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[RP ouvert] Vous prendrez bien une tasse de thé?

Alei
Il y a des jours, des semaines, des mois qu'elle marche sans but. Sa vie d'avant est loin derrière elle, sa maison, son mari ses enfants ses amis, tous ne sont que souvenirs couchés dans le fond de sa mémoire. Les saisons passent et les villes se suivent les unes accrochées aux autres, ne lui apportant qu'un sentiment de solitude calfeutrée.

Elle apprécie finalement cette nouvelle vie, et elle aime a s'arrêter ou bon lui semble, a son envie du moment. Aux heures tardives de la soirée seules encore les lumières blafardes des bougies qui éclairent les tavernes, la guident vers quelques insomniaques comme elle. Il lui arrive très souvent de passer la nuit a dormir sur un banc, dans les fumerolles des herbes a fumer mêlées aux relents d'alcool. Elle accompagne de son ronflement le chant rauque des derniers buveurs invétérés.

Elle se nomme a présent Alei ...Al pour ceux qui garderont d'elle souvenir et un nouveau soir l'a rattrapé...... Al baille et frissonne ... il commence a se faire tard.... une nouvelle ville, laquelle ??... une lueur blafarde, une taverne !! La main sur la poignée Al sourit... elle approche l'oreille a la porte... du monde !!!. Une main sur sa besace et l'autre sur la poignée de la porte.. en route pour une nouvelle soirée.

Deux femmes, une enfant, un homme. Quelques bougies consumées éparses sur les tables vides ... un rapide regard ... ou est le tavernier ? Al écoute... que se passe-t-il ?? tout a l'air bizarre. Al s'avance presque sans bruit n'osant déranger l'étrange scène. Son nez fin hume légèrement cette odeur acre et y reconnait quelques fragrances connues. Son instinct la fige un instant et son coeur ralentit sa course.... Mais que se passe-t-il ici ???


Boujou a vous tous je suis Alei voyageuse .... et je vous salut a tous. Al baisse la tête et sourit mais son sourire se glace en rictus lorsque son regard croise celui de la blonde Dame !!!! Kate.... Kate !! ....Deid....Kate...Deid...

Son esprit un moment se brouille, sa main tremble et sa voix n'est qu'un murmure.
Marine.
L'enfant ne sait pas ce qu'elle veut, à cet instant. Après tout, elle s'en fiche, elle est trop bien pour réfléchir. Elle est comme dans un rêve, même si certaines choses ne sont pas agréables, comme la lumière, le bruit, la bouche qui se sèche ou la faim qui lui tenaille l'estomac. La dent est toujours dans sa main et elle l'intrigue, avant de s'en désinteresser totalement, car ce que dit la blonde et la brune l'intrigue fortement. Qui ils ? Les voix ? Parce qu'elle entend des rires, des rires d'enfants et d'adultes. Ils parlent et chuchotent. Qu'est-ce qu'ils disent ? Elle n'entend que des phrases sans queue ni tête. Seulement, elle est certaine que ce sont des amis et peut-être qu'ils vont sortir de leurs cachettes...

Si ? Ils sont là ? Elle ne les voit pas, mais peut-être qu'elle ne regarde pas du bon côté, peut-être...


Ce sont des z'amis... Ils veulent jouer...

Ils ne lui ont pas dit mais elle le sait.
Après tout... Jouer, c'est bien.
Jouer, c'est amusant.
Jouer, c'est s'inventer pleins de nouvelles aventures.
Et c'est toujours mieux avec les amis.

Marine n'a jamais compris pourquoi les grands ne jouent que peu. D'ailleurs, elle ne les comprend pas tout court. C'est toujours sérieux un grand ou presque. Souvent, quand ils font des blagues, ils ne sont même pas drôles et ça lui provoque une moue.

Est-ce qu'il fait chaud ? L'enfant n'en sait rien... Elle se sent juste bien, alors elle secoue la tête avec un sourire niais. Une ombre danse. Est-ce que c'est quelqu'un ? Ou est-ce la lueur d'une bougie ? La rousse ne saurait pas le dire, car elle voit trouble. En tout les cas, ça lui semble jolie. Gabrielle dit quelque chose que la mioche ne comprend pas. Une autre langue ? Sans doute. L'enfant est trop dans un étât bizarre pour réfléchir donc elle se met à rire, parce qu'elle ne comprend rien.


T'parles bizarre, mais je t'aime bien...Pis Kate, toi aussi, je t'aime bien. L'messire, j'le connais pas donc chais pô...

Une femme rentre et Marine ne la connait pas. Alei... Voyageuse... L'enfant n'est pas effrayée mais seulement, quand la femme s'avance, elle traverse l'ombre de la danseuse... L'ombre disparaît... Elle ne l'a pas vu. Pourquoi elle ne l'a pas vu ? Jamais, il ne vient à l'esprit de l'enfant qu'elle délire...

'tention aux danseuses... Elles sont gentilles mais... mais... Elles sont bizarres... L'enfant essaye de ravaler sa salive mais sa bouche est sèche. J'suis Marine... Voulez goûter de la tisane, dites ? C'est mieux que jouer...

Ca fait pas le même effet, surtout.

Sina vous pouvez m'donner des z'écus...Pis mangez pas les bougies... C'est pas vrai...C'est pas des épices de chambres... Faut pas les z'écouter...
Kathryn.brehnian
A la mention des loups, elle hausse les épaules sans même réaliser le changement de langue, traduisant automatiquement l'anglois qu'elle n'a pourtant plus parlé depuis des années. Les loups, elle les préfère sagement couchés sur les plages colorées des blasons qu'elle dessine, mais elle ne redoute pas particulièrement les vrais. Plus que la mention des animaux, la précédente réponse lui a fait froncer les sourcils. Non, ils ne sont pas là, peu importe ce que Gabrielle dit.

