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[RP] Sévir, servir et prendre plaisir.

Quiou
[Paris. Pied à terre deswaardien.]

Paris, ville délétère, se voit aujourd’hui être le théâtre amusant d’une manipulation bien pensée, d’une manigance, aux saveurs quelques peu enjouées pour qui sait se complaire à se plonger en les délices de la contemplation.

La machination, issue tout droit de l’esprit retors de notre chère Noldor, n’a pour but unique que de punir une valetaille mal embouchée, une gueusaille qu’il est important de malmener quelque peu, pour mieux en soutirer les meilleurs sentiments, pour mieux révéler les pires tourments.

Ainsi, peu après les événements de Notre Dame et du cérémonial unissant les deux juvéniles enfants Vaisneau et Blanc Combaz, la Deswaard, encore et toujours à même son pied à terre plaisant et agréable de la fastueuse Capitale, se voit présentement installée en une pièce jolie, aux tentures zinzolines, aux tapis bleu turquin, aux douceurs opalines.

Et parmi tout ce parme, ce pastel, ce charme, se trouve une touche sans espoir, une tache d’encre divagante, une éternelle veuve noire présentement installée en une écritoire d‘acajou, installée de côté sur une chaise de velours purpurin.
Sa dextre pas même gantée est retombée depuis quelques instants déjà dans le vide, tenant à peine du bout des doigts outrancièrement sertis de joailleries, un pli, une lettre aux fioritures chamarrées et à la cire qui n’attend plus que de sécher.

Stoïque, elle vient en plus d’envoyer une petite main chercher cordialement le rouquin et elle attend d’enfin ourdir la porte s’ouvrir, sans même s’enliser à la contempler, pour enfin se lancer dans la déclamation des ordres, de l’énoncé de la nouvelle pseudo-mission du Breton.
Et quand enfin elle le sait là, derrière elle, flegmatique, elle ne lui offre qu’un demi profil, ainsi adossée sur le dossier savamment ouvragé de son appui, roide, raide, froide.
Cruelle.

A ne surtout pas outrancièrement malmener
.

S’il vous plait de bien vouloir vous charger de ceci, Defaoüet…La main portant la missive se tend, lasse, docile. Et ne vous présentez guère par devant moi sans un pli de réponse. Je ne vous le permettrai pas.

La manœuvre vise en vérité à le faire rester plus longuement en les bras épanouis d’une enfant de peu de vie qui l’accueillera complaisamment en quelques bouges de Paris.
Un valet accompagnera l’Efféminé au travers des quelques dédalles de la Capitale pour mieux y retrouver la chaleureuse interlocutrice de cette effroyable journée.
Le pli, quant à lui, ne comportera que ces quelques mots, ces quelques maux éloquents, que seule la ribaude pourra lire :


Citation:
Il est tout entier à vous et ne devra me revenir qu’à l’obtention même d’une réponse de vous.

Prenez donc votre temps.






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Rouquine
[Paris, Boudoir des Sens, milieu de matinée]

Elle pensait se retirer plusieurs semaines en Flandres, retrouver ses racines, se trouver de nouveaux "réguliers". Elle ne pensait pas revenir sur Paris de sitôt. Mais la vie reserve bien des surprises, et voilà qu'un soir de beuverie en taverne flamande s'est transformée en invitation à un mariage noble. Sur Paris. Elle s'est retrouvée dans un coche, puis à Notre Dame, sans avoir vraiment eu le temps de mesurer l'étrangeté du voyage.

Une fois l'évènement passé, la petite catin rousse s'est trouvée comme une c... fort dépourvue. Repartir immédiatement sur Tournai lui a semblé ridicule, et elle a donc opté pour quelques jours de repos chez elle. Chez elle, c'est le Boudoir des Sens, à deux pas des halles. Un bordel aussi petit qu'il est luxueux, grâce à la générosité de leurs meilleurs clients. Situé au premier étage d'une maisonnette, on y accède par un escalier de pierre, en haut duquel une lourde porte munie d'un judas garantit que personne n'y entre sans y être invité. A cette heure ci, la lanterne rouge donnant sur la rue est éteinte, et tous dorment encore, sauf la jeune muette qui leur tient lieu de bonne à tout faire.

