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[RP] Un jour ordinaire.

Kathrin
Les miracles, Kathrin y trainait depuis un bon bout de temps. La faim au ventre, la crasse sur son visage et ses bras trop maigres. Quand on n'a pas d'argent, on vole. Un coup ça marche, un coup non. Les bleus qui décoraient son ventre en étaient la preuve. Le Très-Haut n'était pas clément avec les pauvres parasites de son genre. Alors il fallait se débrouiller. La jeune femme avait déjà du se prostituer pour récupérer quelques pièces et avoir de quoi se nourrir une semaine. Mais c'était trop pour gagner si peu. Voler était pour l'instant un meilleur compromis.

Ce n'était pas facile pour elle de voler. Elle était grande, trop grande. Ses cheveux étaient d'un noir sombre ce qui ne passait pas forcément inaperçu en plein jour. Mais la nuit, peu de passants, peu de chance d'obtenir de quoi manger, alors elle agissait le jour. Une chute plus ou moins volontaire d'un marchand plein de victuailles dans les bras, attaquer un gamin beaucoup plus jeune mais ayant tout aussi faim qu'elle, piquer directement sur les étals pour plus d'efficacité même si le risque de se faire battre par la suite était grand, tout était bon pour récupérer ce qui n'était pas encore à elle. Les miracles, c'était un peu une jungle.

Mais l'hiver approchait et même les marchands avaient de moins en moins à vendre. Voler était donc plus compliqué car plus d'affamés et moins de cibles à frapper. Elle avait faim, terriblement faim. Cette faim tenace qui rend violent, cette faim qui fait ressortir les instincts les plus bestiaux pour survivre. Mais il n'y avait personne à attaquer pour pouvoir manger.
Kathrin qui d'habitude se battait pour s'en sortir devait se ménager, la faiblesse la gagnant toujours plus, et restait prostrée auprès des bâtiments en attendant que la chance ou la mort ne l'atteigne.
--Dazibaan



Le brun descendait tout droit des quartiers huppés. La Haute, la classe toussa... 'Fin lui c'tait surtout pour chopper quelques bourses. Sauf exceptionnel cas où un manque de pot certain pouvait le faire tomber sur un colosse complètement givré qui voulait pas se soulager de ses écus en trop, Dazibaan avait la main leste et les poches pleines assez rapidement. Puis fallait bien l'avouer, c'tait quand même plus simple de chaparder à Paris qu'en province. Même si c'était en Province qu'était la p'tite brune. Pfeuh...
Y préféra s'concentrer sur la bourse qu'il fit sautiller en petit signe de victoire. Direction la Cour maintenant. Fallait essayer d'rechopper la frangine, si jamais elle était encore là. Des plombes qu'il avait plus d'nouvelles, mais connaissant la bougresse...

Alhena... Ah Alhena... Ou l'art de l'faire tourner chèvre. Devaient s'être passées l'mot les gonzesses. Cheveux de feu, et tempérament qui va avec, la garce devait s'trouver dans les bras d'un quelconque richard pouilleux du coin, à passer son temps à s'admirer dans un semblant de psyché... Ou une vieille marmite. Fallait bien dire c'qui était, avec ses yeux gris elle pouvait faire tomber la plupart des mâles. Enfin aussi parce qu'elle savait y faire. Cette pensée fit apparaitre une grimace rageuse sur la trogne du châtain.

Un œil devenu presque entièrement noir suite à la rencontre avec le type qui a été cité tantôt. Mais si m'enfin, çui qu'il a rencontré suite à un manque de bol. Qui voulait pas s'faire piquer ses quelques misérables piécettes. Même si y en avait une bonne fournée. Le petit doigt de la main droite manquait aussi à l'appel... Suite à c'te même rencontre... Ah pour sûr il y avait laissé des morceaux c'jour là. Et savez pas l'pire? La brune à qui il présentait ses talents de chippeur de bourses lui a tellement suriné dans les oreilles qu'ils sont même allés l'rejoindre c'type. Tout gagné!! D'ailleurs c'tait bien pour ça qu'il n'était pas resté et avait trouvé l'excuse d'aller chercher la frangine à Paris. C'était ça ou il allait mettre fin aux jours du colosse... Pendant qu'y dormait... Oué courageux mais pas con. Pas envie d'se faire fracasser la tronche pour ça hein. Il avait beau être grand, l'autre avait tout d'même quelques... Oh à peine, quelques pouces en plus... Hum.

Le trentenaire -bouh le vioque, eh oué déjà, ça passe vite le temps- donc, ne faisait pas tâche au milieu des craspouilles du coin. Par contre n'étant pas v'nu depuis des luuuustres, y préfera toutefois s'montrer tout d'même discret. Y se souvient encore d'la fois où il avait eu maille à partir avec les encapuchonnés... Et l'autre qui voulait le bouffer... Non mais... S'trouvait toujours dans des situations à la mord moi l'noeud d'façons... Ah Morna par contre, y s'demandait c'qu'elle était devenu. Eh oué, d'puis le temps il avait pas oublié. Il en a d'la mémoire!

