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[RP] A la recherche du mouton perdu

Mucius
Sale affaire.
Et dire qu'il était à seulement deux jours de la retraite. Il allait s'acheter une bicoque à la montagne avec sa femme...vingt ans qu'ils économisaient chaque écu pour accomplir ce rêve. Fini les patrons qui hurlent au moindre vitrail éclaté, fini les équipiers incompétents, fini les brioches rondes pendant les surveillances. Juste du calme, de la nature, et un étang empli de truites. Et voila que ce cas lui était tombé sur les bras. Bon sang !
Tout ça flairait bon les ennuis. Il ne pourrait pas s'empêcher de plonger dedans, il se connaissait trop bien. Déjà les réponses de la cliente attisait sa curiosité.

Vous pouvez m’appeler Mucius m'dame. Inspecteur Mucius pour vous servir.
Il a des frères et soeurs dites vous ? Et pourtant c'est lui le kidnappé...il a donc quelque chose de plus qu'eux...surtout s'il n'est pas docile, le malfrat savait ce qu'il voulait.
J'aurais encore quelques petites questions m'dame...
Auriez vous une gravure ou une peinture de l'animal ?
Ces trois suspects, où puis je les trouver ? J'aimerais les interroger vous comprenez...surtout ce frère Kro. Selon les études officielles sur les archives de la Prévôté, les barbus ont 56% de chances de plus qu'un homme bien rasé de devenir de dangereux individus et de tremper dans des affaires louches.
Auriez vous aussi eu connaissance d'individus louches tournant autour de la bergerie ces dernières semaines ? Je ne voudrais pas vous alarmer, mais on nous a signalé une vague de nouveaux crimes de bestialités...si vous voyez ce que je veux dire. N'ayez crainte je suis sûr que ça ne concerne pas votre laineux ami, mais je dois m'en assurez.


L'interrogateur entraîné qu'était Mucius nota aussitôt le trouble de la jeune femme.

Vous en savez plus n'est ce pas ? Il faut m'en parler vous savez...dans ces cas là, s'il n'y a pas eu de demande de rançon dans les 48h, cela signifie que le mouton est vraiment en danger. Aidez moi à ce qu'il ne lui arrive pas malheur, dites moi tout !
Ellya
Le chevalier des chansons venait de se réveiller sous les yeux écarquillés d'émerveillement de l'Oblate. L'homme qui, quelques minutes auparavant, faisait économie de mots et de gestes se laissait emporter par un interrogatoire qui ne laissait pas le temps à la nonnette de répondre. Elle ne put s'empêcher de rire doucement, fascinée et stupéfaite, avant de cacher ce rire sous une toux surfaite. Il ne s'agissait pas de se montrer irrespectueuse.
Du haut de ses cinq pieds, elle le contemplait, multiples questions s'ajoutant à celles qu'il posait déjà: était-il Guyennois? Quel âge avait sa chemise? Et lui? Avait-il toutes ses dents? Était-il un bon croyant? Aimait-il les pommes?


Inspecteur Mucius, je puis vous avouer que Blanc IV avait la plus belle laine qui soit... Malgré son jeune âge, il semblait très prometteur!
Vous pourrez trouver tous les suspects à Marmande... Ou sur les routes. Le frère Kro voyage actuellement avec la duchesse. Croyez-vous qu'il soit un danger potentiel, pour elle?


La peur l'envahit. Avait-elle échoué à remettre le Kro-chonou sur les rails? Dieu qu'elle avait prié pourtant... La gorge sèche, elle tenta tant bien que mal de satisfaire la curiosité de son héros.

Individus louches... A vrai dire... Il y a beaucoup de rats encore dans les ruines mais... Non... J'ai honte, je n'y ai pas couché depuis près d'une semaine...

Elle déglutit péniblement.

Pour tout vous avouer, je soupçonne deux autres personnes de mon entourage. Mhm. Il vous faudra faire preuve d'une totale discrétion! Je ne veux pas qu'ils entendent parler de mes doutes si jamais ils sont innocents.
Il y aurait bien Geo... Je veux dire Maistre Watelse. L'orfèvre. Il aurait tout à gagner à me voir terrifiée par la perte de ce mouton.
Et aussi... Oh, promettez-moi sur votre vie, détective Mucius! Promettez-moi que rien ne sortira d'ici!

