Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Sans l'autre... c'est moins bien

--Lupino
Lupino n'arrivait pas à dormir, cette nuit-là.

La veille au soir, Dante et lui étaient allés dans l'impasse sombre, qui était le passage emprunté à chaque fois qu'ils désiraient se divertir. Femmes et alcools, drogues et liqueurs en pavaient le sol. Leurs habitudes étaient prises en l'établissement, ils étaient connus des gérants, car depuis qu'ils s'étaient installés dans leur échoppe, ils avaient pu le visiter plusieurs fois.

Les yeux des deux Italiens s'allumaient toujours quand on parlait de l'établissement, pendant un court instant en général, avant de retomber à leur état naturel. Mais cet éclat était dû aux bienfaits de l'endroit qui, à défaut d'apaiser les tourments de leur esprit, satisfaisaient les besoins de leur corps. C'était toujours ainsi, chaque soir.

Mais pas hier soir.

Lupino, depuis une semaine, préparait une vente dont il n'avait pas parlé à Dante Non pas qu'il désirât mentir à ce dernier, ou lui cacher quoi que ce soit. Non, il aurait donné jusqu'à sa vie pour lui! Mais il voulait s'occuper de cela, par lui-même, comme s'il avait le sentiment qu'il devait prouver quelque chose - ou se prouver quelque chose.

En affaires, c'était toujours Dante qui menait la danse, et c'était bien ainsi. Il maniait à perfection les cajoleries mélangées aux menaces sourdes, de même que les langues ou les cultures étaient de redoutables atouts dans la négociation. Lupino, lui, savait tout faire, trouver, ou savoir. Mais il lui manquait sans doute la vision d'ensemble, des choses. Savoir que, par exemple, certains receleurs d'armes n'auraient pas besoin de leur acheter des armes, cela aurait été utile. Ou se douter que quelque chose n'allait pas quand ce même receleur d'armes voulait leur acheter très peu de marchandises. Mais Lupino, pour une fois, n'avait pas été assez méfiant. Peut-être grisé par leur situation confortable.

En tout cas, il avait manqué de prudence.

Vers les deux heures du matin, il se leva définitivement du lit dans sa chambre. Il était torse nu, et la fraîcheur ambiante ne le fit pas même frissonner. Tout au plus, le fin duvet qui accompagnait sa peau trembla-t-il. Mais la sueur, les effluves d'alcool et la moiteur prostituienne avaient disparu. Il respira plusieurs fois, doucement et longuement, puis alla vers la table. Il plongea ses mains dans le bac d'eau, s'aspergeant le visage, puis enfila une chemise souple et mit une cape sur ses épaules. A ses pieds trônaient un petit coffre. Il s'en saisit. Puis, alerte et rapide, quitta la chambre qu'il ne referma même pas.

Le couloir fut rapidement franchi, et Lupino passa devant la chambre où Dante dormait. Il ne put s'empêcher de sourire un peu, se souvenant de la soirée, et songeant de nouveau à la brune qui leur avait donné tant de plaisir. Pas une seconde il ne se dit que cela pouvait être malsain. Il fit une petite moue, puis son sourire disparut, pour laisser la place au sérieux professionnel. L'Italien descendit l'escalier, jouissant du silence l'environnant, puis sortit dans la ruelle.

Il regarda à droite, à gauche, puis à droite. Et prit la direction du receleur. Il voulait traiter cette affaire rapidement.
Dante.tommaso
Une médaille, deux faces. Voilà ce qu’était Lupino et Dante. Inséparables, ils tiraient leur force dans cette amitié qui les unissait depuis une trentaine d’années et rien n’aurait su les diviser, même pas une femme et encore moins une femme… L’argent, ils en avaient assez pour vivre confortablement jusqu’à leur mort… leur nom… ça c’était un autre sujet dont Dante parlerait à Lupino rapidement donc tout les unissait. Sauf que parfois, comme les enfants qui touchent à tout, il fallait que l’un des deux commette une bourde sans en référer à l’autre…

Ce soir-là, Lupino avait été d’humeur moins festive qu’à l’ordinaire, plus préoccupait et cela avait intrigué Dante. Non pas qu’il le surveillait mais depuis quelques jours, les deux hommes s’entrainaient mutuellement dans l’établissement non loin de leur échoppe où femme et alcool se mariaient à la perfection. Dante pour sa part en avait réellement besoin pour éviter de penser à ce qui le rongeait de l’intérieur et Lupino, quant à lui, était tout autant adepte des plaisirs sous toutes ses formes qu’il profitait de la moindre soirée qui s’offrait à lui. Mais pas ce soir, non pas ce soir…

