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[RP] Une cabane au milieu des rizières

Ria
[Les jours passent et se ressemblent tous]

Ce qui avait été auparavant qu’une petite cabane pour entreposer son riz et ses outils, avait été nettoyée et aménagée afin qu’elle puisse y vivre et accueillir Himi quand celle-ci le souhaiterait. L’endroit était petit mais cela lui importait peu, elle n’y passait que peu de temps dans ses journées.

Cela lui rappelait la petite maison qu’elle avait eut à Kumamoto, sur la plage, à la différence qu’à présent elle vivait au milieu des rizières. L’endroit était calme, fréquenté par les ouvriers dans la journée, la nuit, la nature reprenait ses droits et les dernières grenouilles emplissaient le silence de leurs coassements.

Le manque de confort ne la gênait pas, elle en avait eut l’habitude. Cependant, elle travaillait dur chaque jour pour pouvoir apporter le minimum pour Himi. La fillette était devenue sa seule raison de vivre. Sans elle, Ria aurait été offrir sa vie à Susanoo le soir même où elle avait eut confirmation de ses pires craintes.

Qu’importait à présent ? Tout. Malgré tout ses efforts, elle n’arrivait pas à oublier. Coquille vide, elle ne reprenait vie que lorsque la fillette était près d’elle. Elle n’avait pas besoin de se forcer à être heureuse avec elle, elle l’était. Le reste n’était qu’un vide immense qui lui donnait le vertige quand elle avait la faiblesse d’y songer.

Fidèle à sa promesse et à ses engagements, elle allait chaque jour s’occuper de la gargote comme elle l’avait fait depuis une année. S’occupant de relancer le feu et préparer le repas du matin avant qu’Himi n’apparaisse, les yeux encore gonflés de sommeil. Ses journées s’organisaient autour de l’enfant, au gré des envies et désidérata. Le soir amenait son rituel du bain, du repas et enfin de l’histoire qui emporterait la fillette dans des rêves apaisants.

Elle ne le croisait jamais. Malgré les longues heures à veiller et quelques assoupissements. Il l’évitait soigneusement. Silence douloureux de l’indifférence. Elle avait fini par perdre le peu de confiance en elle et dans ses capacités à apporter un peu de joie autour d’elle. Le doute n’était à présent plus permit, il lui donnait la réponse à ses interrogations sans même sans rendre compte.

Il n’avait jamais eut besoin d’elle. Elle, toujours de lui.

Elle s’était elle-même bercée d’illusions et n’arrivait même pas à lui en vouloir de la souffrance qu’il lui infligeait par son attitude. Même les propos plein de bon sens d’Asami n’avait pu lui tirer un seul reproche. Tout était de sa faute à elle et elle en assumait les conséquences désastreuses. Il avait été le premier et serait le dernier.

Asami… Présence rassurante et discrète d’une amie sincère. Elles n’avaient jamais été aussi proches qu’en ces instants. La jeune femme se révélait de jour en jour, apportant un soutient moral des plus important malgré ses préoccupations et ses propres tâches aussi nombreuses que diverses. Asami, cette sœur si différente et si semblable à la fois.

Ria laissa un instant son travail en cours, allant s’appuyer contre l’un des piliers de la petite terrasse entourant la maison, levant les yeux vers la lune. Que faisait-il à cet instant ? Dormait-il ou travaillait-il encore comme la dernière fois qu’elle avait pu l’apercevoir ? Avait-il seulement eut une pensée pour elle depuis ce soir maudit ? Ne plus y songer, ne plus se poser de questions qui resteront toujours sans réponses… Fermer les yeux et oublier…
Ria
[Quand les Kamisama veillent...]

Une rencontre fortuite et la générosité d’un homme avait réussi à lui faire entrevoir un avenir moins sombre que celui qu’elle imaginait depuis quelques jours déjà. Petit à petit, elle réorganisait sa vie et apprenait à vivre à nouveau seule. Ne pas se laisser aller et sourire envers et contre tout.

Elle n’avait plus eut de commandes à honorer, aussi, en avait-elle profité pour aller au verger tout ces jours-ci. Le temps clément et l’absence de nécessité en faisait un moment de calme et de sérénité. Il serait toujours assez tôt pour retourner à la carrière de pierres. Non pas qu’elle en éprouva l’envie mais elle ne comptait pas vivre sur ses acquit. Elle ne puiserait que le strict nécessaire dans le legs qu’on lui avait fait. Ce n’était destiné que pour le confort d’Himi et ce qu’il resterait lui reviendrait quand elle serait en âge de gérer. Mais en attendant, il fallait travailler pour subvenir à ses propres besoins.

