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[RP] Les œufs à la coque

--Holopherne
Sluuurp!
Raffinement du Polonais, et un coup de manche passé sur la bouche, un! Il rétorque au tenancier, dans une éructation.

Eusebiusz* , mais appelle-moi Holopherne, comme le général.


Un instant, il regarde et écoute l'échange entre les deux blonds. La blondeur... Thème éminemment nordique, il en va sans dire. Mais de l'autre côté du Danube, ce n'est pas une généralité. Ca ressemble plus aux populations germaniques et scandinaves qu'aux Slaves. Bien que leur blond ne s'affiche pas de la même couleur. Étrangement, les bords de la baltique en sont fort pourvus, surtout quand la bise fut venue, mais c'est une autre histoire. "T'y bo'ffe, t'y bo'ffe pas : t'y crrrèv' to'd'même!" disait un adage tunisien. Donc revenons à nos moutons, ou plutôt nos rats, et voyons un peu comment qu'l'affaire se goupille!


Hum... Propre?


Pincement de la narine droite et haussement de sourcils comme pour dire que... Bordel, c'est quoi ce mot déjà?


Que j'repasse? Sans problème. Mais va falloir me faire une p'tite ristourne sur le prix des gnôles alors, si j'prends racine dans ton bouge.


Holopherne ponctue cette phrase par un étirement des plus confortable, moment de pause dans cette chienne de vie, et soupire d'aise comme un nourrisson dont la seule douleur ici-bas, la faim, aurait été calmée.
Ensuite, il reluque la Blonde qui démontre. Hop, hop, coup d'manchette, balayette, et vas-y que j't'embrouille mec! Elle manque pas d'air. Ca mériterait bien une torgnole, dans l'esprit d'Holopherne, rien dans l'détail. Comme pour les enfants : faut taper pour qu'le message rentre. Les femmes, à la tétine.
Mais le culot paie. Holopherne ne réagit pas, regarde, interdit, puis intrigué.



L'est rapide comme une mouche, cette petite.


Trop pour lui, en tout cas.
Et puis, il a une idée. Ca sort pas souvent de sa cafetière, mais quand ca sort, ca gicle fort. Il écarquille des yeux, trop content d'avoir trouvé un moyen de se dégourdir les jambes et de faire plus ample connaissance avec ses interlocuteurs d'une autre manière que de bavasser vainement.



Des p'tites descentes, comme ca, pour grapiller du blé, et pourquoi pas pour le plaisir de bastonner, à Paris, c'est pas possible? Histoire de s'dérouiller... Doit bien y a voir des vauriens dans l'coin qu'attendent que ca, de s'en prendre plein la tronche.


* En le prononcant " Ew-zé-biouche ", on se rend compte que ca fait très moche, hein? Nonobstant, comme dirait maître Vergès, un p'tit nom de scène, ca fait toujours son petit effet. A star is born. Dépend dans quelle domaine il va briller, le star!
Johannes
Tout sourcils froncés, il repasse le dos de sa main sur sa taillure et lui choppe le poignet à la blonde. Il serre. Pas violemment, serre juste. C'est pas un sang-chaud, mais si ça commence à mutiner dès le premier jour, on s'en sortira pas. Faut dire ce qu'on veut et c'qu'on veut pas, d'abord.

« Pigé. Par contre, j'aime pas qu'on m'touche, alors les caresses et les reniques, vous les gardez pour d'autres. »

Deux fronts de bornés en tête-à-tête. Il lâche le poignet, point trop n'en faut. Ça sera pas de la tarte avec elle, mais tant qu'elle a du sens et qu'elle lâche pas le mot, ça ira. Il va pas rouler des épaules non plus. Et puis on ne peut pas être femme dans le Milieu et se la jouer mijaurée, c'est logique et ça se tient.

Le blond avise Holopherne, qu'est-ce que c'est fameusement théâtral comme petit nom, qu'a fini par avoir les tripes contentes. Au premier abord il est plus clair le bonhomme, on s'y retrouve. Il a des envies qu'on comprend, et ça semble lui démanger d'avoir assommé que des rats aujourd'hui.


