Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La mort sūre d'un Vent Pire

Maud
Bzzzzzzz... bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...

C'est la chanson des cadavres... des morts... la ritournelle des massacres... des plaies béantes.. des rigoles de sang qui dégoulinent le long des visages et membres..

Un refrain que Maud n'entendait même plus dans le silence assourdissant de la charge royale.. Des gémissements ça et là.. des pas furtifs... des...voix presque chuchotées..

Amenez- celui-là à Dame Antinea

Celui-là n'était pas Maud.. elle avait quand même pas changé de sexe malgrè les coups d'épée. Et donc, à vue d'oeil et même d'oeil non exercé.. Maud semblait plus prête pour le sapin que pour la charpie bien épongeante des médicastres..

Bzzzzzzz... bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...bzzzzzzz...

Enervant...une tite bêbête allait faire rater le rendez-vous de Maud et de son créateur. Ah! elle en rêvait souvent la dame de Beaumont d'une rencontre au sommet avec le Très Haut.

Raté... Son âme n'avait pas décollé d'un centimètre tant cette mouche était têtue..Et le pire arriva.. On la tractait .. on la déposait sans grand ménagement sur un sol de bois..

Gnnnnnn....Gnnnnnnn...

Un sol qui bougeait en plus.. un corps à côté d'elle et les yeux toujours fermés..
On allait l'enterrer vivante..Vivante.. mais incapable de bouger le petit doigt.. ni même d'ouvrir un oeil couvert de sang séché..

Autre transport....autres gémissements... La mouche était partie.. et des mains commençaient à la déshabiller et à la farfouiller..

Noooon... Nooon...

_________________

Dame de Beaumont
Niall
Voile noir. Il ne restait rien de lui... Enfin il le pensait, tout au moins la seule chose qu'il pouvait encore faire c'est penser.
Et encore ce n'était pas très cohérent. Quelque chose tournait dans sa tête comme une ritournelle dont on ne se débarrasse jamais. Il l'avait à l'esprit et elle s'imprimait devant le voile noir que rien ne semblait pouvoir lever.
Il en ressentait plus la douleur, uniquement de la lassitude, une grande lassitude.

    Ici se clôt le testament
    Et finit du pauvre Villon.
    Venez à son enterrement,
    Quand vous orrez le carillon,
    Vêtus rouge com vermillon,
    Car en amour mourut martyr :
    Ce jura-t-il sur son couillon
    Quand de ce monde vout partir.*


Il lui semblait que ça faisait des semaines qu'il était comme ça. Que rien n'avait bougé. Au loin il entendait juste le cliquètement des becs des charognards. Il se demandait bien quand ils allaient commencer à lui picorer les membres, ou bien le torse ou le nez.
De temps en temps vaguement un bruit de bottes ou de ferraille, mais rien n'était distinct. La seule chose distincte qui revenait c'était ce maudit poème qui lui revenait sans cesse...

    Et je crois bien que pas n'en ment,
    Car chassé fut comme un souillon
    De ses amours haineusement,
    Tant que, d'ici à Roussillon,
    Brosse n'y a ne brossillon
    Qui n'eût, ce dit-il sans mentir,
    Un lambeau de son cotillon,
    Quand de ce monde vout partir.*


Non vraiment toujours rien...
Alors pourquoi être toujours là avec le voile noir, même pas une lumière ou la tête du Sans Nom qui pointait le bout de son nez. Ça en devenait même agaçant cette attente.
Son âme n'avait pas encore quitté son corps... Se pourrait-il qu'il reste une once de vie dans ses chairs pour qu'elle n'ai pas encore pris son envol?
Il ne savait pas...

Ah mais si, il avait bien entendu des pas... Enfin entendu un bien grand mot que ça tout au plus il avait eu la perception de vibrations dans la sol qui y ressemblaient et qui s'approchaient de lui. Pourtant ça persistait, il eut même la vague impression qu'on l'avait touché, mais avec ce voile qui assourdissait vraiment tout impossible de vraiment savoir.... Et toujours le poème dans la tête, seule chose constante et qui le raccrochait un peu à la vie semblait-il

    Il est ainsi et tellement,
    Quand mourut n'avoit qu'un haillon ;
    Qui plus, en mourant, malement
    L'époignoit d'Amour l'aiguillon ;
    Plus aigu que le ranguillon
    D'un baudrier lui faisoit sentir
    (C'est de quoi nous émerveillon)
    Quand de ce monde vout partir.*