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Mucius
Une planche trouvée par terre, un bout de charbon sorti de sa poche, et Mucius prenait déjà des notes. Il sentait bien les réticences de son interlocutrice. Tout le monde mentait bien un peu. Et puis qu'était il d'autre qu'un inconnu complet dont elle avait vaguement entendu une louange dans un sombre troquet de la part d'une connaissance ? Pensif, le policier croisa les jambes. Puis les décroisa pour les recroiser derechef. Tout ceci était fichtrement intéressant. Un mouton, et déjà quatre suspect...cinq en la comptant. Il releva discrètement les yeux de son support improvisé pour mieux l'observer. Il avait déjà vu semblable cas. Des éleveurs cachaient leur troupeau pour recevoir les dons d'âmes charitables émues par leur détresse. Certes elle avait l'air franche du collier, mais dans ce monde où le prix du pichet de vin augmentait sans cesse, à qui pouvait on se fier ?

Mais pour l'heure, elle comptait sur lui. C'était une pauvre femme, terrorisée à l'idée de ne plus jamais entendre bêler sa pauvre bête. Terrible idée que le silence d'un agneau. L'empathie prit le dessus sur la méfiance et il eu presqu'envie de lui tapoter l'épaule. Il s'en empêcha au dernier moment. Un peu de tenu que diable. Elle restait la tenancière d'un saint établissement, ce n'était pas le moment de se fâcher définitivement avec l'Autre-Monde. Il se contenta de lui offrir son plus franc sourire de sympathie avant de retourner près du feu. Il n'avait qu'une chemise sur lui, et la suée de la chevauchée et de la grange était loin derrière à présent.


Ce messire Kro voyage avec la duchesse vous dites ? On peut y voir le signe d'un homme traqué par la peur, cherchant à quitter précipitamment la ville sous l'ombre d'un grand personnage. Dans ce cas là, il faudrait jouer très finement...s'il se sent démasqué, il peut sur un coup de folie utiliser la Duchesse comme bouclier humain et s'enfuir au delà de nos frontières. Oui, il nous est nécessaire de jouer finement. Voyez cette affaire comme une partie de cul d'chouette...il ne faut pas crier au "caillou pas mou" avant que la Chouette velute n'ait assez de points...

Watelse ? George Watelse ? Le célébre charmeur ? Nous parlons bien du même ? Quels sont vos liens avec lui ? Quand l'avez vous vu pour la dernière fois ?


Il arrivait aux dernières défenses, il en était sûr. Une fois les remparts des premiers mots emportés par un vaste assaut, il avait progressé pas par pas dans la petite cours avant de découvrir cette poterne "Watelse". Et les ultimes mots prononcés sonnaient comme un verrou qui saute et ouvre le chemin vers le donjon de la Vérité...

Je vous promet de ne rien divulguer de cette affaire Dame Ellya. Je dirais même plus, Botus et mouche cousue, telle est ma devise
Ellya
Et si nous sirotons à deux, détective Mucius, aurons-nous une chance de retrouver mon petit mouton?

La voix était désespérée. Allait-elle devoir annuler sa merveilleuse messe sur les différentes façons de brasser la bière dimanche pour la remplacer par des funérailles graves et larmoyantes?
La nonnette s'écarta légèrement pour lui laisser une place de choix près du feu de survie. Son visage tourna au carmin aux questions qui suivirent. Elle songea même un instant à y répondre à la dérobée.
- Mais aurait-ce été juste pour le laineux qui devait trembler de peur?
- Humph oui mais pour une fois qu'on ne savait pas qu'elle lui était liée.
- Mais s'il était LE voleur?
- Gnagnagna, et si c'est le cas? On ne voudrait pas d'un autre complot de la part des villageois destiné à l'empoisonner, si?
- Non.
- Bah voilà.
- Mais le chevalier a dit "charmeur". C'est un adjectif positif! Et nous l'apprécions, n'est-ce pas, en bonne épouse?


