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[RP] Pour être initié, il faut savoir se mouiller

Gorborenne
Géant toujours droit dans ses bottes, jamais ne les a enlevé par crainte de les mouiller. Mais ici, l'envie d'entrer dans l'eau nu de ses pieds. Qu'importe le fond, corne des routes sous le talon. Un instant à les retirer, et au bord du bassin, se tenir prêt à s'immerger, main dans la main, avec sa Muse aimée. Lui laisse le plaisir de décompter, un pas en avant, l'oser! "Se mouiller" au propre, comme au figuré...

BLOOUF

Aussi, oui, un peu éclabousser ceux qui se seraient par trop approcher. N'oublions pas la loi intrinsèque sur les déplacement de masse, disant que si le volume d'un géant pénètre dans un contenant rempli d'eau bénite, pour conserver l'équilibre, il faut qu'un volume au moins équivalent d'eau en soit sorti... Enfin presque, le Géant n'en a encore que jusqu'à mi-torse... plus profond qu'à première vue il n'y parait, mais moins quand même, que ce qu'il croyait. Sans lâcher sa Muse, doigts toujours à l'enlacée dans cette eau fraiche sans être glacée. Respiration lentement qui se prend, concentrant l'espace et l'instant, genoux qui fléchissent, tête en avant, s'immerger entièrement...

Sensations qui reviennent, étrangement, celle de son naufrage, il y a longtemps... emporté par la mer, de peu qu'il n'eut été englouti par l'océan. Mais sous la surface, toujours ce silence... à côté de lui, sa présence. Au coeur, l'eau qui emporte certains poids, comme s'ancre celui du choix.

Tête qui ressort de l'eau, chasse un air vicié d'avoir été trop gardé. Poumons qui s'ouvrent en quête d'une nouvelle goulée. Dans l'air, le parfum d'une révérence, c'est une nouvelle route qui commence...

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Ellya
Par immersion... Elle attendit, comme promis, qu'ils relèvent la tête avant de continuer. Ils semblaient apprécier le bain frigorifiant. Tant mieux! C'était synonyme qu'ils apprécieraient la voie nouvelle... le Très-Haut détruit l'être existant par hasard pour faire naître, engendrée d'en haut, la personne née par dessein... Les vrais mots auraient dû être "engendrés du centre". Car n'était-ce pas le coeur qui créait cette nouvelle personne? Coeur et raison, à l'unisson, à la limite. Mais jamais raison sans passion! ... Lors de cette humanisation, Sashah, Gorborenne, vous rejoindrez... Que dis-je? Vous venez de rejoindre la communauté du Créateur qui demande à votre âme de chercher la Vertu, à votre esprit de connaitre la Raison. Car, en vérité, Aristote commande que l'homme s'immortalise pour faire vivre la partie la plus noble qui est en lui, petite par sa masse mais qui par sa puissance et sa valeur dépasse tout.

D'un geste de la main, elle leur fit signe de sortir avant de se détourner pour récupérer près de l'autel à moitié détruit les présents préparés la veille. Deux bagues-tampons, deux pendentifs aristotélicien fabriqués par son époux pour ces occasions et deux bougies. Elle s'activa à allumer ces dernières avant de tendre un exemple de chaque aux deux marraines.

Je vous invite, Kahhlan, Lau, à remettre à vos filleuls ces insignes de la famille aristotélicienne. Que par ce geste s'achève ces baptêmes et débute leur nouvelle vie.
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Lau
Lau prit un des deux pendentifs et le remit à Sash en souriant. Elle était vraiment heureuse.

Tu es ma filleule maintenant, ca fait tout bizarre mais bon ...

