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[RP] Nouveaux débuts d'un maître d'armes

Brekthas
[Manoir de la Compostelle]

Brekthas se leva de bon matin, en cet fin d'avril, et s’immergea la tête dans la bassine d'eau froide posée près de sa paillasse pour se réveiller tout à fait. Il avait la chance de résider seul dans un petite pièce du manoir, de part son poste de maître d'armes. Tout en revêtant une tenue de combat légère en cuir, il tenta de faire un bilan de sa mission. Deux jours avant, la comtesse Alandrisse lui avait permit de travailler au service de la famille, pour s'occuper de la petite Lucie, 5 ans. La tâche ne se trouvait pas aisé, du fait de son jeune âge. Il allait sans doute falloir faire preuve de beaucoup de patience, ainsi que d'imagination pour l'intéresser. Malheureusement, le dernier élément n'était pas forcément son point fort. Le premier non plus, réflexion faite. Brekthas soupira, puis sortit de sa chambre, direction les cuisines. Là il discuta rapidement avec le personnel de la mesnie qu'il avait rencontré la veille, blaguant avec les commis, charmant la grosse boulangère. C'était essentiel quand, comme lui, on s'engageait à vie chez un seigneur. Si vous vouliez manger chaud, et qu'on vous crache pas dans la soupe...

Finalement, une petite heure plus tard, le maître d'armes se rendit dans la salle d'entraînement du château. Il y attendrait qu'on lui amène Lucie. Pour ce jour, il allait tenter de lui expliquer son rôle, et voir comment elle réagirait aux jeux qu'il lui proposerait. Tout en installant des obstacles sur un parcours de son invention, Brekthas se demanda comment Gabrielle s'en sortait, la nouvellement embauchée, comme lui.

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Lucye


- Mais j'veux pas y'alleeeeer !
- Allons Mademoiselle Lucie, vous allez rencontrer votre maître d'armes et protecteur pour la première fois. C'est une bonne raison d'y aller.
- Nan. 'Veux pas !
- Vous n'avez pas le choix de toutes façons, c'est la volonté de votre sœur que vous appreniez à vous défendre et que l'on veille à votre sécurité.
- N'Andrisse ?
- Oui.

La blondinette retroussa son petit nez en une grimace d'intense réflexion. Si Alandrisse le voulait, c'était forcément bien, a priori. Sûrement amusant ? Elle regarda le vieux Norbert avec suspicion puis hocha prudemment du chef.

- D'accord mais qu'une fois alors.

Accompagnée du scribe, c'est donc une Lucie de Compostelle vêtue de braies, de bottes en cuir neuves et d'une chemise à sa taille, qui fit son entrée, le tout en rose pastel, évidemment, sauf les bottes qui étaient en cuir de vache et noires. La fillette scruta l'homme qu'elle avait brièvement croisé une fois, lors de l'entretien de ce dernier avec Alandrisse. Il était grand - du moins pour elle - gros - oui les muscles à 5 ans on s'en fout - et surtout il était vieux et moche. Plus encore que Norbert ! Mais au moins, il faisait peur, et ça c'était la grande classe. Elle aussi elle voulait faire peur. Quand elle serait grande, elle terroriserait tout le monde et comme ça on ferait ce qu'elle voulait. Plan magnifique, non ? Le scribe se dirigea vers la brute épaisse, présenta Lucie puis s'empressa d'aller vaquer à ses occupations. Retrouvée seule avec cet homme qu'elle ne connaissait pas, elle resta plantée ou elle était, le dos bien droit, essayant de ne pas montrer que cette montagne d'homme l'inquiétait un peu. Après tout, il était à son service, non ? Elle le regarda donc du coin de l’œil. Attendant qu'il lui parle, se présente, bouge ou fasse quelque chose.

