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[RP] Triplette pour Quatuor : Délivrez-moi!

Larouchka
[Le Moulin de mon coeur*]

Comme on y était bien... Ce moulin avait conquis mon coeur et j'adorais y passer mes soirées, toutes plus étonnantes les unes que les autres. Ma rencontre avec mon nouvel amant m'avait réservé bien des surprises, la première étant de partager nos soirées avec son charmant cousin.

J'avais l'impression d'avoir toujours vécu ici, les vicissitudes de ma vie étaient loin derrière, oubliées les soirées à supporter les sévices d'un beau-père alcoolisé, oubliées cette déchéance monstrueuse qu'il m'avait fait subir en me vendant contre quelques écus à des hommes de passage.

Ma vie était désormais baignée de soleil, mes journées entre mon époux aimant et attentionné, mon fils et sa future épouse et mon maître, et mes divines soirées à me prélasser entre les deux cousins, je touchais du doigt à ce que pouvait être le bonheur.

Lascivement allongée sur la couche commune au milieu des draps froissés, je caressais, songeuse, mon ventre arrondi, regardant avec malice mes deux amants. L'enfant que je portais s'était étonnamment tenu tranquille pendant toute la journée pour ne se réveiller qu'en fin de journée. Mon ventre s'était crispé au cours de la soirée, mais rien ne semblait alarmant, il arrivait souvent que le petit bout d'Homme qui grandissait là dedans manifeste son mécontentement ou sa joie, me vrillant les entrailles, le plus souvent.

Je soupirai, passant ma main dans les cheveux de miel du jeune parfumeur, l'attirant contre moi, l'embrassant fougueusement en jetant un regard malicieux au rouquin, le provoquant ouvertement. Si ma relation avec le premier était toute passionnée, celle avec le second était pleine de malice et de jeux enfantins qui m'enchantaient.

Mon pied caressait donc la jambe de ce dernier alors que ma bouche ne quittait plus le premier, soupirant d'aise et de bonheur. Je croquais à pleine dents la vie qui s'offrait à moi.



* Allusion à la chanson "Les Moulins de mon coeur" (The Windmills of your mind) de Michel Legrand, dans le film L'Affaire Thomas Crown (1968)
_________________
Beren
[Débarquez-le !*]

D’aucuns diraient que le moulin était une garçonnière, qu’il n’était qu’un endroit où régnaient Débauche, Stupre et Luxure… Et c’était vrai, en partie. Du moins, ils n’auraient pas tout-à-fait tort, étant donné que ces surnoms étaient portés et assumés par nos trois protagonistes, au sein de ce lieu hors du temps et de l’espace. Là, tout n’est qu’ordre et beauté ; luxe, calme et volupté**.

[Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.]**

Les perles salées versées au crépuscule d’une étreinte, à la nuit tombée des corps entrelacés, soudés, soûls d’avoir été fondus, restaient à l’esprit Bérénien et c’est abandonné, à nouveau, qu’il accueillait cette tierce impromptue pour un ballet sensuel. Deux complices, deux âmes particulières en sa compagnie dans la large couche… deux chevelures et corps de feu, pour un Fiole tout feu tout miel : la nuit ne fait que commencer.

Et pourtant, pourtant… Lara a su lui ouvrir de nouveaux horizons, repousser davantage encore les interdits déjà largement dépassés à la conscience et à la moralité du jumeau d’Idril ; elle a su apprivoiser et dompter les muscles – ou l’absence de muscles – de Beren, pour que son enveloppe charnelle se change de rêche en hâvre de douceur, de terre aride à fertile, pour accueillir sa fleur, encore et encore.

Sensuelle, lascive, elle trône sur son empire, alanguie entre les draps : les lèvres scellées à celles de Beren dans un baiser plus que langoureux, il voit du coin de l’œil le jeu de son pied sur la jambe cousinale, et s’en embrase délicieusement, comme sa propre main se glisse sur le ventre rebondi, en une caresse délicate et non appuyée, pour ne pas malmener l’enfant en devenir qui y a élu domicile.

Doucereux, il glisse à ses comparses, dans un murmure de délice :


- Dites-moi que l'on ne sortira jamais d'ici...


*J'ai pas pu résister à écrire une connerie, après le titre.
**Baudelaire, L'invitation au voyage.

