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[RP] Blonde, bretonne, malheureuse et anéantie...

Mai


      Il faut en revenir aux fondamentaux…


    Du fin fond de sa retraite angevine, l’esprit avait été torturé et retourné par une multitude de question qui ne trouvaient pas réponses pour le moment. Hormis un besoin oppressant de retour aux sources, la Marquise ne ressentait plus rien. Strictement rien. La faute à son cœur usé comme disait Théo. Sans doute. Aller savoir… Il a vécu il faut dire. La vie lui semblait morte. Les rires de ses enfants, la présence de sa sœur, les hommes qui l’entouraient n’arrivaient plus à lui redonner le sourire.

    Marie c’était surprise à repenser avec nostalgie à l’époque de son arrivée à Saint Pol, les douces soirées d’été sur l’ile de Batz, les après-midi en taverne avec Voss, Jo, Gildwen et Henry. Une larme s’échappa de ses cils. Elle aurait voulu mourir cent fois pour revivre cette époque-là. Mais l’un après l’autre elle avait enterré les compagnons de cette époque dorée. Physiquement ou mentalement. Peu importe, c’était fini et elle n’arrivait toujours pas, une décennie plus tard, à faire le deuil de son bonheur.

    Il y avait eu la politique, la tromperie, le mariage, les enfants, la noblesse et les erreurs depuis. Ça avait fait mal. Un mal insidieux qui lui vrillait les tripes et la laissait chancelante aux bords du gouffre. Les derniers assauts masculins sur son cœur déjà mourant avaient fini de l’achever. Judas et Théo, s’étaient alliés malgré eux dans le même but. Saleté d’hommes !



      Il fallait donc en revenir aux fondamentaux.


    Et pour ce donner une dernière chance, il n’y avait qu’une solution. Elle avait la gorge blonde et les épaules rondes.


Citation:

    Lune attend Sirène chez le Dieu blond. Urgence. Désolée. M.


    Elle comprendrait et elle viendrait...
    Le maigre ruban de papier est enroulé sur lui même
    et fixé à la patte du Vaillant emplumés.


_________________
Marzina
Chateau de Machecoul, Duché de Retz, Bretagne

Elle lâche le chevet de son père de temps à autre, essaie d'occuper un peu son temps. L'occupation dernièrement pour oublier qu'elle va finir orpheline, c'est de faire du tri dans ses affaires. La blonde ouvre grand son énorme garde robe de Retz, et les femmes de chambre défilent avec toutes ses robes une à une, dévoilent à nouveau à la lumière le tas de robes qui n'ont vu le jour que trois fois dans leur vie: à leur création, le jour où Marzina les a portées, et ce jour précis.
Le stress se lit sur les visages féminins de la pièce, on ne pouvait pas franchement dire que l'Altesse blonde était facile à vivre depuis l'annonce de la mort prochaine de son père...Et à l'annonce qu'elle prendrait la place de son père dans la direction des terres de Retz et à la tête de la branche Montfort de la famille, la pression s'est accentué un peu plus sur les épaules de ces pauvres femmes.
Les robes défilaient donc devant ses yeux une à une, comme une sorte de bal morbide où les hommes étaient proscrits et les cavalières sans tête...La méthode de tri était tout aussi particulière que violente.


"Toi tu vis...toi tu vis...toi tu crèves!"

Frémissement de la femme qui tenait la dite robe dont la sentence était la mort. De la façon dont c'était annoncé, chacune des femmes avait l'impression qu'elle allait mourir si la robe qu'elle tenait ne méritait plus d'être dans la garde robe de mademoiselle. La mode est cruelle...et les femmes de chambre se battaient discrètement pour les robes qu'elles allaient prendre, espérant miser sur une robe qui serait sauvée pour ne pas s'entendre annoncer qu'elles allaient mourir. A vrai dire, elles étaient toutes persuadées que la blonde tournait pas rond, et que l'une d'entre elles finirait effectivement sur un bucher ou la tête tranchée.
Les gardes de Retz, en véritables vétérans, ne s'offusquaient pas de ce comportement un peu brutal. Après tout, n'était-elle pas une Montfort? Le reste de la famille n'était-il pas constitué de féroces combattants? Bien que sa force soit toute relative, elle devait forcément avoir été influencé un peu par le comportement belliqueux de ses cousins et cousines. Ils ne tremblaient donc pas comme des fillettes et continuaient leur office, à savoir la défense de Machecoul, peu importe pour eux qu'à la tête des terres de Retz soit le père ou la fille, elles restaient dans la famille.


