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[RP] Honni soit qui mal y pense

Matalena
[Vendredi 4 Mai - An de Grâce 1460 - Treize heures huit minutes et quarante cinq secondes]

Fin fond d'un rade pourrit dans une ville guère plus notable : Autun. Trou du cul de la Bourgogne qui elle-même, si l'on se basait sur l'appréciation plus que subjective du borgne, était déjà en soi le trou du cul du royaume François... Tant par sa puanteur que les populations de morpions qu'on y encontrait. Fallait-il que celui-ci se soit amouraché d'une sauvageonne pour y trainer ses mercenariales semelles à sa recherche ? Fallait-il qu'elle soit devenue folle pour aller se fourrer, engrossée jusqu'aux yeux, au beau milieu du probable et plantureux prochain pugilat princier ? Mais trêve d'allitérations, car pour l'heure, les deux protagonistes se roulaient les pouces dans la grand salle de l'auberge qui accueillait en toute discrétion Sa Grandeur de Saint Just.
La petite réformée marmonnant non sans aigreur que servir d'escorte à des découchages ne faisait point partie des fonctions de protection à la suzeraine qu'elle entendait tenir dans son serment de vassalité. Si la grossesse transforme certaines femelles en petits anges de douceur et de maternité ne rêvant plus que de couver leur portée dans un océan de plumes et de fleurs roses, il n'en allait certes pas de même pour la réformée... Sa nervosité et son acidité ne connaissant à ce point plus de bornes depuis quelques mois que s'en était presque à se demander par quel miracle les haines qu'elle attirait comme une merde les mouches ne l'avaient point encore achevée.

Bref. Elle pétait son câble en descendant son rouge : scène de vie d'une banalité à pleurer, paradoxalement égayée par la présence du blond, qui ne présentait pourtant mine guère plus vaillante. Grimace, alors que sous le tissu de sa chaisne longue se dessinent des bosses qui vont et viennent sur toute la surface de son ventre.


Messire, je vous saurais gré de signifier à votre progéniture que la sortie ne se situant point du tout dans cette direction, il est parfaitement inutile d'envoyer de la sorte son seigneurial pied dans ma dolente couenne.

Avant de sourire de travers, brisant le sérieux de sa déclaration en claquant sa choppe vide sur la table.

Croyez-vous qu'ils en ont encore pour longtemps ? On prends racine à poireauter comme ça. Vous...

Crispation. Silence. Les yeux noirs qui se lèvent, se fixent sur leur vis-à-vis au clair grisé. Calmement, la jeune femme pose ses deux mains sur la table, regarde son bien-aimé bien droit dans la mirette jusqu'à capter sa totale attention, et articule le plus audiblement du monde :

Mal'... Aidez-moi à monter à l'étage rejoindre Agnès. Votre enfançon vient de trouver le chemin.
_________________
Gnia
[Tout pareil, mais un étage au dessus.]


La nuit avait été pénible.
En lieu et place de rêves ou d'étreintes voluptueuses, des crampes d'estomacs avaient torturé la Saint Just, la laissant recroquevillée sur les draps trempés de sueur.
Les traits tirés, elle s'était misérablement trainée une partie de la matinée entre le seau d'aisance et le lit, ne parvenant ni à calmer les douleurs qui lui tenaillaient le ventre ni à s'offrir ce sommeil qui lui manquait tant.
La pauvre chambrière avait essayé toutes les décoctions possibles et inimaginables mais aucune plante ou simple n'y avait fait, jusqu'à ce que la Saint Just se décide à dégainer son atout miraculeux.
Une minuscule réserve de thériaque, mise de côté pour les jours où le besoin d'oubli se ferait trop pressant, où l'angoisse étreignait sa poitrine à la faire hurler.
Et qui lui avait permis de trouver quelques heures de repos artificiel.

Toutefois, les effets passés, et à peu près à l'heure où la descendance maléuso-ladivézienne avait décidé qu'il était temps de commencer sa reptation pour affronter le monde injuste et cruel, la Saint Just en était à son énième aller-retour entre le lit et le seau d'aisance, tentant d'oublier son bide retourné en comptant le nombre de clous qui rivetaient le plancher, aussi loin que le paravent qui l'isolait du reste de la chambre lui permettait.


Hmmm... 27... Gnnnnnnniiii... Bordel ! 28... Hmmmmmmpf... 29...

Interrompant ce crucial exercice, la voix de la chambrière se matérialisa non loin derrière le frêle panneau de bois.

- Ma Dame, la Dame de Cohitte s'en vient vous voir...

- Ah mais oui, mais non... J'suis comme qui dirait un peu occupée là...

- Ben c'est à dire que visiblement le travail à commencé... Elle sera là dans quelques instants... Je dois la renvoyer...

- Non ben non... Si le travail a commencé... Au moins une qui arrivera à expulser quelque chose aujourd'hui...

