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[RP] Suivre la lumière... ou rester dans l'ombre...

Kawa
    La Bourgogne c’était fait, elle en avait fait le tour, Dijon, elle pensait y rester en s’y installant et pourtant la capitale ne l’avait pas transcendée, prendre une résolution c’est bien mais s’y tenir, c’est mieux

    Le mieux la voyageuse en prenait rarement l’option, c’est avec un sourire amusé qu’elle repensait à la Guyenne où pas loin d’être réformée, elle avait préféré dans un premier temps se rendre à Saumur ou paraît-il ça bougeait pas mal, elle était arrivée tant bien que mal et y était restée plus de six mois, un exploit…

    Il faut dire qu’elle s’était faite quelques amis qui avaient juré de l’embarquer pour l’Artois, évidement les gens qui tiennent leurs promesses ça devient rare, adieu l’Artois et bonjour la guerre. Des rencontres, des rires, et quand même il faut bien le dire une longue et interminable attente…
    Se battre, oui, elle venait pour ça à la base… un peu d’action… chemin faisant et puisque personne ne lui demandait jamais rien et qu’un inversement c’était à peu près la même chose elle avait abandonnée l’idée, elle n’était pas du ponant et pas royaliste non plus…

    Avec le recul elle regrettait de ne pas avoir pris de décision à ce moment là… mais ça c’était une autre histoire…

    Nomade le bien nommé étant le seul compagnon que la brune tolérait mena ses pas jusqu’en Champagne et pourquoi… et pourquoi pas…
    Puisque de toute façon passer par la Touraine était impossible…

    Là, hasard et destin s’unissent pour provoquer une rencontre, son frère, une lettre lui est remise de sa défunte mère et tout un pan de son passé s’éclaire tout à coup, un frère, une attache, elle qui s’évertue à ne pas en vouloir, une attache et non la moindre puisqu’au fil du temps elle apprend à apprécier et à aimer ce frère qu’elle découvre, il est noble, lui propose de venir s’installer sur ses terres, elle décline et … quitte le confort pour l’inconnu…

    Mais pourquoi…

    La vie de sédentaire qu’il même ainsi que sa compagne, ses liens de vassalités, tout ça sont des choses bien étranges pour elle…
    Obéir est une notion abstraite, là est bien son souci… enfin un de ses nombreux soucis…
    Elle en est incapable… ferait même plutôt toujours l’inverse de ce que l’on attend d’elle.

    Elle ne peut pas rester, n’y arrive pas, il lui faut partir, découvrir, prendre la route, peu importe laquelle, le nord… et puis non le sud, elle se décide pour la Bourgogne…

    Instable, imprévisible, cinglée, certainement un peu des trois… au fil du temps la voyageuse se terre dans un mutisme confortable, elle rencontre les gens ou plutôt ce sont les gens qui viennent à sa rencontre, elle ne fait plus l’effort, les observe, les écoute, mais trouve rarement plaisir à les côtoyer, elle remarque cependant qu’elle se trouve bien en compagnie des personnes atypiques, des personnalités complexes, déjà à Saumur c’était le cas mais ces personnes se connaissent et se reconnaissent et bien souvent les cercles fermés le restent, alors elle ne fait que passer telle une ombre…


    Une ombre qui en rencontre une autre, un homme étrangement similaire à sa personnalité, un homme que tous semblent connaître sauf elle puisque sa vie durant qu’elle n’aura été qu’une étrangère de passage, c’est lui qui vient vers elle, qui lui parle et qui lui offre ce surnom « la sombre » pas nouveau les surnoms pour elle, celui là ou un autre…

    Il l’interpelle, elle se reconnaît un peu en lui, ils sympathisent, ou du moins c’est ce qu’il lui semble, la brune doute de tout… se méfie de tout… et en particulier des hommes.
    La vie de lui à pas fait de cadeaux alors elle n’en distribue pas non plus.



