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[RP] Je suis le mal aimé

Scopolie
"Mal aimé
Je suis le mal aimé
Les gens me connaissent
Tel que je veux me montrer
Mais ont-ils cherché à savoir
D’où me viennent mes joies?
Et pourquoi ce désespoir
Caché au fond de moi?
Si les apparences
Sont quelquefois contre moi
Je ne suis pas ce que l’on croit..."
Le mal aimé, Claude François

Je me présentais au tribunal d'Anjou après avoir reçu la convocation quelques heures plus tôt. J'avais revêtu mon plus bel apparat, ma robe de bure blanche que je ne portais que lors des grandes occasions. Les gardes insistèrent pour que je laisse ma crosse à l'entrée, pensant peut-être que je pouvais être dangereux. L'idée eut le mérite de m'amuser. Je pénétrai dans la grande salle, accompagné de ma témoin, Sorianne, et prit la place de l'accusé. Mon regard croisa celui du juge, pas inconnu. Puis la procureure prit la parole. Du moins, le temps qu'elle allait le rester, les résultats des élections allant très bientôt être connus, et le jeu des chaises musicales allait donner un nouveau visage au conseil ducal. Le temps passe, mais on n'a pas ce genre de problème dans le pouvoir spirituel.


Nous, Chalva, procureur d'Anjou, ouvrons procès ce 28 avril 1460 à l'encontre de Scopolie sous le chef d'inculpation de trouble à l'ordre public.

Scopolie est accusé d'avoir délibérément mis en danger l'équilibre économique du marché de Craon en ne respectant pas le décret du 13 décembre 1959.

L'article 1 de ce décret précise que l'achat de masse de nourriture (excepté le poisson, fruit) est interdite. (Achat de nourriture pour une durée supérieur à 4 jours), or messire Scopolie a acheté en une seule fois 10 viandes à 17 écus au boucher Brutus666.

L'article 3 précise que tout vente par un Craonnais de denrées non produites dans son champs ou échoppe, et ne pouvant prouver l'achat dans une autre ville, est considéré comme de la spéculation et est interdite. Or messire Scopolie a vendu des miches de pains à 6,70 écus et des viandes à 18,65 écus sur ce même marché, alors qu'il n'est ni boulanger, ni boucher.

Ainsi, Scopolie est accusé d'avoir acheté de la nourriture en masse, d'avoir vendu des denrées dont il n'était pas le producteur, et soupçonné d'avoir acheter des denrées à bas prix pour les revendre plus cher (Viandes acheté à 17 TTC, viandes vendu à 18,65 TTC)

Enfin, comme le précise l'article 4 : Tout non-respect de ce décret peut entraîner un procès pour trouble à l'ordre public ou pour spéculation.

C'est pour cela que en ce jour, nous ouvrons procès contre Scopolie. En effet, bien que le maire ait proposé un arrangement à l'amiable, aucune réponse n'a été apporté par l'accusé.

Précisons que nous avons comme témoin le maire, et que celui ci pourra apporter les preuves de ces accusations lors de son passage.

Accusé levez-vous, qu'avez-vous à répondre à cette accusation?


Plusieurs choses me valaient une légère tension visible dans les traits de mon visage, mais je fis l'effort de ne pas interrompre la magistrate avant la fin. Lorsqu'elle m'invita à prendre la parole, je ne me fis pas prier et me levai aussi vite que mon dos me le permit.

Tout d'abord, seule ma cousine m'appelle simplement Scopolie, à ses risques et périls. Pour les officiels, c'est Mon Père ou Père Scopolie de Carniole.

Ensuite, il serait plus logique de me présenter toutes les preuves du dossier pour que je puisse me défendre convenablement, n'est-ce pas ? Ô non, je me défendrai seul, inutile de me proposer un avocat. Donc, il serait préférable d'attendre le témoignage de l'hérét... du bourgmestre, qui ne manquera pas d'apporter son jugement personnel, j'en suis sûr. Épargnons nous le témoignage de ce boucher au nom significatif qui ne se plait que dans la chair et le sang.

Pour information, je vends la viande à 18,10 écus et le pain à 6,50 écus, hors taxes. Et il n'y a pas d'exceptions à l'article 1, ou alors elles ne figurent pas sur le panneau d'affichage municipal.

Je ferai ma plaidoirie après l'écoute du témoin, auquel je ne poserai aucune question car connaissant la sale bête, il s'arrangerait pour enjoliver une réponse qui ne lui conviendrait pas et en profiterait pour déverser son fiel à mon encontre, comme il l'a déjà fait en portant plainte contre moi.