_________________
Maleus
[Il est des rondeurs qui angoissent les hommes.]

Haussement d’épaules et léger baillement, le borgne se demandait encore la raison de sa présence dans ce rade miteux. Dans tout les cas, non sans grogner quelque peu, il s’était laissé convaincre ou du moins trainé là bas et attendait aux cotés de sa compagne, droit et las, la suzeraine qui découchait. Voila t’y pas que leur devoir de vassalité leur donnait fonction de nourrices.

" Plaise au Très Haut qu’il n’ait pas hérité de mon mauvais sens de l’orientation… Il serait déplaisant qu’il vous sorte par la bouche ou euh… par ailleurs…Hum. "

La dernière remarque de Matalena figea ce qui devait être un sourire moqueur en un rictus de frayeur et le borgne qui d’accoutumé était déjà fort pale de peau virait aussi blanc que la tenue du pape. Non pas qu’il ne s’attendait pas à ce que cela finisse par arriver mais comme toujours en ces moments là il lui semblait que cela allait trop vite, que c’était trop tôt.

" Aheum… Déjà ?... "

Le mercenaire, pourtant stoïque face à bon nombre de situations avait l’impression de s’être pris un pavé sur le haut du crâne tant ses nerfs à l’instant étaient mis à l’épreuve et après avoir laché un long et profond soupir, sentant peser sur lui le regard de sa femme, il se leva et alla s’en saisir pour la mener à l’étage.
La montée des marches pourtant point si nombreuses lui sembla durer une éternité et quand vint à eux la chambrière, il s’en fallu peu pour que le cyclope lui rentra dedans tant obnubilé et angoissé qu’il était par l’état de la Ladivèze et la venue au monde imminente d’un héritier d’Assay.


*****************

Il était redescendu quelques minutes après, toujours aussi livide et géné d’être entrée dans la piece où, bien que cachée, la Saint Just n’était pas en position de recevoir.
Brisant la règle muette qu’ils s’étaient instaurés quand ils n’étaient pas dans l’intimité, le Mal’ avait volé un baiser à la jeune réformée et lui avait murmuré quelques amoureuses paroles avant de s’éclipser des lieux en lachant quelques banales excuses à sa suzeraine, navré et embarrassé d’avoir osé mettre pieds là où il n’avait rien à faire.

Nouveau soupir, il s’accouda au comptoir et lança d’un ton froid et sec au taulier.

" Ta plus gnôle la plus forte taulier… "

Le tavernier s’étant saisi d’un godet, le borgne grogna et d’une voix encore moins aimable il ajouta.

" Je prend la bouteille. "

Pour sûr qu’il en aurait besoin et pas que d’une seule sûrement.

_________________

Adieu Fab'
Matalena
La porte se referma sur le dos du mercenaire, et elle resta plantée face au bois, comme souhaitant fixer celui qui se trouvait derrière avec un regard de chaton battu partagé entre : "Au s'cours, me laissez pas"/"Finalement j'ai plus envie d'accoucher, s'pas grave j'resterai grosse"/"J'veux pas mourir". Une sourde douleur lui dévorait les entrailles, qui de surcroit allait croissante au fil du temps au lieu de s'apaiser, et elle avait vu périr suffisamment de femmes en couches pour savoir ce qu'il en coutait de ces quelques heures de plaisir dans les bras d'un mâle. L'un dans l'autre, le seul truc intéressant avec les enfants ça s'passe neuf mois avant leur naissance. *
Mentalement, grinçant des dents, elle adressa à Deos un post-it tout particulier lui signifiant qu'il pourrait daigner accoucher au moins une fois avant de décider si ce châtiment était juste ou non... Et à quel usufruit femme devait risquer son honneur, sa vie, et son avenir quand l'homme risquait au plus la chaude-pisse dans cette affaire.

Écrasée par ce sentiment de pure injustice alors que la douleur irradiait de son titanesque ballon qui pour le coup, contracté et tordu vers le bas, n'était plus du tout rond, la jeune femme finit par se tourner, et envisager la situation de sa suzeraine.
Contrairement à monsieur son époux, elle n'était point gênée par l'intimité avec la noble, l'ayant déjà lavée et habillée en plusieurs occasions. Mais tout de même, l'envisager, loin de ses affiquets et princières postures, le cul sur le pot, c'était trop lui en demander.

Se raclant la gorge pour éviter tout éclat de rire impromptu, elle se traina dans sa direction, les pattes écartées en canard qui se serait prit un baobab dans le fondement (C'est une image Mal', ne prenez pas ça pour vous), la petite réformée finit par s'appuyer sur les montants du lit, s'accroupissant à l'instar de sa suzeraine pour l'envisager d’œil à œil...


Et bé... Ya pas à dire, "Le miracle de la vie", c'est du propre.


*Lanfeust de Troy
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Gnia
Un long regard compréhensif coula jusqu'à celui de sa vassale, s'accompagnant d'un sourire en coin. Puis revenant à sa propre condition et posture, la Saint Just esquissa une grimace et haussa les épaules, l'air de dire à quoi bon.

Bon, visiblement, pour moi, ça ne sera pas encore pour cette fois-ci...