Comme souvent depuis quelques semaines, le sommeil du Vénitien était plus léger, moins réparateur ce qui expliquait son état de nerfs permanent. L’alcool, le jeu, les femmes, il pensait que cela l’aurait épuisé à la longue mais ses pensées profondes, qui le faisait ruminer ne le laissaient guère tranquille. Aussi, cette nuit-là, aux aguets bien malgré lui, Dante se retourna dans son lit lorsqu’il sembla percevoir un mouvement dans le couloir. Oreilles tendues, il chercha à savoir d’où cela provenait mais surtout s’il ne s’agissait pas d’un voleur. Prompt à se bouger, le Vénitien avait sauté hors du lit pour venir se glisser derrière la porte de sa chambre. Les pas qu’il sembla entendre étaient descendant donc le voleur ou le fuyard prenait la tangente. Hors de question de le laisser faire… il glissa ses pieds dans ses bottes, réajusta la cordelière autour de sa taille afin d’y maintenir ses braies, chopa une chemise sur une des chaises de sa chambre et l’enfila à la va-vite avant de rapidement passer sa cape sur ses épaules. Pas le temps d’attraper son épée, la dague qui se trouvait sur son bureau suffirait.

Prenant soin d’ouvrir la porte de sa chambre sans trop faire de bruit, Dante s’élança à la poursuite de son voleur… Enfin voleur, il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaitre la silhouette de Lupino. D’abord surpris, il marqua un temps d’arrêt. Si Lupo avait un rendez-vous galant cela ne le concernait en rien et il n'allait pas tenir la chandelle... Quoi que, cela leur arrivait souvent de partager un met de choix mais après tout, il pouvait aussi se divertir sans lui... Et tandis qu’il allait se retourner pour rentrer, Dante aperçu le coffret que le Vénitien tenait… Là, la curiosité du Ceresa fut exacerbée. Qu’à cela ne tienne, il se faufila le long des murs pour continuer à pister Lupino.


- Mais où vas-tu vieux frère ?

_________________
--Lupino
Les rues, Lupino les traversa bien rapidement. Le vent était un peu agité mais la température était parfaitement fraîche, le réveillant et fouettant l'alcool qui persistait à se faire sentir sur ses habits. Il prit le chemin vers le Nord de la ville, jusqu'aux taudis où la Loy ne s'immisçait pas, et marchait d'un pas vif. Les rares personnes qu'il croisa, il les regarda à chaque fois, estimant si chose était à craindre, ou non. La plupart du temps, les gens étaient saouls, ou marchaient dans la hâte de rentrer chez eux. Tout allait bien.

Arrivé dans la ruelle qui l'intéressait, il s'approcha, ralentissant son pas et s'arrêtant finalement, quelques secondes. Il tendit l'oreille, mais se soulagea bien rapidement: personne ne le suivait, les bruits des pas tantôt étaient sans doute échos des siens. Son coeur, excité, le réveillait chaque seconde un peu plus. Il s'approcha alors d'une grande bâtisse sourde et sombre, puis toqua à la porte. Une fois, puis deux, et enfin une dernière fois. Après quelques secondes, la porte s'ouvrit un peu, dévoilant l'oeil attentif d'un grand brun, et laissant finalement entrer l'Italien.


Buonasera*.... Lupino, pour Mélékon. Il m'attend.

Lupino entra dans la maison. Le couloir n'était que peu éclairé, mais au fond, une porte donnait sur une pièce très éclairée et bruyante. A l'ouïe, il estima à une demi-douzaine le nombre de personnes qui s'y trouvaient, peut-être y avait-il un peu d'alcool, peut-être y avait-il des femmes. En tout cas, l'animation était présente, la nuit n'était pas arrivée ici, et Lupino se félicita d'avoir pu trouver cet accord. Car Mélékon lui avait fait miroiter un approfondissement de leurs échanges. Si tout se passait bien, il y avait fort à parier que Dante pourrait avoir un nouveau et fertile débouché. En quelques pas, ils furent devant la salle, et le grand brun fit signe à l'Italien d'entrer. Ce que ce dernier fit, alors que la porte se referma sur eux.

Buonasera*, Mélékon.... suis-je, en retard?

Il sourit à l'homme qu'il connaissait, faisant ensuite rapidement un tour des têtes inconnues: deux femmes, et deux hommes, en couple chacun, ou peut-être étaient-ces des prostituées? Elles étaient vulgaires; ils étaient imbibés. Quant à Mélékon, très sobre et verrouillé. Lupino lui sourit, regarda le petit coffre d'un air entendu, puis il le posa sur la table, déclenchant d'un geste habitué le loquet pour ouvrir le coffre.

J'ai tout ce qu'il vous faut. Plus, une petite surprise.

En plus des dagues demandées, il avait apporté une lame recourbée qui venait d'Orient. Ce client méritait d'être dorloté, et si les échanges se déroulaient comme il le fallait, cela sera un cadeau de bienvenue. Lupino sourit, sentant qu'une belle soirée s'annonçait.



[size=9]*Bonsoir.
[/size]
Dante.tommaso
- Mais à quoi joues-tu Lupino ? Qu’est-ce que tu fous là ?

