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[RP] C’est à toi que j’écris…

Gabrielle_blackney
Mon amour, mon beau, ma loi,
Mon autre moi-même,
Tu es le soleil couchant
Tombé sur la terre,
Tu es mon dernier printemps.
Mon dieu, comme je t’aime.

- Barbara -

Oh oui, comme elle l’aimait. Et pourtant, Gabrielle était perdue, plus qu’avant, plus que jamais.
Le soleil était déjà haut dans le ciel, ils s’étaient endormis au petit jour, essoufflés, en sueur et remplis l'un de l'autre, les corps tout aussi épuisés que les esprits.
Il dormait encore. Pas elle, oiseau de nuit au sommeil toujours court et léger. Elle le regardait, si serein, si beau malgré sa lèvre fendue et son œil bleu du poing d’un autre. Il lui avait dit « tu seras là tous les matins » et pourtant, ils allaient se quitter. Elle lui avait promis tous les matins du monde, et pourtant, elle allait partir.
Aimer c’est aussi savoir se séparer. Pour un temps ou pour la vie, nul ne le savait. Ni Lui. Ni elle.
Mais elle savait déjà qu’il allait lui manquer plus que tout, que son souffle serait plus court et ses jours plus longs. Il lui manquerait son complément d’âme, son autre moitié. Oui, il allait lui manquer.
Gabrielle sourit en le regardant et résista à l’envie de le réveiller, qu’il dorme, là au moins, il était en paix. Les yeux posés sur lui, elle se demanda un instant de quoi était fait ses rèves. Elle étira ensuite son corps nu et frissonna, pourtant, dehors il faisait chaud. Sans faire de bruit, pour respecter la quiétude de la chambre, elle s’habilla et entreprit d’écrire une lettre. Ce soir, elle quittait Lodève. Lui aussi, mais même s’ils voyageraient peut-être ensemble un jour de plus, cette nuit avait le goût des adieux et elle avait des choses à lui dire.
Il trouverait la missive sur l’oreiller à son réveil. Et elle, elle ne serait plus là.


Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Enzo,


Le soleil est levé depuis des heures et toi tu dors encore. Je me décide à t’écrire ce que je n’arrive pas à te dire.
Je te regarde dormir et j’ai envie de me coller contre toi et de rester là, corps contre corps, allongée sur ce lit, hors du monde et loin des autres. Ma peau à l’odeur de ton odeur, ma langue a le goût de tes lèvres… Mais bientôt tu seras loin et tout s’effacera. Mais moi je n’oublierai pas.

Je ne veux pas que tu partes. Mais il serait égoïste de ma part de te demander de rester. Va et vis ta vie. Va rechercher ton honneur qu’ils pensent tous que tu as perdu à cause de moi. Ne gâche pas tes chances pour moi, je n’en vaux pas la peine.

Je ne veux pas que tu partes pourtant, et j’aimerais croire que toi aussi tu voudrais que je reste. Mais nous n’arrivons pas à nous le dire sans nous déchirer. Alors je te l’écris.
Enzo, je t’attendrai. Pas comme tu le voudrais m’as-tu dis. Alors je t’attendrai comme moi je sais faire. Même imparfaite, mon attente sera pour toi. Tu peux partir tranquille, personne ne te remplacera, même pas lui.

Je ne veux pas que tu partes, et je garderai cet espoir imbécile que tu auras envie, peut-être, de revenir.
Nous nous reverrons aujourd’hui et sûrement demain, mais je n’arriverais pas à te dire tout ça. Cette nuit, mes mains auront envie de t’agripper, mes lèvres de te mordre, mon corps et mon âme voudront t’empêcher de partir, alors je profite d’un moment où la raison parle. Si tu savais pourtant comme j’aurais envie que tu restes. Mais tu dois partir. Alors pars. Et reviens-moi si le cœur t’en dit et si la vie te le permet.

Tant pis si cette lettre dit plus que ce que je voudrais. Tant pis si elle te fait peur et te fais fuir.
Le soleil est levé depuis des heures et toi tu dors encore. Je vais poser ce vélin sur ta couche et refermer la porte sur ton sommeil.

Enzo, j’espère que maintenant tu sais. Que maintenant tu as compris. Sache le. Et n’en doute jamais.

Forever yours*,

Gab.

