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[RP Fermé] Petite sauterie à la Novgorod

Ode..
Enfin !!!!
"Enfin quoi ?" me direz-vous.


C'est le grand jour !

Regardez, mes vêtements sont soigneusement pliés sur un buisson, le bivouac est hors de vue et assez loin pour que je me sente à l'aise en tenue d'Eve.

Oui, chers lecteurs, aujourd'hui, moi Ode, vais enfin me laver après quelques jours de marche dans le groupe d'une fratrie de blonds plus dangereux les uns que les autres.
Et ouais rien que ça.

Ça fait à présent quelques jours que je suis la bande de Natasha.
La seule chose que j'ai pu en tirer c'est une déduction que j'avais déjà supposé au préalable : ils sont tous fous.
Ça au moins c'est assez clair et rien ni personne ne me fera changer d'idée.
Maintenant, reste à savoir si, durant un mois, je vais réussir à rester à peu près normale ou si je vais sombrer moi aussi.

Enfin, pour l'instant je ne m'en sors pas trop mal, hormis les marques de notre combat qui virent au violet noirâtre sur mon cou et mes cotes.
Malgré tout, j'aime bien mon corps, ces coups ne font qu'accentuer le contraste avec ma peau nacrée et je parviens à m'y faire.

En revanche, je ne me fais pas du tout à la vie en bivouac.
Mon intimité est minime voire inexistante et je ne sais pas sur quel pied danser entre flirter avec une louve, jouer avec un tigre ou somnoler avec un lion.
Si j'avais le choix je m'éloignerais de ce clan au galop car la présence des trois me rend extrêmement nerveuse et me pousse à l'insomnie et à l'angoisse d'en avoir un dans le dos à tout moment.
Malheureusement la blonde m'a O combien convaincue qu'elle me retrouverait si je tentais de fuir.


Aujourd'hui, j'ai profité qu'une rivière coule, non loin et m'y suis rendue, profitant de ma promenade pour ramasser des herbes -vieille habitude dans mon métier.
Je me rapproche d'une rive que je trouve à mon goût et sans trop de remous. Faut dire que là dessus, je suis comme une chatte. Moins je me fais éclabousser mieux je me porte.
Croyez-moi, si il existait une autre façon de se laver et de ne pas empester, j'me coltinerais pas ces bains glacés.


Et de un, et de deux et de trois.. j'avance presque à reculons.
Mes orteils touchent enfin l'élément redouté et je me fige.

"Bon Sang qu'c'est froid Nom de Nom !! "


Mais au moins ici je suis seule et je peux être moins sur mes gardes.
C'est cette pensée qui me fait avancer, et finalement mon corps se laisse recouvrir de cette enveloppe bleutée, non sans quelques protestations totalement féminines et dans des tonalités assez aigues, que l'auteur vous épargnera bien évidemment !


Mes cheveux s'éparpillent sur l'onde comme des serpents rubis sillonnant sur les vaguelettes que je créé dans mon avancement.
J'ai sacrément froid, mais doucement mon corps est quelque peu anesthésié et je ne sens plus que le soleil qui réchauffe mes épaules encore immergées.


Après quelques frottages, caresses et autres attentions intimes -malheureusement, chers amis voyeurs vous n'aurez pas plus à vous mettre sous la dent... pour le moment-, je parviens à trouver un rocher implanté entre la rive et l'eau et m'y hisse pour m'y allonger façon carpette au soleil.

Là.. on est pas bien ? Je ferme les yeux. Première Erreur.

Je m'endors. Erreur fatale.

_________________
Nikolai.
[Seule ? rien n’est moins sur !]

En cette saison, la nature éclipse nombre de créatures, spontanément, elle offre autant d’abris aux prédateurs qu’à leurs proies, l’issue des danses macabres dépend des facultés de chacun, la dissimulation est un art et, justement, tapit derrière les feuillages, un homme l’observe. Il sait, de longue date, soustraire sa large carcasse aux regards. La vêture est foncée, s’évanouit dans la nuit comme dans la frondaison, du foulard une mèche blonde échappée agace le profil, assistée par la brise de printemps, il l’ignore pourtant, focalisé sur la sirène du jour.

La rousse s’immerge lentement, le regard expert suit sa progression, remarque les ecchymoses sur la peau laiteuse, estampillée du poison, elle n’en est que plus désirable encore. Le sombre se meut sans bruit, s’accote à un arbre près des frusques abandonnées, en respire l’odeur délicatement relevée par le voyage, elles suscitent bien des envies. Les clapotis convoquent de nouveau l’acier, les lèvres s’ourlent à peine, étendue sur la pierre, la Renarde exhibe son corps tel un mets délicat, l’appétit du Tigre s’accroit comme ses braies le compriment.

Alléchante petite chose, la voilà souris. Le félin traque, le félin épie, le félin joue. Pour l’heure, il se contente d’apprécier la silhouette fragile, l’effort est inutile, elle viendra d’elle-même entre les griffes slaves. Il sourit, l’avidité habite son visage à cette pensée, innocente femelle prise au piège d’une fratrie… Dangereux ? Fous ? Fatals ?

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Serguei.novgorod
Le Tigre, le Lion et la Princesse. Trio rejoint issu du quatuor incertain mais bien existant ; où se trouve Vlad, maintenant ? C’est cette question qui hante celui-là des trois, qui, léonin et puissant, s’en est allé quérir des non-réponses à ses questions, côté rivière, un peu à l’écart du bivouac.

Le roi est revenu, enfin. La princesse règne sur ses deux aînés, sans condition, indubitablement ; elle a dans son sourire et son minois charmant tous le pouvoir des puissants, toute l’impétuosité impérieuse qu’il lui faut à cela. Les deux Russes peuvent bien prétendre, mais à leur cœur défendant, elle domine, elle mène, elle décide. Et tant que cela sied à sa volonté, cela va bien. Petite princesse jadis, c’est en Reine absolue qu’elle évolue maintenant, dans une démarche sensuelle et enivrante ; cela n’enlève rien à sa maîtrise.

La rousse, celle-là des deux qu’il n’a pas – ou plutôt qu’il n’a plus – envie d’occire et de détailler en petites pièces autres que ces débris d’extase qu’elle laisse échapper dans la pluie de leurs plaisirs mutuels et entiers, dort. Il l’a laissée se reposer, après s’être échoué, aimant et régulier, entre la plage de ses reins captivants, comme la mer amante vient lécher les rivages ensoleillés, au gré du soleil couché.

Il s’est donc extirpé de la couche, a rabattu sur les épaules nues de sa compagne le drap de lin dont il s’est échappé avec une dextérité nourrie de la volonté toute évidente de ne pas éveillée l’angélique diablotin qui sommeille, et a quitté leur tente, sans bruit. L’esprit encore à demi à la couche et à l’étreinte passée, il s’est étiré, et a pris, lourd, le chemin de l’orée voisine. La végétation est fournie de l’alternance de pluie et de soleil des derniers jours ; c’est mieux : le lion peut se tapir comme il avance dans la faune.