La voix était presque inaudible mais il avait besoin de s’exprimer. Par dépit ou par simple inquiétude. Jusqu'à présent, Lupino et lui ne s’étaient jamais rien caché depuis qu’ils se connaissaient. Et d’ailleurs, s’il y avait bien un homme sur cette terre qui pouvait se targuer de connaitre Dante c’était bien lui… Leurs caractères avaient beaucoup de similitude, signe de cette éducation donnée par Sandeo, et ce qui finissait pas les différencier se trouvait peut être du côté charnel… Lupino n’avait pas les penchants que Dante possédait mais cela ne les empêchait aucunement de partager quelques femmes de temps à autre… Mais cette nuit il ne s’agissait pas de badinerie mais plutôt d’une transaction. Le Vénitien en aurait mis sa main à couper. Et il ne comprenait pas le silence de Lupino…

    T’es devenu fou mon frère ou bien est-ce moi qui ne te vois plus comme avant ? Jamais tu ne m’avais laissé ainsi dans l’ombre de tes choix ni de tes actions… que prépares-tu donc ? Aurais-tu des ennuis et tu essais de t’en sortir sans moi ? Je sais que je ne suis pas toujours de bon conseil, je fais d’ailleurs assez de bourdes que tu rattrapes mais quand même… tu me fais mal à agir comme ça Lupo… si tu es dans le besoin, tu sais très bien que ma porte t’a toujours été ouverte… Dio mio, pourquoi… pourquoi en arriver à cette extrême et que caches-tu dans cette boite ? As-tu vendu ton âme au diable pour t’en sortir ? Oh mais ça ne va pas se passer ainsi, tu peux me faire confiance… J’en aurais le cœur net et tu vas m’avouer ce qu’il se passe…


Pas le temps de prendre Lupino de vitesse, ce dernier était déjà rentré dans cette espèce de taverne glauque qui semblait fermée aux regards extérieurs. Mais Dante ne désarmait pas pour autant. L’inquiétude grandissante concernant son ami de toujours mais aussi la frustration et la colère d’être tenu à l’écart de ce qui animait Lupino avait le don de faire monter l’adrénaline chez le Vénitien. Il ne mit pas longtemps pour scruter les alentours et trouver une idée pour rejoindre l’intérieur de l’auberge.

A pas de loups, il se faufila dans la ruelle mal éclairée à l’opposé du bâtiment avant de pouvoir rejoindre la petite cour arrière qui semblait vide et surtout dans la pénombre… Quelques fenêtres, un étage, un muret… il n’en fallut pas plus à Dante pour jouer les monte-en-l’air… Grimper sur les pierres, agripper le rebord de la fenêtre et doucement, avec la pointe de sa dague faire sauter l’attache qui maintenait fermée la vitre… avec précautions, il se faufila à l’intérieur de la petite pièce et à tâtons, essaya de se retrouver sans rien faire tomber. Le silence est d’or disait-on et il le fallait pour ne pas se faire repérer. Doucement, Dante ouvrit la porte qui donnait sur l’étage et un petit balcon. Ce dernier surplombait la pièce et tout en se cachant dans la pénombre, il put voir Lupino ouvrir le coffre qui contenait des dagues… Fronçant les sourcils, la bouche ouverte de laquelle aucun son ne sortait, il se sentit trahi. Toutefois, il voulait encore croire à une bonne raison qui poussait son ami dans cette voie… cela ne pouvait pas être le pire, il connaissait trop bien le Vénitien pour ne plus lui faire confiance... mais.... le doute s'immiscer déjà dans son esprit... Se cachant alors derrière la balustrade, il resta silencieux afin d’essayer d’entendre ce qu’il se disait en bas.

_________________
--Lupino
Mélékon regardait consciencieusement Lupino. Ce dernier était venu, et seul. Quel inconscient. Les Ceresa étaient une famille trop développée maintenant, leur commerce avait pignon sur rue, et Mélékon était convaincu qu'ils avaient acheté l'aveuglement des forces de l'ordre. Lui de son côté, qui avait longtemps tenu monopole sur les ventes d'armes illégales en Paris, voyait cela d'un très mauvais oeil. Depuis qu'on lui avait dit que ces chiens d'Italiens étaient arrivés en la capitale, il avait été méfiant. Mais la perte, récente, de plusieurs contrats au profit de ces derniers, cela avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

Ses hommes avaient beau être imbibés de liqueurs, il les savait réactifs, et prompts à réagir. Il regarda Lupino qui, sans se démonter ni n'avoir conscience de ce qui se tramait, avait mis le petit coffre sur la table. Des armes, et une surprise. Diable. Voilà qu'en temps normal Mélékon aurait été conquis. Etait-ce ainsi que ces maudits Italiens lui volaient son gagne-pain?


Bien le bonsoir, Lupino....

Il l'avait regardé, tranquillement, tel le serpent s'apprêtant à jouer avec sa proie. Le piège était refermé, et il n'était pas envisageable de voir quiconque le déranger pour les deux heures à venir. Alors, le faire mariner, ou l'attaquer, directement? Son esprit, tendu, le convainquit. Les yeux étaient de braise et l'air revanchard. Il devait donner une leçon à ces Italiens.

Ahah, tiens donc.... une surprise, Lupino? Toi, tu sais comment me parler.

Il se leva doucement, fit un petit signe à un de ses deux hommes, puis alla vers l'Italien. Il inclina poliment la tête, impatient de voir ce qu'il avait. Et de lui planter dans le coeur.