Elle s’était également remise à fabriquer des peignes. Non pas pour les vendre et en tirer un quelconque bénéfice, mais pour le plaisir simple d’occuper ses mains et son esprit. Elle n’avait aucune prétention quant à son travail, seulement la satisfaction de l’occupation. Les gestes se faisaient plus assurés, les détails plus soignés à mesure qu’avançaient ses ouvrages. Il lui arrivait également de façonner une nouvelle figurine pour la collection d’Himi.

Finalement, peu de choses avaient changées en dehors de l’aspect affectif. Et pour l’heure, cela ne l’empêchait pas de vivre.

Fixant la lourde chevelure en un chignon lâche, maintenu par les longues épingles qu’elles ne quittaient que rarement, elle s’assura de sa mise et ferma sa porte avant de se rendre à la gargote comme elle le faisait chaque fin d’après midi. Sa journée n’était pas terminée et Himi devait probablement l’attendre déjà.
Asami...
[Visite rare accroît l'amitié*]

Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles Asami n'était jamais allée rendre visite à la seule personne qu'elle définisse comme son amie.
Mais c'était surtout la sensation d'impuissance qui la faisait rebrousser chemin à chaque fois qu'elle entreprenait de s'y rendre.

Ce jour-là, elle était décidée.
Le chemin prenait un certain temps.
Ce même temps qui permettait l'introspection quand on se rendait dans un sanctuaire.
Ce même temps qui l'avait faite renoncer si souvent.
Mais cette fois-ci, elle tenait bon, se souvenant du réconfort que Ria lui avait si souvent apporté.
Se remémorant tous les instants devenus intimes, avec le temps, qu'elles avaient partagés.
Se figeant sur les fois où Ria lui avait fait part du bienfait de sa présence et de ses mots.

Asami, pourtant, ne se trouvait pas du tout à l'aise dans ce rôle d'amie qui se doit d'être réconfortante.
Elle ne détectait en elle aucune confiance digne d'une femme aussi courageuse et indépendante qu'elle.
Elle était inapte face à cela, jamais confrontée à une telle situation.

Un bruit dans un buisson la fait sursauter, la stoppant dans son élan autant que dans ses réflexions.
Son regard scrute. Son oreille est aux aguets.
Rien ne se montre alors elle soupire légèrement.

Et au lieu de repartir, elle rebrousse chemin, pour la énième fois, s'en voulant intérieurement d'être aussi lâche.
Peut-être la croiserait-elle en gargote, leur lieu de rencontre privilégié.
Oui, peut-être. Ou pas.
Mais ce n'est pas encore cette fois qu'elle lui rendrait visite chez elle.


*Proverbe arabe
Ria
[D’un invité surprise]

Elle avait passé la journée dans sa rizière comme bien souvent, repiquant consciencieusement les précieux plants qui donneraient récolte abondante. Elle n’avait pas prêté attention à la légère bise qui irisait la surface de l’eau et encore moins à la température qui avait sensiblement baissée ces derniers jours. La nature revêtait ses couleurs chaudes et chatoyantes d’un automne bien installé, apportant aux regards cet émerveillement d’un environnement nouveau. Les faibles rayons du soleil avaient suffit à lui réchauffer le dos durant tout l’après midi et le soir venu, c’est devant le feu de son habitation qu’elle s’était installée, prenant un peu de repos avant de prendre le chemin qui la mènerait jusqu’au « Tengu » où vivait Himi.

Elle avait promis à la fillette de venir chaque matin et chaque soir pour passer du temps avec elle. Il n’était pas rare qu’elle finisse elle-même par s’assoupir, la main de la fillette abandonnée au creux d’une des siennes, se réveillant dans la nuit pour reprendre la direction de sa maison. Les journées étaient longues et les nuits parfois bien courtes mais elle n’aurait remit ses visites pour rien au monde. Pourtant, ce soir là, elle prit pleine conscience qu’elle ne pourrait très certainement pas honorer sa promesse le lendemain, ressentant déjà les affres d’un refroidissement qui s’invitait sans qu’elle n’y ait songé. Préférant prendre les devants, elle avait signifié son besoin de repos sans vraiment donner de raison particulière à Tsune-san, lui demandant de bien vouloir l’excuser auprès de la fillette.

