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[RP] Attention... Toxiques !

Dante.tommaso
« Ventre fier » qu’elle lui avait dit. Bien balancée, la phrase avait fait mouche. Mais pour qui elle se prenait la punaise, à qui elle croyait avoir à faire ? Au premier jouvenceau qui ferait dans ses braies parce qu’elle osait crier plus fort que lui ? Elle allait avoir du mal la donzelle avec le Vénitien parce qu’il ne céderait pas d’un pouce, à ça non. Qu’elle lui écrive passait encore, après tout, la brune avait eu la gentillesse de sauver la vie du Prince de Bretagne et de ça Dante lui en serait éternellement reconnaissante. Mais venir le titiller parce que lui-même avait osé refuser son aide…. Il fallait prendre le taureau par les cornes et il n’avait pas mis longtemps pour rectifier le tir.

Nouveau pigeon assassin, plume vengeresse, il y avait été en joyeuseté et venin le Vénitien. Comme si il allait se laissait faire. Ce n’était pas elle qui mènerait la danse, il fallait bien qu’elle se mette ça dans le crâne la frustrée.

Quelques ratures, quelques noms d’oiseaux lâchés dans sa langue natale et voilà qu’il continuait à rédiger ce nouveau courrier avant d’envoyer le volatile à grand renfort de projection à travers la fenêtre.


- Envole-toi sale bête et ne revient pas …. si c’est pour m’apporter les insanités de cette…. Cretina*, tu peux rester où tu es !

Bonne chose de faite au moins, elle saurait à quoi s’attendre si l’obstinée tenait à recommencer à venir lui chercher des poux dans la tête. Quelques mots doux saupoudrés de vitriol, il en avait en réserve et comme il n’était pas du genre timide, elle pourrait toujours venir se fracasser contre lui, il la renverrait d’où elle vient.

Mais il fallait croire que la dame était devenue une épine dans le pied du Vénitien car Dante n’arrêta pas de penser à cette missive lancée comme une pierre par une fronde prête à l’assassiner. Il tourna et retourna la situation dans sa tête, se rappelant avec exactitude ce qu’il s’était passé dans cette auberge lors de l’arrêt du petit groupe se rendant en Bretagne. Les échanges verbaux, une pincée de colère, deux doigts d’exaspération… A croire que certaines ne comprenaient pas quand on leur disait non malgré le fait que pour une fois, le Vénitien s’était exprimé dans la langue paternelle…

Se dirigeant vers la table d’angle qui se tenait dans sa chambre, Dante se servit un verre de cet alcool breton dont il avait du mal à saisir le nom sans compter le gout qui le laissait quelque peu indifférent. Son palais était trop accoutumé à la saveur et au délicat du vin pour pouvoir changer ses habitudes. Le verre en main, le Vénitien alla se poster devant la fenêtre. Le regard au loin vers l’horizon, il berçait le liquide dans son godet tout en réfléchissant. Finalement, les petites joutes écrites que Dante échangeait avec cette inconnue avaient au moins le don de le distraire et lui faire penser à autre chose que son quotidien bien morose mais devrait-il toujours se prendre la tête avec les femmes pour leur faire comprendre ce qu’il voulait ?

Soupirant légèrement, Dante avala une gorgée du liquide et grimaça légèrement. Décidément ce n’était pas ce qu’il préférait mais il s’en contenterait. Son regard fouilla malgré lui le ciel à la recherche du retour du piaf mais comme rien ne lui revenait en pleine face, il se détacha de la fenêtre, posa son verre et attrapa sa ceinture de cuir qu’il mit sur ses hanches.