Enfin, si. Maintenant, et elle a beau s'y attendre, elle reste bluffée, l'estomac juste un peu noué.
Incroyablement réelles ces hallucinations, elle jurerait que l'amie regrettée se trouve bel et bien en face d'elle. Il suffirait qu'elle tente la main pour pouvoir la toucher, même si à coup sur elle ne ferait que traverser l'illusion. La même, et pourtant différente, mais on ne peut attendre d'une hallucination qu'elle soit parfaitement fidèle à son souvenir.

Elle n'entend plus rien des voix présentes, juste ce murmure dont elle n'est même pas sure d'être l'auteur.

Deid.
Tu m'as manquée, tellement.


Elle voudrait lui raconter toute sa vie depuis sa disparition, englober tous leurs souvenirs communs, mais ce serait bien long, et le temps est certainement limité, alors elle se contente de sourire.
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Alei
Son trouble ne la tenaille pas longtemps et Alei reprend le dessus de ses émotions. Et sa première impression revient au galop ... mais que se passe-t-il donc dans cette taverne???.

Une voix d'enfant la tire vers la réalité de la scène.... vindiou !! la fillette a l'air ivre comme un bourrichon qui sort de la mine !! De la tisane !! pas sur qu'elles aient bu que de la tisane tiens !! Et kate qui murmure ... la prendrait-elle pour une hallucination ??? Al soupire et se gratte la tête...

Elle s'avance vers le cruchon encore fumant.... Merci Martine je veux bien en prendre une goutte... et en passant près de Kate elle lui effleure la main... tu m'as manqué aussi ma Kate !. Martine délire et Al soupire encore... pauvre gosse.... mais ou est-t-elle tombée encore !!!!!

Cette tisane sent bizarre ha ça oui alors, mais Al a plus d'un tour dans sa besace héhé !! elle tire de son sac élimé une fiole et la débouche.... hum cette odeur rien de tel qu'une bonne rasade de calva dans sa tisane. Et sans sourciller un poil de son sourcil elle verse dans le cruchon fumant de tisane infâme un délicieux nectar aux arômes de pommes Normande !!
Ou sont donc les verres ?? derrière le comptoir bougresse... Al se sert un premier verre et boit cul sec.... pouahhh .... elle regarde sa fiole et la vide dans le cruchon... un deuxième verre cul sec !!! hummmm enfin le calva a donné son gout .

Zou quoi tendez vos verres, vais vous remettre sur pieds moi ... et sans attendre de réponse elle remplit les verres vides.... Ha non pas toi Martine tu as assez bu !! prends garde .... Al sourit.... Aide donc ton amie a finir les bougies tiens !!

Houla !! et Al .... mince ...... le calva..... vindiou jamais il n'a eut un effet pareil..... et Al se met a rire a rire.....
Gabrielle_blackney
[Opium ! Poison de rêve
Fumée qui monte au ciel
C'est toi qui nous élève
Aux paradis artificiels*]


Gabrielle est un peu décue tout de même que le cerf et la louve soient partis, elle trouvait leur présence rassurante. Une nouvelle venue a fait son entrée dans la taverne. Elle a l’air de connaître la blonde. Gabrielle lui sourit. La tête commence à lui tourner, elle plane tujours entre deux mondes, le réel et l’autre. Elle a l’impression qu’elle pourrait redescendre et réintégrer la réalité facilement. Mais elle n’en a pas vraiment envie. Elle est bien dans ses mensonges et ses délires.
Elle plisse un peu les yeux pour tenter d’apercevoir les danseuses dont parle Marine, mais elle ne les voit pas.

Moi aussi, je t’aime bien Marine.

En cet instant, Gabrielle aime l’humanité entière. Mais elle aime bien Marine en vrai, du moins elle croit. Elle a du mal à penser clairement.
L’inconnue remplit sa chope avec de la tisane. Gabrielle sait que ça n’est absolument pas raisonnable mais elle boit. Tiens, ça sent la pomme. Ca lui rappelle les vergers de son enfance et le souffle de son cousin. Du calvados ! Ca sent le calvados ! Du coup, elle en reprend une bonne gorgée. Elle sent son esprit s’élever et s’éclairer.
Elle dirait bien merci à la femme mais elle se contente de lui sourire. Plein de visages connus et inconnus dansent devant elle, des visages du passé, du présent et du futur peut-être bien. Tous se mélangent, Gabrielle a mal à la tête. Elle voudrait que ça s’arrête. Elle voudrait qu’ils arrêtent de lui dire que c’est une honte, que c’est mal et qu’elle n’aurait pas du. Elle ne sait pas de quoi ils parlent mais ils ont sûrement raison.
Elle entend des voix qui lui disent qu’elle serait mieux morte, qu’elle devrait trancher, couper, noyer, brûler ce corps impie et cet esprit impur.
Gabrielle a peur. Elle ne veut pas les écouter.


Je ne veux pas mourir !


Et pourtant, tout serait si simple. Dormir éternellement, sans souffrance, sans se torturer l’esprit, sans plus avoir à réfléchir, à choisir, à subir. La mort serait douce. Mais pourtant, Gabrielle ne veut pas mourir. Parce qu’elle veut savoir. Ca n’est pas encore le moment pour elle. Alors elle repousse sa chope et pose sa tête sur la table. Elle a l’impression que son crâne va éclater.

