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[RP] Le silence des armures; du sel sur nos sutures.

L_azrael


    Voilà bientôt une semaine que la brunette avait ouvert les yeux pour découvrir ce couvent étrange et sa faune de blessé. Parmi les bénédictins se trouvait ceux qu’on lui avait présentés comme ses amis. Ses compagnons de route. Une pléiade de femmes et un homme que l’inquiétude semblait étreindre à chaque instant. Etait-ce pour elle ? Pour les autres ? Pour autres choses ? L’amnésique n’aurait pas pu vous le dire… Elle avait simplement conscience qu’il prenait soin d’elle à travers ses attentions, ses soins. Le Judas dont elle n’arrivait pas à retenir le nom aussi bien qu’elle le souhaiterait, passait de long moment à lui parler, à tenter de l’intéresser à quelques choses. Sans succès…

    Au tout début, la naïve avait pensé qu’il était son époux. L’anneau métallique qui ornait son annulaire la prouvait marié. Le bijou lui laissait penser qu’un homme l’attendait quelques part, inquiet de pas la voir revenir… Mais le souvenir de la mort de son mari s’était enfuit avec tous les autres lorsque la pelle s’était abattue sur son crâne. Triste réalité dont elle n’a plus conscience. Elle était veuve et ne s'en rappelait plus.

    L’Azraël était resté de longs jours sans articuler une seule parole. Observant les différentes personnes qui l’entouraient, elle cherchait à se faire une idée sur chacune. A savoir les liens qui les unissaient avant. La teneur de leurs relations passées. Les confidences qui avaient pu être faites… Mais rien ne revenait. Pas une bribe de sa vie passée ne voulait s’imposer à son esprit vide. Les demoiselles affichaient une grande indifférence les une vis-à-vis des autres. Ensemble mais désunies. L’homme semblait faire de son mieux pour que l’ensemble des individualités forme un groupe convaincant. Ce n’était pas gagné…

    Les plaies de sa tête et sa jambes ont été nettoyées et bandées mais la cicatrisation sera longue et laissera des marques indélébiles dans sa chair. L’Azraël angoissait un peu à ce sujet, mais beaucoup moins que pour sa vie passée disparue. Ayant retrouvée un peu de force, L’Azraël se saisit des canes de bois qu’on lui avait fourni pour lui donner une vague autonomie et se dirigea vers les jardins pour finir par s’échouer sur un banc non loin de l’hospice.

    Une fuite pour masquer les larmes qui montaient.

Iris.
AHHHHH !

Cri strident qui la réveille de sa torpeur. La douleur la tiraille encore, après ces semaines dans le coma. Douleur physique, mentale, morale surtout... Son corps endolori la faisait souffrir, sa tête était comme dans un étau, vrillé par une migraine comme elle n'en avait jamais eu. Premier réveil après des jours de sommeil profond et la Soumise ne voulait qu'une seule chose : mourir. Elle voulait se redresser, mais ne le pouvait pas. Elle voulait lever son bras mais ne le pouvait pas. Elle voulait même ouvrir les yeux… Mais ne le pouvait pas. Que se passait-il ? Etait-elle encore endormie ? Alors, pourquoi ressentait-elle cette souffrance insupportable ? L’Iris ne se souvenait plus de rien, ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait.

Puis elle se souvint. Les soldats, les coups, l'affolement. Son regard qui se tourne vers les filles, vers Judas. La pagaille. Les filles qui tombent, qui hurlent... Et les coups qu'ils lui portent, sans scrupules. Les lames qui s'enfoncent dans sa chair la laissant, quelques minutes plus tard, inconsciente sur le sol, se vidant de son sang.

Et la panique la reprit. Où étaient les filles ? Où était le Déchu ? Étaient-ils, tous, simplement en vie ? Et pourquoi, bon sang, ne pouvait-elle pas ouvrir les yeux ?! L’hypothèse d’être encore dans un autre monde était la plus probable. Du moins, jusqu’à ce qu’elle entende des pas... Plusieurs pas.


« Vite. Aidons là. Prévenez ses compagnons. »

L'une d'elles s'en alla donc et d’autres pas s’approchaient encore. Tout semblait si réel… Puis l’Iris sentit une main sur son front. Alors c’était réel, la vraie vie. L’affolement la prit. La Soumise tentait de bouger, de s’enfuir, mais elle n’arrivait à rien, si ce n’est d’hurler de peur.

