[ Rp ouvert...Castillon: Que la Fatalité m'emporte...]

(rp ouvert à tous les villageois, villageoises et voyageurs, voyageuses de passage à Castillon)

Castillon. Ville inconnue où mes pas m'ont amenés après une longue fuite de mon pays natal, l'Italie. Je continue à fuir, planqué en terres françoises. Je suis las. Je ne vois pas les jours, ni les nuits, ni les semaines et pas plus, les mois défilés. J'ai à peine 18 ans. Il m'a fallut tout quitter sans savoir ni comprendre. Pourquoi ? Puis quitter quoi ? Une vie monacale dont je n'ai aucune idée de comment j'en suis venu à ce lieu et y suit resté tel un bon disciple d'Aristote malgré moi. C'est qui lui d'abord. Je n'ai fais sa connaissance que d'aprés des lectures religieuses, des chants et des prières. Seul son nom est évoqué entre nous tous les frères. Pas une présence féminine, ni une once de féminité. J'ai fais le mur, je savoure dés l'âge de 16 ans la cuisse légère de jeunes filles et jeunes femmes, qui ont su être ouvertes et me donner tant de plaisirs . Je ne fais que cela, rechercher chez les femmes, cette partie de jouissance qui me fait tout oublier. Et si les Hommes s'évertuent à me taquiner sur ma soi-disante virilité pas encore dépucelée, je ne compte plus les fois où j'ai réalisé leurs fantasmes sur bien des demoiselles ou femmes dont ils auraient bien aimé oublier leurs statuts, et n'être qu'un faible homme qui envoie au diable la vertu. J'ai le sentiment d'être inculte de toute la vie en dehors de ces hauts murs de pierre, de cette gigantesque propriété et bâtisse où j'ai vécu dans le silence, la spiritualité. Ils ne me sont pas venus en aide face au danger survenu de l'extérieur de notre vie commune de moines. Je croyais qu'on ne pouvait rien contre les enfants d'Aristote, qu'on était protégé et en sécurité dans sa Maison. Ce n'est pas le cas. Me pousser dehors par un passage souterrain pour ne pas tomber entre les mains d'Hommes à l'affût. Me traque comme des hérétiques qui pourchassent la Bête sans Nom. Qu'ai-je donc ? Qui suis-je donc ? Je n'en sais rien. Gianni. Un simple jeune homme de 18 ans, italien, du prénom de Gianni. Même l'origine de mes racines, de mon prénom, je n'en est en rien sûr. Vagabond. Je le suis. Aujourd'hui plus que jamais.Castillon. J'y reste. Je prends le risque de me reposer quelques semaines. Je ne sens pas de danger. Je suis bien. Je fais attention tout de même. Que pourrais-je expliquer, avouer ou me confier ? Je ne comprends rien. Je ne sais rien. Je ne sais pas. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ?Je me pose ses questions à chaque fois que je ferme mes yeux pour avoir une once de sommeil dans la nuit. Je dors dans une grange, dans de la paille. Une couverture me recouvre à peine. Aucune idée où je suis. Je m'en fou. Je veux juste dormir pour oublier tout ça.

Le soleil est là et elle est encore debout. La blondinette pas encore 16 ans,le corps alangui d'avoir fait l'amour quelques heures avant, les cheveux blonds contrairement a son habitude tombant en cascade souple et soyeux, de legeres cernes maquillant ses yeux bleus que la fatigue assombrie mais encore petillants d'expieglerie en pensant a la betise qu'elle allait faire ce jour.

Castillon, sa ville d'adoption, celle qu'elle a connu vivante et accueillante, celle qui aujourd'hui se meurt lentement... Personne dans les rues, personne dans l'eglise. Les gens restent calfeutrés chez eux... ne prennent plus le temps de se rencontrer. Le temps passe et efface petit a petit les souvenirs qui font que Castillon s'appelait Castillon la belle ou la grande ou encore la rebelle.

La besace sur l'epaule, le regard surveillant, prudente que personne ne la voit entrer dans l'eglise, le pas rapide, leger et silencieux, ouvrir la lourde porte juste ce qu'il faut pour pas qu'elle grince et pouvoir passer. Opale s'arrete quelques secondes le temps de laisser ses yeux s'habituer a la penombre. Personne... elle le savait...

Grand sourire expiegle et amusée, elle s'avance lentement et examine curieuse l'endroit plutot simple et sobre. L'endroit est frais presque froid et Opale frissonne. Elle se frotte les bras pour se rechauffer et son regard tombe sur ce qui aujourd'hui l'interresse : les benitiers. Sans plus attendre, elle fouille dans sa besace, trouve la petite fiole avec l'encre noire qu'elle se sert pour ecrire a son frere et rit doucement.

Elle s'arrete surprise en entendant son rire raisonner dans ce lieu et regarde de nouveau autour d'elle inquiete. Rien... personne...Petit soupir soulagé de la blondinette qui se rapproche du benitiers et de verser quelques gouttes d'encre dedans. Elle plonge le regard dans l'eau qui petit a petit devient sombre et noire. Elle imagine les prochains qui viendront se recueillir et qui utiliseront l'eau du benitier. La betise est vénielle et sans consequence mais amusera la blondinette pour sur !