_________________
--Elisette.colomba
[Un bout de lui + un bout d'elle = Mouah]

J'aime bien quand ça tangue... Ben oui, dans le ventre de ma maman, ça tangue, et parfois, ça tangue doucement et j'aime ça mouah, alors j'arrête de taper partout, je profite, mouah. Et là, je suis bien, je me chatouille la joue avec le petit bout de mon doigt et j'aime bien ça. Ma maman, elle parle avec des hommes. C'est pas la première fois que je l'entends parler avec eux, même que je m'habitue un peu à eux. Je sais bien que c'est pas mon papa.

Mon papa, c'est un ange, il est beau, il est doux et quand ma maman le voit, elle est toute calme, alors moi je cogne un peu pour rappeler que je suis là et que je les aime. Mon papa, c'est le plus beau des papas et comme je suis une fille - mais ça papa et maman, ils le savent pas - ben quand je serai grande je serai n'amoureuse de mon papa et puis de mon grand frère aussi!

Ah ben oui, je vous ai pas parlé de mon grand frère! Il est très beau et très intelligent et je l'adore déjà. Mais souvent quand ma maman le voit, elle se contrarie alors je tape plus fort, pour lui dire de pas se mettre en colère, que c'est mon grand frère quoi. Je donne des coups de pieds parce que je suis pas d'accord.

Ma Maman, je l'aime à la folie, comme mon papa, c'est aussi la plus belle des mamans, elle veut que je sois brune mais elle sait pas que j'ai déjà des petits cheveux roux sur le dessus de ma tête. Ben oui, je suis rousse quoi!

Vous croyez qu'ils m'aimeront mon papa et ma maman? Et d'abord, il y a un truc bizarre, le monsieur qui parle là, tout bas, ben quand ma maman le voit, elle a son coeur qui bat très vite, j'aime bien ça, ça me calme, ça me berce et après je m'endors parce que ça fait: boum boum, boum boum....

Il dit quoi d'ailleurs le monsieur? Hein? Ah mais je suis bien ici, mais mouah j'aimerais bien sortir quand même, parce que dehors, ça fait peur, mais c'est aussi très très intriguant et puis mouah, je suis une petite curieuse!! Mais si, mais si!

Alors je donne des petits coups de poings, des petits coups de tête.

Maman!!! Je suis là!! Je sais que t'en as marre, mouah aussi je veux sortir!!
Guillaume1er
« Il est très doux de scandaliser : il existe là un petit triomphe pour l’orgueil qui n’est nullement à dédaigner. » *

Ouais, enfin cela, la jeune altesse royale n’en est pas si sûr que ça. Quel obscur savant lui avait fait une telle leçon, à travers ses écrits ? Guillaume ne s’en souvenait plus. En tout cas, cet homme devait être un moins que rien, peut-être même un gueux, voire un serf. Franchement ? Quel tissu d’imbécillités. Le rouquin avait beau être majeur depuis mon d’un an, il était Chambellan du plus vieil ordre de chevalerie de l’Empire, l’Ordre des Lames. Il occupait le poste de Poursuivant ès généalogie à la Hérauderie Impériale, et de part sa naissance, il était Altesse Royale. Plus tard, il épouserait une femme qui lui apporterait terres, richesses, titres, ou quoi d’autres encore ? Il ne le déciderait pas, il suivrait les décisions parentales avec un respect soumis. Il avait accepté sa place de fils de Roy avec le bon, et le moins bon.

Il était hors de question qu’il scandalise : il avait tout à perdre. Cette nuit… Il ne dirait pas qu’elle ne lui avait pas plu. Elle avait été… floue. C’était un songe, un rêve. Et pourtant, c’était si proche. Avec son cousin, ils avaient partagé ce corps, indécemment, loin de toute convenance. Le secret, tout devait rester secret. Scandaliser ? Et perdre sa place, son orgueil, sa gloire ? Pour une seule nuit ? Oh non, hors de question ! Pas pour une nuit !

Il se laissait allé à ses pensées, comblé par une nuit où le sommeil avait été le grand absent, mais pour quelles récompenses ! Guillaume observait ces corps entremêlés, et le manège de Beren et Lara. Combien de tabous avaient été brisés ? Enceinte, fidélité, inceste et homosexualité, en un sens. Nombres autres lui venaient en tête. Aucune respectabilité, aucune morale, seulement du plaisir, pur et bon ! Quelle nuit ! Cependant, toute bonne chose a une fin. Le matin arrivait et la journée commençait bien tôt pour le jeune prince.