« Ne vous inquiétez pas, demoiselle Iris. Ca va aller. Nous allons vous guérir. »

Vous guérir ? Parce qu'elle ne l'était pas ? La dame lui frotta alors le front avec un torchon humide pendant que d’autres mains la maintenait en place. Mais l’Iris voulait des réponses ! Difficile de parler lorsque cela fait plusieurs mois que les cordes vocales n'ont pas été utilisées. Et puis cette douleur...

Que... Où ? Que se... passe-t-il ? Judas… Où est Judas ?

Sa voix n'était que murmure. La fatigue la reprenait mais l'Iris luttait pour avoir des réponses à ses questions et pour qu'au moins elle n'ait plus à s'inquiéter. Et, encore une fois, elle tentait d’ouvrir les yeux, en vain…

« Demoiselle, calmez-vous. Il faut que l’on vous dise… »

La dame semblait hésiter, apeurée, ce qui calma tout de suite l’Iris qui attendait cette phrase fatale. Parce qu’elle s’en doutait, en quelques sorte… C’était indéniable.

« Vous avez perdu la vue… »

Et c’est à cet instant que tout s’effondra pour Iris. Au moins, la douleur de son corps s’était estompée, trop infime par rapport à sa souffrance morale. Elle allait tout perdre. Elle avait tout perdu.
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Suzanne
Elle veillait. Elle veillait sur les filles... pas comme un Ayoub renfrogné et grognant non, mais comme une présence animée des meilleurs intentions, quoiqu'il se soit passé... Avant le chaos, avant la tragédie...quoiqu'elles puissent en penser.

Leurs vies venaient d'éclater... elles étaient en vie... oui... mais quelle vie désormais ? 'Nore et ses grands yeux pleins de questions, Nyam, que ce drame avait encore plus dévastée, Azrael, perdue dans les limbes des souvenirs...

Suzanne était assise sur sa couche, supportant autant que possible les blessures pansées chaque jour, feuilletant des herbiers, souhaitant apprendre les vertus des plantes, quand un cri lui fit relever la tête.

Iris.

Un attroupement se fit autour d'elle, tentant d'apaiser les hurlements d'Iris. Suzanne ressentit un pincement au coeur... balayant rapidement la salle, elle se leva doucement, après que les bénédictins se soient éloignés, se dirigeant vers la couche d'Iris. Prenant place sur une chaise inconfortable, elle posa sa main sur celle de la Soumise.

Iris. C'est Suzanne.

Elle l'aura sûrement reconnue à la voix... Mais parfois, on ressent le besoin de dire des choses qui tombent sous le sens, surtout quand on se sent démuni, comme Suzanne à cet instant. La rassurer ? lui dire : "ça va aller" et puis quoi encore... qu'est ce qui va aller ? elle a perdu la vue... Y a t-il quelque chose de pire ? oui certainement, mais Iris n'était sûrement pas en état de l'écouter. Elle regardait son visage, les fenêtres de l'âme closes.

'Nore, Nyam et Azrael sont ici... Nous sommes toutes là. Sauf Anaon. Elle a été la moins blessée

Les derniers mots sortirent avec difficultés...

Judas et reparti pour affaires à Nevers.. il va faire en sorte de revenir sous huit jours.

Elle serra sa main doucement... ne rien dire de plus, que dire de plus... il fallait qu'elle informe Judas du réveil de Iris, comme promis.
Iris.
« Vous avez perdu la vue… »

Les mots résonnent. Les larmes coulent sans que l'Iris ne puisse s'arrêter. Elle n'ose y croire et, pourtant, elle dépose une main douloureuse sur ses yeux ouverts mais noirs. Tout se mélange dans sa tête alors que les bénédictines s'affairent autour d'elle pour lui penser ses autres blessures corporelles.

Qu'allait-elle faire à présent ? La Soumise était aujourd'hui plus démunie que jamais. Elle n'avait déjà pas grand chose, ni fierté ni honneur, mais là elle avait encore moins. Comment vivre sans la vue si ce n'est avec quelqu'un pour la guider ? Elle allait devenir plus dépendante que jamais...

