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[RP] Sang pour Sang…

Marin_bellay
Le Balafré était heureux! Après des mois de recherches, il avait enfin retrouvé la trace de sa nièce Gabrielle, fille d’Eleanor, sa soeur aînée. Cependant, les déceptions et les mauvaises nouvelles avaient jonché son chemin. Ainsi, quelques semaines auparavant, à Belley en Savoie, Marin s’était recueilli sur la tombe de Betba d’Avranches, le nom d’emprunt qu’avait pris Eleanor pour se construire une nouvelle vie, tout comme lui l’avait fait quelques années plus tard, malédiction familiale oblige. Will Blackney, son amant, était mort tout comme son fils Tristan, le jumeau de Gabrielle,… sans que l’on sache précisement quand. Et il espérait que jamais, au grand jamais, Eleanor ne l’ai appris…
Certes il ne l’avait que peu connue mais il avait ressenti une tristesse immense, devant cette simple croix de bois entourée d’herbes folles. Personne ne s’était occupé de l’entretien et, même si sa foi en Aristote était assez limitée, il pouvait difficilement supporter cela…
A son départ, un bouquet d’iris blancs était posé sur un sol débarrassé de ronces et autres orties, où seuls quelques bleuets et coquelicots venaient casser la monotonie d’une herbe finement coupée.
Au revoir Eleanor, repose en paix…


Citation:

De Marin de Montbazon-Navailles
A Gabrielle Blackney…



Gabrielle,

oui je sais, très chère Gabrielle, vous allez sans doute vous dire qu’il est bien cavalier pour un inconnu de se permettre tant de familiarité. Et vous aurez oh combien raison! Mais, dans ce cas, cette familiarité est justifiée. Je vais probablement vous surprendre, peut-être même vous faire plaisir, du moins je l’espère, mais il est clair que cette lettre ne vous laissera pas indifférente.

Avant tout, je me dois de vous préciser comment j’en suis arrivé à vous envoyer cette missive.
Je recherchais ma soeur Eleanor quand vous avez croisé ma route. Je ne vous connais guère et ne vous ai jamais vu ni même entr’aperçu. Non, rien de tout cela, votre nom s’est simplement imposé et est devenu pour moi la source d’une obsession sans pareille. Vous retrouver était dorénavant la seule chose qui m’importait. J’ai continué de parcourir le Royaume et j’ai suivi la trace de votre père jusqu’à son neveu, Alcalnn Blackney.
Le temps se joue de vous dans ce type de situation, il faut prendre son mal en patience et savoir attendre… Attendre que votre cheval vous mène là où vos recherches vous conduisent, que les missives envoyées arrivent, soient lues, qu’on leur réponde… Attendre, encore, de trouver une personne capable de comprendre cette drôle de langue parlée par votre cousin. Et enfin découvrir, comble de l’ironie, que vous étiez si proche… Je n’ai pas eu de traduction exhaustive du courrier d’Alcalnn mais j’ai appris que vous viviez dorénavant dans l’entourage d’Alandrisse, la Montbazon-Navailles par excellence!

J’ai tellement résisté à l’envie de venir en personne, pour vous dire de vive voix au combien je suis heureux de vous savoir entre de si bonnes mains! Pour vous annoncer moi-même cette douce nouvelle qui me fait tant plaisir! Mais j’ai du me résigner à vous faire parvenir ce vélin, ainsi qu’un autre, bien plus ancien, que des voisins avaient retrouvé dans des affaires de votre mère, restées à Belley. Dans cette lettre dictée à votre intention quelques nuits avant son décès, elle vous expliquera les raisons de cette situation, et comment nous en sommes arrivés aujourd’hui vous, à lire cette lettre et moi, à l’écrire. Elle vous racontera son départ une nuit, de la demeure qui l’avait vu naître, pour échapper à un mariage qu’elle n’acceptait pas. Elle vous parlera de sa rencontre avec le beau Blackney, sa joie de vous voir grandir avec votre frère Tristan. Elle vous dira sa détresse quand Will est parti avec votre jumeau, quand elle a attendu en vain leur retour. Et c’est elle, Gabrielle, qui vous annoncera que le sang qui coule dans vos veines, est celui d’une Montbazon-Navailles, tout comme le mien, moi votre oncle, frère d’Eleanor.

