Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Avant que demain ne vienne...

Luludja
RP ouvert à tous dans le respect de la cohérence.


C'était une belle journée de printemps.

L'air était chargé de ce petit quelque chose de frais, de vivifiant qui redonne de la légèreté après un hiver long et pesant. Mais ce qui rendait ce jour si particulier, unique même pour le campement c'est qu'après les larmes versées quelques temps plus tôt sur la mort de Kako, leur patriarche, voilà qu'aujourd'hui on fêtait un mariage, l'union de deux êtres, promesse de bonheur, de joie et de vie.

Les gitans s'étaient tous levés aux aurores pour préparer la fête.
Les hommes étaient partis couper du bois en grande quantité, de quoi alimenter le feu qui brûlerait au coeur de la fête et sur lequel on ferait rôtir un mouton entier. Les femmes avaient sorti leurs ciseaux, leurs fils et leurs aiguilles, préparant rubans, bandeaux et tissus aux mille couleurs pour décorer les roulottes du campement et le lieu de la fête.
On avait aussi installé une grande table de banquet autour de laquelle pouvaient se tenir tous les membres du clan, avec à leur tête les deux futurs mariés. Celle-ci se remplissait petit à petit de victuailles, de fleurs et de chandelles. Sur le côté on avait monté une solide estrade en bois pour accueillir musiciens et danseurs.

Un mariage est toujours une occasion de se réjouir mais là ça l'était particulièrement parce que ce n'était pas n'importe qui qu'on mariait. Il s'agissait de Luludja "Fleur de Vie", surnommée Lou, Fille du Vent aux cheveux de feu et de Amyanore, dit Ageb "le Bélier", le Gadjo devenu gitan par amour pour sa belle.
Les Fils du Vent avaient assisté à l'éclosion de cet amour lorsqu'ils étaient revenus au campement quelques mois plus tôt. Lou l'avait introduit auprès des siens et Ageb s'était soumis avec courage et honneur aux épreuves d'initiation.
Désormais le destin du clan reposait entre leurs mains. En effet, Lou avait été désignée comme celle qui devait reprendre la tête du clan par Kako, le patriarche, sur son lit de mort. Et Ageb, par sa force physique, son mental à toute épreuve, serait celui qui apporterait à la jeune Lou le courage d'affronter son destin. Du moins était-ce ce que tous et toutes préssentaient à l'approche de ce mariage.

La lumière du soir déclinait lentement. La journée avait été relativement chaude et ensoleillée pour une journée de printemps et désormais le feu central prenait le relais du soleil, continuant à réchauffer l'atmosphère par ses flammes et son scintillement.
Si l'ambiance avait été joyeuse et bruyante toute la journée, le calme semblait revenu en ce début de soirée car chacun se préparait dans sa roulotte.
Lou ne faisait pas exception à la règle, recroquevillée dans une bassine d'eau parfumée tandis que la vieille Ilmiya lui frottait le dos avec un gant de crin. Elle avait beau laisser échapper quelques gémissements, la vieille femme ne semblait vouloir en rien assouplir sa poigne de fer.
Enfin, le calvaire cessa et elle sentit que la vieille lui versait un onguent apaisant sur sa peau martyrisée. Puis elle se mit à coiffer sa longue chevelure blond-roux avec un peigne, finissant par l'attacher en une natte serrée avant de faire sortir la jeune femme de la bassine.

Tandis qu'Ilmiya et Mila aidaient Lou à se vêtir, cette dernière laissa son esprit s'échapper un instant vers celui qui devait être aussi nerveux qu'elle à cet instant: Amyanore.
Il l'avait vraiment prise de court en la demandant en mariage. Elle qui pensait être trop sauvage, trop insaisissable pour se laisser apprivoiser un jour, voilà qu'il avait su faire son chemin jusqu'au coeur de la belle Châtaigne. Avant de le rencontrer, elle n'était qu'une petite créature fuyante et méfiante. Mais aux côtés de celui que les gitans avaient nommé Ageb en raison de sa ténacité, Lou s'était enfin révélée, en tant que femme et cheffe. Elle avait pris conscience de ses qualités et du destin qui s'offrait à elle.
Il était plus qu'un amant, plus qu'un frère. Il était celui que son coeur avait choisi. Et comme elle le lui avait dit le jour de leur rencontre, lorsqu'un gitan donnait son coeur c'était entièrement et jusqu'à la mort.

Elle était prête à rejoindre le lieu de la fête. Elle était vêtue d'une longue jupe blanche qui soulignait les courbes de ses hanches puis s'évasait au sol en de nombreux ourlets ainsi que d'une chemise de la même couleur qui laissait apparaître son cou et ses épaules puis se resserrait sous sa poitrine. Une simple rose rouge dans ses cheveux rappelait son amour pour Ageb et un châle blanc sur couvrait ses épaules pour la protéger de la fraîcheur nocturne.