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Brekthas
La petite Lucie de Compostelle finit par se présenter à l'entrée de la salle d'entraînement, menée par le vieux scribouillard. A l'accoutumée, celui-ci adressa une politesse de façade à Brekthas, qui en fit de même. En voilà un qu'il tenterait même pas de charmer. Fallait pas abuser non plus! Il était maigrichon, à tous les coups pouvait pas porter plus lourd qu'une plume, et pis, surtout, il faisait pas la bouffe.

Norbert s'éclipsa ensuite, laissant la petite et la brute seuls. Alors que la petite fille attendait patiemment, silencieusement - ce qui augurait de bonnes choses pour l'avenir - , la tête levée vers Brekthas, ce dernier sentit une sueur froide secouer son corps. Allez, fallait se lancer.


- B'jour, euh, damoiselle Lucie. Vous allez bien?..

La petite fille se contenta de hocher la tête, là encore, silencieusement. Cela laissa perplexe Brekthas, mais il se garda bien de le montrer. Autant que ça dure le plus longtemps possible!

- Bon, alors, j'suppose que vous savez pourquoi v's êtes ici?

Là encore, hochement de tête.

- Vous savez donc c'qu'vous allez faire avec moi deux fois par s'maine?

Cette fois-ci, elle secoua la tête de gauche à droite.

- Bon, commençons par l'début. Je suis vot' maît' d'armes, et j'vais vous apprendre durant toute votre enfance et vot' adolescence comment se battre, et comment s'défendre. Vous êtes noble, et en tant qu'tel vous devrez pouvoir montrer l'exemple au combat, quand vous serez grande. Savoir vous défendre vous s'ra toujours utile, si jamais, hé bien, des méchants vous v'laient du mal, vous voyez?
Pour l'moment, comme vous êtes encore petite, j'me contenterai de vous faire faire des exercices..


Voyant une grimace naitre sur le visage de Lucie, Brekthas se reprit.

- Hum disons des sortes de jeu en fait. Vous avez des questions? Des remarques?

Brekthas écouta la petite fille, et réagit en conséquence. Après cela, il reprit :


- Bon, j'pense que'l plus simple c'est d'commencer. Venez là près de la ligne au sol. Voilà. Faut que vous courriez de l'autre côté quand je vous l'aurai dit. Vous devez pas éviter les obstacles, mais faut grimper dessus, ou rampez dessous, comme vous voulez. En essayant d'aller vite. C'est parti!

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Lucye


Le Gros-Vieux-et-MocheMonsieur-Qui-Fait-Peur la regardait également. Immobile, silencieuse, la jeune Compostelle attendait sagement - pour le moment - le début des hostilités. S'ensuivirent une série de questions auxquelles elle put répondre silencieusement par une affirmation ou une négation de la tête. Oui, elle allait bien, oui elle savait pourquoi elle était ici, non elle ignorait totalement pourquoi elle devrait s'ennuyer ici deux fois par semaine. Notons d'ailleurs qu'à ses yeux "deux fois par semaine" ne voulait pas dire grand chose. La notion du temps lui était mal acquise. Elle se contentait donc de savoir que cela faisait trop, beaucoup trop de temps à passer avec le Gros-Vieux-et-MocheMonsieur-Qui-Fait-Peur.

Le maître d'armes lui expliqua alors ce qu'il voulait lui faire faire, omettant la première bienséance : donner son nom. Et oubliant également qu'on ne dit pas à un enfant qu'il est petit, surtout quand on rajoute derrière "faire des exercices". La fillette grimaça donc. Cette entrevue démarrait mal, elle sentait qu'elle n'aurait pas dû écouter Norbert et qu'aller grimper dans un arbre, quitte à déchirer sa nouvelle robe très jolie, aurait été nettement plus amusant.

Apparemment, la brute compris son erreur, car il s'empressa de tenter de la rectifier. Des jeux ? C'était déjà nettement plus réjouissant. Des questions ? Oui.


- T'es qui ? C'est quoi des remarques ? Est-ce que si je deviens forte comme toi je vais devenir moche et être obligée de m'habiller en noir ? Je veux pas ça moi hein.