Ohh mais il avait vraiment senti quelque chose oui. Et en fait ça faisait très mal !!! C'était quand même un monde ça que la seule chose qu'il arrive encore à ressentir c'était une douleur extrême. Il aurait bien ouvert les yeux ou même hurlé mais il n'en avait clairement pas la force.
Ce qui était du moins sur dans l'affaire c'est qu'il avait été balloté un court instant, puis plus rien.
Puis Niall sentit clairement qu'il était non plus balloté mais qu'il y avait de gros cahots et franchement si c'était ça le chemin qui menait plus haut c'était pas la joie il s'en serait bien passé.
Et toujours le poème , il s'y raccrochait seul son esprit malade ou ivre de fièvre savait pourquoi.

    Prince, gent comme émerillon,
    Sachez qu'il fit au départir :
    Un trait but de vin morillon,
    Quand de ce monde vout partir.*


Et voilà, fin du poème , il se le repassait en tête malgré tout encore et encore. Obsédant , vraiment obsédant mais il ne lui restait que ça.
Les cahots s'était arrêtés semble-t-il, il ne savait plus trop , en tout cas la douleur n'était plus là.
Ah mais siiiii !! Le revoilà balloté mais c'était pas possible ça. Poème! Poème ! Poème! Penser Poème!
Puis le ballotement cessa lui aussi ... La douleur aussi ... Il lui semblait qu'il faisait plus chaud ... Qu'il flottait...
Il se raccrocha encore au poème, il ne voulait pas partir , au moins il lui restait ça pour rester en vie. Il le fallait et il ne le lâcherait pas.


[* François Villon - Ballade finale ]
_________________
Maud
Bas les pattes!
Pas joli joli tout ça..
Mais ôte tes mains de là, soudard!
Bon le teton gauche tient encore..
Hein quoi mon si beau mamelon?
Et le droit... faudrait un miracle

Et ça la tripotait de mains sèches et sans douceur.. Et Maud de morigéner à l'intérieur. Parce que ce qui sortait de sa bouche pour le moment ressemblait davantage à des grognements , faut dire...

La lame a glissé là.. vous voyez?
Et rebelote pour palpage en règle de ses flancs
Côte cassée.. rien de perforé..
Grimace du médicastre invisible pour Maud
J'ai peur pour son bras..
La grimace là était du côté de la jeune femme
Vais recoudre..

Recoudre... recoudre... dans le nébuleux , ce mot tinta.. souvenirs du Berry ou à l'aide d'une aiguille recourbée de coordonnier, elle avait recousu le cou de Falco. Trop faible pour protester..La guerre dans le Berry.. c'était loin.. mais que de bons souvenirs. De nouveau cassés par la douleur de l'aiguille qui la charcutait

Aieeeeeeuuuuuuhhhhh! Abruti!

Il fallut au moins ça pour que Maud revienne à elle dans cette chambre miteuse entourée d'un vieillard inconnu.. d'un médicastre sadique .. et ...

Niallllll!!!!!!!
_________________

Dame de Beaumont
--Medicastre


En voilà une de faite. Restait l'autre jeune ballot là. C'était jour de fête !!! Celui là il en aurait pour des jours à le charcuter si ça se trouvait, vu dans l'état dans lequel il était. Et puis fallait pas qu'il en meure non plus.
Autant prolonger ses souffrances le plus longtemps possible. Plus il vivrait, plus il le trifouillerais dans ses entrailles, plus il serait payé...
Il était payé à la journée et grassement en plus. Qu'il avait été bête cet abruti de serviteur de lui avoir proposé autant, il l'aurait fait pour moitié moins. Enfin bon c'était pas le tout mais il fallait arriver a le maintenir en vie assez longtemps cet homme là pour être payé pour des mois de travail en quelques jours.

Le médicastre en profitait aussi pour s'adjoindre les services de cet imbécile qui disait s'appeler Ignace et en usait et abusait pour lui faire faire toutes les bases besognes.

Une petite saignée revigorante et vas y que je te fais trancher ton maître et tenir la bassine !!!
Des linges humides !!! Et vas y que je t'envoie le serviteur aller les chercher
Ohhh , il faut désinfecter la grosse plaie béante du torse ... Et v'la t'y pas qu'il le fait faire au pauvre bougre en lui disant comment faire.