- Humm… aurais-tu enfin compris qui mord plus fort que l’autre ? … je crois que c’est la fin de notre petit amusement… dommage…

Comme quoi, parfois on se trompe lourdement. Il pouvait le dire maintenant sans honte le Vénitien… Là sur la route, il se remémorait tout ce qu’il s’était passé durant ces derniers jours et le sourire qu’il affichait n’était guère innocent. On lui aurait dit d’avance ce qu’il allait se passer qu’il ne l’aurait jamais cru, lui et ses grandes convictions… Il s’exhorta à ranger ses souvenirs dans un coin de sa tête afin de reprendre sa route, l’esprit à ce qu’il faisait… combien de fois les chemins n’avaient-ils pas été surprenants de rencontres peu agréables, il devait rester prudent !




*crétine

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Lynngheid
Même si la balafrée n'aimait quasiment personne, on pouvait pas dire qu'elle détestait beaucoup de monde. Nan... les gens l'indifféraient.
Mais lui, lui et ce côté chien de meute, prêt à vous bouffer. Et pour quelle raison ? Parce que pitance avait été proposé à cet italien et son jeune ami. Un Prince qui plus est.
Si ce dernier avait accepté l'aide de Lynng, l'autre, l'italien dans son coin, avait refusé tout net.
Après quelques "Z'êtes sûr ?" et blablabla, elle décida qu'il pouvait crever, elle aura sa conscience pour elle.

Et chacun était parti dans son coin. Les voyageurs continuaient leur route vers la Bretagne. Ouchhh, elle qui devait migrer là-bas justement, une fois qu'on lui en donnerait enfin l'autorisation. Elle admis qu'une autre rencontre pouvait valoir son pesant d'or.

Quelques temps elle resta soufflée de voir à quel point on pouvait être désagréable. Plus qu'elle !

Finalement, elle estima qu'au fond elle lui avait laissé le dernier mot. Et ça, hors de question. La fierté Lynngesque lui fait prendre un vélin et une plume pour faire au "Dédaigneux Ventre Fier" un courrier torride.
C'est là qu'on peut se rendre compte que le mot "torride" peut avoir bien des sens. Et dans notre cas, c'était torride d'insultes.

Seulement, elle n'avait pas prévu qu'il lui réponde. Pourtant elle reçut une missive signée de sa main. La colère lui monta et c'est du tac au tac qu'elle poursuivit ses répliques assassines.
Et plus la plume laissait sa trace sur le vélin, plus la brune se demandait jusqu'où ça irait. Finalement c'était presque un jeu pour elle.
Et elle se surprit, la seconde missive envoyée, à attendre sa réponse. Oh pas de manière impatiente non, elle espérait juste.

Sans doute n'y lirait-il que sa véhémence, et tant mieux. Malgré tout, ça faisait bizarre cet envoi.

Face à cet Italien, c'est sûr, la balafrée aurait le répondant plus affuté que jamais. Il le fallait. Il montrait les crocs, elle mit en place sa tactique numéro deux, le côté velours de la Lynng. A aucun moment elle ne pensait pouvoir succomber à ça. Pourtant au fil des échanges, leurs caractères s'affirmaient et certaines choses naquirent progressivement. Improbables, crainte de l'éphémère ? Bien sûr que la balafrée crève de trouille. Quelque part, il lui rappelle que non tout le monde n'est pas à son service malgré les apparences.

Les mots deviennent moins cinglant. Les aveux... Puis vint l'attente. Celle de le revoir, de vivre ce qu'ils avaient tissé, bien involontairement.

Les yeux fondus dans la vaste étendue qu'on appelle ciel, la brune reste accoudée à la fenêtre de son mouratoire Thouarais. Attente bien trop longue pour la fin de sa convalescence, trop longue aussi pour l'arrivée de choc...

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Dante.tommaso
Les pas du Vénitien le ramenaient à Thouars. Foutue ville où quelques semaines plus tôt il avait voulu en finir avec la vie, c’était là que la brune au caractère des plus irritables se tenait. Ironie de la vie, lui faisait-elle un cadeau afin d’effacer une bonne fois pour toutes les souffrances qu’il s’était infligé par le passé ? Dante l’espérait car au fur et à mesure des jours qui s’étaient écoulés, bien des choses avaient changé.

