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[RP]Asylum.

Berthe, incarné par Astana
[Quelque part à l'Est du Royaume de France]


Une vieille femme, le dos voûté par l'âge et les lourds secrets qui pèsent sur son âme, ferme précautionneusement les rideaux de sa fenêtre, non sans avoir regardé dehors au préalable. Prise d'une quinte de toux, elle sort de sa poche son vieux mouchoir et crache les quelques glaires qui obstruent sa gorge, avant de remarquer l'arrière goût cuivré resté dans sa bouche. Elle n'en a plus pour longtemps. Soupirs.

- Nous en... mourrons... tous...

Lentement, la vieille Berthe s'approche de la seule table présente dans la pièce, souhaitant économiser ses dernières forces. Ses articulations fragiles craquent lorsqu'elle s'installe mais c'est habituel. Ce son pourtant désagréable n'est plus qu'un simple murmure qui se taira bientôt. Quelques secondes lui sont nécessaires pour reprendre ses esprits et toutes ses capacités. Si ce n'est pas la maladie qui l'arrachera à ce monde, alors elle s'en échappera par ses propres moyens. Ses mains, fripées et tremblantes, amènent devant elle un vélin sur lequel elle s'empresse d'apposer son écriture maladroite :

Citation:
Pour qui lira ceci, en admettant qui le lise jamais...

Si vous lisez cette lettre, c'est que mon corps n'est plus et que je suis partie rôtir en Enfer. La vie ne pourra y être que plus douce que celle que j'abhorre désormais.

Le mal est ici. Il rôde. Il nous guette ! Tous autant que nous sommes ! Myscellius et Théophile ont pris mes trois fils, mon mari. Viles créatures ! Maudites ! Ils viennent en pleine nuit, fracturent les portes et prennent les enfants, les parents, les oncles, les tantes... sous les yeux impuissants de leur famille. Ceux d'entre nous qui ne sont pas encore atteints de folie furieuse restent cloitrés au village ; tandis que les autres... les autres... ils... *ratures successives* sont emmenés par delà la rivière, dans les bois Noirs.

Le mal nous ronge. Personne ne revient. Personne. Tous morts. Disparus. Volatilisés. Rayés de la carte. L'épidémie se répand par delà les murs de la prison noire. Chaque jour qui passe, une personne de plus est arrachée à nos bras aimants. Dieu ne peut plus rien pour nous. Seuls Myscellius et Theophile prétendent pouvoir nous sauver. Ils nous enferment pour le bien commun. C'est ce qu'ils disent. Pour nous protéger de nous-mêmes. Mais si... *ratures* Et si les fous n'étaient pas ceux que l'on croit ? Et si... les seuls fous sont le maréchal et le noble qui garde nos terres ? Mon Dieu ! Est-ce la folie qui me pousse à penser de la sorte ? Suis-je paranoïaque ? Je suis donc contaminée, moi aussi ?

Ils ne peuvent pas venir me chercher. Ils ne m'auront pas !

Si vous recevez ceci, sachez... qu'il ne faut pas passer les portes de cette ville maudite. Il ne le faut pas ! Ne les laissez pas vous avoir, vous aussi ! Fuyez et ne revenez qu'accompagnés d'une armée. Ne faites pas comme ces sombres idiots, ces trois étrangers qui ont eu le malheur de traverser notre village. Ils ont été emmenés, eux aussi.

Dieu vous garde,
Berthe.


Crac ! Les articulations, encore. Le pli maintenant scellé, la vieille Berthe se relève avec douleur en se maintenant les reins, puis se dirige vers la porte. Elle y fait tourner la lourde clef, la porte grince sur ses gonds et s'ouvre sur la nuit chaude et étoilée. « C'est une belle nuit pour mourir », songe-t-elle tout en s'avançant. Ainsi elle abandonne sa maisonnée sans regrets, espérant qu'il existe ailleurs un asile plus chaleureux que celui-ci. L'heure du couvre feu est déjà passée depuis longtemps, il lui faut faire vite. Si elle est repérée, Dieu seul sait ce que Theophile lui fera subir... Une fois le message délivré, elle se reposerait éternellement, ou brûlerait en Enfer pour avoir porté atteinte à sa propre vie.

- Qui va là ?!

La voix rauque résonne dans la nuit. La vieille Berthe, prise par surprise, trébuche et manque de tomber.
A cet instant, elle sait qu'il est déjà trop tard, et pourtant... elle répond, d'une voix chevrotante :


- La vieille Berthe, messire... qui... qui est là ?

Elle ne fait que gagner du temps. Cette voix ne ressemble à aucune autre.

- Me prends-tu pour un idiot ? Que fais-tu dehors à une heure si tardive, vieille folle ?
- Est-il déjà si tard, monseigneur ? Je... croyais...
- Assez ! Je t'ai vue agir, la Berthe. Je sais ce que tu complotes une fois la nuit tombée. Tu cherches un moyen de t'échapper, hein ?!
- Mais non monseigneur ! Je vous le jure ! Jamais ! Jamais... !
- Espèce de vieille femme sénile ! Tiens, tiens,tiens... Que caches-tu là ?


Alors qu'il se rapproche, elle resserre tout contre elle le pli écrit un peu plus tôt. Geste qui la trahit immédiatement.

- Rien, monseigneur, je...
- Ah bon ? Intéressant. Montre-moi ça.


Le ton est définitif et sans appel. Sans même attendre qu'elle le lui tende, il lui arrache des mains, sous le cri d'horreur étouffé de la vieille Berthe. Il ne prend pas la peine de lire son contenu. C'est une traitresse, et ils le savent tous les deux. Sans plus de mots, elle s'agenouille. Elle ne cherche pas à supplier. C'est un échec total. Le fer glisse contre le fourreau, c'est l'épée du bourreau. Au moins aura-t-il réussi à lui épargner le bruit de ses os de verre qui craquent sous le poids de tout un corps. Tête baissée, la vielle Berthe observe le reflet de l'épée dans une flaque d'eau. Lui, son sourire machiavélique n'ayant pas abandonné ses lèvres, lève la lame et la laisse s'abattre d'un coup sec sur la nuque de sa victime.

