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Info:
Quand Joanna se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond & que Lona prend une décision.

[RP] De niverniaise à veau qui nage

Magalona_eufrasia
J'avais beaucoup de lettres à écrire en cette soirée. J'avais commencé par Linèta, puis j'avais continué sur ma lancée : Jehan Djahen, comme promis, le bel & blond Salvaire d'Irissari - j'avais d'ailleurs trouvé ma lettre creuse mais je n'avais su la rendre plus... mieux quoi - ma blonde Eirwen et enfin, ma petite goupile.

Cela avait permis à Agnèta de bien prendre soin du messager. Oh ça oui, pour avoir pris soin de lui, elle en avait pris soin. Mais, si cela ne me dérangeait pas qu'elle se fasse besogner, je lui avais, en revanche, déjà demandé un peu plus de discrétion. Aussi, alors que je rédigeais ma dernière lettre, en les entendant ahaner, je me promis de lui en toucher deux mots, mais également de la punir comme il se devait. Je ferai appel à un allié de poids : le fouet. Et na !


Citation:
Ma petite Joana, ma Falva, ma sœur,

Comme te l'as appris notre Linèta je souhaite profiter de mon établissement en Bourgogne pour me rendre sur tes terres afin de contrôler le travail de tes gens & les revenus. Je pense ainsi pouvoir te faire compte-rendu fidèle des projets à mettre en œuvre, des travaux nécessaires & des besoins de cette terre dont tu es actuellement éloignée. Aussi, & seulement si tu es d'accord, je souhaite que tu rédiges en ma faveur un acte me donnant ce pouvoir. Cela me permettra de m'occuper & de te rendre service dans le même temps, sans que personne ne trouve à y redire : après tout, ma simple parole ne saurait me garantir la coopération des personnes que je vais rencontrer. Quand bien même certains de tes gens me connaissent déjà.

La Bourgogne m'est froide mais je commence à m'y faire une ou deux connaissances. Ainsi j'ai fait l'acquisition d'une petite maison à Nevers. La dame de Saint Léger, Emmaline, est donc devenue ma voisine. Elle est herboriste & c'est en lui demandant de me procurer de la craie de Barus que j'ai fait sa connaissance. Je crois que j'ai gagné une amie. C'est la première que j'ai une amie qui ne soit pas de notre cercle familial. Cela m'est étrange & je ne sais pas toujours comment réagir, mais c'est agréable. J'ai également fait la connaissance d'un médecin que j'envisage de visiter bientôt. Il est de bonne réputation puisqu'il a été médecin royal. Il s'agit de Mèstre Aymeri Bisac. Les connais-tu tous deux ?

Je vais me recueillir souvent dans la crypte dédiée à Béatrice de Castelmaure. Cela m'apporte la paix. De plus ce n'est pas très loin de ma nouvelle maison. Peut-être que tu viendras me visiter prochainement ! C'est que vous me manquez toutes & parfois cela me pèse de ne pas vous avoir près de moi.

Il est tard & je m'endors presque sur mes écrits, mais je tenais à t'envoyer cette lettre rapidement.

Tu me manques ma Falva.

Je t'embrasse bien fort.

Ta Magalona.


P.S. : Pendant que j'y pense, si tu souhaites me faire réponse, le porteur de la présente repassera dans quelques jours pour me la porter. Je t'embrasse encore bien fort.


Lettre pliée, scellée et confiée au messager avec les autres. Quelques coups de fouets plus tard, je m'endormais, lasse d'une journée bien remplie.
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Jehanne_elissa
Jehanne avait omis de répondre tout de suite à Magalona. C'était pourtant chose importante, mais pas moins qu'aller nourrir les lapins, pas moins que vérifier la qualité des biscuits d'Adeline ou écrire une lettre à Eilinn, à propos de l'organisation de son mariage. Celui d'Eilinn, car Jehanne, elle, attendait toujours son beau prince. Mais elle ne se rappelait plus vraiment son nom, persuadée pourtant que la cause était entendue depuis des mois, des années déjà ! Non, elle ne se rappelait plus, depuis cette chute, peu après l'octroi de Saint-Côme. Aimelina l'avait veillée et lui avait donné une tisane remontante. Elle en buvait tous les jours, depuis, la Goupile ! Le médicastre, disait Aimelina, avait bien recommander de poursuivre le traitement pendant trois lunes, faute de quoi Jehanne Elissa retomberait en torpeur.