Et une fois les questions résolues, Brekthas lui proposa de commencer. Enthousiaste à l'idée de jouer, de devenir trop forte et de pouvoir s'habiller en rose malgré tout, la fillette hocha du chef. Mais la suite lui plaisait nettement moins. C'était un jeu toute seule ? Elle croisa les bras et prit alors son petit air buté de blondinette entêtée.

- Et pou'quoi c'est moi qui court et pas toi ?!

Bin oui, c'était nettement plus drôle de lui ordonner de courir, plutôt que de se faire ordonner de courir. Sauf s'il y avait une récompense à la clé ? Mais il n'en avait pas mentionné. Et puis ça servait à quoi ? Elle n'allait pas devenir super forte en courant et en rampant ! Surtout pas en rampant !

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Brekthas
La séance des questions/remarques désarçonna quelque peu le maître d'armes, qui tâcha de répondre au mieux à la petite fille.

- Hé bien, j'suis ton maître d'armes... Ah! Brekthas. J'suis Brekthas, sans nom de famille comme vous, rajouta-t-il devant l'air interrogatif de Lucie. Une r'marque euh, c'est que'que chose qu'on dit, 'fin, pas forcément, et.. bin c'est une remarque quoi!.. Vous d'manderez à Norbert, c'est son boulot après tout..!

Grimaçant tout d'abord au "moche", Brekthas retint un rire au sujet des vêtements. Où était-elle allait pêcher ça?!


- Tout d'abord, vous deviendrez forte, mais aussi rapide, agile, endurante, précise. Y a pas que la force qui compte, surtout pour une dame. Ensuite, c'est pas parce que vous s'rez forte que vous aurez ma tête, ou ma silhouette. Ca dépend de chacun ça. Vous serez très jolie, pour sûr.

Songeant au portrait qu'il avait vu au manoir un peu plus tôt, qu'il supposait représenter Fildais, la mère de Lucie, il ne se faisait aucun soucis pour la future beauté de la petite.

- Pour le noir, et bien, vous serez totalement libre.. Même moi j'ai une belle tenue bleue dans mon coffre!

Un instant plus tard, alors que Brekthas était sûr de son imposante autorité, qui s'était vue renforcée par la précédente docilité de la petite fille, cette dernière pris un air de butor et refusa de se prêter au jeu proposé. C'était son refus, et non son manque d'enthousiasme qui surprit le plus le maître d'armes. En effet lorsqu'il était au service de son précédent seigneur, il avait connu de nombreuses recrues réticentes à faire leurs exercices. Tous n'étaient pas tout à fait volontaires... Son seigneur avait l'habitude de proposer aux petites racailles des rues qu'il interceptait un choix assez simple : les mains coupées pour leurs vols et divers méfaits, ou allégeance et service à vie dans sa garde. Il en tirait la plupart du temps de solides gaillard prêts à tout pour lui. Ce fut le cas de Brekthas. D'autres étaient plus réticents. Mais malgré tout, jamais on n'avait regardé le maître d'armes ainsi, bras croisé et air buté. Inspirant profondément, il répondit :

- C'est à vous d'courir mad'moiselle. C'est vous qui avez besoin de gagner en endurance et en agilit". Moi j'en ai, et j'cours tous les jours.

De nouveau, Brekthas inspira profondément, et se composa naturellement l'air sévère qu'il avait utilisé si souvent pour ses élèves maladroits. D'une grosse voix, il reprit.


-Mademoiselle Lucie, les questions et les remarques, c'est quand je vous d'mande. C'est tout. Quand je vous dis de faire quelque chose, faites-le!