La rouquine vivant un peu plus de jour depuis qu'elle séjourne en Flandres, s'est levée bien avant les autres et se prélasse devant l'âtre du grand salon, bercée par les bruits de casserole et les odeurs alléchantes lui venant des cuisines. Avec ses boucles rousses en vrac sur les épaules, habillée simplement d'une chemise de coton blanc et d'une jupe bleue, le visage dénué de tout fard, elle paraît une fois n'est pas coutume, exactement ses dix-sept printemps.

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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Fergal
Paris, peu après le mariage du DeVaisneau.

Sur les talons du dit valet auquel la Deswaard l’a confié, le jeune breton arpente donc les ruelles de la Capitale, encore sous l’émotion des derniers évènements.

En effet, depuis la minute ou notre jeune érudit a foulé le parvis de la Cathédrale Notre Dame, il a comme la sensation de flotter entre deux mondes, comme bercé par la félicitée. Du mariage il n’a pas perdu une miette, et pourtant il serait bien en peine de vous en narrer le moindre instant, tout ébloui qu’il a été par la splendeur des lieux. Aussi, lorsque Sa Dame l’a fait mandé, n’a-t-il fait montre d’aucune surprise, ni réticence, se contentant d’acquiescer aux ordres, tel un pantin de bois tiré par quelques ficelles.

Etrangement docile le Defaoüet, et assurément c’est là sa première erreur qui le conduira tout droit à … Mais laissons le cours de l’histoire se dérouler tranquillement sans présager de la fin.

Ainsi donc, précieux vélin glissé dans la doublure de son éternel mantel de velours bronze, le voilà dans le quartier des Halles, qu’il reconnait pour avoir beaucoup lu sur le passionnant sujet qu’est pour lui, la vie parisienne. En pleine journée, l’endroit est tel qu’il l’avait imaginé. Animé, bruyant … Ici se mêlent joyeusement la populace parisienne, dans un joyeux fatras d’odeurs et de couleurs de toutes sortes. L’efféminé ne sait plus où poser le regard tant ce qu’il voit là l’émerveille encore et encore.

Une ruelle, puis une autre, et le silence se fait soudain comme ils parviennent devant une maisonnette de très belle facture, comme le jeune homme n’en a que très peu souvent l’occasion de voir. A n’en pas douter, si la scène ne se passait pas en pleine journée, le rouquin poltron aurait sûrement fait demi tour rapidement en se retrouvant dans cette venelle sombre et inquiétante, mais sous le soleil parisien, l’endroit est tout à fait charmant, paisible et agréable. D’aucun ne pourrait se douter de ce qui s’y déroule une fois l’astre solaire disparu derrière l’horizon. C’est donc sans méfiance ni à priori aucun que Fergal congédie gentiment le jeune valet avant que de gravir les marches de l’escalier.

La curiosité le tenaille depuis qu’il a été chargé de cette mission, et là, sur le seuil de la porte, il va enfin savoir chez qui il se trouve. La dextre gantée de cuir fait alors se mouvoir le heurtoir de la porte, en même temps que le breton prend un grande inspiration.


Toc Toc Toc …

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Rouquine
On toque à la porte, et la jeune rousse se redresse, surprise. Le bordel est pourtant fermé. Les fournisseurs sont rares, et passent par la porte de la cuisine... et si un client avait pris rendez-vous avec l'un de ses collègues pour une rencontre particulière en journée, l'un d'eux ne devrait-il pas être levé à l'attendre ? Fronçant les sourcils, elle se lève et se rend à la porte, ouvrant le judas.

Et se fige. Le roux ! Comment se nomme-t-il déjà ? Fergal... Ainsi la Deesward n'a pas perdu de temps... Elle qui croyait devoir le séduire au détour d'une rencontre en taverne, à Tournai ! Elle se doute qu'il ne peut la reconnaître, tout au plus peut-il voir deux yeux bleu-roy écarquillés de surprise au travers du Judas. Juste le temps de se composer un visage à peu près serein, et refermant le judas elle se hâte de lui ouvrir en oubliant totalement qu'elle n'est pas habillée pour recevoir. Du moins, pas comme une poule de luxe est censée l'être.


Sieur Fergal...? Bonjour... euh, qu'est-ce qui vous amène ici ?