« Sûr que si tu prends racine, la maison ferait l'aveugle sur quelques verres. Repasse en nuit, on descendra la rue voir qui y traîne. Vous aussi la rude. »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
Astana
Ça promet. L'est farouche, finalement, le patron. Foutu caractère.
Raclement de gorge, oeillade mauvaise. Irritée.

Bien.

Elle est bien tentée de lâcher un sourire au blond pour le surnom qu'il vient de lui coller, mais non. Faudrait pas jouer la tendre non plus. La danoise fait claquer sa langue contre son palais. Et elle prend congé, comme ça. Non sans adresser un regard courroucé à l'assommeur de rats. Pas si chiant le bougre. Elle s'en accommodera très bien. S'il garde les mains dans ses fouilles. Elle arrache sa lame de la planche, et vient la planquer dans les plis de son mantel. Sur le chemin de la porte, un temps d'arrêt :

Fous pas l'bordel dans le coin, l'Mazovien. Moi aussi j'veux du rat pour le dîner.

Léger pincement de lèvres affiché. Elle termine par ouvrir la porte, et de saluer d'un signe de la main à la volée. Avant de lâcher, en se faufilant rue Coquillère :

J'repasserai à la sorgue.

Et... rideau !
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--Holopherne
Le Slave s'exécute. Il salue la minette. Il salue le tavernier. Il ne sait rien de leur nom, ni de leur vie. And so what, comme dirait l'autre chanteuse. Il s'est fort bien amusé par leur présence, fort bien délecté de son repas, et maintenant, il est l'heure de mettre fin à cette bonne chose. Car toutes bonnes choses ont une fin.
Son regard se reporte sur la porte, l'horizon qui lui reste pour aujourd'hui : vagabonder dans les rues de Paname, trouver de quoi se mettre sous la dent ou sous le poing.
Johannes
Il salue les deux d'un signe de tête, et attend qu'ils filent chacun de leur côté. Se demande si Eusebiusz – ça se prononce ça ? – va de nouveau proposer une enfilade en douce dans un coin de rue à sa Blondeur. Il se marre. Quand il ne reste que plus que les verres et le gris du ciel, il s'étire. Personne ne voit. Il en profite même pour se gratter une valseuse.

Après il remettra un peu d'ordre, c'est fou que quatre clients ça fasse autant de bordel, posera un index pas décidé sur la marque fraîche sur le bois de sa planche, et laissera le feu crever dans son âtre. Il n'y aura pas d'autre clients dans l'après-midi, et sur sa chaise il s'endormira. Sieste perturbée.

La nuit, la porte est fermée pour la clientèle. Ça rouvrira demain.

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L. Carroll
Johannes
Des semaines après.

Paris se lève même pas encore qu'il a rouvert. Pas un joli chat dans les rues, ou que des chats gris, des rats et des fleurs de pavé. Un ciel qui songe à bleuir, mais qui hésite encore. C'est encore noir, même aux Œufs, c'est encore noir. Blondin est dans son réduit, à l'arrière. Il tient un cadavre de robe dans ses pattes qu'il plie sagement, sous la bénédiction de la lucarne entrebâillée. Il fait des comptes. L'compère s'amène.


« Hé ! »
ça le surprend Blondin, dans ses comptes et ses nippes, mais il est trop épuisé pour sursauter. Alors il cligne des billes, c'est tout comme, et se retourne vers l'autre empaffé. Pointe l'unique bougie vers la lucarne pour vérifier la trogne – c'est bien l'affreux. Ça chuchote.

« Quoi ? »
« T'renquilles alors ? »

« Un peu. »
« Quoi ? »

« Un, peu ! »
« Ah ! »

« Tête d’œuf ? »
« Q, quoi ? »
« J'l'ai sec ! »

Blondin fait signe de faire le tour, dépose le reste de nippes rouge dans un coin, referme derrière son réduit, à clef, vérifie deux fois, avant de s'amener vers la porte. L'autre se ramène, et le blond le sert au coin d'une bougie, son vin pisseux. Il cause compère, il raconte, ce qui s'est passé, pourquoi qu'on en est là, et pourquoi que ses oreilles reprennent guère vie, qu'il entend plus grand chose à part quand c'est des choses bien graves, mais même qu'il avait ouï qu'on avait vu le guet foutre pied blanc à la Cour, qu'il était pas sûr, mais que ça sentait mauvais tout ça, pour la Cour, et puis qu'à quelques rues on vendait des tissus d'Orient maintenant, du beau tissage, avec des couleurs, même qu'il s'en ferait un bien un fond de culotte compère, pour racler les fonds de baquet, té !