    Dijon, un roy, deux … on ne sait plus…
    Un yéti qui lui demande de quel bord elle se trouve et qui insinue qu’elle espionne.
    Son mutisme semble la desservir, mais parler pour ne rien dire est ce vraiment utile ?
    Décidément elle doit avoir une tête à ça…
    Espionner… pour qui… elle s’en fout de tout ça…


    Ras les bottes, la cavalière s’en va le soir même, plus de questions à se poser, plus de réponses à donner, la paix… elle veut juste qu’on lui foute la paix… ces derniers temps elle n’est pas d’humeur, ne parvient même plus à répondre correctement à ses missives, se contente de dire qu’elle est lasse… et effectivement c’est le cas… lasse de quoi… là est toute la question…

    Sémur, village tranquille… le soir venu elle entre en taverne, il est assis là…
    Surprise, d’ailleurs elle réalise qu’elle ne lui a pas dit au revoir la veille quand excédée plus que de coutume elle a pris la route pour le village voisin.

    Ils discutent ne voyant pas heures passer…
    Questions, réponses, dialogues entrecoupés de silences… elle aime ces silences…

    Et puis une phrase qui est lâchée

    Vous dormez où ce soir…
    Une invitation…

    La perplexité et la surprise…
    Elle hésite…

    Elle a refusé les domaines ouverts de bien des personnes… pourquoi est-ce qu’elle hésite, d’habitude c’est le « non » qui vient immédiatement trancher toute offre.

    Mais devant l’invitation pour le moins repoussante, puisque entaché de barrières quasiment infranchissables et étant persuadée qu’il en a certainement oublié d’autres du même acabit, elle hésite…

    Cinglée n’est qu’un doux euphémisme…

    Il revêt ses vêtements et reste sur le pas de la porte lui demandant de la suivre.

    Elle prend ses affaires et à ce moment précis la porte se referme.

    Elle doit faire deux voyages, ayant sa besace et son écritoire à disposer sur sa monture, sans compter les nombreux baluchons attachés entre eux, l’écritoire et la lettre déchirée qui tombe à ses pieds, elle ramasse les deux morceaux sourit et range soigneusement celle-ci.
    Au pire ça lui fera un souvenir…

    Elle se retourne, la lumière vacille au rythme qu’impose la monture de l’autre cavalier, il a emporté une lanterne, et la suite devrait se trouver dans un bois…
    Elle monte en selle, le rejoint au pas, le distingue à peine puis s’approche encore juste pour apprécier sa silhouette dans la pénombre…

    Est ce qu’il plaisantait, se retournera-t-il pour vérifier sa présence…
    Au pire s’il ne le fait pas elle dormira à la belle étoile…
    Un chemin sinueux, elle suit toujours le cavalier et ils entrent dans ce fameux bois…

    Elle avise déjà un emplacement car il ne semble pas décidé à savoir si son hôte est derrière lui…

    Encore quelques minutes et elle fera halte là où elle se trouve… pas tout ça mais elle est fatiguée la voyageuse, il est vrai qu’il y avait une auberge à quelques pas à peine de la taverne où elle a passé la soirée… alors qu’est ce qu’elle fiche là…

    Il y a de drôles de bruits dans cette forêt, elle se décide à détacher son arc et le rabat en devant, la dernière fois qu’elle a accomplit ce geste, c’était en Champagne et c’était pour menacer une armée, il faut dire qu’ils avaient blessé son frère et sa compagne…pour une fois, elle avait eu une bonne raison de s’énerver…

    Son frère que devient-il, voilà longtemps qu’elle n’a plus pris de ses nouvelles, elle le devine déçu de son départ, cette pensée vient obscurcir son visage et comme pour se rassurer, elle flatte l’encolure de sa monture…

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Judas
[Entre Sémur et Nevers]

Bien sûr, tout au long de sa progression nocturne, Judas n'a d'oreilles que pour sa visiteuse. Petit Bolchen se découpe à la faveur ronde d'un astre presque plein, le bois les laisse s'extirper de ses griffes feuillues, le castel est là. Bien enraciné, et dieu sait qu'il en a vue des invitées. Des brunes, des blondes, des rousses, des consentantes, d'autres moins, des abandons aussi, et des combats sourds, ceux de l'égo. Et lorsque l'une fait le choix de s'effacer, une autre vient laisser sa trace, en morsure ou en coup de surin, qu'importe, Judas n'a jamais été séduit que par des charismes qui dénotent. Aussi le castel ne s'étonne pas de voir s'y glisser des ombres aux courbes rondes et aux cheveux longs, et l'homme ne se lasse pas d'ouvrir la route d'un parcours dégagé mais non moins rassurant.