C'est ainsi que tout se termine. Son corps sera évacué le lendemain, dans la matinée. Et lorsque les gens demanderont ce qui est arrivé à la vieille Berthe, on leur répondra qu'elle était devenue trop instable, complètement folle, et qu'elle s'était jetée sur les gardes dans le but de les tuer jusqu'au dernier. Ce serait la version officielle, et personne ne pourra affirmer le contraire. Pas de témoins. Un asile pas loin. Une terre vaste de l'autre coté. Et entre les deux... un village à terroriser.
Alzin
[Pourquoi ? On se l'demande...]

Un rat poursuit sa route au milieu de la fange, de la paille collante et des insectes. Un parcours pour venir à l'encontre de sa convoitise, un os à grignoter. Son ombre se grave dans la pierre à chaque coups de tonnerre. Le ciel est chargé de l'obscur, une jalousie électrique qui inflige ses ires aux êtres. Les nuages n'aiment pas partager la voûte céleste. Alors, ils le font sentir. Lors de cette routine des éléments, le vent cesse toute activité. Il prend le large et les laisse à leurs litiges. Les oiseaux volent bas en quête de nourriture rapidement glanée pour ensuite se mettre aux abris. Alors que dans la plaine, les quelques querelleurs éternels avec une terre capricieuse rentrent leurs bêtes au sein des étables. L'azur devient encre noir aux reflets bleutés. Et dans un éclat de lumière, l'horizon se déchire et s'en suit la puissance d'un son résonnant aux tympans d'un silence en partance. Un claquement de fouet, un rugissement de contrastes. Et soudain, la colère s'efface et les larmes coulent jusqu'à la sécheresse lacrymale. Les gouttes d'eau s'incrustent dans les moindres trous de la toiture. Et notre compagnon d'infortune vient s'humecter le museau auprès de quelques flaques qui fleurissent par-ci, par-là. Son instinct naturel lui fait prendre la fuite dès lors qu'un bipède à la démarche malhabile pointe le bout de ses pieds...

Tournant le dos à la scène, son ouïe fine est témoin à sa place. Lorsque la porte en fer de la geôle hurle de sa voix métallique les milles souffrances du temps et de la rouille. Puis vient le tour d'une chute. Celle d'un homme totalement "ailleurs". Ici, certes. Mais ailleurs. Se trainant difficilement contre le mur, il s'adosse à ce dernier. Les pupilles dilatées, le regard dans le vague, la bave aux lèvres. Autour de lui, ses congénères l'observent avec curiosité. Sept dans la même cellule. Tous aussi étranges les uns que les autres. Pour ne pas dire que la folie est leur Mère à tous. Un d'entre eux, à la silhouette décharnée, s'avance subrepticement au sein de son espace vital. A ses yeux, c'est une forme difforme mais le réflexe de saisir la gorge de l'inconscient d'une main rageuse est plus fort. La pomme d'Adam est croquée, le badaud se débat et recule de plusieurs pas avant de cracher ses poumons...

Alzin en prison, c'est une habitude. Mais son état est inhabituel, il semble comme possédé.


Qu'est-il arrivé ?



_________________
Astana

Un rire fou rebondit sur les parois rocheuses de la vaste prison, auquel se joint l'écho de quelques chaînes rouillées et souillées qui viennent flirter avec le sol crasseux. Les miasmes dans l'air font concurrence à la Cour des Miracles, si tant est que la Cour est à ciel ouvert, et qu'ici nous sommes enfermés. Je t'envisage, je te dévisage. Les apparitions, les visages difformes, affamés, torturés, défilent et disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus à la lueur de la simple torche qui leur sert de guide. La lente ascension du petit groupe ne se fait pas sans chahut. Les insultes fusent, les coups pleuvent ; que ce soit sur eux ou sur des détenus un peu trop bavards. La grille d'une cellule s'ouvre dans une plainte douloureuse, et l'on y jette le premier d'entre Eux sans ménagement. Alzin. La soumission est de mise... pour le moment. La femme tout de noir vêtue, couronnée de son habituelle blondeur tirant vers le blanc a pour réflexe de s'avancer à son tour. Que nenni. Tu n'iras pas ici ma fille. L'édenté Maréchal referme aussitôt la grille, manquant de peu les doigts de la danoise. Un sourcil s'arque, les regards s'échangent, s'entrecroisent, s'envoient des menaces silencieuses. Lorsqu'il enserre son bras pour la mener à la geôle mitoyenne avec un air des plus vicieux, souriant plus que nécessaire, elle ne peut s'empêcher de siffler entre ses dents :

Je vais te faire bouffer le reste de tes dents, une fois sortie d'ici.

Le voilà qui ricane. Quelle hideuse créature. Et à peine le temps d'entendre un « elles disent toutes ça » qu'une gifle magistrale s'abbat sur sa joue. Elle accuse le coup, n'ayant pas vraiment mal mais plutôt chaud, et l'observe, pupilles dilatées. La drogue a cet effet-là : elle vous déconnecte de la réalité. De toutes ces choses qui auraient pu vous heurter d'habitude, et qui ne sont plus qu'une simple caresse à présent. L'espace d'une seconde, elle se balance d'un pied sur l'autre, ne sachant trop sur lequel s'appuyer... avant que sa mâchoire ne se contracte suite à un spasme. Là. Mais pas vraiment là. Ici et complètement Ailleurs. Cependant, la réelle Astana sommeille intérieurement, et la rivière endormie se déchainera bientôt. D'ailleurs, elle ressurgit l'espace de quelques secondes, suffisamment longtemps pour lui cracher ce qu'il lui reste de salive en pleine figure, avant de pencher la tête sur le coté en souriant niaisement. Vlam. Une autre gifle. Personne ne bouge. Lors c'est elle-même qui se met à ricaner, tandis qu'elle est jetée dans sa prison miniature et que ses genoux heurtent le sol poisseux. Instable. Délurée. Elle rit ainsi de longues minutes... à terre. Si bien qu'elle ne remarque pas que son public initial a évacué les lieux, et qu'il a été remplacé par trois bougres taillés comme des armoires à glace. Tous plus ou moins les yeux rivés sur ce qu'ils ne peuvent qu'imaginer.