Tout en vaquant aux multiples tâches qui clôturaient une séance sur le trône - user encore pour rien une étoupe de lin, poser un chaste couvercle sur l'objet du crime, verser l'eau du pichet dans un bassin, y faire faire trempette à ses mains - elle interrogea la Sombre sur l'avancement de son expulsion.

L'eau s'est-elle déjà écoulée ?
Vos douleurs sont-elles très rapprochées ?


Le teint plus pâle qu'à l'accoutumé et les yeux ourlés d'un halo bleuté, Agnès s'approcha de Matalena et remit en place d'une main douce quelques mèches éparses qui s'étaient échappée sur son front.


Pendant que c'est encore possible, quittez donc vos couches de vêtements superflues, ne conservez que votre chainse.
Je vous aide ?


La Comtesse grimaça à la faveur d'une nouvelle crise de révolte dans ses entrailles puis se reprit, s'adressant maintenant à la chambrière qui se tenait roide à la porte, attendant ses directives.


Eau chaude et charpie en quantité.
Faites venir prestement la matrone dont nous avions parlé tantôt.
Et la nourrice également.


Puis se rapprochant, un ton plus bas, dans l'espoir que la Ladivèze n'entende pas les prochaines recommandations teintées d'un peu trop de superstition

Veillez à ce que tous les noeuds de la maison soient bien déliés.
Et interdiction à Messire d'Assay de ne serait-ce que penser à monter à l'étage. Etendez l'interdiction à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un mâle, d'ailleurs.


Puis elle haussa la voix alors que la femme allait refermer la porte, en partance pour ses missions.

Ah, et pas de roux dans les murs non plus !

Oups.
Sourire gêné offert à Matalena.
Pour la discrétion, on repasserait.

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Finn
[Dans la mêlée des ivrognes anonymes.]

Tout à l’édification de sa chapelle de cartes, l’Irlandais n’avait pas remarqué la présence des jeunes mariés. Pas plus que leur disparition soudaine. La salle de l’auberge louée dans sa totalité par la Saint Just n’abritait que peu de monde. Seuls quelques irréductibles poivrots se contentant d’un coin de table pour piquer du nez et cuver leur Bourgogne en toute quiétude avaient résisté à la privatisation de l’établissement. Toute la pièce exhalait les relents de vinasse que s’acharnait à servir l’homme de comptoir.

Echoué sur un banc engoncé dans l’un des renfoncements de la pièce pour davantage d’intimité, Finn s’apprêtait à placer la dernière pierre à son édifice en cartes de tarentelle quand l’un des pochards en provoqua la chute en s’affalant brutalement sur l’épaule de notre homme. Décédé ou pas, le mollusque babillant fut repoussé non sans jurons par un Irlandais las et peu enclin à l’indulgence. Le malheureux accident eut au moins le mérite de lui faire lever la tête, lui permettant d’apercevoir l’homme avachi au comptoir. Gaetan s’étant éclipsé sur ses recommandations afin d’aller nourrir le baudet, Finn décida de ne pas négliger cette potentielle compagnie.

- « Ohé le Borgne ! », héla-t-il à travers la pièce en agitant la main. Plusieurs se retournèrent mais l’Irlandais n’en fixait qu’un, de ses deux globes. « Laisse-lui donc sa piquette, aucune dentition n’y survit. J’ai tout ce qu’il nous faut. », le rassura-t-il en brandissant la bouteille de whiskey qui trônait sur la tablée.

D’un geste, il l’invita à se joindre à lui, écartant du pied le cadavre aviné pour lui céder passage.

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--Mere_grincheux


La mère Louise que l’on se prête plus à appeler la Mère Grincheux pour son caractère de vieille mégère, s’est installée dans sa Bourgogne natale après avoir lâché son affaire à Paris pour quelques bons écus.
Le climat de la capitale ne lui seyait plus comme dans sa jeunesse, et la prévôté commençait à reluquer de trop près ses veuvages successifs étrangement accidentels ou suicidairement bizarres.
Tel l’un mort en mangeant une poêlée de champignons, et un autre, cul de jatte, retrouvé pendu à la poutre du grenier. Ne parlons pas de sa progéniture qui se loge presque à crédit dans les geôles, les trois/quart de l’année ni de son aîné fraîchement pendu haut et court.

Alors, la parisienne exilée prend le bon air et s’engraisse la panse, à la campagne il est bien plus aisé de se trouver à becter qu’en la capitale et son élevage de volailles lui assure une bonne subsistance tant par les jeunes gallinacées ou les œufs qu’elle vend à bon prix au marché, ainsi que quelques terres qu’elle cultive en potager.
Mais l’éventail des capacités de la vieille rusée ne s’arrête pas là, elle arrondit les mois par quelques mises bas et parfois, sans scrupule aucun, la Louise fait des angelots de ces encombrantes progénitures. Avoir vécu à la Cour des miracles, ça forme une matrone, elle a eu le temps de se faire la main sur des catins peu regardantes et affiner la technique tant de la mise au monde que de la mise à mort.

C’est poule décapitée en main et tablier maculé de sang que la chambrière annonce que le moment est venu, qu’il faut se presser.