Seule la crinière, peut-être, est visible, mais de qui ? Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté*. L’eau clapote, l’oreille se tend, machinalement, vers elle ; un bain, ma foi, ne serait pas de refus, pour ôter les réminiscences de l’union passée, et les nœuds musculeux accumulés sous sa peau, des journées de voyages passés. Il n’aime pas l’eau, ne s’y sent pas à l’aise, parce qu’elle ôte la célérité et l’agilité à son corps d’ordinaire preste dans ses mouvements. Le Lion n’aime pas à lâcher prise, et ses réticences l’empêchent de se laisser porter par l’eau ; il préfère donc, d’ordinaire, un bon baquet d’eau chaude. Ah oui, tiens ; l’onde sera gelée, en prime. Il lui faudra s’éloigner un peu davantage, pour ne pas qu’un regard éventuellement curieux à son corps dénudé ne prenne de conclusion hâtive quant à son anatomie. Sait-on jamais.

Il progresse, attentif aux bruits qui l’entourent ; c’est là qu’il dénote un changement dans ce que renvoie l’eau de sonorités. Un instant, elles se sont suspendues, différentes, changeantes ; il n’est pas seul. D’instinct, il s’accroupit, pour se dérober encore davantage à la vue d’un quelconque autre qui traînerait par là. La crinière fait volte-face, comme l’azur jette un regard au bivouac ; rien n’y a changé, qui est l’intrus ? La main droite écarte l’herbe haute, et les deux mers de s’en aller chercher à dénicher qui vient troubler le flot perpétuel et changeant de la rivière. Chacun sait que l’on ne se baigne jamais deux fois à la même, mais la petite futée parvient toujours à donner le change, et à dissimuler cette même particularité qu’a la lune d’offrir au monde une image figée… jusqu’au changeant complet d’état.

Les prunelles n’ont pas longtemps à s’affairer : la crinière rousse dénote au cours bleu gris transparent. Un regard au ciel, pour vaguement remercier celui qu’on appelle le créateur : il est forcément masculin, pour ce genre de prodige-là d’avoir permis à l’eau de dissimuler en apparence, pour dévoiler au regard. Sacré type, littéralement.

La chute de reins est à tomber, et réveille aussitôt la virilité déjà bien éprouvée aujourd’hui. Le torse nu se soulève d’un souffle nouveau, plus prédateur, les muscles se tendent, aguerris à ce genre d’ivresse, et le sourire s’étend, lentement, aux lèvres vieux rose, séduites. Sans qu’il y réfléchisse, la main a écarté la végétation, davantage, et le corps s’est mu doucement.

Lentement, le corps se déploie, les yeux rivés au corps immergé ; les pas, félins, sont mesurés pour ne pas se faire trop audibles. Il suspend son geste, comme la belle semble étendre le lavage de son corps à un examen plus minutieux et plus agréable de son corps. Le sourire se fait plus vaste encore, les narines en frémissent presque d’imaginer recueillir la savante exhalaison de plaisir, et il a juste le temps de se dissimuler derrière un arbre tout proche quand l’ondine se hisse sur un rocher. Un instant, il croit avoir été vu, il s’immobilise pour écouter. Rien ne vient lui signaler un mouvement ; à peine le clapotis de l’eau a-t-il repris, paisible et tranquille.

Après quelques instants, force est de constater qu’elle n’a pas eu le temps de le voir ; coup de chance, assurément. « Ou bien celle-là gueule tellement qu’elle a fini par se rendre sourde », murmure-t-il pour lui seul, manquant au passage d’éclater de rire. Il l’a longtemps observée, cette rousse-là. C’est son premier tort, ça, être rousse. Le feu de la chevelure appelle toujours aux flammes nourrissant l’esprit pervers de Sergueï ; à cela, pas seulement une connotation sexuelle. Les rousses, surtout les mamelues, il aime à les prendre, oui, mais aussi à les ouvrir, à déchirer leurs panses comme il a généralement déchiré l’intimité de n’avoir été tendre, de n’avoir été doux, quelques instants plus tôt. Oui, il aime à glisser la lame froide sur leur peau, et les regarder, oh oui, il aime ça, jeter l’éclat azur dans leurs prunelles grandes ouvertes d’effroi quand elles le voient sourire, sadique, comme il enfonce avec une extrême lenteur, toute calculée, l’acier dans le tendre derme.

Les braies compriment d’autant la nature mâle du prince slave comme il se laisse aller à ces pensées-là ; trop longtemps s’est-il tenu tranquille, tant de temps s’est écoulé depuis la dernière. La seule rousse qui aura survécu est sa compagne, ironiquement. Comment l’aurait-il pu blesser, d’ailleurs, la mignonne de sa princesse ? Bon, en fait, la blesser… si, c’était arrivé, mais rien de plus. Elle avait vainement tenté de se planter elle-même, mais la blessure n’avait pas su provoquer chez Serg’ l’excitation que le geste aurait eu s’il l’avait lancé, lui ; en plus, ça avait été du boulot d’amateur… Il le lui avait dit.

La quiétude ambiante tranche avec ses pensées malsaines, comme il se risque à un regard vers la berge ; elle est étendue, là, nue, divine… offerte. Offerte, oui. Et Dieu que ce mot-là est bon à penser, à imaginer. Le soleil doit la réchauffer, et le derme sera si froid sans doute… après. Après qu’il l’aura lui-même réchauffé du sien, après qu’elle lui ait donné ce regard-là.

Il ne la tuera peut-être pas, pas s’il peut l’éviter, pour qu’elle achève son mois de sacerdoce auprès de la Platine. Ou peut-être que si, s’il le faut…
Il l’a bien vite rejointe ; elle semble dormir. Paisible. Les pointes de la chevelure, humides du bain précédent, sont posées sur la peau ; ça et là, une goutte dégringole et dévale les reliefs accueillants de la peau. Les yeux en caressent la progression, attentifs ; les doigts, avides, viennent bientôt interrompre la course d’une des perles, avant que l’autre main, puissante et sans douceur aucune, vienne se plaquer sur la bouche de la belle au caillou dormant.

Ode est fière, Ode a la langue trop pendue ; Ode est fière, Ode est têtue. Mais demain, Ode sera autrement plus docile.



*Baudelaire, L'invitation au voyage.

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Ode..
Ma somnolence m'entraîne dans un rêve agréable.
Moi qui me refuse depuis tant d'années à me laisser toucher par un homme, j'autorise néanmoins mon esprit à le faire.
D'ailleurs, c'est un homme grand à la longue chevelure d'ébène qui se trouve au dessus moi.
Quelques mèches recouvrent mon corps comme un rideau sensuel qui éveille chaque parcelle de peau effleurée.
Dieu que ce regard sombre, qui m'est dédié tout personnellement, est troublant.
Dieu que ce demi sourire, annonciateur de promesses charnelles, est déroutant.
Dieu que cette main, qui assèche les perles d'eaux sur mon corps, est exquise.
J'en soupire. Dieu que c'est...


Pas bon... du tout. Mes yeux s'ouvrent sous la brusquerie du geste qui vient sceller ma bouche.
Le brun ténébreux disparaît pour laisser apparaître un blond sanguinaire.

"Non... pitié"


Disent mes yeux au moment où ils comprennent que le lion, n'est pas ici pour apprécier le paysage.
Il a dans son regard, l'étincelle du chasseur, la folie de l'obsession..Celle qui ne s'assouvie que par un acte, violent de préférence.

"Non.. pas ça"


Disent mes doigts qui se crispent et serrent ses poignets tandis que je tente de reculer.. pauvre gazelle affolée coincée par le roi félin.
Pire encore. Il y a dans l'attitude du blond, une envie qui ne trompe pas : il veut jouer.
Jouer avec sa proie, comme un chat attrape sa souris et la libère, avant de la reprendre dans sa gueule.
Et je sens bien qu'il ne me laissera pas partir sans, au moins, m'avoir marqué à vie.