Elle sentit son coeur commencer à battre plus fort dans sa poitrine. Dehors, on entendait les premières notes des musiciens qui avaient pris place sur la scène dans le brouhaha des gens arrivant autour du feu.
Il était temps de les rejoindre pour la cérémonie. Lou prit une inspiration et sortit de la roulotte.

Tandis qu'elle avançait lentement vers le feu, un jeune garçon cria:


La mariée arrive! La mariée arrive!
_________________
Amyanore
Le Bélier se regarda dans le fond du plat argenté rapporté d'Hispanie. Il n'avait pas coupé ses cheveux depuis qu'il était devenu de sang gitan, et maintenant, l'épaisseur de son crin soulignait sa force. Ainsi, Ageb se demandait au matin de se grand jour ce qui l'avait conduit à en arriver à épouser celle qui n'était encore qu'une inconnue de passage quelques mois plus tôt.

Tout en continuant sa réflexion, il se rappela qu'il devait se vêtir pour la cérémonie. Lou n'apprécierait pas son retard en ce grand jour. Comme la coutume le prévoyait, c'était les hommes du clan qui l'avaient pris en charge depuis la veille. Après avoir bu et chanté auprès du feu, ils l'avaient à nouveau mis à l'épreuve. Cette fois, ils le considéraient d'un pied d'égalité. Am's s'en était rendu compte par le respect grandissant qu'ils avaient envers sa personne. Il savait qu'il était leur frère, mais qu'il était, en tant que compagnon de leur Chef, une personne à ménager.

Les blagues de la soirée lui avaient fait prendre conscience que ce mariage allait changer son statut. De compagnon de Luludja Varga, il allait en devenir l'époux. Cela signifiait qu'il gouvernerait le camp avec elle. En pratique c'était déjà le cas. La jeunesse de Lou accentuait la nécessité qu'elle avait d'être soutenue et épaulée.

Il regarda ce qu'ils avaient préparé. Sur le lit un pantalon noir, une chemise toute blanche et une sorte de veston étaient proprement pliés. Il enfila tout ça. Il n'avait pas encore renoncé à toutes ses habitudes d'autrefois, à l'époque où encore bourgeois, il se vêtait comme un chevalier. Rapidement, il regarda par la petite embrasure de fenêtre de la roulotte. Il avait encore un peu de temps.

Il était dans ce qui avait été la roulotte du chef pendant de nombreuses années. Lou avait gardé leur roulotte commune afin de pouvoir se préparer avec toutes ces gitanes. Elles avaient des recettes dont elles taisaient les secrets, qui à chaque fois ensorcelaient les hommes du clan. Le sourire aux lèvres en pensant au doux moment de leurs retrouvailles après ces festivités, il se mit à la table de travail et sortit son carnet de notes. Il l'avait commencé alors qu'ils étaient aux larges des côtes landaises. Le tour de la péninsule ibérique avait eu ses longueurs auxquelles il avait fallut palier.

Il en relut des extraits pour faire remonter ses beaux souvenirs.


Citation:
Aujourd'hui, rien à signaler, le petit Diavolo commence à faire des progrès considérables. Je me demande si il est bon pour un chien de grandir sur un bateau ! Enfin Lou à l'air d'apprécier le voyage, c'est ce qui compte. Pour ma part, je suis pressé d'en avoir fini. Heureusement nous avons un but. Même si nous avons fait choux blanc, nous aurons essayé...


Ageb releva la tête pour repenser à ce but qui les avait fait voyager loin, loin de leur peuple... Le cri retentit à cet instant :

La marié arrive ! La mariée arrive !

En un instant, il fut sur ses pieds. Les hommes l'attendaient devant la roulotte tout en mâchouillant nonchalamment des brindilles de bois. Ils se levèrent pour l’accueillir. La veille, alors qu'ils étaient encore frais, ils lui avaient expliqué ce qu'il aurait à faire pour que le mariage soit fait dans la tradition du clan. Ils lui désignèrent le cheval qui servirait.

En se rendant près de l'animal, il sentit resurgir en lui la sensation de ces chevauchées interminables de naguère. D'un bond, il fut à califourchon directement sur le dos de l'animal. Les gitans montaient sans selles pour signifier qu'ils étaient en communion avec la nature. D'une pression des pieds, il mit le cheval au trot se dirigeant vers le feu de camp. Une fois Lou en vue, il mit la bête au galop pour faire son entrée avec fracas. Le clan attendait son arrivée, mais ils faisaient semblant de ne pas le voir arriver.

Sa course provoqua de grands cris et hurlements. Arrivant à la hauteur de Luludja, il fit faire un tour à son cheval tout en le stoppant. La prenant par la taille, il la souleva, telle une plume pour la mettre devant lui sur son cheval.

