que Judas à fait retentir chez Naelys.


    - « Quuu...QUOI ! »

    Elle a hurler. Malgré elle. Et ses yeux se dépose sur le sbire, et elle recule encore. Geste lent, mais nerveux. Pourquoi Eliane l'a telle apporter ici. Elle commençait doucement à reprendre goût à ses activités quotidienne, à idéaliser la relation entre elle et sa maitresse. Elle avait reçu une claque derrière la tête quand elle avait osé être insolente en rentrant dans la demeure, mais cela faisait un moment qu'elle n'avait rien reçu d'autres. Elle était une servante, et non une esclave. Nuance fort importante pour la jeune fille. Elle secoue alors brutalement la tête.

    - « Non, non, NON ! Vous...vous ! Approchez pas !


    Encore, elle s'éloigne, prête à dévaler, car la survie à de cette inconscience qui fait qu'on fait des stupidités. Comme se séparer lorsqu'un fou nous court après pour vous tuer, alors que vous avez l'avantage du nombre si vous rester solidaires et ensembles.* Elle ne jette même pas un œil à sa Maitresse. Elle observe le sbire, prête à courir à la moindre avancé de ce dernier. Elle se débattra c'est clair. Comme le soir de son viol. Ça lui fera mal s'il l'attrape, car elle n'a pas la carrure de résister, mais elle ne sera pas docile. Non, certainement pas. Elle a aussi du caractère l'adolescente, c'est tout ce qu'il lui reste pour survivre après tout. Ce caractère et Eliane.

    - « Je refuse ! Eliane... Vous...vous allez pas le laisser faire han ?!

    La peur crée le doute et des scénarios. Ne lui en veux pas Eliane de se manque de confiance flagrant maintenant. C'est la crainte qui prédomine. Elle pense homme. Elle pense chambre. Elle pense acte horrible. Automatiquement. Même si, à l'air peur rassurant de Judas c'est sans doute son genre de prendre sans demander. Ou peut-être pas. Elle ne sait pas, mais c'est ce qu'elle pense. Son corps est déjà sale. Elle ne veux pas qu'on la souille encore. Tue-moi à la place ! N'importe..., mais pas ça ! Parce que pour elle, c'est ce qui va se passer, inévitablement. Surtout que « payer en nature » comporte nécessaire tels actes perfides. Non ?

    - « Je...vous suis toute dévouée Eliane... ,mais ça je refuse. Pardonnez-le moi...»


    Car elle se barre la petite ! Du moins, elle tente. Et sans attendre la réponse d'Eliane.

    Frappez-moi, insultez-moi, faites tout ce qui vous plaira si vous voulez, mais je ne serais pas la lubie passagère d'un pervers. Et même si je vous fais honte à fuir.

*Oui, j'ai osée critiquer les films d'horreur. Désolé.
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Eliane_
Il est audacieux, il est pervers, il est…Judas.

Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’il offre un rire bref. Ses iris noirs se portent sur les pots. L’odeur qui s’en dégage titille déjà son odorat, presque habituée à desceller certaines odeurs, qui pour elle, sont délicates et envoutantes.

Mais voilà qu’il ose le bougre et la blonde affiche un léger sourire. Payer en nature ? C’est qu’il était mal barré avec une invertie et une traumatisée du sexe masculin. Eliane n’éprouvait que du désir pour son frère, pourquoi ? Les sentiments, assurément. Il était l’Unique. Quant à Naelys, elle fuyait les hommes depuis son viol. Un regard, les yeux se plissent, elle le jauge. Il se fait sérieux et la blonde redevient froide. Là une situation la fait sourire mais de par sa relation étroite avec Naelys, elle lui impose la réserve. Un chien s’avance, regagnant la main de son Maître et le sbire reçoit son ordre.

Et sous cet ordre, la servante est possédée par l’instinct de survie. La scène la laisse de marbre même si elle sait lui hérisser le poil de dégoût. Les yeux se lèvent au ciel, comme pour soulager la peine que sa brune lui impose. Moment de silence qui est le plus à craindre. Doucement elle finit par s’animer.

Judas…Mon cher Judas…Vous l’aurez dans votre chambre, j’y veillerai et je veillerai sur vous deux.

Les paroles sont soufflées dans le creux de son oreille. Une promesse perfide ? Elle n’en était pas à sa première. Tout était question de mots, de dosage…de manipulation. Eliane voulait se droguer et pour cela qu’importe ce qu’il en cuira pour sa servante. Elle lui avait volé la chose la plus importante de sa vie, alors un homme de plus ne devrait plus la soucier.

La blonde s’avance donc, démarche assurée, port de tête droit et visage fermé. Sa main vient saisir le visage de la servante. Elle écrase presque sa mâchoire entre ses doigts fins, la colère est en elle, mêlée à cette possible honte qu’elle pourrait éprouver au vue de cette scène grotesque. Ses lèvres se posent contre son oreille, relevant de sa main libre quelques mèches.

Ecoutes-moi, Naelys…Vois-tu la situation dans laquelle tu me mets ? Vois-tu la honte que tu imposes à ta Maîtresse ? Il n’y a rien à pardonner car tu vas aller dans cette chambre et soulager la peine que tu infliges à celle qui te sauva. Le venin coule, mensonge, immondes paroles…Le mâle t’a tout prit, alors qu’importe…Désires-tu que ta Maîtresse souffre de ses insomnies ?...Et le coup tombe, celui qui rassure, celui qui la fait être encore si tendre et bienveillante aux yeux de Naelys…Je serai là, ne t’en fais pas. Je veillerai.