Faut ce qu'il faut, pour rester éveillée ! Qui nourrirait ses gentils lapins, sinon ? Adeline le faisait, bien sûr, mais pas aussi bien. Jehanne oubliait tout, ces temps. Elle oubliait presque de se laver, mais Adeline le lui rappelait. En voyage, elle oubliait de payer les aubergistes, elle oubliait de fermer la porte de sa chambre à clef ; en ville, elle oubliait de ne pas écouter les conversation d'autrui, elle oubliait ses bonnes manières. Cela allait jusqu'à intervenir là où la passion pouvait se frayer une place, quand sa candeur prudente la retenait jadis.

Elle n'aurait rien senti, si, parmi de récentes déconvenues, ne s'était glissé un courrier de son oncle (ou tout comme), Actarius. Ses mots la tançaient vertement d'une lettre qu'elle ne se rappelait pas avoir écrite, d'une affaire dont elle n'avait pas connaissance. Elle regarda pourtant son encrier, et il était presque vide. Des quinze rotulus de parchemin achetés à Mende deux semaines plus tôt, il n'en restait plus que trois, alors qu'elle n'avait pas souvenir d'avoir tant écrit. Elle fit venir Adeline, qui lui confirma qu'elle avait envoyé plusieurs messagers quelques jours plus tôt.

Et elle n'en avait qu'un souvenir très confus. À mesure qu'Adeline faisait l'inventaire des actions entreprises par la rouquine, cette dernière prenait la mesure de tout ce qui n'était qu'un vague magma de souvenirs mêlés, bien loin de sa clarté d'esprit habituel.

En voulant prendre parchemin, plume et encre pour répondre au Vicomte, son vassal, parrain et presque oncle, elle retrouva la lettre de Magalona. Il fallut là encore le secours d'Adeline pour se rappeler quand elle avait été portée.

Jehanne considéra son gobelet de tisane, et le repoussa. Elle n'aimait pas ce qu'elle entrevoyait. Finalement, elle écrivit :


Citation:
Actarius, cher parrain,

Vos mots sonnent tellement creux à mon oreille ! J'ai dû être bien outrancière dans ces courriers que vous m'attribuez, pour ainsi provoquer votre courroux. Je vous dirai une chose que vous ne croirez pas, et j'en souffre déjà : je ne me rappelle pas avoir écrit ces courriers. Ils devaient bien pourtant venir de moi.

Je n'ai pas le coeur à écrire une grande lettre car j'ai l'esprit dans le vague. Je crois avoir été droguée, et j'espère découvrir par qui, et pourquoi. Se peut-il que ce soit Aimelina ? Car elle m'administra un bon médicament voici quelques jours, mais depuis, on me dit que j'ai fait tant de choses, et j'en ai un si confus souvenir ! J'agis avec plus d'emportement, moins d'intelligence, je ne suis pas moi... et désormais, j'ai peur. Je ne sais qui m'empoisonne, mais je gage que l'on ne m'empoisonnera pas chez Magalona, en Bourgogne, où je vais me rendre. J'arrête dès à présent la médication que je suis, et si cesser mon traitement me vaut une rechute, c'est, enfin, préférable à ne pas se rappeler les courriers que l'on écrit !

J'ai si peur de faire du tort à ceux que j'aime, au Languedoc, à mes aïeux !

Ne me retenez pas, Actarius, partir du Languedoc me fera sans doute aussi mal qu'à vous. Mais si vous me retenez, je finirai par croire que vous y avez des intérêts autres que votre seul amour pour moi, et je ne le veux pas.

Priez pour moi et pour mon bon voyage,

Très affectueusement,

Jehanne Elissa


Il fallait, désormais, répondre à Magalona... Oh, le porteur serait-il encore au pays ? Jehanne n'en avait pas la moindre idée, mais Adeline, sans doute, saurait.

Citation:
Magalona, ma si chère sœur au cœur,

Mon courrier sera court, pardon ! Ton porteur pourrait revenir à tout instant, je l'espère du moins ! J'ai vécu dans un tourbillon d'indécision et j'avais oublié ta lettre. Je ne sais s'il est déjà repassé, reparti... Je me hâte, au pire, je ferai porter le pli à une caravane de marchands qui ira vers toi, mais je veux tellement que tu lises mes mots !