Non, je ne veux pas mourir…

Et elle ferme les yeux en attendant la fin.

*Jacques Dutronc
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Marin_bellay
Il hante la taverne, et souvent il s'enivre.
"Le singe"
Jean de la fontaine.


Pas âme qui vive dans la vieille cité endormie. Juste un silence pesant, entrecoupé par le pas lent d’un cheval usé par un long périple.

Pour Marin, le visage tiré, la fatigue était là, bien présente. L’agacement aussi. Ils auraient dû dépasser Le Mans depuis bien longtemps. Mais une pluie violente l’avait contraint à ralentir la cadence et ils n’avaient eût d’autres choix que de subir les assauts répétés de la tempête qui s’abattait sur eux, avançant tant bien que mal dans la campagne du Maine.

Malgré sa lourde cape le froid humide s’était insinué et il en sentait désormais la morsure intense au plus profond de ses entrailles. Cette douleur sourde lui en rappelait une autre, avec laquelle il vivait, ou survivait, depuis le jour où tout bascula. Avec le temps il avait appris à l’apprivoiser. Elle était devenue une sorte d’amie fidèle, la seule qu’il supportait encore, toujours là quand l’envie d’oublier le prenait, toujours là pour lui rappeler qu’un jour il lui faudrait affronter son passé. Avec la solitude, l’alcool l’aidait à mieux supporter ce mal qui le rongeait. Il connaissait ses limites et savait gérer ses ivresses. Il s’enivrait certes, mais conservait la maîtrise nécessaire à la bonne marche de son esprit… et de ses affaires. Même après plusieurs verres, il ne montrait que le visage sympathique et affable, parfois irritant, de Marin Bellay du Plessis, un jeune noblillon un peu trop parfait, toujours là pour vous aider et accessoirement vous soulager d’une bourse bien trop lourde.

Mais pour le moment, il n’aspirait qu’à un repos mérité, devant la chaleur douce d’une cheminée de taverne.

Cependant rien n’était moins sûr, l’heure tardive n’aidant guère les voyageurs imprudents. Heureusement, les taverniers étaient bien souvent conciliant, dès lors que les écus chantaient une douce mélodie en tombant sur le comptoir.

Au détour d’une ruelle une lumière attira l’attention de Marin. Sous son enseigne délabrée, le rez-de-chaussée d’une gargote était encore éclairé. La chance ne l’avait pas peut-être pas complètement quittée!

Il mit pied à terre et s’approcha d’une des fenêtres crasseuses. A l’intérieur, cinq personnes, la chope à la main. Marin était habitué à la faune des tavernes, mais il y avait quelque chose d’inhabituel dans le comportement de ces cinq là. Ils semblaient évoluer chacun dans leur univers propre. Ensembles dans la pièce mais pourtant seuls, perdus dans leur esprit. Et la gamine! Elle ne semblait plus se contrôler… Etait-elle ivre? Une chose était certaine, elle était bien trop jeune pour être dans un tel état! Et il avait rarement vu quelqu’un manger des chandelles, même les ivrognes de la pire espèce! Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à agir de la sorte? C’est intrigué que l'homme à la silhouette noire, pesante et encore ruisselante ouvrit l’huis.

En un clin d’oeil le visage de Marin s’éclaire d’un sourire. Le temps de passer la porte et son attitude se métamorphose radicalement. C’est un autre homme, la démarche souple, qui entre dans la pièce commune et jette un rapide regard autour de lui. Point de tavernier alentours. Il se tourne donc vers le petit groupe et leur lance :


Hola de la taverne, bien le bonsoir à vous! Je me nomme Marin Bellay du Plessis. J’ai besoin de la couche et du couvert pour la nuit, mais surtout d’un bon remontant! Où est donc le tavernier?
Marine.
Martine ? Marine ?

La fillette regarde Alei bizarrement, parce que pour le coup, elle est complêtement embrouillée la mioche. Elle se met à douter de comment elle s'appelle tout d'un coup. Les yeux se plissent et si elle ne s'appelait pas Marine, au final ? Elle se met à méditer, un instant, sur cette éventualité. Non, elle ne peut que s'appeler Marine, parce que c'est jolie et Martine, c'est trop moche ! Et même si elle s'appelle Martine, elle ne veut pas. La voix qui lui parle lui dit qu'au contraire, c'est un beau prénom mais, elle secoue la tête, bien campée sur ses positions.


Marine... M'appelle Marine !

Un sourire niais se dessine sur ses lèvres. Elle a une drôle d'impression et elle s'affale dans sa chaise, car le bruit est devenu trop fort. C'est désagréable. Son regard se pose vers la nouvelle arrivée... Elle semble connaître Kate. Une amie, alors... Et elle ferme les yeux, se sentant toujours légère, dans les airs. Les remettre sur pied ? Marine ne réagit pas, elle reste passive. Elle n'est pas malade, donc ce n'est pas grave. Elle a assez bu ? Ses yeux s'ouvrent et elle regarde Alei. L'enfant ne se doute pas un moment que la femme pense qu'elle a picolé.

Mais j'ai soif !

Pourquoi elle la prive de tisane ? L'enfant ne comprend pas et une voix lui chuchote qu'Alei veut se garder plus de tisane pour elle. Rhaaa la méchante. Qu'est-ce qu'elle peut faire la mioche ? Là, elle ne sait vraiment pas, parce les effets reviennent comme une vague qui viendrait l'engloutir. Ce que dit Alei sur les bougies, la mioche l'entend de loin, très loin. Elle est comme dans un rêve, tout semble lui échapper... Elle ne sent plus rien. La frustration s'éloigne, de nouveau et elle se met à rire.