Le calme reprend ses droits. Subitement. Le rire laisse place à une facade de marbre et à un regard des plus torves. Douche glaciale. Reprise de conscience.

Comment sont-ils arrivés ici ?


Ça pue la défaite, comme dirait l'autre.
_________________
Andrea_
Démission, Soumission...


Difficile de faire la part des choses.
A priori, ils n'y avaient pas été de mains mortes.
Abus d'alcool, de champignons, d'autres drogues en tout genre, et tout simplement une dose de folie à toute épreuve les avaient conduit directement en prison. Sans passer par la case départ, sans toucher cent écus.
La prison encore, ils auraient pu avoir une carte de fidélité et d'ailleurs, si la chiasse comptait bien, Alzin devait ètre à douzième entrée, celle qui est gratuite. Astana elle, c'était sa troisième carte, et à un moment, il fallait arrêter de compter. Andrea ?

Le regard se pose sur les doigts poupins, les yeux plissés tentant de compter au fur et à mesure qu'ils se déplient. Qu'il est difficile de rester concentrée en cet instant...


Un...
Hein ?



Les iris aciers se posent dans celles du gardien alors qu'il resserre les fers aux poignets de la chataîne. Un frisson lui parcourt l'échine. Rien. Elle ne voit rien. Le regard de l'homme est vide. Il n'a pas l'air bête comme la plupart d'entre eux, d'ailleurs, il n'a pas l'air du tout. De nouveau elle regarde sa main, alors que son index peine à se tendre, cette fois la descente est mauvaise. Quand le corps ne répond plus, que tous les sens ont du mal à réagir, il faut reconnaitre qu'il fallait arrêter avant. En même temps... C'est toujours une fois que le verre est bu, le champignon consumé et la bétise faite qu'on se dit " que c'était trop tard". ça se saurait si on se disait : " ah celui là c'est le verre de trop", bien que connaissant la chiasse elle aurait dit " mets toi sur le côté je vais boire les autres avant".

Hmm.... Deux.
De ?


Nouveau frisson, nouveau regard froid, les pupilles dilatées de la Colombe n'aidant certe pas cet aspect, les machoires se serrent et la salive vole au coin de la lèvre du garde.

Merd'
Elle va s'calmer la grognasse ?

Les genoux heurtent le sol alors qu'elle remercierait presque le ciel d'avoir des braies au tissus épais. Elle se voit déjà se relever, étrangler le gardien avec ses chaînes qui désormais lui meurtrissent les poignets, l'obligeant comme tout animal à manger la paille dans laquelle les prisonniers ont pris plaisir à se soulager. Sauf que rien ne viendra. Rien de plus qu'un son guttural, animal, profond. La drogue a cette capacité de vous faire imaginer des choses plus vite que de les accomplir.

La grognasse t'enmer... MAIS !

Soupirs, grognements, énervement, parce qu'il faut reconnaitre que cette fois elle n'a pas le dessus. Que les autres sont ailleurs et que seule, qui plus est attachée, il est difficile de reprendre la main. Il est repassé devant, ne préférant même pas répondre à une insulte de bas étage, la traînant au passage sur les pavés, abîmant la peinture d'une chiasse qui prend grand soin de son apparence.

Habits tâchés, peau lésée, cheveux mêlés et bien plus grave, fierté laissée pour morte.
Lorsqu'enfin la balade s'achève, le calme est troublant. Plus rien ne filtre. Les flashs sont pourtant impressionnant, donnant à l'endroit un aspect encore plus glauque.
Alors qu'il la jette comme une malpropre dans la cellule et referme la lourde porte c'est justement un éclair qui la rassurera. Elle n'est pas seule.
Un second éclair aussi qui finalement la fera douter.
Et un troisième qui la fera définitivement soupirer pour elle même : Cette fois, on a abusé... Berdol on est dans d'beaux draps...

Se rapprochant des barreaux qu'elle empoigne et tente de faire trembler - elle manque pas d'confiance en elle- elle lâche un sifflement des plus féminins à l'intention du gardien


PIuiiiiiii Personne ne juge, ceci est un sifflement Tu t'arranges pour m'trouver à grailler ? Pis un parloir avec ma blonde et avec Avec le chauve -qui n'est plus chauve -, le casse bonbon qui fait rien d'autre qu'aboyer, le truc là, Alzin quoi, rhaaaaa ... non laisse tomber, juste la blonde, pis tu fais vite hein.

Que c'est beau la naïveté chiassique, à moins que ça soit du foutage de gueule bien comme il faut ? Un ricannement aussitôt étouffé par une détonnation qui foudroye l'air et voilà la chiasse face à son comparse de cellule, qui, avouons le, n'est pas à son avantage sous le rayonnement lunaire, à moins que ça soit son mauvais profil ? Un nouvel éclair, et une grimace encore inédite se dessine sur le visage opalin, bien vite agrémentée d'un index pinceur de lipe, aucun doute possible, ni la lune, ni le profil ne peut jouer sur la grandeur du tarin, la quantité de dents, et encore moins sur la balafre qu'il porte au niveau de l'oeil.

Bhé putain, bienvenue à l'asile hein !

Un éclat de rire se fait entendre alors qu'elle pose une main sur l'épaule de son " colocataire d'infortune" pour l'envoyer "jouer" plus loin. C'est que dans un coin resté sombre jusqu'à présent, la belle pense deviner un corps accroupi...
Y a pas à dire, cette fois n'est pas commune...

Pourquoi sont-ils arrivés ici ?

_________________
Alzin
[Toujours seul...]

L'orage gronde. Ses co-détenus ont bien compris qu'il ne fallait pas venir de trop près. Qui plus est, son regard est inquiétant quand soudain ses yeux se révulsent et l'écume se fait de plus en plus présente à la commissure de ses lèvres. La fin serait-elle proche ? On ne saurait le dire. Toujours est-il mal en point. Dans l'attente d'un signe, d'un moyen de s'évader autre qu'en cet instant. Feindre ou se souvenir. Ou bien les deux. C'était nécessaire. Inévitable même. Quelques heures plus tôt, les chausses encrassées par la boue des sinistres patelins du coin, commençaient à peser allégrement. Et leurs jambes de demander l'asile à chaque mètre effectué. En tant que "comédien" de ce théâtre grandeur nature, il aurait du se méfier. Pourquoi n'a-t-il rien vu venir ?