De nouveaux pas, pressés cette fois-ci. Ce que l'on disait était vrai : lorsque l'on perd un sens, les autres se développent... Mais là, tout était en pagaille. Une main, douce, vint alors attraper la sienne. "Iris. C'est Suzanne." Enfin. Quelqu'un qu'elle connaissait, une voix qui la rassurait ; elle n'était pas seule. La Soumise tente alors de se calmer, laissant les dernières larmes couler alors qu'elle tournait la tête vers le lieu où semblait être assise Suzanne. Celle-ci lui explique alors que toutes, sauf la Roide, étaient là et que Judas était parti. Pincement au cœur.


Com... comment vont-elles ? Et toi ? Où sommes-nous ?

Les mots ont difficulté à sortir de sa gorge nouée. L'Iris se sentait faible, vulnérable. Perdue. Sa main serra alors plus fort celle de Suzanne envers elle remettait tous ses espoirs, du moins pour l'instant. Une question encore la taraudait...

Qu'ai-je ? J'ai tellement mal...

Les plaies devaient surement se cicatrisait. La jeune Soumise sentait les bandages autour de sa taille, mais elle ne voyait si son corps était meurtri. Puis elle y repensa ; les marques de fouet sur son dos devaient encore être là... Signe que le Déchu n'avait pas respecté sa parole envers l'Anaon. Heureusement, celle-ci n'était pas là encore.
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Suzanne
Nous sommes chez les bénédictins. A bourges, ils nous soignent.

La voix est posée, comme toujours. La brune regardait le corps de la jeune femme, elle aussi blessée au niveau de la taille... Suzanne esquissa un léger sourire quand Iris lui serra la main, signe d'une force bien présente. En vie.

Elles vont mieux, les blessures se cicatrisent lentement. Nyam ne peut encore marcher seule, 'Nore a des contusions... Azrael... est un peu perdue, désorientée. J'ai pris quelques coups d'épée aussi...

Atténuer la vérité, sans pour autant mentir.

Judas s'est remis rapidement... il avait une épaule démise.

L'autre main s'avança doucement pour effacer avec douceur un sillon salé sur la joue blême.

Tu as été gravement blessée aussi. Il te faut te reposer encore, ne cherche pas à bouger, pas encore. Tu as quelques bleus, une blessure à la taille.

Et l'horreur de ce qu'elles avaient vécu lui sauta de nouveau au visage... réprimant un frisson. Une injustice, une erreur... le groupe avait payé pour l'arrogance d'une armée, supposément fière d'avoir laissé pour morts une poignée d'hommes et de femmes en quête d'une terre.

Je vais informer Judas par missive que tu es réveillée. Il sera soulagé... il était très inquiet.

Il n y avait aucune vérité d'atténuée dans ces propos. Elle avait vu le satrape soucieux, plus silencieux encore qu'à l'accoutumée, demandant chaque jour des nouvelles de chacune.

Je suis là..
Iris.
Elle écoute, l'Iris, restant silencieuse. Avoir des nouvelles de tout le monde l'apaisait ; au moins, ils étaient tous vivant et c'est ce qui importait. Mais cela n'en retirait en rien la souffrance physique ; la Soumise grimaçait et se tortillait toujours.

Je... suis contente que tout aille mieux.


Suzanne lui essuya une larme qui coula sur son visage, ce qui la fit sourire. La présence de la brune la rassurait. Au moins, elle n'était pas seule, comme c'était souvent le cas au Petit Bolchen. Et Suzanne lui confirma cette hypothèse. Encore une fois, la Soumise serra sa main. Elle pouvait compter sur elle...

Merci... Infiniment.


Puis les yeux vides se fermèrent. La fatigue la reprenait, comme seul moyen d'atténuer la douleur et d'éviter les questions qui la torturaient. Allait-elle simplement pouvoir vivre avec cet handicap ? Judas allait-il la garder avec lui ? N'allait-elle pas devenir un boulet pour tout le monde ?

Ne plus y penser.
Dormir.