"Je ne veux pas avoir mal !!"


Disent mes jades brillantes. Mon coeur s'accélère et la peur me paralyse.
Un frisson parcourt mon corps frêle et le soleil me semble bien glacial, soudain.

"Que me veux-tu, pleutre ! N'en as tu jamais assez qu'il te faille te distraire avec une femme de ton groupe ?! N'aimes-tu leur compagnie que lorsqu'elles sont serviles ou meurtries ? Jamais un homme ne m'a touché et tu oses prétendre à ce qui est mien ?
Par pitié ne fais pas ça.. tu me changerais à jamais"


Dit mon gémissement d'angoisse.
J'assimile de plus en plus ce qu'il m'arrive. Et plus je comprends, plus je panique.
Mes jambes sont envoyées et le heurtent pour le repousser.

Non!! Non, pitié..

Mon souffle n'est plus qu'expirations rauques.. Je ne pense même pas à crier et je me débats jusqu'à parvenir à m'échapper du rocher.
Mon handicap me freine tout autant que l'eau dans laquelle je tente d'évoluer jusqu'à la rive.
Ma cheville se tord, mais je me force à avancer.
Le rivage est atteint, mais je sais qu'il est là, quelque part, qu'il me traque.
Je claudique, je tente de courir en sachant qu'avec cet individu, c'est ma vie que je sauve en endurant cette souffrance.
Ma vision est brouillée, mes larmes noient mes joues, car j'ai peur de me retourner et de voir que je n'ai plus aucune chance d'être sauvée.
J'ai en moi, la certitude que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne me rejoigne, mais mon instinct de survie m'empêche de m'y résoudre.
Je ne peux accepter mon sort sans avoir tout tenté.
L'implacable rit.. est-ce lui qui rit ? Ou est-ce dans ma tête ? Je ne sais pas.. je ne sais plus.
L'orée de la forêt se rapproche, ma seule échappatoire, ma seule chance de le semer ou de me cacher.


Enfin, j'y arrive, j'y suis presque.. Une silhouette se dessine, je freine brusquement. Je le reconnais, mon sauveur de la dernière fois.
La boule de mon estomac se dénoue.
Il ne m'arrivera plus rien, il va réussir à calmer son frère, comme il a su arrêter sa soeur.
J'arrive même à laisser un demi sourire paraître entre mes larmes et je fonce vers lui avant de tomber à ses pieds.


O.. Nikolaï.. je t'en prie aide moi.. encore une fois.

Oh oui, cet homme est mon ange gardien. Je ne serai pas touchée aujourd'hui...
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Nikolai.
Les traits se durcissent soudain, envolé le sourire avide, un bruit est perçu, ça s’agite et c’est tout proche. Le poignard quitte son nid, la lame épouse la paume, les prunelles métalliques sondent la végétation jusqu’à découvrir l’autre félin, et c’est l’amusement qui adoucit le visage du sombre. Appuyé contre l’arbre, il suit son frère du regard, l’objectif est déjà connu, l’issue toute autre.

Il sait l’attirance de son cadet pour les rousses, ils la partagent tous, comme ancrées dans leur sang, les chevelures flamboyantes exacerbent leurs sens, réveillent leurs déviances ou leur nature initiale peut-être. Les pensées vont à ses propres expériences, délicieuses sauvageries souvent, sanguinaires et funestes parfois, la virilité en subit encore l’intensité, la langue humecte les lèvres sèches du désir bien présent. Il la revoit encore, la dernière à croiser sa route, le retardant dans sa quête, l’espace d’une nuit, quelques heures anodines à l’esprit de tous, fatales à la gironde gueuse. Elle connaissait son art, putain d’un bouge en bord de chemin, galvanisée par l’escarcelle prometteuse de richesse, comblée par le mâle audacieux, elle avait gémit puis râlé, de plaisir d’abord puis d’affolement, ses cris ensuite, d’effroi mêlé de souffrance. Un frisson ravit l’échine, un soupire de langueur l’accueille, et l’acier de revenir sur le Lion qui fond sur la Renarde.

Le ténébreux avise la fougue de Sergueï, chaque nouveau jour qui unit la fratrie le surprend, il les réapprend au fil du temps, cette violence feutrée qu’ils partagent, cette cruauté innée qui sommeille en chacun d’eux, aux antipodes de leur enfance, tous ont évolué dans la noirceur, capables d’apprivoiser avec délicatesse, pour mieux posséder, totalement.

Elle dort. Et tout s’accélère, il se régale de la partie qui débute, unique spectateur du duel déloyal, la rousse manque de discernement, elle ne devine pas le vice peut-être, les perversités qui unit cette famille, le groupe dans son entièreté. La souris se débat, exquise frayeur qui l’anime sans doute, ses gestes sont irréguliers, sa voix moins assurée. Il se laisse aller à quelques fantasmes dépravés, la fragile a perdu de son arrogance… pourtant le frère laisse échapper la proie, divin jeu que la traque, le Tigre jubile. Elle ne crie pas, drapée de fierté, murée de peur plutôt, sa course est tourmentée, ralentie par la jambe félonne, il en ricane, appétissant gibier qui fuit un prédateur pour se jeter contre un autre. Le piège se referme à la vitesse de sa progression, les Novgorod te saluent !

L’argent brille de lubricité, il fouille le corps nu de ses prunelles avides, tombée à ses pieds telle une mendiante, excitante supplique qu’elle lui adresse, mais déjà elle est sa débitrice. Un large sourire carnassier se plaque sur la trogne, il se penche et lui tend la main, il l’encourage à se redresser, bien qu’il exulte de voir la femelle dénudée et affalée devant lui :


Tu es bien crédule belle enfant. Si nue, tu stimule l’appétit… et je suis affamé !
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Serguei.novgorod
Ah ce regard ! Dieu ce regard, c’est celui qu’il attendait ; celui de la supplique, celui de l’appel à la magnanimité… Celui qu’il voulait voir, et celui qu’elle lui offre, petite poupée de chiffon sous sa large main. Regarde-moi bien, Ode, vois comme mes prunelles ne te renvoient pas l’expression que tu attends… Vois comme elles sont sombres, lubriques ; vois comme elles sont dures, à l’instar de cette virilité qui te meurtrira bientôt. Tu le sens, tu le sais ; tu auras mal, et j’aimerai cela. Chacun de tes spasmes de douleur délivrera une décharge de plaisir en moi, et chacun de mes assauts sera plus vigoureux de ce que tu pleureras, de ce que tu supplieras.

Le rire éclate, sadique, cruel, lorsque tu te débats, dieu qu’il est bon au chasseur de sentir le cœur de l’animal battre à tout rompre, lorsqu’il l’a saisi. Tu as le regard des lièvres que l’on tient par les oreilles, cet œil écarquillé, suspendu, juste avant que de leur briser la nuque. Et je te briserai, pareillement ; tu seras désarticulée de l’esprit, petite poupée. Tes chairs, tes muscles endoloris, les bleus, peut-être, comme ceux que tu portes là… tout cela disparaîtra, mais jamais la marque que j’imposerai à ta mémoire ne s’altèrera. Tu seras, tu sauras ; tu perdras, mais tu vivras. Avec ce souvenir atroce de ce que tu auras été asservie contre ta volonté ; soumise, réduite à l’état de catin non dédommagée pour sa peine. A ce jeu-là de qui prend gagne, je suis le roi ! Je serai le cavalier qui prendra ta tour… tes remparts en échec, ma main dira « mâte ! »… Et je mâterai, fou, jusqu’à l’ultime rébellion de ton corps, jusqu’au dernier sursaut vain des garde-fous de ton être ; tu n’en seras plus reine, et j’y règnerai.