_________________
Luludja
Alors qu'elle marchait pour rejoindre le lieu de la fête, Lou fut traversée par toutes sortes de pensées.
Le mariage avait une grande signification pour elle. C'était le signe qu'elle se donnait entièrement et pour le vie à celui que son coeur avait choisi. Un jour, ils auraient des enfants. Mais pas trop vite, du moins Lou ne se sentait-elle pas encore prête pour cela. Mais son engagement était total. Désormais il était son tout, son autre, sa vie.

Certains diraient que leur histoire avait été rapide. Après tout ils ne s'étaient rencontrés que quelques mois plus tôt. Mais ensemble ils avaient déjà traversé des épreuves qui les avaient rapprochés. Depuis il était celui qui la connaissait le mieux, qui savait mieux la conseiller, la soutenir, la rassurer.

Une personne lui manquait cependant, en ce jour si particulier. Quelqu'un qui avait aussi été présente pour Lou à une période de sa vie un peu compliquée. Cette personne c'était Swan, sa soeur de coeur, son amie. Elle n'assisterait pas au mariage, retenue à des dizaines de lieues de là, en Champagne, blessée. Mais Lou pensait à elle et savait qu'elle aurait été heureuse de cette union.

Soudain elle fut tirée de ses pensées par des exclamations et vit soudain la forme d'un centaure, cet animal mythologique, se détacher dans la clarté du feu et venir à sa rencontre. Prise de stupeur, elle stoppa net sa marche et le regarda arriver vers elle, sans pouvoir distinguer son visage.
Puis soudain, il lui apparut. Ageb, Amyanore, Am's... bref celui qu'elle attendait. Elle conserva son air effrayé, le coeur battant, cela faisait partie du jeu. Lui la contemplait du haut de son cheval, en faisant le tour comme un prédateur avec sa proie. Elle voyait briller le regard d'Ageb mais il gardait un air imperturbable, presque assassin. Soudain il plongea du haut de la croupe et elle sentit son bras se refermer sur sa taille et la soulever dans les airs. Elle lâcha un cri.

C'est alors que des acclamations se répandirent parmi les gitans. Les hommes encourageaient Ageb tandis que les femmes hurlaient à l'enlèvement. Mais le cheval s'éloignait déjà du campement en direction de la forêt, laissant les cris de joie ou de chagrin se perdre derrière eux. Lou éclata de rire. L'enlèvement de la mariée était une tradition chez les gitans, même si il s'agissait plus d'un spectacle que d'un véritable enlèvement.


Laissons-les mariner un peu avant d'y retourner. dit-elle en s'accrochant de plus belle au bras d'Ageb, qui la maintenait fermement contre lui.
Le cheval ne ralentit l'allure que lorsqu'ils eurent atteint la forêt. La chaleur du campement était loin derrière et Lou sentit quelques frissons sur sa peau. Et pourtant qu'il était doux d'être seule avec lui.


Arrêtons-nous ici un instant.
fit-elle en désignant un coin de clairière qui invitait à... regarder les étoiles.

Il l'aida à descendre du cheval et, en foulant le sol de ses pieds nus, elle sentit que l'herbe gardait encore un peu de la chaleur du soleil. Elle fit quelques pas pendant qu'il s'occupait du cheval avant de la rejoindre. Lorsqu'il s'approcha, elle baissa légèrement le regard et prit ses mains dans les siennes.


Am's je dois te dire une chose...

Elle n'avait pas eu l'occasion de lui parler plus tôt et ne voulait pas repousser davantage ce moment.

Ce n'est sans doute rien de bien méchant, mais j'ai reçu hier une missive comme quoi je n'aurais pas déclaré ma présence sur le territoire du Languedoc. Ce qui est une absurdité puisque Zigom a donné mon nom tout comme celui des autres passagers lorsque nous avons débarqué. Ils m'ont donc mise en procès et exigent que je quitte le territoire sous trois jours, sinon ils me mettront en prison.

Elle avait parlé d'une traite et avec peu d'émotion. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'elle se retrouverait dans une salle de tribunal.

Mais ne t'inquiètes pas, j'ai trouvé un avocat et il va essayer de m'aider. Je me battrai jusqu'au bout, foi de Luludja Varga!

Elle ne croyait pas une seconde à ses paroles mais il fallait qu'elle le rassure. Ageb n'était pas encore au fait de tous les risques et les inconvénients qu'impliquaient le choix de vie des gitans. Ils allaient où bon leur semblait, poussés par le vent, prenant ce que la nature leur offrait - et parfois un peu plus - n'ayant cure des frontières ou des restrictions à leur liberté.
Mais cette liberté avait parfois un prix. Ce prix c'était l'incompréhension de certains bureaucrates. Les préjugés à l'encontre de leur vie sans attaches autres que celle de leur propre famille. C'est d'ailleurs pour cela que Lou se devait de montrer l'exemple à ses semblables en se rendant au tribunal et en défendant sa cause, même perdue d'avance. On ne la ferait pas taire, on ne la ferait pas fuir.
Un gitan ne fuit jamais devant l'adversité, il l'affronte.