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Rosalinde


    Rappelle-toi Judas
    Il pleuvait sans cesse sur Bourges ce jour-là

    [Libre adaptation de Prévert]


Lettre en main, ou plutôt, en décolleté, pour la protéger de la bruine printanière. Par égard pour sa seule et unique robe à peu près décente, elle ne courait pas, et enjambait les flaques d'eau qui commençaient à se former sur la chaussée. A présent qu'elle avait cette maudite lettre, et des nouvelles de cette damnée Anaon, ne pas gâter son jupon était son souci premier.

L'air plus gaie qu'un pinson, n'ayant cure d'avoir la tête humide, elle entra dans l'hospice des bénédictins, s'attendant à trouver le maître de Petit Bolchen auprès de ses femmes et esclaves.

Cruelle déception. A première vue, il n'y était guère. A qui saurait lui répondre, elle lance alors sa question, après les politesses d'usage. Destinées uniquement à ses comparses. Les autres malades ou blessés pouvaient bien aller brûler en enfer. D'ailleurs, qu'ils ne tentent même pas de l'approcher de près, elle les réexpédierait aussi sec d'où ils venaient.


- Bonjour mesdemoiselles...
Je cherche Judas, le Maître. Quelqu'un saurait-il me dire où le trouver ?

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Suzanne
C'était sûr : elle allait finir folle, ou morte d'ennui... mais pourquoi n'a t-elle pas succombée à ces fichues blessures ?!

Rongée d'ennui et d'angoisse sur la paillasse, fatiguée de lire et relire l'art de cuisine le cerf, de chasser le sanglier... oh ! ramasser un champignon... après avoir appris par coeur tous les herbiers qu'elle avait pu trouvé au prieuré, la brune cherchait de l'air... encore et toujours. Et c'est en balayant la petite pièce aux paillasses alignées comme les soldats qui avaient précipitée leur chute, qu'elle se calma... Compagnes de fortune, d'infortune, elle veillait inlassablement sur elles...

et une voix fraîche et souriante éclata... La brune leva son visage exsangue, qui n'avait plus connu la couleur rose depuis bien des jours, vers Rosalinde... Ah.. le maître... Tout le monde cherchait le maître... toutes...
Faisant l'effort de se redresser malgré la douleur insidieuse qui se propageait, elle se rendit en souriant légèrement, à la hauteur de la rousse.

Bonjour Rosalinde..


Elle n'allait pas s'éterniser... quand on lui posait une question, elle répondait, sans détour, sans attendre.

Il est repartit à Nevers, pour affaires.

On pouvait faire difficilement plus succint... encore que, le "pour affaires" était certainement de trop. Et la question qui lui brûlait les lèvres... pourquoi le" cherchez vous ? " resta accrochée derrière la lippe sauvagement mordillée.
Rosalinde
Incrédule, elle répète bêtement :

- Nevers ?

Soudain, toute trace de satisfaction s'envole de son visage d'albâtre. La voilà qui tape du pied, poings serrés.

- A Nevers ! Ne pouvait-il pas prévenir, l'empoté ?!

Mais après tout, il ne servait à rien de s'énerver, rien ni personne ici n'était responsable des actions du von Frayner. Son agacement se mua donc rapidement en un sourire qu'elle adressa à la jolie Suzanne, qui avait le teint bien pâle et les yeux bien éteints.

- Il me va donc falloir aller l'y retrouver, je ne fais pas confiance à ces escrocs qui se veulent coursiers.

Précisant sa pensée :

- Je dois aller lui porter une lettre, de l'Anaon qu'il cherche. Si cela vous intéresse, elle se porte bien et se trouve à Saumur en Anjou.

Enchaînant sans lui laisser le temps de réagir, dans ce qui pouvait passer pour un élan de spontanéité, elle attrapa les mains de son interlocutrice et les serra un instant dans les siennes, le temps de prononcer quelques mots.

- Je pars sans tarder, afin d'y être avant la nuit. Portez vous bien, Suzanne.

Les relâchant, elle lui adressa un dernier sourire, avant de filer prestement.
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Eleonore...
Le lys c'était levé. Le petit Lys n'avait plus mal aux membres ... Sa joue et ses éraflures c'étaient refermées, ses bleus devenu pratiquement invisible. Le petit lys c'était levé ... Alors, ont pu voir sa tunique, un peu déchirée en bas, une tunique montrant les signes de l'attaques. Elle vit la rousse entrée, la jeune fille se mit sur le lit de Nyam, s'installant à côté d'elle, pour la consoler. Iris ne pouvait plus voir aussi ... Elle l'avait entendu. Après avoir était un moment avec le fantôme aux cheveux d'or blanc, elle était allée voir l'Iris. Sa douce main, c'était glissé dans celle de celle-ci ...