Elle entend Gabrielle qui dit qu'elle ne veut pas mourir, mais l'enfant ne s'en inquiète pas, ne réagit pas, parce que tout lui semble être iréel...


Meurs pô...

Un homme rentre dans la taverne. Elle ne le connait pas. Un inconnu, encore un, mais c'est bien. Elle le regarde et elle l'entend parler. Où est le tavernier ? Elle n'en savait rien, la mioche et elle s'en fichait, donc elle rassembla ses forces pour hausser les épaules. Elle est tellement bien qu'hausser les épaules lui coûte légèrement.

Suis Marine... Pis l'alcool, c'est pô bien... J'en ai pô... Du geste du doigt, elle montre la marmitte. Pis cette tisane, c'est pô pour les couards ! Parie que z'êtes trop pas cap d'en boire...

Un défi ? Peut-être !

Après un regard vers Marin, la fillette se met à fouiller dans sa besace, avant de sortir une poupée en chiffon qu'on lui a offert et elle se laisse glisser de sa chaise pour marcher à quatres pattes vers Gabrielle. Trop bien pour se lever. Elle ne peut pas. Elle met la poupée sur ses jambes, avant d'attraper la main de la femme et de la poser dessus.


Veut jouer avec toi la poupée, même qu'elle s'appelle... Euh... M'en souviens plus... L'a pas d'nom, j'crois...

Pis, la mioche grimpe sur une chaise à côté de Gabrielle pour regarder les autres et leur sourire...
Kathryn.brehnian
Elle fronce les sourcils, si son hallucination commence elle-même à avoir des hallucinations...cela pouvait durer longtemps. Parce qu'elle avait bien suivi, si si, et il n'y avait aucune Martine dans l'auberge.

Une moue enfantine s'installe sur ses lèvres alors que son amie s'affaire. C'est juste hors de question de réduire son temps à passer avec Deid, à cause d'un autre fantôme qu'elle ne connaissait même pas.

Nouveau verre rempli et posé devant elle.
Pour s'occuper les mains, parce que la première demi-tasse d'infusion lui a laissé la gorge sèche, parce que parfois, négatif plus négatif, cela donnait un résultat positif, pour toutes ces raisons, elle essaye de nouveau la boisson. Le résultat positif, c'est parfois seulement, et là ce n'était pas le cas, ou alors le nouveau breuvage était simplement « plus » mauvais.

Tsss, tu sais bien que je n'aime pas le calva, Deid. Dis, là où tu es tu as vu Prud? Vous allez bien? Vous nous voyez?
Elle se renseigne, passant d'une question à l'autre sans aucune transition...mais une pensée parasite la myriade de questions qu'elle voudrait encore poser. Un lien avec le calva qu'elle vient de boire...

Non!
Elle a l'impression d'hurler, mais elle n'est pas certaine que sa voix ait vraiment porté, alors pour plus de sureté, elle se remet difficilement sur ses pieds, et recule le gobelet mis à proximité de Marine.
Pas pour toi, sinon, ton père t'enferme chez les nonnes. Tête inclinée, comme cherchant d'où elle tenait cette information, elle regarde la gamine, attendant confirmation.

C'est à ce moment qu'entre un homme.
'Soir. Kate, et voici Gab.
Tisane aidant, elle devient laconique, et familière, même avec les quasi-inconnues, quand à Deid...on ne présente pas ses hallucinations, voyons, suivez un peu. Laissant la partie logistique de l'approvisionnement à Marine qui semble s'en sortir à merveille, elle reporte son attention sur Gab qui n'est plus au meilleur de sa forme, elle voulait s'envoler un peu plus tôt, maintenait la brune paraît avec sombrer.
Je ne veux pas mourir ! Voilà qui confirme son opinion.

La blonde tapote avec maladresse qui se veut réconfortante la masse avachie sur la table.
Ca va ? Tu veux....
Qu'ajouter à cela...elle proposerait bien de lui prêter celle qu'elle prend pour son fantôme personnel, mais tout de même elle ne sont pas assez proches, et Kate n'est décidément pas préteuse ce soir. Dommage, peut-être qu'après la brune aurait moins peur de mourir...mais à défaut, elle conclut piteusement sa phrase par un :
quelque chose?
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Marin_bellay
« La vie est tout de même une chose bien curieuse... pour qui sait observer entre minuit et trois heures du matin. »
Jacques Prévert

Le regard du nouvel arrivant se pose sur l’enfant. Marine, s’il a bien compris. C’est qu’elle a toutes les peines du monde à articuler correctement cette petite. La raison tient sans doute autant à ses dents manquantes qu’à la marmite de «tisane» qu’elle tente de lui montrer du doigt. Une chose est sûre, elle n’est pas en pleine possession de ses moyens. Tout comme ses camarades de jeu d’ailleurs.
Alors qu’elle tente de le persuader de boire la fameuse boisson, le nouvel arrivant se met presque malgré lui à scruter la moindre bosse, le moindre pli sur les vêtements posés ça et là dans l’espoir de voir dépasser qui le tissu d’une bourse, qui deux ou trois pouces d’un objet de valeur. Déformation professionnelle.