Dire qu'il avait cru pouvoir faire comme avant, sans changer grand chose à son travail, si ce n'est la difficulté des exercices, et leur appellation..
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Lucye
    « Sensibilité flagellée dans l’enfance mène à l’intolérance de l’âge mur. »
      - Malcom de Chazal -




Endurance ? Ça veut dire quoi ? Agilité ? Elle en avait d’abord ! Son maître d’armes avait l’air énervé, il soupirait pour la deuxième fois. D’ailleurs, il venait de prendre à l’instant une tête de pas content qu’elle avait déjà vu sur Norbert, sur la Berthe et pas mal d’autres personnes qui avaient eu à la garder. Mais sur Brekthas c’était tout de même nettement plus impressionnant, surtout lorsqu’il sortit sa grosse voix. Malheureusement Lucie était habituée aux « je te crie dessus mais si t’insistes je cède et je fais tout ce que tu veux » et surtout elle se rappelait que Norbert veillait au grain, hors de question qu’on sorte le martinet pour la frapper. Alors que risquait-elle après tout ? L’air cependant moins assurée, ses petits bras toujours croisés sur sa frêle poitrine, elle releva le menton et dit :

- J’suis fatiguée, j’ai pas envie ! J'ai jamais fait ça moi. Et puis si j’ai pas compris mais que je peux pas poser des questions, comment je fais, hein ?

Elle posa ses yeux d’azur sur le parcours qu’avait préparé l’homme à la grosse voix. Il était long. Elle allait transpirer, c’est sûr. Elle grimaça. Elle détestait ça. Elle trouvait ça sale et pas joli. En plus elle préférait sentir bon plutôt que de porter le fumet qu’elle pouvait parfois sentir sur certains hommes quand elle accompagnait la Berthe au marché le mercredi matin. Elle regarda de nouveau Brekthas.


- Si j’fais la moitié c’est bon ?

Oui autant négocier. Si elle faisait la moitié il ne pourrait pas dire qu’elle aurait rien fait. L’excuse de la fatigue serait définitivement valable et peut-être même qu’en arguant qu’elle avait mal au ventre, il s’empresserait de la libérer de cette séance de torture. D’autant qu’il avait l’air de ne vraiment pas s’y connaître en enfants. Elle décroisa les bras en signe de bonne volonté et repris une bouille angélique histoire de mieux lui faire avaler la pilule. Est-ce que ça allait marcher ? Suspens. Elle n'avait pas envie de salir sa tenue toute neuve de suite en se roulant par terre et en pleurant pour obtenir ce qu'elle voulait. Cela dit, elle s'y prêterait volontiers si nécessaire !

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Brekthas
[Au matin, première leçon de la Compostelle]

Ce qu'il redoutait finit par arriver, la crise de nerf, le boudin, l'air buté de demoiselle Lucie. Il avait déjà fait face à plus ou moins cette attitude avec certains des soldats issus de la roture, auparavant. Néanmoins, la technique éducative utilisée alors risquait de ne pas être au goût de dame Alandrisse. Et il faut l'avouer, lui même avait quelque répugnance à l'appliquer à une si jeune fille, toutes répercussions seigneuriales oubliées. Aussi Brekthas ne battit pas comme plâtre la sale gosse.


- Vous venez d'vous l'ver, vous p'vez pas être fatiguée!

Bon là, elle marquait un point autant le reconnaître.

- Des questions d'accord, UNIQUEMENT sur comment faire les exer... jeux! Et c'est tout!

Parfait, j'avais prévu que vous le feriez quatre fois aller retour, donc faites-le deux fois, ça fera la moitié!

Mensonge éhonté, mais il fallait bien tenter de ruser avec pareille peste.

[ Plusieurs heures plus tard, la leçon terminée depuis longtemps ]


Dans sa petite chambre du manoir, le maître d'armes s'assit sur un tabouret, et soupira. Il n'était pas bien tard, pourtant il se sentait fraichement moulu. Quelle peste, mais quelle peste! Elle l'avait vraiment fatigué. Et elle, au final, devait pas l'être tant que ça. Tant de cris, de menaces, pour au final un résultat quasi nul. C'était désespérant. Ses éclats de colère avait toujours suffit à Brekthas pour imposer sa volonté. Mais là... Sans doute se savait-elle plus ou moins consciemment protégée par son statut. Elle ne cédait donc pas. Et malheureusement ce n'était pas non plus le genre du professeur. Il y avait été pourtant obligé, préférant éviter la violence. Il tenait à son poste, oui, malgré tout, et à sa vie, pour sûr.