_________________
--Ilmiya


La vieille Ilmyia avait été jeune un jour. Peu nombreux étaient ceux qui étaient encore de ce monde pour en témoigner mais en son temps elle avait fait tourner les têtes de quelques Fils du Vent et fait chavirer quelques coeurs. Mais désormais on ne voyait plus en elle qu'une femme ridée au regard pénétrant.

Elle avait connu Luludja tout bébé, dix-sept ans plus tôt et connaissait le secret de sa naissance. Une nobliote, au vu des vêtements, avait débarqué au campement des Fils du Vent avec un nourrisson emmailloté. Une petite bâtarde de trois jours. Ces gens issus de la haute devaient penser qu'une bouche de plus à nourrir ne faisait pas de différence pour les gitans. Ilmyia n'avait pas posé de question à cette femme, elle avait pris l'enfant dans ses bras et l'avait regardé repartir vers sa vie de dame de compagnie sans un mot. Plus tard, Kako, le patriarche lui avait donné pour nom "Luludja" soit "Fleur de vie" dans la langue des gitans.

Ils ne lui cachèrent jamais ses origines mais elle grandit sans être traitée différemment des autres enfants, ou du moins pas consciemment. Kako et Ilmiya s'assurèrent qu'elle ne soit victime ni de brimade, ni de traitement de faveur. C'était une Fille du Vent comme les autres, malgré ses cheveux couleur de cuivre et sa peau claire. Toutefois, lorsqu'elle fêta ses seize printemps, elle eut envie d'aller découvrir le monde. Son monde ou du moins celui de ses origines.
Le conseil des anciens se réunit, pesa le pour et le contre, et finalement décida de lui permettre de partir. Et le jour de son départ, Ilmyia se demanda si elle reverrait la petite Luludja un jour.

Il s'écoula près d'un an avant qu'elle ne reparaisse au campement par un soir de février. Elle avait failli ne pas la reconnaître dans ses habits de gadji, braies et chemise... jamais une gitane n'aurait porté ce genre de vêtements. Son visage avait changé, son regard aussi. Elle avait pris confiance en elle, était devenue une femme.
Et cette lueur dans ses yeux... Ilmiya la reconnut aussitôt. Cette lueur ne connaîtrait pas de repos tant que Luludja vivrait. Cette lueur c'était le signe d'un amour profond et dévastateur, de celui qui bouleverse une vie. C'est donc sans surprise qu'elle l'entendit expliquer qu'elle avait amené un gadjo au campement pour le leur présenter et pour en faire un gitan.

Deux mois s'étaient écoulés depuis qu'Ageb avait réussi les épreuves d'initiation, ce qui faisait de lui un véritable Fils du Vent désormais. Et les voilà qu'ils allaient se marier selon le rite. Le coeur d'Ilmiya n'aurait pu être davantage comblé. Car c'était un peu comme si elle s'apprêtait à marier sa fille, bien qu'elle s'interdît d'être trop démonstrative avec Lou. Car en tant qu'ancienne elle se devait de démontrer la même affection envers tous les Fils et Fille du Vent, qui qu'ils fussent. Mais Lou avait toujours eu ce don de l'émouvoir, de lui rappeler la seule grossesse qu'elle avait eue mais qui n'avait pas pu aller à son terme.

C'est donc avec l'émotion d'une presque-mère qu'elle l'avait vue s'avancer dans sa robe blanche au milieu du campement. Les bruits de sabot signalèrent l'arrivée du futur époux. Profitant de l'agitation qui suivit l'enlèvement de la mariée, Ilmiya se mit sur le bas-côté et disparut entre deux roulottes. Occupée par la préparation de la mariée, elle n'avait pas pu vérifier les derniers détails. Il fallait faire vite, avant le retour des futurs époux.

Elle rejoignit rapidement le lieu de la cérémonie où plusieurs personnes était en train d'aplatir le brasier à l'aide d'un tisonnier.


Allons, allons, dépêchons! Faites-moi brûler tout ça!

Puis se tournant vers un groupe de jeunes garçons qui restaient les bras ballants, regardant le tapis de braises rougeoyantes.

Allez chercher Raji! Dites-lui d'apporter le mouton, allez zou!
Oui, Nouzri*!


Ils partirent en courant. Ilmiya fit un dernier tour des lieux, lorsqu'elle les vit revenir quelques instants plus tard avec le mouton. Elle haussa le ton:

Où est Raji? Pourquoi n'est-il pas avec vous?
Il est introuvable, Nouzri.


Ilmiya soupira. Que fabriquait-il encore celui-là? Les anciens lui faisaient l'honneur d'être celui qui sacrifierait le mouton et voilà qu'il commençait déjà à leur faire regretter leur décision.

Bon, allez attacher le mouton près de l'estrade des musiciens. Et que l'un de vous s'occupe de le garder. Je veux que personne ne s'en approche tant que Raji n'aura pas réapparu.
Oui, Nouzri.