Analyse… décrypte… cogite Marin. Fais marcher ta cervelle. La situation pourrait bien tourner à ton avantage, indéniablement. Quatre loques et demi, toutes en plein délire, certainement incapables de réagir ou même de comprendre ce qu’il se passe. Et un tavernier probablement en train de ronfler, allongé sur sa couche, sur sa moitié… ou sur les deux! A cette pensée, Marin ne pût empêcher un sourire de lui monter au coin des lèvres. Un de ses sourires agaçants dont il avait (involontairement) le secret et qui lui avait apporté autant de problèmes que de bon moments… ou presque. En tout cas, le bougre laissait à Marin le champ libre pour faire main basse sur ce qui pouvait l’intéresser.

C’est-à-dire pas grand chose, pense-t-il en terminant de balayer la pièce commune du regard. Hum, on ne peut pas tout avoir, il avait déjà la chance d’être au chaud cette nuit, pour le reste il sera toujours temps de trouver demain quelques riches pigeons à plumer. Sa bourse était pleine, il n’y avait pas d’urgence.
Et quand on y regarde bien, il y a tout de même de jolies choses sur lesquelles concentrer son attention. A commencer par Kate, la charmante jeune femme qui vient de lui présenter la silhouette aux mèches brunes, celle, avinée, qui marmonne qu’elle ne veut pas mourir, la tête abandonnée sur un coin de table. La blonde, même dans cet état, dégage bien plus de phéromones que… comment l’avait-elle appelée déjà? Ah oui Gab. Il faut dire que sa position, rappelant une ivrogne dans un état avancé de décomposition mentale, ne la met pas vraiment en valeur. A sa décharge, il est difficile d'émettre un jugement tranché, surtout avec le peu de chandelles que ce radin de tavernier avait laissé allumées. A moins que ce ne soit à cause de Marine qui avait une propension certaine à confondre les bougies avec des friandises.

L’attention de Marin se reporta sur Kate. Il fit la moue. Elle lui plaisait bien, physiquement du moins, mais il était tout sauf le type d’homme à profiter d’une femme ne pouvant se défendre et repousser ses assauts. On ne renie pas si facilement son éducation,. Et il aimait cette phase de séduction que nombre de ses congénères mâles exécraient. De celle où la donzelle se débat, mettant toute son énergie dans la bataille, persuadée qu’elle allait pouvoir s’échapper. Son sourire s’élargit. Oui, c’était indubitablement ce qu’il préférait. Qu’importe la victoire, c’est le combat qui compte! Et quand il l’emportait, il consommait son dû, rapidement, mécaniquement. Il faut bien que le corps exulte*.

Blam. Le son de petites explosions le sort de ses pensées. Il se tourne vivement vers la source du bruit, tendu, son coeur battant la chamade, guettant le moindre mouvement.

Rien. Il n’y a rien. Juste le feu qui craque dans la cheminée. C’est sans doute une pomme de pin qui s’est enflammée dans l’âtre. Ouf. Pas facile d’être constamment aux aguets, d’avoir en permanence cette sensation désagréable d’être surveillé comme collée au corps. Même s’il sait que personne n’est après lui, du moins pas aujourd’hui. Au dessus des braises, la marmite garde au chaud le liquide responsable de l’état de ses voisins de tablée.
Et après tout, pourquoi pas… Pourquoi n’en profiterait-il pas lui aussi? Il ne s’est plus abandonné depuis bien longtemps, trop longtemps, depuis ce triste jour où… Il secoua la tête. Non, ce n’était pas le moment de ressasser le passé. Non, ce soir, il avait envie de se laisser aller et cette décoction avait l’air diablement efficace.

Il prenait un risque certes, mais la promesse d’une ivresse oubliée valait bien tous les dangers, non?




* Jacques Brel - La chanson des vieux amants.
Gabrielle_blackney
[They tried to make me go to rehab, I said no, no, no
Yes I've been black and when I come back, you'll know, know, know*]


Une petite voix la fait réagir.

Meurs pô…


Elle lève doucement la tête et sourit à Marine. Effectivement, elle n’allait pas mourir. Par contre sa tête semblait prête à exploser.
Une autre voix, une qui tape un grand coup. Une voix d’homme. Gabrielle tourne la tête et regarde le nouvel arrivant. Qu’il arrête de hurler par pitié.


Shhhttttt... Moins fort !

Et elle laisse Marine répondre à l’inconnu. La blonde aussi s’en charge, laconique mais efficace. Mais qu’elle cesse de crier aussi. Pourquoi tout le monde parle aussi fort ?
Elle sent la main de Kathryn qui la tapote. Alors elle se redresse carrément et se cale au fond de sa chaise.


Oui, ça va. Non, je ne veux rien. Je crois que finalement, je ne vais pas mourir ce soir.

Elle sourit piteusement à la blonde. Ce mal de tête, ce goût métallique dans la bouche, cette nausée, Gabrielle les connaît bien. Mais c’est bien la première fois qu’une tisane lui file la gueule de bois.
Elle cligne des yeux plusieurs fois pour tenter de retrouver une contenance. Elle jette un œil autour d’elle, la taverne a l’air normal, plus de frère, plus de père, plus de mère, plus de cerf, plus de louve, plus rien que des tables, des chaises et des bancs.
Elle regarde le nouveau venu et ne tente pas de lui dire d’éviter la tisane. Après tout, chacun son tour. Et puis il a l'air nerveux, ça lui fera du bien, ça le détendra. Quoique. Elle même ne se sent pas vraiment détendue. La chute est violente après l'apesanteur.

Elle sourit en sentant une petite main attraper la sienne. Jouer à la poupée ? C’est bien une idée de gamine ça. Elle regarde Marine et la poupée sans nom. Gabrielle ne se souvient pas avoir joué à la poupée quand elle était petite, elle ne se souvient pas en avoir eu une non plus. Mais ça tambourine tellement fort dans sa tête qu’elle a du mal à rassembler des pensées cohérentes.
Alors elle se contente de sourire à Marine sans lui répondre. Elle regarde les autres uns à uns en tentant de retenir la nausée qui monte et de rester droite sur sa chaise en attendant que ça passe.