Non vraiment il en avait pour des jours, et en plus il ne se fatiguait même pas à faire le travail... Le larbin le faisait pour lui.
Et pas si mal que ça en plus.

Ah voilà on arrivait au plus critique. C'est là que tout se jouait après il pourrait passer les autres jours a faire semblant de s'occuper de son "client".
Il fallait essayer de refermer l'énorme trou que le jeune abruti avait dans le torse.
Non seulement ça prendrait du temps mais en plus c'était délicat, il fallait du doigté... Il dut se résoudre a envoyer le dit Ignace , vomir tripes et boyaux plus loin pendant qu'il s'occuper de faire une tapisserie sur le corps de celui qui le payait sans le savoir.

C'est qu'il allait en falloir du fil , c'est que ça prendrais du temps !! Enfin bon il fallait bien travailler un peu et puis sait on jamais, si un jour l'infortuné se réveillait peut être qu'il lui donnera un bonus pour l'avoir sauvé.

Ah ben voilà une jolie séries de points sur le torse. Le médicastre avait fini sa besogne et il alla se laver les mains dégoulinantes de sang dans une bassine tout en donnant des instructions au pauvre larbin.
Il avait fini pour la journée lui, il se retira donc laissant le pauvre serviteur s'occuper de son maître pendant qu'il prenait un repos "bien mérité"
--Ignace


Pauvre de lui !!! Pauvre de lui !!! Il avait réussi a ramener les deux tourtereaux tant bien que mal dans l'hôtel miteux que son maître avait loué, rameuter toute une troupe de médicastres, et voila maintenant que l'un deux le prenait pour son serviteur personnel.

Le bon personnel comme lui ça se trouvait pas sous le sabot d'un cheval quand même !! Il fallait bien qu'il veuille rester au service de Niall pour endurer de telles choses.

Et non content en plus de les avoir ramenés tous les deux il avait fallu que ce soit la jeune mégère geularde que son maître avait décidé de prendre pour épouse qui se réveille en premier....

Ignace suivait tant bien que mal les instructions du fou masqué ...
La saignée ... yeurrrkkk ... une giclée de sang sur sa belle livrée toute neuve d'il y a 3 ans
Les linges humides ....
Et maintenant il fallait toucher ce truc sanguinolent pour le désinfecter...

Non mais vraiment quel monde ... Une fois cette affaire fini , Ignace allait se vider les boyaux ... Tant de sang !! Comment il pouvait y avoir tant de sang ici. Il avait la très nette impression que la pièce ou reposait les deux blessés était devenue entièrement rouge.

Et le médicastre ... heureusement qu'il l'avait lâché là !! On aurait dit un tisserand en train de faire une robe tant il recousait le maître.

Ah tiens le voilà qui avait fini et qui revenait vers lui... Ah non!! Ah non !!!
Ah bon c'était pour dire qu'il s'en allait et qu'il revenait demain... tant mieux!!
Bien que avant de partir il avait décidé de lui donner toute une flopée d'instructions pour que son maître se maintienne en vie au moins une journée de plus...

Non mais je vous jure qu'est ce qu'il ne fallait pas faire ... Et en plus il risquait d'être coincé ici avec pour seule compagnie ... LA Mégère !!!!
Niall
Flottement, Chaleur... Au moins il était mieux qu'avant Niall. Mais il espérait vraiment que ce n'était pas uniquement ça d'être mort.
Ou alors c'était vraiment la déception. Il s'était raccroché tout le temps à ce poème entêtant, pensant être encore en vie. Mais l'étais-t-il encore vraiment. Le poème avait fini par disparaître sa mémoire.
Le voile noir était toujours là. Il n'avait pas bougé lui. Pourtant... Pourtant non ça ne pouvait pas être ça la mort.
Le poème fit place à un autre. Tout aussi obsédant, se répétant sans cesse à l'infini lui aussi. Comme quoi...
Il allait vraiment se faire toute l'anthologie si ça continuait comme ça.