Mais c'est ruineux, un tissu d'Orient. A force qu'il se fasse la langue compère, on voit une aube bleue. Ça n'éclaire pas grand chose, mais on distingue les chaises – il crache sur sa bougie Blondin, faudrait commencer par gratter où il faut pour se torcher le cul à la soie et au damasquin. Avec le peu de lueur on lui voit mieux sa trogne, au Blondin, pas moins blond, le regard pas moins noir, sauf que des restes de jaune autour d'un œil, œuf poché, une lèvre pas nette, vieille fendure, et la joue fadée comme une vieille pomme. Des coups dans la poire. Alors il se tient plus droit qu'à l'habitude, si messire, si j'ai eu des amochures, et alors ? Que t'en fait ? Il finit par les rouvrir complètement, ses Œufs, la porte et tout, parce qu'il sait que si quelqu'un se ramène, il la fermera, le compère. Taiseux comme un tendron, qu'il deviendra.

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L. Carroll
Guillebert
Les lieues parcourues du nord du royaume à Paris avaient achevé d'enterrer la bonne humeur du couillu Fazincourt, qui commençait à sentir la mesure de l'engagement qu'il avait pris, de quitter comme une fleur le domicile paternel et de prétendre pouvoir vivre par lui même. Débrouillard il l'était, de ses arnaques au coin des rues de Fazincourt, mais dégourdi un peu moins et l'aventure qu'il cherchait n'était pas au rendez-vous.

La mine en berne et le moral dans les chausses, le jeune homme passa les portes de la capitale assez facilement, à moitié caché entre deux charriotes, comme si les gardes prétendaient mériter leur maigre salaire. S'il était passé par là sur le dos d'un crieur en battant la mesure sur une marmite en cuivre il n'aurait pas été plus remarqué, c'est dire. Il était vrai que rien, en dehors de son nom, ne pouvait indiquer ses origines privilégiées, pas même ses fripes, sacrément amochées par la poussière des chemins. Et son père n'était pas près de le retrouver. C'était déjà ça.

Rue Coquillère. Sacré nom pour une ruelle étroite qui avait tout d'un coupe-gorge. S'il n'était pas froussard pour un sou, ce n'était tout de même pas sans appréhension qu'il s'engagea sur les pavés douteux. On y voyait presque pas à deux mètres, dans cette ruelle, et les rayons du soleil qui n'osaient pas toucher le sol n'aidaient en rien le promeneur, tout audacieux qu'il était. Mais s'il faisait sombre, ça n'empêchait pas l'air d'être chaud et étouffant, un foutu temps à donner envie de s'en coller une bonne. Une bonne qui serait la première, d'ailleurs. Mais de grands hommes et de bien plus bêtes disaient sans doute avec raison qu'il fallait bien commencer quelque part. Et cette auberge qui avait tout du troquet mal-famé était tout juste parfaite. La canaille du dimanche en poussa la porte avec un semblant d'assurance qui faisait pourtant assez bien illusion.

S'asseoir, avoir l'air louche et surtout commander le pichet de ce qu'il y a de plus infect.

Mission accomplie, Guillebert, faisant tout son possible pour altérer sa face de jeune premier, s'adressa ainsi au tavernier:


Bonjour.

Il vous reste quoi?

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Guillebert de Fazincourt - "Hardi soit qui bien y pense" -
Jeunet en vadrouille
Fils de Genséric de Fazincourt et d'Ermengarde Vrigny
Andrea_
Parfois elle se collerait des baffes. Mais la peur d'y prendre goût l'en empêche. C'est comme quand on s'entraine à embrasser son propre bras à l'adolescence, pour voir c'que ça fait. Bin on y prend goût, ensuite on s'met face à un coin et croise ses bras de façon à se caresser le dos. C'est beau l'insouciance, quand on sait qu'on fait ça et que moins de cinq ans après on colle des tatanes au premier qui nous touche d'un regard.