Sombre, une jolie brune d'une vingtaine d'année avait attiré son oeil un jour, quelques semaines plus tôt, un mois peut-être. Et ce n'était pas sa retraite militaire, sa planque sous l'étendard de Digoine qui le rendait plus sensible aux attraits des femmes, mais peut-être l'occasion rare de croiser le regard d'une qui, sans user de ridicules stratèges, s'alignait sur sa ligne de conduite. Sombre avait l'attrait de la nouveauté, comme d'autres avant elle, mais surtout l'attrait des âmes sans promesses. Entière sans doute, il s'enquit d'appréhender la beste avec réserve. Nul doute que son tempérament valait au moins celui d'une Roide. Qui connait le seigneur de Courceriers connait sa passion pour les nuits blanches et la compagnie de ces créatures cruelles. Si ses mains sont lisses de ne cesser de les caresser ou de les battre, elles avaient ce soir là signé pour la fantaisie d'une presque inconnue une reconnaissance de sagesse...


Diable sait que sage n'est pas Judas.

Lorsqu'enfin les deux silhouettes se rejoignent, croisant leur montures à bon port, le satrape met pied à terre tout en levant lanterne sur la herse rouillée. Bienvenue a Petit Bolchen, rarement lieu de passage chacun sait y trouver son attrait. Il fait signe de suivre, accueillant quelques chiens curieux de n'avoir pas revu leur maistre depuis quelques temps. L'endroit n'est pas austère, une fois passé les bocages... Judas s'y engouffre dans un léger bruissement de cape, flattant les longues encolures qui viennent quémander leur part d'attention. La grille de l'huis s'ouvre, et presque immédiatement les gonds de la porte cloutées glissent, laissant entrer un Judas presque fringuant et sa compagnie des plus silencieuses. Un signe a un valet, puis sa voix rauque qui semble reprendre tous ses droits dans l'atmosphère de la Grand salle, pièce à vivre à la cheminée grande comme trois hommes et aux tapisseries réchauffant à peine ses murs. En guise de bonsoir...

Les chevaux sont dehors.

Deux hommes se détachent de l'endroit pour s'occuper des bestes, coupant le léger courant d'air frais qui sinue entre l'extérieur et les mâchoires du chambranle. Enfin, lorsque le col fourré de son garde corps toucha le sol et qu'il respira une bouffée d'air confiné comme s'il s'agissait de la meilleure qu'il n'eut su apprécier, il se tourna vers son hôte, tête brune penchée légèrement de coté.

Faites ici comme chez moi, et restez tant qu'il vous siéra.

Il s'était décidé à reprendre la route sous peu, lorsque tout le petit Monde de Bolchen aurait repris sa place. Envie de revoir la bretagne, ou qui sait. La brune suivrait ou pas, Judas ne se posait pas vraiment la question, tout comme elle sans doute. Il y avait en cette rencontre quelque chose de presque spontané et de pourtant finement calculé. Les yeux de Judas mentaient souvent, mais sa bouche bien plus. C'est ainsi que tout commençait toujours avec l'homme aux cheveux longs et noirs. Quelques mots, des manières un peu froides mais courtoises, et beaucoup de patience... Et c'est ainsi qu'il engendrait de si particulières et singulières relations, d'un calme tout de façade et d'une saineté terriblement fallacieuse. Moran surgirait peut-être, entre les chiens et les valets avec sa gueule d'Ibère si particulière, en attendant le Von Frayner manda a boire.

Et à manger.