Elle s’empare de sa main, relâche son menton et s’avance avec vers Judas. Là, elle conserve sa main dans la sienne. Histoire de la rassurer un petit moment. Le sbire peut aller se coucher, elle veillera seule sur Naelys
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Judas
Tu refuses...

Sourcil réhaussé de l'audace. Un rire moqueur et imperceptible nait dans la gorge du satrape, immédiatement coupé net pour laisser place à un rictus dédaigneux, lèvre retroussée. Ces cris insupportables... Il se retourne, fort d'avoir vu la main d'Eliane se refermer sur le bras de la petite effrontée.


Faites-la taire.


Un signe à Ayoub, menant senestre à se déloger du cou de l'animal. Il gardera ses distances, sans pour autant se défaire de leur ombre. Le maitre des lieux leur ouvre le chemin, traversant les dédales du château comme diable en sa demeure. La cape lourde récolte la poussière dans son sillage, Judas est fermé. Eliane veut regarder... Soit! Cette femme a tous les vices, ce qui finalement confirme ses suspicions. Qu'elle épie! Judas ne laisserai pour rien au monde passer la belle occasion pour un si petit détail. Leur pas résonne contre les murs de pierre, leur silhouettes se découpent sous les lustres aux cent chandelles. Les stalactites de cire menacent de perler sur leurs épaules, pourtant jamais goutte brulante n'aura l'audace de s'y écraser.

Triviale invitation, la chambre de Judas s'offre au quatuor, l'équation veut que le sbire reste à la porte. Un foyer paisible ronronne dans le fond de la pièce, l'Eliane ne manquera pas d'y allumer son addiction si le spectacle s'avère moins intéressant que ses précieuses herbes. Le VF n'a jamais vraiment compris quel était le plaisir de mâcher ou de fumer des herbes du Malin, mais au fond la chose lui était égale, elle faisait son beurre. Il désigna à la blonde le bord de son lit.


Prenez-place, mettez-vous à votre aise.


Puis il se retourna vers la jeune fille, qu'il dépassait d'une bonne tête. Il l'attira près de lui et posa le fond de sa houppelande sur la souplesse relative de sa paillasse.


Sois une bonne servante et ôte mes bottes.

Aucune de ses filles n'aurait osé refuser l'une de ses volonté à l'heure actuelle. Il suffisait de se souvenir de ce qu'il était advenu de la première et dernière qui l'avait fait...
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Naelys
    Elle a mal. Eliane lui fait mal, mais elle ne lui offre aucun cri. Seulement des yeux apeurées qui change à force des mots. Elle a peur. Elle en tremble, mais elle a décochée la fléché qui ne fallait pas. Elle se soumettra. Comme elle déteste le faire. Elle le fera, comme une marionnette. Parce que la blonde lui a sauvé la vie, car Naelys ne sait pas que c'est un mensonge. Alors, oui, elle constate de la honte qu'elle fait à sa Maitresse. Non, elle ne veux pas qu'Eliane souffre de ses insomnies. Qui s'occupera de calmer ses cauchemars si la blonde n'est pas d'humeur ? Qui payera à la moindre erreur si sa Maitresse n'a pas ses herbes ? Ça sera elle. Comme cette main qui lui serre la mâchoire un peu trop fort. Elle sera là. Présente. Pour regarder ou pour protéger sa servante ? Peu importe. Elle y croit encore à la bienveillance d'Eliane. Sottement.

    Alors soit Eliane. Je ferais ce que tu veux. Je serais ce que tu déteste le plus. J'oserais me soumettre comme ce que tu demande de moi. Oui. Je le vois ainsi. Sans doute vais-je t'en vouloir, selon ce qui va se passer dans cette chambre. Ton égoïste brime ma dévotion envers toi, mais je ferais. Et cette main que tu gardes ne me rassure pas. Comme le soir de on viol, j'ai envie de te crier que je te déteste. D'avouer ce que je sais de toi, d'oser transgresser les règles de ma dévotion envers ta personne. Mais je suis faible depuis cette nuit-là. Et tu le sais. Tu en abuses. Tu m'as sauvé. Alors je ferais pareil aujourd'hui. Et je serais soumise. Et je te tutoies dans mes pensée, car tu mérite pas mieux maintenant. Maitresse.

    Elle a les yeux qui se baissent alors que l'angoisse se mêle à la colère. Elle est frêle, et son tempérament est souvent éclipser par sa dévotion et son statue de servante, mais qu'elle se rappelle un peu, Eliane, comment elle était Nae avant cette nuit là. Qu'elle se rappelle qu'elle n'est pas nécessairement de ces petites filles dociles et calmes. Sa soumission sera une flèche qu'elle lance à sa Maitresse. Peu importe si elle la reçois ou pas, si elle comprends le manège de la servante, ou pas. Elle retire sa main. Même si elle craint. Et elle suit, sans tenter de s'enfuir cette fois, malgré qu'elle en est toujours envie. Ils rentrent dans la chambre, tout le corps de Naelys tremble. L'envie de vomir lui vrille les tripes, et elle ne dépose aucun regard vers sa Maitresse. Judas l'attire vers elle. Elle se crispe, mais ne dis rien. Les mots résonnent à son oreilles comme une claque en plein visage.


    - « Soit. »


    Et de se mettre au travail de façon monotone, même si ses mains se font maladroites. Une bonne servante. Comme si cela se résumait à obéir aux ordres. Effectivement. Un peu, mais une servante à une vie aussi. Une servante n'est pas esclave. N'est-ce pas ? Peu importe. Alors elle délasse les lacets, et doucement retire les bottes, une à une. Elle ne regarde ni Judas, ni Eliane. Elle fait. Même si elle aurait bien envie d'être maladroite et lui faire mal. Ça viendra peut-être. Plus tard...

    La vengeance existe même chez les petites servante.

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