Lau se mit à rire doucement et laissa Kahhlan faire.
Rose.
Avancer, là où la monture vous mènera, la où le vent vous emportera. Filer toujours droit, devant, sans jamais se retourner. Un jour affamée, le lendemain rassasiée. Toujours seule, toujours malheureuse. De plus s’attacher, de plus s’installer. A chaque jour, une nouvelle auberge. A chaque jour, son lot de péchés. Péchés communs, péchés banals à présent. Action répétée, rodée. Attendre patiemment, planquée, et sautée sur sa proie, ni peur au ventre, aucun remords. Elle savait les reconnaitre à présent, les inconscients. Ceux la seuls qui pensent encore que les chemins sont surs ; ceux la seuls qui lui permettent de survivre quelques jours de plus. Comment en arriver là ? Une déchirure à vif dans le cœur, des cicatrices qui jamais ne guériront, un abandon… A quoi bon espérer, encore? La fin en est toujours identique, toujours aussi difficile. Alors, on s’habitue, et on y prend gout. Restée tapie, dans l’ombre, et n’intervenir qu’en cas d’extrême nécessité. Ne plus dépouiller pour le plaisir, ne plus s’accorder de plaisir. Ce temps est résolu, ce temps est derrière, très loin, comme appartenant à une vie passée… Que sont-ils devenus, tous ? Plus aucune nouvelle, plus aucun signe… Jusqu'à ce jour ; quelques mots griffonnés à la hâte, sensation d’un feu qui renait en son propre corps, mais qui cesse aussitôt. Arrêter de rêver.

Pourtant, c’est bien perdu dans ses chimères qu’elle était, la rousse, en apercevant d’un regard nombreux chevaux, rassemblés. Regarde de lynx qui jamais ne l’avait abandonné, regard de feu que toujours elle avait possédé. Pourtant, aucun être de son espèce ne semblait occuper les lieux. A sa proximité, une chapelle en ruine ; devaient tous s’y trouver. Descendre de sa monture, l’attacher. Remonter ses cheveux d’un geste précis, les cacher. Eux seuls auraient permis une reconnaissance future. S’approcher doucement, pour ne pas se faire remarquer. Glisser d’un geste vif une pièce de tissus dans la bouche du domestique, pour ne pas être trahie. L’attacher à l’arbre, pour être tranquille. Et fouiller rapidement les besaces. Qui penserait donc être pillé, à un tel endroit ? Le destin l’avait gâtée, en ce jour. Pourrait se nourrir bien longtemps, avec tout cela !

Un dernier sac à ouvrir… Prendre le risque ? Toujours… Du bout des doigts, un contact doux ; remonter le trésor, relâché tout à coup : un ruban vert, qui jadis été dans sa même chevelure fauve ? Impossible ! Essayer de se calmer, de ralentir les coups qu’affligait son cœur à sa poitrine. Elle ne voulait pas, le passé était définitivement enterré, à jamais. Renfoncer pourtant machinalement sa main, y ressortir un bout de vélin. Y reconnaitre une écriture si familière, ne sachant que faire. Alors cette chapelle devait renfermer un trésor, si eux-mêmes la dépouillaient. Le voleur volé…


«Deux chemins toujours deux fois se croisent. »

Affronter, fuir ? Curiosité malvenue qui la pousse maintenant à s’approcher de l’édifice. Avancer, inconsciemment, vers son destin. Peut-être un ruban similaire, une écriture mal identifiée. La tête couverte, ouvrir délicatement la porte. Grincement strident et connu de tout un chacun de ces choses la dans chaque lieu de culte. Comme une débutante, elle s’est fait avoir. La voilà, immobile, aux yeux de tous… La reconnaitrait-il seulement, après tout ce temps, l’enfant devenue bout de femme à présent.
Kahhlan
S'ébrouer tel un chat mouillé alors que nan .... c'était pas elle qui devait faire trempette .... regard à son voisin de coeur ... quittant une seconde fois sa main ... sourire amusée qu'elle aurait en d'autres endroits que celui là, aisément séché les perles d'eau qui ornait son visage ... mais nan tsssss taratata la nonnette poursuivait et de cette distraction ondée et rafraichissante , elle en future marraine reprenait très sérieusement le cours de la cérémonie ...

Les insignes représentant la famille Aristotéliciennes passèrent des main de soeur Ellya aux siennes ...


Elle portait la bougie fixant la flamme ... celle que l'on doit toujours veiller ... celle qui ne doit jamais s'éteindre ... celle qui guide et qui empêche de tomber dans l'obscurité ....

S'approchant de son oncle lui remettre dans la main ..


Mon oncle, nous voici unis une seconde fois dans une même famille ... que cette Flamme veille sur toi , tout comme tu dois veiller sur elle ... elle symbolise la force toute fragile qu'elle peut paraître à vaciller ... l'important c'est que jamais elle ne s'éteigne ... elle guide dans le noir ... ou dans la solitude la plus totale .. Compagne amie de nos vies jusqu'à trépas ...