Le réveil du lendemain lui donna raison. La nuit agitée, le feu qui brûlait dans sa poitrine et les tremblements que provoquait la fièvre la tinrent alité durant deux jours. Deux interminables jours, emmitouflée dans une couverture, s’endormant au coin du feu pour en retenir au mieux la chaleur. Ne sortant de sa torpeur que le temps de remettre du bois ou tenter d’avaler quoi que ce soit qui put l’aider à ne pas s’affaiblir de trop et apaiser sa gorge douloureuse. Le jour et la nuit avaient fini par se confondre, mêlant rêves et réalités, achevant la confusion de son esprit.

Au troisième jour, la fièvre semblait totalement tombée. Les muscles endoloris protestèrent lorsqu’elle se prépara en vue de ce rendre en ville pour quelques achats. Il lui fallait de l’air et marcher un peu. Elle ne supportait plus l’enfermement entre les quatre murs de son habitation. Chaudement habillée, elle couvrit le feu et laissa les panneaux de la petite terrasse grands ouverts pour que l’air circule dans la pièce durant son absence. Elle n’avait rien à craindre d’éventuels visiteurs, ses possessions étaient trop peu importantes pour qu’on puisse seulement s’y intéresser.

La journée était douce et la promenade agréable. Elle ne mit guère de temps à trouver les herbes et remèdes qu’elle recherchait. Le marché possédait bon nombre d’étals proposant des produits des plus communs et usuels aux plus rares et parfois insolites. Elle décida de faire un petit détour par la gargote du sô avant de rentrer. Elle n’alla cependant pas au « Tengu », sachant qu’elle n’y trouverait personne à ce moment de la journée et Himi n’aurait probablement pas compris qu’il lui faille rester à distance de Ria, trop inquiète de la santé de la fillette pour prendre le risque de lui transmettre son mal.

Elle avait retrouvée Asami avec le plus grand plaisir, se tenant toutefois assez éloignée d’elle. Sortir de chez elle lui avait redonné des couleurs mais la voix était encore par trop mal assurée pour pouvoir converser sereinement, aussi ne s’attarda-t-elle pas plus que nécessaire pour prendre des nouvelles mais bien assez pour accepter un thé qu’elle avait apprécié. Elle prit congé de son amie sans trop tarder, présumer de ses forces ne l’aiderait pas à se remettre et elle craignait qu’Himi ne finisse par se sentir délaissée.

Elle rentra chez elle en se promettant de rendre visite à la petite dès le lendemain si elle allait mieux… Mais pour cela, il lui fallait encore prendre du repos…
Ria
[Solitude]

Fermer les yeux et ne plus penser. Se fermer aux autres, à soi-même et ne plus vivre. Elle en était là au moment présent. S’abandonner à l’oubli, rêver sa propre fin et la renaissance qui suivrait. Fermer les yeux et écouter les gouttes de pluie mourir sur le bois de la terrasse. Ne rien dire, ne pas sourire…

Ploc !

Pas un son, pas un bruit autre que la pluie qui s’abat depuis deux jours, inondant sans état d’âme tout ce qu’elle touche. Pas d’état d’âme, ne pas souffrir. Etre cette goutte qui s’écrase au sol mollement, avant de nourrir la terre et ce qu’elle renferme. Vivre et mourir utilement. Avoir un but, une fonction pour ce qui l’entoure…

Ploc !

Les larmes ont taries, la pluie poursuit. Le corps est immobile, les bras en croix. Le regard fixé sur les poutres du toit ne voit plus qu’un immense vide, un trou noir. L’âme se débat, la raison vacille. Les tourments sont là pour rappeler la vie. Mais pour quoi ? Pour qui ? Les mots s’entrechoquent, martèlent et se mélangent, embrouillant d’avantage encore l’esprit…

Ploc !

Un soupir. Les paupières s’abaissent et voilent le regard vide. Remonter le temps, parler, exprimer et comprendre. Avouer ses peurs et oser dire ses doutes. Le courage qu’elle n’a pas. Les incertitudes qui la hante, le changement qu’elle ne peut empêcher. La douleur silencieuse et insidieuse meurtrissant sa chair…

Ploc !