Le regard dans le vague revint se poser sur son héros.

Je l'ai vu au réveil. Il m'a semblé... normal. Quoi qu'un peu perplexe. Mais c'est fréquent dernièrement.
Bon puis si telle est votre devise, je vous dois toute la vérité. Je soupçonne ma filleule.


Léger silence, roulement de tambour.

Aradiia. Votre formatrice.

Oh oui, elle se rappelait avoir montré tous ses petits moutons sous le regard intéressée de sa belle et brune fillote. Ellya n'ignorait pas que Diia faisait d'étranges expériences, parfois, même si elle fermait les yeux sur ses habitudes étranges.

Donnez-moi votre planche, je vais vous dessiner Blanc IV.

Ni une, ni deux, quelques coups de charbon, langue légèrement sortie en guise d'extrême concentration et hop. Elle tendit son œuvre le plus naturellement du monde.



Toutefois, je suis honteuse mais je n'ai pas amené de carte blanche, comme vous le voulez. Je ne savais pas que cela vous serait utile... Êtes-vous fâché? S'il le faut, j'irai dès l'aube sur le marché m'en procurer!
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Mucius
Siroter ou ne pas siroter
Là n'était pas la question.
Elle paraissait de plus en plus perdue. N'avait elle jamais entendu parler des règles à l'Aquitaine ? A moins que la vérité ne soit ailleurs...A la Prévôté, on lui avait tout enseigné de la pisichologie. Or, le délai avant la réponse pouvait en apprendre plus que les mots. Cinq, six, sept, huit secondes. Long, très long. La poterne était ouverte. Elle avait bien dit "au réveil" non ? Pour voir au réveil George Watelse Clouné, il fallait être une de ses conquêtes et avoir succombé à son charme. A peine un noeud gordien déroulé qu'un second apparaissait. Elle n'était plus objective, son jugement était faussé par le côté obscur de son ménage.

car Mucius savait à quoi s'en tenir à propos de cet homme. Alors qu'il n'était encore qu'un enfant jouant à la Pucelle et au Dragon, un étranger était arrivé dans son village, malgré la pancarte à son entrée affirmant "Qu'issi on aimé pa lé zétrenger". Ce charlatan bonimenta la foule pendant plusieurs minutes sur les bienfaits d'une potion de son invention tiré de graines venues d'une lointaine contrée. Une décoction portant le nom de son concepteur, Watelse. Tant et si bien qu'attiré par l'arôme fort de la mixture, un homme s'était porté volontaire. Après trois gorgées, il se mit à courir dans tout le hameau, comme sous l'effet d'une Potion de Vivacité. Puis il était tombé, mort d'un arrêt du coeur. Il s'agissait du forgeron du village, un homme dont Mucius ignorait tout. Ce n'est que quinze ans plus tard que sa mère lui avoua qu'il était son véritable père, qu'à l'époque elle était jeune, que son couple traversait une mauvaise passe...

Non. Il ne devait pas laisser son jugement s'obscurcir à cause de la vengeance. Ce n'était pas la voie de son choix. Ce Watelse, s'il s'agissait bien du même, n'était qu'un suspect parmi les autres. Et parmi tant d'autres !


Votre filleule ? Dame Aradiia ? Mais comment se fait ce ? Tous les agents de la Prévôté sont tenus à un code de conduite très strict, il est inconcevable d'imaginer la Prévôte déroger ! Avez vous des preuves de ce que vous avancez dame Ellya ?

Abasourdi, Mucius saisit tout de même la planche. Elle avait effacé toutes ces notes pour dessiner un nuage pluvieux. A moins que ça ne soit une tubercule germée. Pour en être tout à fait sûre, le policier retourna le support dans un sens. Puis dans un autre. 'Pas à dire, l'art moderne et moi...

Je vous remercie Dame Ellya, mais ce n'était pas la peine de me dessiner la carte du bassin hydrographique de Savoie, je la connaissais déjà. Quant à la carte blanche, nous ferons sans...j'aurais préféré pouvoir écrire sur autre chose qu'une planche, mais au moins on est sûr que ces écrits ne s'envoleront pas...


