RP : Visite du Shogun en terre d'Oda

Mitsuki avait décidé de se rendre en terre d'Oda pour y rendre visite à des amis chers, et aussi pour se rendre compte par elle-même de la situation de ce lointain territoire. Elle recevait depuis plusieurs semaines des lettres contradictoires, certaines soutenant le pouvoir en place, d'autres le vouant aux gémonies et lui demandant d'intervenir.

Deux jours plus tôt, elle avait donc rameuté son équipage et hissé les voiles. La traversée avait été calme, une légère brise avait soufflé en continu, gonflant les voiles du fier navire.

A la tombée de la nuit elle était arrivée à Kyusu mais avait du patienter jusqu'au matin avant que la chef de port vienne ôter la chaîne barrant le port.
Vigilante à la barre, elle avait guidé son bateau jusqu'au quai d'honneur et donné l'ordre de sortir les pare battages puis d'affaler les voiles.

Deux gamins couraient à cloche-pied sur le quai, elle les interpella :

- Hé vous ! un koban chacun si vous attrapez les amarres et attachez le bateau aux anneaux !

Les gamins s'approchèrent, ravis de l'aubaine, et attrapèrent les cordages que le matelot leur lançait.
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L'ambassadrice avait elle-même accepter l'accostage du bateau de la Shogun, alors, c'est tout naturellement qu'elle alla l'accueillir. Mais puisque aucune visite officielle n'avait été programmée par, ou avec le Conseil, nulle cérémonie n'avait été organisée... Néanmoins, cela n'empêcha pas Shaee d'avoir quelques petites choses en tête. La demoiselle sourit, en voyant le bateau amarrer, par la fenêtre - elle se demanda s'il aurait besoin de réparation, mais à vue d’œil, il semblait que non. Il faudrait tout de même le mettre en cale-sèche au cas où ; c'était tout de même la Shogun, qui saivait ce qui pouvait lui arriver.

- Konnichi wa Shogun-dono ! lança la chef de port une fois qu'elle eut mis le pied à terre. Soyez la bienvenue au Daimyo Oda. Je suis heureuse de vous accueillir...

Elle s'inclina respectueusement, et indiqua à deux gardes de prendre place aux côtés de la personnalité. Elle lui demanda également si elle avait besoin de quelque chose dans l'immédiat, et si elle préférait dormir sur son bateau ou à terre.

- ... car si vous souhaitez dormir au sein de notre belle capitale, le sô a ouvert il y a peu une auberge pour les voyageurs. Bien sûr, nous vous donnerions la plus belle chambre Mitsuki-dono, si vous nous faisiez l'honneur d'accepter ! Cela vous donnerait l'occasion de découvrir la ville d'une bien meilleure façon.

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Saisho avait longtemps observé le bateau qui s'approchait du port de Kiyosu. Il avait cru qu'il s'était trompé en voyant le pavillon du shogun en haut du mât, surement une des personnalité entourant le shogun.
L'Assemblée n'avait pas du être au courant de cette visite c'est pourquoi il n'en avait pas était avertit.
L'aubaine était trop bonne pour ne pas venir un peu observer le personnage.
Le grand homme reprit son costume d'ivrogne et vint prendre son poste d'observation sur les quais. Peu de temps après un officiel accompagné de gardes se présentèrent à l'accostage du bateau.
La personne attendue était certainement très importante pour qu'une petite foule se déplace ainsi, Saisho découvrit rapidement qu'il s'agissait de la personne la plus importante après l'Empereur, le Shogun lui même ou plutôt elle même.

Il se releva et s'approcha en titubant vers le petit regroupement, bousculant même un garde qui l'empoigna. Saisho lui cracha son haleine fétide dans le nez, un peu plus tôt il avait remplit l'une de ses pochez de bouse, l'odeur vint lui aussi au garde qui le repoussa aussitôt.

Vas t'en l'ivrogne ou je te fais mettre au cachot !

Son rôle bien en main il alla même jusqu'à mendier quelques kobans, il ne reçut qu'un coup de pied en retour. S'éloignant en ayant maintenant la certitude de l'identité de la personne, le Shogun entrait en Oda.

Saisho avait envie de crier à la gloire de l'Empereur mais se retint, pour le moment...