Avec un léger sourire en imaginant le témoin en question sortir des rangs et venir prendre la parole, je me rassis, attentif à ce qui allait se dire : ces médisances, ces accusations infondées, ces buts inavoués. Personne ne m'aime.
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Tiss__
Voilà des jours maintenant que partout ou elle passait, l’Archiduchesse n'entendait plus parler que de cette affaire
Dans tous les recoins du château l’on s’indignait, les conseillers qu’ils soient ducaux ou archiducaux n’avaient plus que cette histoire aux lèvres.


Craon avait un curé escroc.

D’aucun disait que c’était un nouveau complot Clodeweckien visant à encore faire souffrir le peuple Angevin.
D’autres y voyaient une nouvelle preuve, selon eux il fallait éradiquer toute forme de religion sur les terres angevine.


Tout Angevin doit être écouté, toujours.


Voilà la raison pour laquelle, l’Archiduchesse en personne fit le déplacement pour assister au procès du fameux curé. Accompagnée par son garde, Calyce l’y obligeant… Tiss entra dans la salle du tribunal ou le procès n’allait tarder à commencer.

Sans bruit aucun, la brune prit place au fond de la pièce, impatiente…
La place publique accueillerait elle bientôt un pilori ? Pire un échafaud ?
De mémoire d’Angevine la dernière pendaison qui remontait à bien trop longtemps maintenant, avait beaucoup amusé le peuple. Tiss beaucoup moins par contre…


Silence ça commence.


Et enfin le procès débuta, à de nombreuses reprises la brune haussa les épaules, grogna plus d’une fois en entendant les prix annonçaient par Chalva , elle laissa même s’échapper un « voleur » lorsque l’accusé lui-même annonça le prix auquel il vendait du pain. Et même sans demander à Letiti d’aller les gouter, elle en était sûre les miches devaient être molles.

Et si maintenant le juge venait à poser ses yeux sur l’Archiduchesse ? Elle lèverait la main puis… baisserait le pouce, surement.

Caliméro.
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Linon
La nouvelle présidente de la cour d'appel d'Anjou rejoignit l'archiduchesse. L'affaire était arrivée à ses oreilles et avait aiguisé sa curiosité. L'homme lui était inconnu, elle ne savait même pas que Craon avait un curé. Le juge et le procureur l'intéressaient presque plus en fait, puisqu'elle les connaissait depuis leurs débuts dans la justice. Quel dommage qu'il n'y ait pas encore d'avocat en activité...

Chaussant ses vieux binocles, Linon s'apprêta à prendre des notes. Mais finalement elle changea d'avis et rangea tout le matériel d'écriture dans son portefeuille. Après tout, elle n'était plus ni procureur, ni juge ni même avocate, et sa nouvelle fonction réclamait d'elle un minimum d'impartialité au moment où le dossier arriverait à la CA si jamais le verdict déplaisait à l'une des parties en présence.

Elle se contenta donc d'écouter avec attention.

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Tancy
Tancy était tout excité à l'idée de traiter cette affaire plus ou moins curieuse. C'est sûr, ça le changeait des audiences pour viande avariée, pour excès d'orgueil afin de plaire à son paternel, pour l'assassinat de deux escargots ou pour des miches trop moles …

L'audience allait être intéressante au vu des faits énoncés, restant à être prouvés, et de l'accusé qui n'était autre que celui qui agitait toute la population en ce moment. A croire que Craon les attirait en fait. Il y a peu, c'est un Jacksparrow qui affolait les tribunaux en comparaissant pour déstabilisation du marché en tirant les prix vers le bas, lui ! Et qui avait fini par prendre la mairie de force, ou du moins, en ayant profité d'une porte ouverte. Tancy espérait qu'il ne viendrait pas à Scopolie, l'idée de suivre le même chemin, celui d'un pèlerinage à la douloureuse fin. Mais ça, seul le temps pourra lui apporter la réponse …

L'audience, pour des raisons obscures et par décision unilatérale de la part de l'accusé, était publique. Non sans être contre ce fait, le Juge, ainsi que la Procureur auraient aimé être au courant d'une telle démarche mais soit, que les citoyens viennent assister à l'audience. Pour sûr, elle ne sera pas dépourvue de rebondissements.