"Toi tu crèves!"

Brusque cri d'effroi d'une servante dont les nerfs viennent de craquer et s'évanouit brusquement. Ses collègues ne bougent pas d'un pouce, laissant le corps inanimé par terre, lui jetant à peine un regard. Pour elles, Gertrude avait craqué la première, elle serait le sacrifice pour apaiser la Sirène déchainée. Il ne s'agissait maintenant plus qu'à montrer qu'elles étaient plus fortes qu'elle pour ne pas subir son sort.
L'on ne sut pas si leur théorie était la bonne, car c'est l'instant que choisit un garde pour entrer. Allure concentrée, légèrement agacé par cette tribu de femmes tremblantes, il s'avance à travers la pièce.


"Votre Altesse, un pli pour vous venant du pigeonnier."

Son regard glacé se détacha de la masse inerte à ses pieds pour se tourner vers le garde qui lui tend le pli. Sur son secrétaire, elle attrape son coupe-papier, déclenchant une nouvelle vague d'effroi dans la masse grouillante des femmes, notamment lorsqu'elle fait sauter d'un geste expert le lien qui entoure la missive, laissant craindre qu'elle sait parfaitement se servir d'une lame. Les yeux parcourent la missive non encore dépliée qu'elle fait tourner distraitement entre ses doigts. Qui pourrait bien lui écrire sans un sceau?
Curiosité, moment de calme dans la maisonnée.
Elle déplie la missive, la parcourt rapidement de ses yeux noirs. Quelques mots jetés sur un parchemin, par la seule personne qui saurait la faire bouger en dehors des murs de Retz au moment où son père se meurt.
Le silence se fait pesant pendant que les lapereaux, serrant les morceaux d'étoffe comme des bouées, attendent de savoir à quelle sauce ils seront mangés.
Finalement, la voix sèche se fait entendre.


"Préparez mon cheval pour le voyage."

Les servantes s'agitèrent autour d'elle, trop ravies d'avoir une occasion pour s'éclipser, et soulagées également que la maitresse actuelle des lieux s'absente un peu. Le cheval fut préparé en un temps record, ainsi que les légères affaires nécessaires à un court séjour. Avant de quitter la pièce, dernier regard vers la presque morte à ses pieds, et elle déclare d'une voix morne:

"Débarrassez-moi de ça."

Regards inquiets échangés entre les gueuses.
Comment devaient-elles interpréter ces paroles?...


Arrivée en Anjou

A califourchon sur l'équidé, la robe remontant le long de ses fines jambes blanchâtres, les épaules couvertes de sa cape d'hermine, elle s'avance dans les rues d'Angers qu'elle connait bien maintenant. Sur sa trogne enfantine s'affiche une mine revêche. Revenir en Anjou est une joie, et une torture à la fois. Elle a cet air qui lui trotte dans la tête...

J'ai comme envie d'n'importe quoi
Comme envie de crever ton chat
Comme envie d'tout casser chez toi
Comme envie d'expliquer comme ça
Je peux très bien me passer de toi...
*

Oui, c'est bien à ça qu'elle pense, en franchissant les frontières angevines. Et ça l'énerve particulièrement, de penser à ce genre de choses. La dernière fois qu'elle en avait parlé avec la blonde, elle lui avait dit de laisser tomber. Mais abandonner n'est pas dans le caractère de Son Altesse, plutôt crever! Surtout quand il s'agit d'un homme...
Le pas lent de son palefroi résonne sur les pavés de la ville. Elle se dirige ensuite vers la demeure de Kirke. Le printemps commençait déjà à transformer petit à petit la ville qui se montrait à elle sous un jour nouveau, elle qui l'avait connue grise et sous la neige...Les fleurs pointaient leur petit museau joyeux ça et là, annonçant l'arrivée des beaux jours. L'humeur de la cavalière n'en était pas moins morose.
Pied à terre devant la demeure.
A coté de la porte, elle soulève le D de "Dieu" accroché au mur, et récupère la clé qui est cachée derrière. Elle ouvre la porte, fait quelques pas, reconnaissant l'odeur particulière de ces lieux qu'elle a squatté pendant près de deux mois.
La voix est assurée alors qu'elle annonce
:

"La Sirène a quitté sa crique en avance, pressée de contempler l'Astre Blafard avant qu'elle ne fasse tomber son obscur manteau..."