    Frères humains, qui après nous vivez,
    N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
    Car, si pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
    Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
    Quant à la chair, que trop avons nourrie,
    Elle est piéça dévorée et pourrie,
    Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
    De notre mal personne ne s'en rie ;
    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !*


Bordel!! Ça devenait vraiment irréaliste là ... Comment faire. Malgré le flottement et la chaleur il avait l'impression d'étouffer , d'être prisonnier de lui même. Presque rien ne filtrait et c'était encore plus oppressant. Tout juste de temps en temps sentait il quelque chose.
C'était vraiment pathétique...
Ah !! Mais !! Si en fait , une autre douleur aiguë. C'était manifestement une habitude qu'il allait falloir prendre. Les seuls moment ou il se sentait en vie c'était pour ressentir des douleurs inhumaines. Il lui semblait même que cette douleur était suivie par un obscurcissement certain. Comme si le voile noir s'amplifiait.... Comme si c'était possible...
La douleur disparut, l'entêtant poème revint à la charge...

    Se frères vous clamons, pas n'en devez
    Avoir dédain, quoique fûmes occis
    Par justice. Toutefois, vous savez
    Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
    Excusez-nous, puisque sommes transis,
    Envers le fils de la Vierge Marie,
    Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
    Nous préservant de l'infernale foudre.
    Nous sommes morts, âme ne nous harie,
    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !*


Encore et encore il tournait dans sa tête. La douleur avait disparue , la noirceur augmentée. Il se sentait encore plus vidé qu'avant.
La prison de ténèbres ne semblait pas vouloir disparaître. Au moins si il était mort il aurait espéré que maintenant le supplice se termine. A moins que ce ne soit le Sans Nom qui joue avec ses nerfs. Oui c'était bien possible après tout. On ne savait jamais ce qu'il allait inventer celui là pour vous torturer.
Pourtant il ne semblait pas à Niall qu'il avait mérité ça. Non il ne l'avait pas mérité il le savait.
Et encore ce fichu poème ... Le revoilà, il le narguait , il n'y avait que ça.

    La pluie nous a débués et lavés,
    Et le soleil desséchés et noircis.
    Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
    Et arraché la barbe et les sourcils.
    Jamais nul temps nous ne sommes assis
    Puis çà, puis là, comme le vent varie,
    A son plaisir sans cesser nous charrie,
    Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
    Ne soyez donc de notre confrérie ;
    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !*


Et puis en plus si ça avait été un poème joyeux. Mais non!! Il avait fallu que ce soit un sinistre. Tout aussi sinistre que le précédant d'ailleurs. C'était de circonstance certes mais quand même... Son esprit tordu aurait au moins pu se souvenir d'un poème incluant des papillons, des fleurs, de la joie de vivre et de la luxure !!!
Mais non! Même pas! Non il avait fallu que ce soit des poèmes morbides... Enfin bon il ne fallait pas se plaindre, il semblerait que tant qu'il arrivait a se souvenir de ça au moins il rester une lueur d'espoir... ou pas...

Ah revoilà la douleur... Une habitude maintenant... Sauf que ... Ah non!! Celle là c'est pas celles de d'habitudes. Beaucoup plus forte ... Inhumaine même ... Et Niall était obligé de supporter ça sans rien pouvoir faire, sans rien pouvoir dire. La prison de ténèbres et de noirceur l'y obligeait.
C'était comme si on lui avait sorti les entrailles et qu'on les laissait pendre à l'air .. avec un corbeau qui de temps en temps venait les lui picorer , un rongeur venant grignoter celles qui trainaient par terre.
Celle là ne passait pas pas, elle dura , dura , dura et encore.... Il n'arrivait même plus à penser, c'était une vraie torture, une de celles administrées par un des maîtres dans le genre.

Puis d'un coup elle cessa. La noirceur avait reculée quelque peu il lui semblait. Mais pas de beaucoup. Mais il avait noté l'amélioration, et comme un bonheur n'arrivait jamais seul ses pensées se retournèrent tout d'un coup vers le poème morbide.

    Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
    Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
    A lui n'ayons que faire ne que soudre.
    Hommes, ici n'a point de moquerie ;
    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !*


Que faire. La noirceur avait reculé mais elle était toujours bien présente. Le prenant bien en étau. Il fallait vraiment faire quelque chose. Peut être que d'arrêter de penser à ces poèmes ça aiderait un peu.
Au moins son âme avait l'air bien ancrée sur son corps. Après tout si il était possible de se passer en boucle des poèmes morbides peut être qu'il arriverait a trouver quelque chose de plus joyeux et à se tirer de ce carcan de noirceur.
Une lueur d'espoir ... Peut être...