Les courriers avaient finalement trouvé oreille compatissante puisqu’ils s’étaient enchaînés. De « ventre fier » il était passé à « Aigri de la vie » et de colère il avait fini par éclater de rire. Non mais c’était qu’elle s’y croyait la donzelle à l’invectiver de la sorte. Mais Dante s’était pris au jeu et plus elle lui écrivait, plus il répondait. Au moins, il trouvait le temps moins long dans cette Bretagne qu’il ne connaissait que peu finalement.

Et jour après jour s’était installé cette petite joute écrite dont Dante osait dire lui-même qu’elle le ravissait. Parce qu’il fallait se lever de bonne heure pour trouver grâce à ses yeux au Vénitien mais là, doucement s’instaurait autre chose qu’une simple escarmouche, qu’une simple envie de mettre l’autre à terre. Oh bien sûr cela aurait été la cerise sur le gâteau que de devoir terrasser cette femme qui lui agitait les neurones dans tous les sens mais un certain climat de confidence s’installait doucement mais surement. Et contre toute attente, Dante s’était mis à espérer recevoir plus de mots, plus de phrases, plus de confidences… Le besoin de mieux la connaitre, de la deviner, de saisir la complexité et la sauvagerie de la dame… Son esprit était en alerte, son corps aussi. Elle l’avait défié de mille et une façons et il lui fallait récolter ce qu’ils avaient semé à eux deux…

Sauf qu’il n’avait pas prévu le coup des sentiments. Il s’était vraiment laissé surprendre le Vénitien par ce que son cœur avait bien voulu lui montrer. Au début, la haine avait fait rage. Son orgueil de mâle fut touché, il ne pouvait en être autrement mais… Dante avait été subjugué, attiré, envouté par cet échange et il lui fallait la connaitre, l’apprivoiser, la dompter ? Oui sans doute car Lynng démontrait un caractère sauvage et si attirant à la fois. Alors Dante avait fait table rase dans sa vie en commençant par rendre sa liberté à l’oisillon qui ne se porterait pas plus mal sans lui. A son âge, la jeune fille trouverait un bien meilleur parti qu’il ne pouvait l’être pour elle… Il aurait fini par la détruire si ce n’était pas déjà fait d’ailleurs… Il avait ensuite laissé la marquise à ses amours avec son vicomte. Après tout, il n’était rien pour elle qu’un amusement de plus dans sa vie. La belle Bretonne aimait à être admirée et adulée et Dante avait su la conquérir par sa façon de parler mais les sentiments…. Il doutait qu’elle puisse réellement ressentir quelque chose pour lui alors autant ne pas se retourner et aller à la rencontre de ce qui le touchait réellement. Parce que la donzelle avec son franc parlé avait su lui décocher une flèche empoisonnée directement dans son cœur de séducteur invétéré…

Les portes de la ville étaient là devant lui. Il voulait les franchir mais quelque chose le retenait encore. Et s’il se trompait ? s’il avait cru voir dans ces courriers simplement un désir éphémère qui lui apporterait un certain réconfort plutôt que l’amour. Alors Dante se posa sur un muret à l’entrée de la ville et attendit… attendit longuement, la tête perdue dans ses souvenirs, la tête cherchant à trouver ces espoirs qu’il désirait voir se concrétiser. Et elle, était-elle dans le même état que lui, avait-elle peur de retrouver ce sentiment de total abandon pour l’autre ? Tant de question et si peu de réponse. Alors Dante adressa une prière à cette femme qui était devenue son avenir sans le prémédité, de ces prières qui font que tout peut arriver.


- Ma Belladonna, offre-moi ce poison que l’on nomme Amour…

Maintenant les dès étaient jetés, Dante avait posé des mots sur ce qu’il ressentait. Et tel un poison, ce sentiment était en train de le changer, était en train de grandir en lui à le rendre fou. Mais qu'en serait-il de la rencontre entre une fleur empoisonnée et un loup aux crocs acérés ?
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