*Ils ont essayé de me faire aller en cure de désintox, j’ai dit « non, non, non »
Oui, je me suis saoûlée/droguée mais quand je reviendrai, vous le saurez
(Amy Winehouse)

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Marin_bellay
«D'autant plus forte est l'ivresse que plus amer est le vin.»
Gabriele D’Annunzio

Ignoble! Bon Dieu que cette boisson est ignoble!

A la limite de la nausée, Marin recula en grimaçant, les bras gesticulant dans tous les sens. Il se racla la gorge pour tenter de recracher les restes de l’amère décoction, vainement. Mais qu’est-ce qui l’avait poussé à remplir une chope à ras bord avec la sombre mixture aux reflets rouges. Et surtout pourquoi l’avait-il bût d’un coup d’un seul.
La conclusion était malheureusement triviale : même s’il était persuadé d’être différent et bien haut dessus de la plèbe - l’éducation encore, sans doute - il faisait néanmoins preuve de cette stupide bravade caractérisant la majeure partie de la gent masculine! Une fillette de… Mais quel âge pouvait-elle bien avoir? Six, dix ans peut-être, il n’en savait foutre rien et quelle importance après tout! En y réfléchissant un peu, Il n’avait rien contre les gamins, non ce n’était pas ça, mais ils ne l’intéressaient guère, il les croisait sans les regarder ces petits êtres vagissants. Et tant qu’ils ne lui couraient pas entre les jambes et gardaient une saine distance, tout se passait le mieux du monde!
Enfin… Une fillette, donc, lui lance un défi et il ne peut s’empêcher d’y répondre!

Regardez comme je suis fort, semblait-il dire, vous avez vu, je suis un homme, un vrai! De ceux qui n’ont peur de rien n’est-ce pas? Et surtout… un crétin, devait penser la prénommée Gab qui semblait sortir de sa transe. Elle venait se redresser sur sa chaise et semblait avoir réglé leurs comptes à ses démons. Plus question de mourir en tout cas. La main sur la poupée de Marine, elle souriait.

Elle était…différente. Il fut surpris de découvrir un visage plutôt agréable sur un corps, ma foi, plutôt athlétique. C’était étrange. Certes, elle manquait de rondeurs, une honnête femme se devait d’être gironde - enfin, quand il disait honnête, c’était façon de parler - mais cette fois le physique passait au deuxième plan. Elle dégageait… quelque chose d’inhabituel, comme une force intérieure difficilement définissable, à la fois dérangeante et terriblement attirante. Etonnant.

Malgré la fatigue, il se dirigea vers elle d’un pas assuré.


Vous sentez vous mieux, ma dame ? Vous paraissiez en bien mauvaise posture il y a peu, mais je vois que les couleurs vous reviennent.

Il l’observait. Même si elle allait visiblement mieux, elle payait sans doute à présent ses excès de la soirée. Sa façon de bouger, ses mimiques trahissaient les tentatives infructueuses de calmer la nausée qui montait, tout cela faisait naître en lui des sensations depuis longtemps oubliées. Une bonne gueule de bois, c’était donc cela, elle avait une gueule de bois! Il sourit intérieurement. Encore une jouvencelle qui n’avait pas su gérer sa soif. L’euphorie passée, le réveil est difficile, n’est-ce pas? Le sourire en coin était de retour. Petite nature va, pensa-t-il, et en plus elle n’est pas si forte votre boisson «qui n’est pas pour les couards!» comme lui avait dit l’enfant. Tout en posant la chope vide sur la table, juste devant Gab (drôle de nom tout de même), il continua:

Quelles sont donc les herbes qui ont infusé? C’était un mélange fort peu ragoûtant et particulièrement désagréable à avaler! Vous auriez d’ailleurs pu faire preuve de bonté à mon égard et me prévenir! Quant à son efficacité…

Il allait terminer sa phrase quand, baissant la tête, il croisa le regard bleu profond de la jeune femme… Que n’avait-il fait! En un instant, sa vision se troubla et la brune se détacha du mur devant lequel elle était assise. Elle semblait s’en éloigner à grande vitesse, même si elle était immobile, il le savait. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, elle était debout à quelques centimètres de lui et le fixait. Il commençait à tendre la main vers elle quand une gigantesque vague jaillit des yeux de la belle et l’engloutit. Bleu. Tout était devenu soudainement bleu autour de lui. La taverne avait fait place à une mer déchaînée qui se confondait avec un ciel sans nuage. Il tentait de surnager, de tenir sa tête hors de l’eau mais la violence du courant qui le tirait vers les profondeurs et le faisait disparaitre à nouveau dans les remous. Ah! De l’air! Vite! Mais il n’y avait plus personne pour l’aider. Plus de Kate, de Marine ou de Gab. Juste le grondement de l’eau autour de lui.

Désolé l’ami Marin mais tu es seul à présent.
Marine.
Elle avait regardé bizarrement Kate quand elle lui avait dit que ce n'était pas pour elle, sinon son père l'enfermerait chez les nonnes et elle avait répondu : Vrai... Mais la Matheline m'a dit qu'il y'avait du bon vin... Pis papa peut pas mettre une robe... Un grand sourire s'est dessiné sur les lèvres de l'enfant, puis elle secoue la tête, sentant un sentiment de confusion. J'veux pas y aller...

