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[RP] À chipi, chipi et dmi !

--Kikumi


D’abord, le regard, concentré, perçant et espiègle.

De riches étoffes, de fines broderies, une mercerie haut de gamme ...

Ensuite le doigté, rapide et précis puis … la diversion.

Sous couvert d’une poursuite effrénée au beau milieu d’un jeu d’enfants, elle la bouscule. La main déjà experte plonge dans la large poche du kimono. Les petits doigts se referment telles les mâchoires d’un serpent sur sa proie puis …

Habituellement, là elle disparait, en courant, braillant de plus belle avant de s’engouffrer dans la première ruelle venue mais, cette fois, au moment même ou sa menotte s’extirpe de la poche, butin en main, une autre plus grande et bien plus puissante vient brusquement lui happer le poignet …

...


Kikumi se mit à gigoter et à se débattre, sans pour autant parvenir à s’échapper.


Maiiiis !!! Lâche-moi vieille chouette !!!
Amaterasu.
Regard dans le vide, rêveuse elle est en cette journée de printemps qui inspire au calme et à la sérénité.
Les cerisiers offrent une belle couleur rosée et l'eau des fontaines laissent entendre leur chant.

Paisible elle marche au sein du jardin où courent les enfants. Leurs rires cristallins représentent l'innocence, la candeur aussi pour elle.

Elle sourit en son kimono de soie rouge et or tandis qu'elle traverse le petit groupe d'enfants qui vadrouille joyeusement.

Frôlement en son kimono et le réflexe est immédiat, lié à des années d'entrainement, et surtout à une paranoïa plus que prononcée à présent.

La main est rapide et précise pour rejoindre le pli du kimono où se trouve sa bourse et elle empoigne avec force le poignet encore dodue et fragile, avant de regarder à qui il appartient.

Elle sent sous sa main que les os sont fragiles, déjà pret à craquer, elle va pouvoir jouer aux osselets.

Son regard noir vient enfin capter l'objet du délit.

Une petite fille qui se débat et s'agite avec en sa bouche rose et tendre un vocabulaire digne des bas fond du dédale.

Elle ne la lâche pas pour autant mais au contraire resserre encore plus le poignet qui doit commencer à souffrir sous la pression, obligeant la gamine à lâcher sa prise, qu'elle récupère immédiatement. Elle plie les genoux pour se mettre à sa hauteur exerçant une légère pression sur l'avant afin de placer l'enfant en déséquilibre, prête à la faire tomber en arrière. Elle même n'est pas bien grande certes, mais tout de même de taille adulte, alors que devant elle s'agite un être si petit, si menu et déjà si mal éduqué.


Tu cherches quelques choses ?

La voix reste douce mais le regard qui vient se planter dans les yeux de la gamine est aussi froid qu'un bloc de glace.
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--Kikumi


Kikumi, pas folle, se calme un peu en réalisant qu’elle n’échappera pas à l’étreinte de plus en plus forte autour de son poignet.

Aïe-euh !!!

Arrêtes tu m’fais mal !


La vieille chouette, plus téméraire, décide alors de s’abaisser à sa hauteur, chose que, personne n’ayant déjà eut à faire à la gamine et ses fidèles et violents coups de pieds n’aurait risqué, enfin bon ... Et puis, non ... Allez savoir pourquoi. Pour une fois, Kikumi se sent d’humeur à plaider sa cause …

Z’ai faiiim …

Toi t’es riche …

Tu m’donne à manger ?


Le tout accompagné d’un regard tellement triste et humide que même Akire aurait succombé puis … BAM !

Un bon coup franc et sec juste sous le genou !


Lâche-moi vieille chouette !!!
Amaterasu.
Les choses semblaient avancer un peu, quoique...

Amaterasu face à la gamine, yeux dans les yeux aurait très certainement succombé à son cri de famine, elle adorait fabriquer des gâteaux et autres plats culinaires traditionnels, aussi forcement elle se serait fait un plaisir de gaver la gamine comme un canard près à être laqué.


Vraiment ? Tu as faim ?
Tu aimes le gâteau de riz ?


Elle relâche donc un peu la pression et c'est forcement à ce moment que la gamine en profite pour lui donner un violent coup de pied sous le genou entraînant inévitable la bascule en avant du corps d'Ama qui avait prit soin de déséquilibrer la position de la petite.
La gosse se retrouve donc le cul par terre, avec une Ama par dessus fort mécontente de salir son Kimono avec de la terre et de l'herbe.

Il n'y avait pas pire pour mettre Ama en colère : salir ses affaires !

Son visage devient fermé et froid et la main libre leste et rapide vient claquer la joue de la môme avec un bruit sec.


Toi tu viens avec moi, tu es de corvée de lessive !

Et elle se relève déjà sentant la douleur sous son genou qui déjà doit gonfler.
La gosse n'est pas lourde heureusement pour elle. Elle s'en saisit et vient la loger sur son épaule, tête en bas tenant fermement les petits jambes qui s'agitent énergiquement.

La revoilà parti en route vers le domaine, d'un pas plus rapide et arythmique puisqu'elle boitille cette fois, mais elle prend sur elle grâce à la colère.

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--Kikumi


Perchée sur l’épaule de la chouette, Kikumi hurle et gigote, tout en tambourinant de ses deux poings sur le dos et le postérieur de la vieille …

Maiiiis ! Lâche-moi !

Vieille chouette ! Grosse tortue ! Bique qui pue !

D’abord mon père, c’est l’daimio ! Y t’fera bouffer tes doigts !