Quelques mots de poésie lancés avec un sourire en coin, inspirée qu'elle était par ce pays où se trouvaient à la fois son obsession et son amour inconditionnel...Sectionnés dans le corps d'un homme et celui d'une femme.
La mécanique du coeur est bien complexe quand on parle d'une blonde...


*Pas Assez De Toi, Mano Negra
_________________
Mai


    « La Sirène a quitté sa crique en avance, pressée de contempler l'Astre Blafard... »

    Les paupières s’ouvrent découvrant deux iris bleuté. Elle est là. Enfin. Marie aurait pu reconnaitre sa voix entre mille. Subitement pleine d’enthousiasme, la Marquise écarte d’un geste vif les couvertures qui la recouvrent et se redresse. Aïe ! Son cerveau, avec l’inertie du mouvement sans doute, vient s’écraser douloureusement contre son crâne. Les mains glacées viennent aussitôt masser ses tempes. « Ressaisit toi, Zina est là. Il faut te lever ! » Lui ordonne la vilaine voix de sa conscience. Et c’est ce qu’elle fait, ou plutôt qu’elle essaie de faire… Son corps d’habitude si souple et agile, semble engourdi et d’une raideur dont elle n’avait plus l’habitude. Marie s’écrase au sol dans un bruit mat. Sur sa table de chevet, le bougeoir vacille, tangue, et lui tombe dessus, ravivant la douleur de son crâne sans aucune subtilité.


    Aiiïeuuh !! Gast ha kaoc'h !! Klouk !!! *

    C’est ce qu’on appelle un réveil tout en douceur. Roulant d’abord sur le flanc, puis se mettant à quatre la blonde réussit après de gros effort à se mettre debout. Face à elle, un miroir renvoi un reflet qu’elle chérissait… avant. Les hommes de sa vie - ceux qui lui faisait si mal en cet instant – vous auraient dit que Marie était attirante, qu’elle avait un truc dans le regard et une certaine élégance aussi. Ils vous l’auraient peut-être dit, mais sûrement pas si il l’avait vu aujourd’hui. La blondine était auréolé d’une tignasse de cheveux sec, qui ressemblait à du foin. Son teint révélait de subtiles nuances de vert, de bleu et de gris. Les nombreuses larmes versées depuis ce matin – par défaut les RP entre Marzina et Marie se déroulent à 14h du matin – avaient fait coulé le noir de ses yeux sur ses joues, lui donnant de faux air de panda. Et pour finir le tout, une large chaisne recouvrait son corps maigrichon. Pas le genre de celle que l’on enfile pour séduire un homme un soir de noce. Non. Celle de Marie était informe, d’un blanc douteux, troué aux genoux et enfilé à l’envers.

    La classe incarnée, quoi.

    Se saisissant de la bouteille, quasi vide, qui l’attendait sur la commode, la Marquise ronde comme une queue de pelle, entreprit de descendre les escaliers de pierre. Tout se passait plutôt bien, rebondissant mollement d’un mur à l’autre, la Kem voyait enfin se profiler à l’horizon le sol du rez-de-chaussée. Deux mètres devant. Elle touchait donc au but. C’était sans compter la dernière marche qui n’eut pas le réflexe de se poser sous son délicat peton. Oui car Marie elle ne descend pas les marches, ce sont les marches qui se glissent sous elle pour la faire descendre. Bref. La Myosotis, armé de sa bouteille de Montrecul, s’était lamentable vautré au bas du colimaçon, rencontrant avec violence la pierre froide de l’entrée.


