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[RP] Recherche maître d'arme et nourrice.

--Norbert
RP ouvert à tous. La suite consiste simplement à l'audition des candidats aux postes à pourvoir




Placardé dans toutes les rues du Languedoc et des duchés et comtés environnant, une annonce plutôt solennelle proposant deux offres d'emploi apparemment normales.

Citation:
Oyez, Oyez, braves gens,

En cette année splendide 1460, nous recherchons activement deux personnes saines d'esprit ayant les compétences nécessaires pour les postes suivants :

  • Nourrice : Vous aurez à votre charge la délicieuse, énergique et débordante d'imagination Lucie de Compostelle, âgée de 5 ans.
    Si vous êtes un homme ou une femme, âgée de plus de 14 ans, prêt(e) à vivre au Languedoc ou y résidant déjà, n'hésitez pas à venir postuler !
    Nourri, logé et... Très bon salaire à la clé ! *

  • Maître d'armes : Vous aurez à charge d'apprendre à cette même enfant de maîtriser son énergie redoutable, de se défendre mais aussi de la défendre !
    Si vous êtes un homme ou une femme, âgée de plus de 14 ans, prêt(e) à vivre au Languedoc ou y résidant déjà, n'hésitez pas à venir postuler !
    Nourri, logé et... Très bon salaire à la clé ! *


Ou vous rendre ? Demandez Norbert dans la taverne municipale de la ville de Montpellier.[/list]


Ce brave Norbert, quant à lui, maître et scribe de Lucie de Compostelle, jeune fille ô combien difficile à maîtriser et surtout à garder à l’œil, n'avait qu'une hâte : que les deux postes soient pourvus ! Alandrisse de Montbazon Navailles était en effet bien trop occupée pour surveiller constamment sa jeune demie sœur et lui n'en pouvait plus de lui courir après. Ce n'était plus de son âge !

______________________
* Salaire purement RP.





Brekthas
[Montpellier]

Un homme marche d'un pas décidé dans les rues de la ville. Il est de taille moyenne, mais solidement bâti. Ses vêtements sont couverts de la poussière qui commencent à couvrir à nouveau les grands chemins, avec le retour des beaux jours. Ses cheveux sont grisonnants, et une courte barbe orne ses joues, laissant deviner quelques cicatrices sur son visage. Une légère claudication accompagne ses pas, reste de sa dernière mésaventure.
Brekthas, tel est son nom, ne peut s'empêcher de grimacer en y songeant. Mieux vaut cacher ça du mieux possible pour l'entretien. Un maître d'armes qui se fait racketter sur les routes, ça le fait pas. Par un seul homme, en plus. C'est qu'il se croyait encore solide, le Brekthas, et assez malin pour passer entre les mailles du filet, tout seul. Que nenni! Il était tombé, et bien bas.
Sans le sou, il était arrivé à Vienne, et avait aperçu cette offre dans les rues de la ville. Déchiffrant avec peine, il avait vite compris que c'était une occasion parfaite. Éduquer à une fillette les rudiments du combat, c'était du gâteau.

Brekthas sort de ses pensées en atteignant la taverne municipale. Il rentre et lance une pièce sur le comptoir :


- Salut tavernier, dis-moi, ou j'peux trouver l'Norbert de l'affiche?


Le tenancier lui indique le fond de la salle, et Brekthas commande deux bières. C'est les mains pleines qu'il aborde le brave Norbert.

-S'lut, c'est bien toi Norbert? V'là une bière pour te récompenser, t'viens d'trouver l'maître d'armes qu'il te fallait!
Gabrielle_blackney
Se racheter une honorabilité. Voilà le but premier de Gabrielle. Pas se comporter honorablement, quoiqu'elle même trouvait sa conduite tout à fait correcte. Si cet imbécile n'avait pas écrit cette lettre, personne n'aurait rien su et elle n'aurait pas à se refaire une moralité qui convienne à son cousin de Duc.
Enfin, ressasser ne sert à rien. Il faut avancer.

Elle avait déjà bien avancé après son enfermement au prieuré. Pour elle, elle avait expié toutes ses fautes passées et celles à venir pendant ces semaines de torture. Mais elle savait qu'Alcalnn serait difficile à convaincre.
S'il la trouvait désoeuvrée, il ne manquerait pas de lui coller un mari ou de la claquemurer dans un presbytère, ou pire dans son Oustau d'Orthez pour faire de la broderie ou autre occupation stupide et ennuyeuse trop souvent réservée à son sexe.
Il lui fallait un travail. Gabrielle savait bien ce qui lui plairait mais il était encore un peu trop tôt pour ça. Et elle était pressée.