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Kawa
    K remarque qu’il ralentit le pas et bientôt les deux cavaliers chevauchent ensemble, rien ne se dit et seuls les bruits du petit bois viennent éveiller les sens aiguisées de la voyageuse, ils arrivent bientôt et loin de voir une meute de chiens enragés, ce sont de doux agneaux qui viennent saluer leur maître, loin du bois infranchissable, c’est une balade ordinaire qu’ils viennent d’achever…

    La demoiselle est perplexe, sans doute un peu déçue, s’il lui avait fait le dessin d’un endroit banal calme et tranquille serait-elle venue ?
    La réponse est sans doute dans la question.
    Judas avait finement joué pour attiser la curiosité de son hôte, elle devrait à l’avenir s’en méfier encore plus, il était au moins aussi finement contrariant qu’elle, et pour le coup, il lui avait menti…

    Elle pénètre dans l’antre, et voilà qu’il assène déjà ses valets…


    Les chevaux…
    Pas question que l’on s’occupe de sa monture à sa place… de plus Nomade ne se laisse pas approcher, elle craint pour l’homme qui en prendrait le risque…

    Faites ici comme chez moi, et restez tant qu'il vous siéra.

    Que ça lui plaise ou non, elle s’interpose…

    Dans ce cas je ferais comme chez vous….
    Je vais m’occuper de ma monture moi-même, elle ne saurait tolérer d’autres présences que la mienne, que voulez vous les animaux sont parfois aussi capricieux que nous…

    Je reviens… peut-être…


    Elle ajoute d’un ton ironique…

    Oh… surtout ne m’attendez pas pour manger… je dîne rarement à ces heures tardives, par contre à mon retour si ma chambre pouvait être prête…

    Elle n’attend pas de réponse.

    Elle fait demi-tour avec un sourire amusé s’imaginant la tête qu’il fait, ça n’a pas du lui plaire assurément, mais elle s’en moque… elle est venue pour dormir pas pour lui tenir compagnie, bien que ces derniers temps la demoiselle a passé pas mal de temps avec lui, pas assez pour le connaître, d’ailleurs l’on ne connaît jamais personne, mais juste ce qu’il faut pour s’en faire une idée… une vague idée… il semble renfermer sous ses masques d’impassibilité bon nombre de souffrances contenues. La jeune femme ne prétend à vouloir les lui ôter, mais elle s’interroge, en laissera-t-il tomber quelques uns ?

    La voilà qui suit les deux hommes jusque dans l’écurie elle défait les baluchons en pose quelques uns dans un coin puis défait son carquois et son arc quelle dispose avec délicatesse, Nomade fait partie intégrante de sa vie, pour beaucoup les chevaux ne sont de que simples moyens de transport, pour elle l’animal représente la liberté, c’est grâce à lui qu’elle a pu s’échapper jadis de l’enfer où elle se trouvait, ce qu’elle a fait à ce couple avant de partir nul ne le saura jamais…
    Nomade sa liberté…celle qu’elle a acquise, ils se sont apprivoisés mutuellement et elle voit en son étalon bien plus qu’un simple animal, elle le caresse longuement après lui avoir ôté son harnachement, elle prend le temps comme toujours, Judas ou pas Judas, invitation ou pas, elle ne changera pas ses habitudes, son étalon passe avant tout et tous…


    Une fois l’animal tranquillisé elle referme l’écurie, les deux hommes ont disparu, combien de temps est-elle restée, elle perd souvent la notion du temps, sans doute parce que le temps n’a aucune espèce d’importance pour elle… d’ailleurs qu’est ce qui en a…

    Elle fait quelques pas et s’assure que sa lame est en bonne place derrière sa ceinture et que ses dagues sont aussi bien placées en leurs endroits, elle n’éprouve aucune crainte, ne veut pas se souvenir de ce sentiment malsain qu’est la peur, elle est juste prudente, d’ailleurs si elle est encore en vie après avoir traversé toutes ces épreuves ce n’est pas simplement le fait du hasard.

    Elle pousse la porte ignorant ce qu’elle trouvera derrière, sera-t-il en train de manger, en train de déguster un bon verre au coin du feu…
    Il sera peut-être allé se coucher… et elle devra se contenter de retourner à l’écurie pour y dormir, cette idée la fait sourire.

    Quelle heure peut-il être….