Peu importait son bien-être ici, avec eux : il devait se lever. Guillaume avait une lourde journée devant lui. Malgré la courte nuit, la vie n’avait cessée. Il lui fallait partir vers les différents bureaux qu’il occupait pour y voir chaque affaire à traiter. Il ne chômait pas, le jeune rouquin. Cependant, comment s’en aller avec de telles caresses qui lui étaient infligées ? Il poussa un long soupire et ferma les yeux. Il attendit un moment, profitant de ces gestes si doux sur sa peau.

Après un dernier soupire, il se retira du lit. Il s’y assit, sur le bord. Il se frotta les yeux, encore mal éveillé. Après un bâillement bestial, il s’étira dans toute sa longueur. Le roux se retourna et observa les deux amants.



* Marquis de Sade (et oui, comment ne pas le citer ?)
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Gabriel_d_ici
Gabriel rentra heureux de sa journée de travail pour retrouver Lara. Il était ravi, comblé par le bonheur de ce nouvel enfant qui devait pointer le bout de son nez dans quelques semaines, impatient de savoir si ce serait un second garçon ou une fille. Il faisait beau, les oiseaux chantaient, la vie était belle. Il y avait bien sûr quelques petits nuages, des mauvaises langues qui lui disaient que Lara le trompait, mais la vie était trop belle pour porter attention à ces commérages. Il savait bien qu'elle n'avait pas été un modèle de fidélité, il n'avait jamais espéré cela. Elle avait des besoins supérieurs aux siens et il avait choisi de la laisser avoir des amantes plutôt que de simuler des besoins qui auraient peut-être restreint leur relation à ça . Bref, rien ne semblait pouvoir altérer son bonheur ce jour béni.

Lara semblait en retard, il ne pensa pas un instant qu'elle pouvait avoir oublié leur rendez-vous mais pensa qu'il pouvait lui être arrivé malheur, à elle et à leur enfant et qu'ils avaient besoin de son aide. Il se précipita donc dans tous les lieux qu'il savait qu'elle avait l'habitude de fréquenter, à la recherche d'une personne pouvant lui dire ou la trouver.

Après quelques tavernes, alors que la nuit était déja bien avancée , il tomba sur une demoiselle dont il ne connaissait pas le nom, mais qui lui parla d'un moulin avec une indication plus qu'approximative sur son emplacement.

Queleques heure et moultes moulins plus tard, alors que le soleil ce levais, il aperçut la monture de Lara à l'extérieur de ce qui semblait être un vieux moulin inutilisé. Paniqué à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave, il entra brusquement dans la pièce.

Apercevant les deux amants autour de Lara, il s'arrêta net et, sans se soucier de tous les titres que pouvaient avoir ces hommes ou même s'il se trouvait chez eux. Ses traits furent déformés par une fureur sans nom et sans précédent.


Dégagez de là! Vautours! ... moins que rien... bachibouzouk....

Accompagnant les gestes à la parole, totalement hors de lui, il en attrapa un par le bras, sans lui laisser le temps de se rhabiller et le tira vers l'extérieur du lit. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il n'avait jamais été en colère comme ca. Il jeta un regard furieux en direction de Lara, s'apprêtant a lui donner une puissante claque mais déviant son geste au dernier moment attrapant le drap qui les recouvrait encore à moitié pour le jeter violemment contre un mur froid, puis, essayant de toute sa rage de chasser par tous les moyens les deux hommes de la pièce.
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Larouchka
[Dole, le moulin de mon coeur qui tangue]

La nuit avait été délicieusement envoûtante et même si le petit bout dans mes entrailles semblait vouloir se manifester, je n'en étais pas moins enivrée. C'est à contre coeur que j'avais laissé Guillaume quitter notre étreinte et je m'étais blottie dans les bras du parfumeur, "mon Beren", comme il me plaisait de l'appeler souvent. Alanguie, le ventre tambourinant de quelques crispations douloureuses, je profitais, je voulais profiter, le plus possible.
Et en terme de profit, j'allais être servie.

Tout se passa vite, extrêmement vite, je n'avais rien vu venir et soudain, Gabriel était sur moi, l'espace d'un instant, j'eu réellement peur, car alors que mes yeux croisaient les siens, j'y lisais une colère que je ne soupçonnais pas chez lui, j'avais peur et la peur déclencha en moi quelque chose d'étrange.

Pour me protéger, pensant qu'il allait me frapper, je m'étais recroquevillée, posant mes deux mains sur mon ventre et je sentis une terrible douleur, un déchirement intense au creux de mes entrailles qui m'arracha un cri.