Soit donc le bienvenu chez toi, Gabrielle. Nous nous verrons très prochainement je n’en doute pas et m’en réjouis d’avance. Et je peux t’assurer que maintenant que je t’ai retrouvé, je ferai en sorte que tu ne sois plus jamais seule, loin des tiens!

A bientôt, chère Gabrielle, à bientôt pour te rencontrer, enfin…

Bien à toi

ton oncle,

Marin.
Gabrielle_blackney
Parfois le mensonge exprime mieux que la vérité ce qui se passe dans l’âme.
- Maxime Gorki -

Gabrielle recevait peu de courrier, et elle savait presque toujours qui en était l’expéditeur, reconnaissant soit les écritures, soit les sceaux.
Mais ce jour là on lui déposa, en plus d’une missive qu’elle savait être d’Enzo, une autre lettre, plus lourde, qui ne portait aucun indice connu qui aurait pu l’éclairer sur sa provenance.
Elle l’ouvrit donc avec un peu de curiosité et beaucoup de méfiance. A l’intérieur, elle trouva un autre courrier qu’elle fixa longuement. Elle reconnaissait fort bien cette écriture, une écriture déliée et précise venue du passé, une écriture qu’elle ne pensait jamais relire, une écriture qui ressemblait un peu à la sienne puisque celle qui avait tenu la plume avait été sa professeure.
Gabrielle tint la lettre longtemps entre ses mains avant de la poser, incapable pour l’instant de l’ouvrir, ne sachant même pas si elle en avait vraiment envie. Elle lu donc l’autre missive, celle dont l’auteur lui était inconnu. Elle la lu une première fois, circonspecte, puis une seconde fois, pour être sûre d’avoir bien compris et enfin, une troisième, pour fixer la révélation dans son esprit.
Enfin, elle se résolue à ouvrir l’autre lettre. Elle la lu lentement. Le passé surgissait, un passé entièrement basé sur la dissimulation et le non dit.
Gabrielle resta ensuite là, assise à contempler les deux parchemins qui venaient de lui annoncer la pire nouvelle qui soit… Son sang venait de prendre une teinte bleu sombre, la même que ses yeux. Tout ce qu’elle exécrait en ce monde coulait dans ses veines, une noblesse dont elle ne savait pas quoi faire et qu’elle voyait comme un fardeau.
Elle répondit donc en tout premier lieu à Enzo.
Elle répondrait à l’autre lettre… plus tard.


[Un autre jour…]

Plus tard était venu et Gabrielle se décida à prendre la plume et à répondre au dénommé Marin, son oncle semblait-il.


Citation:
A vous, Marin de Montbazon-Navailles
De moi, Gabrielle Blackney


Messire,

Je suis fort suprise par votre missive comme vous pouvez vous en douter. Je ne puis que vous croire puisque la lettre de ma mère ne laisse que fort peu de doutes sur la véracité de vos propos.

Permettez moi tout de même de ne pas partager de prime abord l’enthousiasme qui semble être le vôtre. Donnez moi le temps d’accepter que ma vie entière fut construite sur une dissimulation, que ma mère m’a menti, que mon père l’a couverte et qu’ils ne m’aient laissé qu’un nom et pas d’histoire.

Je ne connais pas votre famille même si je suis au service de sa Grâce Alandrisse. Je ne sais pas encore si c’est une bonne nouvelle pour moi que cette filiation. Je ne sais pas encore si j’ai envie de l’accepter.

J’ai pour l’instant à faire au Languedoc, mais il va de soi que bien que circonspecte sur toute cette affaire, je vous rencontrerai dès que j’en aurai le loisir. Voyons nous avant de décider si vous devez vous réjouir et si moi je dois pleurer,

Que Dieu vous garde,


Gabrielle B.