« Déjà ?!? »

La croupe de cheval s’affale sur le tabouret et la Louise entame à plumer la bête sous les yeux effarés de la chambrière qui ne veut pas faillir aux instructions de sa maîtresse. L’expectative attire le regard charbonneux de la Grincheux qui la lorgne tout en dépouillant le duvet soyeux de la poule, le geste s’arrête sec.

« C’est son premier à la garce ? »
Acquiescement.
« La flotte y est partie ? Y a des saignements ? »
Hésitation, puis un non vient secouer sa tête.
« Et les douleurs, ça fait longtemps qu’ça lui a pris ? »
- Je… je crois que non…
« Qu’tu m’semblois pas très au courant que j’dirais moi. Bah ! File et dis à ta patronne que je me diligence, je finis de plumer et je vide la volaille, faut pas laisser ça traîner…
Assure-toi que les nœuds soient défaits et que les couillus décampent. Il y a pas pire qu’un homme pour foutre le malheur à une parturiente ! »


Toute parisienne adoptée qu’elle est, la Louise n’en reste pas moins une bonne femme née à la campagne où les superstitions liées à la mise bas sont légions. Et même si elle n’y porte pas grands crédits, ayant vu nombre de femmes et d’enfançons passés à trépas, elle préfère que le mauvais œil regarde ailleurs pendant qu’elle boutiquera là bas.

Effectivement, quelques temps plus tard, la vieille piquée se radine au lieu indiqué, changée de propre et le cheveu épars sous une simple coiffe de lin.
Elle garde sur sa face cette trogne de revancharde acariâtre, traînant sa large charpente de vache et un panier sous le bras qui contient son « nécessaire à pondre » comme elle l’appelle.
On la guide jusqu’à la chambre, où elle frappe et s’annonce d’une traite.


« C’est la matrone que z’avez demandée vot’ seigneuriale Seigneurie. »

Et d’investir les lieux de son épaisse carcasse. Premier constat en voyant l’espèce de crevette au ventre disproportionnée.

« C’est-y qu’on vous y a foutu un veau là-d’dans ? Ses petits yeux croisent ceux de la future-mère-si-Dieu-le-veut et en guise de salut, dit d’un ton sec : Louise à vot’ service m’dame ! Le panier est posé, et la mégère de s’approcher de la brune. Sans ambages elle vient lui renifler l’haleine. Grimace, ça sent pas l’frais avec un refoulage de vinasse et c’est généralement mauvais signe. Faudra vous accrocher ma p’tite.»

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Maleus
Si il était une chose que l’on pouvait tenir pour certaine, c’était que le borgne, rongé par la crainte de perdre sa femme en couche ainsi que par l’appréhension d’être de nouveau père, avait la réactivité d’un mollusque périmé depuis Oane. Son regard métallique paraissait à l’instant même où il naviguait du taulier vexé à l’homme qui lui faisait signe de venir, être exempt de tout intellect, navrantes ou positives pensées s ‘acharnant à lui tordre et compresser le cerveau comme si l’eut s’agit d’une vulgaire éponge.

Le cyclope mit donc quelques minutes avant de vraiment percuter et reconnaître l’homme qu’il avait jusqu'à ce jour vu deux fois. Le fameux Finn de Pommieres, autre vassal de sa suzeraine Saint Just, celui qui avait eut le toupet en ce vendredi de son mariage à la sauce huguenote de revêtir une horrible bure qui lui avait rappelé l’accoutrement de ces moines ventrus et tant intéressés par les garces faciles et les pécunes qu’il avait pu croiser dans sa jeunesse. Du moins était-il passé là-dessus, songeant qu’en ce jour de liesse (d’un point de vue d’austère réformé) lui aussi c’était retrouvé déguisé.

Repoussant la boutanche que lui tendait toujours le taulier et haussant les épaules en voyant le visage agacé de ce dernier, il se décida à rejoindre Finn tout heureux, quoi qu’en grande partie toujours autant angoissé, de se sentir en l’état de cogiter.

Petit coup d’œil au poivrot étalé et le borgne posa son séant sur la chaise libre qu’on lui présentait. Maleus n’étant pas du genre de par son caractère à bailler grand sourire il le salua brièvement de la plus cordiale façon qui fut et avisa la bouteille comme si son contenu était or liquide.

" Maleus…Appelez moi Maleus. J’ai entendu parler de vous par la suzeraine et excusez moi d’avance pour ce que j’ai deux questions de grande importance à vous poser. "

Le visage du réformé n’ayant point reprit de couleurs depuis que sa compagne s’en était allée mettre bas à l’étage (ah ah) et son regard se figeant dans celui de l’irlandais il lacha.