Le temps s’écoule comme la pluie le long du toit, inexorablement, sans retour possible. Comme la vie vous échappe des doigts sans que vous ne puissiez la retenir. Un début, une fin et entre, le néant…

Ploc !

Le temps passe. La pluie cesse. Vider l’écuelle près d’elle. Ranimer le feu et partir pour s’occuper d’Himi. Laisser là ses rêves d’apaisement. Faire semblant et baisser les yeux pour en masquer la détresse. Oublier pour quelques heures le vide qu’elle a créé…
Ria
La journée l’avait moralement fatigué et elle avait mit un certain temps à ce décider à rentrer. Ni le froid, ni le vent ne l’avait contrainte à se presser. Elle avait eut le besoin de réfléchir, de remettre en ordre ses pensés, si ordre il n’y avait jamais eut…

L’évidence était là, elle n’avait plus envie de rien. Et elle avait beau s’épuiser chaque jour aux différentes tâches qu’elle avait, le vide était toujours présent. La seule chose qui gardait toute son importance restait Himi. La seule qui la gardait attachée à cette vie.

Lorsqu’elle s’était enfin décidée à rentrer chez elle, le feu était éteint et les étoiles commençaient à pâlir dans le ciel, mais ça n’avait que peu d’importance. Dès que les premières lueurs de l’aube apparaitraient, elle rejoindrait le Tengu et débuterait sa journée comme toutes celles auparavant. Veiller sur le bien être d’Himi, s’assurer qu’elle ne manquerait de rien puis ce rendre à la carrière de pierres.

Et la journée s’achèverait de même, à la différence qu’elle ne s’attarderait plus dans la grande salle de la gargote. A quoi bon ? Attendre et espérer une réponse devenait de plus en plus difficile et il apparaissait également clairement que cette réponse ne viendrait jamais. Elle était la seule à encore y croire. A le vouloir. Un rêve unique, une chimère. Himi savait où la trouver et elle ne viendrait plus que pour elle, cela valait surement mieux ainsi. Pour elle, pour lui.

Si la vie reprenait doucement ses droits sur Kokura, elle, elle se retirait. Comme à Kumamoto jadis. Loin de tout, loin de tous.
Asami...
Il était bien difficile pour Asami depuis le début des travaux du sanctuaire de réaliser tout ce qu'elle avait à faire.
Cependant, puisqu'une nouvelle année débutait, elle avait tenu à abandonner son moulin et à déserter la carrière de pierre une journée afin de faire un petit tour et proposer ses services en tant que shinshoku.

Le temps n'était pas vraiment des plus agréables aujourd'hui.
Le vent était froid et semblait pénétrer sous le kimono de Asami sournoisement, lui glaçant les jambes malgré sa paire de tabi en coton épais.
Mais il en aurait fallu plus pour la décourager à parcourir le chemin jusque chez son amie.

Le sugegasa bien enfoncé sur sa tête inclinée pour faire obstacle au souffle du vent, les bras repliés sur elle même, les mains enfouies dans les manches de son kimono, Asami faisait pour la toute première fois la route pour atteindre la cabane de Ria.
Et elle trouvait que c'était bien excentré pour une femme vivant seule.

Enfin arrivée, elle aperçoit de la fumée s'échappant de la cheminée extérieure.
Bon signe, elle était sans doute chez elle.

Toc, toc, toc.
Ria
Le temps n’était pas à folâtrer dehors, aussi, ses tâches habituelles faites, elle s’était calfeutrée chez elle. L’endroit, bien que peu spacieux comparé au Tengu, était propre et bien chauffé. Décor sobre, l’intérieur ne ce composait que d’une seule pièce avec en son centre le feu dans son réceptacle creusé comme il était coutume. Légèrement surélevé, le futon occupait la partie gauche en entrant, faisant face au feu pour en capter la chaleur. A l’opposé, elle avait aménagé un coin dissimulé par des tentures pour le nécessaire de toilette. La température y était plus douce qu’à l’extérieur en cette saison hivernal et bien que ce contentant de peu, c’était un confort qu’elle appréciait tout particulièrement. Le seul meuble à proprement parler était une petite table, encombrée d’outil et de réalisation en cours. Ne recevant jamais personne ici, elle préférait le coin du feu, assise sur le rebord qui servait de plancher à l’habitation. La vaisselle ne comportait qu’un chaudron empli d’eau et un service à thé. Elle ce passait du reste, ne mangeant quasi qu’au Tengu avec Himi et Tsune.