Quand elle vit l'annonce placardée alors qu'elle rentrait chez elle en Béarn, elle n'y prêta au départ nulle attention. Elle? Nourrice? Maitre d'armes lui aurait mieux convenu, à la rigueur. Mais nourrice?
Puis petit à petit, l'idée fit son nid. Et pourquoi pas après tout. Une famille noble pourrait bien servir son dessein et lui permettre de définitivement regagner la confiance du Duc.
Et une gamine de 5 ans ça ne pouvait pas être si terrible. En fait, si, elle pressentait que ça devait être terrible mais après avoir survécu au prieuré, Gabrielle se sentait la force de se torturer encore un peu. Et elle en avait maté de plus coriaces.

C'est donc d'un pas décidé qu'elle franchit la porte de la taverne municipale de Montpellier. Avec une petite pensée derrière la tête qu'elle ne révèlerait à quiconque.
Pour l'occasion, Gabrielle avait délaissé ses braies et avait revêtu une robe - les nobles sont si à cheval sur ce genre de principes ridicules - en revanche, elle portait son épée à sa gauche et avait planqué ses dagues sous son jupon, on ne se défait pas complètement de ses petites manies, et autant qu'ils sachent à qui ils avaient affaire.
Elle s'annonça au tavernier en entrant et résista à l'envie de se commander une chope.


Bonjour. Je cherche Norbert. Pouvez vous m'indiquer où le trouver?


Occupé le Norbert semble-t-il. Et pas par une concurrente à en juger par le gabarit.
Gabrielle patientera donc. Et essaiera d'oublier l'envie d'alcool qui lui démange le palais.
Parfois, il faut mettre ses démons en sourdine pour son propre intérêt.

_________________
--Norbert


[Premiers espoirs, première candidature]

Cela faisait une semaine que le vieux scribe du nom de Norbert prenait place tous les jours à la taverne municipale de Montpellier afin de rencontrer de potentiels futurs maitre d’arme et nourrice. Mais pour le moment à part un candidat pouilleux qui l’avait plus dégouté qu’autre chose, il n’avait vu personne se présenter. Vous vous demanderez sans doute où était la jeune Lucie pendant ce temps ? Elle était sensée prendre ses cours d’équitation – on est jamais trop jeune – le matin, venir faire ses lignes et ses leçons ici par la suite, manger à ses côtés et passer son après midi avec sa demie sœur ou dans une chambre à l’étage pour jouer, un garde féminin posté pour la surveiller.

Mais revenons à nos moutons ! Norbert commençait donc à se demander s’il n’allait pas finir par se coltiner la blondinette 24h/24 jusqu’à la fin de ses jours. Heureusement pour lui, ce jour devait-être riche en candidats ! Ou du moins… Plus riche que les jours précédents ! Alors qu’il se morfondait devant une tisane semi froide en préparant les exercices de lettres futurs de la Compostelle, une brute épaisse s’arrêta devant sa table. Le brave homme releva les yeux de son écriture appliquée et dévisagea quelques peu l’inconnu.

Assurément il ne devait pas venir pour le poste de nourrice… Il s’adressa d’ailleurs à lui en le félicitant et en déposant une chope devant lui – manquant de peu, par là même, de ruiner son précieux travail. Ne voulant pas se faire écrabouiller – oui sait-on jamais avec ce genre d’homme – Norbert rangea bien vite ses parchemins, son encre et ses plumes avant d’en revenir au candidat qui visiblement se pensait déjà engagé.

- Hem, bonjour… Messire… C’est bien moi Norbert oui. Je vous remercie pour cette… Boisson… Mais… A qui ai-je l’honneur ? Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Avez-vous des lettres de recommandation, de paie d’armée, autre chose ? Le nom d’un dernier employeur ? Vos compétences ?


Il n’allait tout de même pas embaucher le premier venu pour cette enfant… Si.. ? Il tenta de ranger son désespoir au placard. Cet homme ne semblait pas commode, et s’il frappait la fillette ? Il grimaça légèrement en y pensant.

- Mais je vous en prie, prenez place !


Il lui fit un sourire poli en espérant que toutes ses questions n’avaient pas refroidi l’enthousiasme et l’humeur du candidat.


[Plus tard, deuxième candidature]


Le fameux Brekthas s’éloignait qu’une jeune femme en robe s’avançait vers la table. Nourrice ? Un large sourire étira les lèvres du vieux maître, c’était le poste qu’il espérait plus que tout voir pourvu.

- Bonjour… Est-c…

Il n’eut guère le temps de finir sa phrase qu’une tête blonde descendait rapidement, disons pour une gamine, les escaliers pour venir se jucher, debout, à côté de la table.

- Tu fais quoi ?


Demanda une petite voix pleine de curiosité, les yeux brillants.
Lucye
    A la candidature de la nourrice.