Lupino de son côté était serein. Il avait été malin de penser à apporter une surprise, il sentait bien qu'avec ce client, il pouvait toucher de nouvelles personnes dans le commerce, et Dante serait des plus heureux de le voir si impliqué dans les ventes, sans nul doute. Car les heures étaient difficiles ces jours-ci, et les relations entre les deux hommes n'étaient pas toujours constantes. Avec cette femme, ou plutôt ces femmes, au milieu.... cela troublait parfois Lupino plus qu'il ne se l'avouait.

Quand Melekon se leva, Lupino remarqua un discret petit signe de ce dernier, à l'attention de son homme. Que voulait-il dire? Pendant un court instant, il se sentit enfermé, renfermé, pris au piège. Mais le sentiment, s'il ne dura pas, se modifia rapidement: Lupino sentit une odeur de souffre. Comme si là, à cet instant, quelque chose clochait. Il était seul. Dante ne savait pas où il était. Il était en compagnie de truands, dont plusieurs étaient saouls, et il était seul, ayant avec lui des armes à la valeur relativement importante.

Lorsque Melekon fut à ses côtés, il recula d'un petit pas, et d'une main, montra le contenu du coffre.


Melekon, voici pour toi. Ce que nous avions convenu. Plus une fine lame, incassable et inusable. Elle nous vient de très loin.... j'ai voulu te faire ce cadeau. Enfin, nous avons voulu te faire cela, le Seigneur Dante m'a aidé.

Pourquoi parler du nous, et mentir, tout d'un coup, alors qu'il était seul? Lupino se le demanda sans même s'en rendre compte. Pourquoi essayer de faire comprendre à l'autre qu'il n'était pas seul? Justement, car il ne voulait plus être seul? Non, il n'avait pas peur. Mais quelque part, il sentait bien que quelque chose sonnait faux.

Melekon sourit en l'entendant. Il répondit, alors, impatient d'en découdre avec ces putois venus de l'étranger.


Tiens donc, Dante alors? Et où est-il, notre bon ami? Je croyais que, tu ne lui dirais rien? ... tu es venu seul, rassure-moi?

Lupino sourit, et répondit alors, repliant la main sur sa hanche, nue, et qui ne portait aucune arme.

Il n'est pas loin, je lui ai dit que je traiterai avec toi, mais nous prenons la route ensuite.

Melekon secoua la tête à son tour, ne croyant pas l'Italien - ou si peu.

Il est, alors, dans la ruelle, là?

Et pourquoi tenait-il tant à le savoir, finalement? Lupino remarqua enfin que le silence s'était fait dans la salle, les deux hommes ivres le regardaient, ils semblaient avoir recouvré leur sensibilité. Les femmes, elles, continuaient de boire. Lupino haussa négligemment les épaules. Il regarda alors le coffre, et toussa légèrement.

Alors.... le prix convenu?

Melekon se retourna, et d'une main forte, il referma le coffre. Le repoussa vers le milieu de la table en direction de ses hommes, puis regarda de nouveau Lupino.

Vous, Italiens.... vous pensez toujours pouvoir être plus malins que nous.... mais vous vous trompez. Si tu crois que tes armes m'intéressent, moi, Melekon, tu es un idiot, plus abruti que mon âne.....

Lupino fut abasourdi en l'écoutant. Chaque mot fut comme une lame plongée dans son corps. Aucune arme, aucun soutien, une salle fermée. Il était fait.
--Lupino
Lorsque la dernière phrase fut prononcée par Melekon, Lupino comprit instantanément tout ce qu'il n'avait pas considéré. Que l'homme, en face, un des principaux marchands d'armes de Paris, n'avait cure de lui acheter quoi que ce soit. Que les Ceresa, justement, incarnaient une mauvaise concurrence. Et que cette réunion avait tous les buts au monde sauf ceux justement de conclure un échange.

Réfléchissant le plus rapidement possible, il laissa sa main retomber contre sa jambe. Aucune arme, qu'aurait-il pu faire? Il estima la situation, jaugeant les deux parties. En face, trois hommes, enfin plutôt un et deux moitiés. Deux femmes, bon là ce n'était pas trop la question. Ils avaient des armes. Derrière lui, la porte, et derrière, un garde, sans doute habitué des mauvaises frasques de son maître.

Et lui, qu'avait-il? Pas grand chose; force, moui. Rapidité, pour sûr. Envie voire rage de détruire ceux qui osaient se lever contre les Ceresa... pour sûr également. Son sang se mit à bouillonner, et ses poings se serrèrent. Melekon remarqua cela mais n'en fut nullement attristé ni surpris, il se recula tout de même d'un pas, puis resta statique. Et alors, les deux hommes derrière se levèrent. Les armes étaient trop loin, les fenêtres également. La porte derrière était fermée. Quand bien même il l'aurait ouverte, il savait ce qui s'y cachait.


