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[RP] Le Monde à Deux Chiffres

--Messire_m
[ Calame d'or dans main de terre ]



« Je quitte la Bourgogne. »


L'univers tremble.


Mmmm...

Trop tôt. Mal dormi. Le lit est douillet, une douceur qui ferait rager n'importe quel bambin qui n'a pas eu sa chance. Réponse nette, claire et précise au nuisible à la main foutrement calleuse qui ose l'éveiller : montrer le dos.

Mauvais choix.


EUAH !

Le sol est gelé. Réveil rude. Ses yeux à demi-ouverts crient mille insultes rurales au tenace bonhomme. Journée qui s'annonce merveilleuse au possible, le môme oublie vite ses vengeances envers un domestique qui ne fait que son travail, du moins le temps de s'habiller convenablement à la tâche qui l'attend à chaque chant du coq.

Sur le chemin de la cuisine, le sale gosse élabore différents stratagèmes dignes de la Loi du Talion : Un crottin dans chaque chausse lui semble de bonne augure. Avec un peu de chance, cela fera monter un rire dans la gorge de la matrone.


Héhéhéhéhé... Hé... Ouais. Non.

Plutôt faire lever la main d'un Ouragan pour atterrir sur son sensible séant. Faut pas croire, elle a la main lourde la daronne, du genre assez sèche pour te faire faire un demi-tour sur toi-même si elle vise la joue. Heureusement que cette dernière n'est pas trop bucheronne pour un manège complet. M'enfin avec le compagnon aux yeux d'acier dans les parages, il ferait bien le sale boulot... Grimace. Oublié l’œil pour œil, dent pour dent.

Pomme en guise de petit déjeuner, le minus marche d'un pas nonchalant dans les divers couloirs du domaine de la Violette, finalement loin de prendre la direction des écuries tant côtoyées. L'envie de voir Noisette n'est pas au rendez-vous, même si la jument a toujours été une confidente des plus à l'écoute des diverses histoires qu'il a pu lui conter. Il n'essayait pas de comprendre, mais à chaque fois qu'il avouait ses soucis à l'animal, chaque fin se terminait par un soulagement et un sourire. Alors il avait continué, continué, continué... Jusqu'à ne plus ressentir cet effet si apaisant.

A qui se confier maintenant durant le travail ? Les domestiques sont peu bavards avec lui, la maitresse a assez de ses propres problèmes et ceux soumis par ses compagnons d'armes pour qu'il en rajoute une couche, et les enfants bourguignons sont tous plus ou moins inaccessibles, de classe ou de vie. Parler aux tombes ne lui dit rien. En plus, comment pourrait-il savoir s'ils écoutent les morts hein ? Toque le cercueil une fois pour oui, et deux pour non ?
Puis toutes ces greluches qui glougloutent, ou ces pourris gâtés qui dégueulent leurs cuillères de rubis... Bien heureux est-il loin de tout ça. Enfin, façon de parler...

Mal au torse. Le pourpoint est trop serré. Avec ce calame garni de feuilles dorées en plus...


« Je vais vivre au Languedoc. »

Les deux chiffres sont bizarres. S'il comprend bien, les filles doivent toujours se trouver un parti. Tout le monde s'enjoue ensuite de la nouvelle, des parents aux amis, et grande fête est donnée. Identique pour les garçons.

Parce que... Ne pas avoir le choix, laisser les adultes faire, c'est normal. Et comme le parti est bon, il faut absolument mettre au courant toute la clique... Sinon ce serait tâche, ils se sentiraient délaissés les autres. Des personnes que tu n'as jamais vu, mais que tu dois connaitre.

Est-ce vraiment si différent chez lui ? Non. Où que tu sois, tu n'as pas le droit au choix sur ce point.


« Et toi tu vas te marier bientôt ? »

Il déglutit. Ce n'est pas si bien de grandir comme avaient dit les grands en fait. C'est nul d'avoir dix ans. Il faut faire quelque chose. Le nain ne peut pas tout laisser se dérouler comme prévu. Les petits pieds se pressent sur les pavés. Encre et parchemins sont saisis à une vitesse maladroite. Il ne compte pas les bousculades et s'en contrefiche. Il ne tarde pas à rejoindre sa chambre et de mettre le loquet à la porte.