*A toi pour toujours
_________________
Enzo.blackney
    « [...] And the only solution was to stand and fight,
    And my body was loosing all the sattelites,
    But you came over me like some holy life,
    And I know the whole story,
    You're the only light [...] »


Et pourtant j'ai fait le choix de partir. Vais-je revenir ? Je ne sais pas.

Les yeux verts du Blackney fixent le vélin, tandis que ses doigts pianotent sur le bureau de sa chambre d'auberge. Gabrielle n'est pas avec lui. Pourtant, ne lui avait-il pas dit qu'elle serait là tout les matins ? La lanterne déposé sur le bureau, il n'y avait que lui et le nécessaire pour répondre à cette lettre trouvé sur l'oreiller la veille.

Pour le reste. Il n'y avait plus rien à dire.


Citation:


À toi, Gabrielle
De nous, Enzo


    Nous partons.

    Montpellier a quitté ses couleurs de la journée et s'ouvrent sur la nuit. Moment que tu aimes bien. Où nous pensons que tu te sens le plus libre. Tu crois savoir ce qui semble être le mieux pour nous. Et nous ne disons rien. Nous ne disons rien, car il semble ne pas avoir de mots à dire. Nous voudrions toutefois que tu saches que nous somme le seul maitre de notre vie. Malgré tout. La pression familiale n'a plus d'impact à autant de nœuds de cette dernière.

    Alors nous voilà, à quelques minutes du départ avec le convoi. Nous ne voulons partir non plus, et pourtant nous le faisons. Nous le faisons, car c'est la chose à faire. Une femme n'est qu'une femme à lequel il ne faut pas s'attacher nous dirais sans doute Audoin. Alors nous allons tenter de croire en ses paroles d'homme mature qui doit bien savoir ce que c'est la vie plus que nous le savons nous même. Nous n'allons pas te dire
    ce que peut-être tu espères nous voir écrire. Ça serait futile. Ça serait que des maux.

    Ceux qui ne disent rien et attendent que le temps passe. Nous partons donc regagner ce mot qui semble être si important pour toute les bouches. Même la tienne. Ce mot donc nous ne connaissons point le véritable sens tellement il semble avoir de définition différente. Tu ne nous suivra pas. Nous le savons. Montpellier est peut-être ce qui te rappelle un peu Douvres ? Nous ne pouvons savoir.

    Cette lettre sera bien différentes des autres, puisque nous t'avons évité toute la journée, pour ne pas avoir à faire face au départ. À cette envie de prendre tout ce que nous aurions le temps de prendre avant l'heure. Il nous a fallu résisté. Ne pas envoyé nos sinoples dans tes océans énigmatiques, car il y a de ses mots qui se disent qu'avec les yeux. Le vent d'hiver souffle en mai, Gabrielle.* Il est froid. Il enveloppe et traverse les tissus de vêtement sans aucun mal.

    Il est intérieur ce froid.

    Du coup, nous allons nous excuser. Nous excuser de partir. Nous ne savons pas si nous allons revenir. Le Rouergue à besoin d'hommes, et comme l'honneur semble être chose importante plus que tout autre, nous irons. Nous irons tapé des malotrus avec gentillesse, comme tu aimes si bien le dire. Et peut-être allons-nous revenir en vie.

    Au revoir, Gabrielle.
    Sois heureuse.

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,



Vis ta vie, Gab. Si je dois vivre aussi la mienne, même si je la considère avec toi. Dans la lettre tu trouveras un mandat où est inscrit la somme de 250 écus. J'espère que tu ne penses pas que je t'achète. C'est loin d'être le cas. Ce ne sont que quelques futiles écus pour m'assurer que tu seras bien. Faute de ne pouvoir t'offrir ma présence...

Que je désir tant, pourtant.



Citation : De Only If For a Night - Florence & the Machine
Traduction : Et la seule solution était de se battre,
Et mon corps avait perdu tous les satellites,
Mais tu es venu sur moi comme une vie sainte,
Et je sais toute l'histoire,
Tu es la seule lumière

* Les mots bleus - Christophe
« Le vent d'hiver souffle en avril » - J'ai changé pour mai.

En italique : Que dieu te garde, en gros.