[* François Villon - Ballade des pendus ]
_________________
Maud
Mais c'était quoi ce vieux barbu qui se tenait près d'elle?
Avec du vomi accroché dans sa barbe?
Les yeux encore pas très clairs et grimaçant au moindre geste:


Où est Niall! Qu'en avez-vous fait? Il est tombé près de moi.

Une douleur lancinante lui traversa l'épaule.. Sa poitrine était bandée.; et un rapide coup d'oeil.; Ah non! Elle avait encore ses braies.
Cet homme là ne comptait pas la violer. Déjà ça de pris.
Et puis un vieillard pareil.
Au moins, le seul Vieux qui avait failli la dépuceler sur les chemins entre Berry et Poitou Guillaume de Jeneffe avait de l'allure.
Celui-ci ne la regardait même pas d'un air bienveillant.

Pas de prière, pas de supplique.. Maud demandait, exigeait.
Que dans cette folie qui avait amené des Bourguignons à tuer leurs frères et soeurs, il lui reste au moins son promis et ses amis.


Et les autres? ... les autres.... Où sont-ils?
Qui vous a envoyé hein?

_________________

Dame de Beaumont
--Ignace


Non vraiment? Fallait il qu'elle hurle comme ça? Il le savait c'était bien une mégère celle ci. Et il était coincé avec elle.
Il n'avait pas envie de lui parler. Encore moins de lui expliquer.
Et puis il se sentait pas bien , et puis finalement il avait faim... Surtout soif même, c'était bien dommage que le maître ne disait jamais où il planquait son calva.

Une fois la crise d'hystérie de la harpie passée. Il montra le lit d'à côté. Ne prenant même pas la peine de parler, puis il passa l'encadrement de la porte pour aller Dieu sait ou dans cet hôtel misérable.
Maud
Mais il partait l'olibrius
Et sans un mot en plus.
Maud laissa sa tête retomber sur l'oreiller de crin crasseux. Ses cheveux collés de sang.
Ca puait dans cette chambre.
L'air y était confiné. Le plafond lépreux laissait voir des taches brunes.
Elle avait mal oui.. très mal.
Mais rien à côté de la rage qui la gagna lorsque le Vieux partit sans dire un mot .

Tout juste si elle regarda dans la direction qu'il lui montra de la main.
Par pur réflexe, elle tourna le regard.
Un homme allongé.. qui paraissait sans vie. Ensanglanté.
De la charpie pour les corbeaux.
Plissant les yeux pour aiguiser la vue, même si Niall lui avait répété que ça ne servait à rien, Eh bien Maud avait l'impression que oui..
Elle distinguait mal le visage ..
Vivant ou mort?

Instinctivement, elle chercha du bout des doigts quelque chose à lancer .
Un gravillon.. une assiette, un couvert.. une chope..
Quelque chose de dur pour faire mouche mais de petit pour ne pas ajouter à la douleur si la vie habitait la forme. Un homme déjà.

La ceinture de ses braies...Elle avait trouvé..
La débouclant doucement..
Avec un gémissement de douleur pour la faire passer, elle l'enroula pour faire une boule et la lança sur l'homme..

_________________

Dame de Beaumont
Niall
Une éternité... Oui c'était ça une éternité ... Ça faisait une éternité qu'il s'était repassé le deuxième poème dans la tête.
Puis ... plus rien ... le vide ... pendant un long moment il lui semblait... Que le noir.
Même si l'obscurité avait baissé d'intensité elle était toujours là. Et ce n'était pas très plaisant à voir. En fait il n'y avait rien a voir.
Puis quelque chose fit son apparition, pas matériellement mais il l'entendait malgré tout. Un espèce d'air de violons, il le reconnut de suite. C'était cet air, ces paroles ... Un de ces chants que lui avait chanté sa mère quand il était tout petit. Ça sortait de nulle part mais c'était infiniment plus joyeux qu'avant. Même si ce n'était pas du français il en était certain. Et voilà, un obsédant poème remplacé par une chanson.