Princesse Yolanda,

Je sais que vous ne voulez pas vous installer en Languedoc. Thibert ne vaut pas un écu. Je peux et veux vous aider. Donnez moi un lieu, un jour - pas trop tôt quand même, faut que j'arrive - et je viens vous tirer des griffes du dindon qui vous veut comme belle-fille.
Nous ferons ensuite un grand voyage pour que nos poursuivants têtes de nœuds perdent nos traces. Après, je vous cacherais dans un endroit très bien pour vos pieds, mains, enfin vous quoi.

Le moche mariage c'est bêtise, et Aristote n'aime que les beaux.

Post Triton : vos animaux seront mis en sureté.

Note belle : il faut répondre par vélin pour le domaine de Marie Alice, en Bourgogne, votre pigeon sera volé en chemin. Je suis un bon chasseur qui troue bien les proies.

Messire M, qui pense à vous, pour vous soutenir. Vous n'êtes pas seule.


L'atelier calame terminé, le petit homme sprinte jusqu'au planton attitré des lettres :

Au domaine d'Actarius d'Euphor, en Languedoc, pour demoiselle Yolanda, urgentissime ! C'est la patronne qu'a dit !

Pourvu qu'elle ne soit pas au courant... Elles a de grandes oreilles ; Des yeux derrière la tête... Bref, pour le marmot issu de la rue cette cheffe est LA Sentinelle.


***Musique : Tomorrow Comes Today de Gorillaz***
Yolanda_isabel
D’or et de cuivre, les mèches s’envolent comme les rires dont elle parsème l’air, elles s’envolent comme les nuages que le mistral vient d’expulser du ciel bleu. Il y a le bruit du vent qui souffle sur l’éperon rocheux, il y a le bruit du Lot qui paisiblement s’étire dans sa vallée, et il y a le rire de Yolanda qui fait écho aux aboiements des chiots dans la chiennerie où elle se tient, en simple robe de dehors. Elle a perdu l’obésité de sa petite enfance, mais pourtant le visage rond et les bras forts restent la preuve d’une opulence dont elle a bien profité. Onze ans et déjà bien grande, très grande, forte pour ne pas dire épaisse, elle est là à genoux, les jupes glissées sous elle, et les mains léchées de part et d’autre par les petits assoiffés de tendresse et d’amusement qui s’amusent à la mordiller ou à attraper la chevelure lâchée sur ses épaules. Somme toute, Yolanda Isabel de Josselinière pourrait passer pour n’importe quelle fille de la domesticité, s’il n’y avait cette déférence de la part du veneur et des piqueurs, et l’énorme dogue noir couché sagement derrière elle, résistant de son mieux aux assauts répétés des chiots en mal d’amour. Charmant tableau que celui que présente la petite fiancée de l’héritier du Tournel. Charmant tableau qu’on vient déranger par quelques appels et des portes poussées.

-« Donaisèla, donaisèla, un messatgièr de Borgonha ! Ta vosautras ! »*

La bouche s’ouvre en un O parfait et les jupes sont rapidement dépoussiérées avant qu’elle ne se redresse, prenant garde pourtant de ne pas renverser les charmants petits à ses pieds.