La Procureur, Chalva, prit la parole en premier afin d'énoncer les faits reprochés à l'accusé et de lui donner la parole ensuite. Une coutume bien huilée pour le Juge, légèrement moins pour Chalva qui débutait dans la fonction mais qui apprenait bien vite sous les conseils avisés de la célèbre avocate du Dragon, celle qui la précédait à la Procure et la toute nouvelle Présidente de la Cour d'Appel d'Anjou, Linon d'Orient, Dame de Lenay.

Fin de la tirade et voilà l'accusé qui se lève difficilement et qui reprend la Cour sur la manière de le nommer. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, le voilà qu'il se permet de donner des leçons ainsi que le dérouler de l'audience souhaité. Léger recul du Juge, comme s'il venait de se prendre une rafale de vent … le vent, le mot est bien choisi …
Fort de ses deux mandats de Juge, et un troisième qui se dessine, le Juge leva légèrement la main pour stopper la Procureur dans une réplique qu'il sentait poindre en elle.

Il s'adressa alors à l'accusé, d'un ton ferme et non négociable.


Sieur Scopolie de Carniole, car c'est ainsi que vous serez nommé au sein de mon Tribunal, et ne vous méprenez point, je ne compte pas m'affilier à votre famille, je laisse cet honneur à celles et ceux de votre sang, ou pas. Je vous nommerai ainsi puisqu'il semble que vous ne soyez point ordonné en Anjou et ailleurs. D'ailleurs, êtes vous seulement baptisé ou reconnu comme tel ? Nous connaissons tous deux la réponse à cette question et je ne vous ferai point l'affront d'y répondre. Donc, ce sera Sieur Scopolie de Carniole, que la Procure et l'accusé en prennent acte dès à présent.
Voici donc pour le premier point.


Légère pause, afin que ses dires soient bien assimilés.

Maintenant, nous allons procéder ainsi lors de la présente audience.

  • La Procure appellera le Sieur Alacian, alors bourgmestre de Craon, afin qu'il nous expose sa version des faits et les motivations de sa plainte. [témoignage qui sera à faire figurer IG au tribunal]

  • Sera ensuite appelé, le témoin de l'accusation, en la personne de Sieur Brutus666 quant à la vente de dix morceaux de viande sur le marché de Craon à l'accusé. [témoignage qui sera à faire figurer IG au tribunal]

  • Ensuite, nous écouterons l'accusé nous livrer sa première plaidoirie concernant les faits qui lui sont reprochés. [plaidoirie qui sera à faire figurer IG au tribunal]


Les témoignages et la première plaidoirie de l'accusé, pourront être agrémentés de questions afin d'éclaircir certains points. Ces questions pourront être formulées par la Procure et/ou l'accusé.

  • Suite à cela, la Procure nous livrera son réquisitoire, comme il est coutume de le faire. [réquisitoire qui sera à faire figurer IG au tribunal]

  • Sera, pour l'accusé, l'occasion de nous livrer sa dernière plaidoirie. [plaidoirie qui sera à faire figurer IG au tribunal]

  • Je me retirerai alors et reviendrai pour annoncer le verdict en adéquation avec les faits reprochés, les éléments d'accusation et de défense et les textes regroupant nos lois et coutumes.


Bien entendu, si l'accusé souhaite faire appel à des témoins, nous les écouterons avec plaisir et les intégrerons au déroulé de l'audience. Pour cela, l'accusé nous les présentera durant sa première plaidoirie.


Nouveau temps d'attente, afin que tout le monde s’imprègne de l'organisation de l'audience.

Maintenant, pour en revenir à vous, Sieur Scopolie de Carniole, le fiel du bourgmestre de Craon, dont vous parlez, n'est encore point sorti alors que le vôtre résonne encore au sein de mon Tribunal.
Je vous prierai de modérer vos propos et d'aspirer à la sagesse requise pour être reconnu comme homme d’Église, aux yeux de tous, au sein de notre Archiduché. Je ne vous ferai point l'affront de vous dispenser un cours, vous êtes sûrement bien plus expérimenté que moi concernant les textes aristotéliciens mais ne m'obligez point à vous corriger si l'avenir me dit que j'ai eu tort de vous accorder cette confiance.

A l'heure où tout doit être clair pour tout le monde, nous pouvons donc poursuivre cette audience, à moins qu'il me faille clarifier certains points.