Les garçons s'éxécutèrent et Ilmiya s'en retourna chercher les anciens. La cérémonie allait pouvoir commencer.

*Nouzri = grande soeur, terme respectueux
--Raji.

Le chemin se terminait sur un champ. Il avait l'habitude de faire ce genre de marches nocturnes pour calmer sa haine. Surtout depuis qu'elle était revenue. Il soupira...

Il s'allongea au sol pour regarder les étoiles. C'était le rituel qui lui rappelait l'époque où encore avec elle, ils se racontaient leurs secrets au clair de lune. Son cœur se comprima de douleur. Pourquoi devait-il souffrir cette injustice ? Elle avait quitté le clan, bien qu'ayant toujours été la préférée de Kako. Elle avait ce type de naïveté qui lui permettait de ne pas se rendre compte de ses propres sentiments à lui. « Ils étaient jeunes » lui avait-on répondu quand il avait exposé sa douleur à son meilleur ami... Comme si la jeunesse empêchait d'aimer ! Doucement, tristement,une larme se forma au creux de son œil. Jamais il ne s'était ouvert à la jeune gitane. Maintenant qu'elle était la Chef du clan, il devait l'approcher avec crainte et respect. Il ne voyait plus qu'une solution...

Finalement sa douleur se cristallisait sur une personne. Ce blanc-bec qu'elle avait rapporté de ses voyages. Il était costaud, voire impressionnant, pas le genre d'homme que l'on défiait face à face sans en payer les conséquences. Mais il lui avait volé le cœur de Luludja. Il aurait sa peau, même si par ce mariage, il devenait aussi Chef du clan, son chef en somme...

Pourtant, il avait déjà essayé de le faire retourner parmi les morts lors de sa gitanisation. Volontairement, il avait poussé Amyanore afin qu'il se blesse puis il avait forcé son ami, seul témoin de la scène, à ne rien dire. Il pensait bien que l'étranger mourrait du saignement de sa blessure. Étonnamment Amyanore avait survécu, si bien que les Anciens lui avaient donné le nom du dieu bélier. Depuis ce jour-là, il vivait dans la peur que le nouveau gitan qui avait prit le nom d'Ageb ne se venge. Ce qui lui faisait d'autant plus peur, c'est qu'Ageb n'avait rien fait, rien dit. Par cela, il avait compris pourquoi il était devenu inconditionnellement l'homme de Lou. Elle le regardait avec tant d'admiration et d'amour !

Il écouta les bruits au loin et entendit des bruits de pas sur le chemin.


RAJI ! RAJI !

On le cherchait... Il soupira encore plus puis chercha une cachette d'où ne pourrait le sortir. Après quelques minutes les hommes repartirent...
Quel sens avait cette vie sans elle ! Il fallait qu'il mène à son terme le plan qu'il fomentait...
Se rapprochant du campement, il prépara son arme. Il allait faire ce que la coutûme permettait, intervenir pour s'opposer au mariage. Suffisait d'attendre le bon moment...
--Diavolo.

Pif, paf, pouf, la vie était tranquille depuis qu'ils avaient rejoint le campement. Autant faire du bateau pendant des mois l'avait saoulé, mais être au plein air, avec les deux qui étaient tout pour lui, c'était le pied.

Telles étaient les pensées qui parcouraient la petite tête de chien de Diavolo. Aussi longtemps qu'il se souvienne, il avait toujours été avec la petite et le costaud. Ils sentaient bons, pas comme tous ces rustres de bonhommes aux cheveux longs et crasseux.

Il semblait qu'aujourd'hui, quelque chose allait se passer. Il ressentait fort la tension joyeuse du campement. Mais aussi, depuis ce matin, il avait un mauvais pressentiment. Il avait repéré celui qui sentait particulièrement mauvais, celui qui respirait le coup foireux à plein museau. Il avait donc décidé de le suivre de loin pour voir ce qu'il faisait et pourquoi il n'était pas avec tous les autres. Le moche puant s'était arrêté et observait de haut le campement. Il semblait attendre. En bon chien de chasse, Diavolo se mit à l'arrêt, prêt à intervenir...
Luludja
Am's savait comment calmer Lou quand elle s'emportait. C'était comme si il lisait en elle, comme si il était capable d'anticiper ses réactions, ses besoins. Il la laissait parler, sortir tout ce qu'elle avait en elle et puis en fonction de la situation, il la réconfortait, la calmait ou la secouait pour qu'elle ouvre les yeux. Et il se trompait rarement.
C'était donc cela l'amour? Sentir ce dont l'autre avait besoin, mieux qu'il ne le sentait lui-même. Lou se demanda si Am's ressentait la même chose.