-« De Bourgogne ? Mais c’est Papa ? Oh c’est mon Papa ! Plan mercé ! »**

Et non ! Ce n’est pas Papa ! Pourtant les mots usités, les expressions jusqu’à l’endroit d’où vient le message, tout lui est connu. Elle sourit et serre la missive contre son cœur avant de siffler Ankou et de remercier les valets. Elle serre le papier contre elle et chantonne en regagnant le logis, les escaliers sont gravis qui la mènent à la chambre où elle séjourne, et enfin, la lettre est lue, en long, en large, en travers avant de laisser échapper un bruit à mi-chemin entre le rire et le soupir. Ses pas la mènent jusqu’à la bibliothèque où un calame est saisi sur le lutrin à sa place dans un coin, l’objet rustique est considéré un instant. Garde-t-il son présent avec lui ? Près de lui ? Un soupir encore qui passe les lèvres roses sucrées bercées de contes de fée et de fol’amor. Son ami qui est resté en Bourgogne, veut la revoir et la sauver.. Mais la sauver de quoi ? Ce mariage, c’est une aubaine pour elle, et pourtant, il lui semble que ne pas le revoir serait un crime. Alors bon an, mal an, elle griffonne quelques mots, gratte la peau du vélin, recommence, s’escrime et abîme le fin parchemin de peau tendue avant de retremper la pointe du roseau dans l’encre pour laisser échapper les quelques mots que son cœur daigne lui dicter.

Citation:

    A mon Ami, puisque tu as dit que je pouvais,

    Si tu venais au Tournel, tu saurais comme j’aime le Languedoc.. La nature y est si belle, et les animaux plus forts encore, les gens parlent un peu vite pour moi mais je m’y fais. Je ne vois pas beaucoup Thibert, et c’est tant mieux, je trouve. Il est gentil mais je serai fatiguée de le voir tout le temps. Je ne vois pas non plus, son père, Sa Seigneurie, et cela me manque. Tu l’aimerais beaucoup aussi, je crois !

    Que je voudrais que tu viennes ! Tu me le proposes alors viens ! Viens au Tournel à la mi-mai ! Tu verras la Vallée du Lot verdoyante et nous irons voir les chiots du chenil ! Je m’ennuie un peu alors j’aimerais bien n’être plus seule, oui !

    Tendrement !

    Moi.

    Pé-Esseuh : Il y a une forge au Tournel, nous pourrions voir pour rendre plus beau ton couteau !


Et le chemin est fait en sens inverse qui la ramène jusqu’au Châtelet où les ordres sont donnés. Que le messager se repose le temps qu’il faudra mais qu’il reparte au plus vite direction la demeure du Pair de France, Marie Alice Jagellon.
______________
* Damoiselle, damoiselle, un messager de Bourgogne ! Pour vous !
** Merci.

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« Mas perqué as trabucat ? Es pas subressabent e aquò servís pas-res ! »
Mariealice
Oui sauf que Marie n'avait pas des yeux derrière la tête. A son grand dam d'ailleurs vu que lorsqu'on était mère cela aurait été bien utile. Même mère par procuration ou Pair ceci dit. Tout pareil.

Les réveils étaient plus doux pour la Violette. Bon du moins à la maison vu que pendant la levée de ban cela avait été plutôt proche, en moins je mange le sol, de celui du mioche. Mais fi des campements, de la promiscuité, des blessures - et oui elle avait eu son lot - et vive les grasses matinées dans un lit digne de ce nom. Sauf que même là il fallait à un moment se lever.

Ce qu'elle fit ce matin là dans un soupir, le sommeil l'ayant fuit une partie de la nuit. La brune avait beau avoir des soucis, elle n'en était pas moins capable de discerner que quelque chose n'allait pas pour l'une ou l'autre personne de son entourage. Qu'est-ce qui pouvait bien tourner dans la petite tête de son écuyer pour qu'il néglige Noisette ou, du moins, il ne soit pas aperçu plus souvent en train de parler à la jument. Et oui cette manie était connue puisqu'elle avait un peu la même. Mais chut.

Grignotant une pomme elle aussi, Marie parcourait les couloirs de sa demeure à la recherche du nain, se demandant où il se cachait. Et visiblement elle n'était pas la seule puisqu'un valet s'enquit auprès d'elle de l'endroit où il pouvait se terrer. Haussement de sourcils avant de répondre par la négative et de demander pourquoi. La réponse ne se fit pas attendre, il avait reçu une missive. Nouveau haussement de sourcil tandis que la main de la maitresse de maison se tendait et que celle du valet n'hésitait pas une seconde à lui donner le message avant de faire demi-tour vite faite.