Regard adressé à Chalva et à l'accusé ...
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Scopolie
Il y a plusieurs façons de se comporter en tant qu'accusé dans un tribunal. La première, pour les paysans sans histoire, être repentant, demander grâce au juge et tenter de réparer ses erreurs. C'est la manière qui allège grandement le verdict final. La seconde, pour les agitateurs, être provocateur, faire tourner en ridicule le procureur et le juge, se servir du procès comme tribune pour faire son numéro avant d'aller se reposer dans les geôles. La troisième, lorsque certains intérêts sont en jeu, se placer comme victime de magouilles politiques, ne rien lâcher à l'accusation, rester sur ses positions même en sachant qu'on est coupable d'avance. Moi, je suis la troisième, avec des virements à la seconde lorsqu'on me cherche.

Je posais mon regard froid sur le Juge, les mains agrippées à la barre des accusés. Avant même qu'il n'ait ouvert la bouche, je savais qu'il allait falloir jongler entre le respect dû à un magistrat et les piques lancés entre deux connaissances. Je n'aurais pas commencé s'il ne l'avait pas fait ; et puisqu'il m'y invite, je ne vais pas me gêner. A jouer le juge sévère et intransigeant qu'on ne conteste pas alors qu'il me provoque, ça va finir en foire d'empoigne et on dira encore que c'est ma faute.


Ne vous affiliez pas à ma famille, Juge, car vous n'en avez ni la noblesse de sang des Saint-Just, ni le vécu de Carniole. Sur ce point, il n'y a pas à débattre.

Je lui adresse un léger sourire taquin, pour faire bonne figure aux yeux de tous, comme si ces remarques n'étaient que des jeux d'enfants.

Mais vous m’appellerez Père Scopolie de Carniole, comme je vous l'ai demandé, car vous n'êtes pas du genre à parler sans connaitre. Oh d'ailleurs, être "ordonné en Anjou" ne veut strictement rien dire ; on est ordonné, on est prêtre en Anjou, mais un mélange des deux devient incompréhensible.

Quant à mon baptême, je l'ai refait, sur conseil de Monseigneur l'évêque, pour éviter toute ambigüité avec mon baptême enregistré dans les archives de la primatie de Hongrie et Croatie, avec mon ordination et mon diplôme de l'Inquisition. Je vois que ce n'est pas vain puisque l'administration française a cette particularité de réclamer des choses inutiles : vous qui êtes baptisé, vous savez que notre Sainte Mère l’Église est Universelle, aussi vous devriez être en mesure de comprendre que les cérémonies, qu'elles soient faîtes par un prêtre d'Anjou ou de Zagreb, s'équivalent. Mais puisque vous êtes un français, vous avez vous aussi ce défaut d'aimer la bureaucratie et les choses inutiles. Soit, je vous pardonne, appelez moi Père Scopolie de Carniole et passons à ce qui nous intéresse.


Malgré mon appel à passer à autre chose, je continuais de regarder le magistrat. Il va croire son autorité était mise à mal malgré les efforts que je fais pour ne pas lui manquer de respect, aussi je n'allais pas enfoncer le clou et je me rasseyais avant d'annoncer :

Ma première plaidoirie sera en deux parties, Juge. J'énoncerai la première partie pour la conclure par le témoignage de Sorianne. J'énoncerai ensuite la seconde partie pour finir par un témoin dont je tairai le nom jusqu'au moment venu.

Je portais mon regard en direction du Juge pour obtenir son approbation, quoi que je ne l'attendais réellement pour organiser ma défense comme je l'entendais, mais cela lui fera plaisir de voir que je me plie aux règles du tribunal et cela m'évitera un verdict trop chargé.

Puisque vous permettez à la Procure d'agrémenter, pour reprendre ses termes, ma plaidoirie de questions, je vais faire de même avec l'acte d'accusation. J'aurai aussi des questions à poser au boucher Brutus. Mes questions, je les poserai après les deux témoignages et avant ma première plaidoirie.

Silence, le temps qu'il prenne note et organise le déroulement de l'audience.

Maintenant, attendons que résonnent les tambours et que le loup sorte de sa tanière. En attendant, Juge, je vous prierai de passer sous silence tous propos se rapportant de près ou de loin à l’Église : je ne résiste pas aux débats théologiques, vous avez pu le remarquer. Aussi, lorsque j'entends qu'un homme d’Église est reconnu de tous, je ris intérieurement : l’Église n'est pas un duché où on élit ses représentants. Un berger n'est pas reconnu par son troupeau. Pour être ordonné, le fidèle doit passer un séminaire. Vous avez passé un séminaire, vous, pour être Juge ? Non. Il faut comparer ce qui est comparable, parler de ce qu'on connait.