" Tout d’abord, je garde le plus important pour la fin, auriez vous un quelconque lien de parenté avec une certaine Karine ? Et deuxiement… Pensez vous qu’une seule bouteille suffira pour un borgne anxieux dont la compagne en ce moment même se prépare à accoucher dans une chambre à l’étage de ce rade moisi ?... "

Le borgne se forçant une fois ses interrogations balancées à la trogne de son nouveau compagnon de beuverie de sourire aimablement ce qui d’accoutumé n’avait déjà pas l’air très naturel et qui dans son état actuel tenait plus d'un masque mortuaire qu’autre chose…

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Adieu Fab'
Matalena
[Pendant ce temps, trois interminables heures, cent quatre-vingt minutes, dix-mille huit cent secondes, bref, plus tard... ]

Étreintes voluptueuses. Vous m'en direz tant. Fallait-il que leur souvenir en soi puissant pour qu'après avoir subi pareil chevalet des plombes durant, on puisse de son propre chef s'en retourner fichée sur un roide vît ? Où, comme on guérit en nos jeunesses d'amours déçus dont on se pensait l'âme attristée pour toujours, la mère oublie t-elle la souffrance, lancinante et transcendante, au profit du fruit qui en découle ?
Et bien, toutes proportions gardées, il avait intérêt d'être chiément réussit ce moutard ! Un monument de perfection, à la fois beau, intelligent, subtil, fidèle, en pleine santé, voire à y être sachant danser, chanter, coudre, se curer les ongles de pieds : en bref quoi que ce fut d'une si parfaite manière qu'il n'y aurait plus lieu de se ramentevoir ce sinistre jour !
Écarlate et dors et déjà à bout de souffle, tremblante sur ses membres fins comme lianes, la réformée se cramponnait au bois de tous ses ongles, s'arcboutant sous les vents contraires qui la secouaient de l'intérieur en lançant à son amie et suzeraine des regards éperdus. Sa seule chaisne, impudiquement relevée sur ses genoux, laissait voir deux gambes noyées d'humeurs encadrant une flaque visqueuse qui s'étalait au sol sans rien pour l'y retenir.

Accordons nous un instant pour savourer le glamour de cette image mentale.
Miam.

Or donc. La directive Saint Justienne d'interdire la présence de témoins prenait désormais tout son sens. Fussent-ils mâles, roux, ou bleu à pois, la pasteur s'en tamponnait tout à fait, bien trop paniquée pour relever pareil détail face auquel, en ses normales dispositions, elle n'aurait pas manqué d'hurler à la croyance populaire. Manquerait plus que son premier né tombe es mains de papistes zélés tout juste sortit du chaud nid d'hérésie du ventre maternel... Quand la matrone repoussa la porte avec toute la force de ses bras ronds et rouges, la petite donzelle cru définitivement tourner de l’œil, reculant instinctivement face à l'examen.


Un veau ?! Ça expliquerait beaucoup, en effet ! Mais un veau qui serait doté de griffes pour m'en lacérer de l'intérieur ! De grâce, Agnès, aidez-moi...

Suppliques bien inutile lors que sa suzeraine, encore fort occupée de ses propres travaux sphinctériens, ne pouvait en aucune guise lui porter secours. La sueur ruisselant sur les muscles secs de ses bras, sa face ravagée par la douleur et l'effort physique, la jeune femme tournait ses grands yeux noirs en tout sens comme folle, ne sachant plus démêler ce qui devait être de ce qui ne le devait point.

Hommes en boivent, femmes en bavent.

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Gnia
Occupée par ses propres douleurs, Agnès tentait pourtant d'apporter un maigre réconfort à Matalena, baignant son front d'eau fraîche lorsqu'elle ne l'encourageait pas depuis son trône, l'enjoignant à respirer en cadence tandis que l'enfançon en devenir entreprenait systématiquement d'en faire baver le plus possible à la future mère.

Les gémissements et les efforts de la Sombre jouaient énormément sur la lutte que se livraient les entrailles saint-justiennes, aussi, Agnès désespérait quant à elle de parvenir à se défaire du mal qui l'encombrait.
Ce fut donc une nouvelle fois juchée sur son trône qu'elle accueillit l'entrée de la matrone, comme si aujourd'hui était l'inauguration d'une forme nouvelle en matière d'entretien avec une dame de la haute.

Elevant la voix depuis son cabinet d'aisance improvisé, la Comtesse salua la matrone et répondit à sa vassale.


Ma foi, Ladivèze si quelqu'un peut vous aider, ça sera la Mère Louise.
Laissez la faire...


Elle abandonna tout de même une nouvelle fois sa principale occupation du jour pour s'approcher de la parturiente. Elle releva ses jupes sans pudeur aucune dans cette ambiance de gynécée et s'installa dans le dos de la Sombre, s'accroupissant derrière elle, son giron en guise de coussin moelleux, une main passant délicatement un linge humide sur son front, l'autre saisissant une soeur nerveuse, prête à être broyée par les doigts de l'accouchée.


Je ne peux rien faire de plus, Matalena, c'est à vous à présent qu'il appartient d'expulser votre rejeton...

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Finn
Quoi sa sœur.. Qu’est-ce qu’il lui voulait à sa sœur…

L’espace d’un court instant, l’Irlandais perdit de son enthousiasme pour se réfugier dans un élan de méfiance. Pour sûr, lorsque l'on évoquait son nom, ça n’augurait rien de bon. En général, on y associait dettes, d’argent comme de sang.
En revanche, l’Irlandais se joint volontiers à la seconde inquiétude du borgne.