L'enfant arrivait et c'est un regard hagard que je lançais au père de mon enfant.


Gabri... el...

A nouveau la douleur me fit me crisper, tentant de respirer alors qu'elle semblait s’atténuer pour revenir encore. Ces contractions n'étaient pas les premières, mais elles étaient les premières à m'arracher des gémissements de douleur. Ce ne seraient sans doute pas les dernières...

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Clarrissia
Le printemps avait désormais bien posé ses jalons. Les matins étaient encore frais, mais les journées radieuses. Une saison qu'aimait clarri, forte en sensations douces, forte en romance, opportunité pour rencontrer quelqu'une et aspirer à une relation amoureuse...

La mésange s'en revenait du marché Dolois, dans une main la hampe du panier d'osier dans lequel reposaient sa fille et son petit frère, des bébés encore, dans l'autre, les denrées pour la journée afin d'alimenter l'auberge des "Mille Bulles" aussi pour le propre compte de sa maman Emma.

Clarri avait revêtu une jupe légère et un corsage très échancré ; sensuelle à souhaits, désirant faire référence au langage du corps. Elle n'avait cure du regard des autres qui la déshabillait, elle éveillait les sens sans avoir à dire un seul mot, elle n'était pas forcément belle, mais ses gestes et sa démarche témoignaient d'une féminité insolente. Aucun besoin de parler, juste un sourire et des mouvements qui en disaient déjà long sur elle. Elle représentait l'idéal pour les avides de sensation, rien qu'avec sa bouche, elle faisait fondre le coeur des hommes. Des hommes oui...mais les hommes ne l'intéressait pas. Elle recherchait LA femme, celle qui pourrait lui faire oublier sa tendre...mais à quoi bon. C'était du passé maintenant.
Elle irait sur sa tombe ce soir, pour un instant d'intimité avec elle.

Quand on regardait les mains, les jambes de Clarri, et la façon dont elle les utilisait, cela ressemblait presque à une histoire d'amour...un plaisir incontournable.

Clarri était sensualité oui, mais Clarri était également vulnérabilité. Elle avait perdu de sa foi, perdu de sa confiance. La vie ne lui avait point fait de cadeaux. Elle se jugeait constamment, ne s'acceptait plus et ne vivait que pour sa maman, sa fille, ses frères et soeurs et sa famille.

Etre vulnérable, s'aimer et s'accepter telle qu'elle était, afin qu'elle puisse encore être la bienvenue dans son coeur et le confier à celle qu'elle aimera.

Clarri ne se rendait plus compte que frémissements, frissons, passion, ivresse des sens faisaient partie intégrante d'elle.

Sur le chemin du retour, la mésange passa devant le moulin que Lara occupait chez des gens qu'elle ne connaissait pas pour quelque temps. Lara...rencontrée au cours d'une matinée aux Mille Bulles. Sa joie et sa bonne humeur l'avait surprise, et instinctivement toutes deux s'étaient liées d'amitié...une intelligence commune, des pensées pas forcément adéquates, mais une écoute de l'une envers l'autre qui lui avait redonné l'envie de sourire et d'aimer à nouveau...
Elle avait remarqué son ventre arrondi, ses mains caressantes sur le dôme de sa grosseur, son sourire mutin et sa peau satinée d'une étrange douceur.
Clarri avait des notions de ventrière, elle avait pratiquement accouché seule en Bourgogne, aidée également par sa maman pour quelques soins rudimentaires envers le bébé et elle.

L'envie de la saluer...de sentir ses lèvres fraîches sur sa joue l'obligèrent à frapper à la porte du moulin ; à peine eût-elle cogné sur le heurtoir du chambranle, que des cris retentirent.
Apeurée, elle ouvrit fébrilement la porte sans attendre qu'on vienne lui répondre et cria de sa voix claire.


- Lara ? Lara ! Est-ce que ça va ? Lara réponds-moi je t'en supplie...
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Beren
[Ciel ! Son mari ! A moi, Rois de la Grèce]*


Eh bien... Finalement, ils allaient sortir de là, et fissa, a priori, car bientôt, on ne sait par quelle inspiration divine, l'époux allait faire bientôt son entrée dans ce qui allait devenir un vaudeville rocambolesque. Certainement Héra, cocufiée la plus célèbre, la plus grandiose et néanmoins ironiquement intrônée Déesse du mariage légitime (sic), cette petite garce qui n'avait décidément rien compris à son rôle de gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couche ; ah, Héra, qu'as-tu fait ! Dans les bras de la belle Lara, enlevée telle Hélène par un Beren qui se faisait Pâris, vil de lumière** d'envie entre ses bras.

