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[RP] Sommet de Bruxelles

Guillaume_de_jeneffe
Bruxelles, ou Broeckzeel s’il fallait en croire certains, se dressaient fièrement au milieu du riche duché de Brabant. Riche ville d’Empire, elle n’était distante que de quelques jours de marche des Flandres, où le chevalier de Jeneffe était revenu depuis quelques jours à peine. Revenu pour reprendre la lutte les armes à la main. Mais pour une fois c’était chez lui qu’il avait à le faire. Et il n’avait su dire si cela lui faisait plaisir. Car retrouver son cher comté était une réelle bénédiction, mais comment supporter de le voir plongé dans des troubles où l’incompétence se mêlait à la médiocrité et la malice à l’égoïsme ? Mais le choix n’était guère possible, il lui fallait rejoindre les troupes du Lion.

Ce fut à cette occasion qu’il reçut un courrier frappé du sceau corbesque. Celui-ci le surprit, ainsi que la lettre qui avait suivi. Invité à rencontrer le duc de Bouillon dans son fief des Ardennes, le chevalier avait refusé, tant pour le symbole qu’à cause de la présence de bandes de personnages de piètre qualité desquels il savait ne rien avoir à escompter que la haine et, si cela se pouvait, la mort. Aussi lui parut-il inutile de tenter le diable qui se lovait dans ces touffues forêts de l’Est. Il avait choisi un hôtel que lui avait recommandé le père-abbé de Marchiennes. Hôtel qu’il avait fait garnir d’hommes de main engagés le matin même de la rencontre prévue parmi ce que la ville comptait de fier-à-bras et d’hommes de guerre en rupture de ban. Les ordres n’avaient été donnés que par miriade d’intermédiaires, afin d’éviter que son identité soit connue. On n’était jamais trop prudent. Lui-même n’était venu que couvert d’une large et longue cape noire dans laquelle il s’était précautionneusement enveloppé. Pas question d’exhiber ses bannières. On n’était jamais trop prudent.

Une fois arrivé sur place, il s’engouffra dans l’hôtel toujours celé au regard des autres pour en laisser glisser son anonymat de ses épaules que lorsqu’il fut seul dans la salle qui devait les accueillir. Il portait désormais un pourpoint noir comme la nuit qui n’était rehaussé que par les rangs de mailles dorées qui dépassaient du col. Les choses devaient être claires aux yeux du Blanc-Combaz. « Oui, je suis équipé pour me défendre », d’autant qu’à son flanc pendait un baudrier brun supportant une épée idéale pour le combat de chambre. On n’était jamais trop prudent.

Gagnant un des deux sièges qui se faisaient face, séparés par une table où se dressaient deux verres et un pichet de vin de Bordeaux, il attendit. Son interlocuteur du jour, dès lors qu’il se présenterait, serait conduit à la chambre, sans que l’on ne s’oppose à la moindre de ses demandes. À condition du moins qu’il n’exige pas d’entrer escortés de sa propre garde. On n’était jamais trop prudent.

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Eusaias
La nuit venait de tomber et le bourguignon arrivait à Brussel. Quelques hommes furent d’abord empruntés à son gendre le baron d’Ittre et chevalier banneret de Fauquez avant d’être abandonnés à l’auberge la plus proche de l’hôtel « au cas où ». Le plus hardi serait avec lui, le cavalier rouge, car en plus d’être le plus hardi, il était l’un des plus « sage ». Pouvoir se faire tempérer lorsque la discussion monte était important pour le balbuzard qui avait l’épée facile et meurtrière. Le duc Asdrubaelvect, le poète Brillantin étaient tous deux de parfaits exemple de « discussion qui tourne mal » quoique la discussion avec le duc avait duré plusieurs mois.

Il s’était vêtu de son tabar au couleur de Bouillon et des Blanc Combaz par-dessus son broigne noir. Les cheveux avait été lissés, le collier de la toison d’or bien en évidence, « Joie perçante » à la ceinture à côté d’une dague à rouelle. Sur son front l’impression il avait encore le saint-chrême de l’onction reçue plus tôt. Une sensation de force et de toute puissance l’enveloppait, il se sentait capable de vaincre à lui seul une armée, de broyer une roche dans sa main, d’unir la France. Il était le diable et le Très Haut veillait sur lui.

Cœur de lion et face de rapace, le nez crochu, les canines aiguisées, le bourguignon se fit annoncer. Il dut insister lourdement, pour qu’on autorise le moustachu à aller jusqu’à la porte, mais il eu raison et obtint un valet pour porter le tonnelet de vin jusqu’à la salle.

C’est ici qu’il découvrit le De Jeneffe derrière sa table. Le sourire de bourguignon s’étira, point de traquenard pour l’heure et c’était tant mieux. Il souhaitait apporter la paix et non la guerre.


Bon soir à vous mon ami. Comme promis je suis ici, comme promis j’ai fait porté du vin et comme promis je vous considère encore comme mon ami.

La voix rocailleuse, trop usée sur les champs de bataille s’arrêta un court instant.

J’ai l’un des plus fidèles hommes de Bouillon avec moi. Je souhaite qu’il soit avec nous, car il est d’un caractère tempéré et devra faire en sorte que la discussion, qui pourrait être riche en couleur, ne s’envenime pas. J’ai du respect pour vous et de l’amitié… je ne voudrais pas vous tuer sur un coup de sang.
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Guillaume_de_jeneffe
Tout en désignant des yeux la chaise qui lui était dévolue, Guillaume écouta le Blanc Combaz. De part et d’autre de la table comme ils pouvaient se trouver de part et d’autre de l’échiquier. La symbolique avait-elle été choisie au hasard ? Devinez… Le sourire était également né sur son visage tandis que le Bourguignon ouvrait les « hostilités ». Son langage était toujours aussi fleuri et chargé de la jactance que pourtant leur devise commune –copieur ! – rejettait pourtant.[i]

« Il sera surtout utile à identifier votre corps si vous tentez de m’assaillir. Sage précaution donc ».