Ils ont parcouru des terres sans âmes. Avec pour seuls compagnons des corbeaux affamés. Le vent se faisait annonceur des intempéries qui s'en suivront bien plus tard. Les nuages étaient bas et menaçants. Le silence était de mise au sein de ce groupement se déplaçant au pas. Les minutes prenaient place à la vitesse nonchalante d'un cortège. A l'orée d'une forêt aux arbres morts, une supplique par le croassement des volatiles funestes. Les "trois" se jaugèrent avant de passer le pont-levis d'un village ouvert vers son propre monde. Les rues désertiques offraient un spectacle affligeant empreint d'une douce mélancolie. Point de rires d'enfants, ni du grincement d'une hache à l'affûtage. Tout était dévasté, oublié et abandonné. Même le Soleil avait déserté. De temps à autre, un volet claquait pour remettre tout ce petit monde en alerte. Puis le crépuscule pointa le bout de son ombre.

Jusqu'à cette rencontre...

Les geôliers parcourent le couloir l'allure fière, le dos bien droit. Quand on cultive la folie, on sème parfois des graines de génie. L'idée manquait cruellement d'originalité mais elle méritait de porter le flambeau de sa propre existence. Se laissant choir, la tête la première contre le sol, il convulse devant les regards médusés de son public. Tandis que d'un côté, une danoise se perd elle-même dans de précieux fous rires. Et que de l'autre, une châtaigne tend à garder sa réputation intacte.

Feindre, certes. Mais sont-ils aussi importants qu'il le pense ? La réponse ne tarde pas à venir quand il entend le bruit de la porte qui hurle une nouvelle fois sa détresse avant de claquer brutalement. Mais est-ce vraiment dans la cellule de notre condamné, qu'elle vient de ployer ou dans celle des autres membres de cette infortune ?



_________________
--Obscene


[La rencontre ! Et...Bienvenue...]

Entendus-tu les hurlements de mon estomac ? Si oui, c'est que tu es bien plus proche de ma personne que tu le penses. Et ceci devrait, en principe, te préoccuper si ce n'est t'inquiéter. J'étais tranquillement posé sur mon arbre. Loin des turpitudes d'un monde à la dérive. Quand ils arrivèrent...

La surprise ! Tu t'étonnes sans doute de la tristesse de ce lieu ? Du dépeuplement massif qui y sévit ? Les raisons à ceci sont simples. Ou du moins elles se veulent de l'être. Les villageois ont perdu le sens des réalités. Et si les enfants s'amusent avec le cadavre d'un chaton. - Hum, doux chaton ! - Que leurs parents s'entretuent à coups de hache ou de faux. Sous l’œil bienveillant d'un homme d'église qui adore le Sans Nom. Sans doute est-ce dû au fait qu'UN homme ou du moins une minorité a su prendre le pas sur une majorité. Ils sèment au sein des esprits des principes d'aliénés. Ou la raison se trouve déraisonné. Point besoin de grandes formules, ni d'effets pour rendre un badaud ignare en un être complétement déjanté ou atteint d'une paranoïa si poussée, qu'il se met à croire que son voisin lui veut du mal. Et complote contre lui, tard la nuit. Sans doute est-ce la raison pour laquelle, je suis descendu y de cela trois semaines dans sa cave. Me cachant toute une journée pour finir par venir planter une lame dans sa poitrine alors qu'il dormait. Ô doux repos ! Qu'il était beau ! Entrain de gésir dans une mare carmin... Je n'ai, hélas, trouvé aucune preuve qui aurait pu confirmer ma théorie sur le fait qu'il m'épiait et voulait me causer du tort. Mais je pense qu'il a du dissimuler le tout. Ceci fait parti de leurs plans à tous...

Comprends-tu que mon crane est au bord de l'implosion ? Si oui, c'est que tu es déjà enfermé dans notre prison spéciale. Comme tous les voyageurs, vagabonds et autres rôdeurs de la nuit, qui ont parcouru nos terres. Tu finiras par devenir comme Eux. Et embrasser le crédo de la Vraie Foi.

Puis le Reste. Les geôles trônent au cœur de la ville, au sein d'une très ancienne bâtisse. Qui servait, jadis, de demeure pour les nobles gens. La mairie est, avec l'église, les deux seuls lieux restants, qui ont gardé un peu de leur fraîcheur. Du moins, c'est ce que leurs apparences laissent entendre. La réalité bien sûr, est tout autre. Puisque le rouge des murs du lieu Saint peut laisser sous entendre que le sang à bien des utilités. Les quelques maisons, quant à elles, vont de l'accueillant à l'austère. L'enceinte est gardée par des remparts d'une autre époque. Et comme si cela ne suffisait pas, les bois bordent le tout. Ceci donne à l'ensemble, un lugubre sans nul autre pareil.

Pour ma part, je suis l'hôte. La première personne que l'on croise. Les villageois reprendront places. Une fois que ces trois-là, seront à MOI...ou à Nous.


Bien, l'bonjour !


Un sourire joviale et une main tendue se voulant chaleureuse. Pour faire passer le tout, je vais leur donner un peu de...


--Shirinh


Ploc. Ploc. Ploc.

J'ai tout perdu. Jusque la notion du temps qui passe.
Je ne sais plus. Combien de jours, combien de nuits ?
La lumière n'entre pas ici. C'est une invitée indésirable.

Ploc. Ploc. Ploc.
Ma goutte, mon amie.
Mon unique repère.

Je suis un monstre au milieu de fous, et tout le monde s'en fout.
Comment suis-je arrivé ici ? Qu'ai-je fait ?
Délit de sale gueule. C'est comme ça que ça marche.

Cet endroit me rebute. Aucune oeuvre à accomplir ici.
Mes pulsions s'en sont allées dans d'autres vallées.
Moi, je n'aime que les monstres dans mon genre.

Ploc. Ploc. Ploc.

Nous tous, rejetés de cette immonde société, avons une chose en commun.
Que ce soit sur notre faciès ou dans nos paroles, il est inscrit ce que nous sommes.
Destinés, depuis l'enfance, à attiser convoitises ou à inspirer la crainte. C'est un jeu.