Les noisettes lurent l'adresse avant de se relever tandis que sa voix se mettait à résonner dans les couloirs en appelant le destinataire. Peut-être aurait-elle alors une chance de comprendre.

_________________
--Messire_m
[ Elle est la Seule... ]



- Elle est l'Unique -


Certains auront cru à un coup de foudre mais... Imaginez plutôt une mangouste qui vient de flairer un danger - oubliez la queue - . Le mioche cheveux corbeau tendu comme les nouvelles braies à la mode chez les donzelles, le nez légèrement pointé vers le haut, les oreilles aux aguets - oubliez la queue - , tant ces murs de pierre font si bien ricocher les voix de Pairs. Faut dire qu'elle en a donné de la voix la daronne dans sa fichtre vie : batailles, discours, punitions pour écuyer, ça vous donne un gouffre de théâtre. M'enfin, même si le jour où le gamin l'entendra tenter des vocalises n'est pas - encore ? - venu, les premiers essais ont capté le public. Si bien que la cuisine passe du statut « ils ne font pas attention à ma petitesse » à « j'ai dix paires d'yeux qui me fixent chacun avec un sourcil en l'air ».

Merdasse.

Et au timbre de voix, le minot décrypte que ce n'est pas l'heure d'un « Où est Mimi ? » - façon de parler, évidemment, le surnom étant ficheusement... Honteux - . Réflexe oblige - il est souvent appelé aux quatre coins du domaine - , il répond :


J'ARRIVE, J'ARRIVE !

Ses tympans semblent entendre de nouveau la patronne, mais décemment moins bien :

HEINNNNN ? RÉPÈTE ?!

Faut bien qu'il la repère. Ah, un autre écho, en avant marche !

OUAIS, OUAIS ! C'EST VACHEMENT MIEUX ! T'ARRETE DONC PAS, JE VIENS A TOI... J'vais souffrir d'mutisme moi.

Elle aussi. Tant pis, de toute façon c'est elle qui veut le voir. Donc hein... Fais péter tes cordes vocales Marie. Gauche, droite, droite, gauche, droite, gauche, gauche - ah non j'ouïs moinsse -, marche arrière...

J'Y SUIS PRESQUE... CONTINUE !

Hé, l'espoir fait vivre pas vrai ? Tiens j'ai cru entendre un genre d'oursonne... Must be my imagination*. Demi-tour gauche, han deux han deux han deux, gniii - c'est le bruit des chausses qui, en pleine course sur des pavés, font un virage - gauche, gauche... Cul de sac.

JE BRULE, JE BRULE, JE SENS TON PARFUM... ENCORE UNE DERNIÈRE !

Là on dirait plutôt une gruie - comprenez la femelle du sanglier - enragée. Peut être que parler parfumerie n'était pas une si bonne idée... En même temps, elle est drolesque cette bonne maman, mais qu'est ce qu'elle a aussi à faire comme tout les nobles et d'acheter des lieues de terrain. Une cabane c'est ammmmmmmplement suffisant. Un seau, un hamac, une kitchenette... Le panard.

Pétard, les chicots qu'il a celui là...

Oui, bon à penser design, l'a perdu le fil de l'écho. C'est ici que le sale gosse remarque qu'une fille sait quand même réfléchir et avoir une main occupée à autre chose, voire les deux. Trop fort. Ouh pinaise la matronne gueule sévère !


JE TE TIENS, JE TE TIENS ! J'SUIS LA !

Quelques gueulantes et un planton coureur plus tard... Le marmot est enfin à quelques pas de la maitresse, en vue de l'objectif.

Rouge de colère ou manque de souffle... Pile, face... Pas d'écu... Ça pue... Oh une lettre...

Émeraudes grossissantes. Vélin ? Calame ?... AAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaah !!!

HEY !

Doigt pointé derrière la Violette. Attaque "détourner l'attention".

SIRE EUSAIAS !!!