_________________

© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Gabrielle_blackney
J’aime mieux que tu m’aimes
Sans dépenser des sous
Moi je m’en moque, j’envoie valser
Les trucs en toc, les cages dorées
Toi quand tu m’serres très fort
C’est comme un trésor
Et ça
Ca vaut de l’or
(…)
C’est toi
Toi qui vaut de l’or

- Zazie -

« Mais quel petit con ! » fut la première réaction de Gabrielle à la lecture de la lettre d’Enzo.
Et surtout au mandat.Mais pour qui la prenait-il ? Ah il avait de la chance d’être parti sinon les portes des tavernes de Montpellier auraient claqué.
Si Gabrielle avait été moins impulsive, si elle avait dormi, si elle avait pu parler à Enzo avant son départ, s’il ne lui manquait pas déjà, si les choses étaient différentes, peut-être aurait-elle pu comprendre que cet argent était une manière comme une autre de s’occuper d’elle. Peut-être d’ailleurs l’avait-elle compris mais qu’une fierté idiote et un peu d’amour propre mal placé l’empêchait d’accepter ce que d’aucune aurait pris comme un cadeau.

Malgré tout, entre le moment où Gabrielle reçut la missive d’Enzo et le moment où elle prit la plume pour lui répondre, son humeur avait changé. Elle avait mis de côté la lettre. Lire correctement un courrier d’Enzo demandait une concentration et une attention que la fatigue l’empêchait d’avoir en cet instant précis. Il avait cette fâcheuse manie de dire sans dire, de dissimuler le fond de sa pensée dans des phrases obscures et Gabrielle était suffisamment habituée pour savoir que rien de bon ne sortirait si elle lui répondait maintenant.

Néammoins, elle avait décidé de ne pas garder l’argent. C’était totalement inconcevable pour elle, elle ne pouvait pas accepter ce qui n’était sans doute pas grand chose pour Enzo mais représentait une somme énorme pour elle.
Elle savait le jeune homme quelque peu sensible sur la question des écus, mais peu lui importait qu’il se vexe ou non. Enfin, si, ça lui importait, mais Enzo était si imprévisible qu’elle renonça à choisir ses mots avec soin et se contenta de dire ce qui devait être dit.
Bien sûr, elle n’oublia pas de joindre le mandat à ses quelques lignes.


Citation:
A toi, Enzo,
De moi, Gabrielle


Enzo,

Je ne suis pas ta catin.
De plus, l’eusse jamais été que j’espère bien valoir un peu plus que ça eut égard au travail fourni. Quoique travail ne soit pas le bon terme, ou alors j’avais trouvé le plus agréable qui soit.
Tu m’as eu pour rien, et si d’aventure, tu revoulais de moi, viens sans écus, tu n’en aurais pas besoin. Viens comme tu es, les mains dans les poches, avec ton sourire et tes yeux verts.

Enzo, je ne veux pas de ton argent.
Je te veux toi.

Je t’écrirai plus longuement plus tard,

Prends soin de toi.

Gab.

_________________
Enzo.blackney
    « [...] You left my side tonight
    And I, I just don't feel right
    But I, I can't let you out of sight
    Without you I'm no one, I'm nothing at all [...] »

    Without You - Three days grace.


Il aurait dû se douter, et pourtant il l'avait fait. Certaines auraient pris sans rechigner, mais pas Gabrielle. Pourtant, niveau argent, il s'y connaissait. Beaucoup payerais de leurs réputation pour ce mandat qui se trouvait maintenant entre les mains du Blackney. Oh oui, pour certains, c'était le confort de quelques semaines. De l'Argent traitre, comme il aimait le penser. Traitre, car quand on emprunte, on a la dette qui s'ensuive. Mais pour son profit à lui, beaucoup semblait oublier. Le débiteur n'est rien sans son créancier, et ce dernier à toujours un certain droit. Mais peu importait. Gabrielle ne le voulait pas. Mais la lettre, du moins, était calme. Étonnamment.

Citation:


À toi, Gabrielle
De nous, Enzo

    Desiderata,*

    Nous aurions du nous douter que tu réagirais ainsi. Sache, Gabrielle, que cet argent n'était en rien un achat, mais bien un don. Non, pour ce que tu as pu faire sur notre si charmante personne, bien au contraire. Nous voulions t'assurer ton bien-être. Aux étuves tu nous avais l'air intéressée par l'eau de roses de Valériane. Nous avons donc cru bon que cela te ferais plaisir. Peut-être. Après tout, nous savions que tu n'allais pas utiliser cet argent comme nous l'espérions. Nous aurions aimé que tu l'utilises pour te prendre chambre ailleurs que dans la taverne de Mordric. Pour ce qui est de dépenser en alcool, nous n'y avons point pensé, puisque tu as tout gratuitement, ou presque, maintenant.