Elle se doute qu'il est ici sur ordre de sa maîtresse, mais il reste encore suffisamment de surprise dans sa voix que Quiou ait jugé bon de lui envoyer son valet dans les pattes sans prévenir pour que son étonnement ne paraisse pas feint. C'est déjà ça de gagné...

Entrez, je vous en prie...

S'écartant pour lui laisser le passage, la catin réfléchit à toute allure. Qu'à dit la Deesward, déjà ? Le tenter. Pas jusqu'au bout, mais le malmener. Elle n'est pas très sûre de ce que sa commanditaire veut dire par là, mais l'idée même de tromper un innocent lui déplait.Surtout que la dernière fois qu'elle l'a vu, il a semblé extrêmement mal à l'aise, pauvre bougre...
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Fergal
Pris au piège.

Deux paires d'yeux pour premier accueil, qui laissent, pour l'heure, notre breton de glace, et la porte s'ouvre enfin.

Nom de Dieu !
Si le rouquin n'avait pas été l'homme vertueux et retenu qu'il était, à n'en pas douter, ce juron blasphématoire aurait pu passer aisément la barrière de ses lèvres. Mais en lieu et place, ces dernières se contentent de remuer quelques secondes dans le vide, sans que le moindre son ne parvienne à les franchir.

... ... ...

La rouquine ...
La jeune demoiselle de mauvaise vie ...
Elle !

Le Defaoüet blêmit soudain avant de virer au rouge carmin, assortissant pour le coup parfaitement son teint aux reflets de ses cheveux, presqu'en tout point identiques à ceux de la jeune femme lui faisant face.


De ... Demoiselle Rouquine ... Je ...
Heu ...


Bon sang, ressaisit toi Fergal ! Tu es ri-di-cu-le !

Hum ... Bien le bonjour à vous ...

Et le jeune érudit de s'incliner pour la saluer, profitant de ces quelques secondes de répit pendant lesquelles la jolie rousse disparaît de son champ de vision, pour tenter de se remettre un peu du choc de la rencontre.
S'il y a bien quelqu'un qu'il ne s'attendait pas à croiser aujourd'hui, c'était bien elle.

Mais que diable la Deswaard pouvait elle bien manigancer avec la nouvelle catin flamande en vogue ?

Et soudain, il réalise qu'icelle lui a posé une question. Se redressant subitement, et tentant d'esquiver sans grand succès le regard si diaboliquement perturbant, le voilà qui entreprend de lui répondre, non sans mal.


Je ... heu ... J'ai ceci à vous remettre de la part de la Dame de Noldor.

La dextre gantée farfouille alors l'intérieur du mantel, avant que de tendre en tremblant le vélin à sa destinataire.
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Rouquine
A le voir ouvrir et refermer la bouche comme une poisson hors de l'eau, il n'est pas bien difficile de deviner qu'il est bien plus surpris qu'elle encore. Ainsi sa maîtresse ne lui a rien dit. Dans quel guêpier s'est elle fourré, Morbleu.... Il pâlit, rougit, bafouille et semble déjà souffrir avant qu'elle ait rien fait. La jeune fille fronce les sourcils. Est-ce de la timidité maladive, ou un esprit si effrayé par le pêché de chair qu'il ne peut même pas la regarder sans se sentir mal ?

Encore plus décontenancée par l'effet qu'elle lui fait que pas sa présence imprévue, la rousse catin reste coite tandis qu'il fuit son regard et tente tant bien que mal de parler.


Je ... heu ... J'ai ceci à vous remettre de la part de la Dame de Noldor.

Ô, le soulagement ! Il a une missive ! Sûrement y aura-t-il dedans des instructions plus précises sur ce qu'elle est censée faire... Souriante, Roxanne prend le pli des mains tremblantes du jeune homme.