Gabrielle ne va pas mourir, un nouveau sourire se dessine sur les lèvres de la fillette. Elle est contente que la femme est encore en vie, mais son attention se tourne vers Marine qui trouve que la boisson est ignoble et l'enfant se met à rire. Ce n'est pas pour rien qu'elle a lancé ce défi à l'homme. Elle veut voir la grimace sur son visage, parce que c'est une réelle peste quand elle s'y met ! Et puis quoi ? C'est rigolo de voir quelqu'un grimacer ! De toute façon, c'est de sa faute, il ne l'a pas cru ! La joie est de courte durée car elle sent son coeur battre plus fort, pendant que les autres parlent. Elle met sa main dessus en grimaçant. Qu'est-ce que ça fait mal...

Sa tête bourdonne, ses oreilles sifflent, ses yeux lui brûlent et deviennent un peu plus rouge qu'ils ne l'étaient déjà. Elle pousse une petite plainte. Elle a l'impression que sa tête va exploser. Ses deux paumes de mains viennent se déposer sur ses yeux et sur ses tempes, comme si ça pouvait la soulager de ce mal qui semble lui vriller toute la cervelle. L'homme parle et elle se met à grimacer un peu plus. Elle ne comprend pas ce qu'il dit, mais elle répond par un " Humpf". Elle ne se doute pas un instant ce qui lui arrive et si elle savait, elle ne pourrait rien faire... Ses larmes coulent et elle lâche un gros sanglot.

Pour un peu, elle entendrait une voix lui dire " Tu vois, t'as fait une bêtise et bien, c'est le Très-Haut qui te punie ! " Cette phrase, elle l'a toujours trouvé injuste, comme elle trouve que ce n'est pas juste qu'elle ait autant mal ! Elle déteste avoir mal. Enfin, heureusement encore. Pourquoi elle a mal d'ailleurs ? Elle ne sait pas et elle ne comprend pas pourquoi. Quand elle tombe, elle sait pourquoi ! Quand elle cogne, elle sait pourquoi ! Quand elle a mal, elle sait pourquoi et même ça se soigne, mais là, elle ne sait pas ce qui lui arrive. La mioche a déjà eu mal à la tête, lorsqu'elle était malade sauf que là, ce n'est pas le même mal...


J'ai mal...
Gabrielle_blackney
[Pinocchio n’a pas eu de chance : il a eu la gueule de bois toute sa vie !*]

Gabrielle a rarement la gueule de bois. Quand on est jamais vraiment à jeun, le corps s’habitue et on supporte mieux. Mais quand ça lui arrive, elle ne connaît qu’un remède : un verre d’alcool fort au réveil. Mais là, elle ne se réveille pas et elle n’a pas bu d’alcool, juste de la tisane. Alors qu’elle hésite à se lever pour aller se servir un petit verre d’eau de vie, le type lui parle. C’est quoi son nom déjà ? Il lui a dit mais elle était dans le brouillard.
Elle le regarde. En bien mauvaise posture, elle ? Ouais, il n’a pas tord. Mais bien sûr qu’elle se sent mieux. Elle ne vole plus, son esprit et son corps sont réunis et à part ce mal de tête, ça va presque bien.
Elle lui répond, du mieux qu’elle peut vu son état.


Je ne sais pas ce que c’est. Ce sont des herbes qui viennent d’Orient et…


Elle laisse sa phrase en suspend et regarde l’homme. Elle lui sourit, de ce sourire un peu narquois, celui qu’elle partage parfois avec son cousin.

Quant à son efficacité, je vous laisse en juger par vous-même.

Il est parti l’inconnu. Et même s’il n’a pas bougé, elle sait qu’il n’est plus vraiment avec elle. Bon voyage qui que tu sois, mais fais attention, le retour est violent.

Gabrielle reporte son attention sur Marine qui est là, à côté d’elle avec sa poupée. Elle n’a pas l’air très bien non plus la gamine. Et la voilà qui se met à pleurer. Gabrielle a horreur de ça. Déjà qu’elle n’aime pas trop les gosses, quand en plus, ils se mettent à brailler, ça ne va plus. Mais elle l’aime bien la petite rouquine. Et puis elle se sent vaguement coupable de lui avoir fait boire cette tisane, probable cause de son malheur actuel. Si Marine a le même mal de crâne qu’elle, elle peut comprendre les sanglots. Malheureusement, Aristote n’a pas doté Gabrielle d’un instinct maternel qui lui permettrait de savoir quoi dire ou quoi faire. Pas naturellement en tout cas. La jeune femme donne donc une tape un peu bourrue sur l’épaule de la petite. Oui, elle a mal, c’est pas drôle mais ça passera. Mais qu’elle cesse de pleurer par pitié.
Gabrielle jette un œil à la blonde, peut-être qu’elle est plus douée qu’elle avec les enfants et qu’elle saurait quoi lui dire à la gosse ? Parce que là, Gabrielle n’est pas trop en état de gérer ça. Et puis il lui faut un verre, n’importe quoi, mais quelque chose de fort, de quoi se remettre l’esprit bien clair.


*Michèle Bernier

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Kathryn.brehnian
Avec une concentration qui lui vient du temps, très lointain lui semble-t-il, où elle tenait l'herboristerie de Rouen, ou même de son plus récent cursus à l'Hotel-Dieu, elle scrute la brune. Sa faible dose de concentration entièrement accaparée par son observation l'empêche de remarquer le regard masculin qui la détaille.
Quand Gab reprend la parole, soupir de soulagement.