Il pencha la tête, soucieux, et la plaça entre ses mains. Tant de suspects, tant de mobiles tenant la voie romaine...comment allait il faire pour les interroger tous ? Etait ce seulement ça la meilleure chose à faire ? St Javert, aidez moi par pitié !
Ellya
La bouche pâteuse d'avoir ainsi libéré les noms aimés, elle observait, confuse, son roux mal fagoté. Tant qu'il ne la jugeait pas trop sévèrement, elle pourrait garder la tête haute. Sinon, et bien... Elle n'aurait qu'à se creuser un petit trou, là, près du feu, à l'angle du cabanon, pour s'y enterrer, le rouge aux joues et la honte aux oreilles. Entière à ces pensées, elle n'entendit pas la vilaine! remarque concernant son magnifique! dessin.

Et c'est d'une voix pieuse qu'elle s'exprima par la suite, respirant la foy et la sagesse.


Les Hommes ne sont que des Hommes, détective Mucius. Et bien que je sois là pour les ramener sur le petit chemin caillouteux de la vertu, je ne suis pas parfaite. Il se peut que j'ai fauté avec ma filleule. J'aurais dû me montrer plus sévère. Mais...
Oh...
Serait-ce de ma faute?


Les sanglots surgirent sans prévenir sur son visage plombé tandis qu'intérieurement elle s'accusait de tous les maux de la terre: la guerre, la misère, la pauvreté des bouseux, les trous dans sa robe, le manque de pain, le trop de vin, le mensonge, l'oubli.

Je... J'ai l.. Je l'ai vu plu...plusieurs fois lire d...des ouvrages cu...curieux. Je pense... Je pense qu'elle u...utilise des animaux pou...pour des exp...exp...expérimentations.

Et elle s'effondra dans les bras de son chevalier, le corps plein de spasmes, victime et coupable. Oh, comme elle aurait préféré, l'Oblate, que son frère Kro ait mangé son mouton plutôt que sa filleule l'ait capturé. Comment survivre à un tel échec, sinon?
Et quelle était cette odeur qui chatouillait ses narines?

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Mucius
Il fallut faire un profond effort pour prendre la mine de quelqu'un profondément désolé. Non pas que les doutes et surtout les sanglots de la dévote ne parvenaient pas à fendre la carapace émotionnelle du sauveur qu'il était, mais le parfum de la victoire sentait si bon ! Euphorique d'avoir réussi à mettre à bas toutes ses défenses mentales, il arborait un grand sourire cerclé de sa barbe rousse. Heureusement que le menton ensangloté était niché dans sa chemise, car elle aurait pu fort mal le prendre. Tiens mais à ce sujet que faisait elle contre lui ? Ah oui, l'émotion. Quelles petites choses étrangement fragiles que les femmes. Bien sûr, Mucius connaissait la tristesse. Perdre de l'argent ou un pari l'emplissait à chaque fois d'un chagrin profond. Parfois une larme lui montait même aux yeux quand son doigt se trouvait pincé dans une porte. Une telle dépense lacrymale le laissait néammoins sans voix. Espérant trouver un moyen de couper l'alimentation en eau, il lui tapota l'épaule avec un convaincant "Allons, allons".

Tandis qu'elle se chargeait de mouiller à nouveau sa chemise, probablement dans le but de faire saillir ses pectoraux d'acier, il pensait à ce qu'elle venait d'avouer entre deux hoquets. Dame Aradiia, une tortionnaire animale ? A vrai dire, ça ne le surprenait pas et le choquait encore moins. Quand on était dans le métier, la science de la douleur avait son importance. Combien de criminels avait il lui même fait avouer en appuyant sur quelques points sensibles, sans débauche de sang ? En revanche pourquoi choisir un mouton alors qu'il y a tant de sympathiques clochards dans les rues pour un entraînement ? A moins que...il se souvint de la cantine de la Prévôté, entre deux cours...ces côtelettes savoureuses, qu'elle amena elle-même...Préférait elle une victime qui ne pourrait plus jamais parler ?

C'était une nouvelle piste. En attendant, le petit corps tremblotant ne paraissait pas vouloir se décoller du torse/bouclier des faibles. Afin de la faire réagir, Mucius s'exprima d'une voix forte et assurée.