Puis, passer la croix reliée à un fin mais solide cordon, par dessus sa tête la laissant docilement se placer sur sa chemise humide .. malhabile , tremblante un peu ...

Cette médaille représente aux yeux de tous ta foi en la famille Aristotélicienne ... avec fierté elle se doit d'être arborée ...

Finir par lui remettre la bague tampon ... ne sachant pour le coup à quel doigt la faire glisser ...


Et voilà pour finir cette bague tampon que tu porteras où elle t'ira le mieux ...

Le regarder avec insistance ... même si elle savait qu'il ne verrait pas son regard posé sur lui ... peut être il sentirait ...

Bienvenue en ta nouvelle Famille mon Oncle ...

Déposer une douce et légère bise sur sa joue relevant la pointe des pieds pour le faire et retourner auprès de Théophile ... émue ... terriblement émue et troublée .... elle venait de s'engager comme marraine et elle ne faillirait pas là non plus ...

La vieille porte parlait à nouveau de son grand âge et polie elle ne se retournait pas ...


Sashah
Plongée la tête dans l'eau ça c'était fait... Rien qu'en sautant elle n'avait pas eu le choix, mais avait récidivé peu de temps après. Le froid la tétanisait littéralement, fallait dire que l'eau était d'une fraicheur à attraper la mort. Elle en serait quitte pour quelques éternuements.

Ils venaient semblait-il se laver de leur ancienne vie, pour prendre une nouvelle voie. Elle avait retenu ceci de l'immertion, mais franchement s'ils avaient chauffé un peu l'eau, elle aurait mieux apprécié.

Elle sortit trempée, ruisselante, grelotante et reçut de Lau une médaille autour du coup. La jeune marraine la lui donna avec une courte phrase.

Tu es ma filleule maintenant, ca fait tout bizarre mais bon ...

Elle ignorait ce qu'elle entendait par là, resta un moment stupide à en chercher un sens et chercha du regard de quoi se réchauffer ne serait qu'un peu, quand elle entendit la porte grincer. Regard qui se tourne, inconnue qui approche, elle reporta son attention sur le baptême, surement une bigote égarée qui venait faire quelques prières, le baptême était terminé, peu probable qu'ils reçoivent de la visite.

Pourtant elle avait espéré qu'au moins son parrain viendrait...
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Gorborenne
Avec des vagues allures d'un Poséidon privé de sa légendaire chevelure d'algues, c'est un Géant dégouttant de partout qui s'extirpe des fond baptismaux. Quelque seconde à peine à étaler au sol une large flaque d'eau. Remercie inconsciemment ses origines, à peine si le froid lui crispe l'échine. À l'écoute de Nonnette il opine, aux phrases de sa Nièce, sourire qui se dessine. L'impression de mieux comprendre certaines choses, qui ne s'expriment que par les gestes que l'on pose. Même ténue, d'une flamme toujours éclatante. La force de la Foi d'une Neige scintillante.

Bienvenue en ta nouvelle Famille mon Oncle ...


Quelque chose de froid cette fois, au métal de la bague et de la médaille à son cou, mais cette chaleur familiale, qu'elle dépose à sa joue.

Ainsi soit-il ma Nièce, euh, ma Marraine...

Se guidant à parfum Lysé, s'en revient aux côtés de son aimée. D'amour en dérobée il lui sourit, comme pour dire "une bonne chose d'accomplie." Mais quelque chose, un bruissement derrière lui, vieille porte qui grince ses complies. L'Aveugle qui se retourne, tendant l'oreille, dressant le nez, cherchant une présence et son identité par delà les voiles de son obscurité.

Le Très-Haut, on espère, lui pardonnera, sans que son attention se détourne, son esprit se distrait déjà..
Étrange, cette impression d'une fragrance d'autrefois, de l'écorce des vieux chênes, respirant tout bas...
Étrange oui comme une vibration frissonnant d'un rappel, un autre chemin, un autre ciel...
Ceux qu'on arpente d'un battement d'ailes...