Bien, bien Melekon.... je te laisse, une chance, une seule. Sinon, je t'assure, ce soir ton domaine brûlera. Une chance pour t'excuser, d'abord, et ensuite aller ouvrir cette porte, puis, tu vas te mettre à genoux et demander ma clémence.... je ne te le demanderai pas deux fois.

Sa mâchoire était crispée, son souffle déjà court, et la force qu'il sentait venir dans ses poings le fit sourire. Oh, il aurait fait tomber les murs pour l'atteindre, cette pourriture infâme. A mi-mots, il s'entendit proférer des injures dans sa langue natale, et fixa des yeux Melekon, ignorant volontairement les deux autres hommes. Le mercenaire en face rit simplement aux mots de l'Italien puis fit un claquement de doigts. En un instant, les deux larbins foncèrent sur lui, et Lupino ne put que se jeter sur le côté pour foncer vers l'un, espérant avoir le temps de l'assommer avant que l'autre ne soit là.

La bagarre fut rapide, des bruits de chaise cassées emplirent la salle, ainsi que quelques bruits étouffés. Les deux femmes ne crièrent pas mais s'écartèrent prudemment. Lupino asséna rapidement deux coups dans le ventre du premier qui fut ainsi étourdi. Il se retourna à peine pour sentir sa mâchoire projetée par un coup de coude violent du second. Il fut déboussolé pendant quelques secondes et encaissa alors un autre coup, celui-ci dans les rotules, ce qui le mit au sol. Fichtre. Il était mal. Les hommes savaient se battre.

Lupino, sur un genou, frappa l'homme à l'entrejambe, et il l'entendit alors crier. Un sourire triomphal parut sur son visage. Le goût du sang dans la bouche, il allait regarder de nouveau Melekon, le défier, quand soudain, le noir le prit. Une vive douleur à l'occiput, et... le gardien, peut-être, ou le premier homme. Une chaise brisée sur le sommet de son crâne. Il tomba au sol, inconscient.

....

Quelques minutes après, une douce claque le gifla, et le réveilla. Il était attaché, sur un banc, face aux quatre hommes. Melekon, au milieu, jouissait. Il tenait la lame recourbée dans sa main.


Chien d'Italien.... alors, veux-tu toujours que je m'excuse?

Lupino le regarda, défait mais orgueilleux et fier. Quel idiot il avait été, il portait la honte sur la famille. Il serra les dents et ne dit rien. La douleur n'était rien en comparaison de la honte qu'il ressentait de s'être fait berner par des concurrents.

....

Tommaso, pardonne-moi... je n'aurais pas dû.
Dante.tommaso
Melekon parlait heureusement assez fort pour que de la cachette où se trouvait Dante ce dernier puisse l’entendre et tout ça ne lui disait rien de bon… mais le « vous, italiens » fit grogner le Vénitien… la stupidité de cet homme le perdrait tôt ou tard et apparemment cela allait être plus tôt que prévu. Toutefois, il fallait trouver le bon moment pour intervenir car aux bruits sourds que Dante entendait, Lupino devait se prendre une bonne raclée mais le Vénitien voulait mettre toutes les chances de son... leur… côté.

Se redressant légèrement, il tenta de voir ce qu’il se passait plus bas sans vraiment être remarqué. Son sang ne fit qu’un tour et la rage ainsi que l’inquiétude se mêlèrent lorsqu’il vit Lupino à terre. Mais dans quelle galère s’était-il encore fourré pour que l’autre abruti de vendeur d’armes le fasse passer à tabac comme ça. Changeant de position, il ne voulait pas intervenir de suite… il avait bien vu qu’ils étaient en surnombre, Lupino sans arme et lui seul contre tous… oui mais voilà que Melekon faisait attacher son frère… L’affaire tourné à leur désavantage et avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, il vit le prétentieux tortionnaire prendre la lame recourbée qu’ils avaient ramené de leur dernier voyage.


- Lupino… non… pourquoi as-tu fais ça ? cette vermine n’a aucune parole, tu aurais dû le devenir bordel…


Là, Dante arrêta de réfléchir. Il s’agissait de la vie de Lupino. Il savait que dans le cas inverse il ferait tout pour le sauver n’est-ce pas ? Pas besoin de tergiverser, pas besoin de prendre du recul, le Vénitien se redressa d’un bon puis prenant appui sur la balustre, jeta ses jambes par-dessus la poutre de bois. Heureusement l’étage n’était guère haut ce qui minimisa les risques lorsque les pieds touchèrent le sol. Emporté par l’élan, Dante roula sur le parquet en vieux bois miteux et déboula comme un chien dans un jeu de quilles fauchant, bousculant un des hommes qui faisait fasse à son frère. L’effet de surprise lui permit d’attraper sa dague à sa ceinture afin de couper les liens qui entouraient les poignets de Lupino et sans plus attendre il lui colla la lame entre les doigts.


- A défaut de te servir de ta tête, sers-toi de tes mains et bien pour une fois !