Un navire, celui du Shogun, finalement ses écrits n'avaient pas été vains... Certes, elle avait l'air de venir seule, mais c'était déjà ça... Shota observait le manège à l'entrée du port, voyant la shomin s'occuper des premières choses à voir avec le shogun pour son accueil. Il avait tenté d'apprécier cette femme, de faire fit de ce qui se disait sur elle, considérée depuis bien des temps comme traitresse d'un clan, elle avait fini par devenir une des traitresses d'Oda. Le Shogun arrivait au meilleur moment, le sang avait encore coulé en Oda, le nombre de victimes devait maintenant approcher facilement la trentaine de personnes si ce n'est plus...

Mais certainement que la douce Ambassadrice aux allures extérieures, allait cacher ces chiffres au Shogun. Douée dans l'omission, douée dans la manipulation, Shota se demandait si le Shogun finirait par se rendre réellement compte de la situation qui pesait en Oda. Un Conseil d'abord mis sous pression par la création et les assassinats successifs d'une armée ennemie et composée de grands pilleurs de renommée, un Conseil légitime choisi par le peuple et désavoué par quelques uns pour des raisons plus personnelles que logiques. Ils avaient été mis hors du château, les brigands avaient pris le pouvoir et tenaient Oda depuis tout ce temps.

Plus les jours passaient et plus le peuple voyait cette vérité en face, bien qu'ils n'aient encore rien pillé, ils étaient là de manière illégale, ils avaient bafoué grand nombre de lois en Oda et ne pouvaient être tenus comme Conseil légitime non. Certains comme Shaee, étrangement proche de ce Testuo san depuis son arrivée en Oda préférait maintenir ce pouvoir en place, mais pourquoi un tel choix, si ce n'est pour se préserver une place parmi les hautes sphères ? S'allier avec l'ennemi pour garder une place de choix en Oda ? C'était ainsi que l'on pouvait voir quel importance avait l'honneur dans la vie d'un homme ou d'une femme.

Il esquissa un léger sourire, adossé contre la première maison longeant le port, attendant que le petit groupe de personnes se rapproche pour entendre les diverses sottises qui pourraient être colportées au Shogun...
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Chikara veillait sur Shota, il était son maitre et elle devait faire ce qu'il lui disait. Le matin, plus tôt, elle n'avait rien avalée, ne pouvant pas alors, la belle avait accompli ses tâches. Et puis, Shota avait émis le désir de sortir faire un tour, prenant soin qu'il n'est aucune tâche sur ses vêtements, elle s'habilla de façon convenable pour sorti avec lui. Le laissant un peu respiré en se tenant en retrait, elle pensa à son chaton se demandant si elle n'avait pas oubliée de lui donner à manger. Chassant cette pensée, elle fit parcourir son regard le long du chemin, ils se dirigeaient vers le port. L'air marin venait à eux et des frissons lui parcourait le corps, elle aurait dû se couvrir un peu plus, mais finalement, au bout de quelques minutes, le soleil réchauffa son visage et la peau qu'elle avait découverte.

La belle le suivait, elle observait l'homme qu'il était, imposant, à côté, elle paraissait fragile. L'était-elle en réalité ? Et bien, elle résistait, elle vivait sa vie comme elle l'entendait. La belle avait choisi de faire ce qu'elle faisait maintenant. Entrer au service d'une personne était quelque chose de bien. Chikara avait la protection de Shota en échange de quelques services et cela lui convenait parfaitement.

Néanmoins, la belle voulait apprendre plus et voir plus. Heureuse elle était, même s'il lui manquait un petit quelque chose, Chikara ne devait pas y penser, cette envie la faisait souffrir plus qu'autre chose. Une main sur son ventre et l'autre le long de son corps, elle marchait. Elle marchait doucement sur le chemin, à quelques pas de lui. Ils arrivèrent au port, apparemment, un bateau était au centre de tous. Observant l'horizon, la belle ne fit pas attention lorsque Shota s'écarta un peu pour s'adosser à une maison. Elle regardait l'eau, l'eau dansait et cela avait pour effet de l'apaiser. Quelques minutes plus tard, elle fut prise d'une nausée, ne sachant pas pourquoi, elle fit attention. Ses yeux cherchaient Shota et finirent par le trouver, allant prêt de lui, elle s'adossa également au mur, cela la retiendrait en cas de chute, si un vertige venait s'associer à la nausée.
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A peine les matelots avaient-ils descendu la passerelle qu'une jeune femme richement parée, accompagnée par deux gardes sortit précipitamment d'un grand édifice qui devait être la mairie et se dirigea à pas pressés vers le quai.