[i]Non, mais il croyait vraiment le moucher avec une si pauvre provocation, le Bourguignon ? Il avait beau avoir presque l’âge d’être son père, un père précoce certes, ce n’est pas demain la veille que le Flamand perdrait sa répartie. Qui ne volait pas toujours très haut, mais qui avait le mérite d’exister. Et de régulièrement donner le change.

Mais on n’était pas – uniquement – là pour faire joute de bons mots. L’un et l’autre avaient certainement mieux à faire.


« Quoi qu’il en soit, il n’existe aucune raison pour lui interdire de demeurer ici. D’autant que si vous désirez lui rapporter ce qui se dira entre ces murs, qu’il l’entende directement ne changera rien à la donne. Aussi, pendant que vous prenez place, il peut tout à fait demander qu’on lui amène une chaise. Ces employés de maison ne sont pas toujours très vifs, mais du moins agissent-ils, une fois qu’ils vous ont compris ».

Petit silence puis : « Et donc, vous voudriez me voir rejoindre votre parti ? »

Entrée en matière mode mammouth. Ça, c’est fait.
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Eusaias
Le balbuzard ricana aux propos du chevalier. Il savait que De Jeneffe était fort en gueule comme quasiment tous ses opposants du moment, à une différence prête, il fallait reconnaître qu’il était doué aussi sur le terrain. Eusaias le considérait même comme son plus redoutable adversaire.

Allons, il me semble avoir dit vouloir être votre ami, je ne suis pas un Samo Salar à poignarder mes proches et amis. Ne vous inquiétez pas De Jeneffe… Je n’ai aucune rancœur contre vous pour l’heure.

Il fit signe du menton au cavalier rouge pour qu’il se joigne à eux. Le moustachu poitevin devenait jour après jour, une aide inestimable et le bourguignon se félicitait encore de l’avoir pris pour vassal. Eusaias se laissa tomber sur un siège, bras croisés et coudes sur la table face au premier des chevaliers français. Les doigts de sa main droite pianotaient sur son biceps alors qu’il écoutait la dernière saillie du Flamand.

Non l’ami, ce n’est pas le mon parti que je vous demande de rallier mais la raison. Vous savez pertinemment que la seule volonté de Vonafred et d’engager des guerres dans tous les coins de France. Artois, Anjou, Guyenne il veut les mettre à terre. Il sacrifiera le domaine royal pour cela, il sacrifiera le moral des derniers braves français pour ça.

D’un geste du menton il fait remplir trois gobelets d’étain et s’empara de son verre afin de le lever à hauteur de visage, avant d’en avaler une gorgée.

Aujourd’hui il à décidé d’attaquer la Bourgogne, nous le savons depuis longtemps, les finances bourguignonnes l’intéressent.

Il laissa une courte pause avant de reprendre :

Et ne me dites pas le contraire chevalier, il envoie des armées équipées pour le siège, des pilleurs lombards et rapineurs genevois… Allons, ne me dites pas qu’il envoie tout ça pour me mettre au fer. Il rappelle ses chevaliers sous les bannières et rappelle que le ban noble n’est toujours pas terminé… pour moi seulement ?


Il ricana un court instant avaler son verre.
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Volkmar
Aujourd'hui comme chaque jour, le Rouge était carmin, et sa croix réformée autour du cou. Bon, du coup, il était carmin et un peu blanchi aussi, parce que la route de Bouillon à Brukselles, c'est comme toutes les routes, c'est poussiéreux, sinueux, mal famé, mal fréquenté.. Bref, c'est un vrai régal !
Un peu le retour à la vraie vie, après les campagnes électorales et les bleus couverts de bleus quand on les prend à peine en main.

Sinon, il s'était joint à eux, sur invitation, profitant du mouvement pour mettre Genève en valeur par dessus le col.
Parce que le Jeneffe était une pièce maîtresse de l'échiquier, et que si le rouge aurait bien vu une couronne à son suzerain, sa foi ne valait pas le prix de la terre. Si le vieillard tiquait, il saurait à quoi s'en tenir.
D'ailleurs, de l'autre côté, Eusaias et ses "rapineurs Genevois", lui filait à lui, de l'urticaire. Le Papisme, bien le rare défaut du rapace. Avec une infinité d'autres.
Heurt du métal du symbole concerné contre un autre. Un trèfle porte bonheur qu'il ne porte pas depuis longtemps.

Vieillard bien conservé, par ailleurs. On le disait vert comme le gardon à peine sorti de l'eau. Cependant, le gardon n'était pas très long, et après tout, l'ancêtre, lui, ne faisait pas forcément long feu.
On le disait, encore des rumeurs, toujours bon pied bon oeil. A espérer que le pied et l'oeil ne suivent pas un esprit courtisan.
En attendant, il jaugeait, et ne se privait pas de juger. Sans boire.
Puis finalement lâcha un mot.


"Le pays prend les armes contre une menace de premier ordre alors... Mais où est son roi ?"

Manière de dire. De rois il y en avaient deux, dont un de trop. Mais l'un était en première ligne quand l'autre déshonorait sa couronne. A croire que même adoubé et sacré, Vonafred se faisait dessus.

"On dit que le chien vient visiter la Bourgogne. On lui fera la visite. S'il se plait assez pour y rester, aurons nous l'honneur d'accorder l'hospitalité à son frangin, vous croyez ?"

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