Tant mieux, je n'avais pas de quoi te faire une saignée ici, et comme j'avais soudoyé la doyenne et mon professeur avec du calva pour l'examen, je sais pas si je suis vraiment capable d'en faire une...
Elle n'avait pas vraiment l'intention de dire ça mais les paroles ne sont plus censurée par le cerveau. Il fait trop chaud pour cela, trop mal, trop étrange, et surtout quitte à se répéter , trop chaud. Une chaleur qui doit colorer, ses joues, et qui combinée à cette torpeur, qui lui délie la langue, alourdit tous ses mouvements, mais la maintient debout, en action.
Mais secouant la tête, et ses longues mèches blondes, pour dissiper la sensation, elle se recule de la table, évite les chaises qui lui tendent des embuches, reste un instant perplexe devant la large silhouette de Marin qui lui barre le chemin. L'homme ne semble même pas la voir, et après avoir tenté de l'éviter, elle empoigne la chemise et le fait tant bien que mal s'asseoir sur l'un des siège.

Vous serez mieux.

Oui...et accessoirement elle pourra passer, et ainsi atteindre la porte, son objectif premier, qu'elle ouvre en grand.
Enfin un peu d'air frais..., on peut même dire froid. Air qui fait naitre des frissons sur la peau trempée de transpiration mais qui lui ôte une épaisseur de ce voile opaque qui semblait l'envelopper.
Un large sourire est partagé avec le reste d'une assemblée, qui n'en a rien à faire, devant cette petite réussite. Le sourire se change instantanément en un froncement de sourcils quand elle entend les pleurs et presque simultanément croise le regard azur de Gab, car pour l'instinct maternel, bonne pioche. Elle en a même à revendre la blonde depuis qu'elle a déposé, quelques semaines auparavant, son fils sur les terres de sa cousine. Et ce n'est pas avec Leha, sa compagne de route qu'elle risquait d'épuiser son capital.

De son pas toujours chaloupé, elle retraverse la taverne, avec un temps de trajet toujours anormalement long comparé la distance.
Alors, bien sur, Marine a quelques années de plus qu'Erwann, mais cela doit fonctionner à peu près pareil. Du moins, elle l'espère, car les sanglots, même étouffés, renforcent un malaise que la jeune femme ne parvient pas à identifier mais qui semble généralisé. Alors elle cale la petite fille contre elle, essuyant les larmes d'un geste naturel.

Un regard désolé pour sa chimérique amie, qui signifie : "Désolée, urgence". Le sourire est joyeux tout de même, même si elles n'ont pas vraiment pu se parler, Kathryn avait juste besoin de la revoir, de la recroiser une dernière fois, de profiter de son sourire et de sa force. D'avoir sa bénédiction, même implicite pour la suite de sa vie.

Le léger mouvement de balancier avec lequel elle berce Marine renforce la migraine mais normalement c'est efficace, en tout cas, si elle prend son fils comme référence.


Chut, cela passera, ça va aller.
Murmure esquissé les yeux fermés, autant pour elle que pour la gamine.
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Marine.
Marine pleure en se frottant les yeux pour tenter de calmer cette impression que sa tête va exploser. Elle est mal, elle se sent plus faible qu'elle ne l'était déjà et surtout, elle sent qu'elle a envie de vomir. La fillette n'arrive plus à réfléchir, tout ce qu'elle veut, c'est que cette douleur se calme, mais si elle pouvait réfléchir et surtout, si elle pouvait se concentrer pour parler, elle demanderait si c'est le Très-Haut qui la punie, car elle a dû mal à croire qu'une tisane puisse fare autant de mal. Une tisane, ça soigne quand on est malade. De l'air frais. Elle frissonne, ça lui fait un peu du bien. Elle voudrait se déplacer pour aller dehors, se recroqueviller contre le mur et rester là sans bouger pour que la douleur se calme, mais elle ne peut pas.

Elle sent la tape de Gabrielle sur son épaule et la fillette arrête de se frotter les yeux pour la regarder. Elle est encore en vie, la femme. Elle tente un petit sourire mais ses yeux se referment car elle a trop mal et qu'elle voit anormalement trouble. C'est alors qu'elle sent qu'on la cale contre quelqu'un et qu'on sèche ses larmes. Ce geste la rassure et calme un peu les sanglots. Elle se sent bercer et elle grimace.
Aaaaaah...Effectivement, le léger mouvement de balancier renforce sa migraine et surtout son mal de coeur.

Pas vomir, pas vomir... La mioche respire profondément et elle finit par se détendre. Elle sent la chaleur et la présence de Kate et ça lui fait du bien, elle a l'impression que rien peut lui arriver alors elle se laisse tout bonnement faire.

Les câlins quand on a mal, ça fait du bien !
D'ailleurs, même quand on n'a pas mal.

L'enfant ouvre et clignent des yeux plusieurs fois. Elle commence à voir normalement. Son regard se pose vers l'homme qui est bizarre. Elle ne comprend pas. Est-ce qu'il voit les mêmes choses qu'elle a vu ? Elle ne sait pas. Elle aimerait bien savoir, mais elle ne pose aucune question, car il lui fait un peu peur. Elle se blottit un peu plus contre Kate et elle regarde Gabrielle.
T'as eu peur, toi...? Elle tourne sa tête doucement vers Kate... Ouch doucement... Et toi...? La bouche est pâteuse et sa gorge sèche. Elle a soif... Naturellement, son regard se pose sur la table pour voir s'il y'a quelque chose à boire, un fond de lait dans un verre que quelqu'un aurait laissé là...N'importe quoi...
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