Une étincelle aux ténèbres qui surgit contre toute absence... Elle? La Dryade des Dragons, sans la voir, reconnaît pourtant sa présence...
Mais l'espièglerie lui semble automnée, de feuilles comme à l'étouffée. Bien sûr, oui... combien de temps à passé?
Presque fébrile qui saisit la main de Sashah, de front à l'incrédulité, comme pour chasser cette impression de rêver.
Silence, mais ses question qui filtrent du bout des doigts: "Y a-t-il bien quelqu'un? La vois-tu? Est-ce une autre part de Draconie qui nous est revenu?"

À peine plus un murmure qui s'échappe tout bas,
Un nom, depuis si longtemps déjà...


Ce'Nedra?... c'est bien toi?
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Theophile
Impassible, il assiste à la suite de la cérémonie. Se fait plus discret comme a son habitude, quand les choses prennent tournure trop exubérante à son goût. Peu de gens ici le connaissent après tout. Et seule sa présence est requise, auprès d'une cuivrée en mode hyper-sensible. Main discrètement se tend, pour cueillir ça et là, quelques gouttes d'eau éparpillées dans la chevelure de son aimée.
Il reste là, sans un mot, à portée de main et de coeur, prêt à la rassurer d'un sourire, ou d'un clin d'oeil complice. Au creux de lui pourtant gronde l'impatience...

Grincement de porte encore... main qui se porte instinctivement sur son épaule à elle, alors que de l'autre il s'assure de la présence de son épée. Et non, il ne s'en est pas séparée ! N'est ce pas en ces lieux de culte que l'on trouve les pires voleurs ?

Rose.
Assemblée qui se retourne, il fallait s’y attendre.
Cligner fort des yeux à s’en faire mal, s’adapter immédiatement à l’obscurité des lieux.
Lui était là, devant elle. Accolé à elle, elle qu’elle ne reconnaissait pas, elle qu’elle ne connaissait pas. Balayer l’édifice d’une seule traite. Y découvrir d’autres visages, plus matures, vieillis, mais toujours identifiables. Elle, elle qui donnait l’office. Lui, main qui se veut discrète sur son arme. D’autres visages qui éveillaient un lointain souvenir, d’autres visages inconnus.
Se réveiller, se réveiller, vite.
Ses rêves n’étaient jusqu’alors que copie d’une réalité lointaine, voilà qu’ils sont à leur tour chimériques. Dans une chapelle un géant, accompagné, calme, posé, serein. Elle qui le fait entrer dans son monde, eux qui assistaient. Il fallait se réveiller, arrêter de penser, d’espérer. Se pincer.
Découvrir sa tête, laisser libre sa fauve chevelure. Avancer ? Fuir ? Rester immobile, ahurie… Ne pas chercher à comprendre ; plus tard. Un murmure incompréhensible, un froissement dans l’air. Le destin, l’accepter.
Comment réagiront-ils, après coup ?
Prendre le risque de souffrir, à nouveau. Ou fuir, de nouveau. Comme cette même fois où, quelques mois plus tôt, elle avait retrouvé sa trace. Tellement de regrets s’en sont suivis. Assumer ses choix, ne pas faire la même erreur, pas deux fois. Rester.
Mais ne pas s’imposer, leur laisser le choix. S’assoir au fond, ne pas interrompre plus encore ce moment. Ne pas se sentir à sa place. Réfléchir surtout.
Surtout ne pas s’emballer. Oui, c’était bien eux, mais eux que la vie avait du transformer depuis ce fameux jour, eux qui ne sont inéluctablement plus les mêmes. Relever la tête, affronter leur présence, affronter leur regard.
Et comme une poésie, se mettre à réciter :


Le Secret du Dragon,
Se cache sous les étoiles
Où parmi les constellations
Il tisse sa route et sa toile

Regarde vers le Couchant
Et lève les yeux au firmament
Vois le Dragon à dextre
Et l'Aigle à Senestre

Contemple les astres et les signes
Sur la montagne, ne pense au passé
Vois la cité au cœur du Cygne
Et ton chemin sera tracé....
Ellya
Elle aurait dû hululer un "Le bababaptême est terminé!" avec un immense sourire aux lèvres, satisfaite d'avoir accompli son office et soulagée de pouvoir rentrer se prosterner aux pieds de son époux afin de le satisfaire au mieux. Il fallait dire que les derniers jours ne se résumaient qu'à cela. Soumise, elle acceptait sans mot dire. La Duranxie n'était pas adepte de "Liberté pour drapeau, Amour comme credo". Heureusement, il lui restait la prière! Et elle en abusait sévèrement.