Lovée dans les bras de son brun, la jeune gitane leva les yeux vers le bleu de la nuit. Le soleil avait entièrement disparu désormais et on voyait distinctement les étoiles. Ce manteau de lucioles dans le ciel lui rappela cette fameuse nuit, plusieurs mois plus tôt, non loin de l'Auberge de la Brume, lorsque Lou était sortie pour admirer les étoiles, en attendant qu'Am's la retrouve... ou pas. Elle ne savait pas encore s'il viendrait la rejoindre à ce moment-là.

Et puis soudain, elle avait senti cette lame sur son cou et cette voix rauque près de son oreille. Elle ne l'avait pas senti venir, il s'était fondu dans la nuit. Si des soldats ne passaient pas par là au même moment, elle aurait sans doute laissé plus que sa bourse dans l'histoire. Mais, surtout, c'était Am's qui avait sonné l'alerte, arrivé à l'auberge entre-temps et s'inquiétant de ne pas y trouver Lou.


Tu te souviens de cette nuit-là devant l'auberge?

Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine en y repensant.

Si tu n'avais pas été là... je ne sais pas ce qui aurait pu se passer.

Mais il avait répondu présent et voilà qu'à présent ils allaient traverser le grand brasier ensemble et devenir des époux.
Au même moment, le cheval tapa nerveusement le sol de son sabot.

Nous devrions retourner au campement. Il est temps que je t'épouse, Amyanore du Courtial!

Elle se détacha à regret de lui, non sans effleurer son corps une dernière fois. Puis elle retourna vers le cheval afin de détacher la petite corde improvisée qui le retenait au tronc d'un arbre.

Réajustant la fleur rouge dans ses cheveux, elle attendit qu'Am's l'emporte à nouveau vers le campement.

_________________
Amyanore
Au fond de lui, une vague inquiétude l'habitait, cette petite pique de douleur qu'il n'avait jamais réussi à perdre depuis qu'il était devenu adulte. Les masques de ce monde lui avaient appris à cacher cette blessure par laquelle son ennemi, en un mot, pouvait le terrasser. Ne voyant pas cela comme une hypocrisie mais comme la simple loi du monde, que tout personne avait à subir, il l'avait travaillé et affiné. Pourtant face à elle, tout était différent. Elle tenait son âme entre ses mains, peut-être même sans le savoir. Cela c'était fait rapidement, simplement. Il l'avait attendu longtemps. Il ne voulait plus la perdre. Il réalisa tout le chemin qu'il avait encore à parcourir pour passer de cet amour de sa propre position pour l'aimer elle. Pourtant c'était bien son intention. Son plus grand bonheur était de la voir heureuse, de la voir jouir de la vie avec l'innocence de cet âge. Pourtant le poids des responsabilités commençait à écraser ses délicates épaules.

Par ce mariage, il donnait tout sa force, sa détermination, sa puissance d'analyse et son charisme au service du clan. C'était décidé. Il l'embrassa dans la cou alors qu'ils étaient encore côte à côte dans cette clairière. Le hennissement de leur jument le rapporta sur la terre. La cérémonie n'était pas encore terminée et ils devaient passer cette épreuve qui feraient d'eux une seule chaire aux yeux des Gitans. Ce fut elle qui rompit le silence.


Tu te souviens de cette nuit-là devant l'auberge?
Si tu n'avais pas été là... je ne sais pas ce qui aurait pu se passer.


Il se remémora l’événement. L'imprudence de la jeune fille lui avait montré jusqu'où elle était capable d'aller par amour et espoir. Sans sa présence, elle aurait probablement perdu la fleur de sa jeunesse qu'elle lui avait offert quelques heures plus tard dans des conditions bien plus heureuses. Peut-être même serait-elle passée au fil de l'épée du maraud. Avec un rire il lui répondit. Il n'était pas son sauveur.

Des imprudences, on en fera encore, mais je t'en prie, n'en fait plus sans moi !

L'heure était à rentrer, ils devaient tout de même marcher dans des braises...

Nous devrions retourner au campement. Il est temps que je t'épouse, Amyanore du Courtial!
Allons-y, ils doivent nous attendre de pied ferme...



Avec un sourire, il souleva sa fiancée et la prit contre son torse dans ses bras. Il la déposa en amazone sur le col de la monture et monta prestement. Il lança la bête avec vigueur pour qu'ils profitent du vent. Il faut dire aussi qu'il trouvait ça plus romantique. Les amoureux peuvent être d'une niaiserie déconcertante, manifestement, ils ne dérogeaient pas à la règle...

L'arrivée au campement se fit sous un tonnerre de cris de joie et de bruits d'instruments de toutes sortes. Depuis sa jeunesse, Amyanore avait remarqué qu'il avait une sensibilités aux événements extérieurs plus forte que la moyenne et que ce qui semblait noir et trouble aux autres était pour lui clair et lumineux. Ce jour-là encore, cette étrange capacité ne lui fit pas défaut. Au loin, Diavolo, leur chien, fruit de cette soirée que Luludja avait évoquée, aboyait. Sans aucun doute, Am's savait que c'était un mauvais présage. Son intuition lui indiqua que ce qu'il redoutait allait se passer. Instinctivement, il vérifia la place de sa dague le long de sa cuisse. Avec étonnement, il ne la sentit pas. Elle avait du glisser dans la clairière. Son cœur se serra. Lou ne se doutait de rien. Il fallait que cela demeure ainsi. Il la protégerait de ce qu'elle ne voyait pas...

