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[Rp ouvert] Rideau

Labda
    Prison. Prison prison prison. Encore. Prison de verre, prison de soie. Cosmopolite, ou quelque chose comme ça. Pour toi, la comédienne. Juste pour une halte ? Juste pour une fois. Promis. Crois-moi.

    Encore ?
    Encore une fois et puis tais-toi.
    M'en fou la pisse de rat j'aime ça !

    Prison pourrie, prison amère. Austère et tutti quanti. Si tu n'y meurs pas, tu y survis, toi, la fille de joie. Rescapée. Naufragée. Prison de fer. En Berry ou ailleurs, une dernière fois.



[Quelque part au tréfonds d'une vieille prison, ou presque]
    Ça gueule et ça pisse, dans les cachots. Ça pue le rance et le pourri. La crasse et la sueur, la terreur et l’oubli. Pourtant on y mange et on y boit, on y chante et on y pleure, on y vieillit et même parfois on y meurt. Finalement c'est comme en dehors mais sans la pluie.
    Ce soir-là on y emmène une nouvelle. Une nouvelle habituée. Une fervente en réalité. Le garde rigole parce que c'est marrant, d'enfermer une fille. Il se dit qu'il se la ferait bien. Demain soir qui sait ? Mais une fille c'est comme un papillon, ça ne se capture pas. Ça vole sans fer aux pieds. Mais à elle on ne lui jamais appris à voler. Alors elle se cale dans un coin, étire ses longues jambes et repose sa tête contre la pierre froide. Ses paupières s’abaissent et se relèvent en un battement et son souffle, parce qu'il le peut lui, s’échappe. Elle, elle n'a rien à faire dans sa vilaine cellule. Elle aurait pu rêver si elle n'avait pas oublié comment faire, alors elle voudrait boire pour oublier qu'elle ne sait plus. Mais le pichet est vide et le pain rassis, et elle a faim et elle s'ennuie.

    Grmlh.

    Mais elle se veut prisonnière libre, alors elle se lève, attache ses cheveux sales, époussette son costume et se met à jouer. Parce que s'il y a bien une chose qu'elle sait faire, c'est ça, jouer. La fille est bohémienne, comédienne. Un soir princesse, un autre gibier de potence. Parfois brebis, quelquefois loup. Beaucoup de farces. Mais ce qu'elle aime vraiment, ce sont les mystères. Parce qu'ils sont interdits.
    Et puis pour être quelqu'un d’autre, elle n’a besoin de rien ni de personne. Elle ferme les yeux et elle s’envole.
    Et dans son petit cachot, Labda, n'est plus Labda.

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Stephen.
Et vous écrivez bien qu'euj l'aime.
C'est écrit au moins trois fois, grand-père.
Et que quand j'sortirai, on ira cueillir les fleurs sauvages aux champs. Avec la lune, là, vous savez, des trucs de poètes. Les fleurs et la lune, elle aime ça.
J'en prends note..
Et j'vous paierai quand j'pourrai.
Merci de l'intention.
Et surtout, vous écrivez bien qu'euj l'aime !!!


Il n'aime pas le monde, mais il aime avoir de la compagnie. Plus que deux jours avant qu'on lui demande à nouveau des comptes, où qu'il soit. Alors il savoure, jusqu'au bout, il va tirer la laisse jusqu'à ce qu'elle se casse.
En prison, en homme libre. Le parfum des épices emplit les cachots, dans son sillage, tandis qu'il rédige les courriers à qui veut. Les gardes s'en cognent, qu'il aille soulager la misère si ça lui chante. Ça leur fera des cris en moins à ignorer.
Et le saviez-vous ? La misère peut être belle. Quand il voit les larmes au coin des yeux du vieil homme, il aime ce qu'il fait.

Il est finalement temps d'y aller, en ignorant le haussement de sourcil du garde en faction. Les manières ne vont pas avec les habits, la crasse fait tâche avec le teint pâle du sieur. Ni paysan ni pauvre, ni noble ni brigand, il a l'air sérieux et digne, l'air crasseux et dingue.
Il balaie d'un regard morne les filles enfermées à sa gauche.. s'arrête.
Stephen sait voir et apprécier les spectacles qu'on lui offre. La fille doit ignorer qu'en ce moment, elle a un public. Mais il regarde.

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Judas
Il ne fait que passer. Quand certains jouent, regardent, d'autres recherchent. Prison. Un écu d'or brille dans sa paume cuirassée.

Puisque même les renseignements du Von Frayner n'ont su lui apporter matière à combler le vide laissé par le drame, c'est avec l'épaule encore meurtrie et bandée qu'il a décidé de se servir lui même. Fait rare. L'heure n'est plus à déléguer, l'heure est à agir, quitte à mettre les pieds dans la merdaille. Prison... Prison et sa misère, sa truandaille édentée, ses cliquetis grippés, prison et son injustice.

La carrure fine du noble homme s'avance, raidie par le spectacle dégoutant des bas fond de la loi, précédée par un gêolier peu commode. Judas ne touche a rien, se gardant même d'effleurer les pierres humides. Ses yeux le font pour lui. La progression est lente, elle est méthodique, mais peu prolixe. Il ne la voit pas. Pourtant, il dévisage en passant tout visage qui se tourne vers le sien, tout regard qui se fait insistant. Mais il ne la voit pas. Les lèvres sans consistance tiquent, avant même d'arriver au bout du couloir qui sent la mort il comprend qu'elle n'est pas ici.