Mains dans les poches du vêtement de cuir qu'il portait, bien planqué derrière le col, l'homme aux cheveux châtains s'enfonçait dans les ruelles puantes et sombres. Une ville dans la ville, un petit monde à part... L'sourcil se haussait au moindre bruit, l'échine se tendait et l'bonhomme était fin prêt à en découdre. Manqu'rait plus qu'on lui vole son butin, il l'aurait mauvaise surtout qu'il avait dans l'idée d'aller trouver une maison d'passes. Enfin ça, c'était avant...

Le pas fut bon jusqu'à ce que le pied rencontre un truc qui le fit basculer en avant. L'équilibre fut rompu, et de surprise le grand alla tanguer dangereusement sur quelques distance. Fort heureus'ment, il n'était pas foncièrement maladroit, et même s'il lui fallut le temps de se remettre de la surprise, il finit par se rattraper, l'air de rien.


Nom de...!!

Un léger temps de pause en voyant la donzelle, juste le temps pour lui de ravaler les noms d'oiseaux qui ne demandaient qu'à être évacués. Au lieu d'ça, il plongea la main où manquait le doigt dans la poche de son vêtement et la ressortit pour lancer quelques pièces à la nenette.

T'devrais faire gaffe où tu t'poses, c'est un brin dangereux.

Après un regard entendu, y finit par lui tourner le dos. Peut-être un truc à pas faire... Allez savoir...
Perloudos
Tapis dans la pénombre, un homme de petite taille et au regard sombre assiste a la scène. Il laisse Kathrin ramasser les quelques pièces tout en interpellant Dazibaan.

Hey, pour qui te prends tu ? Pour mépriser de la sorte cette gamine ! ! !

Se dernier se retourne mettant la main à la poche.

Qui parle ? Qui ose ?

Perloudos sort alors de son coin de rue. Caché entre deux poubelles du bordel adjacent, on ne le distingue pas clairement. Il est de petite taille, vêtu tout de cuir moulant ses formes inadaptées.

Moi Perloudos, Perlou pour les intimes se qui ne t’arrivera jamais. Et pourquoi n’oserais je pas ?

Kathrin sentant la tension montée se mit à l’écart. Dazibaan lui, se mit à rire comme un fou à la vue du nain « Perlou... »
--Gartemans
Ah, ça, je t’avais prévenue, Chimère : c’est sale, ça pue. Et en sus, c’est un brin dangereux.

Ils sont deux, Gartemans et son chat. Le chat s’appelle Chimère, c’est entendu, c’est peut-être le plus malin des deux… c’est que son maître, bien que doué d’une certaine ruse, combine cela à une folle naïveté et, il faut l’admettre, à un soupçon de mégalomanie. Enfin, il se soigne.
Chimère, elle, n’est pas mégalomane : c’est un chat.


Bran, y’a pas à dire, fait Gartemans en reniflant avec dégoût, on a beau s’y attendre, ça poque foutrement. J’avais perdu l’habitude, tiens.

Chimère ne répond pas : c’est un chat. D’ailleurs elle n’est pas bavarde. Et puis elle n’a pas la tête à ça. En fait, Chimère est embêtée ; il y a dans le cloaque où la mène Gartemans plus de rats qu’elle n’en a jamais vus dans toute sa vie. Elle sent bien qu’il en va de son honneur de leur donner la chasse, mais elle a tout juste déjeuné et se sent trop assoupie. D’un côté il y a donc l’instinct d’espèce, et puis l’honneur, de l’autre il y a le bon sens et, admettons-le, la paresse.
Comme souvent chez Chimère, c’est la paresse qui l’emporte.


Gartemans cependant est tout à ses pensées. Il ne sait plus trop où il va, cela a peu d’importance – chaque fois qu’il était venu aux miracles c’était pour s’y perdre, ou y perdre un autre. Cette fois pourtant il y a autre chose, et il y songe furieusement.
Il faut dire que Gartemans est sorti du clou il n’y a pas quatre mois de ça, et que sa maladie l’avait rendu un peu indécis.
Bon, pense-t-il, mettons que j’attende un peu avant de me mettre jusqu’au cou dans les emmerdes. Mettons que je ne monte pas de suite sur la table. Ça demande du travail, tout ça, de la ré-fle-xion.
Et il se gratte sa mauvaise barbe de la main droite – la gauche, il la garde bien planquée dans ses hardes. Il n’est pas bien vêtu, mais c’est tant mieux, ça ne jure pas dans le quartier. Il faut dire que passé la rue Saint-Denis, les manteaux font tache. Lui, il dit Saint-Denaille. Y’a des choses qui restent.