Mitsuki descendit la passerelle et lança les kobans promis aux deux gamins, puis elle resta à observer la progression du petit groupe, elle ne tarda pas à reconnaître Shaee, ambassadrice d'Oda au Palais . Celle-ci s'inclina et, un peu essouflée, dit :

" Konnichi wa Shogun-dono ! Soyez la bienvenue au Daimyo Oda. Je suis heureuse de vous accueillir..."

Mitsuki s'inclina légèrement :

- Konnichi_wa Shaee san, j'ai hâte de me dégourdir les jambes !

"car si vous souhaitez dormir au sein de notre belle capitale, le sô a ouvert il y a peu une auberge pour les voyageurs. Bien sûr, nous vous donnerions la plus belle chambre Mitsuki-dono, si vous nous faisiez l'honneur d'accepter ! Cela vous donnerait l'occasion de découvrir la ville d'une bien meilleure façon. "

Mitsuki sourit malicieusement :


- Je m'attendais Shaee-san, à ce que vous me proposiez une chambre au château, mais sans doute est-il un peu délabré. Je me contenterai donc de votre auberge. De toutes façons j'ai surtout envie demarcher à travers la capitale et de rencontrer le peuple d'Oda. Et vous pouvez renvoyer vos gardes, je préfèrerais visiter incognito pour le moment.

Ce faisant, Mitsuki remarqua que quelques badauds s'étaient assemblés, et se dit que ça semblait râpé pour la discrétion ...
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Shaee sourit à la réponse. Il est vrai qu'elle n'avait pas pensé au Shiro, pour la simple et bonne raison que sa visite n'était pas officielle, et que le château n'était surement pas prêt à l'accueillir - et surement pas à cause de son état. Néanmoins, il n'était pas difficile de trouver une parade à ce petit coup de malice.

- J'ai la chance de travailler dans votre environnement Shogun-dono, et surtout de vous côtoyer, ainsi je savais d'avance que vous préféreriez être dans notre auberge - néanmoins très belle - au plus près de la vie des Oda'jin. Elle avait déjà fait un signe aux gardes, pour qu'ils s'éloignent et elle arborait toujours son sourire. Je ne connais de meilleure façon de rencontrer les gens qu'en allant en gargote - celle-ci se situe justement tout près de l'auberge. N'est-ce pas astucieux ? Elle tendit le bras en direction du chemin qui menait à la ville. Permettez-moi de vous accompagner, quelqu'un pourra s'occuper de vos bagages si vous souhaiter marcher un peu avant de vous reposer de votre long voyage.

Elle n'avait reçu aucune éducation noble, elle ne s'en cachait pas. Mais elle connaissait tout de même le protocole, et savait se montrer agréable et polie en présence d'une personnalité comme la Shogun. Ici, elle était en visite, et non pas au shogunat, alors, l'ambassadrice n'avait pas à tenir de position sur aucune question que ce soit - tant que l'invité ne le demandait pas - et devait seulement s'appliquer à l'accueillir avec la diligence qu'elle méritait.

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Shaee avait donc fait visiter la capitale, lui signalant les constructions remarquables. La cité semblait assez animée, on pouvait même voir des gens affairés à des préparatifs de fête ; cependant des traces des combats qui avaient ensanglantés Kyusu étaient encore perceptibles, de ci de là, et Mitsuki remarqua que certains passants dévisageaient son hôtesse sans aménité. Finalement elles arrivèrent devant l'auberge où Mitsuki devait prendre ses quartiers et Shaee retourna à ses occupations.

La chambre réservée aux VIP était aussi confortable qu'annoncée et Mitsuki put bénéficier de l'usage exclusif des bains pour délasser son corps fatigué par deux jours et une nuit de veille à la barre. Le contact de l'eau douce sur sa peau irritée par le sel, la fit soupirer de bonheur et elle s'assoupit dans le bain brûlant.

La jeune servante qu'on lui avait assignée pour la servir, ne tarda pas à la réveiller et l'enveloppa dans une étoffe moelleuse pour la sécher puis l'oindre d'une huile parfumée qui acheva d'assouplir ses muscles. Pour parfaire ces soins, la servante démêla longuement l'épaisse chevelure noire et lustrée de la Shogun à l'aide d'un peigne en bois de santal.