Affairée à la préparation du thé tout en songeant aux projets qu’elle pourrait réaliser avec un peu de bois et de la patience, elle fut un peu surprise d’entendre frapper à sa porte. Personne ne venait jamais ici en dehors de la fillette et elle s’annonçait plus généralement d’une exclamation joyeuse que par les coups à la porte. S’interrogeant sur l’identité de son visiteur, elle élimina assez vite Tsune, les coups étaient trop doux et elle ne voyait pas ce qui aurait pu l’amener jusqu’ici. Elle songea à Asami également et ne fut pas réellement surprise de la découvrir derrière le panneau qu’elle venait d’ouvrir. S’inclinant légèrement, elle l’accueillit d’un sourire et l’invita à entrer.


Konnichi wa Asami-san. C’est un plaisir que de vous voir mais entrez donc, il fait meilleur à l’intérieur même si je dois m’excuser pour le manque de confort pour recevoir.

Laissant le passage à la jeune femme, elle referma soigneusement le panneau derrière elle, coupant court aux assauts du vent. L’aidant à ce débarrasser de ses vêtements d’extérieur, elle les accrocha à une patère prévue à cet effet, leur permettant de s’égoutter et sécher.

Je viens de préparer du thé. Cela vous réchauffera.

Et joignant le geste à la parole, elle invita Asami à prendre place près du feu et lui servit un bol avant de la rejoindre. Puis, un peu inquiète de la raison de la visite de la jeune femme, elle la questionna doucement :

Est-il arrivé quelque chose ou avez-vous besoin de quoi que ce soit Asami-san ?
Asami...
Asami était quand même passée au Tengu avant de venir chez Ria, sachant qu'elle s'y trouvait souvent, mais était malgré tout soulagée de la trouver ici.

S'inclinant, un léger sourire aux lèvres, elle lui répond :


Konnichi wa Ria-san. Plaisir réciproque, et d'autant plus ravie de vous trouver chez vous.
Arigato, j'accepte volontiers votre invitation à entrer.


Asami entra donc à l'intérieur.
La douce chaleur contrastant grandement avec le froid extérieur rosit immédiatement ses joues alors que les muscles de son corps se détendaient, crispés par ce vent pénétrant.


Ce vent semble vous pénétrer aujourd'hui.
Les paysans ont bien du courage pour travailler par ce temps.


La plupart n'avait surement pas le choix, mais ceux qui l'avaient avaient surement reporté leurs travaux.

Asami remercia d'une inclinaison de tête Ria pour l'aide à se débarrasser puis prit place près du feu où Ria lui indiquait par le geste.


Hai, j'avoue ne pas refuser une tasse de thé bien chaud.
Surement que mon corps en sera reconnaissant
, rajouta-t-elle dans un sourire.

Asami la suivit du regard alors que son amie lui servit un bol avant de la rejoindre.
Elle aurait juré que les traits de Ria transpiraient l'inquiétude, ce qui fut confirmé par sa question :


Est-il arrivé quelque chose ou avez-vous besoin de quoi que ce soit Asami-san ?

Iie, n'ayez aucune inquiétude Ria-san, tout va bien et je n'ai besoin de rien
, répond-elle un sourire un peu gêné aux lèvres.

Il est vrai que c'était sa première visite, bien qu'elle ait, par le passé, voulu venir plus d'une fois.
Malgré sa volonté, jamais elle n'avait réussi à atteindre sa cabane, retenue par cette gêne qu'elle avait longtemps eu de ne pas dire sincèrement à cette amie unique ce qu'elle avait sur le coeur.
Heureusement, depuis, Asami avait trouvé le courage de lui parler.


A vrai dire, si je viens, c'est pour vous proposer mes services, bien que je sois contente d'avoir une raison de venir troubler la tranquillité qui règne ici pour partager avec vous une tasse de thé.

Enfin, partager n'était pas vraiment le mot, puisque Ria ne s'était pas servie.
Après avoir pris une gorgée de thé, Asami reprend.


Je n'ai pas organisé de cérémonie particulière pour la réouverture du sanctuaire, mais je fais cependant le tour de la ville pour proposer à chacun une purification de leur maison, atelier ou échoppe.
Je me suis dite que vous souhaiteriez peut-être que j'en organise une chez vous.
Ria
Tandis qu’Asami reprenait peu à peu des couleurs et rassurait Ria sur les raisons de sa venue jusqu’ici, celle-ci s’était préparé un bol de thé pour accompagner la jeune femme et écoutait attentivement sa proposition.