Et blêmit à son tour. Soulagement, tu parles ! Y a RIEN là dedans ! Une réponse ? Mais pour dire quoi ? Mission accomplie, je l'ai bien malmené ? Déjà, elle a pas envie de le faire souffrir, ce pauvre jeune homme, il parait déjà assez perturbé comme ça... Tenter sans donner, elle n'a jamais fait ça de sa vie ! Mais bon, c'est à coup à se griller sur Tournai, ça, de mettre sa commanditaire en colère. Elle ne peut donc pas refuser, et à voir l'état dans lequel sa simple vue met le rouquin, il aurait bien besoin de s'endurcir un peu, quoi... Mais.... Mais... Merdre, elle pouvait pas prévenir AVANT, la Noldor ? Voilà qu'elle a quelques secondes pour inventer un autre contenu à cette missive ET trouver une raison pour qu'il reste un peu ! Quelques secondes, bordel, elle abuse ! Hop, je te fiche mon valet dans les pattes et démerde toi ! Alors que ses yeux parcourent une deuxième, puis une troisième fois le parchemin, ne serait-ce que pour gagner du temps, les mâchoires de la Rouquine se crispent. C'est bien son genre, à cette nobliote arrogante et froide, de s'amuser avec deux êtres humains sans même se demander une seconde si ce qu'elle demande est faisable ou pas ! C'eut été tellement plus facile d'attendre qu'ils soient tous rentrés à Tournai, mais non, elle voulait son petit jeu de suite hein. Saleté.


Hm.... je...

Dis quelque chose, Roxanne. Il pourrait y avoir quoi, dans cette foutue missive ? Elle lève sur lui un regard presque affolé. Oh, elle est pas dans la mouise... Et si elle lui disait tout ? Non, il serait capable de tout répéter. Se mordant la lèvre, elle commence par refermer la porte sur eux. Déjà une bonne chose de faite. Et s'y adosse. Il ose même pas la regarder, jamais il ne risquera à la toucher pour sortir. Elle lui sourit, gênée.

Elle... attend réponse.. Me.. euh, laisserez vous le temps de... ? Prenez place... Vous voulez boire quelque chose ?

Désignant d'une main incertaine les nombreux fauteuils parsemés dans le salon, elle jette un oeil au comptoir. Bon, elle va prendre une plume, du vélin et... Et elle n'a aucune idée de la suite. Bon sang, comment cette femme peut-elle à la fois la traiter comme la dernière des idiotes, mais s'attendre en même temps à ce qu'elle invente seule un pretexte pour qu'il reste ? En deux secondes, en plus !
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Fergal
La regardant sans la voir ou la voyant sans la regarder, c’est selon, le jeune homme ne peut manquer de constater le trouble chez la jeune rousse. Les sourcils se froncent comme la curiosité le pique au vif. Que diable peut contenir cette missive si importante qu’il a fallu qu’il l’apporte en main propre à sa destinatrice ? Et entre autre défaut, la curiosité n’est pas le moindre de ceux, encore bien trop nombreux, de notre érudit. Pourtant, il fera taire pour cette fois cette irrésistible envie de l’interroger, peu désireux de faire se prolonger par trop longtemps cette déjà trop douloureux rencontre.

Prenez place... Vous voulez boire quelque chose ?

Pour abréger … c’est raté !

Ainsi donc la torture ne fait que commencer. Mais que diable fait ici ?
Le Très Haut veut il donc à ce point éprouver sa foi en Lui pour lui imposer pareille épreuve. Et pourquoi a-t-il fallu qu’elle soit si charmante, d’apparence si douce et si … magnifiquement rousse? Jamais ô grand jamais notre breton ne s’était posé la question interdite de ses goûts en matière de beauté féminine, mais là, devant lui, une horrible certitude s’impose. Ce petit bout de femme est bien loin de lui déplaire.

Seigneur …

Long soupir à faire fendre l’âme qui s’échappe des lèvres du jeune homme, qui pourtant ne se départit pas de ses bonnes manières. Un hochement de tête poli pour première réponse, il ôte alors ses gants, fébrilement, les glisse à son ceinturon avant que de prendre place sur l’un des fauteuils proposés. S’essayant à peine sur le rebord de l’assise, tout près déjà à bondir comme un diable de sa boîte si d’aventure la demoiselle s’approche trop près, Fergal toussote légèrement avant de répondre d’une voix si mal assurée.


Je … Heu …
Je vous remercie non. Je n’ai pas soif. Hâtez vous de répondre à la Vicomtesse que je puisse heu …

M’enfuir ?
Prendre mes jambes à mon coup ?
Déguerpir ?
Me sortir de vos griffes de vile tentatrice ?