- « Demi-tour, gamin ! On a un invité. Va donc voir s’il reste encore du malt dans les jutes. », lança-t-il au jeune garçon efflanqué qui venait de revenir de l’écurie pour l’y renvoyer aussitôt. Ceci fait, il reporta son attention sur le dénommé Maleus. « J’ai une frangine qui porte ce nom… Mais ça doit bien faire des mois que je ne l’ai pas vue. », coupant court à toute éventuelle réclamation revancharde.

L’Irlandais remplit d’ambre deux gobelets avant d’en faire glisser un jusqu’au borgne.


- « A ta future progéniture ! », trinqua-t-il en scellant le toast d’un choc contre le contenant de son vis-à-vis. « Pourvu qu’il soit moins godiche que celui-là… », avisant le retour victorieux du manchot, le front las.
_________________
--Mere_grincheux


[S.O.S. d’une baleine en détresse]


Pendant que ça jacte –caque- et que ça se lamente dans le coin, la matrone reste imperméable à toute émotion, préparant avec une gestuelle imprimée de cérémonial le quelque matériel qu’elle nécessitera plus tard.
« 1…2…3… […] 56… ». Et de recompter mentalement. « 1…2…3…4… […] 52… ».
Les contractions, c’est comme l’orage, il faut compter entre deux coups de semonces, cela permet d’évaluer son approche et de se préparer au mieux.

Ce qu’il y a de bien d’officier dans la chambre de la Saint Just c’est qu’il n’y a nul besoin de réclamer à ce que du vin soit monté, il y en a toujours à proximité. La Louise a le geste précis des tenancières et verse du vin dans un gobelet d’étain, y dilue la poudre de matrice d’hase censée favoriser un passage à la délivrance plus aisé.
Quand la mère Grincheux revient vers la parturiente, elle n’est plus seule, solidaire la suzeraine s’est calée derrière elle. Le ton est sec, d’une amabilité à la Louise.


« Quelle bonne idée vot’ seigneuriale Seigneurie d’avoir fait quitter vot’ souverain séant du trône fécal… y à mieux à faire que de poser des pêches royales… Lui tend le vin. A lui faire boire à la môme… faut qu’elle prenne des forces. J’finis de me préparer et je vais voir ce qu’elle nous prépare… Soupir. C’est pas c’soir qu’elle va bouffer son foutu poulet pour sûr ! Vu la taille du ventre… ça risque d’être conséquent.»

Une brindille avec la panse d’un cachalot, cela augure toujours des heures de souffrance accompagnées de la douce mélopée injurieuse envers le géniteur… et le reste du monde.
CQFD.
La matrone s’en retourne se laver les mains, les passant aussi au vinaigre avant d’oindre consciencieusement ses pognes de paysanne avec une huile spéciale aux effluves de laurier et de violette qui viennent embaumer la pièce.
C’est en s’accroupissant entre les jambes de la parturiente que la Louise tique. La môme rougeaude et suintante en phase terminale de contractions se trouve être une hérétique. L’ichtus tremblote sur la poitrine haletante de la languedocienne et attire son regard méprisant. Manquait plus qu’ça tiens !
Pourtant sans mot, la Grincheux continue à boutiquer, elle prend appui sur le genou et se fait une place entre les cuisses fines. Et sans ménagement ni avertissement y va à pleine main farfouiller la chair intime, y pénètre sans s’émouvoir d’un brin.


« C’est d’jà ça, l’enfançon se présente tête devant. »

La pogne qui n’est pas occupée à la charcutaille vient appuyer sur l’énormité tendue, suivant un tracé que seule la matrone semble comprendre, les doigts foulant sans retenue ni préoccupation des douleurs qu’appliquent ses petits boudins dans les sillons de la jeune mère. Elle repère ainsi la posture de l’enfant, savoir s’il est nécessaire de le bouger.

« T’nez-vous tranquille ! La Louise grogne, elle n’aime pas du tout ce qu’elle sent sous ses doigts. Ces renflements qui ne devraient pas y être. Ma p’tite, si vous avez un Dieu à prier, c’est le moment ! »

Le moment où peut-être plus jamais…
A mi mot, la voix se baisse d’un ton, et la matrone replace une mèche noire derrière l’oreille de la languedocienne.


« Ma fille, si y a trop de douleur… j’ai de quoi alléger un peu… paraît que l’église est contre… Regarde la croix réformée et la môme en mise bas dans la dolence. Mais j’pense pas que ça soit un problème pour vous… pis le jour où l’pape pondra un mioche sous sa soutane… on en r’parlera… »

Les yeux noirs de la Grincheux se posent à présent sur Agnès.