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Judas
Tard, il est tard. Et plus tôt, lorsque la brune décide de laisser la main et de rebrousser chemin, Judas n'est pas finement contrarié, simplement a demi surpris. Sombre est aussi inconstante qu'elle le laisse croire, sans doute que tout n'est pas rôle. Son cheval fut le premier sujet de conversation qu'il eurent, et pour l'heure le dernier sujet de la soirée. Alors l'homme n'eut pas de difficulté à intégrer la place qu'avait cette beste aux yeux de la jeune femme, une exclusivité et une relation qui n'était pas sans lui en rappeler une autre... Et cette fois, fort d'une expérience passée, il ne prendrait pas l'outrecuidante liberté de battre un animal qu'il présage prendre trop de place... Mais de tenter d'ignorer les habitudes particulières qu'icelui donne à sa maitresse. Prenons l'angle différent de Judas et de ses montures. Quelques palefrois, quelques destriers, bref des chevaux que Judas ne nomme ni ne prend le temps de panser. Des moyens d'aller vite et bien, qu'il ne regarde que lorsqu'il doit se hisser dessus. Ses petites manies à lui sont ailleurs, à l'ombre des lévriers aux longues pattes qui sont les seuls bestes désirée ayant le privilège de coucher en les murs du castel. Les longs museaux royaux, les petits chevaux de l'enfant Judas, ses sacro-saints chiens de chasse. Et lorsque la brune se détourne et détourne sa proposition, son audace plait, et sa fuite laisse un léger hoquet d'amusement. Les femmes sont capricieuses, c'est sur cette certitude mysogine que l'homme laisse vaquer et va d'un pas paisible au premier endroit qu'il faut retrouver: La pièce aux fioles.

Sombre a une addiction, ou un vice, l'important n'est pas la forme que l'on lui donnera mais de la révéler plus amplement, de mettre un nom dessus. Pensivement, la porte est poussée, et le petit chandelier à qui incombe la tâche de laisser l'endroit en la lumière est rallumé en un aller retour vers le couloir aux candélabres. Une fois fait, le satrappe s'approche et réfléchit, contemplant les étiquettes poussiéreuses ou les contenants anonymes qu'il ouvre et sent presque avec tendresse. Ce qui se glisse dans les verres de son hôte le plus souvent n'a pas de nom, la brune en fait bien des mystères... Et si Judas déteste quelque chose, c'est d'être tenu à l'écart de la vérité. Ironique n'est-ce pas? On y verra là sans doute l'expression de son éternel besoin de pouvoir et de controle. Pourtant rien ne vient, les idées ne manquent pas mais mis a part une couleur , il n'a pas eu l'occasion d'ajouter plus de détails caractéristiques à ses observations... Reposant un bocal a demi habité il abandonne, certain que tôt ou tard il mettrait le doigt sur la substance que la jeune femme semble tant affectionner.

Le Von Frayner retourne à la grande salle où il mangera avec appétit, son plat favoris : le cerf en hochepot. Puis le temps passant, l'invitée ne daignant pas revenir, il s'accorda la liberté d'exiger que l'on remplisse son baquet d'eau chaude et qu'on apporte un savon de cendre. La pièce réservé aux ablutions étant accolée à sa chambrine à l'étage, nulle trace du Frayner en bas. La chambrine de l'hôte était prête, et un valet était charger de la surveiller et de la conduire lorsqu'elle déciderait de revenir à bon port. Les cheveux détachés ondulaient déja de façon arachnéenne sous la surface de l'eau, quand avachi dans le baquet, le nez émergeant à peine, il regretta la présence habituelle de Nyam pour lui frotter le dos. Et comme l'homme n'est qu'un homme, il apprécia la perspective que Sombre vienne le déranger dans sa flaque...

Pathétiquement amusant parfois, un homme.

Pendant que Roide n'est pas là, Judas danse...


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Kawa
    Il n’est pas là, et alors que la porte se referme un chien entre...
    K l’observe, il fait de même, vient à la renifler, elle grimace.