Elle n'avait apparemment pas été mise au courant qu'apparaitrait alors une saltimbanque dépenaillée qui, probablement pour célébrer le superbe baptême qui venait de s'achever, et l'empêcher vilement de faire le hibou, poétiserait pour les deux nouveaux aristotéliciens. A vrai dire, l'Oblate ne s'attarda pas sur la physionomie de la jeune venue, ni sur sa voix et encore moins sur l'éclat de son regard ou celui de sa chevelure. Une erreur, à n'en pas douter.

Elle se contenta de prononcer haut et un fort un
Amen! destiné à marquer la fin de la cérémonie. Encore restait-il à faire l'aumône pour les pauvres de sa paroisse...
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Sashah
"Amen" voilà la cérémonie était achevée. Pourquoi poussa-t-elle imperceptiblement un soupir de soulagement ? Froid elle avait, froid bien plus qu'elle ne le pensait.

Un sentiment d'être l'intruse c'était emparée d'elle. La nièce de son géant pourtant dégageait un peu de chaleur qui aurait pu l’envelopper, émue de voir son oncle prendre le chemin de la Foi. Émouvant oui, mais pourtant, elle n'arrivait pas à s'y réchauffer, se sentant étrangère. Et Lau qui semblait ne pas savoir le pourquoi elle l'avait choisi ? Ignorant surement ce qu'elle pourrait apporter à une Sashah frondeuse qui s'impliquait naguère dans la politique du duché et n'était pas du genre à se laisser influencer. Une poétesse aux idées bien arrêter certes mais qui cherchait la chaleur de l'amitié. Elle les regarda tour à tour, Lona perdu dans ses pensées, le compagnon de la nièce qui ne semblait être venu que pour rester aux côtés de sa belle et surement pas pour faire leur connaissance, Soeur Ellya qui semblait rayonner malgré ses traits tirés et semblant de sourire qui ne trompait pas et puis... et puis... cette jeune femme à la voix perdue, à l'allure de chat apeuré qui déclamait l'essence des Dragons.

Il n'en fallait pas plus à une poétesse trempée pour lâcher la main de son Orion et venir vers celle qui la rassurerait... sa sœur. Besoin de famille, de protection, elle ne savait que trop ce qu'était n'être pas acceptée dans la famille de l'autre. Être jaugée, jugée, déshabillée jusqu'à l'âme, avec en fond cette question "Qu'est-ce qu'il lui trouve à celle-là de plus qu'à une autre". Elle frissonna et se serra contre Lona, la mouillant au passage.

C'est là à côté de la blonde qu'elle se campa. Son parrain lui manquait, tous ceux qu'elle aimait en somme, elle entrait dans la maison du Très Haut, mais son baptême, celui qu'elle avait tant attendu, prenait une drôle de tournure et puis celle qui venait d'arriver installa comme un malaise dans la cérémonie. Ce n'était surement pas sa faute non, c'était ainsi quand on arrivait à la fin d'une festivité, mais qui était venu rejoindre cette rousse perdue ? Un oncle, un frère, un amant ? Un Salmo Salar de plus ? Ils étaient nombreux dans cette famille, nombreux, soudés surement, mais ignorant son existence, ne cherchant dans l'ensemble pas à la connaitre.

Un froid glacial lui traversa les os...

Elle avança d'un pas, rejoignit Soeur Ellya et la voix éraillée, lui dit :


- Merci, merci d'avoir accéder à mon désir le plus cher, merci infiniment
.
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Lona
Lona lui sourit, lisant dans ses yeux une certaine mélancolie qu'elle avait déjà vu. Elle serra la main dans la sienne et lui murmura avant qu'elle ne s'avance vers Ellya un discret...

Pense à toi Sash, pense à vous, ne regarde que l'avenir dans les yeux de ton dragon.

Elle la laissa aller remercier Ellya, et repensa à son immersion quelques années auparavant dans la Garonne... Frigorifiée autant que pouvait l'être Sash à l'instant présent. Elle sortit un châle de sa besace et le posa doucement sur les épaules de sa soeur. Ce mot qu'elle osait maintenant dire prenait aujourd'hui encore plus de sens.
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Gorborenne
Quelque soit le Chemin, ainsi vont les choses,
Toujours il est Nexus qui s'impose...