En un regard circulaire, il confirma deux choses. La menace était confirmée par l'absence de l'autre. Mais de plus personne ne semblait se douter de ce qui pouvait advenir. Arrivés près du feu, avec le visage grave, il fit descendre Lou en la prenant dans ses bras. Les hommes étaient en cercle autour d'eux. La tradition voulait qu'ils fassent semblant de récupérer la femme et que le marri prenne celle-ci dans les braises chaudes. Qu'ils traversent ensemble. A la sortie de l'autre côté du tapis bouillant, les femmes accueillaient les nouveaux époux dans la communauté. Puis la fête commençait, pour toute la nuit, tout cela sous les yeux d'Ilmya qui avait la charge de veiller au bon déroulement de la cérémonie.

_________________
--Raji.


D'un regard, il embrasait le campement. Le plan allait comme sur des roulettes. Longtemps, il avait réfléchit à trouver le meilleur moyen pour retrouver celle qu'il considérait comme son bien. Le couple était revenu sur leur cheval. Il se la jouait grand seigneur. Ce type-là n'avait rien compris à l'âme gitane. Et elle se faisait embobiner par le beau parleur. A coup sûr son plan allait fonctionner, de toute façon, il n'y avait à ses yeux plus rien à perdre.

Le moment était venu d'y aller. D'un pas rapide il s'approcha du campement. Les Gitans avaient réparti la braiser de manière à faire un couloir sur lequel devaient marcher les fiancés.

La mise en scène prévoyait que les hommes soient d'un côté, celui de l'entrée, du couloir de braise. Ils devaient faire semblant de vouloir protéger la jeunette du clan que l'homme devait conquérir. C'est ce moment-là que Raji choisit pour intervenir. Sa voix resta grave malgré la rage qui transparaissait dans ses propos.


Amyanore du Courtial, les Gitans t'ont donné le nom d'Ageb mais tu ne le mérites pas, je te défie par le sang. Prépare-toi à mourir !

Il cracha sur le sol pour attester du sérieux de son propos. Cherchant Luludja du regard, il lui envoya un message pour lui montrer qu'il faisait cela pour elle, mais qu'il n'y avait pas de compromis possible dans son projet, il irait jusqu'au bout.

Ses paroles avaient tout de suite tendu l'ambiance. Le clan s'était approché et ils savaient qu'ils ne pourraient déroger à ce duel à mort. Quant bien même la chef de clan s'y opposerait, le duel aurait lieu. De plus, en l’occurrence, la chef était plutôt mal positionnée pour faire justice.

Raji se sentit au moins soulagé de ne pas s'être trompé dans son pronostic, le duel aurait lieu. Un grand cercle avait été formé autour des deux hommes. Raji se planta sur ses deux jambes et sortit son fouet. Un claquement et du sang apparut sur la joue d'Amyanore.

De son autre main il saisit son poignard et s'approcha de son ennemi. Il l'attaqua de face lui lassant peu de possibilités d'échappatoire. L'esquive le surprit et il se trouva très près de sa cible.

Il fit un bond en arrière pour prendre la distance de sécurité nécessaire et arma son fouet. La foule semblait tétanisée devant l'issue probablement dramatique de la situation. Ageb tué, nul ne savait ce qu'il adviendrait...
Luludja
Des imprudences, on en fera encore, mais je t'en prie, n'en fais plus sans moi !

Lou sourit et dit:

C'est promis, jamais plus je ne ferai quoi que ce soit sans toi. Et toi non plus, n'est-ce pas?

Ces deux-là ne se quittaient plus depuis des semaines voire des mois, si on exceptait les trois jours où Am's avait du subir la première épreuve pour devenir un gitan. Lou avait cru mourir d'inquiétude et du manque de lui pendant son absence. Elle qui fuyait le monde des hommes auparavant, petite chose sauvage et méfiante, ne pouvait pas imaginer se séparer de lui désormais. Il était devenu tout simplement essentiel à sa vie.

Tandis qu'ils chevauchaient, elle se rappela alors qu'une menace pesait toujours sur sa tête, celle de la prison. Son avocat semblait confiant dans le fait que Lou s'en sortirait, mais elle savait que les choses n'étaient jamais si simples quand il s'agissait des lois des gadji. Quoi qu'il en soit, pour l'heure il fallait qu'elle profite de la fête. Le soleil et les préoccupations du lendemain viendraient bien assez tôt.