    Pour ce qui est du reste. Nous donnons plus pour une catin. Parfois. Ça dépend du temps que nous restons. Peu importe. Toi, nous pouvons t'avoir le matin, au réveil. Gratuitement. Nous trouvons ça bien différent. Sache-le aussi. Béziers semble être une ville animé, mais nous n'avons point fait la visite. Effectivement, nous sommes rester enfermé dans cette chambre d'auberge qui me semble bien terne. Terne et vide. Silencieuse et bruyante. Nous n'avons point parlé à Audoin, sauf pour faire monter le repas. Et puis cette lettre est venu se déposer sur le petit secrétaire. Bien sur, rien en soit nous a étonné, mais nous aurions pensé que tu aurais compris le geste. Au lieu de ça, tu nous as vexé. Mais peu importe.

    Viens nous chercher, si tu nous veux tant.C'est toi qui es resté. Nous ne sommes point parti pour le Rouergue. Pas encore.Mes affaires semblent se lancer de nouveau. Nous allons devoir monter sur Paris bientôt d'ailleurs à ce propos. Nous nous sentons pas spécialement bien, donc nous allons retourner sur le lit que nous avons presque pas quitté de la journée. Pour que tu n'oublie pas de continuer les leçons, nous avons ajouter à cette lettres quelques vélins d'occitan. Traduction comprise, pour ton apprentissage. Il ne faudrait pas perdre ce que tu as durement travaillé.

    Que les bras de Morphée t’accueille mieux que les nostre,




Trad. Tu as quitté mon côté ce soir
Et je, je ne me sens pas bien
Mais je, je ne peux pas te laisser hors de vue
Sans toi je ne suis personne, je ne suis rien du tout

*« Choses désirées, dont on regrette l'absence. » - Wiki.

_________________

© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Gabrielle_blackney
Une heure de conversation vaut mieux que cinquante lettres
- Madame de Sévigné -

Oui, mais une lettre ça se lit, ça se relit, ça se garde, ça se cache. Mais Gabrielle aurait en effet donné beaucoup pour une heure avec Lui.
C’est incroyable comme parfois le temps se dilate, comme les journée peuvent être longue et comme on a l’impression que des semaines se sont écoulées quand ça ne fait que quelques jours. Gabrielle ressentait cela fortement depuis qu’Enzo était parti. Où était-ce elle qui était restée ? Elle ne savais plus très bien… Mais ils s’étaient laissés. Et c’était bien plus dur que ce qu’elle avait imaginé. Gabrielle était un peu troublée. Elle avait espéré que la distance rendrait les choses les plus faciles, qu’elle l’oublierait peut-être un peu. Ou que lui l’oublierait. Mais voilà qu’il lui avait écrit cette lettre.
En la relisant, Gabrielle sourit. Un parfait mélange de phrases piquantes, de phrases pudiques et de mots à la fois mystérieux et limpides. Enzo.
Il était temps de lui répondre car ce soir, elle prenait la route. On ne sait jamais de quoi la vie est faite, ni sur qui on peut tomber au détour d’un chemin.


Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Enzo,

Oui, tu aurais du te douter.
Comme tu devrais te douter que ma chambre me convient fort bien et que je n’en changerais pas. Oublie un peu cet homme, maintenant que ton poing est venu s’écraser sur lui, oublie-le ou fais la paix avec lui. Néammoins, il reste mon ami, et j’en ai suffisamment peu pour ne pas tenter de perdre les rares qui sont là.

E
n parlant d’ami, j’ai reçu une lettre de Cooky. Elle s’inquiète pour nous. Elle aimerait avoir de tes nouvelles. Puisque tu sembles t’ennuyer seul dans ta chambre, écris-lui, je crois que ça lui ferait plaisir.

Moi aussi, je m’ennuie. Je n’en n’ai guère le loisir pourtant. Mes journées sont occupées avec Lucie. Mais quand le soir vient, la réalité se fait violente, et je ne suis pas de la compagnie la plus agréable en taverne. A Montpellier, les drames se nouent et se dénouent et je suis au milieu de tout ça, sans bien comprendre ce qui se passe. Un peu ailleurs, un peu étrangère aux relations qui se font et se défond.
L’esprit occupé par autre chose.