Là, tu sens, lorsque tu saisis mes poignets pour me contenir, tu le sais, n’est-ce pas, que je te damerai le pion ? Tu as saisi autre chose, pas vrai ? Tu sens que je jubile, tu sens que je me plais à ce jeu-là. Le Lion est aussi chasseur d’être un affamé, et Dieu que le sourire est gourmand, quand il se pose sur ton corps nu. Ce gémissement qui s’échappe d’entre tes lèvres, qui glissent entre mes doigts, il veut dire tant de ce qui est tu ; les connais-tu, les cinq stades du deuil ? Le choc, le déni d’abord ; j’ai vu ceux-là dans ton sursaut au réveil, ton regard t’a trahi. La colère que tu m’offres, là, dans cette plainte contenue, et le marchandage… Tu ne veux pas le perdre, n’est-ce pas ? Ce qui est toi, au plus profond, là où j’irai le chercher.

Elle se débat, Dieu que c’est drôle ; il en perd d’ailleurs un instant le contrôle. Juste assez pour qu’elle lui échappe, pour l’heure. Sourire aux lèvres, il assiste à ce départ en trombe, mais bancal ; la voir claudiquer le fait d’autant plus rire. Ah, elle a le pied bien joli, ça oui, le pied-bot, la jeune. Qu’elle coure, ça lui fait une belle jambe : il la rattrapera sans aucune difficulté. Laissons-la donc prendre de l’avance, pour le jeu.

Il rit, à distance, et l’appelle, en russe d’abord, puis en françois, chantant les mêmes mots dans les deux langues :


- Gare à toi, souricette, car un vilain chat te guette ! Trotte, trotte, sauve-toi ! Dans la cave cache toi !*

Pleure-t-elle ? Ce serait mieux si elle pleure, c’est plus drôle. Elle échappe presque à sa vue, mais cette chevelure de feu la trahit dans la végétation ; être rousse est une tare, vraiment. Ces gens-là sont brûlés, et pas forcément à tort : leur chevelure est à eux-mêmes une traîtrise. Elle s’est arrêtée, et a disparu, en plongeant au sol, sûrement. Garce ! Il accélère le pas, pour ne pas que le jeu tourne à l’échec léonin. Il met quelque temps à cela, mais quand il la rejoint enfin, elle est auprès du roi Nikolaï. Quatrième stade du deuil atteint : la dépression. Misérable, elle traînait aux pieds du Tigre, qui tendait la main vers elle. Il ne restait plus qu'un stade : l'acceptation de son sort.

Sergueï en sourit, satisfait, un peu comme ces félins qui rapportent à ceux qu’ils aiment et respectent le fruit de leur chasse, avant de les coucher devant eux. Rectification aux considérations précédentes : la tour blanche ne ploiera pas sous un seul assaut princier , pour elle, la fête sera… royale !



*Comptine enfantine.

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Ode..
Que..qu..Quoi ?

Y'a comme un goût amer dans l'air.
Comme une sensation de trahison qui se faufile entre mes veines et me vide de toute émotion.
Pantois, c'est le mot pour définir mon ressenti alors que je suis relevée par la poigne de fer du Tigre.
Mon regard va d'un félin à l'autre et je suis bien incapable de me dire qui je préfère voir le plus près de moi.
Solution 1 : Le psychopathe pervers et violent qui nous rejoint d'un pas de chat, gracieux et nonchalant.
Solution 2 : Le traître, vicelard et sournois qui me maintient par le bras, avec une force toute contrôlée.. du moins pour le moment.


Aucun des deux ! Je n'en veux pas un seul. Certaines paieraient pour avoir les attentions de deux mâles semblables juste pour elles.
Non seulement je n'avais pas envie d'être forcée à quoique ce soit, mais pire encore, j'avais l'intime conviction que j'allais avoir mal... très mal.


Mon absence d'émotion me bouleverse intérieurement.

"Ode, tu vas avoir mal, ils vont te détruire, bon sang réagis !"


Et je m'obéis.

Mon premier accès de colère va vers celui qui m'a le plus blessé. Non pas Sergueï -qui pourtant me terrifie bien plus- mais vers Nikolaï, dont le comportement m'a totalement désappointé.
Ma main libre vient s'abattre sur la joue masculine et mes ongles s'y agrippent laissant la marque de la chatte que je crois être.


Malfé* ! t'es pire que les autres ! Quel jeu joues-tu, merdaille !

Ouais bon.. quand je m'emporte je perds mon bon langage j'y peux rien.
Mes larmes reprennent leur cheminement et je tire, je frappe, je crache à la figure de l'un de mes bourreaux car je veux qu'il me libère, je veux me réveiller, je veux sursauter dans ma couche en soupirant amusée à l'idée que j'ai pu être aussi affolée par un mauvais rêve.


Mais plus je m'essouffle, plus l'autre blond avance, et je ne me réveille toujours pas. Mon coeur me fait mal à trépigner ainsi.
Je tente le tout pour le tout et envoie mon genou contre mon agresseur, cherchant à viser les faiblesses que tout homme possède.


Lâche-moi !!

Seuls mots que je parviens à crier, les seuls d'ailleurs que je pourrai dire si hauts avant que ma gorge ne soit maîtrisée.
Aucun "au secours", ma fierté m'en a empêché. Je n'ai plus qu'à me débrouiller.


Essaie de crier maintenant, belle Ode... Je ne suis pas sûre que tu puisses même rechanter un jour.

*Diable
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Nikolai.
Le cadet approche, sa voix est plus distincte, il peut en saisir les paroles railleuses et s’en amuse tout autant. Au sourire fraternel, il répond par un semblable, plus chaleureux qu’à l’égard de la rousse, de ces attitudes qu’on accorde seulement aux intimes, de ces attentions si rares qu’elles en sont si précieuses.

La trêve se fait lapidaire, la proie tremblante et interloquée d’abord semble comprendre, son comportement se modifie, elle se tortille, elle se débat, il ricane. La gifle claque sur sa joue rugueuse, les griffes égratignent ses chairs, elle éructe de haine à laquelle le feulement maitrisé répond, la main libre saisit néanmoins la tignasse, lui renverse la tête violemment et le timbre caverneux de souffler :


Stupide femelle ! La plus insignifiante dinde serait mieux avisée que toi… Prie ton Dieu qu’il te préserve…

Il comprime le poignet prisonnier, ménage cependant la chevelure soyeuse, la donzelle en perdrait de sa superbe, délicieuse créature consciente de sa mésaventure, elle ignore encore la profondeur des âmes, connaitra bientôt les ténèbres qui les choient, et elle fustige le Tigre avec ardeur, l’instinct est un allié parfois, il scelle son sort à l’instant où elle crache au visage du slave. L’erreur. Le sombre libère la manchette, ses doigts enveloppent la gorge fine, les empreintes sororales, laissées quelques jours auparavant, disparaissent sous la paluche large, il presse jusqu’à sentir les pulsations, l’acier glacial accroche les jades, un rictus cruel étire les lèvres, son ultime attaque est vaine, le genou délicat contré par la cuisse épaisse :

Sale trainée ! Tu vas connaitre l’enfer et demanderas grâce… La mort te serait plus douce, sois-en sure infâme catin.