Non mam'zelle, ne vous accusez pas ainsi. Laissez la police faire son travail, dès que j'aurais de plus amples informations, croyez bien que vous en serez la première informée.

Sa phrase finit étranglée dans son nez, et il eut un éternument discret. Fichu pluie, voila qu'il avait le nez bouché...
Ellya
S... Sœur, réussit-elle à exprimer entre deux hoquets, essayant tant bien que mal de reprendre contenance.

Vous vous trompez à chaque fois. C'est Sœur. Pas dame. Encore moins damoiselle. Sœur.

Pour moins que cela, elle l'aurait mis aux corvées de latrines ou de récurage des pieds de cochon. Mais bon... C'était SON héros, un chevalier formidable doublé d'un esprit vif! Elle ne pouvait lui refourguer des tâches aussi ingrates alors que son temps était précieux.
Elle s'éloigna du torse masculin avant de renifler tout son chagrin mais à regret. C'est que c'était drôlement agréable, étonnamment. Il faudrait qu'elle s'interroge sur le pourquoi de tout cela. Ce serait une découverte de taille!


Soeur.

Elle y tenait. Pas Mère, pas rien. Soeur. Après de loooongues inspirations et d'aussi looongues expirations, elle posa enfin l'ultime question, qui venait à l'instant de frôler son esprit naïf.

Que dois-je faire d'ici là, détective Mucius?
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Mucius
Eh bien mam'zelle, vous m'avez offert votre aide, je l'accepte donc. Pour tout vous avouer votre concours me semble indispensable. Vous devenez donc adjointe officielle du Sergent de Bordeaux. Félicitations

Et puis surtout il travaillait moins bien s'il n'était pas entouré d'une ambiance de béate admiration. On est mégalomane ou on ne l'est pas. Il se releva et recommença à arpenter le sol battu de la cabane.

Cette affaire a trop de suspects, à se demander si tout son entourage ne rêvait que de manger ou de torturer un agneau pensa-t-il, il nous prendrait trop de temps de tous les interroger. Non, je crois qu'il faut en revenir au plus petit dénominateur commun: la bergerie et l'agneau. Tous étaient intéressés à son sort. Aussi nous devons nous rendre sur les lieux du crime. Des indices nous y attendent peut-être. Dans le cas contraire...

Il prit une grande inspiration. Elle n'allait pas aimer ça.

Dans le cas contraire, nous emploierons la ruse ! Une ruse des plus élémentaires. Nous ferons courir le bruit un peu partout qu'un mouton encore plus beau, encore plus savoureux, et qui vous tient encore plus à coeur se trouver à présent dans la bergerie. Ensuite de quoi il n'y aura plus qu'à attendre que le voleur vienne kidnapper celui ci. Cependant, dans le but évident qu'il ne réchappe pas du piège que nous lui tendrons, il faudrait que l'agneau soit notre complice. Et je ne vois qu'une seule personne qui saurait l'imiter aussi bien en taille, en voix et en comportement...

Son regard se posa sur la Soeur, la laissant tirer les conclusions elle-même
Ellya
Adjointe officielle du ... Mais heu... Je n'en ai pas envie et puis... Je dois sonner les cloches, rappelez-vous!... Et jamais de la vie je... Non, non je ne peux porter d'armes et... Je vous ai dit de m'appeler Sœur!...

Autant parler dans le cul d'une poule. Le presqu'sergent faisait les dix pas (il n'était guère aisé d'en faire plus, de toute façon) dans le cabanon sous la moue boudeuse de la nonnette qui n'obtenait pas complètement ce qu'elle voulait: soit retourner dans sa couche rembourrée de plume d'oie pour rejoindre dans ses rêves l'objet de ses méditations intérieures tandis qu'un autre s'occupait de régler ses tracas.

La bergerie, oui. Excellente idée! songea la Gasconne qui n'avait même pas pris le soin d'en examiner le sol. Pour avoir eu une idée aussi brillante, il fallait bien qu'il soit THE héros. Le clair regard empli d'étoiles que seule l'admiration peut créer, elle scruta de nouveau le rouquin qui arborait une mine on ne peut plus sérieuse.