Échec critique. Elle croise les bras, accompagnés d'une moue au visage qui ne dit rien qui vaille. Le tout pour le tout, attraper la missive d'un bond de crapaud.

DONNE ! Mais Donneeeeeeeeeeeeeee... Mrpffff...

Dieu qu'il déteste sa taille dans ces moments-là. Puis c'est qu'il se fout de lui le planton derrière !

Déconne pas Marie ! C'est... Ma correspondante ! J'dois la sauver ! Faut que j'aille en Languedoc ! Allezzzzzzzzz... File moi un destrier pour la bonne cause... S'teuplaiiiiiiiiit...

Tant qu'à faire, autant traire la vache qui est sur le point de meugler. - oubliez la queue dis-je ! -


***Musique : Générique de The Sentinel***

* Ce doit être sûrement mon imagination.
Mariealice
Dans la forêt lointaine on entend le coucou... Ahem en fait non, à ses appels, du moins entre deux, il lui semblait ouïr comme une réponse. Un instant elle cessa donc et tendit l'oreille, histoire de capter un d'où cela pouvait provenir, deux ce que cela pouvait être, trois à qui appartenait la voix.

Les premiers mots étaient audibles mais incompréhensibles. Complètement. Mais la voix elle avait été reconnue. Celui qu'elle cherchait. Direction donc le mioche. Enfin autant que faire se pouvait. Tandis qu'elle l'appelait à nouveau, s'arrêtant de temps à autre pour tenter de trouver un sens. Petite moue le plus souvent, sous des yeux parfois effarés parfois dubitatifs voire rieurs à défaut de pouvoir rire franchement. Bah oui, les couloirs de la maisonnée n'étaient pas vides de toute vie hormis nos deux protagonistes non plus. La réponse de la brune allait d'un regard en coin à des flèches façon cela suffit ou je m'énerve. Et quand on connaissait les colères de la miss, on évitait de continuer à se marrer, prenant plutôt un air subitement affairé, extrêmement occupé. Genre j'ai un truc sur le feu. Mouais.

Enfin ce qui devait arriver arriva et la Violette rencontra le nain. Un peu rouge d'avoir couru. Un doigt pointé dans son dos assorti d'un...


Sire Eusaias!!!

Eu pour tout effet de la voir croiser les bras tandis qu'une certaine moue s'affichait sur son visage. Et d'un mioche sautillant pour attraper le message qu'elle tenait en main.

Je n'ai pas entendu le mot magique Minouche.

Pardon? Que je ne quoi? Pourrais-je savoir ce que c'est que ce langage écuyer? Tu te crois où? Dans les latrines de la dernière taverne du coin?


Bras levé pour tenir bien haut la lettre. Non mais oh!

Une correspondante? Que tu dois sauver? En Languedoc?

Mais enfin on lui donnait quoi à manger et/ou boire à ce gamin? Il allait falloir qu'elle se renseigne.

Un destrier... Rien que cela? Parce que bien sûr tu sais tenir dessus y compris au galop.

Un sourire en coin parce que bon, la dernière fois qu'elle avait assisté à cela, il avait largement mordu la poussière. Violette 1 - Gamin 0.
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Minouche
[ C'est l'heure du duel ! ]



- Ouais enfin mollo quand même... -


Il s'appelle Minouche - oui bon ça on savait depuis le premier épisode pataclop pataclop - , il a dix ans - que de révélations - , et il vient de se faire briser par une daronne - c'est moche - . D'habitude, le môme a toujours le mot pour retomber sur ses pattes, mais pour l'occasion, il serait de trop bon goût d'utiliser cette expression. Bref, le sale gosse vient de prendre un coup bas. Et pas du plus petit acabit : l'art équestre de atterrissage sur fessier.

Grmph !

Si Marie profite de sa garde baissée, son orgueil de la Rue l'attend au coin :

Parfaitement. Je me suis entrainé durant tes nommmmmmmbreux départs, que crois-tu ? J'allais pas tout le temps me tourner les pouces avec le vieux bouc.