Rageur, il la soulève et la plaque contre l’arbre, le geste est aussi puissant que véloce, le choc brutal et l’écorce violente à la peau dorsale. Victime en devenir, la rousse ne peut imaginer l’ampleur de la barbarie platine, encore moins couplée, elle en éprouve l’intensité rapidement, quand les doigts s’abattent sur son minois par deux fois, y laissent de généreuses esquisses, safranent la peau laiteuse :

Esclave… de notre sœur pour un mois, mais nôtre pour toujours !

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Serguei.novgorod
[Cadet Sergueï arrive gaiement
Qui n’a ni promesse ni serment
C’est inutile pour les putrelles
Que direz-vous d’Cadet Sergueï : Ah ! Ah ! Ah ! mais vraiment,
Cadet Sergueï est un tourment.

L’aîné Niko est déjà là
A la belle à tendu son bras
Il soutient donc la sauterelle
Qui a couru et qui chancelle : Ah ! Ah ! Ah ! mais vraiment,
L’aîné Niko est scélérat.

Cadet Sergueï admire la scène
Le poing droit vissé à son aine
Il admire la dextre fraternelle
Qui s’abat fort et qui malmène : Ah ! Ah ! Ah ! mais vraiment,
Cadet Sergueï s’émerveille.

L’aîné Niko a vite mâté
La fière révolte qui a couvé
A l’arbre très tôt se heurte celle
Qui n’sera bientôt plus la même : Ah ! Ah ! Ah ! mais vraiment,
L’aîné Niko assure drôlement.]*



Il les a donc rejoints, le Prince Léonin. Le pas mesuré, tombant, non hâté, il s’est frayé un passage à l’herbe haute que la belle a déjà légèrement couchée dans sa course. Les yeux rivés à la scène qui se trame devant eux, un sourire appréciateur étirant ses lèvres fraternelles et admiratives, il mire la maîtrise qu’à son aîné de la fluette. La petite a l’air inerte un temps ; peut-être est-ce la surprise de ce que Nikolaï n’a pas l’air disposé à lui venir en aide. Le sourire s’étend, comme il réalise qu’elle a vraiment dû croire qu’il la sauverait. Ode, tu as peur, Sergueï t’inquiète ? Tu n’imagines pas ce que va te faire le Roi.

Bien vite, d’ailleurs, la jeune rousse a le droit à une démonstration, ou du moins une esquisse de ce qui l’attend. A l’incrédulité première succède bientôt un accès de colère, de révolte, de… furie toute féminine, comprenez vaine, inutile, et fastidieuse.

Elle a griffé, la petite chatte ; lacéré de ses serres, le faucon femelle. N’est-ce pas un audacieux signe du destin ? Elle a semblé signer de ses ongles la tragique ironie de son prochain sort fâcheux. La fauconnerie, métaphore très à propos, n’est-il pas ? Nikolaï et son frère s’adonnent en ce moment-même à cet art noble consistant à élever et à conduire un rapace dompté. La femelle a prouvé, par son audace à déchirer la peau, qu’elle était rapace ; la lourde main fraternelle a démontré, elle, qu’elle était dompteuse. L’épervier cadet a rabattu la proie à l’aigle royal : la chasse est à peine ouverte que déjà l’oiseau blessé crie à sa survie. Les deux techniques sont mêlées ; elle a eu le droit au haut vol, ce « vol au leurre » quand Sergueï a fondu verticalement sur elle, la surprenant dans son sommeil, et au bas vol, ce « vol au poing » avec Nikolaï, quand celui-ci a maintenu l’oiseau de sa main. Et en plus ils sont imaginatifs, ils varient : que demande le peuple ?

Il est quelque chose de grisant dans la chasse ; la traque déjà a amusé Sergueï. Pister l’animal claudiquant s’est révélé presque un jeu d’enfant à l’œil aguerri, la capture s’est faite plus jouissive encore, quand bien même elle fut un peu gâchée par la facilité. Mais ne négligeons pas la peine des slaves : ce petit oiseau-là vaut sûrement son pesant d’or.

Le plus risible a peut-être dû être les mots… Savez-vous que l’on dit d’un faucon qu’il « réclame », quand il crie ? Finalement, les deux blondins ne vont lui donner que ce qu’elle n’a pas osé formuler dans les mots, mais a très bien transcrit dans les gestes ; trop de fois la langue s’est-elle permis de fourcher, tant de fois le corps a-t-il tenté - volontairement, selon Sergueï, forcément -, d’attiser les sens masculins.

Abnégation, abnégation… Don de soi… Magnanimité… Fort bien, fort bien, les grands cœurs des deux Apollons s’attèleront à répondre à l’appel rouquin ; elle veut que ce soit sauvage ? Qu’à cela ne tienne ! Qu’il en soit ainsi – amen.

Les larmes qu’elle verse sont autant de petites rainures qui, si on suit leur cheminement, mènent à la mâchoire puis la gorge, puis… Ah, la la… la mignonne ira-t-elle jusqu’à jouer l’effarouchée, en sus de tout ? Il avance, il observe ; l’impertinente crache au visage du roi, tente un coup déloyal…

La main mise de son aîné rend notre cadet plutôt admiratif, et celui-ci éclate d’un rire franc, d’autant qu’elle ose un ordre… Elle est mignonne. La tête tirée en arrière par la rampe puissante du Tigre donne à voir à un Sergueï un visage délicieusement contraint et le soupir d’aise du lion d’être exhalé entre ses lèvres.

Satisfait, il savoure la vision enchanteresse ; lequel des deux sera Stupre, lequel sera Luxure ? Grand dilemme n’est-il pas ? Mais déjà, le corps malingre est soulevé, rudement plaqué à l’écorce noueuse et – ah, le délice – certainement très douloureuse ; la main s’abat par deux fois en travers du charmant minois… C’en est trop pour un Serg’ qui brûle déjà de ce qu’il observe depuis un bon moment déjà. Il franchit la maigre distance qui le sépare de son tigre de frère, et bientôt pose sa main sur son épaule, comme l’azur détaille avec délectation le corps chétif malmené devant lui.

De sa main libre, le Lion vient sans égard aucun saisir le menton de la jeune femme, et c’est d’une voix doucereuse qu’il s’adresse à son frère, sans quitter du regard la rouquine :


- Il ne faut pas la casser tout de suite, n’est-ce pas ? Tu m’en laisses un p’tit bout ?

Le sourire est étendu, plus long encore, et Sergueï d’apostropher Ode :

- Ce n’est pas très gentil, de cracher au visage des gens, tu sais ?

Un ricanement plus tard, les doigts enserrent le menton malingre, le pouce caresse la lèvre fendue** par les coups Nikolaïen, et Sergueï de forcer un baiser sans douceur, plaquant au passage la tête d’ode contre l’arbre, qui l’a déjà meurtrie, mais qui au final, sera bien plus tendre que les deux chênes massifs qui lui font face…

- Pas gentil du tout, même.


*Ré-adaptation toute personnelle de Cadet Roussel
**Vu avec Jd Ode.
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_________________
Ode..
Etre femme, c'est survivre dans un monde de loups.
Etre femme, c'est supporter les douleurs les plus insupportables.
Etre femme, c'est endurer les pires humiliations et se relever.


Pour l'instant, je ne pense pas pouvoir me relever.
Pour l'instant, mon orgueil est si sévèrement meurtri que je n'imagine pas pouvoir survivre à cet affrontement.


