[RP] C'est toi ?

Le chat est devenu grand. Enfin, pas si grand, disons qu'il est assez grand pour se caler sur l'épaule de l'enfant.
Ce qu'elle fait dans Paris ? Elle a supplié Jeanne de l'emmener avec elle. La gouvernante de la Bicoque aux Orphelins devait aller acheter quelques robes.

Surtout Lili, tu ne t'éloignes pas. Et tu reviens me trouver ici, d'accord ? Je t'attendrai, ne t'en fais pas. Sois prudente !

L'enfant avait opiné.
Mais la lâcher en plein Paris où ça grouille de monde, c'était comme lâcher un fauce dans une arène grouillante de gens et lui dire "Nan, t'as pas le droit de les toucher.".
Surtout avec Pandou, qui, comme elle, voulait voir le monde.
La Minusculissime, à son habitude, courait donc.
Enfin... Trottinait serait plus juste, car elle voulait quand même prendre le temps d'admirer le paysage.
Aujourd'hui c'est jour de marché... Un vrai régal pour les yeux ! Et quel tintamarre qui résonnait comme une jolie mélodie à ses oreilles !
Sûr que ça n'avait rien à voir avec Blois.
Et les couleurs...
Les couleurs !
Ah ça... !
Son regard s'affolait. La blondinette ne savait plus où donner de la tête.
Les couleurs... Les couleurs !
Là, du bleu... Mouais. Du vert..., ça, ça allait.
Oh ! Et là, du rouge ! Sa couleur favorite !
Ses yeux sont soudain déviés.
Là... Là !
La jeune femme, là, de dos !
C'est...

MAMAN !

Elle s'éloigne, l'enfant attrape son chat, joue des coudes dans la foule.

MAMAN ? MAMAN, ÊTRE LILI !

Peine perdue, la Grande ne l'entend pas, et s'éloigne.
Ma Minusculissime enfin se fraye un chemin, et finit par l'atteindre. Elle trébuche et se rattrape à sa jupe. Elle pleure de bonheur. Elle l'avait bien dit, que sa Maman était encore en vie !
Tout sourire, elle redemande :

Maman ?
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tchac tchac tchac......

Le bruit du fouet sur le flanc du cheval se fait plus fort a mesure que la charrette se rapproche .

Un gros homme rougeaud passablement aviné , la bouscule afin de se garder des roues du véhicule qui les croise à vive allure , malgré la lourde cargaison dont il est chargé , et dont le contenu semble en équilibre si précaire , qu'on s'attend à ce qu'il verse sur les pavés d'un moment a l'autre.

Tiraillement sur sa jupe , elle s'appréte à retourner pour remettre en place l'importun et l'envoyer cuver au loin .

Main au pommeau

Il suffit maraud, bas les pattes.

Maman

Hein?

Pincement des lèvres , pincement au coeur .

Une gamine se trémousse devant elle d'un pied sur l'autre , battant des cils comme le papillon qui s'approche de la flamme d'une bougie.

Qu'est ce que tu fais là toute seule petite , tu t'es perdue?

Il suffit maraud, bas les pattes.

L'enfant regarde la jeune femme. Raté. Ce n'est pas sa Maman. Mais ce n'est pas non plus celle qu'elle avait vu dans la foule, et qu'elle appelait désespérément. Définitivement, ce n'était pas sa mère.

Qu'est ce que tu fais là toute seule petite , tu t'es perdue?

Lili dévoile ses dents. Et fait non de la tête.

Pas toute seule -elle montre son chat-, être avec Pandou !

Comment ça c'est pas valable ? Mais le chat demeure une entité vivante, par conséquent elle n'est pas seule !

Jeanne a dit je pouvoir me promener. J'obéis !

Bon d'accord, c'est pas tout à fait ça.
Elle se relève en rougissant.

Pardon pour ta robe... Pas faire exprès...

Tout en disant cela, elle cherche sa Maman dans la foule. Evidemment, cette dernière en a profité pour filer !

Cru que tu être Maman. Pardon.

Tiens d'ailleurs, comment on dit "pardon" en italien ? Il faudra qu'elle demande à Ezios la prochaine fois qu'elle le verra...
En attendant, gênée, la Minusculissime se dandine d'un pied sur l'autre, ne sachant quoi dire ou faire de plus.
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Elle tourne la tête pour s'assurer que l'ivrogne a bien passé son chemin puis son regard se porte à nouveau sur l'enfant.

Au loin un bruit de crécelle et de clochettes se font entendre

La gamine , elle, se tortille dans tous les sens , , se rattrape en brandissant son chat et finalement exhibe fièrement ses deux incisives en s'excusant.

Et bien , tu en as un vaillant compagnon ... Pandou, c'est chat?