    Un valet s’approche lui indiquant que sa chambre est disponible…
    Elle grimace encore, pas drôle, il y a pensé, elle est persuadée qu’il est parti dormir et soupire longuement…


    Il aurait pu attendre, aucune éducation ces nobles…

    Elle regarde le valet qui ne semble pas vouloir partir, le regarde en coin et tourne autour de lui… elle lui sourit en le voyant pivoter… un tour encore, puis un autre…

    Elle secoue la tête…


    Fait le tour de la pièce suivie du chien, qu’est ce qu’il lui veut l’animal, il est collant… le voilà qui vient poser son museau dans sa main, elle se met accroupie et le regarde
    Quel est ton nom à toi hein ?
    Elle le caresse doucement sur le haut de la tête puis se relève et reprend son exploration… son regard se pose sur ce qu’elle cherchait, une carafe, elle sait Judas amateur de bons vins, alors elle ouvre, hume, ferme les yeux un instant puis se sert une coupe…

    Le valet a une mine renfrognée, il s’est adossé près de la porte d’entrée, il attend … ben oui mais bon, elle a envie d’un verre, elle est fatiguée aussi, mais un bon verre de vin devant une si belle cheminée ce n’est pas tous les jours…

    Elle regarde le valet de nouveau, ôte sa cape puis s’installe assise à même le sol devant la cheminée, le chien vient à ses pieds, elle ronchonne puis défait sa besace restée en bandoulière.

    Passer sa soirée avec un valet muet et un chien y’ a rien de mieux …

    La jeune femme déguste le contenu de sa coupe, apprécie juste le moment, moment qui s'éternise... elle commence à bâiller…

    Misère mais je t’ai fait quoi à toi… t’attaches pas hein… règle d’or ça !!!

    Elle regarde le valet

    Bon ben oui je parle au chien et alors ?

    Le valet s’approche de nouveau lui rappelant que sa chambre est prête.

    Elle lui adresse un regard noir puis marmonne quelque chose d’incompréhensible entre ses dents mais de certainement peu courtois.

    Bon allons… montrez moi ma chambre…

    Elle le suit et entre bientôt dans la chambre toujours suivie de ce chien qui commence à l’énerver
    Allez ouste... sac d’os… file !!!

    Elle referme la porte détaille rapidement la pièce, pose une oreille contre celle ci et entend la respiration du valet

    Bon il va rester là, des fois que je me lève cette nuit et que je vole quelque chose…
    Elle sourit.

    Entend le chien gémir et lève les yeux au ciel...
    Les bottes sont retirées, elle aurait bien pris un bon bain mais… ça attendra…
    Elle pose besace et cape sur la chaise qu’elle dispose contre la porte, s'allonge sur le lit guettant quelques instants les bruits extérieurs, puis la fatigue l’emporte vers le pays des songes.


    Pas envie d’être à demain… il fait froid ici...

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Judas
Le lendemain arrive vite. La brune mène sa vie, sans se départir de ses habitudes solitaires. Judas la croise plus à l'extérieur qu'en les murs du castel qu'elle n'a pas encore déserté pour les longues nuits Sémuroises. Il ne la cherche pas, appréciant de l'apercevoir entre deux coupes lorsqu'elle daigne se montrer. L'homme a appris à apprivoiser sans presser, la patience est d'ailleurs la plus grande qualité d'un bon trappeur, Judas en est un, en plus vil.

Le temps passe prudemment , chaque jour qui se lève sur cette nouvelle présence à Petit Bolchen est un victoire pour le Von Frayner qui sans feindre l'indifférence laisse la Sombre prendre ce qu'elle désire, ou pas. Il arrive des matins où seul un vêtement posé dans un recoin trahi la présence de la jeune femme au castel, les prunelles grises et sévères du satrape interceptent, les lèvres restent closes.

Elle lui plait, indubitablement. Pourtant il est ailleurs, loin de son éternel instinct... Les esclaves restées Bourges doivent revenir, Judas n'a pas l'attente tranquille. Et si sa suzeraine venait le faire quérir pour lui dire qu'elle a trouvé une épouse convenable et que les noces sonneront bientôt? Il n'est plus dans les jupes de la Saint Just, il est chez lui, le meilleur endroit pour le trouver... Et si l'évêque se pointait, le missel sous le bras et l'oeil avisé cherchant la moindre trace qui lui ferait du tort? Moran a fait son oeuvre, Petit Bolchen ressemblait à un nid trop propre pour prévenir la visite de l'huissier. Pourtant Judas n'est pas serein. Il a prit conscience que sonnait le glas de son commerce et de son train de vie potache, et bien qu'il fasse comme si la vie vertueuse ne le guettait pas, il se rend a l'évidence. L'heure est au changement. Alors une idée trace son chemin. Aller en Bretagne. Sortir du duché et se faire oublier quelques temps par le Tout-Bourgogne. Dans sa dernière lettre, Roide disait arriver... Sans doute serait-elle satisfaite de revoir ses hautes falaises...