Je ne dirai rien des tiens, je voudrais que tu me racontes ça en personne. Quand je viendrai en Bourgogne, sous quelques jours, si le Très Haut me l'accorde. Tu peux déjà visiter Malpertuis, mais tu verras, la terre est petite et il n'y a que quelques corps de ferme. Et puisque je viens vivre en Bourgogne à nouveau, j'espère que je saurai m'en faire allouer un peu plus par Sa Grâce de Bourgogne.

Oh, je n'ose te dire pourquoi je reviens ! Tu me questionneras à mon arrivée, j'ai de si graves soupçons que je ne voudrais les écrire, si quelqu'un tombait sur mon courrier et si je me trompais, il y aurait trop de conséquences incontrôlables ! Je me contenterai de dire que j'ai été malade, d'un mal que je crois causé par une drogue plutôt que par la nature et les souhaits du Très Haut. Ton ami médecin, je l'espère, saura me dire cela !

J'arriverai peut-être bien peu de temps après ce courrier. Souhaite-moi bonne route !

Jehanne Elissa

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Magalona_eufrasia
[En milieu de journée, un jour de la fin d'avril, Nevers]

Coup du sort, ou effet du hasard, la comtesse que je suis, mais surtout et avant tout femme et sœur, reçut plusieurs courriers tout à la fois, de deux messagers distincts. L'un revenant de Paris, l'autre du Languedoc.

Le premier me remit missive royale que je mis de côté : il m'était bien plus important de connaître les nouvelles languedociennes que de connaître la réponse à ma demande. C'est donc vers le petit paquet de lettres que le second me tendit que je tournais mon attention. J'enjoignis alors les deux messagers à se restaurer, à mes frais à l'auberge la plus proche. Gagnant ma chambre, où une table simple mais de bonne facture me tenait lieu de bureau, je laissais Agnèta leur remettre à chacun le contenu d'une petite bourse que j'avais prévue à cet effet. Posant le pli royal sur le coin droit de ma table, j'entrepris de lire le pli émanant d'une blonde. Mais alors que j'arrivais presque à la moitié de la missive, des petits bruits étranges, des gloussements, des grognements étouffés me dérangèrent. Je n'achevais pas ma lecture et posais là le vélin.

J'ouvris délicatement la porte de ma chambre et avisai une scène qui ne m'étonna guère : Agnèta rétribuait, à sa façon généreuse et chaleureuse, les deux messagers. Je ne dis rien, cachant ainsi ma présence. La porte fut fermée et le fouet sortit pour punir celle qui ne comprenait décidément rien et se jouait encore de mon autorité. C'était bien là la seule personne qui se défiait ainsi de moi et, même si cela n'apparaissait pas, je n'aimais pas devoir ainsi la punir. Mais il fallait faire un exemple : je ne pouvais tolérer ce type de comportement.

Faisant fi des bruits liés au bon plaisir de la demoiselle Agnèta, je repris ma lecture et préparai ma réponse. Une fois celle-ci rédigée, je pris le pli de ma petite goupile. A première vue, il me sembla bien court. Sa lecture ne m'apporta qu'étonnement et consternation. Que se passait-il donc ? Quelle maladie avait bien pu frapper ainsi la fille de Marguerite de Volpilhat ? Mais surtout qui avait été assez fou pour tenter de l'empoisonner ? Car, à mes yeux, il ne pouvait s'agir que d'empoisonnement... Je décidais alors de me rendre moi-même en Languedoc : si elle devait revenir, ce serait sous bonne escorte. Je rédigeais donc aussitôt un courrier en ce sens.


Citation:
Ma petite Falva,

Ton courrier m'a serré le cœur. Le ton de ta lettre me laisse cette sensation étrange d'un danger te poursuivant. Je ne me rendrais donc pas à Malpertuis : c'est le Languedoc que je vais venir visiter. Il m'est impensable de te laisser venir seule. Laisse-moi le temps de m'organiser, de demander une escorte si cela m'est possible et je viens à toi. Je vais envoyer courrier au double baron en Gévaudan, le bel et blond Salvaire d'Irissari, afin de lui demander protection pour toi. Je m'arrangerai pour lui rendre service par la suite, en remerciement. Je lui demanderai de t'envoyer messager et escorte s'il accepte le marché que je lui mettrais en main. Je m'ouvrirais à lui de mon inquiétude quant à te savoir seule, de la frivolité d'Aimelina en ce qui concerne ces choses-là et des préparatifs de mariage d'Eirwen afin de lui faire comprendre qu'il est le seul vers qui je puis me tourner.