Petit sourire satisfait tout en rangeant la preuve de son delit dans sa besace et soudain de se petrifier, le coeur battant la chamade en entendant du bruit...Reflexe de gamine prise en fragrant delit, elle s'accroupit et se fait toute petite derriere les bancs. Le souffle rapide, le coeur affolé, elle jette un oeil et voit un homme inconnu qui entre. Elle le regarde faire silencieuse, attendant qu'il s'en aille mais nan il reste !! Erfff ... Regard autour d'elle et d'avancer doucement a quatre pattes vers la porte d'entrée sans le quitter des yeux. Enfin il avance et elle en profite pour se relever et avancer le plus silencieusement possible vers la sortie... vers la liberté !

Mais c'est sans compter sur sa maladresse et sa curiosité. Essayez d'avancer silencieusement dans un lieu que vous ne connaissez pas tout en regardant derriere vous pour surveiller qu'on ne vous voit pas. C'est ainsi qu'Opale tout en regardant l'homme s'eloigner vers le fond de l'eglise, se cogne dans un des bancs et manque de s'etaler, se retenant in extremis au banc coupable tout en lachant un cri instinctif qui raisonne dans l'eglise.

Aiiieuuuuuu....

Elle ferme les yeux en se retenant de gemir et se traite de tout les noms d'oiseau qu'elle connait. Pour la discretion elle repassera le blondinette puis de se frotter le genou car la douleur est quand meme là... tout en cherchant une très bonne excuse a sa presence ici...

Mon regard se lève vers le haut de l'autel, vers scs statues, représentations symboliques religieuses bien particulières. Je connais chaque histoire de chacune d'elle, et j'aime m'en souvenir. Un jour peut-être en ferais-je partager mon amour de ces écrits. Oui c'est de l'amour. Sans exagérer. Possible que je ne sache pas du tout ce qu'est l'amour. S'en est une forme parmi d'autres. Je suis en état de grâce en cette église, en toutes les églises et sites religieux. Je ne suis pas conscient de cet état. La preuve, aucune femme n'est parvenue à m'en détourner ni de façon spirituelle, ni charnelle. Je me tourne toujours vers cette voie. J'aime les chants, les voix qui s''élévent tel un écho lyrique si profond de ses entrailles. Que j'ai le sentiment d'atteindre une béatitude proche du septiéme ciel. Je sens encore l'humidité de ma chemise sur ma peau. J'en ai des frissons. L'abandon de l'endroit désertique ne fait rien pour me réchauffer. Je passe ma main sur le rebord de l'autel, une légère poussiére monte en de minuscules particules volages. Je peux bien les décrire. Des grains si fins à peine perceptibles pour les novices. Inspecte ses doigts crayeux, noirs soudain. Je tourne sur moi-même. Ferme les yeux. je ressens l'âme d'ici. Mes sourcils se froncent. Me revient en mémoire par images successives les traces noires sur ma main. S'en interroge mais un bruit de banc derriére moi dans mon dos , me fait paniquer.

Je ne cherche pas à comprendre, savoir qui c'est. Ma seule issue est de me mettre accroupit, de me glisser à plat ventre sur le sol froid, pour déguerpir d'un champ de vision trop exposé. Un cri déchire le silence. Tant pis, je n'arrive pas à me concentrer sur le timbre de la voix, si je la reconnais. Mon sang boue, mon coeur cogne si fort qu'il en martéle mes tempes à me faire grimacer de douleur. J'ai réussis à ramper dans un coin obscur, derrière des bancs, sur le côté gauche. je reprends mon souffle. M'asseoit , genoux repliés, tête en arrière contre un pilier. J'essai d'écouter, de sentir, de réfléchir. Je fouille dans ma besace. J'en sors un sabre oriental, à la lame incurvée, objet de décoration volé au monastère lors de ma fuite. La sueur perle de mon front. Je m'essuie de ma manche de chemise blanche. Quand je la retire, mes yeux voient un peu d'humidité, mais surtout, une trainée mi bleutée, mi noire sur le tissu. Je ne comprends pas. Cela rajoute à ma stupeur.

J'empoigne bien le sabre , glisse la lame entre mes dents. Et je me remets à glisser à plat ventre sur le sol pour avancer à vive allure vers l'entrée de l'église. Ma progression est fulgurante. Ce que l'instinct de survie peut me faire être telle une bête traquée, sauvage, sur le qui vive. Ce qui se passse en moi me rend méconnaissable. C'est étrange, ces émotions extrèmes me plaisent. Je me sens Homme, primitif. D'une force décuplée.Prêt à tout. Je m'arrête. Mâchoires serrées, je m'observe puis me trouve lâche dans cette position. Soit un homme Gianni. Fait face. Vas-y. D'un coup, je surgis debout, retire la lame du sabre d'entre mes dents pour le brandir devant moi face au seul individu présent avec moi-même en ce lieu et m'écrie d'un ton menaçant, autoritaire:

Vous me voulez quoi, répondez!