    What'll we do with a drunken sailor,
    What'll we do with a drunken sailor,
    What'll we do with a drunken sailor,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning*


Il savait que c'était un chant de marin, que ça venait de l'Irlande, il n'avait pas vu la mer pour autant, encore une seule fois dans sa vie. Mais au moins ça lui rappelait quelques souvenirs.
Il aurait bien aimé voir la mer, l'Irlande, un jour. Est ce que ce jour viendra ou Niall sera continuellement prisonnier des ténèbres. Ou même les ténèbres vont s'éteindre et il n'y aura plus rien .
C'était vraiment angoissant. Il n'était pas claustrophobe, mais à ce rythme ça ne saurait tarder d'arriver.
Le chant continuait sans tête pourtant, les violons aussi....

    Sling him in the long boat till he's sober,
    Sling him in the long boat till he's sober,
    Sling him in the long boat till he's sober,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning

    Give 'im a taste of the bosun's rope-end,
    Give 'im a taste of the bosun's rope-end,
    Give 'im a taste of the bosun's rope-end,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning*


Même si les ténèbres étaient toujours là, le chant était un peu réconfortant. Mais franchement ce n'était pas plus rassurant que ça. Les ténèbres ne partaient pas. Il flottait toujours, il avait chaud toujours.
Il pensait que son âme restait ancrée également mais rien n'était moins sur. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti de douleur, signe peu engageant qu'il pourrait être encore de ce monde. Bizarrement cette douleur pour une fois il l'appelait de ses vœux. Mais elle ne venait pas...
Et toujours la ritournelle...

    Send him up the crow's nest till he falls down,
    Send him up the crow's nest till he falls down,
    Send him up the crow's nest till he falls down,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning

    Put him in the guard room till he's sober,
    Put him in the guard room till he's sober,
    Put him in the guard room till he's sober,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning*


Décidement, rien ne se passait comme il l'avait prévu ces derniers temps. Pourtant il ne demandait pas grand chose. Au moins que les ténèbres s'en aillent. Qu'il sache si il était mort, si il était vivant.
Mais même ça c'était impossible à savoir. Ou alors c'était fait exprès. Il ne savait plus trop.
Niall avait abandonné l'idée. Même la douleur ne venait plus.
Ou alors vraiment peu... De temps en temps un picotement. Seulement cette fois il semblerait que ce soit plus consistant. Il ne savait pas d'où ça venait mais il avait clairement senti un poids, un poids qui lui serait tombé dessus. Il essaya de bouger malgré tout, mais impossible, vraiment impossible.
Mais impossible de déterminer si c'était réel ou pas. Le chant s'était tu quelques instants et il reprit de plus belle.

    That's what we'll do with the drunken sailor,
    That's what we'll do with the drunken sailor,
    That's what we'll do with the drunken sailor,
    Early in the morning

    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Heave-ho and up she rises,
    Early in the morning*


Il fallait croire que la douleur l'aidait pourtant un peu. Après ce qui avait semblé être un poids, enfin le poids semblait même toujours là. Une simple douleur. Les ténèbres avaient encore reculées. Pas de grand chose mais en fait de ténèbres maintenant c'était plutôt du gris. Un gris très foncé, mais un gris quand même.
Après tout peut être n'était il pas vraiment mort comme il le pensais, ou alors il l'était et la fin des ténèbres signifiait qu'il allait passer à autre chose.
Le gris était maintenant signe d'espoir, peut être que du blanc viendrait tout ou tard.


[* Drunken sailors - Chant traditionel de marins irlandais

Traduction :
What'll we do with a drunken sailor : Que faire d'un marin ivre
Early in the morning : Si tôt le matin
Heave-ho and up she rises: Heave-ho et elle se lève
Sling him in the long boat till he's sober : Sangle le dans la chaloupe jusqu'à ce qu'il soit sobre
Give 'im a taste of the bosun's rope-end : Donne lui le goût du fouet du maître d'équipage
Send him up the crow's nest till he falls down : Envoyez le sur la vigie jusqu'à ce qu'il tombe
Put him in the guard room till he's sober : Mettez-le dans la salle de garde jusqu'à ce qu'il soit sobre
That's what we'll do with the drunken sailor : C'est ce que nous faisons avec un marin ivre ]
_________________
Maud
Maud lâcha prise.
Etonnant chez cette jeune femme combative et se relevant après chaque bataille pour défendre ses convictions inébranlables.
La Bourgogne avant tout et les brigands morts.
Aucun signe de vie n'émergeait du corps.
Le valet était parti sans répondre à ses questions.