Une surprise attendait Mitsuki quand elle revint dans sa chambre : un admirateur inconnu avait fait déposer pour elle un superbe kimono de soie rouge. La jeune femme n'était pas habituée à tant de luxe : malgré son accession à la fonction suprême, elle avait conservé un mode de vie frugal et ses vêtements, lorsqu'elle n'était pas obligée de revêtir les lourdes robes de cérémonie, étaient toujours ceux d'un corsaire.

Cependant lorsque la servante déplia le somptueux kimono, elle s'émerveilla des reflets d'un rouge profond parcourus d'un frisson d'or. Elle se laissa habiller et goûta un instant la volupté de se sentir vraiment femme.

Mais elle savait qu'elle ne devait pas se laisser amollir, sa tache était lourde et ses ennemis nombreux, elle devait, plus que jamais, rester sur le qui-vive.

Elle s'installa à son écritoire et rédigea plusieurs courriers qu'elle chargea son homme de confiance d'aller porter.

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Le message du Shogoun arriva en début de soirée au Shiro d'Oda. Le barbu le plus détesté d'Oda laissa en attente ses activités du jour et convoqua sa garde rapprochée. Le petit groupe pris la direction du centre de la capitale. Les bruits de bottes cadencés résonnaient dans les ruelles de Kiyosu, les badauds étaient écartés sans ménagement par les soldats pour laisser le chemin libre à leur patron.

Une fois arrivé à hauteur de la gargote de Kiyosu, Testuo fit signe à deux de ses gardes d'attendre à l'entrée de la bâtisse. Ils auraient pour mission de donner l'alerte en cas de mouvement de foule. Le reste du groupe passa le checkpoint de la garde personnelle du Shogoun sans encombre après que le Daikan ait présenté la lettre d'invitation personnelle qu'il avait reçu quelques minutes auparavant.

Sans un mot ils furent conduit jusqu'aux quartiers du Shogoun Mitsuki.

Deux autres gardes du vieil homme furent postés à l'entrée du bureau improvisé du Shogoun. Ils empêcheraient quiconque d'entrer pour perturber l'entrevue, ayant reçu l'ordre de tuer si nécessaire.

Testuo entra seul dans la pièce de réception, le visage grave et les traits tirés ...

L'homme qu'on lui avait présenté comme le plus puissant d'Oda, était entré à genoux, ainsi que l'exigeait la politesse et s'inclinait maintenant, front contre terre devant le Shogun. Celle ci l'invita à venir prendre place en face d'elle, de l'autre côté d'une table basse.

- Bonsoir Testuo-san, et merci d'avoir répondu si rapidement à mon invitation. Je n'irai pas par quatre chemins : je suis ici parce que j'ai reçu plusieurs messages inquiétants provenant de Gyfu. L'on me dit que vous y affamez la population et tuez tous les porteurs de ravitaillement. Je suis la Shogun de tout le Nippon et en tant que telle, je suis attachée à faire régner la justice partout.

Elle s'interrompit pour servir une tasse de thé à son hôte et se servit elle-même.

Je sais que vous avez pris le château par la force, mais cela ne me choque pas vraiment, c'est le jeu du pouvoir entre seigneurs de la guerre ... mais par contre je ne peux rester indifférente aux souffrances des villageois de Gyfu. Aussi suis-je venue vous demander leur grâce.
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Une fois le protocole de présentation terminé, non sans douleur, Testuo observa sans trop écouter ce qu'avaient à lui dire les petites lèvres marquées de rouge du Shogoun. Des bribes de mots résonnaient dans son esprit, mais il restait fasciné par cette fine bouche colorée qui s'agitait frénétiquement dans tous les sens.

... plusieurs messages inquiétants provenant de Gifu ... vous y affamez la population ... tuez tous les porteurs de ravitaillement ... faire régner la justice partout ... souffrances des villageois de Gifu ... vous demander leur grâce ...