Les fous de cet asile sonnent faux. Creux. Façonnés par la main des hommes.
Ils ne sont pas nés avec. Ils n'accompliront rien. Jamais ils ne pourront égaler un monstre.
Ma folie ? Ma monstruosité ? Gravée sur mon visage. Inscrite sur les corps que je mutile.

Ploc. Ploc. Ploc.

Des cheveux noirs de jais. Deux yeux gris, vitreux et globuleux.
Mes mains sont serres crochues et griffes acérées.
Le plus impressionnant reste ma bouche. Boursouflée. Brûlée.

Ma force réside dans le mensonge et la corruption. La drogue, aussi.
Je n'ai aucune force physique. Tromper, trahir, sont mes seules armes.
Mais une fois ma proie entre les mains... j'en fais un réel chef d'oeuvre !

Mouahaha.

Je ricane souvent seul. Cela me donne du baume au coeur.
Mes compagnons de cellule, bien qu'agressifs, ne s'approchent pas de moi.
Ils pensent que je suis contagieux. Grand bien leur fasse.

Schling.

La porte de notre prison s'ouvre. A qui le tour pour l'échafaud ?
Personne. On pousse quelqu'un à l'intérieur. Sept. Nous sommes sept.
Curieux de nature, je redresse mon corps décousu pour mieux le jauger.

Quelle n'est pas ma stupeur lorsque je découvre mon oeuvre prochaine !
Tout inspire la puissance chez cet homme-là. Malgré son état et ses yeux révulsés.
Les chaînes destinées à m'entraver rayent le sol, tandis qu'à quatre pattes je m'approche.

Tu es si faible...


Allons allons. Ne vous mettez pas dans un état pareil.

Un rictus se loge au coin de mes lèvres alors qu'une de mes mains se glissent sur sa veine jugulaire.
Les pulsations de son coeur. Rapides. Peut-être trop ?
Ne meurs pas... ne meurs pas avant que j'aie pu sculpter un petit quelque chose sur Toi.
Astana

La solitude.
Douce, traitre et amère maitresse. Elle vous enveloppe de ses belles caresses, vous sussurre des mots que vous seul pouvez entendre, parce qu'ils font écho à vos propres maux. Doucement, elle arrive à vous convaincre qu'elle est le seul Remède qui vous convienne. C'est un mensonge que la plupart choisissent de croire, faute de mieux. A défaut d'une situation différente. De circonstances atténuantes. La seule vérité n'en demeure pas moins frappante : nous demeurons seuls face à l'adversité.

Et là, face à ces trois sur-hommes très certainement tombés dans l'oubli, il n'y a plus qu'Elle. Pas d'Alzin, ni d'Andréa... et encore moins de Masque pour se dissimuler. Les attitudes changent dans ce genre de situation. L'on se met à réfléchir. A peser le pour et le contre ; tout en sachant que chaque Acte entraîne Conséquence. Ici, il faut oublier tous les schémas préétablis. Il n'y a pas de fameuse «survie du plus fort», pas plus qu'il n'y a d'entraide particulière. Du moins, pas systématiquement. Ici, tout comme l'artiste qui mélange ses pigments et couleurs pour donner Vie à son oeuvre, vous devez apprendre à composer. Prendre chaque élément en compte. Et surtout : ne rien laisser au hasard.

Une porte agonise, non loin d'ici. Le bruit achève d'arracher à Astana ses derniers frissons, alors que ses compagnons de cellule ne semblent pas l'avoir entendu. Ils doivent y être accoutumés, désormais. Il y a des choses comme ça... auxquelles nous ne prêtons plus attention. Parce que trop communes. Trop répétées. Certains disent que c'est Là que commence le Danger. Lorsque la vigilance baisse.

Il y a des cages qui même invisibles, laissent leur Empreinte sur Vous.
Le souffle se fait un peu plus court à chaque seconde qui passe. Les azurées passent des uns aux autres, attentives. Gris bleu étincelant, dites-vous ? Plutôt fade et sombre, ce jour. La prévention... Finalement, c'est un mur qui héritera de la carcasse amaigrie de la Danoise. Malgré la froideur ambiante et l'humidité régnante, c'en serait presque confortable. Doucement, ses jambes viennent se loger contre sa poitrine, recroquevillées, et ses bras viennent enserrer le tout. Prise de position. Ses lèvres, quant à elles, se scellent en un prodigieux Silence.

Attendre.
Mais attendre quoi ? Que quelqu'un parle ? Que l'un d'eux bouge ? Un signe de vie... peut-être ?

_________________
--Follis



Rester dans l'ombre, longtemps,
Jauger la nouvelle arrivée, silencieusement,
Laisser les éclairs illuminer les balafres de mon visage, parfois,
Déglutir, souvent
Et s'approcher, lentement.


Elle a les cheveux blonds. Son visage est pâle, diaphane, ses yeux vides. Elle irradie de beauté. Une beauté venue d'ailleurs. Simple et pourtant...
Elle respire la peur. Et je la sens. Je m'en repais. L'adrénaline me dope, la sienne a la saveur particulière que je n'ai pas connu depuis longtemps.

Humer sa peur,
Renifler son angoisse,
Sentir son malaise,
Et lui tourner autour.

Mes dents se plantent dans mes lèvres et le goût ferreux dans ma bouche m'affame, je ferme les yeux et je la flaire. Comme un animal de chasse traquerait sa proie. Mes narines se dilatent, et mes doigts sans la toucher tremblent en la sentant si près.
Un anagramme, je ne peux pas lire en elle et cela me rend fou. Elle n'est pas elle même mais elle me fascine.
Des spasmes m'assaillent, je la veux. Pas comme un homme veut une femme, je la veux, je veux la posseder, elle devient mon obsession. Mes yeux se ferment alors que les larmes lacèrent mes anciennes blessures. Mon fantasme. Un cadeau venu d'en haut ?


Respirer, doucement,
Croiser son regard, délicatement,
Approcher une main vers ses cheveux et l'y plonger.

Possédé, je me fissure, elle est ma faille.