Et c'est alors que contre toute attente, j'ai l'impression que le temps se suspend dans le vide. Je ne relâche pas mon attention, ni mon arme blanche face à...
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N'importe qui se serait empressé de partir en courant vers la sortir pour echapper aux questions que fatalement l'homme allait poser. Mais pas Opale, elle reste a frotter son genou douloureux tout en se demandant quoi dire. C'est son coté encore enfant ou blonde ou jeune fille douillette tout simplement qui dans ces situations joue contre elle. Rajoutons qu'elle ment très mal et se retrouve generalement dans des situations jamais a son avantage.

En attendant, tournant toujours le dos a l'homme tout en frottant ce genou elle reflechit a des excuses. Bon je suis là pour prier comme lui... arfff et si il demande un truc que je connais pas ? Nan je suis venue faire le menage et je partais... Son regard tombe sur la poussiere qui recouvre le banc et grimace. nan pas ça... je voulais visiter l'eglise... ou cherchais les latrines... ou encore j'ai perdu une chose et je le cherche... mais si il demande quoi ? arfff Opale reflechit..

Elle en etait là de ses idées toutes plus mauvaises les unes que les autres quand soudain elle sursaute et se retourne d'un bond, avant de se retrouver a faire un pas en arriere de peur, vite arreté par le banc les yeux écarquillés, le coeur battant et les mains tendues devant elle comment pour se proteger de l'homme fou devant elle.

La peur la rend muette pour le coup, son regard se fixe sur le sien si dur planté dans le sien. Son sang bat contre ses tempes, ses jambes tremblent face a l'arme et c'est en se laissant tomber sur le banc qu'elle dit dans un souffle en secouant la tete de gauche a droite sans le quitter du regard :

Rien.. rien.. rien.. Les larmes montent aux cils de la blondinette qui rajoute d'une petite voix : S'il vous plait...

Elle a peur et ne comprend pas ce que cet homme fait avec une arme dans l'eglise. pourquoi la menace t il ? Ne voit il pas qu'elle a rien pour se defendre ni se battre ? Il semble possédé et dangereux, elle n'ose bouger sur le banc.. le temps lui parait comme figé, ni lui ni elle ne bouge plus comme dans l'attente d'un geste d'un signe.. son coeur cognant fort dans sa poitrine qui se souleve et s'abaisse au rythme saccadé de sa respiration, Opale laisse ses larmes couler sans bouger, sans le quitter du regard. Elle ne veut pas mourir, pas maintenant, elle veut revoir son frere et puis Carla. Elle veut voyager et decouvrir le monde...

L'éternité vient de s'abattre sur moi. Je suis dans cette église, une arme blanche au poing vers une ombre tournée de dos, silencieuse, je n'aperçois que de longs cheveux soyeux et souples qui descendent en cascade de ses épaules. Je garde contenance, je ne relâche pas mon sang-froid. Je suis déterminé. Mes doigts se crispent sur l'arme au fil des minutes dont seul un silence pesant répond à sa question. L'ombre se penche à peine en avant pour faire un mouvement que je ne peux deviner d'où je me tiens. Je suis sur mes gardes. C'est alors que la masse obscure en vient à dans un sursaut à se tourner, à lui faire face. Un pas en arrière, se retrouve contre un banc, acculée, mains devant elle pour se protéger de moi.Un visage d'ange aux traits fins, aux yeux couleur océan. L'expression de peur se dessine sur elle, en elle. Je ne comprends pas ce que cette jeune femme fait ici. Une ruse pour le déstabiliser, mieux l'embobiner. Je ne démords pas d'avoir la bonne attitude en cette seconde. J'ai aussi peur qu'elle en fait. Je le cache derrière un jeu d'expression entre l'agressivité, la froideur et la hargne. Je n'arrive pas de toute façon à me détacher de ce sentiment d'insécurité. Vaut mieux que je reste vigilant. J'attends qu'elle me réponde. Je la détaille. Elle me parait bien jeune. Je devine le tremblement de son corps, je vois en baissant les yeux sur ses jambes, ses genoux tremblaient. Je remonte vite mes yeux pour plonger dans les siens. Je suis figé sur place, tétanisé, je n'en montre rien et pourtant je n'arrive plus à rien. Je garde cet air fou, dangereux qu'elle laisse refléter vis à vis de moi. Je crois l'expression de peur qui se dégage d'elle, dans l'ensemble. Elle choit sur le banc, désabusée. Sa voix se fait à peine entendre, un souffle si léger, j'en comprends vraiment à peine, ce qui suit:

Rien.. rien.. rien..: S'il vous plait...