"- Iris, c'est moi "

Elle resta là, avec la brune, pendant que Suzanne et Rosalinde parler ensemble.
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Iris.
La fatigue l'avait gagné tout comme les cauchemars qui l'accompagnaient. N'allait pas croire que la perte de ce sens empêchait l'esprit, vicieux et tortueux, de vous détruire lentement, de vous apeurer et de vous rendre fou. Les nuits de la Soumise n'étaient donc que sueurs froides, réveils et brutaux.

Les blessures, quant à elles, se guérissaient lentement. Les bleus s'estompaient pour ne laisser que quelques cicatrices sur la peau pâle. La blessure à sa taille lui faisait moins mal, et l'Iris pouvait dès à présent se redresser et tenter quelques pas, avec l'aide des bénédictines. Malheureusement, le moral n'y était pas... La Soumise était lasse et faible, inquiète pour les deux petites, et pour Suzanne aussi qui semblait soucieuse. Qu'était la vie lorsque l'on est enfermées comme des oiseaux en cage ?

Quelques petits pas entrant dans la pièce réveillèrent la soumise qui fronça légèrement les sourcils. Puis la petite main et les quelques mots de 'Nore la firent sourire avec tendresse.


Je suis heureuse de te voir.

L'Iris invita la petite à la rejoindre sur le lit en lui faisant un peu de place, puis passa des doigts fins sur ses joues, tentant de se souvenir du visage de la petite. Elle s'habituait très lentement à sa nouvelle situation.


Vas-tu mieux ? Que se passe-t-il dehors ? Racontes-moi, ma belle petite Eleonore.

Racontes-moi. Sois mes yeux, juste pour quelques minutes.
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Eleonore...
Le lys, aux traits irréelles, s'installa près de la brune soumise. Sa main, garni de petits doigts resta dans celle d'Iris, elle laissa celle-ci caresser de ses longs doigts la peau rosé de la petite aux yeux chocolat. Elle pris la main, la fit toucher la cicatrice tout juste refermer, sur sa joue droite, continue vers son front lisse, son nez, son menton, ses petites lèvres, le visage passa pour montrer qu'elle aller bien. Sa petite voix répondit à la question de l'Iris :

"- Oui, je vais mieux, dehors je ne sais pas, mais Rosalinde est là, Suzanne c'est occupée de lui répondre. Je crois qu'Anaon à disparut, je ne suis pas sûr. Et Nyam est plus blessé que moi, et la dame noire , je ne sait pas ... "

La petite Eleonore n'avait pas vraiment eu l'occasion de connaître l'Azrael.
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Iris.
Les doigts fins de la Soumise suivent le chemin que lui fait faire Eleonore qui se devinait, se dessinait dans son esprit petit à petit. Et grâce à cela, l'Iris se retrouvait un peu, se sentait mieux. Mais les nouvelles que lui donnèrent la petite inquiétèrent la jeune femme. Anaon, disparue ? Comment était-ce possible ? La Roide, si forte, si courageuse...

Ne t'inquiète pas pour Anaon. C'est une femme très forte, je suis sure qu'elle s'est cachée ou enfuie pour ne pas être attrapée. Et elle va revenir.

Et si elle ne revenait pas ?
Judas serait perdu. Et l'Iris eut un pincement au coeur à cette idée : elle avait perdu le coeur du Déchu, remplacée par la Roide et son caractère de "femme fatale", et ne savait ce que changerait encore chez lui les évènements récents. Mais il ne fallait pas y penser. Pas encore...


J'espère qu'Azrael et Nyam iront mieux, bientôt. Que l'on puisse partir d'ici...

La Soumise poussa un léger soupire avant de poser sa tête sur celle de l'enfant. Partir, retourner chez elles ou plutôt partir là où Judas l'aurait décidé.
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Suzanne
Les traits ne se dessinaient plus au dessus de sa couche. Le temps s"égrénait en deux temps pour Suzanne... Au prieuré où elle restait avec les filles, désormais réduites à trois. Un regard bienveillant sur elles...