Ses jouets l'amusaient certes beaucoup, aussi fut-elle plutôt sage au début de l'après-midi, mimant, s'extasiant, criant, rigolant, feintant bref créant toute une histoire et tout un monde merveilleux sous les yeux étrécis de la garde qu'on avait justement mise en garde ! Il ne fallait pas quitter Lucie si l'on ne voulait pas la perdre. La fillette profitait en effet du moindre instant d'inattention pour entamer une longue partie de cache cache qui ne faisait rire qu'elle.

Elle s'amusait donc jusqu'au moment où la lassitude pointa le bout de son nez. Elle en avait assez de jouer et seule, de plus ce devait être l'heure du goûter et donc de son verre de lait accompagné d'un pain blanc, car son petit estomac gargouillait. Lucie jeta donc un œil à la dame qui lui bloquait la porte et qui semblait s'ennuyer elle aussi.


- Tu viens youer avec moi ?


Supplia-t-elle en faisant son regard de petit chat battu. Ah oui comprenez jouer par "youer". Non elle ne yoyotait pas mais elle adorait voir la tête de Norbert lorsqu'elle articulait mal ou qu'elle se trompait un peu de mot. Celui-ci prenait une mine qui ressemblait selon elle à un sanglier et qui la faisait beaucoup rire. La garde fit non de la tête.


- Pou'quoiii ? En plus mon dada l'est tout cassé.

Elle fit mine de fondre en larmes, cela marchait bien sur les grandes personnes en général. Elles finissaient toujours par faire ce qu'elle voulait. Visiblement celle-ci n'avait pas été prévenue des techniques de séduction de la Compostelle car elle vint aussitôt s’accroupir près d'elle afin d'examiner le jouet effectivement amoché - il faut dire que le balancer à travers toute la pièce n'était pas fort recommandé.

La blondinette, toujours assise, patienta un instant puis trouva le temps long ! Elle se mit donc debout aussi rapidement que lui permettait sa petite robe rose trop jolie mais pas pratique, puis déclara joyeusement :


- Tu répares et moi j'prends mon goûter !... M'i'cii !

Et pouf elle se dirigea vers l'étage inférieur, Norbert et surtout son goûter ! La garde sur les talons.

En bas elle repéra Norbert derrière une jolie dame. Était-ce son amoureuse ? Elle n'avait jamais vu Norbert faire les choses de grand que faisaient sa sœur et Bb'ed... Peut-être parce qu'il était moche ? Mais il était gentil. Curieuse, elle s'approcha donc et demanda, le menton levé, détaillant la dame des yeux :


- Tu fais quoi ?
Gabrielle_blackney
Gabrielle avait patienté le temps que le dénommé Norbert en termine avec le grand costaud. Elle avait réussi à rester calme et à chasser l'envie d'une chope. Elle se demandait vraiment si elle ne faisait pas une grosse erreur. Elle en nourrice. Ah ça allait en faire rire plus d'un si elle avait le poste. Mais après tout pourquoi pas, les enfants la laissait indifférente ou l'agaçaient le plus souvent, mais certains faisaient des compagnons de discussion trés acceptables.
Comme avait dit son cousin "la vie c'est pas toujours comme on veut". Et puis si la gamine était trop insupportable, il serait toujours temps d'aviser à ce moment là. Bref, son esprit cogitait.
Ce fut enfin son tour, elle s'approcha de la table et s'apprêtait à saluer le Sieur qui lui souriait largement. Humm. Soit elle lui plaisait beaucoup, soit la gamine était infernale et il espérait s'en débarrasser au plus vite. Soit il était naturellement trés souriant mais Gabrielle n'y songea même pas.

Il ouvrait à peine la bouche qu'une petite blonde en robe de princesse déboula, se planta devant lui et l'interrompit.


Tu fais quoi?

Gabrielle sourit en coin. Sûrement la gamine dont il fallait s'occuper. Comment était-ce déjà? Ah oui, Lucie. Pas timide la petite, elle fixait Gabrielle et la détaillait comme si elle était un bout de viande du marché. Mais il en fallait plus pour décontenancer la brune.

Il te cherche une nourrice. Et moi je viens pour le poste.

Il aurait sûrement fallu la vouvoyer. Il serait temps d'y remédier si on lui en faisait la remarque. Mais vouvoyer une gosse de 5 ans, fut elle noble, ça ne lui venait pas naturellement.
Elle s'accroupit devant la blondinette parce qu'elle se souvenait qu'elle -même, petite fille, détestait devoir lever les yeux en permanence pour parler aux adultes. Elle lui sourit. Elle n'avait pas l'air si terrible, si? Une petite noble trop capricieuse certainement, comme toutes les petites filles bien nées du royaume, mais rien d'insurmontable, pensa Gabrielle,

Lucie, je dois parler avec Norbert, pour savoir si j'ai envie de m'occuper de toi. Et lui doit décider s'il a envie de m'embaucher. Je déteste les robes et les rubans, je suis nulle en coiffure, mais je monte trés bien à cheval, je sais grimper aux arbres et je connais des tas d'histoires.