Ne te laisse pas avoir par par ses larmes qui se forment, montent soudain. S'endurcit dans son expression. Les larmes roulent. Je m'en veux. Je me sens misérable devant elle. Et si elle n'avait rien à voir avec ses poursuivants ? Si elle n'était pas là pour le suivre, le traquer, renseigner, espionner ? Puis-je me permettre un tel doute ? J'aimerai baisser un peu mon arme, mon bras est si tendu, mes doigts enserrent ce fichu sabre. Tout mon corps ne m'entend plus. Je ne parviens pas à rengainer, ranger l'arme dans ma besace. Je ne me sens pas bien face à elle. Pas bien du tout. Je pourrai quitter l'église, m'enfuir, prendre les jambes à mon cou. Je ne le peux pas.Je désespére. Je sens monter un malaise en moi. Je ne mange pas assez.Je tangue sur moi. Un vertige. Je ne veux pas. je lutte. Je ne dois pas sombrer. Et là tout tourne autour de moi. Je ne peux que me laisser aller. Je vois juste le visage innondé de larmes, le sabre qui m'échappe des doigts. Ma vue se trouble. Le bruit de la lame retentit sur le sol dans un bruit métallique. Je suis foutu. Je suis à sa merci, elle pourra me livrer, me vendre, me ramener, m'emprisonner. Ma vision me fait entrevoir ma chute sur le côté, les bancs de travers, la porte d'entrée si loin, ma main tendue vers elle pour l'atteindre.Le froid du sol vient aplatir ma joue. Ma tête se cogne avec force. Je suis presque inconscient. Un mal de crâne refait surface. C'est trop pour moi. Je n'y peux rien.Le reste de mon corps s'affale lourdement. Je ne veux pas fermer les yeux. Je ne veux pas d'une mort si ridicule. Le noir, le froid, le silence m'enveloppe. Je ne me sens plus dans le monde des vivants. J'articule sans cesse sans le savoir telle une priére, je sens mes doigts à peine se soulever du sol pour le signer sans cesse d'une croix:

Che cosa vuoi? Io non so nulla. Uccidetemi, la tortura è inutile. Noi non possiamo ammettere ad un ignorante o ignoranti. Io ti perdono tutti i tuoi peccati, si sono santificati, amen.Che cosa vuoi? Io non so nulla. Uccidetemi, la tortura è inutile. Noi non possiamo ammettere ad un ignorante o ignoranti. Io ti perdono tutti i tuoi peccati, si sono santificati, amen.

Je sombre. C'est finit. Ce qui se passe par la suite, j'en suis amnésique. J'espére juste me réveiller quelque soit l'endroit et ce qui peut m'arriver. Je m'en moque. Je ne peux finir ma vie, rendre mon dernier souffle de cette manière. Impensable.

(*Que voulez-vous ? Je ne sais rien. Tuez-moi, la torture ne sert à rien. On ne peut faire avouer un inculte ou un ignorant. Je vous pardonne tous vos péchés, que vous soyez sanctifiée, amen.)
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Elle ne voit que lui. Elle n'entend que son propre coeur battant la chamade. Elle ne sent que ses larmes qui coulent sur ses joues. Elle ne ressent que la peur et quand elle le voit s'approcher, bouger légèrement vers elle c'est instinctivement qu'elle se met en boule sur le banc. Reflexe inconscient pour se proteger des coups. Le corps tendu dans l'attente du choc et de la douleur.

C'est en sursautant et en criant de peur qu'elle reagit au bruit de l'arme s'ecrasant au sol. C'est en relevant la tete les yeux ecarquillés, terrorisée et perdue, qu'elle voit sans comprendre l'homme s'ecrouler au sol. c'est sans comprendre qu'elle l'entend marmonner des mots sans suite et incomprehensibles.. Puis le silence...

Longues secondes s'egrenant sans que rien ne bouge. Elle devrait partir, s'enfuir mais ne le peut pas. L'impression que ces membres sont de plombs et improssible de les bouger. Son esprit pose mille questions dont elle n'a aucune reponse et enfin elle realise qu'il y a plus de danger. C'est en retenant son souffle qu'elle deplie son corps recroquevillé sur le banc. C'est avec une lenteur calculer qu'elle se rapproche de l'arme au sol et d'un coup de botte l'eloigne d'elle et de l'homme. Elle frissonne, elle a toujours detester les armes blanches car elles font saigner et elle supporte pas la vue du sang. Elle regarde l'homme etendu inerte sur le sol.

Est il mort ? Nan il respire... Pourquoi alors ? Que s'est il passé ? Son dieu les a t il puni pour leur impudence ? Est ce possible ? Elle recule lentement vers la porte tout en regardant le visage de l'homme. Il semble apaisé, sans haine, jeune et elle hesite... Elle peut pas le laisser ainsi.. La blondinette s'arrete de reculer. Elle regarde vers la porte indecise puis de nouveau vers l'homme allongé sur le sol. Et la petite inconsciente se decide, elle ouvre la porte en grand la faisant grincer bruyamment puis sort et crit d'une voix claire mais légèrement tremblante .

A l'aiiiiide ! Venez m'aider ! Un homme est blessé !

Puis sans attendre elle retourne a l'interieur, s'approche de l'homme qui n'a pas bougé et s'agenouille pres de lui. Elle lui touche la joue doucement, puis le bascule sur le dos en faisant attention a sa tête. Elle n'est pas assez forte pour le bouger seule...Il est trop grand, trop lourd, encore qu'il semble plutot maigre mais elle a besoin d'aide et elle espere que quelqu'un viendra. En attendant elle pose sa tête sur ses genoux et lui parle et lui met de petites claques pour qu'il reprenne conscience.

Hep !! M'sire ! reveillez vous !! M'sire ! Ouvrez les yeux !...