Ce matin, j’ai reçu une nouvelle fort étrange. Un courrier d’un homme qui prétend être mon oncle, le frère de ma mère. Je dois dire que ce qu’il me dit est tellement surprenant que j’ai eu du mal à y croire. Et pourtant. Il a joint à sa missive une lettre de ma mère. Le passé me rattrape et il est bien différent de ce que j’en savais. Le sang qui coule dans mes veines est de plus en plus bleu, et moi, je suis de plus en plus perdue. Je ne sais pas encore si cette nouvelle est bonne ou pas. Une autre famille, un autre nom, d’autres ennuis peut-être…

J’espère que tu vas bien, que tu sors un peu de ta chambre pour profiter de la ville et du soleil. C’est mon premier printemps dans le sud, et il fait déjà meilleur que l’été à Douvres. Je pourrais bien m’habituer.

Enzo, tu me manques,


Gab.


Post-scriptum : mercé pour les vélins… je vais tâcher de m’y plonger, même si sans professeur, j’y trouve moins de plaisir.

_________________
Enzo.blackney
    « On ne manque de rien quand on n’aime rien. »
    de Amélie Nothomb


Mais toi, tu viens me manquer aussi. Tu créer un vide que je ne sais pas combler. Que je comprends mal. Et tes lettres sont comme l'eau de vie dans laquelle j'aimerais me noyer, parfois. Quand tu n'es plus là. Enzo était toujours dans la même chambre d'auberge, les yeux rivés sur le paysage de Béziers quand la lettre lui fut amené. Il en effleura les rebords et l'observa un moment avant de l'ouvrir et la lire. Lettre banale. Mais lettre d'Elle. Il prit donc, tout de même, le temps de répondre.

Citation:


À toi, Gabrielle
De nous, Enzo


    Comment veux-tu que nous ne pensions plus à cet homme qui veut te mettre dans son lit ? Nous n'allons pas rester là, les bras croisés, ni aller faire la paix avec tel homme. Ami, tu as écris. Nous n'ajouterons rien d'autre, même si l'envie ne nous manque pas. Nous sommes las de toute manière, ce soir. La chance peut-être pour toi. Ou pas. Selon. Tout est relatif de toute manière.

    Une lettre de Cooky ? Surprenant. Nous n'avons pas eu de nouvelles depuis longtemps. Nous espérons qu'elle va bien. Peut-être à t-elle retrouver des sensations dans sa jambe. Ça serait bien. Même si les bâtons que nous lui avons offerts lui sied bien. Nous y penserons, de lui écrire une lettre. Après cette dernière, peut-être.

    Béziers est une ville étrange. Il y a souvent des gens dans les tavernes, mais ils ont langages à eux. Curieux, ils sont aussi. Beaucoup. Nous y sommes passés que deux ou trois fois. Très peu de temps. Ils partent de familles, d'amour, et leurs vies en général. Lassant. On aurait dit des réunions de familles tranquilles. Vraiment. Tu n'aurais pas aimé, nous le croyons.

    Un oncle ? As-tu reconnu l'écriture de ta mère ? Il faut se douter de ses histoires, on ne sait jamais. Mais si cela est vrai... Ma foy ! Gabrielle. Tu serais plus bleutée que nous ! La seule façon de savoir si c'est une bonne nouvelle, c'est d'aller à la rencontre de ce passé, Gabrielle. Même si, honnêtement, ça pourrait changer bien des choses. Entre nous notamment.

    Nous sortons toujours peu. La ville ne nous attire pas. Et le printemps commence à se faire chaud. Nous n'apprécions pas beaucoup. En Normandie, c'est beaucoup plus frais et agréable. Lorsque la mer sera plus chaude, nous en profiterons plus. Peut-être. Nous pourrions t'amener à Nîmes. Ou ailleurs. Ou nulle part. Donne nous de tes nouvelles plus souvent. Elles ont été tardives ces dernières. Nous ne sommes pas patient.
    Tu le sais.

    Tu nous manques aussi. Mais nous n'avons rien écrit.

    Prends soin de toi, et que Diu te protèges,


_________________

© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
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