Et toc, valà, hyper persuasif. Mais il faut enchainer tant que le fer est encore chaud, le temps est compté nom di diou, pas de place pour les prises de bec, na.

Tu peux me passer la lettre s'il te plaiiiiiiiit ? C'est du sérieux. On emprisonne de la demoiselle triste. On est des chevaliers ou pas ?

Touchant. On pourrait presque croire que le nain est dégoulinant d'amour. Nenni. C'est compliqué, et puis c'est tout. Moyennement satisfaite mais curieuse de découvrir le contenu de la lettre, la matronne tend le fameux parchemin au marmot, qui s'empresse de lire le contenu. Un hoquet de surprise vient ponctuer la fin du message :

Tu vois ! TU VOIS ! Ils l'ont tellement bien mis au cachot qu'ils écrivent à sa place pour faire croire que tout va bien ! Y tendent un piège en Mai en plus ! Si tu me donnes pas un destrier je serais mourru !

Qu'importe ce que dit ou crie l'Ouragan à cet instant, sûr de sa réflexion, le gamin s'empresse de rejoindre sa chambre et de verrouiller à nouveau l'accès à quiconque. Ah les dindons voulaient la guerre, ils allaient l'avoir, foi de nain !





Mon Amie,

Je serais là à point nommé. Dis moi juste où se trouve ton domaine dans l'exact que je me retrouve. La mémoire fait des faux.

Tu ne seras plus seule. Je t'abandonnerais plus comme en Bourgogne.

Moi

Note Belle : J'ai toujours le calame. Je le prends pour le voyage.


Tout va bien qu'elle dit. Mensonges noblesques de pourritures ! Avant de partir, elle n'avait que tristesse et solitude en compagnons sans les chiens. Et lui, lui reste un écuyer. Suffit. La réponse reçue, il partira et ne reviendra pas les mains vides. Manque juste le canasson. Porte ouverte. Ah tiens salut maitresse... Quel bonheur ! Ouh quel air contrarié vous tenez...

Euh... C'est pour ma correspondante. Encore. Après je pars. Je dois. Sinon j'suis pas digne.

Pas digne d'avoir dit oui à une vraie amie.
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Mariealice
Oh le vil... Il essayait de la rendre coupable avec ces nombreux départs. Bien sûr il ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il renchérissait et que lasse - si si lasse sur ce coup là - elle lui tendait la lettre. Mais pas question de rester dans l'ignorance donc elle fut lue par dessus son épaule. Non mais des fois!

Sauf que cette fois elle répondit, même si c'était au dos d'un Minouche déjà parti en courant.


Mais enfin, elle ne t'a pas dit cela! Minouche! MINOUCHEEEEEE!

Une Marie les bras ballants le vit disparaitre au coin du couloir. Les yeux se levèrent vers le plafond tandis que la tête se secouait.

Seigneur... Aidez-moi. Comment est-ce que je fais pour toujours trouver un écuyer qui n'en fait qu'à sa tête.

Haussement d'épaules avant de repartir. Mais le calme et le repos ne durèrent guère. La porte s'ouvrit pour revoir débouler le nain.

Après tu pars. Je vois. Mon avis importe peu en somme n'est-ce pas? Donc pourquoi m'en faire part? Pour que je ne te cherche pas? Trop aimable.

Geste de la main pour lui signifier qu'il pouvait filer, se casser, se barrer, bref faire comme bon lui semblait. Il trouverait bien monture à sa taille dans les écuries, il les connaissait bien après tout et savait lesquels ne pas prendre. Savoir combien de temps il partait et ce qu'il espérait? Bonne question mais elle ne les posa pas. S'il voulait le dire, il le ferait.
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Minouche
[ Dilemme premier... ]



- Négocier la sortie -


Après tu pars. Je vois. Mon avis importe peu en somme n'est-ce pas? Donc pourquoi m'en faire part? Pour que je ne te cherche pas? Trop aimable.