Là, telle une vulgaire poupée de chiffon, je suis ballottée, écrasée, frappée.
Leur avais-je seulement fait le moindre mal, pour recevoir cette haine décuplée au centuple ?
Je ne sais pas.
Les avais-je insulté et blessé au plus profond de leurs êtres pour que mon supplice soit plus pénible que la mort ?
Je ne sais plus.


Peut-être.
Peut-être avais-je était trop audacieuse, arrogante, trop belle ?
Peut-être.
Peut-être ne m'étais-je pas rendue compte du mal que j'engendrai ?
Sûrement.
Oui ce devait être ça, il n'y avait que ça, tout était de ma faute.
Et tandis que mon dos se heurte à l'arbre, et pendant que mon sang colore mes lèvres, je doute.


Je doute de mon innocence. Misérable avocate, je me fais celle des diables.
Je gémis de mal, d'incompréhension, de perdition.
Mon corps se tend, se rebelle, s'offusque des traitements infligés, comme si il était le seul encore lucide dans ce qui fut autrefois Moi.
Seul témoin, des violences félines contre mon esprit fragile.
Seul rescapé, des attaques masculines contre mon corps d'ondine.


Mes yeux se voilent de larmes, mon unique protection pour ne pas voir, ne plus LES voir.
Leur insupportable beauté me fait mal. Je les désire tout comme ils me font peur.
Et cette bouche sur mes lèvres... et ces doigts sur ma gorge.
Je ne sais plus ce qui doit me faire mal ou me faire du bien.
En fait, est-ce que je ressens encore ?

"OUIIIIIIII "


Hurle mon corps qui se cambre et me fait mordre la pulpe provocatrice qui ose rester près de moi.
Je me sens m'y acharner comme un chien qui refuse de lâcher son os et je me vois forcée de desserrer la mâchoire lorsque le collier qui m'enserre le cou, se transforme en étau.
A présent, je goûte le mélange de mon sang à celui du Lion.
Je vois dans son regard comme dans celui de l'aîné, que cet affront sera puni.
J'en tremble.


Mon esprit lui m'arrache un rire entrecoupé de sanglots.
Un regain d'arrogance s'immisce dans mes jades, ou bien est-ce de la folie ?
Ma gorge blessée ne peut que murmurer, mais je connais l'ouïe des chasseurs, je sais qu'ils m'entendront.


Quoique vous me fassiez, je serai là pour me venger.

Et mes ongles d'agripper le tigre au visage.
Je suis perdue oui. Mais je ne leur laisserai pas tout.

_________________
--Raymond_dict_machin


Les maudits ! Peuvent pas m’foutre la paix des fois ?! Machin par-ci, Machin par-là… Truandaille* !! infoutus d’moindre respect… Raymond, c’quand même pas dur, mortecouille !

Celui qui marmonne, vous l’aurez tous compris, c’est le Raymond dict. Machin par la meute ; s’il baragouine dans sa barbe –qu’il n’a pas d’ailleurs-, c’est qu’il ne souhaite pas être entendu par la blonde. Pour l’information des lecteurs, Machin est natif de Millau où il vécu heureux jusqu’à l’arrivée de la « famille » ; ambitieux, il s’était précipité à l’embauche… résultat, plus esclave qu’employé, il suivait la platine depuis le Rouergue. Toujours pour l’info’, le vilain ronchonneur n’en a pas moins le béguin pour la slave qui, c’est naturel, en profite allégrement. Mais revenons-en au larbin.

Et fais-ci, et fais-ça… Corne de bouc, feraient comment sans moi !! Qu’est-ce que j’fous là ?


Fidèle malgré sa mauvaise foi avérée, et surtout que la blonde le protégeait de la folie ambiante, il s’exécutait sans broncher jusqu’à être hors de l’ouïe novgorodienne. Perché sur une branche, il surveillait la nouvelle… autant dire qu’il se rinçait l’œil et pas qu’un peu. Tout sourire, il avait assisté au bain de la rousse et c’est clairement échauffé qu’il contempla la version « carpette » sur le rocher :

Oh la putrelle** ! s’donner en spectacle alors qu’les autres sont pas loin…

Quand il aperçu les deux frères, son cœur manqua un battement. Il craignait chaque membre de la fratrie pour avoir gouté, à l’insu de son plein gré, aux coups répétés et l’arrivée du « roi » n’arrangeait rien ; déjà que le groupe, dans sa globalité, ne respirait pas la raison, celui-là avait quelque chose dans le regard qui le terrifiait. Mais le duo semblait jouer, pauvre petite donzelle qui croisa la route de l’autoritaire… encore un peu et il avait pitié.

C’était sans compter le trouble provoqué par la situation ; il ne bougeait plus, ne respirait plus –ou si peu-, toute son attention portée sur la scène :


Ouch ! t’as pas fini d’chialer rouquine.

Ah ! Raymond et son éloquence ; Raymond et son œil vicelard ; Raymond et sa discrétion… Ou comment se faire repérer par les félins alors qu’on pouvait lorgner la dépravation en stimulant sa libido ! En gesticulant tellement qu’on s’écrase non loin du trio vedette !

*Voyou
** Catin
--Nikolai_et_serguei
[Ne te débats pas comme ça, je ne t’en aimerais que davantage…]*

Agréables, jouissives, la peur féminine et ses vaines tentatives de repousser les deux félins ; le rideau salé qui voile son regard trahit l’ondine par sa seule présence : elle le sait, elle le sent, proie qu’elle est, qu’elle sera dévorée. Il y a dans ses soubresauts, dans ses gestes épars, dans la folie de ses yeux, la conscience de la future victime qui tente de tout son acharnement de repousser l’assaut du prédateur, tout en sachant qu’elle ne fait que retarder l’échéance.

Elle semble osciller entre envie et répulsion, entre être séduite et hurler de désespoir. L’ambivalence est grisante, et plutôt que de réfréner l’ardeur du slave, la renforce, voire lui fait passer un palier supplémentaire dans l’exaltation de la perversité qui l’habite, sous jacente. Les doigts sur la gorge se resserrent encore davantage ; la largeur de la main contenant largement les empreintes sororales, plus petites, plus fines, mais bien présentes.

Sourdes la douleur et l’envie ; implacables le désir de revanche et de lui faire payer son assaut ; impérieux, le besoin de rabattre la femelle à sa condition, quand ses nacres viennent se ficher dans la pulpe vieux rose des lèvres sergueïennes.

La garce, elle a osé. Elle ose encore. Meurtrir la pulpe, qui explose sous ses crocs incisifs, dans un flot de carmin chaud, qui coule bientôt sur les deux mentons, présage d’un écoulement sanguin plus important, dans un moment. Le petit chat s’est fait fauve, à son tour ; la folie est partagée, transmise, fléau contagieux et terrible.

Et le rire vient, et la menace, ridicules petites tentatives de lui faire rebrousser chemin ; làs, Ode, tu ne présumes même pas à qui tu as affaire en les personnes des deux Novgorod. Tu auras mal, tu le sais, n’est-ce pas ? Frémis, trembles, sombres… Les deux diables te veulent, toi. Maintenant, et toujours.

Il rit aux éclats, le rouge sang tranchant avec les dents blanches dans une vision sinistre. La main relâche la gorge, un violent revers fustige le visage presque intact jusque là ; l’impact lui est même douloureux, bien que la rampe ne lui soit aussi lancinante que sa lèvre, qu’il vient presser de son autre main. Haletant sous la rage et le mépris, il jette son regard vers elle :


- Que ta main ne tremble pas alors, tu n’aurais pas deux chances.