Puis le voyage se poursuit ainsi, au rythme claudiquant du genou meurtri soutenu par tout un lot de menaces et de noms d'oiseaux ...
Amaterasu.
Amaterasu prit sur elle malgré la douleur infligée dans son dos par la gamine.
Elle tapait violemment heureusement qu'elle n'avait pas encore trop de force.
Elle n'avait qu'une envie arriver, heureusement qu'elle n'habitait pas trop loin.

Arrivée à son domaine, elle tourna immédiatement sur la gauche longeant une petite allée qui menait à la courette réservée à la cuisine et la lessive.

Elle fit alors basculer la gosse toujours vociférant des noms d'oiseaux par dessus son épaule juste au dessus du bac à lessive. L'eau devait être glacée mais çà la calmerait surement et pas trop de danger, ce n'était pas si profond.


Toi, commence par te laver, tu ressembles à un cochon sortant d'une fosse à purin !

La voix était autoritaire et le regard l'accompagnant toujours aussi froid et distant.

Elle se retourna alors et s'adressa à la servante, qui avait stoppé son activité de nettoyage de soja stupéfaite par la scène.

Sois gentille de surveiller ce petit démon, je vais me changer, je n'en ai pas pour longtemps.

Et elle reparti toujours boitillant.
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--Kikumi


Assise dans son bac à lessive, trempée et grelottante, Kikumi demeura un long moment immobile et silencieuse.

Allez savoir si c’était le regard ou le ton de la voix employé par Amaterasu. Toujours est-il que la gamine venait de comprendre qu’aujourd'hui, elle n’avait pas choisit la bonne victime, c’était évident.

Derrière ses grands yeux fixes, l'image de cette vieille sorcière, dévoreuse d’enfants, qui l’avait terrorisée tout au long de la représentation du théâtre d’ombres auquelle elle avait assistée dans la rue récemment, venait brusquement de lui resurgir en mémoire …

Les lèvres tremblotantes, d’une petite voix à peine audible, elle balbutia à l’intention de la servante.


Dis ? …

Si z’deviens plus propre … El'va m’manger la dame tu crois ?
Amaterasu.
La vieille cuisinière avait levé les yeux sur l'enfant mais ne lui avait pas répondu. Elle continuait son activité autour du soja qu'elle s'activait à jeter dans l'eau bouillante.
Déjà le bruit des getas claquait dans l'allée, Amaterasu était de retour vêtue plus simplement d'un kimono de lin épais.

C'est Amaterasu qui répondit à l'enfant avec un brin d'ironie dans les yeux.


Tu n'es pas assez charnue, tu dois manger avant !
Dépêches toi de te laver, le repas est bientôt prêt !


Elle portait alors un petit samue qu'elle posa sur le coté.

Ensuite tu t'habilleras correctement !
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--Kikumi


Toujours assise dans son bac à lessive, les fesses baignant dans l’eau froide, Kikumi demeura encore un bon moment immobile, ses grands yeux balayant tout autour, son petit esprit vif cherchant désespérément une échappatoire.

Puis les effluves du repas, en provenance des cuisines, progressivement vinrent envahir ses narines lui faisant peu à peu perdre le fil de ses pensées.


Hummmm … Du canard z’parie !

Ou non, p’tet du cochon …


Toujours est-il qu’elle ne semblait pas être elle-même au menu enfin … pas pour ce repas du moins …

Il ne lui en fallut pas plus pour la convaincre et, à peine deux minutes plus tard, du savon plein les cheveux, souriante et encore dégoulinante dans son beau samue déjà affublé d’une ou deux belles tâches, elle était prête et se présentait fièrement devant son hôte, la « chouette ».


Ça sent bon l’canard !

Z’ai faaaiiimmm …
Amaterasu.
L'Okasan ne sourit pas, elle gardait volontairement un visage impassible, pourtant intérieurement elle trouvait la situation amusante.

Deux petits plateaux étaient à présent disposés sur une table basse.
Des petites coupelles remplient de sauces encadraient le plat principal.
Une odeur de canard s'en dégageait et le plat fumait.


De fines lamelles de canard et de gingembre recouvraient du riz au soja.
Des baguettes à pointe fine étaient posées par dessus.


Allez viens manger ! Elle l'invita d'un geste de la main à prendre place face à elle sur un coussin.

Puis rajouta des éclairs malicieux pleins les yeux.

Interdit de manger avec les doigts ! Tu te sers des baguettes !

Elle ne lui avait pas fait porter un samue pour rien, il était évident qu'elle finirait tachée, mais c'était là le début de son éducation.
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--Kikumi


De la main droite, Kikumi s’empara des baguettes avec lesquelles, habillement, elle saisit une lamelle de viande qu’elle trempa tour à tour dans chacune des sauces. De l’autre main, elle attrapa une bonne poignée de riz et engouffra le tout d'un coup sec dans sa bouche …

Hummmm … Cro bon !

Puis, après une bonne minute d’un bruyant masticage ponctué de quelques râles de plaisir, ses grands yeux plongèrent dans ceux de son hôte, en face d’elle, et elle poursuivit fronçant les sourcils d’un air suspicieux …

Comment qu’tu t’appelles ?

Pis pourquoi qu’tu m’donnes à manger. On m’donne rien à moi d’habitude …


C’est vrai quoi … Que pouvait bien attendre Amaterasu en échange de toute cette délicate attention ?

En attendant la réponse, déjà les baguettes fondaient en trombe sur une nouvelle lamelle de canard …
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