Retirer la main, rapidement,
Et flairer les fils argentés volés.

Obsession... Folie...
Alzin
L'écume s'écoule lentement de sa bouche tandis qu'on entend craquer ses dents à chaque fois que ses mâchoires se crispent. Son rythme cardiaque est rapide. Visiblement, il ne feint plus. Son palpitant tambourine et intime à tout son corps que quelque chose ne va pas. Ses jambes se contractent sans raison et le reste de ses membres vibrent, victimes de décharges électriques enfantées par son cerveau. Au bord du chaos, il atteint le sommet de ses souffrances avant d'entamer une descente brutale. Le choc. Puis vient l'arrêt. Quand le cerveau, le corps et le cœur ne trouvent plus d'accords. C'est la cacophonie des organes. L'heure des vagues à l'âme.

Le profit de l'inerte s'offre aux mains de l'opportuniste qui en profite pour prendre le pouls de l'homme. La cadence de cette future danse macabre. Pendant que Alzin se perd dans son Monde...


[Délirium I]

L'horizon observe la scène de l'obscène en se drapant dans ses draps ocres. Quand la terre brune s'imprègne de l'écarlate. Des milliers de cadavres jonchent le sol d'un champ de bataille. Le désordre d'êtres humains devenus les immondices des desseins noirâtres et du vices de leurs généraux. A chaque destin son lendemain. Mais pour certains, ils ne verront pas les rayons salvateurs de l'aube. Les détachements sont compactes, les lances affûtées et leurs boucliers ne laissent rien passer. Ne pas subir. Ils avancent. Plusieurs mais ne formant qu'Un. Ils fondent sur leurs ennemis. Malgré le surnombre de ces derniers, la rage vainc déjà la peur dans cette guerre intestinale qui sévit au sein de leurs estomacs. Des tripes. Elles viendront se répandre au sol ou bien ne seront que l'expression abstraite de leur bravoure à tous.

- On ne lâche rien !!!


Unique ordre. Avant que la rencontre entre le groupe et l'Horde se produise. Il n'y a aucune échappatoire, ils vont direct à l’abattoir. Ils n'y croient pas mais ils espèrent. Puisque même si l'espoir broie du noir, qui viendra à leurs secours ? A vrai dire, pas grand monde. Si ce n'est personne. Cela fait des siècles que les anges ont été souillés par les démons. En provenance des flammes, ils incendièrent de leurs vilenies les pensées de Pureté. Et depuis ce jour, les hommes et femmes, martyrs de cette ère souffrent de la présence du "malin". Nous vous parlons des religions dévastatrices, des grossesses forcées, des meurtres, des viols, des incestes, des tortures infligées. De ces secrets en larmes dans de sinistres familles. Où la plus jolie fille subit les sévices de son paternel sous le regard impuissant de sa mère. Ou pire, sous l'aide de cette dernière. Nous vous parlons de l'instinct primaire de sauver sa vie avant celle des autres. De là, à essuyer ses chausses sur la "façade" bien confortable d'un homme à l'agonie. De ces gens qui se complaisent à observer. Les pupilles se délectent du Mal. Ceci leur fait tant de Bien.

Nous. Nous marchons. Sous les pluies de flèches qui obscurcissent le ciel et sifflent dans l'air. Nous marchons. En rang serré, les lames adverses percent parfois nos parois de ferrailles. Les blessures nous mettent au supplice. Mais nous tenons bon car nous sommes qu'Un. Et nous ne voulons rien leur donner mais tout leur prendre. Brûler leurs foyers, arpenter leurs terres et danser autour d'un feu de joie à l'odeur de leurs dépouilles. Nous avons été élevés, crées pour être l'image de la guerre. Et nous sommes ici pour vous tuer...

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Alzin
Les rires embrassent les pleurs. Dans une cellule, les réactions sont celles de ne pas perdre sa contenance. Sinon, cela revient à attendre sa Fin. Mais badiner ne suffit plus quand on se trouve seul(e) face à l'adversité. La légèreté devient lourdeur et on souhaite se trouver dans un ailleurs. Peu importe la forme et le goût qu'il peut avoir. On s'en moque. On le veut simplement. Surtout quand l'ombre et la lumière s'amusent à vous faire peur. Autre jouet aux barreaux froids, l'antre de la résignation. Esseulé(e) face à trois montagnes qui nous baignent soudain dans les ténèbres les plus insondables. On se demande alors qu'elle peut être la suite. Où se trouve l'issue. Et si l'attitude de recroqueviller son corps, position fœtale, pour déployer les barrières invisibles. Qui ne protègent de rien, si ce n'est de soi-même face aux autres. Hélas, elles tombent toujours trop vite. Jusqu'à se retrouver nu(e) et blessé(e).

Alzin, allongé de tout son long, continue de perdre ses esprits. Toutefois, ses pupilles retrouvent quant à elles, leurs places initiales. Le souffle reprend un peu son haleine. Le désastre fut de courte durée mais notre homme n'est toujours pas ici...


[Délirium II]

Le bruissement des vêtements donne le "La" de sa course effrénée. Elle fuit. La nuit est claire traçant un chemin tout trouvé dans les fourrés. Pourtant, elle entend toujours le souffle chaud de son meurtrier. Plutôt, elle le sent. Les muscles de son prédateur luisent et roulent à chaque mouvements. Il est bien plus véloce qu'Elle. Et c'est dans une douleur épouvantable, qu'ils se rencontrent une nouvelle fois. La main masculine venant frapper l'arrière de sa tête, qui vient percuter un arbre. Elle subit. Elle ne fait que ça.

- "Où désires-tu aller ainsi ? Nous n'avions pas une belle vie ? Si tu espères me quitter, personne, je dis personne ne pourra te toucher à part moi. Parce que je suis ton écho, je suis toi. Et si tu ne vis pas à mes côtés, tu meurs de mes mains. Tout est convenu, les sœurs du Destin l'ont voulu, ta toile est décousue. Ce que j'ai construit, je le maltraite et je le détruis. Et tu en fais partie !"