Sa blessure à l'épaule s'était réouverte en lançant son ceinturon et le sang chaud, ravi de trouver une sortie s'écoulait lentement le long de son bras.

Même pas capable ... de recoudre une plaie...

Ce furent presque ses derniers mots.. L'engourdissement la prit doucement comme un vent d'été. Ses yeux se brouillaient. Un vague sourire se dessina sur ses lèvres.

Misère! Paris m'a tuée
_________________

Dame de Beaumont
Niall
Le noir avait fait place au gris. Était ce une amélioration? Pire? Pas moyen de savoir...
Mais au moins il y avait du changement. Le chant de marins avait fait place à autre chose, de beaucoup plus ancien. Sa mère le lui avait appris en gaélique et le lui avait traduit avant qu'il ne se mette a étudier cette langue également. Un truc de druide il parait.
Il ne savait pas grand chose sur les druides, seulement que y'en avait en Bretagne , en Irlande et chez les Angloys peut être encore quelques uns. Mais il avait trouvé le poème très beau et l'avait gardé en mémoire sans s'en rendre compte.

    J'ai été sous de nombreuses formes
    avant que je ne sois libre.
    J'ai été une épée étroite et bariolée.
    Je crois à ce qui est apparent.
    J'ai été larme dans l'air.
    J'ai été la plus brillante des étoiles.
    J'ai été mot parmi les lettres.
    J'ai été livre à l'origine.
    J'ai été une langue brillante
    pendant un an et demi.
    J'ai été un pont jeté
    sur soixante estuaires.*


C'était vraiment quelque chose cette situation. La seule chose qu'il pouvait faire c'était subir. En plus il ne contrôlait même pas ses pensées. Elles venaient comme ça. Il n'y pouvait rien.
Il essayait de se battre, de bouger, de penser à autre chose mais ça en revenait toujours a ce qui s'imposait à lui.
Toujours du gris, toujours aussi foncé. Il espérait que ça s'éclaircirait, mais pour l'instant rien.
Une douleur monta, lancinante ....

    J'ai été route, j'ai été aigle
    j'ai été coracle sur la mer.
    J'ai été l'effervescence de la bière.
    J'ai été goutte dans l'averse,
    j'ai été épée dans la main.
    J'ai été bouclier au combat.
    J'ai été corde de la harpe
    d'enchantements, neuf années.
    Dans l'eau j'ai été l'écume,
    j'ai été éponge dans le feu.
    J'ai été bois dans le buisson.*


Elle resta présente, en même temps que ses pensées étaient tournées vers le poème que sa mère lui avait appris. Première nouvelle...
Il n'y a pas si longtemps chaque fois que la douleur venait , il n'y avait qu'elle et les vers s'estompaient.
Maintenant il y avait les deux... Bien sur la douleur n'était pas intense mais tout de même c'était continue et lancinant, comme une ruche pleine d'abeilles qui bourdonnerait à vos oreilles.
La douleur monta d'un cran, un petit cran mais c'était perceptible, et toujours aussi lancinant. L'obsessionnel poème était également toujours là.

    Ce n'est pas moi qui ne chante pas.
    J'ai chanté, bien que je sois petit,
    j'ai chanté le combat des buissons de branches
    devant le chef de Bretagne.
    Des chevaux ordinaires y pénétrèrent,
    des flots de richesse.
    Il passa un monstre à larges gueules.
    Il avait cent têtes
    et une bataille fut livrée
    sous la base de sa langue.
    Il y a une autre bataille
    sur sa nuque.
    Un crapaud noir fourchu,
    armé de cent griffes ;
    le serpent tacheté à crête :
    cent âmes par son péché
    seront punies dans sa chair.*


On ne pouvait pas dire que c'était une partie de plaisir en ce moment. La douleur était bien présente, signe indéniable qu'il pouvait encore souffrir et n'était surement pas encore tout à fait mort.
Mais la douleur ça ne faisait jamais du bien. Et il ne pouvait même pas l'extérioriser. Coincé dans le gris, prisonnier de son propre corps certainement.
Il n'y avait rien d'autres à faire que de subir pour l'instant.
Subir ... C'était déjà beaucoup à encaisser comme douleur ... Des légers points gris clairs se formaient un peu partout, prémices surement à plus de douleur ou à l'envol de son âme vers d'autres cieux qui sait.
Les vers commençaient vraiment a s'inscrire en gris clair sur le gris foncé omniprésent.