Mille fois ne sauraient lui faire regarder les pierres sombres d'une prison comme si la disgrâce lui était familière. Quels illuminés les trouveraient rassurantes? Pour ne serait-ce que quelques jours être préservé d'une folie extérieure certaine, prier dans le noir et dans la crasse, comme le plus humble et miséreux des pénitents... Quels fols? Souvent détestables, humiliantes et gangrénées d'âmes plus folles encore que les leurs, de geignements et de foutre, de grognements et de quintes contagieuses... Toujours marquantes, d'un fer rougeoyant sur le cul ou d'un corps profané, de regards aveugles aussi ronds et clairs que la lueur d'un astre qu'ils n'ont plus vu depuis des années. L'homme aux cheveux longs et aux mains gantées de cuir retient un hoquet de dégout. Elle n'est pas là, sa Roide. Et lui, il dénote dans ce décor avec son garde-corps brodé et son collier de gemmes.

C'était pourtant le dernier endroit potentiel ou Judas aurait pu la trouver, cette mauvaise graine... Et malgré la déception étalée sur son faciès crispé il se consola en pensant qu'elle n'aurait pas eut temps de compter les pierres. Les brins de pailles souillés. Les insectes y évoluant. Les condamnés s'y éteignant. Le temps, notion bien inégale du prisonnier au juge. Ils ont fait halte devant la grille. L'infime interstice lumineux qui s'est immiscé dans une meurtrière éclaire le visage concentré d'une joueuse, la beauté est parfois prisonnière d'un écrin sordide. La senestre se referme sur l'or et sur l'espoir du gardien.

Ce n'est pas elle.

L'homme n'enferme rien d'autre en prison qu'une partie de lui-même, comme d'autres abandonnent sur le bord de la route leurs souvenirs encombrants ou leurs chiens en disgrâce... Judas lui, ne fait que passer. Déçu d'avoir touché du bout du doigt la disgrâce du Berry - ce Berry qui leur est rentré dans le lard quelques jours plus tôt et qui lui a volé son Anaon - et de ne trouver que le néant de l'inexplicable absence . Crever de tristesse, demain peut-être, point de cadavre ne lui avait été ramené. Il fit volte face, résigné, reprit le chemin de la sortie. De l'air, vite... Gêolier ne boira pas à sa santé ce soir.

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Labda
[Le vaste monde vous entoure de tous côtés ; vous pouvez vous enclore, mais vous ne pouvez éternellement le tenir en dehors de vos clôtures*]

    Ses régulières pénitences lui apparaissent, en réalité, relativement bénéfiques : ce sont ses retraites à elle. Repos si besoin, travail si envie. Méditation avec modération, boissons avec affection. Telle l'embellie du soldat, l'accalmie du malade ; les rats pour tristes lurons.

    Là, elle ne boit ni ne somnole dans sa prison : tout son corps danse, avec agilité, dextérité, ses pieds, eux, se placent et se déplacent, et ses mains, elles, s’articulent et gesticulent, tandis que ses traits se figent, grimacent ou s’étirent. Ses cheveux rouilles, jouets de la passion, giflent ses joues mouillées et s‘agrippent à ses tempes. Mais l’enfant, trop absorbée par son art sûrement, ne voit ni n’entend - c’est à peine si elle les devine - les allées venues au tréfonds de sa prison : du bon côté ça se croise et s’entrecroise ; public impartial, impatient.

    Ce n'est pas elle, dira-t-on.
    Je pourrai être n'importe qui. Entendez. N'importe qui, oui ! répondra-t-elle.

    Le rêve s’écroule, Labda s'éveille et rit, fort, fort, puis elle croise la mirette d'un poète, s'arrête et se courbe, doucement, calmement, l'échine bien basse et l'oeil perçant.

    L'ami. Vous n'es pas cerbère, vous ne sentez pas assez l'ail et la sueur. Mais tant mieux, tant mieux, quoi qu'on pourrait en croire, le soudard n'est pas mon meilleur public.

    Applaudissements. Quête. Rideau.


*Tolkien
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Stephen.
Il restera planté là, toute la durée du spectacle, sans même faire attention au garde qui s'impatiente, en saluant à peine de la tête l'intrus à la noblesse affichée.
Au contraire, il se met un peu en retrait le temps de l'interlude, embrassant toute la scène et compatissant en silence.
Mais il n'est que spectateur, et ce, jusqu'à ce qu'elle lui adresse la parole.

Non, cerbère non plus, effectivement.
Stephen devrait vous suffire.
Il se maudit en même temps qu'il prononce ces mots. Trop plat, trop prétentieux, trop. Il esquisse un début de grimace pour se reprendre aussitôt.
Je veux dire, si..

Ou pas. Il hésite à enchaîner sur d'autres, et préfère laisser le silence prendre place un moment, le temps de laisser venir.
L'homme tranquille sent qu'elle pourrait préférer les clairières aux chaumières, un peu d'air plutôt qu'un bout de terre.
Quoique. Lui-même, que fait-il ici ?


Si un jour, vous désirez changer de scène, et que vous souhaiteriez une présence, c'est mieux si vous savez à qui vous pouvez vous adresser.


Pas de promesses de protection, d'amitié ou de passion, il n'a rien d'un garde du corps, d'un confident ou d'un amant.
Stephen incline la tête, et s'en va, laissant une odeur de cumin derrière lui. Sans rien ajouter à ce qu'il a déjà dit.

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