Elle est epuisée et a froid, le visage strié de trace de larmes, le nez et les yeux rouges d'avoir pleuré, les mèches blondes rebelles lui tombent devant le nez l'obligeant a les repousser regulierement derrière l'oreille. Son regard va du visage de l'homme a la grande porte de l'eglise, esperant et le reveil et l'arrivé de quelqu'un...

Je me sens bien. J'ai oublié ma peur. L'appréhension, la défensive. L'agressivité en moi. Vraiment bien. Je sombre dans le noir complet, silencieux. J'aime cette sensation de partir. De ne plus rien voir, entendre, ressentir. C'est bon de ne plus être en mouvement perpétuel. J'ai toujours aimé dormir, même si cela se fait rare ses derniers temps. Seul instant où je me sens en sécurité, protégé. Rien ne peut me blesser, m'atteindre, me faire mal. Je flotte, je dérive. J'aime trop ça. Je suis si bien. Je ne veux pas en sortir. Surtout que l'on ne vienne pas me sortir de mon cocon si douillet. Dans un songe lointain, quelque mots à peine audibles font irruption dans ma bulle. On dirait un rêve aux images floues, peu précises. Les mots sont étranges:

A l'aiiiiide ! Venez m'aider ! Un homme est blessé !

Je ne trésaille pas. Ce n'est pas la réalité. J'ai trop besoin de repos pour avoir la force de faire un geste, d'ouvrir les yeux. Je n'y parviens pas. J'aimerai quand même mais quelque chose me retient dans cette pénombre. Je sens mon corps si disloqué, léger, qui se laisse aller dans tous les sens. Je ne suis plus maître. Effleurement de ma joue. Toucher agréable. Je suis perdu entre mon conscient et mon inconscient. Plutôt mon subconscient qui me joue des tours. Me surprend même à me sentir pivoter sur mon corps. Ne rien changer. Je me sens vraiment bien. Je crois percevoir un son de voix. Je ne comprends pas le langage. Lointain, évaporeux. Nébulleux. Je sombre deux fois plus vers le bien-être de mon sommeil. Qu'est-ce que c'est ? Je sens tel des petits soubresauts qui viennent perturber mon coma. Cela persiste. Continue. Non, je ne veux pas revenir, je suis trop bien là. Laissez-moi dormir, me reposer, partir à la dérive, s'il vous plaît. Je n'aime pas du tout:

Hep !! M'sire ! reveillez vous !! M'sire ! Ouvrez les yeux !...

Mais j'en ai pas envie du tout. Je veux dormir dans ce noir parfait. Là où je suis loin de tout, libre. Mes paupiéres frémissent malgré moi. Je sens que c'est foutu, trop tard. Les vapeurs de mon malaise s'estompent. Tout se réveille en moi contre ma volonté. Mon corps commence à bouger lentement, mon visage caresse une forme sous lui, non vraiment, pas envie de quitter ce bien-être. Et puis cela commence à m'agacer un peu de sentir ses petites claques sur ma joue. J'ouvre les yeux. Pas la force d'articuler encore quelque chose. Je ne sais pas en fait où je suis...Mon esprit ne fait qu'un tour quand je revois à nouveau ce visage. Qui est-elle, que lui veut-elle. Je soupire. J'ai envie de me lever, de partir vite fait. Je ne m'en sens pas capable. Mes doigts s'activent vers le sol à la recherche de mon arme, rien. Je suis à sa merci. Je ne peux rien faire d'autre que de rester là, à attendre la suite. Je n'ai aucune expression tellement que je suis perdu dans mes doutes, mes craintes. Je n'ose pas la regarder. Je fixe l'église, ce qui se présente devant moi. Le confessionnal. Peut-être l'heure de le faire. Si ce sont mes dernières heures de vie, pourquoi pas. D'une voix livide, faible:

Confessez-moi avant de me donner la mort, accordez-moi cette derniére volonté, s'il vous plait...

Je pose mon regard dans le sien. Ce visage d'ange au-dessus du mien, comment est-ce possible que ce soit cette beauté innocente qui vienne à me prendre mon dernier souffle ? Je préfére détourner mon regard du sien. Suis jeune encore pour connaitre la vie. La preuve. Curieux. Autant l'appréhension de cette inconnue ne me rassure guére, autant elle m'attire dans le fait d'être présente encore. Sans doute ce qui me fait accroitre ma méfiance vis à vis d'elle. Si un homme vous menace d'une arme, en général, on ne reste pas plantée là, on s'enfuit. Ne veut plus se poser de question. Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Je porte une main sur ma tempe. Je grimace un peu. La douleur se ravive. Je soupire. Ma chute m'a pas été sans dommage. J'abandonne. Je laisse la jeune femme prendre les initiatives. Je ne suis pas apte à faire la part des choses ni de savoir ce qui est réel ou pas.
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Elle s'inquiete de ne pas le voir reagir a ses petites claques et interpellations et commence a se dire qu'elle allait frapper plus fort et crier quand elle voit soudain ses cils fremirent. Sourire soulagée de la blondinette qui lui caresse la joue et continue de la voix a l'encourager a se reveiller.

Reveillez vous ouvrez les yeux c'est bien ... Elle lui sourit en le regardant et fronce le nez puis rajoute doucement. Ca va ?