A Bourges, Judas a fait étudier toutes les femmes du castel. Personne n'a échappé à la Pastorale de Monseigneur Fitz, celui-là même qui à cause d'une Nyam trop bavarde a décidé de s'intéresser aux habitudes singulières du Frayner... Même Rosalinde avait obtempéré, grinçant les pérogatives qu'il avait laissé à son départ. La capitale berrichone lui laissait un mauvais gout en bouche. Il savait que l'un de ses précieuses ne rentrerai plus jamais... Quatre jours après son retour chez lui, le corps de l'Azraël, fossoyeuse des lieux revenait... Il la fit mettre en terre en se faisant la remarque qu'elle avait emporté avec elle tous ses secrets.

L'esprit vaguement lourd, il décida au soir d'aller s'apaiser. Sous un garde corps clair, Judas termina d'ajuster son ceinturon, bien que ce ne soit pas comme s'il n'allait pas rapidement s'en délester... Les cheveux raides tombant sur ses épaules, l'homme vérifia une dernière fois si sa bourse était bien en place à sa taille puis prit le chemin de la grand salle. L'âtre ronronnait paisiblement, la pièce semblait tout aussi calme. Il poussa la porte aux ferrailles cloutées pour prendre la route de la ville.

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Kawa
    Quand la lumière fut…

    La jeune demoiselle n’a pas vraiment pris ses habitudes au Petit Bolchen, elle y rentre le soir tard et y passe peu de temps, elle y croise parfois Judas, mais l’homme semble fort occupé, elle ne s’en soucie que peu ayant appris à écouter s’il le fallait et à ne pas être intrusive dans la vie d’autrui.

    De ses activités, elle en a eu vent, mais elle ne s’estime pas concernée, elle n’est que de passage, la lumière qu’elle a suivi il y a quelques soirs de cela semble s’éteindre inéluctablement, la voyageuse passe par la pièce principale ce soir là…

    Elle regarde attentivement l’endroit se doutant qu’il est peu probable qu’elle y revienne. Quoi que la vie est souvent faite d’étranges surprises. Elle ne dit jamais… jamais…

    De bons moments ici, elle ne sait… en tout cas l’homme fut pour elle une rencontre agréable, une étincelle plus qu’une lumière dans sa sombre obscurité, mais elle estime que c’est déjà beaucoup.

    Depuis quelques mois déjà la jeune femme a changé, s’en revient à ce qu’elle était à une époque… une ombre… une âme qui ne cherche plus rien, qui n’espère que le jour, qui n’attend que la nuit… et encore.

    Une lettre reçue de son frère lui est parvenue le matin même, elle n’arrive pas à lui répondre, à lui dire qu’elle va bien, à lui faire porter les mots qui rassurent…

    Elle se sent si fatiguée… si vide… si ….
    Inutile…


    Elle laisse un vélin sur la table, un dessin représentant une lanterne, celle de judas…
    Un mot accompagne
    Merci
    Une signature
    K
    Un ajout sur la dernière ligne
    Irrémédiablement Sombre

    Elle sourit puis passe la porte

    Nomade est prêt, son barda aussi, ses chemins tortueux, sa vie d’errance…

    La voilà qui s’en va… sans se retourner…

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Judas
A son retour, Judas laissa choir ses vêtements mouillés d'une pluie naissante au coin de l'âtre. Le jour se levait déjà, le sommeil gagnait notre satrape. La soirée avait été prolixe, quelques parties de ramponeau et une catin, juste de quoi relâcher la tension qui s'était installée au fil des jours. Les prunelles sombres rencontrèrent les quelques mots laissés en guise d'au revoir...

Et pour la première fois depuis trois jours naquit un léger sourire sur les lèvres minces du seigneur.

Hè, on ne peut pas gagner à chaque fois...

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