Tandis qu'ils approchaient du campement, elle sentit son coeur devenir plus léger. Elle n'avait pas encore tout à fait pris conscience de sa fonction de cheffe et se demandait encore si Kako n'avait pas surestimé ses capacités en la choisissant elle pour mener son peuple. Elle n'avait jamais eu de responsabilité auparavant. Elle était parfaitement libre d'aller et de venir comme il lui semblait, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.
Et pourtant, tandis que se rapprochaient les lueurs du campement, elle se prit à penser que tout s'était enchaîné avec une logique presque limpide. La rencontre de Am's, le retour parmi les siens, la transmission du pouvoir. Elle sentait au plus profond d'elle que son destin était en train de s'accomplir sans qu'elle en ait conscience, et qu'elle se trouvait là où était sa place. Là et nulle part ailleurs.

Des cris acclamèrent leur retour et sitôt qu'Am's la fit descendre du cheval, Lou fut entraînée par les gitans à l'écart, tandis qu'ils formaient un cercle protecteur autour d'elle. Am's devait la récupérer mais les gitans s'amusaient à le repousser en riant. Tout ceci n'était qu'un jeu destiné à repousser le moment tant attendu et faire monter l'excitation des participants. Généralement on le faisait durer juste assez longtemps pour faire illusion.

Mais soudain une voix retentit et fit taire les exclamations de joie environnantes en quelques instants.


Amyanore du Courtial, les Gitans t'ont donné le nom d'Ageb mais tu ne le mérites pas, je te défie par le sang. Prépare-toi à mourir !

Lou se précipita pour voir qui avait parlé et vit un regard empreint de haine glisser sur le sien.

Raji! laissa-t-elle échapper en sentant tous les regards se tourner vers elle. Ne fais pas ça!

Elle avait parlé sans réfléchir, sous l'impulsion du moment. Mais le regard de Raji ne lui laissa pas le loisir d'argumenter. Il était déterminé et froid. Bien loin du compagnon de ses jeux d'enfance. Car pour elle il n'était rien de plus, un ami d'enfance, souvent tête brûlée, mais au grand coeur. Jusqu'au jour où elle avait eu le malheur de le repousser, ne comprenant pas pourquoi son regard sur elle avait changé. Depuis ce jour Raji ne lui avait plus adressé la parole et l'avait soigneusement évitée.

Le cercle autour d'elle se défit lentement et Lou ne put que constater que les deux hommes se faisaient face à présent pour un duel à mort.

_________________
--Ilmiya


Une clameur soudaine lui fit comprendre que les futurs mariés étaient de retour au campement. Ilmiya eut à peine de le temps d'aller rejoindre les Filles du Vent près du brasier, avant d'apercevoir les deux silhouettes perchées sur le canasson. De l'autre côté, les hommes encerclaient Luludja, reprenant leurs droits sur la jeune femme pour quelques minutes.

Pris dans l'excitation du moment, personne ne sembla prêter attention à Raji lorsqu'il arriva derrière Ageb. Un étrange pressentiment serra le coeur d'Ilmiya en le voyant arriver seul, alors que la cérémonie avait déjà commencé. Soudain, il éleva la voix et dit:


Amyanore du Courtial, les Gitans t'ont donné le nom d'Ageb mais tu ne le mérites pas, je te défie par le sang. Prépare-toi à mourir !


Un grand silence se fit parmi les participants. C'était bien la première fois qu'un tel évènement se produisait, du moins les plus jeunes le pensaient-ils. Pour Ilmiya en revanche, ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à ce genre de rebondissement.

A vrai dire, elle n'était qu'à demi surprise par ce qui se passait. Car elle avait remarqué le comportement étrange de Raji depuis quelques jours. Depuis le retour de Luludja au campement en réalité.
Il était de son devoir, en tant qu'ancienne, d'observer et de sentir ce genre de changements parmi les Fils du Vent. Mais elle savait à quel point il était difficile de raisonner quelqu'un qui agissait sous l'impulsion des sentiments. Jusqu'au dernier moment, elle avait espéré que Raji renoncerait à toute tentative désespérée, qui ne pourrait se terminer que dans la mort pour l'un ou pour l'autre. Et la mort d'un Fils du Vent n'était jamais souhaitable.

Ilmiya s'avança vers Luludja, tandis que le reste de l'assemblée formait un nouveau cercle autour des deux hommes. Celle-ci avait crié, horrifiée par la scène qui se passait devant ses yeux. Mais le regard de Ageb ne laissait aucun doute sur la suite, il ne se défilerait pas devant cette provocation.
Alors que Raji lançait déjà la première attaque, la vieille femme se rapprocha de la cheffe du clan, devenue un enjeu de vie et de mort et lui souffla à l'oreille.


Laisse le destin faire son oeuvre, Luludja Varga. Tu es libre de les empêcher de se battre, mais alors tu ne sauras jamais vraiment si tu as fait le bon choix. Ce soir un homme va mourir et un autre va vivre pour toi, accepte-le...
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)