Elle va pour lui pour lui poser d'autres questions quand il murmure faiblement.

Confessez-moi avant de me donner la mort, accordez-moi cette derniére volonté, s'il vous plait...

hein ? Quoi ? Confesser ? donner la mort ? de quoi vous parlez ? Perdue la blondinette, elle le regarde sans comprendre puis le voit refermer les yeux.

Heyyy nan nan nan on reste eveillé là !! Pas question de dormir ici ! aller faut vous bouger ! il fait froid ici, aidez moi a vous lever !!

Elle tente de le redresser un peu en grimacant. C'est qu'il est lourd ou qu'elle est trop faible... mais elle n'arrive a rien.

S'il vous plait m'sieur reprenez vous. Je vous aide mais faut que vous y mettiez du votre !!

La blondinette regarde la porte ouverte ou le soleil entre et elle desire tellement fort sortir d'ici et retrouver la lumiere du jour, la chaleur des rayons du soleil et surtout aller dormir enfin...

M'sieur, ouvrez les yeux s'il vous plait, aidez moi je peux pas vous bouger seule...

Je suis si bien là, loin de tout. Juste un léger répit, faut je retourne à la réalité. L'insistance de la voix féminine à vouloir me lever me laisse échapper un long soupir. Mes nuits de sommeil sont si courtes. Clairsemées de scénes de course-poursuite vécues dans ce monastére. Je suis exténué. Je me nourris mal, et en prime je m'éreinte avec le travail à la mine. C'est malin, vraiment tout, pour ne rien arranger. D'accord, elle m'aide, pas tord de me demander de faire un effort.Elle ne semble pas plus informé ou au courant de quoique ce soit vu l'expression d'incompréhension de son visage lors de mes mots prononcés pour me confesser. Faire confiance. Je lui tends un sourire, pousse sur mes pieds, replient mes jambes pour l'aider à ne porter tout mon poids. Suis ni en muscle ni en chair, d'allure mince. Là, je dois avouer que ma masse a du mal à décoller du sol. J'y parviens enfin. Je tiens debout, surtout avec le soutien de la jeune femme. J'ai la tête qui tourne, un vertige qui me prend. Je ne laisse rien paraitre, pour détourner l'attention de mon corps qui tangue, j'articule:

Merci...dit-il d'un accent particulier, langue françoise pas encore bien maitrisée

Je me tiens à la rangée de bancs prés de moi. Le regard féminin se porte souvent sur la porte d'entrée. Je prends les devants, et m'avance de quelques pas encore tremblants vers ce rayon de soleil qui traverse la nef. Je reprends courage. Rien de grave. Pas assez mangé. Pas assez de sommeil. Un frisson me parcoure. Je balaie de mon regard autour de nous, le sol. Mon sabre. Je déglutis. Encore cette méfiance. Je tourne ma tête vers elle, je me sens livide, les lèvres asséchées. Je n'arrive pas à lui poser des questions qui traversent mon esprit. Pas le moment. Je continue de progresser vers la sortie sans mot dire. Effort sur effort, je vais de mieux en mieux. J'irai rejoindre la grange quand je l'aurai libéré de mon poids, faucherait des fruits par là pour reprendre des forces.Et je m'écroulerai dans le foin et la paille. Je souris, mes iris sont transpercées par le soleil. J'oublie tout, je me réchauffe plus j'avance vers l'entrée. Ma tête se tourne en arrière vers l'autel, fouille le sol. Ai perdu la seule arme qui pourrait m'aider à me défendre. Je pose mes yeux mi-clos, fatigués sur la jeune femme.

Je n'oublierai pas ses traits, ni ce visage, ni ces cheveux en cascade. Je pense que cela ne sert pas à grand chose de se présenter. Je ne le fais pas. Non par timidité, ni peur d'être remit à ma place. Pour la protéger. Tant que je ne sais pas de quoi il retourne, je me dois de rester discret sans mettre en danger autrui.
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Enfin il se decide et se bouge pour se lever. La blondinette, manque bien plusieurs fois de s'ecrouler sous son poid mais au bout de quelques minutes ils sont tout les deux debout bien que tangant légèrement. Elle a passé son bras autour de sa taille et supporte le sien autour de ses epaules. Quand il la remercie avec un accent chantant et etranger elle pense a son ami Elio qui lui parlait parfois en italien. Levant la tete, elle lui sourit pour l'encourager et avance lentement vers la sortie.. vers la lumiere... vers la chaleur.

Bientot arrivés au but, elle leve les yeux et le voit se retourner et fouiller du regard le sol. Comprenant ce qu'il cherche, elle fait une petite moue puis le guide vers la sortie. Arrivés sur le parvi de l'eglise, Opale se dirige vers un banc.

Venez... asseyez vous ici un instant je reviens. Elle le regarde et lui sourit puis rajoute avec une petite moue. Bougez pas hein ! je reviens tout de suite.

Puis elle court et retourne dans l'eglise. Elle recupere sa besace, et lentement se dirige vers l'arme qu'elle avait ecarté de son proprietaire et va la prendre a deux mains. Grimacant sous le poids de celle ci, la tenant precautionneusement vers le bas et loin d'elle pour pas se blesser, elle retourne pres du banc pour rendre a l'homme son bien en esperant qu'il ne soit pas parti...