Si tu as confiance en quelque valets, prends-en deux avec toi et fais leur réaliser tes achats. Congédie les autres, ou envoie-les sur tes terres. Mange avec ceux que tu gardes autant que possible et les mêmes plats : cela t'évitera d'ingérer quelque poison ou quelque drogue. Fais courir la rumeur que tu as quelques souci pulmonaire : cela te permettra de rester chez toi sans que question soit posée et n'éveillera pas les soupçons puisque tu étais malade. Qu'il soit su que tu restes fiévreuse et que tu as fait mander médicastre de renom. Je vais demander à Mestre Bisac s'il accepte de m'accompagner. S'il ne le peut, il me sera facile de dire que je viens te chercher afin de te mener à lui.

Aie confiance en moi, j'organise tout de mon côté. Je t'enverrai messager dès que je pars.

Je t'embrasse fort et pense bien à toi.

N'aie aucune crainte, je me charge de tout.

Ta Lona qui t'aime bien fort.


Aussitôt dit, aussitôt fait : la lettre pour Jehanne Elissa est pliée et cachetée, un nouveau vélin est attrapé et la main gauche y crée des arabesques fines et serrées afin de mander service. Les deux missives partiront en même temps pour Mende, emportées par le même messager une fois qu'il aura pris repos mérité.

Citation:
De moi, Magalona Eufrasia d'Alanha, sœur aînée inquiète, comtesse du Gévaudan, baronne d'Alaigne, dame de Mireval et de Marmorières,

A vous, Salvaire d'Irissari, bon et blond baron de Randon et d'Apcher, en Gévaudan,

Adissiatz,

Si je prends de nouveau la plume afin de vous contacter baron, c'est parce que j'ai grand service à vous demander. L'une de mes sœurs, Jehanne Elissa de Volpilhat, vicomtesse de Cauvisson, se trouve fort dépourvue. En effet, une maladie l'a frappée et affaiblie depuis quelques temps. Je compte donc me rendre en Languedoc afin de prendre soin d'elle et la ramener en Bourgogne par la suite, à mes côtés.

Mais je crains présentement pour sa vie. Je ne puis demander de l'aide à Aimelina de Sìarr, ma sœur aussi comme vous le savez : elle est tant occupée par d'autres sujets qu'elle ne verrait pas l'intérêt de veiller Jehanne Elissa, ou encore l'accepterait, mais ne le ferait point comme je le souhaiterai. Eirwen de Vergèze est trop occupée par les préparatifs de ses épousailles avec le baron manchot Finubar Anar. Je ne saurais la troubler en cette période. Vous êtes le seul à qui je puis faire ma requête.

L'on vous dit bon et gentil homme, j'espère pouvoir compter sur vous, sur notre voisinage, ainsi que sur l'amitié qui lie nos famille depuis des années. Je vous supplie d'envoyer escorte à ma sœur et de la prendre à vos côtés afin de veiller sur elle. Je saurais faire montre de générosité lorsqu'il s'agira de régler mes dettes. Je vous en fais la promesse. Sachez que promesse d'Alanha vaut pour celui qui la prononce mais aussi pour ses descendants. Je me sais redevable déjà envers vous, mais je n'ai personne d'autre vers qui me tourner.

Si vous acceptez, faites envoyer escorte et messager à Jehanne Elissa. Je l'ai prévenue des dispositions que je prenais à son égard. Ma gratitude la plus totale vous est acquise. Si cela vous sied, une réponse orale à mon messager suffira. Je prépare mon départ de Bourgogne dès cette lettre rédigée.

Que le Très Haut vous garde.

Rédigé et scellé de ma main ce jour de la fin d'avril.

Magalona Eufrasia d'Alanha.