Déjà les hommes réagissaient, fonçant dans le tas. Dante sortait son épée de son fourreau près à riposter. Un coup d’épaule sur l’un des gardiens pour le déstabiliser, il le contourna avant de lui botter l’arrière train. Sa main armée se leva juste à temps pour croiser le fer avec Melekon qui sortait d’on ne sait où, comme un dément, furieux de l’arrivée du Vénitien. Une pirouette sur le côté et Dante se retrouva adossait à son frère auquel il murmura sous l’effet de la colère.


- Tu me la recopieras celle-là… mais t’as quoi en ce moment, on dirait un môme qui ne sait faire que des conn….


Pas le temps de finir que Dante se prenait une mandale par l’un des trois encore debout. Sa tête vola sur le côté emportant le corps qui s’écroula sur Lupino… A ce rythme-là, les deux Vénitiens n’étaient pas sortis de l’auberge.

_________________
--Lupino
Tout cela tournait mal, très mal. Lupino, fier et droit dans ses bottes, n'en menait malgré tout pas large. Il regardait alternativement les hommes. Impossible d'enlever ces satanés liens, ni de crier, ni de se ruer. Ce qui lui restait était d'espérer que Melekon commette une erreur.

Et là. Zorro avant l'heure. Silence, puis déferlement de bruit. Quelque chose jaillit dans le ciel, s'effondra à leurs pieds, roula d'un coup et projeta un des hommes, puis coupa les entraves de Lupino... Dante. Tommaso. Mais que faisait-il ici ?? Lupino, abasourdi, le regarda sans réfléchir, et il ne comprit pas même lorsqu'il reçut une lame. Mais ce que ce dernier lui dit le réveilla tout à fait.


Comment... comment cela, ma tête ?! Mais idio.... !

Il ne put finir sa phrase. Bin vi, il y avait les autres autour. Dante se battit comme un diable et en quelques secondes, alors que Lupino, presque immobile, réfléchissait encore à la manière qu'avait eue Tommaso de l'attaquer !, sentit son frère derrière lui. A sa phrase, il répondit de même, énervé.

C'est moi, qui dis les conn... ?? Et toi alors, couillon, que crois-tu que tu fais, actuellement ? C'est moi qui fais, la.... attention !

Le coup jaillit trop rapidement pour que Dante puisse l'éviter. Il se prit un grand coup qui le fit tomber, sur Lupino. Ce dernier ne put pas le retenir, tout au plus put-il le recevoir et tomber avec lui. Pris autant par l'énervement de la situation, honteuse, que par la colère liée à ces derniers jours où Dante l'énervait toujours plus, il fulmina et d'un coup de coude repoussa violemment Dante sur le côté.

Et toi couillon, tu es devenu stupido que tu ne sais plus te battre ??

Il lâcha un sifflement contrarié, puis se releva, menaçant avec sa lame, regardant enfin les quatre hommes qui leur faisaient face. Les femmes elles avaient disparu apparemment, par la porte ouverte sans doute. Il les défia, puis fixa Melekon.

Toi petit garnement.... toi, oui toi... tu vas regretter m'avoir mis, dans cette situation. Ce n'est pas ainsi qu'on s'attaque, aux Ceresa...

Il regarda de côté Dante, et lui sourit, fraternellement. Il avait tant à lui dire. Et il lui fit un petit clin d'oeil.

Puis vers les autres hommes.


Je vous laisse, je suis gentil, hum ? ... une dernière chance.

Nouveau regard vers Dante, et finalement Lupino éclata de rire. Et d'un coup, la lame qu'il avait dans les mains, il la lança vivement en direction d'un des deux hommes qui la reçut en pleine poitrine. La violence et la soudaineté du geste surprirent les hommes de Melekon. Et l'un des trois donc, laissant un gémissement faible et rauque s'échapper, tomba en arrière sur la table.

Lupino reprit, regardant Dante.

Trois faibles contre nous... cela devient facile, mio fratello* ! Tu prends les deux fourbes, je prends la truie ?



*Mon frère.
Dante.tommaso
Stupido… ne sais plus se battre ? Mais quelle mouche avait piqué Lupino pour qu’il lui parle ainsi. Non mais il était là à se prendre des coups pour lui alors que c’était lui qui s’était mis tout seul dans cette impasse… Dante entra dans une colère noire, vis-à-vis de son frère mais aussi des hommes de Melekon. Celui-là ne perdait rien pour attendre, il allait lui faire avaler sa langue et le reste avec. Mais alors qu’il se redressait pour se relancer dans la bagarre, Lupino avait pris les devants…. Soupirant, levant les yeux au ciel, il maudissait son attitude à vouloir faire trainer les choses et entre ses dents serrées, il lança à ce dernier.

- Cretino, tu joues à quoi là ? T’as fini de les exciter… ça te suffit pas qu’ils aient failli te tuer une première fois ?.... j’te jure que c’est moi qui vais t’en foutre une si tu continues comme ça !