Testuo détourna son regard en direction du bol de thé posé devant lui. Dans son fort intérieur le Daikan était tiraillé entre deux sentiments. Une colère grandissante contre son interlocutrice d'une part, et la raison d'autre part.Il se remémora les derniers conseils de sa compagne ... essaie d'être zen Testuo-san, ta colère te perdra sinon ...
Le barbu ferma les yeux et poussa donc un long soupire avant de poser son regard froid sur le Shogoun qui lui faisait face.

Je suis étonné Mitsuki-dono, que vous ayez accepté de dormir en ce lieu ... Les yeux du vieux guerrier balayèrent la pièce rapidement avec dégout ... Saviez vous, honorable shogoun, que c'est ici qu'étaient traités les lépreux autrefois ? Il esquissa un léger sourire narquois ... Si vous m'aviez prévenu de votre arrivée, j'aurai fait le nécessaire pour vous accueillir comme il se doit ...

Testuo bu quelques gorgées de thé, lentement, le regard toujours posé sur la femme qui lui faisait face.

Ces messages dont vous me parlez, ce ne sont que les mensonges de personnes qui cherchent à me nuire ... Un complot contre moi, pour entacher la prise de pouvoir sans violence que j'ai conduite ... Et ces comploteurs sont nombreux en Oda, croyez moi. Vous êtes bien placée pour savoir ce que signifie avoir des ennemis, Lie ?

Le chef de guerre du Kame no Shinobi posa son bol de thé délicatement devant lui.

Tout va bien en Oda, aucun village n'est maltraité et les Oda-jin ne manquent de rien. Je puis vous l'assurer, Mitsuki-dono. Regardez par exemple la richesse du marché de Kiyosu ! Pensez vous qu'il fait état d'embargo ou je ne sais quoi ?

Les yeux du vieil homme parcourait le magnifique Kimono de soie rouge du Shogoun.

Vous pourriez parfaitement vous en rendre compte par vous même en vous rendant à Gifu, mais ... Les routes sont peu sûres en Oda, et un accident est très vite arrivé... Je vous conseille donc fortement de profiter du bon air de la capitale et de ne pas vous aventurer trop loin de Kiyosu, vous pourriez le regretter amèrement, et je ne tiens pas à être responsable de la mort de notre Shogoun vénérée...

Testuo adressa un large sourire machiavélique à son interlocutrice.

J'ai chargé une escorte de six soldats de vous surv... de veiller sur vous ! Ils ne vous quitteront pas d'une semelle et assureront votre sécurité nuit et jour jusqu'à ce que vous soyez confortablement installée sur votre bateau. Voyez comme je sais prendre soin d'un hôte aussi remarquable que vous, Shogoun-dono ... Quand pensez vous reprendre la mer ?

Tandis qu'elle parlait, Mitsuki essayait en vain de capter le regard de son interlocuteur. Le vieil homme gardait les paupières semi-baissées, un léger tic nerveux agitant sa bouche, au point que Mitsuki se demanda s'il ne s'était pas endormi. Pourtant, lorsqu'il les releva légèrement, ce fut un regard fixe et vitreux de serpent qui filtra entre ses paupières et elle comprit que l'homme était plus dangereux qu'il n'y paraissait.

"Je suis étonné Mitsuki-dono, que vous ayez accepté de dormir en ce lieu ... Les yeux du vieux guerrier balayèrent la pièce rapidement avec dégout ... Saviez vous, honorable shogoun, que c'est ici qu'étaient traités les lépreux autrefois ? Si vous m'aviez prévenu de votre arrivée, j'aurai fait le nécessaire pour vous accueillir comme il se doit ..."

Si la situation n'avait pas été aussi sérieuse, Mitsuki aurait éclaté de rire ! Quel enfantillage ! espérait-il réellement la déstabiliser par d'aussi grossières allégations mensongères ? Le bâtiment transformé en auberge avait fait autrefois partie du premier palais des Tokugawa ...

Elle balaya la remarque d'un geste de la main.

- Cessons je vous prie ce petit jeu, et même si c'est fort aimable à vous de vous préoccuper de mon confort : rassurez-vous, j'ai connu des lieux infiniment moins agréables que celui-ci. Revenons à ce qui m'amène.