Et le vélin fut plié puis scellé. Il n'y avait plus de bruits incongrus dans la pièce principale. Je gagnais l'âtre auprès duquel cousait Agnèta et la chargeais d'aller prévenir l'un des messagers qu'il repartirait dès la cinquième heure de l'après-midi pour le Languedoc. Elle s'exécuta sans rechigner.
Ce ne fut que lorsqu'elle revint qu'elle reçut punition. Rapide, exemplaire, juste ce qu'il fallait. Plus tard, dans l'après-midi, le messager se présenta pour accomplir son office. Il reçut une première bourse ainsi qu'une besace de vivres et fut assuré de doubler sa commission s'il faisait fissa. L'histoire nous dira s'il le fit.

Et ce ne fut qu'à son départ que je me rappelais avoir laissé quelques autres courriers sans réponse. Coup du sort ou effet du hasard, la lettre royale, estampillée Castelmaure, parlait également du bel et blond. Un projet fou d'union, de promesse à respecter afin d'obtenir réponse positive à la demande formulée. Je passerais le reste de la soirée à réfléchir à la répartie à offrir, à lire les autres missives qui m'étaient destinées et à rédiger réponses à chacun.

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Salvaire_d_irissarri
En souci il était le bel et blond.. Franc s'était échappé tout un jorn entier et toute une nuit. Son frère , l'autre Altesse avait surgi d'on ne savait ni vraiment où, ni vraiment pourquoi et le trio amoureux qu'il formait avec ses chérinettes, comme il disait, Esmey et Boulga battait de l'aile.
En plus ces rumeurs de mariage, ce précédent courrier, les rappels de promesse soi-disant familiales..Il rouméguait ces jorns plus souvent qu'à son tour et recevoir cette nouvelle missive le plongea dans un abîme de réflexion.
Il prit donc son temps avant d'y répondre.Surseoir à la demande ? Impossible ! Sens de l'honneur, vivre noble, bon voisinage, famille de soeurs agréables après tout. Il évoquait avec plaisir aussi le souvenir de la prime rencontre avec la joyeuse Jehanne Elissa et s'inquiètait de la savoir en difficulté..
Et puis il se devait de se faire plus et mieux reconnaitre en ce Lengadòc qu'il venait d'adopter. Mais... Le retenait grandement, cette affaire de reconnaissance que la comtessà évoquait.
L'amitié qui lie nos familles..Générosité... Basta ! Ce qui doit être fait est à faire et il se décida à répondre enfin :

Citation:
De moi, Salvaire d'Irissarri de Castelmaure, baron d'Apcher, baron de Randon et votre presque voisin,

A vous, fragile Comtessà et cependant aimable et aimante soeur,


Les nouvelles que vous m'apprenez sont fort alarmantes et me causent la plus vive inquiétude en ce qui concerne la santé de votre soeur Jehanne Elissa. Je garde fort bon souvenir d'une soirée mendoise où nous avons fait mieux connaissance et elle était alors si vive et enjouée. Comment se peut-il qu'un mal l'ait à ce point affaibli que vous craigniez pour sa vie ?

Plan segur... Je mets à son service et au vôtre tout ce qu'il vous plaira de mander pour son bien et sa sauvegarde. Une escorte sera formée afin de la faire chercher et je la peux accueillir à Randon autant de temps que vous le souhaitez. Précisez-moi seulement s'il nous faut prévoir litière ou si elle est en mesure de voyager assise en calèche. Souhaitez-vous aussi la plus grande discrétion ? Auquel cas nous procéderons à la nuitée. Ou bien n'est-ce point nécessaire ?

Enfin, je vous assure qu'il n'est point utile de prévoir quelconque remerciement ou autre... Le seul fait que vous m'accordiez votre confiance pour vous apporter mon aide me comble de gratitude envers votre famille et me parait, et de loin suffisante récompense.

Puisse le Très Haut vous garder en Sa Sainte Bienveillance, ainsi que la douce Jehanne Elissa.

Ecrit, relu et scellé en castel de Randon,
le troisième jour du mois de may MCDLX.

Salvaire d'Irissari de Castelmaure.


Le messager qu'il avait prié d'attendre réponse, s'en revint, manifestement repu des petits pâtés délicieux et besace lourde sans doute des miches de pain qu'avait dû lui offrir la jeune Johana.
Le bel et blond baron lui tendit le parchemin roulé, scellé et l'enjoignit de faire au plus vite donner la réponse. Il lui précisa que sans doute, la comtessà se trouvait déja sur les chemins et qu'il aurait à s'en enquérir pour la trouver au plus tôt.