Le score prend de l'ampleur pour la Violette. Le geste en friandise, le môme sent mal la fin de l'entrevue. Alors il réfléchit, essaye de trouver les bons mots, quelque chose qui peut aller en sa faveur et éviter une boude de la part de sa meilleure alliée, amie.

C'est pas que je veux te quitter.

Elle lève un sourcil. Mauvaise signe ou pas, il faut une suite.

Il faut que je partes. Elle est malheureuse là-bas. Elle voulait pas partir. Elle l'a dit en Bourgogne, comme je te parle à toi. C'est de la duperie cette lettre. Pourquoi maintenant ça va mieux ?

Oui, voilà, la logique, un moyen de remonter la pente, peut être.

Pourquoi on oblige nous à se marier, c'est... C'est... Et si on veut pas encore ? Toi t'as choisi ? T'as eu le temps ? Moi aussi faut que je trouve un "Bon" parti ?

Le nain ne lui avait pas demandé tiens. Des questions comme ça qui lui font gratter le crâne en ce moment.

Je l'ai pas arrêté. Je suis ton écuyer. Si je l'aurais caché, c'est toi qui aurais pris pour ton grade. Enfin je crois...

Vrai que Pair, ça ne doit pas trop craindre les sales affaires... Elle peut bien faire ce qu'elle veut, non ?

Et puis si tu savais pas, on serait puni. Mais là je te le dis, comme ça, si je réussis, bah avec ton intelligence les autres ils verront que du feu, hop !

Il n'y a pas de petit compliment. Celui-ci vaut de l'or pour la négociation, obligé.

Bon, d'accord, j'suis pas prêt pour toutes les galopades en cheval. Mais je sais tenir quand même. Au pire tu me passes quelqu'un avec moi pour la mission, ou tu viens tiens ! Ça nous fera... Ouais... Non... Faut que tu te reposes.

C'était bien parti pourtant... Paf, le blanc. Les neurones ne répondent plus. Possible que l'inconscient prend soudainement la parole à cet instant, après un long soupir :

J'suis perdu. Tu m'aides ?
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Mariealice
Visiblement le geste n'avait pas suffit, voilà qu'il argumentait. Léger soupir, bras croisés et regard posé sur le nain donc.

Un sourcil levé à la première assertion. Cela y ressemblait fortement pourtant non? Puisqu'il comptait partir pour le Languedoc et qu'elle était en Bourgogne elle.

Le mariage maintenant. Ce qu'elle pouvait en penser... Il fallait bien dire que cela dépendait. Par contre sourire en coin au bon parti pour lui aussi. Des choses à expliquer. Et non cela ne finissait jamais. On expliquait.... Et ils faisaient ce qu'ils voulaient. Immanquablement.

Bien, répondre.


Elle n'a pas l'air malheureuse dans ce que j'ai lu Minouche, bien au contraire. Alors peut-être qu'elle ne voulait pas partir mais une fois sur place, cela lui plait. On a souvent peur de l'inconnu et parfois, quand on connait, finalement il n'y a plus de raison.

Tu peux m'expliquer de quoi tu parles quand tu dis qu'ils ne verront que du feu? Tu parles du fait d'arriver à la faire revenir avec toi? Mais Minouche, est-ce que tu as songé un que si elle y est pour se marier il se peut qu'il y ait plein de monde autour d'elle, deux c'est parce qu'elle le veut peut-être aussi? Pour le bon parti, non. Tu as la chance, d'un certain point de vu, de ne pas être noble. Du coup pas obligé d'en épouser un autre en espérant agrandir les terres de ta famille. Je n'ai pas à juger des décisions des parents de Yolanda.

Après tu es grand maintenant Minouche, je ne peux pas décider à ta place. Apprendre à devenir un homme c'est aussi cela. Si tu veux la voir vas-y. Mais ne te mets pas forcément en tête que tu seras son sauveur parce que si cela se trouve, il n'y a rien à sauver.