La ruse? Êtes-vous fou? Je ne saurais pas mentir...


En vérité, elle savait très bien le faire quand sa vie en dépendait. Mais nous n'étions pas dans une telle situation.

... Et encore moins garder un tel secret! Alors en faire courir le bruit? C'est tout bonnement impossible.
Mais si vous vous en chargez... oui... il est possible que cela marche...


De haut en bas, elle le déshabilla du regard.


Toutefois... Il faudra faire de grands changements sur vous pour que vous ressembliez à un mouton. A commencer par la barbe! Vous avez tout de la chèvre, là.
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Mucius
La chose n'allait pas être simple...Certes il s'en doutait dès le début, mais voila qu'à présent elle échangeait les rôles dans sa confusion. Les bonnes soeurs et leur esprit limité ! Ânonner les même rengaines toute la journée à la gloire du voisin du dessus n'avait jamais été signe d'une intelligence fulgurante. Aussi fut il patient jusqu'à ce qu'elle retrouve le cours de ses esprits et une élocution fluide. Il laissa passer la pique. Après tout dans sa tête de fervente admiratrice du Créateur, elle devait aimer chacune de ses créature. Chèvre ou agneau. Mucius essaya donc de ne voir aucune malice à la comparaison chevresque. Et tant pis si le mot n'existait pas.

Toujours planté devant elle, il saisit son chapeau, le fit tourner entre ses mains et finalement le lança à sa place. Pas moyen de prendre un air solennel. Soupirant, il se passa la tête dans sa longue tignasse couleur automne. Avant de décider de changer de ton. Il se raidit, se campa sur ses deux pieds, et commença d'une voix puissante


Adjointe officielle du Sergent de Bordeaux Ellya, levez vous !
'aaaaaarde à vous !
A partir de tout de suite les premiers et derniers mots qui sortiront de votre bouche ce sera "chef" ! Est ce bien clair ? Savez vous ce qui se passe en ce moment Adjointe Ellya ? Je vais vous le dire moi: la Guyenne est attaquée ! L'ennemi perfide est venu jusque dans nos campagnes rien que pour égorger nos fils et nos agneaux ! Ces cloportes perfides s'en prennent à notre fierté nationale, la filière ovine, et que me dites vous ? Que vous n'en avez pas envie ? Qu'il vous faut sonner des cloches ?
C'est une blague j'espère Adjointe Ellya ! La mobilisation générale est prononcée, et vous allez servir la Guyenne dans la fierté et la joie ! Compris ?


Sans attendre de réponse il enchaîna de son organe puissant.

Pour commencer, vous allez trouver un costume de mouton. Puis vous ferez le mouton, adjointe Ellya, et vous le ferez si bien que le Cyclope lui même ne ferait pas la différence avec un vrai ! C'est bien compris ? Et alors on coincera ces vermines de rouge, et on les pendra vous pouvez me croire !
Ellya
Adjointe officielle du Sergent de Bordeaux Ellya, levez vous ! Mon Dieu... Mais je suis déjà debout, moi. A défaut de pouvoir se lever davantage, on peut lui accorder qu'elle sursauta si fort qu'elle en gagna probablement quelques pouces. Effarée, elle observait son chevalier qui venait de passer du stade de héros à celui de fol. Elle le savait, elle le savait, les roux ne vont ja-mais jusqu'au bout des chansons. Damned, pourquoi n'avait-elle pas écouté son instinct? Pis, à crier à tout va, il risquait de leur attirer tous les brigands qui sillonnaient la région.