    AAaahhhheeeiiiiiinnnnn !!! *Cri déchirant* J’ai maaaaleuh !!!

    S’agrippant à son orteil, l’œil larmoyant, Marie était assise à moitié nue dans une flaque de vin, lorsqu’elle leva enfin le nez vers la porte d’entrée pour y découvrir sa sirène. Sa filleule. Son épouse. Sa meilleure amie. Sa sauveuse.

    J’ai b'soin de toi, Zina.

    Je t'aime ma blonde.




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* Putain de défection!! Con!
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Marzina
Spectacle navrant d’une blonde en pleine déchéance, aussi paumée qu’un pouilleux au milieu d’une réception royale. Quoique…le pouilleux finit toujours par retrouver le chemin de la pitance, où qu’il soit. Marie sait toujours retrouver sa blonde aussi. Bref.
La Zina n’est jamais très loin de sa Marie. Elles s’occupent de l’autre quand elle est au fond du gouffre, chacune son tour, c’est un pacte tacite. On pourrait croire que cette fois là, c’était Marzina qui aurait besoin de Marie, avec son père mourant, et pourtant ce n’était pas le cas. La Sirène entendait le bruit de charmants jurons de blonde de là-haut, accompagnés d’un bruit de ravaudages. Grimace de Son Altesse qui se demande dans quel état elle va retrouver sa chère et tendre…plus chère que tendre en fait.

Bim bam boum

Le bruit vient des escaliers. Une blonde à l’équilibre précaire commence une lente descente tel un bateau revenant au port un jour de tempête. Nouvelle grimace de la blonde nouvellement arrivée qui prévient « Ca l’air d’être une mauvaise… » sans avoir le temps de finir sa phrase, se mordant la lèvre inférieure avant d’être la spectatrice impuissante d’une chute qui restera dans les mémoires.


« AAaahhhheeeiiiiiinnnnn !!! J’ai maaaaleuh !!! »

Zina commence par récupérer soigneusement la bouteille, vérifiant son contenu. Sigh, il avait pris la fuite. C’est sûrement pour ça qu’une odeur de vinasse commençait à se répandre. C’est bien dommage, elle en aurait eu grande utilité, et grand besoin surtout. Pour le courage.
Son orteil lui envoya quelques signaux d’attention, -pourquoi toujours s’attaquer à ses pieds, hein ?!-et elle baissa les yeux pour apercevoir sa blonde en piteux état.


« J’ai b'soin de toi, Zina. »

Elle avait remarqué oui. Soupir de Son Altesse, qui se gratte l’arrière de la tête.

« J’imagine que tu as remarqué qu’on a du boulot, hum ? »

Ah ça, tellement qu’elle ne savait pas bien par où commencer ! Avec une déception apparente, elle envoya bouler la bouteille vide dehors. Elle commence par tendre la main à la blonde, et quand les deux mains réussissent finalement à se rencontrer, Zina s’arque-boute pour mettre sa dulcinée sur ses pieds. Elle fait passer le bras de l’alcoolique autour de ses épaules et la traine jusqu’au salon.

« T’imagine un peu ce que va dire Kirke quand il va retrouver son chez-lui dans cet état ? Même en restant deux mois avec Na on n’a pas fait autant de dégâts ! »

Et s’il y avait bien un truc sur lequel il ne fallait pas l’attendre, c’était le ménage. Tout comme la cuisine aussi. Les trucs de bonne femme en règle générale…sauf le shopping hahahaha ! Après quelques pas ponctués de réflexions charmantes -« Tu sais que tu sens vaguement le fauve ? »- la blonde laisse s’échouer son paquetage sur le sofa.

« Bouge pas de là. Et vomit pas partout. Allonge-toi si tu as envie de dormir, reste assise si t’as le mal de mer, demande-moi si tu as besoin d’être attachée pour ça. »

L’habitude des cuites dans la famille, bien que ça fasse un certain temps que la Sirène ne s’est pas mise dans un tel état, la peur de se retrouver à nouveau avec une bague collée à l’annulaire à la cire divine probablement…Elle va chercher ses affaires sur le cheval. Ah si elle s’attendait à des retrouvailles affriolantes, et ben c’est loupé…Elle décroche vite fait les quelques bricoles emportées ainsi qu’Orion, son épervier, créature du Diable pour les bretons…Elle griffonne quelques mots sur un parchemin, y colle un sceau vite fait, un peu déformé, et attache la courte missive à la patte de son monstre ailé. Elle lui susurre quelques mots doux, puis le laisse s’envoler.
Elle prend un verre et un choppe, remplit l’un de vin angevin, l’autre de bière, et amène le tout au salon près de Marie.