Guillaume les abandonnait lâchement, lui qui était pourtant à l'origine de ce trio inédit ; le duo préalablement formé s'était alangui et s'était élargi sous ses recommandations et tentations de rouquin lubrique, mais... Enfin, il devait sûrement quitter la couche, voilà tout, allez savoir pourquoi. Beren, lui, était resté prisonnier volontaire de l'étreinte de sa belle maîtresse qui avait su lui ravir le corps et le coeur, vêtu simplement de son habit de chair, et pour cause !

Et là... c'est le drame. Arrivé du mari doublement trompé, qui extirpe un jeune Fiole nu comme un ver de la couche, avec une étonnante facilité. Etait-il utile de protester ? A priori, non. Le nouvellement barbu comprenait l'encorné - et non pas encornet, notons-le -, lui-même aurait excrété sa rage avec véhémence, à sa place. Il fut donc écarté, sans trop de mal, si ce n'est au moment où il avait levé la main sur sa femme. Là, le sang de Beren n'avait fait qu'un tour et il fut à deux doigts d'en venir aux mains avec Gabriel. Celui-là ne dut qu'à sa maîtrise de lui-même d'éviter le combat, et Beren d'aller enfiler braies et chemise, laissées au sol aux prémices de la nuit torride qui venait de s'achever... Dans le cynisme glacial d'un mari offensé.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà une autre arrivée impromptue ; hey, mais on n'est pas dans un mou... Ah, si. Au temps pour moi, on est dans un moulin. Ca doit être pour ça que tout le monde fait comme chez lui et envahit l'espace, hein, parce que là, on n'est pas loin de sortir les petits fours, sérieusement. Et en fait, Beren se tâtait sérieusement à se servir un petite coupette de vin, son préféré, un petit pinot noir de Lorraine, se trouvant tout proche. Mais ce n'était décidément pas le moment. Avisant sa maîtresse comme il était écarté par Gabriel, il nota l'état dans lequel celle-ci se trouvait, et se raidit sensiblement, assez pour résister à Gabriel et le repousser. Les yeux durs dans les siens, il le saisit aux épaules et le secoua violemment :


- WOODLAND ! Ta femme ! Lâche-moi, elle ne va pas bien ! On règlera ça plus tard, mais là, c'est pas le moment, et tu n'es pas chez toi ! Tu ne vas pas me mettre dehors d'ici ! Fais quelque chose !

Se détournant de lui, il rejoint en quelques enjambées rapides la couche où elle se trouvait toujours et s'agenouilla, posant sa main sur l'épaule d'une Lara recroquevillée et mal en point, et murmura, rassurant, en lui caressant les cheveux :

- Lara, ma douce... Il vient ?

Il regarda la tavernière nouvellement entrée :

- Rendez-vous utile, vous. Quitte à être là, chez les gens, à entrer sans y être conviée... Faites bouillir de l'eau, défaîtes tous les noeuds que vous trouverez. Et revenez m'aider.

Regard à Gabriel:

- Elle m'aidera. Toi, tu dois sortir. Fais-moi confiance, je sais ce que je fais.

* Offenbach, opéra "La belle Hélène"
** J'ai pas résisté, sorry.

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Gabriel_d_ici
Gabriel semblais dans sa folie, mais fini par ce rendre compte de ce qui ce passais. Elle était sur le point d’accoucher ! La raison repris un peu le pas sur la passion à ce moment là.
Allais t’il pouvoir aider son épouse ?
Dans son état d’énervement probablement pas. Il ferait plus de mal que de bien.

Il ce résolus a l’évidence il fallait mieux laisser l’amant s’occuper d’elle, il semblait plus calme et surtout plus compétent.

Prenant la porte, il décidât de faire le tour du moulin pour calmer son esprit mais c’était peine perdu. Son pas était si rapide que cela ne semblais servir a rien.

Sans parler à personne il ce mis d’un coup à frapper une pierre du moulin d’un grand coup de point et s’y brisa la main.

Toujours pas calmé, ne sentant presque pas la douleur physique sur l’instant il repartit en direction de la ville.
Larouchka
La douleur n'était pas insupportable, ce qui était insupportable, c'était cette incertitude: combien de temps cela allait-il durer? Allais-je pouvoir reprendre ma respiration entre chaque crispation de mon ventre?