Bref, elle se collerait des baffes parce qu'elle n'a aucune idée de comment elle est arrivée là. Ni du pourquoi d'ailleurs. Elle a commencé par partir en courant du marché où elle avait " trouvé " une bourse d'écus, puis finalement de chien errant à papillon aux couleurs flamboyantes, de fleurs sauvages en rat des champs, de rats des villes en clochards saouls, elle avait attérit là. Paris.

Paris et ses noblichons, Paris et ses pavés, Paris et ses ruelles sombres, Paris et ses tavernes.


Elle passe devant, balançant son pied un peu trop près des jambes des dégueulants, relevant parfois sa houppelande pour pas qu'elle traîne dans les flaques au contenu douteux.
Si jamais vous vous posiez la question, je préfère vous le dire de suite, elle n'a pas peur. C'est pas question de l'imaginer avec son slibard sur le collant hein, c'est juste qu'elle a l'habitude, limite ça lui rapelle des bons souvenirs et un mauvais. Elle cherche elle cherche, elle aurait bien chantonné un truc histoire de profiter de l'écho de l'endroit mais...



BERDOL ! P't'ain d'merd' si j'avais su !

Oui, c'est vulgaire et j'ai envie d'dire... Et alors?
Elle en revient pas, l'étonnement toussa toussa, alors on lui pardonne, et si vous n'êtes pas d'accord... c'est pareil.



Mais.. Mais c'est l'paradis !


" Les oeufs à la coque" qu'on pouvait lire. Pour celle qu'on surnomme la Colombe et qui voue une adoration sans limites aux oeufs, j'peux vous dire que c'est trop d'émotion.
Du coup forcément qu'elle va faire une pause. C'est un peu chez elle ici... L'Oiselle ramène son plumage à l'intérieur, ouvrant la porte d'un bon coup de bottes pour s'affaler de traviole - jambes passant sur un des accoudoirs- sur une chaise.
Rapide coup d'oeil aux alentours, attention, la Chiasse est dans la place.



Tavernier ! A boire, et qu'ça saute !
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Johannes
C'est plus tard dans la journée, il est parti compère. Un doublé ! Deux d'un coup des clients, ça l'émotionnerait presque au blond, de voir que le quasi tiers de ses chaises est occupé par des fesses parisiennes, fermes peut-être pas, mais décidées à rester là. Un regard bienveillant lui échappe. C'est pas un fieffé galant le blond, si l'autre est arrivé en premier, l'oiselle attendra son tour. Primeur aux frais venus, et puis c'est chez lui. Il avise le jeunot par-dessus sa planche de comptoir.

Il vous reste quoi ?, qu'il demande. Il regarde brièvement autour de lui le propriétaire, il a l'air d'avoir été dévalisé ? Ma doué... Il passe. C'est toujours mieux que « Vous avez à boire ? », ou « Vous servez en choppe ou en hanap ? ». En bref, le jeunot veut pas avoir à franchement choisir. Ça se tient, pas dans un bouge pareil, mais ça se tient. Salement nippé, mais bien sûr de lui. Ça peut servir, ça. En attendant c'est lui qui sert. Il ouvre une bouteille de reglingard.


« J'ai ça. Mais si vous voulez vous tournez le crâne, j'aurai autre chose. »

Dans un même élan paresseux, il file vers l'oiselle, lui sert pareil. Ça saute pas, un tavernier. Et la nymphe qui prend ses aises, tout jouasse, à foutre ses panards sur le mobilier. Celle-ci, elle renifle les emmerdes à quinze pas. Sûr. Des billes noires, il avise la paire de gambettes pendues à l'accoudoir. Ça l'dérange. Ça fait pas propre. Déjà que c'est pas encore sérieusement propre autour. Et puis faut apprendre à se tenir, quand on est une demoiselle, aussi chieuse qu'on puisse l'être.