Elle fait un clin d'oeil à la petite et se redresse. Un sourire à Norbert.

Je suis à vous.

_________________
Brekthas
Le vieux serviteur leva vers lui des yeux scrutateurs et légèrement surpris, puis se reprit bien vite en rangeant son fatras et en assommant Brekthas de questions.

Encore un scribouillard se lamenta intérieurement le maître d'armes. Passionné par la paperasse et les procédures à n'en pas finir, à coup sûr. Son équipement certes poussiéreux mais bien entretenu, sa carrure, ne lui suffisait pas? ... Brekthas soupira et s'asseya, sans rendre son sourire au recruteur.


- J'suis Brekthas,
dit-il, enchaînant avec une gorgée de bière fraiche. Ah, enfin une qu'est pas coupée à la pisse, ah ah! J'peux vous dire que j'avais l'gosier tout sec à passer ma journée sur la route. 'Fin bon je m'écarte du sujet. J'viens d'vers Arras, savez, dans les Flandres. Pour les r'commandations... J'en ai pas vraiment, m'enfin. J'ai bin eu une lett' de mon ancien seigneur, qui m'concède une petite somme à r'tirer en Touraine, pour mes bons et loyaux services.. Mais j'l'ai pu. Faudrait écrire à çui qui m'a donné la somme p't'être?..

Mazette, ça lui faisait bizarre de chercher à prouver qu'il était l'homme de la situation, après toutes ces années. De seigneur, il n'en avait eu qu'un, ce depuis son adolescence jusqu'à il y a quelques mois. On lui avait proposé un ou deux postes, depuis. Mais il n'était pas allé jusqu'au bout. Tant qu'il avait son petit pécule, pouvait s'en passer.. Mais voilà, de pécule il n'en avait plus. Pis convaincre un scribe de l'embaucher, c'était aussi ridicule que de demander à un soldat d'écrire des poèmes..


Sinon j'ai servi qu'un homme, c'tait un brave homme, s'app'lait Johan d'Achicourt. L'est mort sans descendance l'pauvre. D'vieillesse, attention hin! Suis pas homme à laisser mon seigneur s'faire saigner! s'exclama-t-il, élevant sa grosse voix, tapant du poing sur la table, et foudroyant le scribe au cas où celui-ci fasse mine de le suspecter d'incapacité.
Lucye


Une nourrice ? Ah oui c'était comme celle qui était partie parce qu'elle en avait marre que Norbert lui crie après ? Sûrement - oui, ce ne pouvait pas être sa faute dans l'esprit de la jeune enfant. La jolie dame en robe s'accroupit alors devant elle et c'était tant mieux, elle en avait marre de se sentir petite - comment ça à 5 ans c'est normal ? Mais la fillette écarquilla les yeux au fur et à mesure que la candidate parlait. Haaan elle n'avait pas dit "Mademoiselle Lucie", elle l'avait tutoyée, elle disait "Norbert" elle le connaissait donc ? Mais le moment qui la laissa le plus perplexe fut le "Je déteste les robes et les rubans".

- Mais t'es une fille, ça aime les robes les filles. Et pou'quoi t'en mets si t'aimes pas ?

Bah oui, elle quand elle n'aimait pas hé bien elle ne faisait pas, quitte à se rouler par terre ! Ceci dit la suite était beaucoup plus plaisant à l'oreille de la petite aventurière ! Cheval, arbres, histoires. Les mots magiques. La Compostelle hocha donc du chef, lui fit un sourire radieux avant de déclarer d'un ton qui se voulait très sérieux - comme si la décision lui appartenait entièrement.

- Tu peux rester alors !

Mais bon, c'est pas le tout, elle avait faim la gosse, elle se désintéressa donc de sa potentielle future nourrice et se tourna vers la garde qui était la seule adulte à ne pas être occupée.


- J'ai faim.


Sur un signe de tête de Norbert, la jeune femme qui avait à charge la surveillance de la petite l'emmena vers le comptoir pour lui faire prendre son goûter. Battant des mains, la blondinette souriait et énumérait ce qu'elle voulait manger.