Je ne fis plus cas de la colère de Gabriel, ni même de la réaction de Beren, seul l'enfant à venir comptait. J’aperçus Clarrissia et esquissais un léger sourire. Quelle aubaine qu'elle soit là, je savais qu'elle avait déjà accouché sa mère et qu'elle-même était là, sa présence m'était donc rassurante.

Bien que ce soit ma deuxième grossesse, je redoutais la délivrance. Elles n'étaient pas rares les femmes qui, en donnant la vie, perdait la leur. Et même si les conditions étaient bien meilleures à celle de la naissance de Sylphael, j'appréhendais.

Les contractions devenaient de plus en plus rapproché et je lançais un regard de détresse à Clarrissia.

Les souvenirs refaisaient surface. Je me rappelais. Presque treize ans plus tôt, en rase campagne, près de Lyon, seule... L'amant du moment, Radek le flamand, m'avait fui comme la peste, et pour cause, Gabriel était loin... Dunkerque encore, et ces longues heures de douleur, de peur de ne pas y arriver. Accoucher seule avait été, de toutes mes expériences, la plus terrible parce que je n'étais pas seule, la vie de l'enfant aussi était en jeu.

Mais là, malgré la colère de Gabriel, tout allait bien. Je ne pouvais plus penser à rien. Seul ce qui se passait dans mon ventre me tenait à coeur. Je pris la main de Beren et me mit à la broyer à chaque contraction, tentant de respirer peu à peu.


Tu.. tu crois que... je... vais y arriver?

Je n'avais plus les quinze ans de ma première grossesse, et j'étais si fatiguée. J'espérais juste qu'il sorte vite et qu'on en finisse.

_________________
--Elisette.colomba
[Un bout de Lui + Un bout d'Elle = Mouah]

Je veux sortir mais je suis bien encore, je me recroqueville, je chatouille mon petit nez, et puis je mets mon pouce dans ma bouche. Comme je suis bien, il fait chaud, et puis j'aime bien le ronron du dehors.

Oui, mais dehors, ça s'agite et pas trop bien! Mon papa il est arrivé, et il est pas content, pas content du tout et je sens que ma maman, elle est pas bien! Elle se crispe et moi je me sens pas bien non plus du coup. Alors je cogne, je cogne!

Papa, papa! C'est mouah! Je viens, j'arrive! sois pas en colère mon papa! Maman elle t'aime! et puis mouah aussi! je t'aimeuhh!

Laisse-moi sortir, maman! Je veux voir ce qu'il y a dehors, je veux sentir les fleurs et manger du jambon! Enfin pas tout de suite pour le jambon quand même, d'ailleurs je sais pas trop ce que c'est en fait, le jambon!

Et je donne des coups de pieds et je pousse avec ma tête, très fort, je pousse, je pousse et je sens que je suis grande, que je suis forte!

J'arrive!!!
Clarrissia
Le tumulte est inouï dans la pièce. Jamais Clarri n'a assisté à pareille échauffourée. Personne ne sait plus où il en est.

Lara est courbée en deux, elle grimace, gémit, geint, tente de sourire en l'apercevant puis sanglote comme si elle jouait la grande scène de "c'est triste hein d'être Iseult"...


Et puis le barbu qui s'agite en tous sens et qui perd de sa superbe. Oui sa superbe, qui joue les godelureaux en taverne en distribuant baise-main sur baise-main et qui dès la première difficulté retrouve son naturel...il est acide envers Clarri lorsqu'il l'aperçoit et lui déballe sans fioritures.

Citation:
- Rendez-vous utile, vous. Quitte à être là, chez les gens, à entrer sans y être conviée... Faites bouillir de l'eau, défaîtes tous les noeuds que vous trouverez. Et revenez m'aider.


Entre le devoir de l'urgence et les considérations personnelles, la mésange n'hésite jamais longtemps. D'autant plus que le temps ne joue pas en faveur de la belle Lara.
Elle passe sa main autour de la taille de la rouquine et tourne violemment son regard vers l'homme fat. Elle décèle probablement un début de couperose sur les ailes de son nez. Les aimables personnes commençaient à s'abîmer semblait-il.
Elle plisse les yeux vers le parfumeur qui s'écoute penser et qui oublie de se regarder d'être ce qu'il est...

Sa façon dont il lui a exprimé sa panique lui déplaît fortement. Elle a bien envie de lui retourner quelques paroles qui le cloueraient définitivement, mais le souffle de l'âme...toujours. L'heure n'était pas aux règlements de compte. Contenu délicatesse avant tout, sans toutefois paraître timide.
Elle déteste les gens qui se croient supérieurs aux autres. Alors juste pour soulager sa nostalgie elle lui lance.