Le blond lion observe la jeune femme taillader de ses ongles le visage de son aîné, avant de tendre le bras pour saisir la chevelure avec force ; un attentat contre Nikolaï, et puis quoi encore ?! Force est de constater : les femelles sont ingrates.

Le lion réclamait son tribut, il demandait son morceau de cette proie rabattue par ses soins, amusait l’ainé par ses initiatives, comme la sorcière échauffait ses sens. La chatte miaulait quant à elle, mordait et griffait, cherchait son salut dans ses mouvements désordonnés, se débattait en vain mais quêtait cette libération qui ne viendrait pas… non, pas encore belle Ode.

Le rire féminin, mélange de folie et de peur, résonna comme une délicieuse mélopée aux oreilles félines, le sombre arbora un rictus morbide, les traits du visage profané par les griffes de la minette n’en diffusant que plus de cruauté, et cette envie irrésistible de provoquer la souffrance. L’acier profond, le regard sans fond, de ceux qui vous entrainent dans les abysses infernaux, se pose sur le minois éploré sans compassion, il ignore jusqu’au sens même de ce mot, l’ouïe affutée perçoit le murmure de haine, il s’en repait.

Femelle inculte ! Te venger ? Mais de quoi belle Ode… Tu ne sais même pas si tu survivras aux maux qui te seront infligés, tu négliges jusqu’à la violence de ce qui t’attend. Tu as joué, tu as perdu. Esclave de la Divine, tu t’es soustraite à sa protection, farouche oisillon qui s’est éloigné du nid bienfaiteur et c’est là ton erreur. Sorcière à l’instar de ta flamboyante tignasse, tu échappes au bûcher comme tu fuis l’intimité de la meute, pourtant les clebs sont fidèles et ne mordent pas la main qui les nourrit. La frontière est mince, les fauves puissants et, au bord de ce lac, tu paieras ta perfidie. Petite chatte que tu crois être, par tes ongles ou tes quenottes, tu ronronneras docilement sous peu… à condition que tu le puisses encore, évidemment.

Le ténébreux cède la poupée à son cadet, nouveau jouet offert par la sœur aimée, à son insu, certes. Sergueï la gifle, une onde grisante traverse l’échine du Tigre, il recule à peine mais suffisamment pour apprécier la domination du frère sur la frêle, fier Novgorod. La lourde carcasse se meut jusqu’à s’adosser contre l’arbre jumeau, la large paluche constate l’agression, les doigts rudes passent sur les ridules sanguinolentes et c’est la barbarie qui remplace la lubricité.

Le slave gronde, prêt à bondir sur la femelle, disposé au pire mais c’était sans compter l’apparition fortuite de Raymond. Les prunelles glaciales s’accrochent au regard bovin, le rire rauque retentit comme sorti des enfers, la main saisit le col et l’homme d’être remis sur pieds :


Regarde qui est là Frangin… Le sbire de la Précieuse, crois-tu qu’il s’rinçait l’œil ou que Natasha lui a demandé de surveiller la Renarde ?

La question n’attend pas de réponse, il s’en contrefout même, Machin est un graveleux pleutre et Nikolaï le sait, souvent il l’a surpris à épier les Louves, sa présence ne laisse que peu de doutes, comme la lueur obscène qui habite ses yeux globuleux. Des fantaisies indécentes passent sous la crinière blonde, le rire devient gras alors qu’il traine le larbin vers le couple :

T’attire déjà les hyènes Rouquine… Quel sera ton sort quand nous t’abandonnerons aux charognards !

Et de rire à nouveau, guttural et cruel.


*The Cure, Lullaby, traduit et adapté.
Post écrit à 4 mains.



Ode..
J'ai mal au crâne, le coup m'a envoyé frapper le tronc et je sens du sang couler le long de ma nuque.
Je suis comme une souris prise par deux chats, qui se refilent leur jouet en lui faisant mal, sans jamais le tuer.
Peut-être allais-je mourir de peur moi aussi ?
Peut-être mon coeur allait-il me lâcher, quand la douleur aura atteint des sommets ?
Ce coeur, je le sens battre à tout rompre.
Je veux que cela finisse, je n'en peux plus, bientôt, je risque de sombrer dans cette folie qui me guette.

"Qu'ils me tuent ou me relâchent mais que cela cesse !"

J'ai besoin de réconfort, l'odeur du sang me dégoûte et je suffoque.
Là entre les pattes du lion, je m'immobilise soudain, consciente qu'à chaque mouvement j'aggrave mon cas.
Mais l'autre n'est pas loin, et mes yeux se posent sur le voyeur démasqué.
Ma colère se ravive, effet boomerang.
Raymond est au même niveau que les Novgorod à mes yeux.


Une hyène ? Non une vermine, comme vous deux. Que ce soit lui ou vous, l'issue est la même.

Je suis consciente que je viens de provoquer la susceptibilité des félins, mais là, je souhaite que leurs mains m'achèvent.

Allez-y, tuez-moi, misérables, qu'on en finisse enfin !

Oui je veux en finir. Mes yeux me brûlent, ma gorge s'enflamme, mon corps n'est que souffrance, mon sang me teint de rouge par endroit.
A quoi je ressemble là ?
J'aurais aimé avoir plus de figure lors de ma mort, mais on dirait que le destin en a voulu autrement.
Ma nudité n'est même plus un problème devant ces trois gaillards.

Une petite voix au loin me souffle de me taire, d'accepter, d'être docile.
Je crois que je deviens folle.
J'étouffe cette voix qui s'acharne non sans entendre son avertissement.


Tu n'es qu'une idiote orgueilleuse Ode, tais-toi et tu resteras en vie.

_________________
--Nikolai_et_serguei
Il a récupéré la Belle entre ses bras puissants ; elle pourra se débattre, évidemment, elle pourra lutter. Vainement, sans doute ; il s’attend à la rage brutale fraternelle, mais le Tigre s’écarte, pour se diriger vers le nain, que le Lion n’avait pas encore remarqué. Un sourire cruel, méprisant vient s’abattre sur l’importun lubrique, celui-là qu’il a voulu tant de fois dépecer à Millau, celui-là qui fut tant de fois sauvé par la Divine. Mais elle n’est pas là, encore, leur petite sœur, et ses jouets leur appartiennent, à cet instant ; leurs vies dépendront, au final, du bon vouloir des félins.

- Mais c’est l’larbin d’la frangine… J’pench’rai plutôt pour la première solution. Trop d’fois j’l’ai vu tourner autour des Louves, et surtout d’la Princesse. J’aime pas son r’gard… Crève lui les yeux, tiens, ce s’ra fait.

Il éclate d’un rire jumeau à celui de son aîné, quand celui-là évoque les charognards, et baisse les yeux vers une Ode prisonnière de son étreinte, pour lui glisser à l’oreille, suavement:

- T’crois d’ailleurs qu’on t’laiss’ra t’faire grignoter encore un peu vivante, par les r’nards ? ‘Près tout, ç’rest’ra en famille.

Mais elle répond elle-même, et Sergueï de serrer les dents, d’ire visible et palpable.

- Oh non, Belle. Lui, il n’a pas notre talent, ni notre fougue, ni notre…

Il s’arrange pour plaquer son corps au sien, pour qu’elle soit consciente de ce qu’elle provoque, par sa rébellion, d’intentions mâles au corps du slave, avant d’achever sa phrase ; il sait que l’argument corporel viril aura d’autant plus de poids que le couperet des coups ne tombe pas, pas encore:

- … fougue.