Ayant, lui semblait-il suffisamment montrer l'urgence, il se dirigea ensuite vers la chambre de son Altesse Franc Claude Volpone afin de l'informer de la lourde décision qu'il venait de prendre. Il songeait qu'il aurait peut-être pu demander conseil à cette famille de soeurs, mais à la réfléxion ils n'étaient point si proches et puis... des femmes, il en avait bien assez en sa mesnie.

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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Jehanne_elissa
Jehanne eut des larmes de joie dans les yeux quand elle lut la lettre de Magalona. Si elle se sentait un peu mieux depuis qu'elle avait cessé les médications recommandées par Aimelina, la crainte qu'elle avait désormais au coeur lui empêchait toute lucidité parfaite. Dans ce trouble, la spontanéité de Magalona émut la Goupile aux larmes... des larmes de joie ! C'était presque ironique, en la situation.

Elle s'installa dans le jardin à Cauvisson pour répondre, car le temps était excellent et propice à la contemplation heureuse.


Citation:
Magalona, chère soeur de coeur,

Si j'étais inquiète, je ne le suis plus, désormais, à te lire. J'y vois plus clair, assez pour bien comprendre que ce départ sera mon salut. Je vais mieux depuis que j'ai cessé de boire les décoctions qu'Aimelina m'avait conseillées, mais je ne veux pas la croire coupable ! Et pourtant, en Bourgogne, tout ne pourra qu'aller mieux.
J'ai le coeur serré de devoir dire au revoir au Languedoc, mais j'y reviendrai un jour, et je pourrai comme ça régler mes affaires en Bourgogne. Je devais d'ailleurs partir en voyage sous peu, parce qu'Eilinn va se marier à Notre-Dame, et je ne veux pas manquer ça. C'est dans deux semaines, je pourrais venir en Bourgogne ensuite, de Paris ! Mais mes affaires, elles, ne pourront voyager aussi vite que moi... Oh, ça m'embête d'avance de te faire déplacer ! Mais c'est vrai qu'on voyage mieux lorsque l'on est nombreux.
Je demanderai peut-être au Baron d'Irissarri de m'accompagner à Paris, sur ton conseil, si tu n'es pas encore arrivée en Languedoc au moment de mon départ.

Je vais suivre tous tes conseils pour la tenue de ma maison, même s'il n'y a pas foule de valets à Cauvisson, et aucun en qui je n'aie une énorme confiance. Alors ça va être dur de choisir. Adeline goûtera les plats avec moi, comme ça je saurai si cela vient de la chère, mais je n'en crois rien. Ils mangent déjà les restes et aucun n'a mes problèmes !
J'ai déjà écrit à Actarius pour lui dire mon départ. Je m'en serais voulu de le laisser sans nouvelles ! Aimelina l'apprendra par toi, je gage, le Baron Irissarri itou, et je n'ai guère d'autres amis en Languedoc, sinon Eilinn, et je ne saurais à elle lui dire de mensonges.
Mais je vais écrire à Eirwen ! Il faudra quelqu'un pour s'occuper de la Vaunage, et Ernest, mon nouveau vassal, le futur époux d'Eilinn, n'y vivra pas. Actarius a déjà ses propres terres, celles du Gévaudan et celles de Touraine, alors je ne le chargerai pas plus que ce qu'il fait déjà de superbe à Saint-Dionisy.
Et j'écrirai à la Hérauderie, pour dire que, quittant le Languedoc, Eirwen et Actarius me représenteront à l'Assemblée nobiliaire.Tu vois, j'essaie de ne pas démériter à côté de tous tes efforts !

Je t'embrasse, ne fais pas d'imprudences pour moi,

Jehanne Elissa


Elle enchaîna, au son des oiseaux de garrigue, par un courrier au Roi d'Armes, qui gérait la marche du Languedoc, et un courrier à Eirwen, sa blonde dame de Vergèze.