- Je ne suis pas votre chienne ni votre servante ; et ne le serais jamais Sieur. Je ne fus pas conviée par vous en ce logis, mais par Dame Lara ne vous en déplaise et je doute que vous sachiez mettre au monde un enfant ; ceci n'est point de votre ressort, de plus c'est à la demande de Gabriel et de son épouse que je ferais office de ventrière.
Alors rendez-vous utile pour une fois, allez faire bouillir de l'eau et apportez-moi du linge propre, draps et langes. Lara ne peut attendre.


Elle relève la robe légère de Lara au-dessus de son ventre, puis l'aide à s'allonger. Lui rehausse la nuque de quelques coussins trouvés ça et là et lui remonte les jambes.

- Agrippe tes genoux ma jolie, tout va bien se passer

Les contractions sont constantes, le visage de la rouquine est déformé par la souffrance.

- Détends-toi ma toute belle. J'ai découvert un moyen très efficace supplantant la douleur par le plaisir. C'est en Bourgogne que j'ai découvert cela, lorsque j'ai accouché de ma fille Emmeline.

Alors Clarri lui parle, et pendant qu'elle lui parle, elle pose délicatement une main douce sur l'un de ses mamelons, lentement, puis lorsqu'elle la sent suffisamment à l'aise pour accepter cette stimulation, elle glisse son autre main vers son pubis en suivant les contours de son ventre bombé, pour s'arrêter vers son sexe et caresser très pudiquement la turgescence de sa hampe .
Elle la regarde en souriant.

- Il arrive ma belle ce bébé...

Les caresses sont simultanées et ordonnées, lascives et sensuelles certes mais très efficaces. Petit à petit les cris de douleur laissent place à des vagues de plaisir.
Sentant le moment arriver, à voix basse et douce elle lui lance.


- Pousse Lara ! Maintenant...il est là.

Elle effectue des caresses circulaires de plus en plus intenses sur ses tétons tendus, ôte ses doigts de son sexe distendu et repose sa paume sur le crâne de l'enfant qui descend lentement.

- Le voilà...inondé de bien-être. Il bouge sans cris mais heureux et détendu...et c'est un garçon ma belle.

S'emparant d'un drap elle enveloppe l'enfant, attendant la délivrance, et pose l'enfant sur le ventre de Lara...

- Bienvenu en ce monde bébé.

Quelques instants plus tard, elle récupère la secondine
(placenta)
, nettoie son amie correctement et lui plaque un doux baiser sur son front...


- je te laisse Lara, j'appelle Gabriel qui doit attendre dehors.

Elle reprit le panier d'osier où les deux bébés, sa fille et son frère braillaient à qui mieux mieux puis sortit très vite...elle ne savait pas pourquoi...mais cet endroit ne l'inspirait guère.
_________________
--Elisette.colomba



[Un bout de Lui + Un bout d'Elle = Mouaaah!!!!]

J'arriiive! Je pousse de mes petites jambes, je me positionne bien, ma tête aussi elle pousse! Je veux voir ce qu'il y a dehors, je suis une petite curieuse et j'ai bien envie de voir aussi comment ils sont mon papa et ma maman. J'ai l'impression que ça marche, je sors?

C'est quoi la vie? C'est quoi le froid? C'est quoi parler, crier, aimer!?

J'y suis presque, je le sens. Ma maman a mal, pauvre petite maman que j'aime, elle souffre pour que je vienne au monde. Et puis d'un coup ça va mieux, je sors ma tête.

Où là là!!! Que de lumière! ça éblouit mes petits yeux. Je vois tout trouble, ça fait mal, je les ferme, ça va mieux. Et puis, qu'est-ce qu'il y a comme bruit ici! Comme c'était coocooneux dans le ventre de ma maman! Je sais pas si j'veux sortir finalement! C'est vachement violent dehors. Je fais la grimace, ça se voit pas trop parce que je suis toute frippée encore.

C'est tout bizarre quand même. Je sors, ça y est, je suis toute entière dehors.

Et mais elle dit quoi la dame qui a aidé ma maman. QUOIIII? Mais je suis une fille!!! Je suis pas un garçon!! Maman!!! C'est moi, je suis ta fille!!!

J'étais toute silencieuse, mais personne n'a l'air de comprendre.

JE SUIS UNE FIIIILLLE!!!!