Que je puisse vaquer à mes nombreuses autres activités de ce jour …

Comme il est laid de mentir … Mais comment faire autrement lorsque un piège des plus affreux semble se refermer sur vous, vous acculant et vous laissant dans un tel état de faiblesse ?
Elle aurait du le laisser de marbre, elle aurait du !!!

Mon Dieu, ayez pitié de moi et faîtes cesser cela !

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Rouquine
Evidemment qu'il veut partir le plus vite possible. Retenant un soupir, Roxanne se dirige vers le comptoir, trouve plume et vélin et le rejoint. Il n'est pas diffcile pour son oeil habitué de deviner qu'il est tout prêt à déguerpir et se sent en danger. Hors de question, donc, de le toucher, ou même de l'approcher.

Elle s'installe donc sur le fauteuil face à lui, pose son vélin et son encrier sur la table basse qui les sépare et se résoud à le tenter de loin. Penchée qu'elle est pour écrire, il a une belle vue plongeante sur son décolleté. Décolleté qui, si elle avait été prévenue de cette visite, eut été convenablement indécent, mais qui ce matin est passablement... acceptable. Si elle avait été prévenue. Une nouvelle fois la moutarde lui monte au nez. Comment faire son travail quand on lui impose des conditions impossibles, des instructions inexistantes ? Et que répondre à cette femme à présent ? "Votre valet est assis en face de moi, mort de trouille et à la seconde ou j'aurais fini d'ecrire il partira en courrant" ? Evidemment non. La noble penserait juste qu'elle est une incapable. Avec un soupir, elle prend la plume, sourit poliment au pauvre pantin qui lui fait face, et commence.




Ma Dame,


Et quoi ? Mordillant sa lèvre inférieure, elle pèse ses options. Faire croire que le travail est fait ? Non, mentir aussi éhontément serait dangereux. L'envoyer paître, aussi... Quoique tentant. Oh et puis zut, elle n'a pas le bras si long que ça, la Noldor, après tout ! Le Boudoir a un franc succès. Elle dira donc la vérité. Respectueusement. Avec de Vaisneau comme client satisfait, la Noldor ne peut pas faire trop de tord à sa réputation en Flandres....



Ma Dame,

Il eut été préférable de m'avertir de vos projets. J'eusse eu plus de facilité à "prendre mon temps", alors. Mais retenir un homme qui veut fuir, sans aucune excuse et sans préparation, n'est pas chose aisée. Je ne suis même pas mise de façon à le tenter selon vos souhaits....


Soupir. Regard au rouquin pour voir si, d'aventure, il est suffisamment troublé pour donner à la cliente l'ombre d'un début de résultat...

Pardonnez-moi... Je ne veux pas vous retenir. Mais... lui répondre n'est pas chose facile.

Sourire d'excuse. La Noldor aime faire joujou avec les roux, on dirait. Ils ont l'air fin, là, tous deux...

Je.. j'ai du mal à comprendre votre maîtresse. Est-elle toujours si... laconique et... floue ?

Après tout, pourquoi pas le faire parler un peu ? Si ça ne le détend pas, au moins aura-t-elle peut-être l'ombre d'une information qui puisse la guider sur les raisons qui ont poussé la noble à malmener Fergal ? Et quels sentiments il lui porte. Est-il loyal ? Pourrait-elle le mettre dans la confidence...? Changer de lettre, proposer à Fergal de mentir avec elle...? Ah, ce serait tellement bien...
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Fergal
Comme la jeune femme prend place face à lui, Fergal ne peut s'empêcher de la regarder, d'un regard non pas franc, mais fuyant.
Malgré sa gêne et sa peur de celle qui pour lui est la personnification même du Pêché, il est attiré irristiblement par elle, et plus il lutte contre son envie de l'observer, plus ladite envie se fait pressante.

Les secondes s'écoulent, deviennent des minutes qui pour notre jeune breton semblent durer des heures. Plusieurs fois il déglutit, pose son regard sur un meuble, une tapisserie murale ou autre bibelot sans intérêt, pour toujours en revenir à la rouquine qui répond au billet empoisonné de sa Dame.