Souriante, elle essaie une grimace tout en approchant sa main de la bestiole.

Ni une ni deux le Pandou en question sort les griffes....

Et qui porte bien son nom , dis donc .... tu n'as pas peur qu'il se perde ou qu'il se sauve ? ce n'est qu'un chat après tout et ce n'est pas lui qui t'aidera à retrouver Jeanne, si jamais tu t'éloigne trop dans ces ruelles .

Avisant un marchand de pommes d'amour qui s'approche , une guirlande de fruit enrobés se balancant au gré d'une perche entourée de clochettes tintant au gré des mouvements lents de balanciers suivant la lourde démarche du challand.

Tu veux une pomme en l'attendant?

elle n'y peut rien , Zorgl, avec les gosses , elle sait rien faire que de tenter de les corrompre d'emblée, pour avoir la paix, sans doute.....
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Zorgl d' Adventac

Dame de Meauzac

Et bien , tu en as un vaillant compagnon ... Pandou, c'est chat?

L’enfant sourit à son tour.
Sourire qui se rétracte en voyant son chaton rouge tenter de griffer la Grande. La Minusculissime regarde sévèrement l’animal.

Pandou ! Pas bien ! Honte à toi !

Elle le secoue gentiment, histoire de montrer que c’est elle la cheffe.
Puis, inquiète, la fillette regarde la femme.

Pas mal ?
Non. Pas perdre Pandou. Ni Jeanne.

Une pomme ? Elle ne dirait pas non. Mais comment se soustraire à la Grande, pour aller courir après sa maman ?
… Elle pense avoir trouvé. Elle fait oui de la tête, fait un nouveau sourire.
Une fois la pomme payée et changée de main, l’enfant regarde, pleine de reconnaissance, l’adulte.

Merci !

Elle caresse son chat, scrute à nouveau la foule.

Oh ! Maman !

Ben oui, elle courait après, non ?
Elle pointe du doigt la jeune femme qui vient de réapparaître au loin.

Elle !
Pardon, dois aller voir Maman !

Non sans coller un bisou à la Grande, elle file, besace en bandoulière, chat dans une main et pomme d’amour à peine croquée dans l’autre.
Foi de Lili, elle la rattrapera sa Maman !
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Ah Paris. Ses marchés grouillants de monde, les fruits pourris s'étalant au sol et l'odeur acre des pommes écrasées montant aux narines. Ses rues crasses et boueuses, où il vous faut vous écarter de plusieurs pieds lorsqu'une charrette ou une voiture passe pour éviter de vous retrouver maculé de bouillasse immonde. Sa Cour des Miracles remplie de prostiputes et de ruelles coupes-gorges. Paris quoi ! Malgré tous les côtés glauques de la capitale, Lynette se plaisait à y mettre ses poulaines. Car il fallait l'avouer, certains endroits étaient bien plus agréables que ceux auxquels elle venait de songer.

En ce matin de mars, songeant qu'enfin le printemps allait arriver, virant pour un temps l'hiver glacial et elle l'espérait la guerre qui l'avait traversé, la duchesse, suivie d'une jeune servante qu'elle allait sans douter virer dans la soirée tellement celle-ci n'était pas dégourdie, déambulait à travers les étals, cherchant une étoffe qu'elle souhaitait offrir à son filleul. Et oui, même si l'amour n'était franchement pas le mot qui caractérisait la relation Judas-Erwelyn, ce matin la Mainoise s'était réveillée avec l'envie de lui faire plaisir. Étonnant non ? Mais véridique.

Lynette caressait donc un velours vert olive de sa main gantée de rose lorsqu'une chose s'accrocha à ses jupons, ce qui eut pour effet de la faire pousser un cri strident. Ouais, à la poney rose quoi.

Hiiiiiiiiii, au vol ! On m'attaque, à mouaaaaa ! Ma bourse Airmaiiissseeeeee !

Et oui, traumatisée la Lynette du vol subi cet hiver dans cette même capitale, qui avait eu pour épilogue une main tranchée dans une boite très joliment enrubannée.
La baronne tourna la tête, envoyant en même temps sa main à hauteur d'homme pour tenter d'administrer une bonne claquade. Main qui rencontra... du vide. Étonnée, sentant encore qu'on s'accrochait à elle, Lynette baissa la tête et fit la moue en apercevant une gamine les mains collantes en train de tout saloper sa jolie robe violette.

Mais bordel, tu vas salir ma robe !

Et la duchesse de jeter un regard noir au tisserand qui n'avait pas bougé d'un poil.

Mais virez-la enfin, ou mon foie de Poney rose, je ne remettrai plus jamais les pieds devant votre étal !
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