Alors du coup, pour montrer ma désapprobation, j'utilise le seul moyen que j'aie.

Je crie!
Beren
Bienvenue à Fantasia


Ah, un événement. N'est-ce pas toujours plein de surprises, plein de rebondissements, plein de... magie ? Sorcellerie, plutôt. Ah, les douces volutes enivrantes aux consommateurs de mélanges divers et variés ! Ah le doux sentiment de pouvoir du magicien qui, à l'aide de sa baguette magique, fait jouer les hommes comme des marionettes de bois, ah ! L'anti-jeu des héros de pacotille aux moeurs étranges, ah !

Que s'était-il passé ? Peu importe, Beren ne s'y attardera pas. Pas plus qu'il ne parlera de l'apprentie sorcière.

Bébé était né, une petite fille, et Beren de sourire, en regardant mère et enfant, manches relevées de ce qu'il avait aidé à ce que cela soit. Gérard Majax avait quitté l'endroit ; fort bien, et ordre fut donné aux gardes en faction - c'est pas comme si c'était le moulin d'un prince, n'est-ce pas ? - qu'elle ne puisse remettre les pieds au Moulin, ni maintenant, ni jamais.

Beren posa un baiser sur chacun des deux fronts féminins, l'un adulte, l'autre enfantin, et partit quérir Gabriel. Il n'était pas là... Parti faire un tour, sûrement à cause de la tension du moment ; c'était beaucoup pour un seul homme, tout cela. Un garde fut envoyé le chercher... Il se devait d'être auprès de sa famille, à présent.

Le trio familial devait être seule, maintenant. Cela aurait dû être l'heure des réjouissances, et... Et le père n'était pas là, et la sorcière était partie, et Guillaume s'était rendu au travail et... Et en gros, il ne restait que Beren. N'avait-il pas promis à Lara qu'il serait toujours là? Un soupir de désolation pour elle plus tard, il rentra à nouveau, les lèvres parées d'un sourire éclatant mais trop figé pour qu'elle ne se doute pas que quelque chose se tramait:


- Gabriel reprend ses esprits... Il arrive. Félicitations, elle est superbe ! Un prénom a-t-il été choisi?
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Larouchka
Tout s'était passé très vite, trop vite. Le départ de Gabriel, celui de Guillaume, l'arrivée de Clarrissia, le ton employé pour s'adresser à Beren qui se trouvait chez lui, les contractions se rapprochant. Si j'avais eu toute ma tête, j'aurais été très mal à l'aise.

Mais ma tête était toute concentrée sur mon ventre et sur la chose qui tentait de s'en extirper. Douleur mélangée au plaisir, très étrange sensation. Je ne savais pas si je devais pleurer, rire, soupirer d'aiser ou de malaise.

Quoiqu'il en soit, grâce à l'aide bienveillante de Beren et le soutien attentif de Clarrissia, l'enfant vint. Silencieux. Etrangement silencieux, malgré les dires de Clarrissia qui me rassurèrent à moitié.

Lorsqu'elle me posa le bébé sur moi, il se mit à hurler. Et voilà, ça commençait bien, ce petit garçon me détestait déjà!

Garçon??

Et bien non, c'était une fille. Clarrissia se sauva aussi vite qu'elle était arrivée. Beren revint bredouille de sa quête de Gabriel. Mon front se barra d'un pli soucieux. Malgré tout l'amour que mon mari avait pour moi, il n'avait supporté de me voir entre deux hommes, j'étais allée trop loin.

Tristement, je soupirai et à nouveau prenant la main de Beren, je la serrai bien fort, tant pour me rassurer que pour me convaincre que je n'étais pas seule. Il était là et c'était le plus important.Je lui souris


Oui, elle s'appelera Elisette. Elisette, Colomba, Luisa Woodland.

Je caressais doucement le petit visage tout collé contre ma poitrine, les petits cheveux roux, la peau encore rougie par l'enfantement, je m'extasiais. Comme elle était belle ma fille. Je regardais à nouveau le parfumeur, revenant à la dure réalité.

Tu crois que Gabriel viendra? Tu crois... que tout va s'arranger?

Femme-enfant qui cherche le regard doux et approbateur de l'amant tant aimé. Je l'attirais contre moi et l'embrassais avec tendresse et passion, soufflant dans un murmure:

Merci...

La magie s'en était allée, ne restait que la réalité, l'enfant calmé qui respirait contre moi et mon amour d'amant qui me réconfortait.

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