« Vos jambons vous les virez de ma chaise, elle est gentille la chaise, mais elle est vieille, c'pourrait qu'elle tienne pas l'coup. »
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L. Carroll
Andrea_
Les taverniers, c'est une espèce à part.
Y a les hommes, les vrais, ceux qui s'assument et tout et tout.
Y a les bougres qu'on tatane dans les sombres ruelles.
Et y a les taverniers. La plupart sont prévenants, gentils, vous poussent à la consommation mais pas trop, vous charme si vous avez la chance d'être pas trop mal roulée, mais nous avons là un tavernier de catégorie trois.
La catégorie trois c'sont les pires. Ceux qui vous voient mais n'vous saluent pas, ceux qui préfèrent servir un homme alors qu'une donzelle -pas n'importe laquelle en plus- vient se poser dans leur tripot. Généralement ça vous regarde du coin d'l'oeil, juste pour vous narguer du genre " t'as vu que je t'ai vu mais t'as vu que je fais semblant de pas t'avoir vu". Tout un concept. Un concept de blond tavernier catégorie trois.
Celui là a en plus pris l'option : j'te demande surtout pas ce que tu veux boire et je t'impose la pisse mémère que j'ai servi à l'autre. Histoire de bien t'faire comprendre que même si ce n'est pas ce que tu voulais, bin tu l'as quand même puisque maintenant que la bouteille est ouverte, j'vais sûrement pas en ouvrir un autre pour tes beaux yeux.

Elle sourit la chiasse, elle écoute rapidement le dit blond en train de proposer à l'autre un bon tord boyau et surtout elle imprime. Elle le ressortira, pas encore, mais elle le ressortira. Surtout sil lui propose pas à elle.
A la bonne heure, en plus il a l'air motivé. A croire qu'il est obligé de bosser ici, qu'on le contraind. Il est plein d'entrain ça porte presque à sourire. Ce qu'elle fait -et c'est beau, c'est elle, c'est l'oiselle!-.


Vos jambons vous les virez de ma chaise, elle est gentille la chaise, mais elle est vieille, c'pourrait qu'elle tienne pas l'coup

Soit. Elle va obéir, elle n'est pas chez elle après tout, enfin rpesque mais pas tout à fait. Les genoux glissent de l'accoudoir pour remonter un peu plus vers la table, les deux pieds s'allongeant sur la chaise voisine alors que d'une main opaline elle pousse le verre en direction de Johannes.


Voilà qui devrait être mieux pour mes " jambons" Soulignant par un grimace le mot " jambon". Il lui balance gentiment dans les dents le fait qu'elle a pris trois kilos en peu de temps, que ses orteils ressemblent à des " K'na qui baulent" et que son menton s'est multiplié. Bravo le veau, le tact des hommes, ça a toujours étonné la Chiasse.
Par contre, j'sais pas c'que tu m'as servi, mais vois*tu j'verrais plus un... une... des... rha comment on dit ? Rha mais si! ce que la blonde boit toujours là... humhum POWER qu'elles disaient! AH ! un chouchen, en double. Voilà, du chouchen, et double en l'honneur de sa blondeur.


Elle le regarde et lui balance un sourire niais, c'est important de jauger les gens pour trouver ses limites.
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Johannes
Pas les chaises. C'est quoi, cette manie de se foutre les ripatons sur les chaises ? Ça vient d'où ? Pourquoi ? Ça l'insupporte gravement, au blond, et gravement il fixe les haricots de la cliente. Pourquoi qu'elle fait ça ? Elle s'est cru chez elle la mignonne ? On s'en tape du mobilier patron, sers-moi, moi je me charge de foutre mes pieds sur tes chaises ? Nenni ! Gravement il regarde.

Voilà qu'elle ramène son verre à l'envoyeur. Parce qu'en plus, ça non plus, ça va pas. Mais il fixe encore les pieds Blondin, alors qu'elle demande du « chouchen ». Du chouchen. T'as vu un drapeau à croix noire ici ? T'as entendu qu'on causait bigouden ? Droch out ? Nenni ! Si qu'elle va lui taper sur les nerfs, il le sent. Alors il sourit, large, mais sans montrer les quenottes, et reprend le verre.


« Si, j'en ai, du chouchen. Ça arrive. »

Il repart vers sa planche le blond, tout droit, et vide le verre en-dessous. Il ressert généreusement, même bouteille, même pisse rouge, et ramène sa trogne pour recommencer les choses en bien.