Nouveau silence, je passe une main moite sur mon front avant de sourire légèrement.

Voyez, Juge, lorsqu'il s'agit de théologie, j'ai l'irrésistible envie de corriger mon interlocuteur. Aussi, je vous fais confiance, car c'est votre rôle, pour éviter ce genre de débordement. Aussi, cessons là, tous deux, ces échanges cordiaux entre croyants, et attendons les témoins de l'accusation.

Inversion des rôles. Maintenant, c'est moi qui en appel au calme. Dommage que je n'ai pas ma crosse, j'aurais pu l'utiliser pour faire autant de bruit qu'un marteau.
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Tancy
Le Juge écouta avec attention les paroles de l'effronté. Peut être espérait-il prendre sa place en exigeant au lieu de demander. La position d'un accusé ne permet pas d'imposer et là-dessus, le Juge ne dérogera pas à la règle. C'est ainsi, est ainsi soit-il. Malgré tout, le jeune âge du Juge l'avait rattrapé, commettant quelques erreurs de terme dans son « échange » aristotélicien. Soit, il assume mais ne lâchera rien sur le fond.
L'accusé s'était quand même empressé de se faire baptiser il y a très peu de temps, loin des yeux angevins, en la paroisse d'Angers, afin de conserver le peu de légitimité qu'il avait encore.


Si notre Sainte Mère Église était universelle, Rome ne demanderait point à ce que vous vous fassiez à nouveau baptiser et ordonner en son giron. Ainsi, aux yeux de Rome, et de l'Anjou, vous ne méritez pas que l'on vous nomme, comme vous le désirez, d'un titre ou d'une appellation que vous usurpez pour l'heure.

Mais, je vous rejoins sur un point Sieur Scopolie de Carniole, nous ne mêlerons point l’Église de près ou de loin à cette audience, c'est pourquoi, vous serez désigné comme je l'entends.

Maintenant, puisque ce sujet est clos, revenons à l'audience et ce qui vous amène ici. Je prends note de la manière dont vous souhaitez présenter votre première plaidoirie tout en sachant que vous, et vos témoins, peuvent être questionnés par la Procure.

Quant à poser des questions sur un acte d'accusation, là, j'avoue ne point comprendre. Un acte d'accusation sert à énoncer les faits reprochés, issus d'une plainte et met en rapport ces même faits avec les lois transgressées. Il n'y a pas à débattre là dessus. C'est l'introduction d'une audience et non une plaidoirie de la Procure. Parlons de ce que l'on connait, comme vous dites si bien. Donc, vous poserez vos questions aux témoins de l'accusation, suite à chacun de leur témoignage. Et vous parlerez quand je vous y autoriserai.

Que cela soit bien clair Sieur Scopolie de Carniole, si vous manquez de discipline à nouveau, je fais fermer cette audience publique et nous la continuerons à huis clos avec tout ce que cela implique.

Donc, l'heure est venue d'entendre le premier témoin de l'accusation.
Que le Sieur Alacian se présente devant nous !

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Scopolie
Si vous ne comprenez pas, laissez moi m'expliquer, au lieu de passer du coq à l'âne en me coupant toute prise de parole.

J'avais claqué ma main sur la table pour attirer l'attention et éviter de hausser le ton. Je commençais à avoir l'habitude, le bourgmestre hérétique avait la même fâcheuse manie.

Mais puisque vous ne voyez pas l'intérêt de questionner la Procure sur le dossier présenté, je passerai directement à sa critique dans ma plaidoirie, qui sera alors un peu plus longue que prévu. Vous pouvez continuer. Et ne prenez pas mon intervention pour un manque de discipline, car celle-ci ne saurait aller sans la politesse que vous avez oublié.

Une dernière provocation avant que le procès ne commence. J'aurais pu l'interrompre pour le corriger quant au fait que le conseil d'évêque n'est pas une décision de Rome, mais que nenni. Je lui laisse volontiers le dernier mot, ainsi le peuple verra à quel point cela lui tient à cœur de me descendre, lui le juge à qui on demande de prendre une décision en toute objectivité.
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Sorianne
Trainée. Oui oui, elle avait été trainée là. Et que voulait-il qu'elle dise? Elle n'était au courant de rien... La mine boudeuse, la noiraude entra à sa suite, et fut dépitée rien qu'en voyant qui entrait. L'envie soudaine de trouver un trou discret où se cacher se fit sentir... Pour le coup elle resta fixe, ne se retourna plus, se contentant de regarder droit devant elle, le dos raide et la tête haute.