« Contrairement aux contes que les bonnes femmes veulent nous faire avaler, on guérit pas d’une cuite avec de l’eau croupie. Boit cette bière Kalonig*, ca ira mieux après. »

Elle préfère retirer sa robe et rester en chainse, craignant que la blonde ne refasse la teinture de façon naturelle. Elle vient s’asseoir en tailleur derrière sa blonde, son verre d’Anjou dans une main, son peigne d’ivoire dans l’autre. Elle boit une gorgée, fait claquer sa langue et déclare d’un ton indolent :

« Ca va faire mal. »

Et hop, le peigne vient se ficher dans le crin.

*mon coeur
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Mai


    Zorro est arrivéééééééhéhé…

    Il est blonde, princesse de Bretagne, et c’est ma femme d’abord !! Un sourire béat apparut aussitôt sur le minois de Marie qui découvrait le délicieux peton de son amie au milieu de la marre de vin ou elle baignait. « Quand Zina est là, tout va » aurait-elle pu se dire si ses neurones étaient en état de fonctionner. Mais ce n’était pas le cas. Pas pour le moment....

    Ce n’était pas la première fois que son épouse-devant-le-très-haut venait à sa rescousse pour l’aider à survivre. A chaque fois, cela donnait des souvenirs mémorables. Le dernier, c’était le jour de ces noces. Y avait une vache dans la salle d’eau et une blonde nue en haut d’une armoire. Le bon temps…Que l’hymen et la maternité l’avait contrainte à oublier, lui offrant d’autres plaisirs. Différents. L’ivrogne est hissé avec difficulté jusqu’au cou de sa comparse qui s’inquiète légèrement de l’état des lieux…

    « T’imagines un peu ce que va dire Kirke quand il va retrouver son chez-lui dans cet état ?
    Même en restant deux mois avec Na on n’a pas fait autant de dégâts ! »


    Oué !! Mais moi j’étais *hips* seule. C’est pire !
    Et puis Kirke… Il fait du Camping j’crois
    *blurp*
    Il ne va pas *hips* rentrer tout de suite… j’espère...
    Sinon c’est certain que je peux dire adieu à mes chances avec lui !
    Au pire…
    *blurp*

    Moment d’intense réflexion alors qu’elle se fait trainer jusqu’au canapé.

    … on dira que c’est mes gosses qu’ont foutu le souk’ !

    Vous comprenez le genre de petits plaisirs dont je parlais tout à l’heure ? Rejeter les fautes de ses actes sur ses enfants en faisait partie. Marie ne le faisait pas souvent. Jamais en fait. Elle culpabilisait bien trop pour accabler ses deux têtes blondes. Mais malgré tout l’amour qu’elle leur portait elle se sentait incapable d’être une mère. La Kem s’était laissé dépasser par les évènements et ne faisait plus face du tout. Surtout à cet instant… Assise dans le canapé, entre les cuisses d’une Marzina presque aussi nue qu’elle, une chope de bière à la main, Marie eu cette réflexion des plus lumineuse…

    Tu crois que Lem payerait combien pour nous voir en ce moment ?
    Ou être à ma place tout contre toi ? Hahaha !!!


    L’unique réponse de la princesse fut un coup de peigne haineux dans sa magnifique chevelure doré qui lui arracha un cri déchirant. Sa main libre se porta aussitôt à l’endroit de sa subite de déforestation capillaire pendante que les larmes lui montaient déjà aux yeux. Le chagrin fut noyé dans une bonne rasade de bière angevine. C’était infect mais vu la situation, ça passait largement. Le cauchemar de l’attaque du peigne passé, la marquise se laissa aller contre le buste de sa dulcinée, levant un regard larmoyant vers la femme de sa vie.