'aaaaaarde à vous ! Heu... Mais... Mais comment fait-on, telle était la question. Hautement manipulable, facilement entraînée, la religieuse tenta une position pied-droit-en-avant-pied-gauche-en-arrière-bras-tendus-vers-l'opposant-et-une-grimace-affreuse-au-visage-pour-effrayer-les-potentiels-ennemis.
A partir de tout de suite les premiers et derniers mots qui sortiront de votre bouche ce sera "chef" ! Est ce bien clair ? Chef, oui chef! Savez vous ce qui se passe en ce moment Adjointe Ellya ? Chef, on avait dit que je m'appellerai Soeur... Chef! Je vais vous le dire moi: la Guyenne est attaquée ! L'ennemi perfide est venu jusque dans nos campagnes rien que pour égorger nos fils Keuwa?! et nos agneaux ! Ces cloportes perfides s'en prennent à notre fierté nationale, la filière ovine, et que me dites vous ? Que vous n'en avez pas envie ? Qu'il vous faut sonner des cloches ? Chef, mais je vous assure... Chef. Chef, comment les gens iront prier sinon.. Chef?
C'est une blague j'espère Adjointe Ellya ! La mobilisation générale est prononcée, et vous allez servir la Guyenne dans la fierté et la joie ! Compris ?
Pour commencer, vous allez trouver un costume de mouton. Chef, quoi? Chef. Puis vous ferez le mouton, adjointe Ellya, et vous le ferez si bien que le Cyclope lui même ne ferait pas la différence avec un vrai ! C'est bien compris ? Et alors on coincera ces vermines de rouge, et on les pendra vous pouvez me croire !


...

Toujours dans la position ridicule adoptée quelques secondes plus tôt, elle fixait bêtement le sergent. Elle ne se demandait même pas qui diable étaient ces rouges. Non, non. Elle restait bloquée sur la phrase précédente.

Vous ne... Chef, je veux dire, vous ne voulez tout de même pas que moi je me déguise en cela?! Imaginez si l'on me reconnaissait! Ce serait un embarras ducal! Pis, si mon ep... si l'un des suspects me remarquait?
Vous voulez mettre ma vie en danger, c'est cela, chef?


Et de darder sur lui un regard qui en disait long sur la honte qu'il aurait dû éprouver.
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Mucius
Qu'est ce que c'était que ce bidzouf ?
Une nouvelle technique de combat ? Une position de relaxation orientale ? Que le grand Chuck me croque si elle a compris la moindre virgule de mon petit discours spécial ! Ah ces jeunes, depuis la suppression du service militaire obligatoire, les bonnes valeurs se perdaient. De nos jours plus personne ne savait à quoi ressemblait un salut martial en bonnet de forme. Et ne parlons pas du silence quand le chef motive les troupes en criant un bon coup...S'il avait eu plus de temps, Mucius aurait mis sur pied une milice villageoise. Les péquenots, bien qu'ignares de la beauté d'une manœuvre bien effectuée, avaient ce respect naturel de l'autorité qui confinait à la lâcheté. Or dans le cas présent, depuis qu'on lui avait accordé le droit de ne plus porter les armes, le clergé se relâchait. Le bordelais aurait même parié sa chemise que pas un curé sur tout le territoire de Guyenne ne savait tirer à l'arbalète. Une bonne petite croisade, voila ce qu'il fallait à tous ces bon diou d'jeunes.

Puisque cette époque bénie n'était pas encore arrivée, le Sergent devait bien composer avec ces...avec SA troupe.


Soeur Adjointe Ellya...vous avez signé non ? Et de lui mettre sous le nez la lettre d'appel au secours écrite et signée de sa main. C'est bien votre sceau ici ? Et vous êtes bien citoyenne libre du duché de Guyenne ? Alors vous êtes réquisitionnée !
Et vous apprendrez que si votre supérieur hiérarchique vous ordonne de faire le mouton, vous bêlez ! De toute façon, les troupeaux sans cervelle destinés à se faire tondre, ça vous connait à l'église non ? On dit que les bergers font les meilleurs moutons, nous allons vérifier si cela fonctionne au propre comme au figuré. Si jamais vous deviez perdre la vie, ce serait au service de votre pays et de ses troupeaux, et il n'y a pas de plus grande gloire, Compris ??


Il fit fi du regard assez tranchant pour le tuer. La honte était une notion bien trop humble pour sa personnalité
--Eusebe_


Le mystérieux et encapuchonné individu avait été très clair. Par tous les moyens. Les mots résonnaient encore dans la tête d'Eusèbe. Tous, d'accord, mais combien de moyens avait il à sa disposition au juste ? Il avait ses quatre hardis compagnons: Gros George, Malbot, Camusin et Petrarque. Ils avaient des gourdins, une corde, et un noeud à l'estomac. La liste était courte. Pourtant leur objectif se trouvait à un lancer de caillou.