Les sanglots n'atténuent rien du tout. Elle supplie. Mais lui savoure cet instant, ses bras se font étaux autour de sa taille. Elle soupire, elle frémit. Prisonnière de la folie. La forêt semble s'être tue. Témoin impassible. On entendra rien d'autres que les pleurs et les plaintes d'une femme devenue proie d'un dégénéré. Avant de lui asséner les dernières paroles assassines messagères de son trépas, il prend un malin plaisir à la toucher, la caresser comme avant leurs ébats passés. Sauf que maintenant elle se débat. Sans doute un peu trop à son goût. Aussi, resserre-t-il son étreinte et la poitrine de la jeune femme gonfle à chaque sifflements de sa gorge. Avant de prononcer ses derniers tourments, il saisit son cou et l'étrangle jusqu'à perdre toute forme d'humanité hurlant dans la nuit...

- "Je te déteste ! Je te déteste ! Ô mon Dieu... Comme je t'aime !!"


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Le voyage est terminé. Retour à la Réalité. Il se reprend doucement avant un geste brusque en direction de l'inconscient qui le touche depuis un petit moment désormais. Ses déplacements sont nonchalants et son corps encore endolori par tant d'épreuves. N'étant pas capable de prendre l'avantage par la force ou le nombre. Il usera de la ruse. Ou de la chance... Celle-ci lui a d'ailleurs laissé un beau présent à portée de main; un os pointu. De quoi servir d'arme. D'une pour remettre de l'ordre "dans son coin" et surtout s'évader d'ici, vite fait, bien fait !

Approche...

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--Shirinh


Tu vas mal, mon ami ?
Il ne faut pas t'en inquiéter... je vais prendre grand soin de toi.
Tu n'auras à souffrir d'aucuns sévices supplémentaires, si tu coopères.

Malgré ton corps meurtri et tes yeux révulsés, tu es si beau...
Il n'y a décidément rien que tu puisses envier aux Dieux de l'ancien temps.
Là. Ne bouges plus. Ton calvaire touchera bientôt à sa fin.

Je laisse glisser mes mains râpeuses sous ta chemise délacée.
Avec attention, j'observe tes muscles se tendre sous le joug des spasmes.
Ces ongles qui glissent sur ta peau diaphane ne rêvent que de s'y enfoncer.

Est-ce "Moi" que tu regardes ainsi ? J'en souris presque.
Ton réveil et ta mort seront sans pareil, je te le promets.
Je me demande... t'étrangler avec mes chaînes laisserait-il des marques ?


Approche...

Oh, crois-tu que je sois aussi stupide, mon ami ?
Soyons ce que nous sommes. Faisons face ensemble, sous la lumière du jour.
Des monstres.

Tu es à terre, Je domine la situation.
Le rictus au coin de mes lèvres s'élargit en une grimace affreuse, j'en suis sûr.
Et tout doucement, je laisse glisser mes chaînes...

... avant de revenir les plaquer brutalement sur ta gorge.
Là. Ne bouges plus. Ton agonie sera de courte durée.
Et les yeux fous, j'ose te demander :


Que puis-je faire pour vous, mon ami ?
--Lemme


[Troisième cellule en partant de...]

Lorsque cette femme à la langue bien pendue est enfermée dans leur geôle, un rouquin demeure dans l'ombre de ses compagnons d'infortune. Non pas qu'il soit timide ou quelque chose de ce genre, non... D'ailleurs qui pourrait bien se prétendre timide après avoir passé plus d'un mois entassé comme du bétail avec quatre autres personnes ? Enfin. Quatre au début... car ils ne sont plus que trois. Les deux autres étant morts de faim, ou de chagrin. Les deux fils de la vieille Berthe, 'paraît. Mais en tout bon prédateur qui se respecte, il attend simplement le bon moment pour bondir. Attaquera-t-il sa proie à la gorge, ou par les flancs ? Voici une question qui ne se pose pas encore tout à fait. Pour le moment, il se contente d'observer, passant machinalement sa langue sur ses lèvres gercées. Que vient-elle faire dans cette galère ? Il hausse les épaules. Personne ne va s'en plaindre ; les femmes ne courent plus les rues depuis bien longtemps. Aussi silencieusement que possible, il termine d'achever son oeuvre du jour, le sourire aux lèvres. Il lui offrira une fois le moment venu.

Foy de Lemme !

Son squelette dégingandé se déplace dans l'ombre. Comme un chat noir. Il se rapproche, tout... doucement... et bondit ! Il retourne la demoiselle avec une facilité déconcertante, affichant un sourire frénétique, et relève la tête pour la fixer de son oeil valide.


- Bienvenue chez les Foooous !

Attrapant une de ses mains, il plaque son oeuvre du jour dedans avant de la forcer à serrer le tout contre sa poitrine battante. Un rat éviscéré. Sans queue... ni tête.

- Tiens ! Cadeau !

Et contre toute attente, Lemme mime un oiseau battant des ailes. Il tourne et tourne sur lui-même, n'ayant cure de bousculer leurs compagnons de cellule.

- Bouhouhou ! Bienv'nue à l'Asile, chère amie !

Stop. Le rouquin déluré s'arrête, fait volte/face et revient planter ses talons face à la jeune femme. En dépit de son air peu amène, il se penche vers elle et renifle son cou. Humer son parfum pour s'en imprégner. Plusieurs fois de suite il éternue dans sa chevelure qu'il triture du bout des doigts.

- Ah ! Ah ! Le parfum entêtant des femmes... Je n'ai jamais beaucoup aimé les femmes. Elles sont vicieuses. Jamais elles ne m'ont laissé approcher. Mais toi... Toi ! ... Oh oui, je sens que nous allons être de grands amis ! Il paraît que je suis laid. Tu trouves que je suis laid ? Dis moi. N'aie pas peur de me dire la vérité. Tu aimes ton cadeau ? C'est... c'est une chose précieuse ! Ne t'avise pas de le perdre, surtout.
Alzin
Début & Fin.