    Je suis malheureuse Zina…

    Le bras armé d’ivoire fut attrapé avec douceur et poser autour de son buste de façon à ce qu’elle puisse si nicher pour pleurer. Ça fait du bien un peu de douceur dans ce monde de brutes.

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Marzina
Il y a des choses dans la vie qu’on n’explique pas, mais qui sont comme ça et puis c’est tout. Marzina et Marie, elles allaient ensemble, c’était la paire, surtout dans les pires moments. Les sentiments étaient plus forts dans les moments d’angoisse, façon Bonnie and Clyde. Le bazar ne faisait pas peur à Marzina, tout comme de voir Marie dans un tel état. Après tout, Marie c’était son infirmière quand ses tripes avaient failli s’étaler sur le sol angevin…C’était elle qui avait nettoyé les boucles d’or souillées par son propre sang. Elle était son ange aux yeux bleus. D’un ton doux mais blasé, la blonde répond à sa comparse :

« Quand t’es seule, c’est toujours pire. »

Ouais, quand tu es seule, tu fais toujours des conneries Marie, qu’elle pense la blonde.
Elle acquiesce quand Marie parle des gosses.


« Faut bien que les escargots aient une utilité. »

La princesse eut un sourire quand sa marquise cita Lemerco.

« Je pense que si tu le répètes plus fort encore, on le verra passer la porte… »

La cour de l’Ours s’était intensifiée depuis peu, sans que la blonde ne sache pourquoi. Voulait-il profiter de sa vulnérabilité, parce qu’elle était en train de perdre son père ? Ou cela n’était-il que simple manifestation de sa jalousie de la voir fréquenter à nouveau des hommes depuis ce moment particulier à Dol ? Les yeux noirs de Zina s’assombrirent, et elle demanda d’un ton anxieux à sa comparse :

« Dis…tu crois qu’il m’aime ? »

Les sentiments, c’était quelque chose de différent depuis Ailvin. Avec Marie, ca avait toujours été fort, mais Marie…c’est Marie. Les hommes, c’est pas pareil. Les choses n’avaient plus la même intensité depuis cette histoire passionnée avec le royaliste, et Marzina n’arrivait pas à savoir si le goût des choses était atténué ou simplement différent.

Elle continuait de démêler l’épaisse tignasse quand Marie hurla, ce qui la sortit de ses pensées. Elle laissa sa blonde se laisser aller tout contre elle. Il n’y avait jamais eu que Marie qui avait eu le droit d’envahir ainsi son espace vital, de faire ce qu’elle voulait sans que cela n’engendre chez Marzina une subite action farouche. Ailvin ne s’en était jamais soucié, il la savait ainsi, et n’avait pas cherché à la changer. Quant à Lemerco, tout comme Dariusz à une époque, cela le frustrait. Manque de confiance chronique de la blonde aux yeux sombres, elle n’aimait pas cette proximité qui la mettait mal à l’aise. Mais avec Marie, c’était tellement naturel…Ca avait toujours été ainsi, d’aussi loin qu’elle se souvienne.

Ses yeux froids croisèrent les yeux larmoyants de sa blonde. Elle ne répondit rien à la supplication de Marie, Marie n’aimait pas cette douceur mielleuse, et c’était tant mieux, Zina non plus. Elle laissa Marie attraper son bras et se nicher tout contre elle, tandis que les yeux noirs descendaient lentement vers la nuque si proche.

Marie avait été la femme de Cassius. Cassius était son neveu, Marie était redevenu une amie, juste une amie…Parce qu’elle était mariée, et il n’est pas dans les habitudes de Marzina de détruire les couples mariés, trop de mauvais souvenirs. Mais Marie n’était plus mariée, Marie était dans ses bras, Marie était douce…

Et elle, elle avait faim.