Citation:
Ma chère Eirwen, chère vassale, chère soeur,

Je vais partir pour la Bourgogne, Magalona vient me chercher. Quelqu'un en Languedoc m'empoisonne, physiquement, et j'en perds mes sens. Je ne veux accuser personne, mais le résultat est là : je crains qu'on me fasse agir inconsidérément, sous l'effet d'une drogue, et que je ne puisse y résister.
Magalona devrait venir accompagnée d'un médecin de renom, j'espère que tout cela s'arrangera.

Pendant mon absence, je te confie la Vaunage, et la charge de me représenter, avec Actarius, à l'assemblée nobiliaire. J'ai écrit à la Hérauderie pour les prévenir. N'hésite pas à prélever plus que tes revenus, pour les terres, si cela ne nuit pas à la bonne tenue du fief et si cela peut te permettre plus de dépenses, au moment d'organiser ton mariage ! On m'a dit que Finubar avait enfin fait sa demande, j'espère que tu seras heureuse à son côté. Tu as bien sûr ma bénédiction, et tous mes voeux. Et s'il est mauvais avec toi, il faudra me le dire... Mais je parle comme si tu étais déjà mariée ! Bien sûr que non, pas encore, et même si je vais en Bourgogne, je reviendrai, cela va de soi, pour tes noces ! Viendront-elles vite ?

Dis-moi que tu vas bien, cela m'importe au plus haut point. Si tu as des difficultés à gérer seule la Vaunage, fais appel à Eilinn Melani, qui vit à Nîmes, plus proche que toi de la vicomté. Je ne peux la nommer pour l'heure, puisqu'elle n'est pas ma vassale, mais elle devrait le devenir dans deux semaines, quand elle aura épousé Ernest, mon seigneur de Saint-Côme, un homme étrange et renfermé. Tu ne le verras peut-être jamais, mais j'espère qu'avec Eilinn, tu t'entendras bien !

Je t'embrasse, ma douce soeur,

Jehanne Elissa


Et une dernière... Mine de rien, importante !

Citation:
Chère Eilinn, mon amie !

Je suis en train de préparer un voyage en Bourgogne. Un déménagement, je pars ! Je t'expliquerai lorsqu'on se verra, c'est compliqué... Je crains déjà que tu m'en veuilles ! Je te fais confiance pour garder un oeil sur la Vaunage. Je la confie à Eirwen, mais elle habite à Carcassonne, c'est moins commode que toi qui habites à Nîmes. Je lui ai dit qu'elle pouvait avoir toute confiance en toi, j'espère que vous serez amies.
Mais, tu t'en doutes, je prépare aussi ma venue à Notre-Dame, pour tes noces ! Voyagerons-nous ensemble ? Et je crois que je n'aurai rien à me mettre. Enfin, j'ai beaucoup de belles robes, héritées de mes aïeules, mais... Je voudrais te demander la faveur de m'en coudre une. Tu te rends compte que je n'ai aucune robe faite par toi !

Donne-moi de tes nouvelles, et dis-moi si nous voyagerons ensemble vers Paris et si tu auras le temps pour ma demande.

Je t'embrasse,

Jehanne Elissa.

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Magalona_eufrasia
Sur les routes depuis des jours, juste avant la frontière languedocienne, je trouve une auberge dotée d'un pigeonnier. Après quelques écus offerts au tenanciers, plusieurs de ces volatiles partent délivrer leur message.

A Jehanne Elissa de Volpilhat & Salvaire d'Irissari.

Citation:
J'arrive.
Lona


A Jehan Djahen de Rieucros-Shaggash.

Citation:
Je serais présente pour entrevue selon vos souhaits.
Arrivée en Languedoc prévue cette nuit.
Magalona Eufrasia d'Alanha.


A mon intendant en Gévaudan.

Citation:
Séjour finalement trop court pour inspection des terres.
Me faire remettre rapports & comptes à Mende le 13 de ce mois.
Magalona Eufrasia d'Alanha.


A mon intendant d'Alaigne.

Citation:
Séjour finalement trop court pour inspection des terres.
Me faire remettre rapports & comptes à Mende le 13 de ce mois.
Magalona Eufrasia d'Alanha.


A mon fidèle Astrùc, intendant de Marmorières & en charge de Mireval.

Citation:
Arrivée à Mende le 13 mai.
Demander entrevue à Pérignan.
Instructions par messager.
Magalona Eufrasia d'Alanha.

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