Un éternel recommencement. Avoir les yeux rivés sur son adversaire pour le jauger. Prendre garde à ses moindres faits et gestes. Tenir la distance et attendre d'entrapercevoir une faille. Quelque part. Les réactions de prédation sont toujours les mêmes. Mais les sensations ne sont plus au rendez-vous. Et quand cette opportunité si belle s'envole, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. En d'autres temps, en d'autres lieux, il aurait eu aucun mal à se défendre. Son instinct de survie étant bien trop fort pour plier devant un être aussi faible. Mais son état ne lui permet pas ne serait-ce de lever ses bras. Son corps ne répond plus. Il s'effondre. Et c'est avec une facilité déconcertante que son agresseur se glisse tout près de lui. Plaquant ses chaines autour de sa gorge, il se sent déjà partir. De nouveau. Mais cette fois-ci pour ne plus revenir. Ses forces s'amenuisent de secondes en secondes tandis que la tension augmente. La mort est toujours douloureuse et pour une fois, il goute à cette souffrance ultime.

L'espace d'un instant, sa vie déroule ses souvenirs. Voguant entre le Bon et le Mauvais. L'inoubliable reste là. Peu importe la teneur de celui-ci, on le conserve au fond de soi. Et quand il a su nous faire briller, nous sublimer. On le protège comme le plus beau des trésors. C'est ce qui fait tenir l'Homme durant les tempêtes les plus violentes ou lors des interminables journées de pluie. Où le seul compagnon que l'on peut avoir c'est le clapotis des gouttes lors de leur chute fatale.

Mais bien vite, le néant refait surface. Un mur tapissé de blanc avec pour unique couleur, l'ombre de ces autres qui ont tant comptés. Et que hélas, on a pas su garder. Leurs visages, leurs sourires, le son de leurs voix s'évaporent. On espère les retrouver pour cet autre monde sans vraiment pouvoir un jour les toucher.

Alzin s'efface, Alzin se meurt. Seul. Toujours seul. Loin de Tous...

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Andrea_
Insidieuse intrusion



On ne peut plus être enfermée tranquillement. La surpopulation des prisons est quand même un sacré fléau, mais qui s'en préoccupe réellement hein ? QUI ? Y a pas un pélos noble qui serait capable de mettre ça à son programme ? Parce qu'on finit en prison on est forcément coupable ? Parce qu'on est coupable on doit forcément se mélanger ? La prison serait donc un "melting pote"géant ? - Melting pote, c'est quand tes potes, ils se melting, nous ne voyons pas d'autres explications. -

Il sort de l'ombre le temps d'un éclair et des lèvres encore rosées sort aussi quelque chose, tout aussi gracieux d'ailleurs.



Un roux, Berdol, manquait plus qu'ça!


Elle l'observe, parce que même si la première chose qu'elle a remarqué sur son " hôte" est sa chevelure de feu, sa façon de se déplacer dans l'ombre est presque... génante. Dans les rares moments comme celui ci - lorsqu'elle se sent presque " faible"-, la chiasse tente de garder un minimum de prestance. Parce qu'il est bien connu que c'est souvent le mythe qui fait le moine -hahin-, la belle compte sur sa renommée royaumale pour garder le peu de diginité qu'il lui reste. Passant lentement ses mains sur ses jambes, lissant sa tenue, remontant lentement ses doigts dans ses cheveux, histoire de remettre le tout à peu près en ordre, elle a le parfait contrôle de la situation...


AAAAAAAH !


Ou presque. Le tabanas lui a sauté dessus sans prévenir - c'est ballot hein ?!-. Réception du cadeau dans la menotte et mouvement de recul pour seul mouvement réflexe.


- Tiens ! Cadeau !
OH c'est...



Grimace de circontance et déglutition alors que les mirettes se posent sur l'offrande le décollant de son buste pour le tenir à bonne distance, montée des cordes vocales dans les aigus et...


Mais c'est DEGUEULASSE !


C'est qu'elle lui aurait bien balancé dans la face, son cadeau au roux, mais un cadeau reste un cadeau et elle en recevait si peu qu'après tout... M'enfin lorsque les mains du roux se posent dans sa chevelure juste après y avoir éternuer plusieurs fois - il aime le risque le gars!-, la chiasse se dit que le manège a assez duré, le tout en veillant de ne pas aller trop loin. Téméraire oui, suicidaire non.


Bon écoute mon mignon, déjà tu vas aller à bonne distance hein, du genre heu... de l'autre côté de la cage, histoire que je vois si la pièce est assez grande pour que je ne sente plus ton haleine, ensuite je...


- Ah ! Ah ! Le parfum entêtant des femmes... Je n'ai jamais beaucoup aimé les femmes. Elles sont vicieuses. Jamais elles ne m'ont laissé approcher. Mais toi... Toi ! ... Oh oui, je sens que nous allons être de grands amis ! Il paraît que je suis laid. Tu trouves que je suis laid ? Dis moi. N'aie pas peur de me dire la vérité. Tu aimes ton cadeau ? C'est... c'est une chose précieuse ! Ne t'avise pas de le perdre, surtout.



Si l'truc pouvait lui lancer en placer une, j'avoue qu'elle apprécierait. Levant les yeux au ciel elle écoute le ramassis d'âneries de son colocataire d'une nuit -ou d'une vie?- avant de lâcher à son tour.


Non t'es pas laid, t'es roux. Tout est dit, faudra vraiment qu'un jour elle, ou je, prenne le temps d'expliquer pour elle n'aime pas les roux, ça paraît tellement évident !
Ton cadeau par contre est... Trois secondes. OUi, trois secondes. C'est le temps qu'il a fallu à la Colombe pour se souvenir de ce qu'elle avait dans la main, de le regarder et de le balancer dans la tronche de son " ami".

Bah t'as qu'à l'garder, moi, j'reste pas ici t'façon, et j'suis pas sûre qu'il aime vraiment le contact avec la lumière.


Paf paf, envoyé c'est pesé. Demi tour droite de la chiasse qui va coller sa face entre deux barreaux pour papillonner des cils en direction du garde...

Atchi Kachi Kachi ?

Bah quoi, son nom n'est pas écrit sur son " bas de jeu", et elle compte bien...

OH Hé ! J'aim'rais aller tartir, si tu vois c'que j'veux dire !

C'pas qu'elle est pas bien hein, mais bon... ça sent vraiment l'asile, pis il fait froid, pis elle a faim, pis elle a soif, pis son voisin lui a éternué dans les ch'veux, pis... Non, vraiment, elle veut juste prendre l'air...
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