Elle louchait sur la nuque offerte, cette peau blanche et délicate, ce creux qui se formait, si raffiné…Perdue dans ses pensées, elle murmura simplement à l’oreille de son amie-amante :


« Tu sais, il m’affame… »

Ca sonnait comme un avertissement. Non, elle ne parlait pas de l’Ours, mais Marie savait, Marie comprendrait. Elle serra Marie un peu plus contre elle, et le bout de son nez vint se réfugier tout contre cette nuque à l’odeur sucrée et aimée. Un sourire en coin se dessine sur les lèvres princières qui viennent se poser délicatement dans ce petit creux délicieux, avant de remonter le long de la nuque avec plus d’intensité. Elle susurra à son oreille :

« Da garout a ran, koant Marie*… »

L’esprit est ailleurs ce jour, et la blonde n’est pas d’un grand secours pour partager les douleurs…Mais elle, elle n'essaiera pas de l'épouser. C'est déjà fait.
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*Je t'aime jolie Marie...
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Mai


    Quand t’es seule, c’est toujours pire.

    Et elle le savait. C’est bien pour ça qu’elle faisait en sorte de jamais l’être. Si l’amour de Marie pour la gente masculine était sans limite, c’est bien parce que les hommes étaient le rempart le plus solide à sa solitude. Une muraille dont elle ne pouvait se passer… Alors elle avait égrené les hommes comme les perles d’un chapelet sans fin… Gildwen, Vossler, Mumia, Cassius et tous les autres. Autant de billes de bois qui se faufilait entre ses doigts pour laisser leur emprunte dans le cœur de la Kermorial. Une trace douloureuse la plupart du temps. Et il n’y avait qu’une personne qui réussissait à panser son cœur correctement à chaque fois.

    Da garout a ran, koant Marie

    Marzina. La voix au creux de son oreille et les lèvres sur sa peau, ramenèrent aussitôt Marie dans le passé. Entre les murs rassurant du château nantais s’était déroulée exactement la même scène quelques années plutôt. Des mots doux et rassurants, des mains qui s’égarent. Entre les deux blondes, ils n’y avaient jamais rien eu de calculé, elles étaient pareilles, c’est tout. Et ça leur allaient ainsi. Elles étaient là l’une pour l’autre. Soutien infaillible dans l’adversité. Après s’être aimée, elles s’étaient mariées. Un grand Oui devant le Très Haut, avec évêque et témoin. Un mariage déguisé en baptême pour ne pas choqué la morale. Il n’y avait qu’avec Zina qu’elle pouvait faire ça.

    Une main se glisse dans les boucles blondes de l’amante qui se fait si douce. L’alcool a lavé les corps de leurs inhibitions, ça fait du bien… A travers leurs maigres chaisne, Marie sent le cœur princier qui tambourine doucement contre son dos. Ce rythme régulier l’apaise, la calme, comme le ronronnement d’un chat roulé en boule au coin du feu. Sa princesse a ce quelques chose dans le corps, qui donne envie de s’y lover pour l’éternité. Une fragilité qui donne envie. Naturellement, le minois de la marquise se tourne un peu plus vers celui de son amie pour lui souffler ses quelques mots.


    Me ivez, ma dousig…
    Moi aussi ma douce…

    Oui, moi aussi je t’aime Zina. Plus que tout si tu savais… Et comme pour lui faire mieux comprendre ce que ses mots avaient tenté de dire, sa bouche vient effleurer tout doucement celle de sa moitié. Baiser léger au gout sucré du vin angevin. Au final, sa dulcinée avait compris ce dont sa blonde avait tant besoin. De l’amour.

    Abandonnant la bouche de sa comparse, Marie dégagea lentement la chope de bière, le verre de vin et le machiavélique peigne d’ivoire de leur couche improvisée. "On a pas besoin de ça toute les deux pour se que l'on s'apprête à faire, n’est-ce pas" dit-elle d’un regard à son amante avant de revenir à ces bras, cette bouche et ce corps dont elle a tant besoin. Du bout des doigts, Cesson vint caresser la joue velouté de sa Sirène. Ses gestes étaient lent, emplis de douceur, tant par les sentiments qui l'animaient envers son amie, que par l'alcool qui emplissait ses veines. Marie, dans sa torpeur tout éthylique avait envie de faire du bien, de se faire du bien. Et un second baiser fut échangé, moins timide que le premier, alors qu'une épaule fut dénudée, l'air de rien, presque inconsciemment.

    Elle était douce sa princesse.

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