Un sourire à son frère, complice, engageant, avant d’ajouter, à l’intention de celui-ci :

- Elle veut qu’on l’achève, ce serait dommage, n’est-ce pas ? J’ai l’impression qu’elle veut comparer. Qu’est-ce qu’il en dit, l’vautour, s’lon toi ?

Et un clin d’œil de compléter le tableau, le rictus mauvais ne quittant pas les lèvres du Doucereux.

Il est tactile le Lion, bien plus que le Tigre, ce dernier plus favorable à la violence, la brutalité, la barbarie, l’évidence est palpable chez le sombre, le regard sans fond quand l’acier dévore la frêle. Bravache femelle, insulte ignorée. Ses lèvres ourlées d’un rictus carnassier, le poignard retrouve la large paume, menace insidieusement la trogne du larbin, s’approche sournoisement des yeux bovins, caresse douloureusement un iris de sa pointe glaciale :


Hum, un œil pour qu’tu te souviennes qu’Elle est intouchable !

Mais le slave ne s’intéresse pas au Raymond, même si la frayeur provoquée l’amuse, c’est la Renarde qui éveille ses sens, même si l’œil suintant de carmin l’inspire, c’est la femelle qui stimule sa cruauté. Il traine Machin plus près, toujours plus près, encore plus près. L’acier du regard fustige la rousse dont il effleure la gorge de sa lame aiguisée, le mépris prend l’ascendant sur l’envie, la voix rauque de prévenir :

Ecornifleuse ! T’vas vite mesurer la différence… et l’issue aussi !

Vulgaire créature, proie facile et volontaire peut-être ? Que d’erreurs commises, Ode. T’éloigner et t’offrir ainsi aux prédateurs. Tu l’as voulu, n’est-ce pas Rouquine ? Pour preuve, tu provoques ton destin à l’instar des Novgorod, comme tu as défié la Précieuse mais, es-tu prête à mourir belle enfant ? Non, Ode, tu survivras après l’enfer, tu survivras pareille aux sorcières.

Le dos de la rampe s’abat sur la joue délicate, la caboche flamboyante s’incline, alors il jette le nouveau borgne au pied de l’arbre, lève l’argent sur l’azur fraternel et ricane, plus malsain que jamais. Les doigts se ferment sur la tignasse ardente, dégagent la nuque gracile afin d’y poser ses lèvres avides, d’en gouter la peau fine, d’en mordre la chair tendre. L’enfer Rouquine, commence ici !


Te tuer, tu n’y penses pas… ça gâcherait tout l’plaisir, le notre bien sur !

Assez joué. Le tour de la rousse est arrivé, celle-là ne périra pas, non qu’elle soit égale aux troussées consentantes, celles qui ont ouvert les cuisses volontiers, celles dont il a profité largement. Non, elle est de celles qui hurlent, qui pleurent, qui supplient, de celles dont il a abusé allégrement, sans remords ni retenue, de celles qui se refusent avec force et rage, de celles qui périssent sous ses coups comme sa lame. Pourtant, elle vivra.

Lentement, les doigts glissent sur l’épaule, découvrent les attributs féminins, en supplicient les pointes. Mais ce sont d’autres desseins qui entament leurs danses funèbres, la trogne reflète l’orage qui agite la caboche, l’acier s’assombrit encore et seule la folie enflamme les abysses. Sa bouche apporte le souffle chaud d’enivrement à l’oreille de la belle, il agace le lobe des crocs acérés et bientôt, le couperet tombe dans un murmure :


Marquée à vie Rouquine, qui sera… misérable as-tu dis ?!


Post écrit à 4 mains.



Ode..
Je suis une poupée de cire,
Une poupée de sang *

J’aurais dû rester au bivouac.
J’aurais dû rester au bivouac.

Et tandis que je pleure des larmes salées, ce sont des coulées de laves qui s’échappent de l’œil de Machin.
J’hoquète, saisie par le spectacle, je plisse à demi les yeux, je ne veux plus le voir.


Pourtant, tu regardes tout de même ! Regarde Ode ! Sens ! Cette odeur qui te chatouille les narines et éveille tes papilles.

"Non ! C’est faux ! "

Ca me dégoûte, j’ai la nausée, je veux moi aussi être aveugle, je ne veux plus sentir cette dure fierté se presser contre mes reins. Je veux devenir insensible.


Allons, Ode, Ecoute ton corps, écoute-moi. Vois ton frémissement, tandis que l’autre approche. Là entre deux, n’est-on pas bien ? Joue, Ode ! Joue avec eux !


Je ne supporte plus d’entendre cette voix. Si je n’étais pas si fermement tenue, je m’arracherais les oreilles pour ne plus les entendre, ni Elle, ni lui.
Lui qui s’y penche, m’embrasse, me mord et m’injure par son seul contact.

"Je veux qu’il crève. Qu’ILS crèvent tous les deux."

Le danger est imminent, je les sens qui m’étouffent tant ils rendent l’air oppressant.

Irrespirable, les effluvent félins sont un délicieux poison, je suffoque d’envie. La vision du larbin meurtri me donne un léger aperçu de ce que sera mon sort.
Léger oui, car je vois à leurs prunelles qu’ils ne comptent pas en finir tout de suite. Ils veulent une chose que j’ai préservée durant vingt-huit années.
Je ris, je pleure, mais si je sais pourquoi je pleure, c’est Elle qui sait pourquoi je ris.


Oui Ode !! vingt-huit ans d’abstinence pour te faire voler ce que tu aurais pu donner gracieusement ! Il y a de quoi rire ! Mais tu as de la chance dans ton malheur, tu auras au moins la consolation d’avoir partagé ça avec les plus beaux slaves jamais rencontrés.

Sonnée, je suis sonnée. J'ai de plus en plus de mal à réaliser ce qu'ils sont sur le point de me faire. De ME faire ? Est-ce bien moi ?
Je m'entends gémir, comme si je n'étais pas vraiment dans mon enveloppe. Est-ce par douleur ou par plaisir ? Je sais que le tigre caresse, que le lion m'impose les mouvements d'un bassin impatient.

Et elle... et elle qui continue de me vriller l'esprit !

Je me fige à la menace émise.
Telle une bête, les blonds me promettent la marque, leur marque, leur appartenance.


La seule chose qui d'vrait te tracasser Ode, c'est l'endroit plutôt que l'action ! Au final, tant que c'est pas au beau milieu du front, tu vas pas en faire un fromage.. On boite ! Plus visible que ça comme tare ya pas. Allez ! Fais un effort ! Ouvre les cuisses, que cela finisse, ne les laisse pas nous abîmer plus encore. Bientôt tu te vengeras... mais pas tout de suite Ode pas encore !

Je la crois, Elle doit avoir raison, pourtant je suis butée, je n'arrive pas à m’exécuter. Fichue bribe de fierté qui me colle alors même que mon corps est brisé, dénudé, à la portée de deux hommes malsains.
J'ai peur, je ferme les yeux, je m'obstine, me tend, sentant que mon corps ne me tiendra plus debout bien longtemps.

Mes lèvres se décoincent, ma gorge est serrée, mais je laisse échapper :


Je vous en prie....

Comme une supplique..

Hum Ode, pas sûre qu'ils ne prennent pas ça pour une invitation !

* extrait modifié de la chanson "Poupée de Cire, Poupée de Son" de France Gall

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