Cela faisait au moins six mois qu'Eusèbe, estudiant de la capitale envoyé dans le sud le temps qu'une sombre affaire de fille de bonne maison engrossée (la fille, pas la maison) se tasse, avait repris en main la petite bande afin de tromper son ennui. Jusque là les quatre larrons, âgés approximativement d'une vingtaine de printemps comme lui, essayaient très médiocrement de ressembler à des bandits de grand chemin. Malheureusement, n'allant pas plus loin qu'un jet de chopine au delà des limites de leur village, tous les voyageurs les connaissaient et riaient de bon coeur de leur amateurisme avant de repartir sans bourse délier. Il faut dire que les "bandits" n'hurlaient "La bourse ou la vie" que pour la forme, et étaient plus bêtes que méchants. Mais Eusèbe, avec ses biau vêtements, son parler savant et ses diatribes enflammées était devenu le chef naturel du groupe. Et lui avait bien l'intention d'amasser suffisamment d'écus pour rentrer faire la fête à Paris en laissant les pégus se débrouiller avec la justice.

L'affaire semblait entendu avec la mission confiée plus tôt dans la journée. Un riche inconnu l'avait trouvé dans une taverne pour lui proposer une mission aisée et juteuse. Une enquiquineuse était sur ses traces, il fallait lui faire lâcher le mors. Par tous les moyens. En évitant de la tuer croyait se souvenir Eusèbe. Comme convenu, ils avaient trouvé la grange indiqué par leur commanditaire, et ce d'autant plus facilement qu'elle dégageait une épaisse fumée. Une fois sur les lieux, Gros George avait réussi à discerner des traces dans la couche de boue. Elles les avaient mené jusqu'à une bicoque tordue. Aucun doute possible, bien qu'ils soient incapable d'expliquer l'état de la grange, les compares tenaient la cible. Il ne restait plus qu'à la dégoûter de ses recherches.


Hardi mes fiers amis, voici le moment de prouver à tous et à toutes que les Terreurs de Guyenne en ont dans les braies ! Et pensez aux écus !


A voir les regards vides mais réjouis des progénitures d’autochtone, Eusèbe conclut qu'ils y songeaient autant que lui. Il saurait néanmoins les rouler sur le moment. Il se posta à quelques dizaines de pas de la porte de la cabane, avec ses sous fifres devant lui, et s'écria d'une voix où perçait encore difficilement la puberté

Ohé du cabanon ! Sortez, vous êtes cerné et faits comme des souris !
Ellya
Il insistait, le diable! Les roux sont plus cruels qu'on n'oserait l'imaginer.

Il voulait faire de la prude nonnette un soldat désarmé, elle qui haïssait cela, ceux-là. Et sans état d'âme, il trouvait assez d'arguments à lui avancer pour la faire flancher. La nonnette en baissait les yeux sous sa diatribe, le rouge aux joues -à croire qu'elle ne décolorait jamais- et les mains moites. Quel beau mouton elle faisait, pour son Église. Que les évêques lui demandent la pire des choses, et elle le faisait malgré sa volonté. Mais lui... Ah. Il n'était pas curé. Encore moins évêque. Et s'il pensait qu'elle allait mourir -de honte- pour ses beaux yeux.
Les avait-il d'ailleurs, les beaux yeux?

Tandis qu'elle remontait, lentement, des chausses maculées de cendres, aux braies douteuses, à la chemise grisâtre, au menton volontaire...


Ohé du cabanon ! Sortez, vous êtes cerné et faits comme des souris !

Elle sauta aussitôt derrière son héros avant de couiner d'une voix stridente.


Par tous les saints! Nous sommes cernés et faits comme des souris! C'est la fin! C'est la fin! Quelle idée de crier comme vous l'avez fait? Mon Dieu, sauve-nous.

Et de s'agenouiller à même la terre battue, les mains entrelacées pour prier avec ferveur.
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