Hargneux le Dante et ça ne faisait que commencer… En plus de gérer cette histoire avec Melekon, il devrait s’attaquer à Lupino avec qui il avait quelques prises de bec mémorables ces derniers temps. Son ami, son frère lui lançait des piques lorsqu’ils se retrouvaient seuls et ça commençait à lui mettre les nerfs à vif. A croire que la terre entière se liguait contre lui… mais qu’avait-il donc fait pour mériter tel fardeau ? Dante n’essaya même pas de répondre à cette question stupide. Il savait très bien que chaque jour ses pas le conduisait loin sur la voie des enfers mais c’était ce qu’il avait décidé de faire de sa vie… Et alors qu’il allait se retourner vers son frère pour lui foutre un taquet au passage, le voilà qui lui faisait un clin d’œil. Et les mots fusèrent dans le silence de ce bouge miteux qui ne pouvait que recevoir la fange du monde. Lupino s’occuperait donc de Melekon, après tout ce dernier l’avait humilié et Dante ne pouvait que s’incliner devant cette décision aussi il jeta un regard noir aux deux crétins qu’il avait en face de lui. Instinctivement, il sut ce qu’il allait faire.

Fonçant dans le tas, il sauta sur les deux hommes qui se targuaient d’un sourire d’avoir été jusque là meilleurs que les frères Ceresa. Dante allait leur faire passer l’envie de vouloir être au service d’un être aussi ignare que Melekon qui ne brillait décidément pas par son intelligence. Il y avait de la place pour tout le monde sur le marché des armes et les Vénitiens n’avaient fait qu’être plus commerciaux que les autres pour se faire un nom rapidement. L’épée de Dante vint se planter dans la cuisse de l’un des deux hommes tandis que son poing fermé de sa main libre s’abattait sur la mâchoire du second. Déjà il se reculait pour contourner les deux hommes mais il eut l’envie de voir comment Lupino s’en sortait de son côté et ne vit pas le coup de pied lui arriver en plein estomac. Le souffle coupé, son corps fut projeté plus loin dans la salle, écrasant une chaise au passage avant de se retrouver les quatre fers en l’air. Le temps de récupérer… oui c’était ça le mot…. récupérer…. Il ferma les yeux pour se laisser aller à reprendre une respiration normale mais apparemment on ne voulait pas le voir vivre très longtemps et déjà, deux bras solides tentaient de le relever pour l’envoyer valdinguer de l’autre côté de la pièce.


- Lupino, fais quelque choseeeeeeeeeeeeeeee….

_________________
--Lupino
Lupino sourit en entendant Dante pester et le critiquer. Allons bon, le Ceresa était énervé ! Mais qu'espérer de mieux dans le moment précis où ils étaient tout de même en sale posture ? Lupino, très remonté contre le Melekon, voulait également l'indisposer afin que ce dernier commette une nouvelle bourde. Car s'attaquer aux Italiens en était déjà une, et une belle.

Dante se jeta sur les deux hommes, et Lupino n'en demanda pas plus pour se jeter également sur Melekon. Sans armes, mais cela irait toutefois. Il lui mit un grand coup dans le visage, le fit chanceler, et encaissa un coup de pied qui ne le fit pas trembler pour autant. S'acharnant contre Melekon, et tout au faîte de l'excitation, il lui remit deux coups dans le ventre et ensuite le poussa au loin. Il bascula sur la table, renversant tout ce qui s'y trouvait, et tomba derrière, cul par-dessus tête. Lupino éclata de rire. Enfin, il aurait voulu, si en se retournant il n'avait pas vu Dante dans une fâcheuse posture.


Tommaso !

Un homme avait l'épée plantée dans la cuisse et cela lui avait fait son compte ! Il tomba et gémit pathétiquement. Mais le second avait mis Dante au sol, et l'enserrait maintenant. Qu'allait-il faire, tout seul ? Lupino, le sang bouillonnant, courut vers lui. En quelques enjambées il fut à leur côté, et il lança un grand coup sur le mercenaire ... le coup atteint en partie également le haut du crâne de Dante. Mais le poing lancé fit voltiger surtout l'homme qui lâcha Dante. Emporté dans son élan, il embarqua l'homme ainsi que Dante contre le mur. Le choc fut rude, et le souffle coupé à son tour. Mais l'homme de main fut assommé, et il retomba lourdement sur le sol.

Lupino se recula, reprenant souffle, et regarda Dante, une petite moue sur son visage. Il lui chuchota :


Tommaso ... désolé, mais ça n'est pas le moment ! Tout est en ordre ?

Il regarda le haut de la tête de ce dernier, espérant ne pas lui avoir fait mal, puis se redressant, aida son frère un peu groggy comme lui à se relever. Il s'étira puis reprit, regardant la scène, avec un homme gémissant, la cuisse en sang, un autre avec la lame plantée dans le haut du corps qui se plaignait également, un assommé, derrière eux, et au loin Melekon, qui ne bougeait que faiblement. A côté de la caisse d'armes. Lupino se rapprocha rapidement, et contourna la table. Il mit un petit coup de pied à l'homme, qui ne protesta qu'à peine, et referma la caisse après avoir remis les armes dedans. Il reposa la caisse sur la table. Et regarda Dante.

Hum ... tu as soif ?