- J'veux un verre de lait, mais pas froid, et pas crop chaud. Dans un petit verre sinon j'arrive pas à boire moi. Et du pain chaud, mais un qui est bon, pas ceux que Maitre Norbert i'mange. Moi 'veux pas ça, moi hein.
--Norbert


[Brekthas le terrible face à Norbert l'inquiet]

Vraiment pas commode… L’homme s’était assis sans un sourire, visiblement peu ravi qu’on lui pose autant de questions. Cela étant, Norbert n’avait jamais recruté personne d’autre qu’un apprenti scribe, en son jeune temps, il ne savait donc certainement pas trop comment faire pour différencier un bon maître d’armes d’un mauvais. La brute finit par prendre la parole. Brekthas ? Au moins le nom lui allait comme un gant !

Le vieux scribe grimaça en entendant son interlocuteur vanter la qualité de la bière. S’il parlait comme ça devant la fillette voilà qui n’allait pas la rendre plus docile… Il écouta cependant la suite avec attention et sans couper la parole du dénommé Brekthas. Johan d’Achicourt ? Jamais entendu parler… Mais il pouvait toujours demander, pas vrai ? D’ailleurs… Il fut coupé dans ses pensées par une exclamation soulignée – peu discrètement – d’un coup de point sur la table et d’un regard noir. Déglutissant bruyamment Norbert leva les mains, comme pour s’excuser.

- Mais je n’ai pas dit le contraire… Mon brave… Calmez-vous… Je vous en prie… !

Il agrémenta sa phrase d’un petit sourire contrit. Pour sûr l’homme était un sanguin. Un de ceux qui casse tout quand ça ne lui plait pas. Pouvait-il vraiment laisser… « ça »… Avec sa blondinette orpheline ? Mais pouvait-il lui dire qu’il ne l’embauchait pas ? Et s’il lui fracassait le nez à coups de chope ? Avec un petit rire nerveux, Norbert passa le doigt sur son nez puis eut une idée.

- Ecoutez… Que diriez-vous d’une période d’essai ? Vous lui donnez un cours sous mes yeux – voire ceux de sa demie sœur et de son mari en prime – et nous aviserons ensuite… ? Cela me laissera le temps de me renseigner sur…

Il hésita. Mieux valait peut-être ne pas lui dire.

- Sur d’éventuels autres candidats qui voudraient auditionner.

Dit-il en souriant d’un air forcé. Mais était-ce mieux ?


[Une brune nourrice pour la blondinette ?]

Là encore le pauvre Norbert n’eut pas le temps de répondre que la postulante s’en chargeait. Il tiqua légèrement sur le tutoiement, le « Nulle en coiffure » et le « Norbert » tout court. Mais bon, on ne va pas rechigner pour si peu, après tout elle était peut-être compétente ? Si elle gardait Lucie en vie, en bonne santé, qu’elle ne lui apprenait pas de vilains mots, qu’elle veillait à ce qu’elle ait de bonnes manières et qu’elle ne s’enfuyait à la première crise… Pourquoi pas ?! Sa protégée voulait aller manger, parfait ! Il allait pouvoir interroger un peu plus cette femme. Il fit un signe d’assentiment à la garde qui emmena l’enfant – ou l’inverse ? – et se tourna vers la brune.

- Asseyez-vous, je vous en prie. Désirez-vous boire quelque chose ? Vous savez pour ma part je suis pour le vouvoiement et pour les « Mademoiselle Lucie ». Mais bon, entre nous, vous pouvez m’appeler Norbert, je ne suis qu’un modeste scribe. Alors, vous venez pour le poste de nourrice je suppose ? D'où venez-vous ? Qui êtes vous ?

Il lui fit un grand sourire, encore un, après toutes ces questions. Oui, il aime les questions...

- Je vous avoue ne pas être très au fait de la façon d’éduquer un enfant en dehors du côté des lettres… Cela dit je tiens à ce que Mademoiselle Lucie soit irréprochable au nom de la mémoire de feue sa mère. Alors… Vous disiez être nulle en coiffure...?
Gabrielle_blackney
Gabrielle sourit à la question de Lucie. Si elle savait que cette robe est la première qu’elle met depuis des mois – enfin sauf la tenue imposée du prieuré évidemment – et qu’elle ne la porte que parce qu’elle pense que les braies lui auraient oté tout espoir d’obtenir la place. Mais elle ne lui répond pas. On ne peut pas tout expliquer à une enfant de cinq ans qui est habituée à obtenir ce qu’elle veut en tapant du pied.

Tu peux rester alors !

Bien. C’était presque le principal que la gamine veuille d’elle. Mais Norbert allait être plus difficile à convaincre.
Elle regarde Lucie s’éloigner et s’asseoit comme le scribe l’invite à le faire, et non, elle ne boira rien, ça n’est pas le bon moment pour ça, Gabrielle n’a pas l’alcool social, elle ne boit pas par convenance ou politesse, elle boit parce qu’elle aime ça. Elle réfléchit un instant avant de lui sourire et de répondre.