L’idée d’Asami lui plaisait bien. Si l’endroit n’était habité que depuis quelques mois, elle savait assez l’avoir parasité par ses pensées. La visite d’Asami coïncidait bien avec les bonnes résolutions de la nouvelle année à bien y réfléchir et après la purification effectuée au sanctuaire de Kokura, celle de son habitation était une suite logique.

Inclinant légèrement la tête et souriant à Asami, elle la remercia.


Je serais honorée que vous le fassiez Asami-san.

Quant à troubler la tranquillité, je puis vous assurer que c’est un réel plaisir que de vous accueillir ici.


Elles savaient aussi bien l’une que l’autre qu’il était plus question de solitude que de tranquillité. Mais elles se connaissaient assez pour n’avoir à le mentionner et les nombreuses discussions qu’elles avaient eues ensemble avaient été autant de bénédictions qu’une purification en bonne et dû forme. Cependant, soucieuse d’aider son amie dans la voie qu’elle avait choisie, elle ne pouvait que l’encourager et accepter ses services en tant que chargée du sanctuaire.

Avez-vous besoin de quoi que ce soit pour réaliser votre purification ?

Elle n’était pas pressé de la voir partir mais la savait occupée, aussi, lui laissait-elle le choix quant à la durée de sa visite, quitte à profiter plus longuement de la présence d’Asami une fois son rituel terminé. Il y avait bien assez de thé pour elles deux.
Asami...
Ria se sert à son tour, et cela rend le moment plus intime entre les deux femmes.
Reprenant une gorgée du liquide bien chaud qu'elle pouvait sentir s'écouler à l'intérieur d'elle même, elle répond à Ria :


Je n'ai besoin de rien. Enfin, je veux dire par là rien que vous ayez besoin de fournir.
Je n'ai pas pensé à prendre le nécessaire pour la purification, et c'est dommage.
Cependant, cela me donnera l'occasion de repasser
, rajoute-t-elle dans un sourire amical.

Est-ce que cela vous conviendrait demain ?
Je peux passer en début de matinée, si vous avez des tâches à accomplir après, ou bien si ce moment là ne vous convient pas, je peux venir plutôt en fin de journée mais je ne pense pas me tromper en disant que Himi attend votre arrivée avec impatience au Tengu dès la nuit tombée.


Elle savait que les journées de Ria étaient au moins aussi pleines que les siennes, et que les fins de journée étaient réservées à Himi pour le bain, le repas, l'histoire du coucher. Des moments tendres que la mère et la fille appréciaient autant l'une que l'autre.
Ria
[Quelques semaines plus tard]

Elle avait essayée mais avait échouée. La soirée n’avait pas été celle qu’elle espérait et bien que l’annonce du mariage d’Asami et de Lujan l’ait transportée de joie, celle-ci était bien vite retombée. Pas un mot, pas un regard. Du voyage, elle n’apprendrait quasi rien en dehors de ce qu’avait pu lui raconter Asami et Lujan.

Toute la soirée avait tournée autour de tractations commerciales et du prochain départ. Désabusée, elle avait écoutée silencieusement, parfois distraitement, perdue dans son rêve d’immensité bleue. La chose lui devenait de plus en plus coutumière et les renseignements obtenu pour ce rêve pressant lui avait fait comprendre que seule, cela prendrait du temps.

Prendre le large et s’immobiliser au milieu de nulle part. Rien d’autre que le navire, la nature et elle. Ne plus penser à rien qu’au chant du vent dans la mâture, les craquements de la coque sous l’assaut des vagues. Le plus loin possible de cette vie qu’elle ne comprenait plus, ni même ne maitrisait. De ces gens qui lui devenaient étrangers un peu plus chaque jour.

Aucun ressentiment, seulement un vide sans limites et ce sentiment de sombrer toujours plus profondément sans jamais en atteindre le fond. Plus de repères ni de volonté. Un jouet que l’on manipule puis que l’on abandonne dans un coin jusqu’à ce qu’un regain d’intérêt vienne à nouveau tout chambouler. C’était peut-être finalement à elle-même qu’elle avait songé en réalisant la poupée d’Himi.