Elle s'approcha du lit de Nyam, s'assit sur son bord, captant leur attention, livre en main, et commença à lire doucement la légende de la Fée mélusine.*

La fée Présine, avait charmé son père Elinas, le roi d'Ecosse, non sans lui avoir fait promettre, avant leur mariage, de ne jamais chercher à la voir pendant qu'elle accoucherait. Elinas, oubliant sa promesse, enfreint l'interdit. Présine dut alors se réfugier avec ses trois filles, Mélusine, Mélior, et Palestine, dans l'Ile perdue (Ile d'Avalon).

Lorsqu'elles devinrent grandes, celles-ci, usant de leurs pouvoirs de fées, décidèrent d'enfermer leur père dans la montagne magique de Northumberland. Cela parut trop sévère à Présine qui jeta un sort sur ses filles.

Elle dit à Mélusine : " Tous les samedis tu seras serpente du nombril au bas du corps. Mais si tu trouves un homme qui veuille bien te prendre pour épouse et promettre de ne jamais te voir le samedi, tu suivras le cours normal de la vie. Toutefois si ton mari vient à percer ton secret, tu seras condamnée à retourner au tourment jusqu'au jugement dernier".

Mélusine rencontre Raymondin dans la Forêt de Cé près de Lusignan. Ce dernier, revenant d'une chasse au sanglier aucours de laquelle il a tué par accident son oncle Aimeri, comte de Poitiers tombe amoureux de Mélusine et la demande en mariage.

Grâce à ses pouvoirs, Mélusine réussit à faire innocenter Raymondin. La fée, accepte de l'épouser et lui fait promettre de n'avoir aucun doute sur son origine et de ne jamais chercher à la voir le samedi. En échange, elle offre à Raymondin sa fortune ainsi qu'une nombreuse et longue descendance.

Durant la première année de leur mariage, Mélusine entreprit la construction de Vouvant, de Mervent et de la tour de Saint-Maixent: autant de places fortes qui contribuèrent à l'immense puissance de la famille Lusignan. Une seule nuit lui suffisaient pour édifier les plus imposantes forteresses (Tiffauge, Talmont, Partenay), des églises comme Saint-Paul-en-Gâtine, surgi au milieu des champs, les tours de la Garde à La Rochelle et celles de Niort, et même la ville de Lusignan.

Un samedi poussé par la jalousie de son frère, le comte de Forez, Raymondin transgressa la règle de fit avec la pointe de son épée un trou dans la solide porte en fer qui gardait le chambre de sa femme. Et voici ce qu'il vit:

"Mélusine se baignait dans une moult grande cuve de marbre, en signe de femme jusqu'au nombril, et se peignait les cheveux; et, du nombril en bas, en signe de queue d'une serpente, grosse comme une quaque à hareng, et moult longuement débattait sa queue en l'eau tellement qu'elle en faisait jaillir jusqu'à la voûte de sa chambre"

Mélusine trahie s'enfuit dans un cri par le fenêtre et plus jamais son mari ne la revit sous forme humaine. Toutefois, la légende nous enseigne que Mélusine revint pendant trois jours, à chaque fois que l'une des forteresses qu'elle avait construites changea de maître, et qu'elle apparut toutes les fois que l'un de ses descendants fut sur le point de mourir.


Elle referma le livre doucement... elle ne savait pas si c'était une bonne chose à faire, mais au moins... le temps passait. Du moins, elle l'espérait.

Eleonore...
[Petit Lys,s’ennuie,Petit Lys est inquiet]

Au petit Lys de se blottir contre l'Iris.

"- Iris, ont rentre quand au petit Bolchen ? J'ai peur ici, c'est silencieux et on est seule, pourquoi ? Il n'y personne, pas de bruits ... Ce lieu me fait peur "

Étrange non ? La petite Eleonore, née fille de forgeron, devenu ... Devenu quoi exactement ?

"- Dit Iris, on est quoi nous ?"

Dans le nous,étaient bien sûr, inclus Nyam ... Elles étaient quoi ? L'une brune, l'autre blonde pâle et la dernière chatain,qu'étaient-elles toutes trois ?
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