« Y a comme qui dirait une couille dans l’potage vot’ seigneuriale Seigneurie et j’me suis pas vraiment arrêtée sur ce que ça pouvait-être… m’est avis qu’il serait mieux de la mettre sur le lit, pas qu’elle perde d’la force dans les jambes… »

Le miracle de l’enfantement c’est de faire passer un gros melon dans un trou prévu pour un petit citron… et là… la Louise, elle n’est pas trop certaine que ça soit un melon qui va y passer…
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Matalena
Travaillée par les nerfs et l'épuisement, se maintenant sur ses jambes par la seule force, immense celle-ci, de sa naturelle ténacité, la petite réformée accueillait les caresses d'Agnès avec une absence d'enthousiasme qui trahissait de son immense patiment... Pourtant plus quiète, contre son généreux giron, que seule sur le parquet au bau milieu de la salle. Dors et déjà elle poussait, poussait encore, contractant des muscles de son corps dont elle ignorait jusqu'alors l'existence et rien, rien n'advenait ! Rien que tout son être tendu, son ventre tordu, et son entre-cuisse qui lui semblait sur le point de se déchirer tout à plein. La fieffée papiste tenta bien de lui faire ingurgiter on ne sait trop quoi, qu'elle se recracha sur le menton une fois celle-ci occupée à fourrager son intimité. Vision qui eut pu à elle seule la faire gerber, ne serait-ce ce dole perpétuel qui la maintenait en conscience.
Dieu. Prier Dieu. Voilà un langage qu'elle comprend. Et oui elle le prie, tant et plus que, pour la première fois de sa vie, la jeune femme se voit mener un combat dont l'issue lui apparait si inéluctable qu'elle en crierait de rage, si la force ne lui manquait pour cela. Elle veut sa mère qu'elle n'a pas connue. Elle veut son père qu'elle a tant détesté. Son frère, absent. Son amie, qui pourtant tant travaille à fâcher son époux. Son époux, également, pour lui dire qu'elle ne va pas crever là comme une merde, après avoir jà déjoué tant de pièges d'assassins zélés. De trace d'eux, aucune. Mais sa suzeraine est là, ne semblant pas préoccupée de tremper ses royaux pieds dans les eaux placentaires de la noiraude.


Mais surtout, elle veut que tout cela cesse... Que cela cesse, que cela cesse...


De couilles et de potages, elle n'entend plus miette. Entre ses dents, desserrées assez pour quid de la bonne-femme allègement de ses douleurs, glisse la tendre drogue, ses vastes yeux noirs se parant d'une reconnaissante adoration.


Fusse-t-il mort né, difforme, femme ou démon, qu'il sorte... Qu'il sorte... Tout, pourvu qu'il sorte...


Manquant tourner de l’œil, et dans un hurlement à déboucher sourds, voisins, et parisiens en capitale, la brindille se releva de son accroupissement, une masse visqueuse et chevelue se dessinant entre les doigts de l'accoucheuse.

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Gnia
Une couille dans le potage...
Instinctivement, la Saint Just jeta un oeil sur le sol couvert de liquides divers et variés et n'y découvrit aucun petit mâle burné qui serait sorti sans qu'on s'en rende compte.
Oui, elle a un petit côté blonde à l'intérieur des fois l'artésienne, surtout quand il s'agit de tout ce qui touche à l'enfant depuis après la conception à avant qu'il ne devienne adulte.
Même après trois moutards, on s'y fait toujours pas.

La mettre sur le lit...
Ah mais bien sûr, transportons un cachalot échoué qui gueule, pousse et transpire au travers de la pièce et hissons le sur le lit à la force de nos petits bras certes potelés, mais bien démunis face à la conséquence du transport et à la faiblesse intestinale de l'une des brancardières.

La Saint Just allait rétorquer vertement à la matrone qu'elle était bien mignonne mais que ça allait être un peu compliqué lorsque Matalena lui échappa des bras, se leva et s'arquebouta en hurlant à pleins poumons.

Il se passa alors deux choses concomitantes au niveau où se trouvait Agnès. Le ras du sol donc.
D'une, elle aperçut sous les fesses de la Ladivèze, pointant comme une excroissance immonde entre ses cuisses, une boule violacée pleine de longs poils noirs.
De deux, elle eut l'impression, sans doute à cause de l'émotion, beaucoup à cause de la surprise du hurlement plus strident que les autres, surtout, et malgré déjà la flaque de miasmes qui couvraient le sol, elle eut donc l'impression qu'elle s'était pissé dessus.
En toute simplicité.

Perplexe, elle eut une pensée blasée pour le Très Hauct qui ne relâchait pas forcément la pression où il fallait.
Assise sur le sol, parfaitement inutile à l'instant où la nature semblait enfin vouloir faire preuve d'un peu de compassion pour la Sombre et mettre un peu de vaseline sur son calvaire, elle lança un oeil prudent vers le sol et constata que finalement malgré quelques liquides peu ragoutants, il y avait beaucoup d'eau claire.
Pendant que la matrone et Matalena parachevaient la venue au monde de la chose qui avait déformé le ventre de la languedocienne, Agnès releva ses jupes encore plus haut sur ses cuisses et se pencha, reniflant à la recherche de l'odeur forte de l'urine.
Indécise sur les conclusions qu'il fallait tirer de son inspection, elle se releva doucement en se grattant le cuir chevelu lorsqu'elle constata un renflement étrange sur son ventre avant qu'une nouvelle douleur ne lui coupe le souffle.