« V'là, votre chouchen. »

Juste, pour voir sa tête, pour venger les chaises, avant de s'en retourner vers l'autre client, plus régulier. Peut-être pas plus commode, mais au moins il emmerde pas son mobilier. Mais il résiste pas le blond, au moment de se retourner, il fait un joli volte-face. Lui lance un regard rempli de sincérité, presque suppliant, à moitié sévère. Manquerait plus qu'il dise s'il vous plaît.

« Vos pieds. »
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L. Carroll
Andrea_
C'est qu'il aurait presque l'air " pas fin" le blondinet. Et ça la ferait presque rigoler la Chiasse, presque, parce que bon... on n'est pas au bordel des sens hein alors elle se contente d'agiter ses petons sous le nez du taulier. On croirait que les panards le narguent " youhou, on est sur la chaise, bien au chaud, ta p'tite chaise, dans des grosses bottes crados, va falloir sortir l'chiffon, c'est con hein ?!". Ah ça.. heureusement que ça parle pas un pied, sinon ça serait joyeux.

Le blond la lorgne et sourit, elle y répond notre Chataîne, parce qu'elle est comme ça, souriante, joueuse... bon, faut pas lui demander d'être sincère mais c'est le geste qui compte d'ailleurs en parlant de gestes... Non pas de gestes, pas encore petit impatient.
Elle le jauge, de haut en bas elle reluque le " serveur" alors qu'il s'en va pour lui servir son verre et balance à son voisin qui en reste sans voix un


A la bonne heure, il a du chouchen.

Inutile d'avouer qu'elle aurait bien balancé au blond un " plus vite que ça" mais il n'a pas l'air si commode alors allons-y par étape. D'ailleurs il revient, et la chiasse lorgne le verre et relève sa tête d'un air blasé, remettant une mèche de cheveux en place.

J'vais quand même pas payer pour "ça".

Payer payer, toujours payer, pour d'la piquette en plus, les gens de nos jours sont avares ! Bientôt faudra aussi payer pour voir des gens s'battrent dans la boue ! M'enfin il dégage et la Colombe s'empare du verre. Ah il se retourne, va -t-il s'excuser?
Hahum... L'homme, animal rustre et désopilant se contente de balancer un regard particulier, la Chiasse en est presque émue, d'ailleurs elle le regarde et fait mine de s'essuyer une larme, la moue boudeuse.


Vos pieds.

Un petit trente huit, mes bottes vous interesse ?

Sûre qu'avec un s'il vous plait, ça serait mieux passé. Le gosier Colombesque est rincé et le ricanement est au bord des lèvres.
Les bottes s'entrecroisent de nouveau, envoyant valser quelques morceaux de terre -ou plus si affinitées- un peu partout, une mini bouse ayant même pris l'initiative de se coller au dossier. Si c'est pas ballot ça.


Patron, un autre ! Et qu'ça saute ! OUps... Colombe Colombe, quand apprendras tu à te taire?
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Guillebert
L'affaire est scellée, et le stratagème du jeune escroc a fonctionné, comme il s'y attendait. L'aubergiste, qui tant qu'on y est, avait l'air de tout sauf d'un commerçant, lui propose une vinasse à l'aspect douteux. Quand on ne sait pas ce qui est servi dans un endroit tel que celui-ci et surtout lorsque l'on tient à ce que cela ne soit pas remarqué, on use de finesse et l'on utilise des moyens détournés pour laisser les autres choisir pour soi. A l'exercice, Guillebert était encore frais, mais son expérience ne demandait pourtant qu'à s'endurcir.

Mettez m'en un pichet, cela fera bien assez l'affaire.

Finir saoul dans un troquet pareil, c'est à tous les coups finir détroussé.
Tout du moins le brunet l'entendait-il de cette oreille. Ou de l'autre, c'est selon.