Tout commença et rien ne la fit changer d'avis concernant sa position. Si ce n'est... Une phrase dite par le juge.
"il semble que vous ne soyez point ordonné en Anjou et ailleurs"...La brune se tourna vivement à ces mots, sourcils froncés. Que disait-il? Il semblait sérieux et continua sur sa lancée, mais elle, elle n'avait plus que cela en tête... Elle ne se détendit qu'en entendant la réponse apportée à cette affirmation. Bien que ce n'était pas encore tout à fait ça...

Le doute... Ce poison... Son regard alla se perdre sur le prélat non loin d'elle. Le juge en rajoutait une couche... Son cœur lui battait aux oreilles, et elle se sentit se crisper. Les mains serraient les jupes à les froisser. Le juge avait laissé s'insinuer la méfiance, et l'incertitude... Le coup sur la table la fit bondir, et elle hésita soudain à partir...

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♥♥♥ Crokiiiiie
Alacian
C'était la grosse fatigue en ce moment.

Le Scopo était de plus en plus sur son paletot depuis qu'il avait perdu les élections. Un coup, il était au bureau du maire à pester, une autre fois, au bureau du tribun à réclamer, puis, sur la place du village à critiquer et, maintenant, sur le marché de Craon à vendre toute sa quincaillerie à prix d'or. Un procès coutait de l'argent, fort heureux qu'Alacian l'avait laissé organiser par le duché auquel il avait du payer trois impôts d'un coup d'un seul, deux impôts en retard et l'impôt en cours.

Lorsque le Craniole discourut, il n'en saisit que la moitié. Non pas qu'il ne comprenait point le françois, mais c'est le sens même de ce discours qui lui échappa. Manifestement, sa préoccupation principale était de se mettre en gloire en se décorant de guirlandes de logorrhées multicolores. Eut-il gagné ou perdu ce procès qu'il aurait toujours triomphé sur la scène de sa pauvre vie.

Un bel exemple d'illusionnement profond !


Tancy a écrit:
Donc, l'heure est venue d'entendre le premier témoin de l'accusation.
Que le Sieur Alacian se présente devant nous !


Le bourgmestre appuyé contre une colonne au fond de la salle, cria : j'y suis votre Honneur ! marcha jusqu'à la barre et prononça de toute sa hauteur sa première phrase.

Contrairement aux effets de manches de Messire de Carniole, je me contenterai des faits. Je ne suis ni Harlequin, ni Colombine, mais le maire de Craon.

Il leva sa main droite et dressa à chacun de ses prononcées un doigt.

Le pouce.
Premièrement, le triste Sire a vendu sur le marché des denrées dont il n'est en aucun cas le producteur puisque n’exerçant pas le moindre métier.

L'index.
Deuxièmement, ces denrées ont été vendues systématiquement et outrageusement au-dessus de la grille des prix conseillés mise en place par mes prédécesseurs : miche de pains à 6,70 écus contre 5,80 écus et viande à 18,64 écus taxe comprise contre 17,30 écus et j'en passe et des moindres. J'ai là un vélin d'achat prouvant cette forfaiture qu'il vous suffira de consulter. Je compte aussi des seaux à plus de 90 écus et des couteaux à plus de 30 écus dont je n'ai pas de preuves formelles à ce jour.

Le majeur.
Troisièmement, un des bouchers de Craon m'a informé qu'il a vendu dix morceaux de viande au Sieur Scopolie à 16,50 écus hors taxe alors donc que le même Scopolie vendait la même quantité de viande et plus aux prix de 18,64 écus. A ce titre, le boucher Brutus ne pourra que vous témoigner de ces achats.

Il laissa planer sa main au-dessus de sa tête un court instant, puis il la baissa pour la joindre à sa main gauche en un geste de prière.

J'ai par ailleurs écrit à cet étrange prêtre croate pour lui faire part du décret de Craon sur le marché et des infractions dont il s'était rendu coupable. J'attendais une quelconque réponse. Si la réponse n'avait été, ne serait-ce que de surprise, j'aurai été clément, mais rien, le néant, aucun feuillet, aucune explication. C'est alors que plusieurs jours après j'ai décidé d'en informer la procure. D'autant plus que le Sieur m'avait réclamé le poste de Tribun tout en ne cessant après mon refus de parler de ma bêtise congénitale.