Le vieil homme but un peu de thé et se décida enfin à en venir à la question :

"Ces messages dont vous me parlez, ce ne sont que les mensonges de personnes qui cherchent à me nuire ... Un complot contre moi, pour entacher la prise de pouvoir sans violence que j'ai conduite ... Et ces comploteurs sont nombreux en Oda, croyez moi. Vous êtes bien placée pour savoir ce que signifie avoir des ennemis, Lie ? Tout va bien en Oda, aucun village n'est maltraité et les Oda-jin ne manquent de rien. Je puis vous l'assurer, Mitsuki-dono. Regardez par exemple la richesse du marché de Kiyosu ! Pensez vous qu'il fait état d'embargo ou je ne sais quoi ?"

Mitsuki fronça les sourcils : l'homme la prenait vraiment pour une imbécile.

- Testuo, cette palinodie est indigne de vous : je sais très exactement ce qu'il en est de votre prise de pouvoir au nom d'un daimyo que vous maintenez reclus dans le château. Ne me dites pas qu'il n'y a pas eu combat, tant et si bien qu'il vous a fallu des semaines pour pouvoir accéder au château, vous voyez, je suis bien renseignée ...
Quant à Gyfu, pourquoi me cacher ce qui est : c'est-à-dire que le village s'est rebellé contre vous sous l'influence du conseil légitimement élu et s'obstine à déserter la mine ? Et que pour le faire céder vous avez envoyé une armée et pillé systématiquement son marché ? Pourquoi encore me cacher que vous allez laisser le pouvoir à Dame Shaee lors des prochaines élections ?
Nous aurions des choses passionnantes à discuter si vous cessiez de faire l'enfant !
Quant à mes ennemis, vous êtes bien placé pour en parler puisque vous avez donné asile à cette femme qui a juré ma perte ...

"J'ai chargé une escorte de six soldats de vous surv... de veiller sur vous ! Ils ne vous quitteront pas d'une semelle et assureront votre sécurité nuit et jour jusqu'à ce que vous soyez confortablement installée sur votre bateau. Voyez comme je sais prendre soin d'un hôte aussi remarquable que vous, Shogoun-dono ... Quand pensez vous reprendre la mer ?"

La menace était à peine voilée et l'invitation à déguerpir, on ne peut plus claire. Mitsuki crispa ses lèvres.

-Testuo san ,je ne manquerai pas de vous faire part de mon bon plaisir. J'étais venue ici pour me rendre compte, me faire une idée exacte de la situation, il me faut encore aller visiter le reste d'Oda où d'illustres hôtes m'ont invitée à venir .
Je ne vous retiens plus, et emmenez donc vos gardes avec vous, je serais désolée qu'il vous arrive malheur en sortant de chez moi, ajouta-t-elle avec un délicieux sourire.
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Un peu surprise par cette arrivée soudaine du gamin, Mitsuki se saisit néanmoins du message tandis que Testuo quittait la pièce. Elle brisa le sceau et lut rapidement les quelques lignes. Elle resta songeuse un instant puis, retournant à son écritoire, elle se saisit d'un pinceau pour écrire une brève réponse. Elle roula la feuille, la scella et la tendit au gamin.

- Tiens petit, rapporte cette lettre aux gens de Gyfu, mais passe d'abord te restaurer aux cuisines, dis leur de mettre cela sur ma note.

Le gamin remercia d'un grand sourire et s'en fut sur un salut.

Mitsuki restée seule, s'approcha de la fenêtre et considéra pensivement les bateaux qui entraient et sortaient du port. De toute évidence Kyusu était un nid de vipères.
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Sortant tout juste de l'ancienne léproserie, Testuo s'adressa à six de ses hommes sèchement ...

Ne la laissez pas quitter Kiyosu ... Faites usage de la force si nécessaire, mais cette garce ne doit en aucun cas s'aventurer dans les terres intérieures d'Oda. Surveillez et rapportez moi le moindre de ses faits et gestes. Je veux savoir ce qu'elle a mangé ou dit à ses serviteurs, je veux même savoir combien de fois elle a uriné dans la journée.

Le barbu désigna du doigt un autre garde ...

Toi, Préviens le général Tsukiko d'abattre sans hésiter toute personne portant l'étendard officiel du Shogoun qui se présentera aux portes de Gifu.

Le vieil homme tapa dans ses mains fermement, et les soldats désignés disparurent subitement comme une nuée d'oiseaux effrayés.

Faisons clairement comprendre au Shogoun qu'elle n'est pas en territoire conquis ici ...

Le Daikan pris la direction du Shiro, sous bonne escorte.