Lors qu'il avalait nonchalamment le vin qui à chaque lichette laissait sur ses lèvres une infâme couche de dépôt, le Fazincourt assista à la scène qui ne manqua de se dérouler sous ses yeux, d'aucuns auraient dit qu'ils étaient ébahis, intérieurement tout du moins. Je vous l'accorde c'est une image particulière.
En effet, le ton ne pouvait manquer de montrer entre un aubergiste de cet acabi, et une donzelle qui se voulait de celui d'un charretier tout ce qu'il y a de plus bourru. Le ton montait, oui, mais tout en finesse, et le couillu du Nord, nota bien que l'homme entendait bien tenir tête à l'oiselle qui se réclamait mâle dans son établissement.


Et la sale bête n'en démordait pas, son effronterie semblait vouloir tenir tête à la constance de l'hôte. Et même pour le jeune premier, qui pourtant se tenait pour libre, chacun devait rester à sa place; et sans considération de genre aucune; sans se laisser moquer, de la bouche des clients ne devait rien sortir qui ne puisse volontairement fâcher celui ou celle chez qui ils prétendait faire une halte, au risque de se faire proprement jeter à la porte. Par malheur le tenancier était seul, mais par bonheur il ne manquait d'aucune répartie. Toujours fût-il que Guillebert ne resta pas bien longtemps sans intervenir.

Ainsi, il s'adressa fort respectueusement à la donzelle aux manières de soldat mal dégrossi, d'une voix claire et bien audible:

Dîtes, ma damoiselle, vous seriez-vous fait troussée par tout un régiment de soldats teutons pour en avoir à ce point perdu vos manières?

Laissant à la pucelle le temps de saisir ses mots, il poursuivît:

M'est avis que pour être diligemment servi, quoi qu'on puisse penser du patron, il est de bon ton de parler correctement et de ne point paraître trop hardie. Surtout pour quelqu'un de votre genre. Je veux dire qu'on pourrait très bien faire attendre trois ou quatre partisans à l'entrée pour vous régler bien proprement votre compte une fois que vous aurez terminé votre vinasse.

Mais c'est un propos qui relève, sans doute trop, de la supposition. Peut-être notre hôte est-il homme à se laisser faire.

Ou peut-être pas.
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Guillebert de Fazincourt - "Hardi soit qui bien y pense" -
Jeunet en vadrouille
Fils de Genséric de Fazincourt et d'Ermengarde Vrigny
Andrea_
Homme. Animal curieux et mal élevé. Il m'est d'avis que la Colombe est née dans le mauvais corps.
La Chiasse c'est un peu comme... une jolie vache déguisée en fleur, comme... un bon fruit. L'enveloppe extérieure est plutot jolie, on croque dedans et le goût atteint votre espérance, le soucis c'est qu'il y a un énoooorme noyau. Elle est pourrie de l'intérieur c'est pas possible. Jamais, elle n'avait su se tenir en public - au grand damne du père de son fils-, jamais elle n'avait su quand parler et quand se taire. Au passage, elle n'a jamais su se taire tout court. Empêcher la Colombe de parler, c'est le pire des châtiments que vous pouvez lui infliger - après lui avoir coupé les cheveux-. Y en a qu'ont essayé et... ah bin non surprise ! Personne n'a jamais essayé. Ou personne n'est en vie pour s'en vanter.

Le " Damoiselle" lui arrache une grimace. La phrase qui suit laisse la Colombe bouche ouverte, mais à priori, non content de lui avoir arraché cet air niais, il continue - tente-il de lui laisser le bec dans l'eau ? Hahum... verdict rapidement. Ça écoute... Ça imprime faut pas croire hein, elle écoute, hoche la tête, d'avant en arrière, de gauche à droite -il est possible que ça soit pour faire craquer ses cervicales-, ça opine du chef, ça jette un regard suspicieux au taulier, ça se tait.
Vous y avez cru ? Berdol apprenez à la connaître !
Les pieds se soulèvent pour quitter la chaise -au moins un qui s'ra heureux !-, les jambes se croisent, le soupir est furtif, mais les azurées fixent l'indélicat.