Chimère, souffle Gartemans en se penchant vers le chat, écoute-moi bien. J’ai changé d’avis, je ne monte pas de suite sur la table. Pas de dispute, Chimère ! ajoute-t-il, l’air agacé, en levant la main. J’ai décidé, et puis c’est marre. Je veux prendre la température avant de plonger… mmh… mauvaise image. Enfin.
Le chat miaule. Il ne comprend rien, c’est un chat.
Suffit, Chimère ! Voici donc mon nouveau rôle, et tu me feras plaisir de le respecter et de ne pas me cafarder, entendu ? Je suis Gartemans, apprenti débardeur à Bercy. Oui, c’est bien, débardeur, c’est sans ennuis. Et puis Bercy c’est loin. Oui, c’est très bien. Tu te souviendras, Chimère ? Gartemans, débardeur, Bercy.
Toi, tu peux garder le même rôle, si tu veux.


Chimère s’en moque, elle se lèche la patte avec désinvolture. Elle fait ça souvent, et ça agace Gartemans, parce qu’il a l’impression qu’elle se paie sa gueule. Tout de même, il aime bien Chimère, et puis il a besoin de compagnie, alors il ne dit rien.
Mais il n’en pense pas moins.
Il reprend sa marche, passe sa main – la droite, toujours – dans ses cheveux noirs, ébouriffés. Dessous ça il a une bonne gueule, un peu soucieuse, avec un nez long et un peu fin qui lui donne l’air fragile, mais un menton décidé et des yeux malins, des yeux vairs. Sa gueule, il se dit, il y a moyen qu’on la reconnaisse. Bah, il suffira de mentir, pense-t-il. Et puis Chimère me soutiendra. Elle ment très bien. Et puis il se dit qu’il n’avait pas de barbe à l’époque. Maintenant ça n’est pas grand-chose, cette méchante barbe mal coupée, cette barbe de trois jours – d’accord, peut-être sept, ne coupons pas les cheveux en quatre.


Oui, dit-il à voix haute, c’est très bien, cette barbe. Ça gratte, mais ça vaut un masque.

Un masque, tiens, c’est une idée. Il la rejette aussitôt, il n’y a rien de pire pour passer inaperçu que de porter un masque. A ce moment, une voix retentit devant lui :
Hey, pour qui te prends tu ? Pour mépriser de la sorte cette gamine ! ! !

Tu vois Chimère,
souffle-t-il, tout n’est pas perdu. Même dans ce cloaque pourri, il y a des braves prêts à secourir la veuve ou l’orpheline.

Moins souvent le veuf et l’orphelin, par contre, pense-t-il. Gartemans pense, il se dit… il se dit qu’il va faire une bêtise. Mais enfin il a envie de jouer. Alors il grogne, d’une grosse voix :
Qui parle ? Qui ose ?

Moi Perloudos, Perlou pour les intimes se qui ne t’arrivera jamais. Et pourquoi n’oserais je pas ?

C’est vrai, ça, pourquoi n’oserait-il pas ? Amusé de sa farce – il lui en faut peu – Gartemans avance et la scène enfin lui apparaît. D’un côté un type en cuir, qui a tout l’air d’un tireur, avec à ses pieds une largue qui a le teint pâlot et la mine creusée de ceux qui canent la pégrenne. De l’autre, un homme – un homme exagérément petit, vêtu lui aussi de cuir, et qui apparemment s’improvise preux chevalier pour secourir la donzelle… qui a certainement plus besoin d’un quignon de pain que d’un chevalier servant, mais enfin, on fait avec ce qu’on trouve.

Alors, Chimère, on fait quoi ?
souffle Gartemans, hésitant à participer au spectacle.
Chimère ne répond pas : c’est un chat.
--Gartemans
Et puis, tout à coup, Gartemans entend des cris. Des cris et des chiens. Il relève vivement la tête, surpris, et écoute attentivement. Pas de doute, pense-t-il, une troupe s’amène, et ils sont nombreux.
Il fait une moue, regarde Chimère, puis le nain, et le tire-laine et la largue.

Bon, bon, bon… fait-il.
Et puis il se décide, se tourne vers Chimère.
Chimère, ma vieille, ne traînons pas.

Il s’apprête à déguerpir, et puis il entend un nouveau cri, venant d’une ruelle voisine :
Andiamo !

A nouveau il hésite, regarde à droite, à gauche.
Qu’est-ce que tu en penses, Chimère ? Moi je suis curieux.
Chimère n’en pense rien, c’est un chat. Mais elle miaule, pour ne pas le vexer, et il prend ça comme un accord.
Bon, mais il faudra être discret, hein ? Je compte sur toi.

Alors il se retourne vivement, grimpe à une fenêtre, attrape une corniche, se hisse sur un toit – il grimpe avec sa main droite, et garde la gauche dans ses frusques, ça lui donne une allure étrange.
Chimère est déjà sur le toit quand il arrive, à se lécher le flanc. Ça l’agace un peu, c’est comme si elle se moquait de lui.


Tu triches, Chimère ! Moi aussi, si j’avais quatre pattes… Allez, bon !

Il se relève et progresse, doucement, vers le haut du toit. Il fait attention à ne pas faire de bruit, et à ne pas tomber. Il se tient un peu courbé en avant, pour se faire plus petit, et avec la main près du sol, au cas où il glisserait sur les tuiles, ou trébucherait.
Il avance tranquillement pour observer la ruelle voisine, d’où viennent les cris et le claquement du métal.
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