On lit en moi comme dans un livre ouvert. Je n'ai pas la capacité de cacher mon ressenti. Suis expressif au point qu'on devine ce que je pense. Je suis ainsi fait de candeur, d'innocense et d'insouciance. Quelque peu envolées ces trois expressions et pourtant, si présentes en moi. Refont surface, reviennent au galop. La nature de son être:

Venez... asseyez vous ici un instant je reviens...Bougez pas hein ! je reviens tout de suite.

Je m'assis sur le banc, je lis sur ses lévres. C'est la seule façon que j'ai de comprendre, la prononciation des mots sont pour moi difficiles à déchiffrer surtout dit à la va vite. J'ai mis un temps fou pour apprendre ce qu'il me faut. Si complexe cette langue. Je m'y perds. Mes efforts me servent. Je crois avoir compris. Même avec un doute. De toute façon, je me guide aux expressions du visage féminin. Bienveillante, souriante, regard à mon encontre. J'ai du mal à cette minute, à l'imaginer me vouloir du mal. Je me tiens bien au fond du banc, visage tendu vers le soleil pour fermer mes yeux. Je lui vole autant de chaleur que je peux pour retrouver un semblant de vie à l'extérieur et à l'intérieur de moi. Un froid s'y est installé contre ma volonté. Je le sens si présent. Je m'en préserve de mes bras autour de mon corps, sur mon torse.

Je la regarde revenir dans l'église. Je suis confiant. Les minutes passent. Mes yeux s'ouvrent soudain. Mon arme! Mon sang ne fait qu'un tour. Que je suis bête! Je m'insulte, devant ma naîveté, ma peur de me faire avoir qui ne me quitte pas:

*Ma ciò che un idiota, un cretino che ... L'Angelo della tentazione ... Sono un buon uomo ... una donna ... Un sorriso ... E io ho in bellezza ...

Je me léve d'un bond, tangue un peu, me tient au banc. Je reléve mon visage vers l'entrée de l'église, mon regard voit la jeune femme revenir vers moi, tenir l'arme d'une maniére qui laisse bien entrevoir qu'elle n'en a jamais porté,ni utilisé. Elle en aurait peur de toute êvidence.Je me sens rassuré, honteux d'avoir pu imaginer le pire. Dans ma tête, je tente de choisir les bons mots, les écorcher pas trop, seul le langage religieux, je le maitrise à la perfection, des phrases entiéres apprises par coeur:

Merci, je présente mes excuses à vous ... quand elle fut prés de moi

Je dévie mon regard sur l'arme, lèvres entrouvertes, les mots se mélangent, sortent, fusent, vont vite et s'embrouillent:

Moi croire que vous...vous allez me vouloir du mal...Pardonnez-moi de ma suspicion à votre égard...Pas en sécurité nulle part donc j'ai beaucoup de méfiance...Plus de repère...Langue connaitre ce qu'il faut. Compliquée...

*Mais quel crétin, quel crétin...L'Ange de la tentation...Suis bien un homme...Une femme...Un sourire...Et je me fais avoir en beauté...
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Age de raison ! On doute toujours que cela existe, et puis quel age ce peut-être, quinze ans semble plus que raisonnable, mais vingt n'est-il pas un age encore plus stable ? Cependant il parait que les hommes et les femmes n'ont pas la même évolution, alors lequel est raisonnable en premier ? Et seul, sommes nous vraiment plus à même de voir avec nos propres yeux, que l'on ait quinze ou vingt ans ?

Les derniers événements se précipitaient, s'entassaient, rendaient les jours longs puis courts, et finalement insupportables. Après avoir trouvé son refuge parmi les fantômes, la petite anglaise avait passé quelques nuits difficiles jusqu'à celle où elle avait accepté la vérité : elle l'entendait ! Elle l'entendait vraiment ! Sinon, il ne restait plus pour elle qu'à reconnaitre qu'elle était folle à lier !

Cette impression que l'on ne dort pas dans son sommeil, que nos yeux sont fermés mais voient tout, que l'on vous frôle, que l'on vous parle. En règle générale, on sursaute, on ouvre les yeux et l'on rapproche la chandelle de nuit. Le regard cherche, fouille l’obscurité, l'esprit persuadé de cette présence étrange et étrangère, puis il se raisonne : ce n'est qu'un mauvais rêve, une illusion, il n'y a évidemment personne.
Mais Victoria ne réagit pas, elle laisse le mauvais rêve continuer, ses poings se serrent et se desserrent au fur et à mesure que l'angoisse la traverse, jusqu'à entendre distinctement la voix. Ce n'est qu'un murmure, un faible vent, entrecoupé de silences oppressants, puis la voix s'insinue en elle, parvient à son esprit et, fait étrange, elle comprend les mots.

Vic .... Vic .... Victoria ....