Escroquerie, spéculation, obstination, provocation, tout y est !

Dès lors, il m'est paru charitable d'aider le soi-disant Père et j'espère vrai Scopolie.

Je demande à ce que le quidam soit puni le plus sévèrement possible toutefois je ne sollicite point la peine de mort ! Tout homme est perfectible. Il me parait urgent de lui faire prendre conscience de son état de corruption avancé afin que soit extirpé de son âme sa soumission aux passions humaines trop humaines de cupidité et d'avidité. Par ailleurs, il m’apparait urgent de défendre les craonnais contre ces passions irréfrénées qui détruisent à petits feux l'économie de Craon.


Assommant ! Il allait être assommant. Alacian rentra ses épaules et baissa son chapeau. C'était vraiment la grosse fatigue en ce moment.
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Alacian Zed Sérésa d'Ibelin Ravanel - Bourgmestre de Craon La Belle
Qui cupit aut metuit liber non erit unquam ! : Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
Tancy
Le Juge écouta attentivement le témoignage du Bourgmestre de Craon, et se dit que des prix conseillers ne sont pas des prix maximum ou obligatoire. Mais ça, il aurait le temps de le faire savoir au moment venu.

La parole est donnée à la Procure pour d'éventuelles questions.
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Scopolie
Le témoin finissait à peine de parler qu'aussitôt, je me levai d'un bond, les mains appuyées sur la table, le regard tourné vers le juge.

Excusez mon intervention, j'avais dit que je ne poserais aucune question à ce témoin, et c'est ce que je vais faire ; mais il apparait clairement que le bourgmestre de Craon, fier de son titre et qui s’arroge de ne conter que les faits, nous a présenté un témoignage orienté, partial et subjectif, et donc ment dès sa seconde phrase.

J'observais le juge sans un regard pour l'incriminé.

Vous m'accordez ce fait ou faut-il que je mette en évidence toutes les tournures de phrase qui sont autant de preuves de ce que j'avance ? Car si vous me l'accordez, je vous demanderai de donner un avertissement au témoin pour que lors de ses réponses à la Procure, il ne récidive pas.

Puis je me tournais à moitié vers l'assistance pour chercher des regards qui corroboreraient ce que je dis.

Je ne saurai faire le même reproche à la Procure puisque son rôle est de prouver que je suis coupable ; car si elle pensait que je suis innocent, elle n'aurait pas instruit le procès. Mais on ne fait venir des témoins que pour conter des faits -ce qu'ils ont vu ou entendu- ; et si on veut leur avis personnel, on leur demandera.
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Alacian
Messire Scopolie, il est vrai qu'en ce qui vous concerne vous êtes très fier de votre titre de Prêtre alors même que Messire le Juge vient de préciser que vous ne l'avez aucunement. En ce qui me concerne je suis bien maire de Craon depuis que j'ai été élu à plus de 70 % d'avance de voix contre vous. Je peux donc en toute honnêteté et franchise en être fier, et non point m'inventer des titres en imagination comme vous le faites !

Il garda un silence de courte durée... puis voyant que la Procureur lisait encore un feuillet...

Votre Honneur, Dame Procureur, si vous permettez, je suis en effet fort étonné des propos de Messire Scopolie qui sont soit d'un provocateur éhonté dont toute réalité humaine est bannie en son crâne, soit d'un malade du feu ardent au délire inquiétant, soit d'un ignorant à la naïveté égale à celle d'un enfançon des bois.

Je pencherai pour la troisième hypothèse... C'est pourquoi, Messire Scopolie, mon faux Père, il faut que je vous décille les yeux au moins sur un point sous peine que vos propos alambiqués ne se noient définitivement au géhenne du ridicule ! Apprenez que je suis dans cette affaire le plaignant et non pas un simple témoin. Étonnant non ? Je vous confirme donc que c'est moi qui ait porté plainte auprès du Procureur, lequel Procureur a jugé suffisamment sérieuse ma plainte pour vous mettre en procès.


S'adressant au Juge.

Votre Honneur, puisque l'inculpé a grand mal à n'écouter quelqu'un d'autre que lui-même, je me permets de répéter ici mon témoignage d'une autre manière qui j'espère avec un peu de chance atteindra au moins l'une de ses deux oreilles.

Se retournant vers Scopolie.