L'homme envoya valser ses bottes d'un coup de pied. Qu'est-ce qu'il pouvait faire, désormais? A ce rythme, la petite fille progresserait moins vite que s'il n'était pas là du tout. Il était bloqué et ça ne présageait rien de bon.

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Lucye


La blondinette décroisa ses bras et une expression choquée vint se peindre sur sa bouille d'enfant. Elle regarda ainsi Brekthas un moment, sans rien dire avant de s'exclamer, très sincère.

- J'viens pas de me lever, j'me suis habillée... Enfin, on m'a habillée... Et mêm'coiffé les cheveux. Et même que j'ai mangé, et même que j'ai parlé avec maître Norbert et mêm'que j'ai eu le temps de courir après un papillon ! Chuis pas une paresse moi d'abord ! C'est les grands qui font que dormir !!!


Oui, Lucie était vexée de pareil outrage. Il faut dire qu'à cinq ans rien que monter les 50 marches qui montaient jusqu'à la salle choisir pour ce premier entraînement lui avait prit du temps - et avaient été un bon échauffement. Et il faut dire aussi que la fillette, malheureusement, ne dormait que peu. Endormie tard, réveillée tôt, le plus souvent dans un état de surexcitation assez important. Elle faisait tout de même la sieste tous les jours, après un débat intense d'une bonne trentaine de minutes. Mais cela n'accordait qu'un répit d'une heure à la maisonnée et laissait la Compostelle ragaillardie, prête à tenir le siège jusqu'aux environs de 22h aisément.

Et puis quatre fois l'aller retour ? Même deux fois... C'était énorme ! Elle imaginait la moitié... D'un aller ! Elle lança un regard au fameux parcours d'obstacles, puis à Brekthas, au parcours, à Brekthas, au parcours et enfin à Brekthas de nouveau. Et instantanément, pour une raison qui resterait probablement obscure à la plupart des gens, elle changea d'attitude. Prenant un air de grande personne elle hocha de sa caboche blonde et déclara d'un ton qui se voulait solennel :


- D'accord.

Cela serait la seule chose qu'elle accorderait au maître d'armes. Il pensait que parce qu'elle était petite elle ne savait rien faire, dormait toute la journée et ne pouvait pas être un super soldat qui fait peur ? Très bien. Elle allait lui prouver qu'il se trompait en faisant ses deux maudits aller-retour. Et après, elle refuserait catégoriquement toute proposition. Et là, elle se roulerait même par terre de suite. Elle crierait. Non. Elle hurlerait. Brekthas n'était qu'un vilain méchant. Un vilain méchant qui avait la classe mais un vilain méchant quand même ! Sa décision prise, elle s'avança vers la ligne et se prépara à partir au "top", prête à courir, se donner à fond, prouver sa valeur, enfin tout ça en mode petite fille qui veut juste faire sa grande et qu'on soit un peu fière d'elle...

Une fois que la voix du Terrible se fit entendre, signal de départ, la frêle fillette se mit à courir le plus vite possible, manquant de peu de se prendre le premier obstacle de plein fouet. Ah oui, il fallait ralentir un peu quand même... Par contre ramper ? Elle grimaça mais le fit quand même après avoir lancé une œillade noire à Brekthas. La boule d'énergie était lancée. Quand Lucie voulait, Lucie pouvait tout. Elle eut tôt fait de finir son premier aller et de s'arrêter trois secondes afin de reprendre son souffle. Nouveau regard chargé de fureur - enfin la fureur d'une gamine hein, toutes proportions gardées - en direction du maître d'armes et elle recommença sa course.

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