Une main qui le lâche, le laisse soudain hagard, l'impression d'être partout, au milieu de nulle part. À l'exacerbe de cécité, s'enroule les sens d'un voile d'obscurité. Est-il à ce point aveugle, que sans bouger il manque soudain de trébucher? Comme un hoquet, sans doute est-ce le froid? N'est-il finalement pas si résistant que cela?

Fadaises à qui le croit! On peut surprendre l'Aveugle, mais on ne le détourne pas.

Vrai pourtant,
ce trouble que lui laisse l'instant.
Toujours Nexus se faufilant.
Croisée de tous les Chemins,
d'Amour, de Feu, de Sang, de Vœux...
À eux, à lui, les leurs, les siens...

Vaguement lui vient la question du Très Haut mettant déjà à l'épreuve le Dragon. Rictus à l'ironie de la situation. Chasse tout cela de son esprit d'une longue inspiration... Étrange, au Géant, cette manie qu'il a, de toujours respirer un grand coup quand se pose un choix. Est-ce de soulagement? Ou au contraire pour retrouver un courage fuyant? Qu'importe tout cela, c'est d'un sourire serein qu'il rejoint Sashah, s'arrête lui aussi, à remercier la Nonnette. S'incline du chef légèrement, plus que des mots, un sourire éloquent.


Merci à vous, de nous avoir accueillis, en ces lieux, et en votre... notre communauté!

En fait, c'est une joie soudaine qui le prend, car soudain, oui, soudain il comprend. Ce jour est de fête, d'allégresse! Celui où les liens se resserrent, où les cœurs se redressent! "Oui, pour ce que tu viens d'accomplir, merci à toi, Sainte Ellya, l'Eglise fait moins de miracles que la force de ta Foi." Soudain à l'entremêle, tous les liens qui se tissent vers cet aujourd'hui. De peu, de prou, ils seraient tous de même famille, et elle finalement qui les à tous réunis.

Sourire qui en dit plus long qu'il n'aurait pu l'exprimer, s'incline un peu plus bas avant de se retourner vers son aimée. À terre, se prend le pied dans la cape que d'immersion il avait épargné. La ramasse, secousse en chasse poussière, l'ouvre à l'enveloppe de Muse à l'abri des courants d'air. Main qui s'avance en quête de son bras, s'approche, lui murmure tout bas.


Ma douce, si tu me disais qui est cette jeune femme à la voix si charmante? puis ta marraine peut-être, et je te présenterai la mienne... et une autre aussi, de ta Génération...

Opine un sourire, à l'ancienne énigme, peut-être a-t-elle pu déjà le saisir. Ces quelques phrases avaient ôté tout doute à Orion sur l'identité d'un parfum de Dragon. Non, il n'avait rien oublié, mais ces mots, quelque chose avait été remué. Un Chemin de ceux de Féérie, à l'appel d'être révélé. Mais chaque chose à son heure, à son endroit, et en ceux-ci, c'est le Très Haut et non Draconie dont l'accueil fait force de loi.

Redressant sa stature, d'un geste de la main, il fait signe d'approcher, vaguement il espère, en direction de l'allée. Pas seulement à " 'tite Soeur" perdue tout derrière mais à tous autour d'eux, venus pour elle, pour lui, pour eux deux.

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Sashah
Lona... Un regard, un châle et la poétesse sent un peu de chaleur revenir en elle. Peu à peu elle reprend des couleurs et finit par sourire. Un lien les unit toutes deux, combattre côte à côte en tisse forcément et puis elles ont le lien du sang.

Son Orion s'approche avec précaution, tâtonnant pour éviter les obstacles, il est vrai qu'elle a lâché sa main et donc ne peut le guider. Mais jamais sa cécité n'a provoqué chez elle l'envie de lui facilité la tâche, ni même engendré de la pitié. Elle l'a rencontré sur les bords de la Dordogne aveugle, il a vécu ainsi sans elle et puis au fond, la muse sait qu'il s'est plongé seul dans ses ténèbres... un jour peut-être en sortira-t-il, un jour... s'il en a envie...

Une voix qui susurre à son oreille, sa cape qui se pose délicatement sur ses épaules, à rêvasser elle ne l'avait pas vu s'approcher. Un sourire empreint d'amour qui se dessine sur ses lèvres, oui faire des présentations s'imposent, pour que ce baptême ne ressemble plus à une assemblée d'étrangers.