Ma neutralité de témoin, témoin ayant porté plainte contre vos agissements, consiste donc tout simplement à énumérer les motifs de cette même plainte. J'ai constaté que vous vendiez de la marchandise non produite par vous sur le marché de Craon soit du pain et de la viande, j'ai par ailleurs constaté que vous achetiez en masse de la viande à bas prix à un de nos bouchers craonnais pour la revendre à prix plus cher sur ce même marché et donc en retirer des bénéfices.

Vous avez de ce fait plusieurs fois enfreints le décret s'appliquant au marché de Craon et lorsque je vous ai demandé par missive une réparation à l'amiable vous n'avez pas daigné répondre.

C'est tout et c'est déjà assez pour vous !


Alacian hocha de la tête et regarda de nouveau la Procureur.

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Alacian Zed Sérésa d'Ibelin Ravanel - Bourgmestre de Craon La Belle
Qui cupit aut metuit liber non erit unquam ! : Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
Tancy
* BAM * coup de marteau sur le lutrin, non pas pour mettre fin à l'audience mais plutôt pour calmer les esprits et attirer l'attention sur lui par pur égoïsme de la Justice.

Le ton monte, et je n'aime point cela !

Regard en direction du Bourgmestre de Craon.

J'ai demandé de la discipline et du respect de la part de l'accusé, je demanderai la même chose de la part des personnes qui se présenteront devant moi.
Je pense ne point me tromper en comprenant que l'accusé ne met point en cause le fond de votre témoignage, même s'il pourra se défendre par la suite, mais la forme utilisée pour le présenter.

Vous êtes ici dans Mon Tribunal, et j'entends bien faire respecter un certain ordre en son sein. Il ne sert à rien de se faire justice par les mots car La Justice le fera par les actes. Laissez donc votre haine de côté lors de cette audience et nous pourrons avancer sereinement afin de rendre Justice par la suite.

Si je viens à entendre, à nouveau, des noms d'oiseaux ou autres insultes habilement dissimulées, je me verrai dans l'obligation de vous retirer la parole et de rendre nul votre témoignage avec tout ce que cela implique. Faites preuve de hauteur, due à votre honorable fonction de Bourgmestre, et ne vous abaissez point à ce genre de joute verbale sans intérêt ici.

Je serai impartial, comme je l'ai toujours été. Ce que je demande à l'un, je le demande à l'autre. Que cela soit entendu et bien compris.

Le regarde se tourne vers la Procure maintenant.

L'occasion vous est donnée de questionner le témoin Dame Procureur.
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Brutus666
Bonjour Mr Le juge,Je me présente a vous Sir Brutus de la ville de Craon a la demande de notre maire pour témoigner des fait.

Je me tiens prêt a témoigner a la convenance du tribunal pour témoigner des faits dont j'ai été témoin.
Chalva
Chacun avait prit place au sein du tribunal, avec chacun un rôle bien différent. La procureure assise, prit soin de bien ouvrir ses oreilles afin de ne pas louper ne serait ce qu'une parole. Quelques personnes apparaissent pour assister au procès. La justice finirait elle par plaire aux Angevins? Elle pu même apercevoir Linon. S'ajoute une petite tension.

Le procès commence, l'accusé parle. Tancy évoque le déroulement du procès. Puis l'agitation s'installe doucement mais sûrement. L'accusé parle. Puis Tancy. Puis l'accusé. Puis le premier témoin. Puis le juge. Puis l'accusé. Puis le témoin. Puis le juge fait claquer son maillet.

Le calme de nouveau. C'pas trop tôt! Certes elle avait réussi à ne pas se lever, mais elle en mourrait d'envie.

Bien c'était à son tour. La procureure se lève.

Le regard se porte directement sur le maire de Craon.


Messire Alacian, je n'ai qu'une seule question à vous poser : Avez vous la preuve de ce que vous énoncez? Vous parlez d'un vélin d'achat? En avez vous plusieurs? Et enfin, avez vous fait ne serait ce qu'un brouillon ou une copie de la lettre que vous avez envoyé à Sieur Scopolie de Carniole pour l'avertir de l'illégalité de ces actes?

Bien sûr, la procureure savait que c'était le cas, elle connaissait le dossier. Elle permettait juste au témoin d'affirmer les paroles par des preuves écrites.

Si c'est le cas, je vous autorise à les fournir au juge, qui pourra lui les présenter à la cour ou à l'accusé ci celui ci le désire.

Elle fit signe au témoin qu'il pouvait se lever, et apporter les preuves au juge.
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