Les pruniers avaient offert leurs fleurs, bientôt ce serait au tour des cerisiers. Un soleil timide, mais annonciateur d’un printemps longtemps espéré, jouait entre les nuages, dessinant des ombres sur les rizières qui s’étalaient à perte de vue. Un océan de verdure qu’elle contemplait depuis la terrasse de sa cabane transformée en habitation depuis quelques mois déjà. Elle ne s’était pas préparée ce matin là et ne le ferait probablement pas de la journée. Rester allonger et regarder le temps qui passe, l’esprit vide.
Ria
[Distances]

Si les événements avaient apportés quelques changements à Kokura et de nouvelles rencontres, la langueur avait fini par reprendre le dessus, laissant un goût d’amertume.
Ria en était venue au constat que rien ni personne ne valait vraiment la peine qu’elle se sacrifie et fasse le moindre effort en dehors de sa fille.

Les gens, d’où qu’ils viennent, n’agissaient que par intérêt personnel et avaient tôt fait d’oublier qui vous étiez une fois qu’ils n’avaient plus besoin de vous. De froide et distante, elle était devenue sombre et cassante, ne ménageant plus personne lorsque les choses lui déplaisaient. La solitude ne lui faisait plus peur et lui apportait même une certaine paix intérieure. On fini par s’habituer à tout, même à la fatalité.

La paix. Elle n’aspirait plus qu’à ça depuis quelques temps. Ne plus être l’oreille complaisante et attentive des malheurs des autres, ne plus avoir à répondre de sa personnalité ni même à se faire sonder l’âme. Une âme écorchée vive qui tendait à partir par lambeaux entiers au contact des autres. Se couper du monde pour ne plus avoir à en souffrir.

Son refuge c’était la petite habitation où elle avait élu domicile quelques mois auparavant. Et si son implication pour Kokura l’en avait éloignée durant quelques semaines, elle en avait reprit possession la veille et comptait bien y apporter des modifications durables. Si les rats ne s’étaient pas encore invités, la poussière et les araignées n’avaient pas eu la même délicatesse et les journées à venir allaient être consacrées au nettoyage.

La matinée avait été consacrée à quelques plantations de nécessités mais également d’ornements. Et si le temps restait clément, elle en profiterait également pour se rendre au verger avec Himi et peut-être qu’elles pousseraient leur promenade jusqu’à la plage pour y ramasser quelques coquillages en vu d’inventer de nouvelles occupations et de nouveaux jeux.
Ria
[Eau et vie]

Cela faisait plusieurs jours à présent qu’elle s’attachait à éviter soigneusement les gens. Plusieurs jours qu’elle ne se rendait au Tengu que pour Himi et pour l’entretient qu’elle avait promis d’assurer. Mais elle s’appliquait à ne croiser personne d’autre que la fillette. Le besoin de partir, voyager, se faisait de plus en plus pressant et si elle n’avait craint l’une des colères froides dont Tsune avait lui seul le secret, elle se serait déjà aventurée sur les chemins sans rien demander à personne.

La seule bravade dont elle avait été capable ce jour c’était de s’être rendue seule à la source chaude dont il lui avait parlé à plusieurs reprises. Il n’avait pas été simple de la trouver ni même d’y accéder mais la perspective d’un bain brûlant avait bien vite balayé les difficultés de l’ascension. Trop éloigné de la ville et trop peu connu, l’endroit était préservé et nul ne s’y rendait jamais. C’était le lieu idéal pour profiter pleinement du calme et de la nature environnante.

Pas d’autres bruits que le chant des oiseaux qui reprenait peu à peu après avoir été dérangés par la présence de la jeune femme, le léger vent dans les frondaisons et l’eau qui cascadait entre les pierres volcanique, alimentant le bassin naturel où il faisait si bon de s’abandonner à la rêverie. Ria en venait presque à regretter de n’avoir jamais osée venir jusqu’ici avant ce jour. Elle avait découvert le plaisir et les bienfaits des onsen en Oda et avait toujours trouvé dommage qu’il n’y en ait pas autant dans cette partie du nippon.