J'pourrais vous dire que vous me surestimez, parce qu'un régiment ça fait quand même beaucoup, j'ai peu d'manières mais un minimum de vertu...
J'pourrais vous dire que pour quelqu'un qui prêche une parfaite éducation vous manquez à tous vos devoirs, à commencer par celui d'vous présenter.
J'pourrais enchaîner sur l'fait que l'blondy ici présent est assez grand et fort pour m'en coller une à lui tout seul, et qu'encore une fois, penser qu'il faille être trois ou quatre pour m'rêgler mon compte est présomptueux,
J'pourrais aussi dire que j'vous enfiante, et comme il faut. J'pourrais.



Les pieds se recroisent sur la chaise -oups, ça n'aura pas duré-


Mais en fait vous avez raison....
Oui vous avez raison, ce vin est vraiment de la vinasse.



Le sourire s'étire et l'air se fait malicieux. Le verre humidifie de ses dernières gouttes la bouche de la Chiasse. Rhalala, c'est comme à la maison !
Elle se le promet, avant d'se faire coller dehors, elle avouera qu'elle cherche quelqu'un, bah quoi ?! Vous n'pensiez quand même aps qu'elle était là par hazard !

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Johannes
Quoi ? Quoi ? Maintenant, le jeunot derrière qui s'y met. Il laisse causer le blond, faut pas claquer le bec des clients, faut que ça s'exprime un client qui boit, c'est fait pour ça, tant qu'il ne fout pas ses pieds sur la chaise. Le temps de la déconvenue, le temps qu'elle ôte les siens la donzelle, de pieds, il rêve d'écarter en douceur la chaise. Voilà, sur le côté. Elle t'embêtera plus. Le coup du régiment teuton, ça l'a bien fait marrer à l'intérieur, au blond. Même s'il ignorait que les teutons étaient les plus méchants en matière de troussage, mais en se penchant sur la question, ça semblait pas si improbable. Même que ça lui échappe, un sourire, si fait, un vrai, rien que d'imaginer la bavarde en train de jacter encore pendant qu'un soudard lui fait son affaire.

Et puis c'est mignon, la jacteuse et le bien élevé qui font connaissance, presque, ça serait émouvant, comme une paire de piafs qui se disputent un nid. Allez, allez, faites vivre mes enfants, prenez-vous le bec, traite-la de pas vertueuse, traite-le de sauvage, tant que vous renversez rien... Avant de repasser derrière sa planche, Blondin pose la boutanche près du demi-sel, parce qu'un pichet... un pichet ? Et puis quoi aussi, du chouchen ? Ma doué... La belle affaire. Les coudes sur la planche, menton dans la paume et les noires plissées, le blond écoute comment qu'elle lance sa répartie, la violeuse de chaise, comment qu'elle défend sa cause et son honneur à coup de je pourrais. Mais elle fera pas. Vinasse. Quoi vinasse ? Vinasse, deux fois.

Il lève les billes vers la porte, là-bas, l'entrée, et tente de se remémorer ce qu'il y a d'écrit. Les oeufs à la coque, ça il sait, compagnie de fricasseurs, au cas où un mazovien rapporte un rat et, vendengeurs. Mais à voir la tronche de son bouge, ça l'étonne encore de voir que les gens se plaignent de payer pour du râpeux. Pour du petit barbu en culotte de velours, faudrait mieux passer sa route. On a l'air de servir du grand pivois ici ? A se faire chatouiller les papilles ? Ou alors, peut-être qu'ils s'attendent à une surprise, les méchouis, un petit cru de providence, déniché derrière les fagots, à se faire vibrer la luette jusqu'aux mollets. C'est raté, le vin, c'est du rouquin, du qui se boit, et le vin des papes, c'est pour les blondes qui causent pas.

Mais faux tenancier ou pas, il serait temps de l'ouvrir. Raclement de gorge las, il relèvera pas pour la vinasse. Bon prince, mauvais tavernier, faut bien faire avec sa nature qu'on a, et puis c'est tout.


« L'hôte, il gère son affaire comme une princesse, pas besoin d'enfourcher votre carne pour venir prêter main. Même si l'affaire des troupes teutonnes... » Et de se marrer encore en douce. « D'ailleurs, mademoiselle pourrait plein de choses, mais elle fait pas. Si je m'affolais à chaque fois qu'on lance son baratin, j'en ferais pas le tour. Par contre... » Visée vers la pervenche. « Vos pieds. »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
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