Bien évidemment, c'est lorsque son regard est posé sur icelle, qu'elle s'en vient mordiller ses lèvres, et ce simple geste fait accélerer plus encore les battements déjà par trop rapides de l'efféminé. Les prunelles éméraudes croisent alors le regard féminin ... et pour la première fois depuis son entrée icelieu, elles ne se détournent pas.
Les joues teintées de carmin, ses mains se nouant et se dénouant sur ses genoux, le jeune érudit parvient non sans mal à se fendre d'un sourire poli pour tenter de dissimuler sa gêne à la demoiselle.


Je ... Je vous en prie ... Prenez donc votre temps ...

Ne venait il pourtant pas de lui demander de se hâter quelques minutes avant ? Quand on vous dit qu'on ne sait plus où il en est le pauvre Defaoüet ...

Et soudain, la question qui lui offre une échappatoire. Le sujet n'en est pas le plus aisé, puisque lui même s'interroge tellement sur celle qui est devenue récemment sa maîtresse, sans qu'il ne l'ai particulièrement prévu dans ses projets de "carrière".
C'est donc après un long moment de silence et de réfléxion que Fergal entreprend de tenter de répondre aux questionnements si légitimes de sa si déroutante interlocutrice.


Si fait Demoiselle Rouquine. Ma Dame est faîte de cette matière que l'on appelle marbre, et en possède tous les qualificatifs. Sa froideur est sa marque de fabrique mais ...

Un instant d'hésitation comme le jeune homme s'apprête à se confier, mais il poursuit pourtant, s'engouffrant dans la voie de secours offerte. Au moins pendant qu'il parle peut il oublier un instant ces frissons qui ne cessent de lui dresser l'échine depuis qu'il est assis face à son hôtesse.

Je gage que cette attitude qu'elle offre au commun des mortels cache en réalité des sentiments bien différents. J'y devine une carapace, comme celle que nous essayons tous de porter afin de nous protéger d'autrui ...
Un peu comme ... vos fards et vos atours lorsque vous sortez en société et qui nous cachent la beauté naturelle que vous m'offrez ce jour ...


Hum ! Et c'est reparti pour un Fergal rougissant qui se remet à triturer nerveusement ses doigts.

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Rouquine
Y a du mieux. Toujours très mal à l'aise, soit, les mains toujours occupées, trahissant sa nervosité, soit. Mais y a du mieux. Au moins la regarde-t-il...

Je ... Je vous en prie ... Prenez donc votre temps ...

S'il savait, le pauvre, que c'est exactement ce que sa maîtresse lui enjoint de faire dans sa lettre... Et s'il savait pour quoi elle est censée prendre son temps... Si encore, sa commanditaire lui avait demandé de l'emmener dans sa couche, la Rouquine en eut été moins embêtée. Assouplir un peu les moeurs et le corps d'un jeune homme trop dévot ne la dérangerait pas tant... Mais ce qu'on lui demande là, c'est juste de le tenter. De le mettre dans l'embarras. La Deswaard ne s'en est pas caché. Retenant un soupir intérieur, Roxanne chasse un instant ces pensées pour se concentrer sur la réponse du rouquin.

Si fait Demoiselle Rouquine. Ma Dame est faîte de cette matière que l'on appelle marbre, et en possède tous les qualificatifs. Sa froideur est sa marque de fabrique mais ...

Il lui faut faire appel à toute sa retenue pour ne pas hocher la tête, ne pas sourire, ne pas s'exclamer " alors ça, vous pouvez le dire !"...

Je gage que cette attitude qu'elle offre au commun des mortels cache en réalité des sentiments bien différents. J'y devine une carapace, comme celle que nous essayons tous de porter afin de nous protéger d'autrui ......

La rouquine est philantrope, mais cela, elle a du mal à le croire... Quand on ne fait que se protéger, a-t-on besoin de faire souffrir autrui ? Mais le jeune homme poursuit...

Un peu comme ... vos fards et vos atours lorsque vous sortez en société et qui nous cachent la beauté naturelle que vous m'offrez ce jour ...

Il rougit à nouveau, triture ses mains à nouveau. Il ne faut pas plus que ce compliment pour qu'elle trouve la maitresse d'autant plus cruelle que le garçon est sympathique.