Tous les hommes de la salle étaient-ils là ? Oui, sans doute ... Lupino, songeur, et la tête étourdie, sourit à Dante. Finalement, il avait bien fait de venir ici ! Il reprit après une petite toux, et devant l'air courroucé de Dante :

Je sens que tu vas me faire des reproches là ...
Dante.tommaso
Sonné… son frère l’avait sonné en voulant l’aider. Il n’en ratait pas une celui-ci. A trop vouloir en faire c’était Dante qui s’était mangé les coups et quel coup. Heureusement Lupino l’aida à se relever et le Vénitien resta un moment, les mains appuyées sur ses genoux en flexion, essayant de reprendre son souffle. Un tour d’horizon lui fit comprendre qu’ils avaient eu le dessus malgré tout de la bande de Mélékon ce qui rassura qu’à moitié Dante. Car Lupino lui proposait à boire alors qu’ils avaient failli se faire tuer à cause de lui.

Se redressant complètement, Dante fonça sur son frère, poussa le coffret qui contenait les armes, chopa Lupino par le col de sa chemise pour mieux le coller contre le mur. Faisant grincer ses dents à quelques centimètres de son visage, Dante réussit à articuler quelques mots, oscillant entre fureur et incompréhension.


- TU NOUS AS FAIT QUOI LA Lupino hein… Tu voulais mourir ? Tu voulais nous voir CREVER ?


Dante frappa le crâne de son frère contre le mur avant de le relâcher brusquement. Mais le Vénitien planta son regard dans celui de son frère.

- Oui des reproches … tu crois quand même pas que je vais te féliciter pour ce beau bazar ! Si je ne t’avais pas entendu filer en pleine nuit, tu en serais où là maintenant ?

Dante mis ses poings sur ses hanches tout en tapant du bout de sa botte le sol jonché d’éclats de bois de table ou de chaises, de cruches brisées et verres en mille morceaux.

- T’es devenu abruti Lupino pour ne pas avoir senti le piège qu’il te tendait ? Comme si nous avions besoin de lui pour exister… Tu joues plus finement d’ordinaire alors quoi, qu’est-ce que tu as ? Et pas la peine de la jouer « je –ne-dirais-rien » sinon je te frappe jusqu’à ce que tu parles ! J’attends…..

Respiration profonde, regard noir, Dante hésitait encore à exploser de suite ou attendre encore un peu.
--Lupino
Bon ; peut-être avait-il trop provoquant car Dante, furieux, fonça vers lui. Lupino ne put que reculer de quelques pas avant de se faire prendre par le col, violemment, et pousser contre le mur. Le Ceresa éructait. Mais Lupinon ne protesta pas ; il sentit malgré tout en lui toute sa frustration revenir ...

Il voulait mourir, lui ? ... Alors que c'était Dante qui depuis des semaines faisait n'importe quoi ? Lupino sentit son crâne frapper avec force le mur, ou peut-être était-ce l'inverse. Il lâcha un bruit rageur ; énervé que son frère le prenne ainsi.


Tommaso ... calme-toi, mon Ceresa.

Lupino se tempérait toujours, mais la situation l'énervait, conjuguée à la honte qu'il avait de s'être fait rouler. Mais les reproches ne s'arrêtèrent pas là ! Il avait raison, sur ce point, Dante car sans lui Lupino serait mal, très mal ... à force de jouer avec le feu.

Alors, à se faire traiter d'abruti, Lupino éclata finalement.


Ah oui ... ah oui ... ah oui !!!

Alors c'est moi l'abruti, c'est moi qui veut nous faire tuer !

Et toi, cretino, que fais-tu depuis des semaines, à te laisser aller comme une bête traquée, à toujours être pathétiquement dépressif !!! Moi Tommaso, regarde ... j'ai peut-être été idiot, mais je fais quelque chose !

Alors que toi, que fais-tu ??? Tu te laisses posséder et détruire par cette ... par cette ...


Il se rapprocha de lui, mais l'énervement avait déjà son coeur. Son petit frère, il l'aimait. Mais quel idiot il faisait...

Mio fratello* ... Je n'en peux plus la voir te détruire ... j'ai été bête, mais j'ai voulu ... Tommaso, tu dois te reprendre, je n'assisterai pas à ta descente aux enfers, sans rien faire ...

Mon frère ...


Puis il se recula d'un pas, et il le regarda, plus féroce.

Tu dois te reprendre, j'en ai marre de tout cela. Alors arrête de me dire que c'est ma faute, stupido, n'oublie pas que je suis le grand frère, et ce n'est pas moi qui détruit tout chaque jour !!

L'ire était revenue ; il le fixa, ne comprenant pas qu'il ne comprenne justement pas ! Il revint vers lui et mit une main sur sa nuque, approchant son visage sèchement vers le sien et le fixant au plus profond des yeux.

Comment crois-tu que ça va se finir, mon ami ? Comment crois-tu que cela peut possiblement se finir ???

Alors tu as beau me faire des reproches, si tu veux ... mais c'est toi qui fous tout en l'air.


Il appuya fermement son front contre le sien. Non, Dante ne s'en sortirait pas aussi facilement que cela ...




*Mon frère.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)