Un léger souffle froid, qui pourrait bien provenir de la fenêtre, effleure le front de l'endormie, faisant frémir la mèche de cheveux qui retombe à la limite de ses yeux. La tête dodeline légèrement sur l'oreiller mais l'esprit à l’intérieur a décidé d'accepter, d'accueillir cette voix, d'entendre ce qu'elle lui murmure. Vicky gémit légèrement, comme si ce n’était qu'un rêve, mais elle sait qu'elle se souviendra de tout, du moindre détail.

Les ombres du passé .... Les ombres passeront par toi .... Innocence, reflet de ma mort ....

La falaise est là, le ravin traversé d'un pont, le passage de l'innocence à la raison, et parfois on chute dans la déraison ....
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Elle lui sourit quand elle le voit toujours pres du banc. Elle s'approche et c'est surprise qu'elle l'entend s'excuser. La blondinette fronce le nez cherchant a comprendre comment il a pu croire cela puis vois son regard se porter sur l'arme. Lentement elle lui tend puis elle s'assoit sur le banc et le regarde pensive.

Vous devriez vous asseoir m'sieur. Elle tapote le banc a coté d'elle puis sourit gentiment.

Je m'appelle Opale... Ici il n'y a aucun danger... personne ne vous fera du mal...enfin je crois pas...Vous n'etes pas d'ici.. cet accent... vous venez d'ou ? De quoi avez vous peur ?

Elle le regarde curieuse puis rougit legerement en voyant les traces noires laisser par l'eau qu'elle a coloré d'encre et baisse le visage sur ses mains posées devant elle.

Si vous me dites ou vous logez je vous accompagne jusqu'a la bas.

Opale, releve la tete et le regarde franchement. Elle voudrait aller dormir et oublier tout cela mais il semble plus epuisé qu'elle et aussi plus perdu. Alors, elle va l'aider si elle peut. Retenant un baillement qu'elle cache derriere une main et en tournant la tete, elle se retient de s'etirer et se redresse sur le banc. Elle est bien là, le soleil qui la rechauffe lentement mais surement, la tension des dernieres minutes retombant, elle se sent faible et sans volonté aucune de bouger.

Je n'ai pas l'air plus aidé qu'elle avec cette arme. Mes doigts tremblants l'acceuille, pour venir la ranger dans ma besace dont la bandoulière traverse mon torse, par dessus ma chemise blanche. S'asseoir. Le geste de la main l'y invite. Je croyais qu'on en resterait là, que nous nous séparerions sur ces malentendus. Que l'adrénaline avait suffit à nous couper la chique tous les deux. J'appréhende. Les questions viendront, je ne saurai répondre à presque rien. Je suis mal à l'aise devant tant d'incertitudes et d'ignorance vis à vis de moi. Je m'éxécute, la regarde en enlevant mon air méfiant de sur mon visage. Je me détends. Suis avenant. Cela me va tellement mieux que la tourmente de ces derniers temps. Je m'enfonce donc contre le dossier du banc, me tourne vers elle, joue de mes doigts avec nervosité entre eux. Je ne m'interroge plus sur les traces noires au bout de certains de mes doigts.

Les questions. Il lui sourit. Observe bien ses lèvres pour bien comprendre, et se concentre sur le son de sa voix. S'exprime d'abord avec ses mains en se pointant du doigt, puis ajoute avec sa voix:

Gianni...c'est ce que je sais de moi, c'est tout...

Je lui fais signe de la main d'attendre. Je fouille dans ma besace, retire un velin froissé et un bout de charbon aiguisé avec une pointe. Je défroisse d'un de mes poing le papier, bien apposé sur une de mes cuisses. Je dessine un bonhomme trés simple, tête ronde, traits pour bras, jambe et tronc, taille moyenne. J'inscris au-dessus Gianni. A côté, je rajoute le schéma de la France, et le prolongement d'une terre en forme de botte en dessous, un peu sur le côté droit, vers l'Est. Je lui montre en le tenant en l'air:

Moi, je viens de là, Italie. Sait pas quel endroit précis...

Je reprends le papier, et y rajoute une sorte de grande bâtisse, une croix qui l'orne en haut, je lui remontre:

J'ai vécu ici, à cet endroit...Opale ?

Je la pointe du doigt, ma tête se tourne dans un sens puis dans l'autre. Je lui souris avec un air curieux. Jamais entendu un tel nom. Elude la question sur sa peur. Profite de la montée soudaine en rougeur du visage de la jeune femme, perdue dans une émotion dont seule, elle ,en connait la raison et j'avoue, un doigt au loin vers l'horizon:

Je dors là-bas, une grange. Me cache dans la paille. C'est loin....

Je ne me sens d'aucune force aucune pour faire tout ce chemin. Et je ne me sens pas monopoliser la jeune femme. Elle en a fait déjà beaucoup pour moi. Je pose ma tête sur le rebord du banc en arrière, songeur, yeux fermés sous la chaleur du soleil, parchemin au vent léger qui bouge dans tous les sens:

Vais me chercher un endroit plus prés, une taverne, à défaut d'autre chose. Juste pour me reposer quelques heures.

Les yeux fermés, j'essai d'écrire sur ce velin, le nom étrange, original que j'entends pour la première fois. Je l''écris le plus simplement possible, je me le repéte. Une fois finit, j'ouvre les yeux pour me tourner vers elle et lui montrer:Opale.
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