C'est gentil de me dire cela. Mais savez vous, ce n'est pas moi que le fard protège.. Il m'est imposé. Pour qu'on ne puisse pas me prendre pour une femme respectable.. et vice versa, qu'on ne puisse pas méprendre une dame pour une fille de mauvaise vie...Pour ma part je préfèrerais m'en passer.

Elle sourit, hausse les épaules. A voir comment certaines filles "respectables" sont vêtues de nos jours, elle doute du bien fondé de cette "règle" que la société lui impose. M'enfin. Son regard détaille le pauvre jeune homme si mal à l'aise. Que faire, à présent..? Il croit visiblement que sa maitresse a un coeur... Se pourrait-il qu'il ait raison ? Qu'elle l'envoie ici pour son bien, et non sa perte ? Elle a voulu croire qu'il s'agissait là de décoincer un peu un bigot, elle s'est accroché à cette idée, mais l'impression que Quiou se joue de lui est la plus forte..

Euh... Et donc, vous croyez... qu'elle a votre intérêt à coeur... au fond ? Lui faites vous confiance...?

La lettre reste sur la table, inachevée, abandonnée pour l'instant. De la réponse du jeune homme dépendra ce qu'elle écrira ensuite... Avant de mentir à l'un ou à l'autre, elle doit d'abord savoir s'il est dévoué totalement à son bourreau, ou si elle peut prendre le risque....
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Fergal
Alea Jacta Est.

Se cherchant une contenance moins désastreuse pendant que sa charmante interlocutrice reprend la parole, Fergal ne la quitte pas des yeux, tentant malgré sa gêne de sonder le regard de celle qui lui fait face.
Notre dévôt est ainsi fait qu'il adore analyser les gens. C'est fou ce qu'on peut apprendre d'eux rien qu'en plongeant les yeux en eux.


Lui faites vous confiance...?

Le front du rouquin se barre d'un pli en réaction à la question qu'il n'avait pas senti venir. Pourquoi donc a-t-il fallu que le sujet "Quiou Deswaard de Noldor" devienne le centre de la conversation ? Voilà qui rendait la position du Defaoüet bien inconfortable.
Soudain méfiant, le rouquin commence à croire qu'il est tombé là dans une embuscade et que sa Dame ne l'a envoyé ici que pour le questionner. Se pourrait il qu'elle soit aussi vile pour choisir une catin parisienne pour lui sortir les vers du nez et tester sa fidélité ? Réponse évidente s'il en est ...

Le regard se fait alors plus dur, plus inquisiteur, et toute timidité soudain semble s'être envolé comme Fergal est désormais complètement aux aguets, se drapant dans sa méfiance naturelle.

Laissant planner à nouveau de longus secondes avant de répondre, le jeune homme se cale plus confortablement dans son fauteuil, comme pour tenter de masquer son mécontentement à la teneur que prend leur échange verbal.

Pourtant, foncièrement droit et honnête, le jeune érudit était bien incapable de mentir à quiconque, et cette fois ci ne ferait pas exception.


La confiance ...

Vaste sujet Demoiselle Rouquine.


Une pause encore, comme il décroche son regard du sien pour venir le poser sur un point imaginaire du mur.

Non point ... je ne crois pas avoir confiance en quelqu'un d'autre qu'en le Très Haut. Et tout comme je ne suis absolument pas persuadé de ma totale fidélité envers la Vicomtesse, je suis convaincu qu'icelle ne me veut pas que du bien.

Nos chemins se sont croisés par le plus parfait des hasards, et je crois que nos différences sont telles que la confiance ne saura jamais être totale entre nous.
Je la respecte je l'admire pour cette force qu'elle dégage et qui me fait tellement défaut ... mais non, je n'ai aucune confiance en elle ...
Je la sais capable de tout, et surtout du pire.


Voilà, le sort en était jeté. Si la rouquine était bel et bien chargée de l'espionner, alors pourrait elle désormais aller faire son rapport de la situation à la Dame de Norldor.
Alors il devrait en assumer les évidentes douloureuses conséquences.

C'est dans cette crainte que notre Fergal replonge son regard, cette fois bien sombre, dans celui de la puterelle, se permettant alors à son tour de l'interroger :

A tout hasard, vous aurait-elle mandé de me questionner sur ma loyauté à son égard ?
Est-ce là la véritable raison de ma présence icelieu Demoiselle ?

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