Elle était fermement décidée à en profiter pleinement et ni les histoires de bêtes sauvages ni la peur d’être surprise ne la dissuadèrent d’abandonner ses vêtements sur un rocher moussu et d’entrer dans l’onde, laissant l’eau envelopper son corps amaigri et meurtri. L’eau, élément purificateur, source de toute vie. Laisser la chaleur et le léger courant purifier chaques parcelles de sa peau des fièvres successives. Si certaines choses étaient innées pour certain, c’était loin d’être le cas pour Ria et il y avait bien longtemps qu’elle ne faisait plus le moindre effort sur son physique et sa santé. Peut-être était-ce un tort, mais sans avis ni encouragements, elle n’en voyait pas l’intérêt.

Les bras croisés reposant sur le bord, une joue appuyée contre, elle se laissa bercer par le pépiement des oiseaux entre rêve et réalité. Les images du passé prenant peu à peu le dessus sur celles du présent. Toujours le même rêve, la même ombre qui plane avant de piquer vers la proie, ne laissant aucune chance à celle-ci face aux serres démesurées et acérées. Le déchirement sous les coups de becs contrastant avec la chaleur et la douceur des plumes. La lente agonie d’une part et la fière satisfaction de l’autre. Puis deux corps qui se devinent, une chevelure blanche mêlée à une autre plus sombre. Une lutte silencieuse où le plaisir se mesure à la sensualité, au désir de dominer l’autre par les sens puis enfin l’apaisement, le repos. Elle avait payé de son âme sa rencontre avec le Tengu et s’était infligée elle-même ses tourments en rompant l’accord convenu.

Enchainée à ses sentiments, elle avait découverts les aspects négatifs d’une vie à deux. Le manque de confiance en elle avait fini par amplifier et déformer une jalousie et possessivité latente en un imbroglio qu’elle ne parvenait plus à contrôler. Trop de questions et trop peu de réponses. Elle avait fini par se persuader de ne pas être faite pour lui. Pourtant, depuis son départ, elle ne cessait de regretter son geste impulsif. La seule chose positive qu’elle pouvait concéder était la certitude qu’aucun autre ne saurait le remplacer. Comment ignorer l’attrait et l’entente qu’ils avaient eus si longtemps et qu’elle continuait à ressentir malgré tout ? Si différents et si complémentaires à la fois.

Et bien que discret et distant, il était toujours présent, semblant veiller, l’air de rien. Tant et si bien qu’elle ne savait plus trop quelle attitude adopter. L’envie se disputait à la crainte et le fait qu’il n’encourage ni ne repousse ses sollicitations n’aidait pas d’avantage à faire un choix. Elle se retrouvait face à un dilemme entre provoquer une réaction même négative ou attendre et laisser faire les choses. Seulement, du courage, elle n’en avait jamais eu à revendre et elle ne se sentait pas d’avantage l’âme d’une séductrice. C’était d’ailleurs une notion qui lui était totalement étrangère. Elle se sentait gauche et empruntée dans son rôle de femme libre et ne se révélait qu’en rêve. C’était peut-être ça son problème, toujours tout réprimer, ne rien dire, ne rien faire, ne rien exprimer librement. Toujours cette peur de décevoir, d’être méprisée. Tout retenir et subir jusqu’à s’en rendre malade.

Toute à ses réflexions, elle fini par sortir de l’eau pour se sécher aux rares rayons de soleil filtrant entre les feuilles des arbres. Il serait bientôt temps de rentrer et reprendre une routine qui commençait à lui faire horreur. Peut-être que le voyage projeté apporterait un peu de changements à défaut de réponses ou même d’initiatives. Seuls les kamis pouvaient prédire ce qu’il adviendrait d’ici là.
Koi
Balai à la main, Koi danse sur ses pieds devant la cabane. Est-ce que c'est bien celle-là ? Oui, remarque, elle a déjà vu Ria-san en sortir, donc il ne doit pas y avoir de doute.
C'est vrai qu'elle a toujours préféré embêter Asami-san et Ria-san dans les gargotes plutôt que directement chez elles.

Bon, déjà, elle va en faire vite fait le tour pour voir si tout va bien de l'extérieur.
Avec la chaleur et les pluies récentes, les mauvaises herbes poussent vite.


Allez, c'est pas deux brins d'herbe qui vont me ralentir !

Rattachant les pans de son kimono avec deux lanières, elle se met à la tâche rapidement. La terre est bonne, les plantes partent rapidement.
Il suffira ensuite de toutes les brûler et de mettre un bon coup de balai tout autour de la masure, et personne n'aura envie de squatter la baraque en la pensant abandonnée.

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