Je m’appelle Gabrielle Blackney. Je vis à Orthez mais je comptais déménager et le Languedoc m’ira très bien. Mon père était Vicomte. Je suis actuellement sous l’autorité de mon cousin, le Duc Alcalnn. Je suis nouvellement inscrite à l’université de Belrupt et j’ai besoin d’un emploi qui me permette d’étudier. Je tiens donc à avoir mes dimanches, toutes mes soirées et mes nuits, quitte à baisser un peu mon salaire si nécessaire.

L’argent n’est pas la principale motivation de Gabrielle et elle a besoin de temps libre, surtout la nuit, c’est une condition non négociable. Depuis petite, c’est son moment à elle, privilégié, seule – ou pas – et il est nécessaire à son équilibre.

Pour être honnête, je n’ai pas vraiment d’expérience comme nourrice et certes, je suis assez ignorante en froufrous et autres coquetteries. Mais je suis sûre qu’une femme de chambre pourrait se charger de cela. Je pourrais même sûrement apprendre. En revanche, je sais très bien lire et écrire, je parle couramment anglois, je crois m’exprimer très correctement, je peux tout à fait lui dire vous et l'appeler "mademoiselle Lucie" si vous y tenez. Je suis trés bonne cavalière, je manie l’épée et la dague. Je suis patiente et calme, et les caprices me laissent de marbre.

Elle se tourne vers le comptoir où la petite est installée avec son lait et son pain.


Et elle m’aime bien je crois.
_________________
Brekthas
Etrangement, le Norbert sembla se sentir légèrement agressé. Pourtant Brekthas ne faisait que défendre son honneur!

- Ouais, j'suis calme hin..

Valait sans doute mieux être conciliant avec un recruteur-scribe, montrer des allures polies et courtoises. Peut-être même que quelques efforts de vocabulaire seraient appréciés?.. C'est sûr tout ça ne servait à rien pour être un bon maître d'arme, mais si le scribouillard était trop sensible, autant le ménager.

Finalement, Norbert proposa une période d'essai, ce qui lui permettrait tout son talent dans le maniement d'armes diverses, la transmission du savoir, et la correction des sales gosses.


- Cela me laissera le temps de me renseigner sur ...

- Boarf z'inquiétez pas j'suis l'homme d'la situation moa!

- … Sur d’éventuels autres candidats qui voudraient auditionner.


Silence. Le visage de Brekthas se ferma, rougit, et on put voir une veine se mettre à palpiter sur son front. Sa main droite descendit vers la garde de son épée.


- Vous!...

Brekthas se figea en voyant les mains du scribe remonter vers son visage.

Avez un grand sens de euh l'organisation.


Hum aucun rapport. Mais au moins il sourit. Et reposa ses mains sur la table.

Alors je commence quand c'te période décès papy? Et qui je dois tuer?
--Norbert


[Mais qu'est-ce que c'est que ce barbare ?...]

Calme ? Il était calme là ? Et lorsqu'il s'énervait alors ?! Il cassait les chaises en deux, fracassait les vitres et trucidait tout le monde ?
Pas forcément rassuré, Norbert se contenta de regarder l'homme qui lui faisait face en attendant que celui-ci retrouve – ou plutôt trouve – une attitude un peu plus... Enfin un peu moins effrayante pour un pauvre petit scribe à la vie assez bien protégée dont les seules engueulades récentes étaient avec des nourrices renvoyées, des nourrices en fuite ou la jeune Compostelle.
Il repensait d'ailleurs à la fois où la petite Lucie, à son cours de poney... Ah non, nous nous écartons du sujet là ! Il secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place.

Papy ? C'était vraiment à lui qu'il parlait ? Cet homme n'avait décidément aucune éducation et... Tuer ?
Le teint plutôt pâle de Norbert vira soudainement au gris. Ce type était décidément l'opposé du scribe qui avait du mal à le comprendre. Oubliée l'insulte papièsque.
Définitivement inquiet. Après quelques inspirations profondes et bénéfiques, il put cependant répondre.

- Hé bien, si vous êtes prêt à rester ici... Je veux dire... A Montpellier... Ou au moins dans les environs* vous pourriez commencer dès demain un essai... J'ai bien dit ESSAI...
Où il ne sera nullement question de tuer quelqu'un à moins que pour une obscure raison on ne s'en prenne à la vie de la petite. Là...
Là vous devriez intervenir et probablement... Tuer... SI BESOIN ETAIT.
Mais autrement, je pense que pour apprendre les rudiments de la défense à une enfant de 5 ans, nul besoin de... Supprimer qui que ce soit... Non ?...