Le regard qui se porte au fond dans l'allée vers la jeune inconnue qui a déclamé, un regard qui l'invite à s'approcher. La douceur sur le visage qui revient chez la poétesse qui regarde l'assemblée. Farouches ses yeux sont parfois, associable et froide semble-t-elle être quand on ne la connait pas. Blessures qui s'oublient au contact de son géant, causée par une vie d'errance... par une vie d'avant.


- Gorborenne, je te présente Lona de la Fey, Lona Von Bülow en réalité même si ni l'une, ni l'autre ne portons le nom de notre père. J'ai bien dit notre père car nous sommes demi-sœurs. Notre père tout jeune homme voyageant en Hispanie avec mon grand-père, commerçant, a rencontré ma mère et la convia à la rejoindre en Prusse quand il dut repartir. Mais le destin en a décidé autrement et elle perdit la vie en me donnant naissance. Quelques années plus tard il rencontra la mère de Lona et voilà pourquoi nous sommes sœurs. Une brune hispanique et une blonde normande, partageant un père Prussien. Lona comme moi fait de la politique et fut mon bras droit pendant deux mandats ducaux, que dire d'autre ? Ha oui, elle a le gout pour la délocalisation et en conséquent adore déménager mon bureau sans me prévenir...évidemment.


Sourire qui se profile à l'évocation de l'anecdote, puis se tournant vers la blondeur :


- Lona je te présente Gorborenne, l'homme qui m'a dissuadé que se jeter dans la Dordogne n'était pas vraiment une bonne idée, en remerciement je lui ai collé un coup de pelle. C'est terrible la pelle d'une Muse !

Passe un doigt sur la cicatrice de son Orion et lui vole un baiser, c'est toujours ça de gagner !

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Kronembourg
Quelle idée .... Mais quelle idée ! Voyager en âne plutôt qu'en cheval !
Il faut dire qu'en vérité, le précieux pur sang Ducal que le barbu avait épuisé durant ses quatre mois de règne lui fut retiré le même jour qu'on lui retira sa couronne et son uniforme officiel, c'est-à-dire qu'en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour le dire, lorsqu'une nouvelle duchesse avait été élue en Guyenne, on avait dépouillé le Kro de tous ses acquis.
Il s'était donc retrouvé en haillons sans couronne ni monture et expulsé du Palais sans ménagement : On était comme ça en Guyenne ... Des souvenirs des années pauvres qu'avait traversé ce duché ... Un seul uniforme était prévu pour le duc, un seul cheval et bien sûr, une seule couronne.

Il avait donc fallu courir à moitié nu dans les rues de Bordeaux, retrouver l'auberge miteuse où sa robe de bure avait lentement moisi durant quatre mois, et aussi une nouvelle monture ... son âne vieilli de quatre mois lui aussi, qui n'avait plus fière allure et qui l'avait à peine reconnu.

C'est donc non pas un Kro sur un âne qui arriva à Marmande ce matin là, mais un Kro tirant son âne qui ne le reconnaissait plus au bout d'une corde. Qui a dit que ces bestioles avaient bonne mémoire ... La seule chose dont le bourricot s'était souvenu, c'est qu'il n'avançait que si l'on plaçait une carotte devant ses yeux.

Ensuite, il lui fallait trouver un cadeau pour sa fillotte. Ce n'est pas parce que l'on arrive en retard que l'on doit arriver les mains vides. Le réfectoire du Prieuré du Rivet lui avait paru l'endroit idéal pour dégotter ce que lui-même aurait aimé recevoir comme cadeau : Un beau rôti.
Oui bien sûr, on est loin de la médaille d'Aristote, du bouquet de fleurs ou du sabre en or pour une occasion comme celle-ci. Mais notre barbu était un homme au sens pratique : A la fin de la cérémonie, tout le monde aurait faim.
Et puis ... c'est qu'à présent, sa fillotte poétesse avait un compagnon à nourrir. Et un homme de la taille de messer Gorborenne ça ne s'entretient pas avec des navets.
Une fois la viande dérobée, il avait seulement pu se présenter à la sortie de chapelle Barchon. Le rôti à la main, qu'il crevait d'envie de boulotter.



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