Bon maintenant.... A lui de voir.
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Minouche
[ Dilemme second... ]



- Faire ses premiers pas -


Les jours passent et la routine reprend. Les derniers mots de la maitresse sonnent étrangement, comme une ligne de conduite à tenir au plus tôt. L'âge prend une saveur méconnue, un territoire à découvrir avec une patience qu'il ne connait pas. Mais ce n'est qu'une sensation, une vague appréhension. Rien n'a changé dans le domaine. Seulement, le môme ressent que la Violette n'adopte plus le même comportement à son égard.

Elle ne peut pas décider à sa place. Pourquoi ? N'est-il pas son servant ? N'est-ce pas elle qui doit toujours avoir le dernier mot pour le placer dans le droit chemin, à dose de cours et de travaux ?

A sa manière, l'Ouragan lui laisse le choix. Une lettre tient dans sa main :




Bonjour Minouche.

Je vais partir ce soir pour Dijon puis sans doute en Champagne. Si tu es toujours décidé à partir pour le Languedoc, tu peux prendre une monture et de quoi te nourrir en chemin. Sois prudent.

Marie


Peut être que tout cela a un rapport avec les frondes au trône. Les minces lèvres laissent échapper un long soupir, à la guerre sempiternelle qui ne laisse aucun répit à ces hommes et femmes qui ne méritent qu'un peu de repos entre chaque bataille, ne serait-ce que pour s'occuper d'une famille qui elle aussi avance. Merlin prend des pouces... Surement le dépassera-t-il, le nain commence par s'y faire à la longue.

Le calame de belle fracture griffonne à son tour une réponse à la mère épuisée. Une première pour la route, ça ne mangera pas de pain.




Marie,

Je choisis le jeune Beberbeck, il sera très bien pour la route demain. Je suis rassuré avec lui. On ne lui a pas trouvé de nom à ce qu'on m'a dit. Il faudra chercher, un peu comme pour moi, non ?

Je veux pas que tu penses que je t'abandonne encore. C'est pas vrai. Je peux juste pas la laisser toute seule là bas si je vois pas de mes yeux que elle va bien.

Je ferais attention, promis. Je garde mes armes tu sais bien. Je t'enverrais un pigeon quand je serais chez Actarius d'Euphor. T'inquiète point trop et oublie pas de faire beaucoup de baisers à Merlin. Moi je t'en fais un de loin parce que je dois devenir grand.

A vite,

'Nouche

Note belle : Oublie pas non plus la poupée, elle fait de la protection je t'ai dis.


Ainsi débute bientôt l'aventure d'un roncin de robe alezan et d'un mini-écuyer en bois, qui dès le lever du prochain soleil, feront route vers la seule petite noble encore en vie, à la connaissance du cervelet. Une petite main gauche vient flatter le museau du puissant animal, comme un aveu de soumission à la carrure bien plus impressionnante que le sac d'os qu'il est. Enchanté sans-nom, on a bien un point en commun...
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Mariealice
Elle n'avait guère été étonnée de ne point le voir lors du départ pour Dijon. Après tout elle l'avait laissé libre de son choix, de ses décisions. La brune se savait difficile de caractère, exigeante avec les enfants de la maisonnée, les siens comme ceux qui avaient échoué sous sa protection et, en même temps, sans doute trop coulante par certains côtés. Mais aurait-elle supporté les yeux que Minouche aurait alors porté sur elle, inquiets, peut-être plein de ce reproche de ne l'avoir point laissé partir. Et s'il lui arrivait quelque fâcheuse rencontre en chemin? Et bien ce serait à elle alors qu'elle adresserait les reproches de ne point l'avoir retenu. Les contradictions étaient monnaie courante en son sein, la culpabilité également.

De toute façon en ce jour il y avait autre chose à penser, à faire. Puisqu'encore une fois si la date de départ était connue, celle de retour restait un sombre mystère. Habituée mais pas pour autant ravie, fatiguée à cet instant de cette vie pourtant choisie librement, elle vérifiait que tout était à sa place, que ses ordres avaient été donnés et suivis. Les au revoir furent aussi brefs que possible avec Merlin puis la petite troupe s'éloigna de Sémur.

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