[Une candidature plus... Délicate]


La jeune femme était plus prolixe, plus polie, plus jolie, plus agréable, plus calme, plus charmante que le candidat précédent – et en plus elle sentait meilleur – ce qui avait pour effet de dés angoisser ce pauvre Norbert, malmené par la brute malgré-lui de Brekthas. Aussi l'écouta-t-il attentivement.
Blackney, Blackney... Ah oui le Duc Alcalnn, il se souvenait à présent. Mais attendez un peu... La demoiselle était noble ? Hum il faudrait éclaircir cela lorsqu'elle aurait fini de parler.
La suite l'enchanta plus ou moins jusqu'aux mots magiques. Ceux-ci ne furent pas "je sais très bien lire et écrire", ni même le petit "elle m'aime bien je crois" ajouté en toute fin. Non. Mais c'était bel et bien le "Je suis patiente" et le "les caprices me laissent de marbre".
Bien sûr, elle pouvait toujours mentir, ou se faire mentir plus tard, mais a priori une manieuse d'armes, cavalière peu expérimentée dans les froufrous devait avoir les reins solides, non ? Non ? Si !
Un large sourire se fit donc sur la mine d'ordinaire maussade – sauf en ce jour d'exception – du scribe de la Compostelle.

- Hé bien madame, si vous désirez toujours déménager dans notre charmant Languedoc, je pense que le poste est à vous ! Sous réserve d'acceptation de sa Grâce Alandrisse de Montbazon-Navailles évidemment.


Ah oui un dernier détail à régler.

- Mais... Gabrielle Blackney, dites vous, cousine du Duc... Seriez-vous noble ?

Non parce qu'une noble cherchant un emploi, cela serait des plus étranges, outre le fait d'être inconvenant. A moins qu'elle n'eut été répudiée ?
Mais qu'aurait-elle donc fait pour cela ? Et en ce cas lui confier une fillette n'était-il point risqué ? Il faudrait faire enquête.
Une question surgit soudainement dans son esprit, toute autre, mais il la posa tout de même.

- Vous n'avez aucune expérience comme nourrice dites vous, mais n'avez vous pas des frères et sœurs ?

Avec tout cela il avait totalement oublié le fait que la jeune femme réclamait ses soirées, ses dimanches et ses nuits...

__________________________________
* IG Languedoc
Gabrielle_blackney
Gabrielle sourit largement à l'évocation du déménagement en Languedoc et de l'optention du poste. Oui, elle était prête, un nouveau départ, c'était absolument ce qu'il lui fallait. Elle pouvait même commencer ce jour si la famille le souhaitait.
Mais le sourire ne resta pas bien longtemps. Enfin si, mais intérieurement, ce fut la débandade. Elle avait hésité à parler de sa noble ascendance mais elle avait choisi d'être honnête, elle avait donné son vrai nom, avait évoqué le titre de son père et même cité Alcalnn. Mais il lui fallait absolument éviter que Norbert, ou un autre, ne parle directement à son cousin - même si elle n'avait pas la moindre idée de ce que celui-ci pourrait raconter. Un Duc évoquerait-il si facilement le déshonneur de sa famille? Dirait-il ce qui c'était passé? Elle ne le pensait pas mais elle restait néammoins extrêmement méfiante. Alcalnn n'avait pas un caractère facile et il était imprévisible. Elle regarda Norbert.


Je... mon père était noble mais ma mère ne l'était pas. Ils n'étaient pas mariés. Mes parents sont morts tous les deux et la seule famille qui me reste est du côté paternel.


Si Norbert n'était pas un imbécile, et il n'en n'avait pas l'air, il comprendrait trés bien qu'elle était bâtarde. Ce statut ingrat qui faisait d'elle pas tout à fait une noble, pas tout à faite une gueuse, quelque chose au milieu. Bâtarde de grande famille noble, il parait que ça lui conférait de la "valeur", son cousin de Duc l'avait dit. Mais elle s'en fichait bien. Elle voulait juste regagner sa confiance. En apparence du moins. Et elle avait besoin d'argent. Et elle voulait éviter le mariage. Il fallait asbsolument qu'elle obtienne ce poste. Et la fâcheuse affaire qui 'avait conduite au prieuré ne l'empêcherait nullement de s'occuper d'une enfant, elle n'avait pas l'intention de rester nonne de toute façon, ça n'était pas un pré-requis pour le poste. Elle serait à l'heure tous les matins, attentionnée, patiente, sérieuse. Il lui semblait qu'elle pouvait bien mettre qui elle voulait dans sa couche la nuit, non? Mais si la noble famille de Lucie savait son histoire avec Enzo, elle était sûre que ça ne passerait pas. Bref, il lui fallait absolument couper court à toute tentative de contact direct avec le Duc. Elle avait une idée.