_________________
Marin_bellay
L'éclat de rire est la dernière ressource de la rage et du désespoir.
Victor Hugo

Refroidi! Le Balafré était refroidi et passablement agacé par le courrier qu’il venait de recevoir! Dans un geste vif et incontrôlé, il envoya valser les objets posés sur la petite table de sa chambre. Une colère froide, accompagnée d’un rire nerveux, monta en lui! Voilà donc comment la péronnelle le recevait! Il ne s’attendait pas à être remercier pour ses efforts de quelconque manière! Certes non! Mais il restait stupéfait devant la lettre froide et distante qu’il venait de lire!
Il avait passé des journées à chevaucher sous des pluies torrentielles, passé des nuits sur des couches improvisées dans des granges, parfois pire… Et voilà comment cette… Aaaahhh! Comment cette… De rage, il en perdait tout vocabulaire! Cette… petite… Son poing frappa le mur avec force, laissant une marque dans le revêtement de chaux. Il ne s’était donné autant de mal qu’une seule fois dans sa vie, lorsqu’il avait fallu en savoir plus sur la disparition soudaine et définitive d’Orphéa, sa tendre rouquine. Malheureusement il n’avait pas réussi à la retrouver, elle! Et il était sûr que sa reconnaissance aurait été tout autre! Non, pour elle, il avait simplement, bien trop simplement, appris par un de ses compagnons d’infortune le sort affreux qu’elle avait connu. Il lui avait tout raconté, jusqu’à la nausée, et Marin savait qu’un jour prochain, il retrouvait l’homme responsable de ses tourments et se délecterait de ses souffrances! Mais pour l’heure, le sujet de son désarroi et de sa fureur, celui qui mobilisait son esprit, celui qui le faisait violemment frapper dans le mur tout proche, c’était bien Gabrielle et la réponse cinglante qu’elle venait de lui envoyer! Elle ne voyait visiblement que le pan négatif de l’histoire, la dissimulation dont elle avait été la victime, une forme de trahison venant de ceux en qui elle avait probablement le plus confiance! Cette pensée le calma un temps. Il pouvait entendre qu’une partie de son monde, de sa vie venait de s’écrouler. La chose ne devait pas être simple à entendre. Et le découvrir de la plume d’un inconnu devait l’être encore plus. Et d’une certaine façon, il la comprenait, il avait lui aussi eu sa part de tromperie! Mais il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir pour sa violence à elle, la violence des mots, ceux qu’il venait de découvrir, couchés sur ce parchemin en provenance du Languedoc.


Citation:

A vous, Gabrielle Blackney
De moi, Marin de Montbazon-Navailles.



Damoiselle,

Puisque vous aimez la distance, je vais donc employer les termes qui conviennent à une correspondance entre deux inconnus.

Damoiselle, donc, j’ai été plus qu’attristé par votre courrier. Je vois que la froideur qui caractérisait mes parents s’est transmise à vous sans perdre de sa force. Vous êtes définitivement, que vous le souhaitiez ou non, une Montbazon-Navailles! A moins que vous ne désiriez une fois encore perdre le nom qui vous rattache à une famille. Votre cousin Alcalnn ayant pris la peine, malgré cette langue fort peu compréhensible qu’il utilise, de me préciser que «ladicta Gabrielle no es plus recognu coma una Blackney». Il n’est pas bien difficile de comprendre cette phrase, même pour le néophyte que je suis, et je suis certain qu’elle a été formulée de la sorte pour être suffisamment explicite pour tout lecteur, même si celui-ci ne parle que le François. Ne vous inquiétez pas, je garderai confidentielle cette information, du moins tant que je ne vous aurai pas rencontré.

Oui, le bonheur de vous retrouver m’avait aveuglé. Et vous m’avez durement ramené à la réalité!

Je comprends votre réaction! Je comprends oui, mais vous n’êtes qu’une victime collatérale de cette duperie! Votre mère, et sans doute votre père, vous aimaient et ils n’ont pas voulu que cette ignorance quant à vos origines vous soit cachée, sinon jamais Eleanor n’aurait rédigé cette lettre qui vous était destinée, mais que le destin a préféré vous cacher.

J’espérais que, la surprise passée, nous aurions pu nous rencontrer et apprendre à nous connaître. J’aurais pu vous faire partager notre histoire commune, qui est loin d’être ce que vous pouvez imaginer! Echanger avec vous sur ce qui nous pousse, dans cette famille, à nous rebeller et à fuir cet ordre établi que l’on tente de nous imposer. Et vous montrez que votre sang n’est pas estranger à votre force de caractère, celle que je peux du moins lire dans vos mots.

Mais vous ne semblez guère dans cet état d’esprit pour l’instant.

Je ne veux point vous amener des larmes, mais je reste toutefois à votre disposition si, un jour vous souhaitiez me rencontrer.

Et comme vous le dites si bien,

Que Dieu vous garde.

Marin de Montbazon-Navailles.
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