Et à l'instant où un cri nasillard annonçant la vie résonnait dans la pièce, la Comtesse appela d'une petite voix où pointait une once de terreur doublée d'une pincée d'incompréhension totale.


Hahem... Dites...
Louuuuuuuuuuuuuuuuuiiiiiiiisee !


Normalement elle avait suffisamment allongé le "ou" et le "i" en modulations paniquées pour voler la vedette ou moutard

Dites moi, est-ce que ça fait partie des champs des possibilités probables d'accoucher alors qu'on est pas enceinte ?

Ouais, elle a des questions cons, des fois, la Saint Just.
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--Mere_grincheux


[Allô Houston ??? On a un problème !]


Ça sent les emmerdes comme le poisson dans un port de pêche, et ça la Louise elle s’en rend vite compte.
Toute occupée à la ponte de l’hérétique –et plutôt inquiète de ce qui va en sortir- la Grincheux ne rend pas tellement compte de ce qu’il se passe à côté. Faut dire qu’elle tente de donner des instructions à une chambrière pétrifiée qui se signe sans arrêt et à la parturiente qui n’en a rien à carrer de comment il faut pousser et souffler en concert.
D'ailleurs la languedocienne vociéfre tant et si bien, que la matrone se demande de une comment elle n'est pas encore sourde, de deux si les informations lui parviennent quand même entre deux beuglements de vache éventrée.


« C’est bien…. V’là la tête… Oh la Grue ! –s’adressant à la domesticité saint-justienne- t’amènes ce foutu drap ouais ! –retourne à l’hystérique accoucheuse-Ma p’tite fille va falloir m’écouter… sinon j’t’y arrache la tripaille à m’faire du n’importe quoi !!! Vous allez prendre la plus grande inspiration possible, vous bloquez et quand la poussée se fera sentir, faudra –pas le temps de terminer sa phrase que l’achèvement s’entame- nan mais peuvent rien faire comme tout le monde ceux-là ! C’est un monde ! POUSSEZ ! … ENCORE !!! POUSSEZ !!! Vous allez me l’chier ce mioche à la fin ! »

Les larges pognes basculent dans un léger mouvement afin que les frêles épaules passent ce bassin inhospitalier.
C’est p’tit, c’est fripé, c’est rudement moche, c’est visqueux et ça braille en plus.
Félicitation c’est…


- Louuuuuuuuuuuuuuuuuiiiiiiiisee !

Ahem… non pas vraiment…
Tiens ? Ne serait-ce pas le bruit qui annonce avec grand fracas le début des ennuis ? Déjà qu'on y est jusqu'au cou... voilà qu'on en rajoute une couche.
La ventrière, ne se retourne pas, quatre de ses larges phalanges sont posées sur le cordon et d’un geste sec, tranche le lien qui retient l’enfançon à sa mère. La main est précise, la Louise enveloppe le petit être avant de le confier à la camériste avec des instructions claires quant aux soins à lui apporter en insistant sur le fait de lui mettre un ruban à son poignet.


« Vot’ seigneuriale Seigneurie sauf vot’ respect, vous faites chier à rien faire comme les communs !
Accoucher en étant pas enceinte, impossible, accoucher ne sachant pas qu’on l’est… c’est d’jà plus plausible m’dame… »


La question étant… qu’est-ce qu’on fait maintenant ??? On danse la carmagnole en jouant du bignou ? Ah non c'est pas d'époque.
La grosse Louise lâche un soupir exaspéré, ça se confirme, elle pouvait dire adieu à son poulet pour ce soir.
Difficilement, la matrone se relève, dépassant d’une bonne tête la mère, elle la prend par les épaules avant que la brindille brune tourne totalement de l’œil et ne jonche le sol comme tout un tas de liquide douteux et l’installe sur le lit.


« J’viens vous voir vot’ seigneuriale Seigneurie… j’ai pas six bras… j’dois encore m’assurer d’quequ’chose -assoit la languedocienne et lui écarte sans pudeur les cuisses, glisse sa grosse pogne dans l’antre béante- Ma p’tite, la bonne nouvelle c’est que c’est un p’tit mâle bien braillard… tout bien formé de partout… La mauvaise… c’est que vous allez y repasser… y a comme qui dirait un deuxième qui attend au chaud… mais si vous pouvez vous r’tenir, le temps que j’aille… farfouiller vot’ suz’ hein ! 'seriez bien aimable. »

Foutredieu, elle espère juste que la Saint Just crachera un peu d’écus pour tout le boulot qu’elle lui donne alors qu’elle est seule matrone flanquée d’une gourde de chambrière aussi superstitieuse que les grenouilles à bénitier du bourg.
A nouveau la ventrière s’agenouille, remonte les jupons et enfilent les doigts dans la fente royale.
Une grimace vient agiter les traits de sa face, déjà peu jouasse.


« Félicitation… vous êtes dilatée… »

Ou l'’art de la formulation version Louise.
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