Souhaitez vous que je demande à mon cousin, le Duc Alcalnn, une lettre de recommandation? Elle baissa les yeux dans un geste qu'elle voulait évocateur d'une gêne quelconque. Vous savez certainement qu'il n'est pas toujours aisé d'être une b... et bien d'être dans ma situation.

Hmmm. Pas forcément parfait mais elle saurait plaider sa cause auprès d'Alcalnn si nécessaire, du moins l'espérait-elle. Evidemment, le fait que le poste soit dans le Languedoc risquait de ne pas lui plaire. Mais c'était un risque à courir. Et avec un peu de chance, Norbert déclinerait la proposition, comprenant qu'une bâtarde avait un statut à part et pas forcément facile au sein d'une famille aussi noble que la sienne.

J'avais un frère. Mais il est mort également. Je suis consciente de mon manque d'expérience, mais je puis vous assurer de mon sérieux. Et à l'université de Belrupt, je prends des cours de maintien pour compléter mes connaissances sur le "vivre noblement", je pourrais faire bénéficier Lucie de ce que j'y apprends.

Inutile d'évoquer le fait qu'elle s'ennuyait copieusement pendant ces cours. Elle les suivait tout de même et elle trouverait bien quelques savoirs à transmettre à la petite.
Et cela rappellerait peut-être au vieux scribe qu'elle avait besoin de temps libre.

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--Norbert


[Avec Gabrielle Blackney]

Un père noble, une mère roturière, ciel une bâtarde. Cela expliquait la recherche d'emploi. Si certaines familles préfèrent prendre soin des bâtards à des fins plus ou moins perfides ou mystérieuses, d'autres s'en moquaient comme d'un bas sale tandis que la dernière catégorie n'aspirait qu'à les éradiquer de la surface du royaume. Les Blackney se situaient-ils dans la catégorie du milieu ? Le scribe toussota, après tout ces histoires ne le concernaient pas. Tant que sa naissance ne venait pas perturber la tranquillité et la sécurité de la Compostelle ou tout simplement l'éclat de son image, tout allait bien.

La brune lui demanda s'il souhaitait une lettre de recommandation du Duc Alcalnn. Le scribe y réfléchit un moment, la belle jeune femme semblait gênée à cette perspective, elle semblait correspondre plus ou moins au profil, il voulait désespérément embaucher une nourrice qui ne s'enfuit pas au bout de quelques jours ou semaines mais... Il ne fallait pas non plus dire oui à n'importe qui, pas vrai ? Ou alors peut-être sa grâce connaissait-elle la jeune fille au moins de réputation ? Il pourrait le lui demander ? Non, on l'avait chargé de s'en occuper, il devait mener sa mission à bien, seul, et ne requérir aide que pour l'ultime validation. Si elle lui apportait cette lettre cela lui éviterait toute enquête laborieuse pour vérifier ses dires etc.

- Je sais que c'est là une situation bien délicate qu'est la votre, mais je vous avoue qu'une petite lettre comme telle m'éviterait bien des tracas.

Il sourit. Il se souvint soudain des dernières paroles. Cours = temps indisponible. Ah oui, les soirées, les nuits et les dimanche...

- Enfin, vous semblez m'être la candidate hum quoi idéale ? Bon peut-être pas mais a priori... Aller oui on pouvait le dire. idéale. Une lettre, une validation de sa Grâce et le poste est à vous. Mais... Hm quand vous dites, TOUTES vos soirées, vos nuits et vos dimanche... Cela fait pas mal de plages horaires en moins. Je ne vous cache pas qu'une absence toutes les nuits à partir du moment ou Mademoiselle Lucie dort m'importe peu, les domestiques sont là pour veiller sur elle etc. Mais toutes les soirées de la semaine ? Et les dimanche en entier ?

Qu'ajouter ?
Gabrielle_blackney
Gabrielle sourit à Norbert. Elle arriverait à persuader Alcalnn de la laisser avoir le poste. Il le fallait.

J'écrirai à mon cousin ce jour. Souhaitez-vous que je commence tout de même dès aujourd'hui? Ou disons demain matin.

Bon, manifestement, ses exigences de liberté étaient trop importantes. Mais il lui fallait ce travail, elle allait donc négocier.

J'imagine que mademoiselle Lucie se couche relativement tôt. Je resterai avec elle jusqu'à son coucher. Pour le dimanche, je vais à l'église les matins, je peux fort bien l'emmener avec moi. Je vous propose donc de m'accorder simplement les après-midi de ce jour là. Je pourrais également étudier lorsque la demoiselle est avec son maitre d'armes ou avec vous pour la lecture et l'écriture.

Elle attendit la réponse. L'entrevue lui paraissait terminée et les choses ne s'annonçaient pas si mal. Elle avait presque hâte de commencer et de se retrouver avec la gamine.

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