    J'ai été à Nevenydd :
    l'herbe et les arbres se hâtaient,
    des ménestrels chantaient,
    des guerriers attaquaient ;
    une résurrection des Bretons
    fut opérée par Gwydyon.
    On en appela aux saints,
    au Christ et à ses pouvoirs
    pour défendre les princes,
    jusqu'à ce qu'il les délivrât
    le Roi qui les a créés.
    Le Seigneur répondit par le langage et l'art :
    prenez la forme des principaux arbres
    avec lui dans vos armées,
    tout en repoussant le peuple
    inhabile au combat à la main.*


Le gris foncé commençait a faire place au gris clair, inscrivant ses vers dans un gris plus pâle.
La douleur s'intensifia, beaucoup moins lancinante et beaucoup plus foudroyante.
Il ne savait pas comment mais il avait l'impression constante de tomber alors même qu'il ne bougeait pas d'un iota. Une chute libre de plusieurs centaines de toises et il lui semblait que l'atterrissage serait vraiment douloureux, surement plus douloureux que tout ce qu'il pouvait imaginer.
Les vers n'avaient pas disparus pour autant , ils étaient toujours inscrits et poursuivaient le poème au fur et à mesure que la douleur grandissait.

    Quand les arbres eurent été enchantés
    dans leur oeuvre de destruction
    les combats furent interrompus
    par l'harmonie des harpes.
    Elle pleuraient les combats.
    Tranchons les jours tristes.
    Une femme fit diminuer le bruit.
    Elle s'avance sur le champ de bataille,
    tête de sa lignée et chef de l'armée.
    Les dépouilles des vaches d'Annwn
    nous seront d'un grand profit
    dans le sang des hommes jusqu'à nos genoux.
    La plus grande des trois réflexions
    qui eurent lieu dans le monde,
    quelqu'un l'a terminée
    en réfléchissant au déluge,
    au Christ crucifié
    et au jour du jugement tout proche.*


Douleur montait d'un cran encore. Il finissait pas lui donner du nom propre tellement elle était omniprésente ces derniers temps. Il essayait de la combattre mais encore fois devait la subir. Elle était plus forte que lui.
Il ne lâchait pourtant pas prise. C'était pas son genre et il était hors de question qu'elle gagne contre lui.
Le gris clair faisait place au blanc, un blanc intense, un de ceux qui blessaient les yeux quand on le regardait trop longtemps. Les vers avaient disparus , mais pas de sa tête.

    Les aulnes en tête de ligne
    étaient les premiers.
    Les saules et les sorbiers
    vinrent tard à l'armée.
    Les groseilliers pleins d'épines
    - désirable massacre -
    et les néfliers vigoureux
    vaincront toute opposition.
    Les rosiers marchèrent
    contre une armée de géants ;
    on fit des framboisiers
    la meilleure nourriture
    pour soutenir la vie.
    Le troène et le chèvrefeuille
    enlacés avec le lierre.
    Les peupliers tremblent beaucoup ;
    les cerisiers sont hardis.
    Le bouleau, malgré sa grande ambition,
    fut équipé tardivement ;
    ce n'est pas à cause de sa lâcheté
    mais seulement à cause de sa grandeur.
    Le cytise a l'esprit occupé
    par les étrangers plus que par la bravoure.
    L'if est devant,
    c'est le siège du combat.
    Le frêne fut très honoré
    devant le pouvoir royal.
    L'ormeau, en dépit de son grand nombre,
    ne s'éloigna pas d'un pied.
    Il tomba au centre,
    aux extrémités et à la fin.
    Le coudrier fut estimé
    par son nombre dans le combat.
    Le troène a eu un sort heureux,
    c'est le taureau du combat, le seigneur du monde.
    Près du rivage de la mer
    le hêtre fut prospère.
    Le houx fut teint en vert.
    Il fut le héros.
    L'aubépine se garde de tout côté.
    Son poison fait mal à la main.
    La vigne, qui couvrait tout,
    fut coupée dans le combat.
    Les fougères furent ravagées.
    Le genêt, à l'avant-garde,
    fut coupé dans le fossé.
    L'ajonc ne fut pas meilleur
    bien qu'il fût multitude.
    La bruyère victorieuse se défendit.
    Ton peuple fut enchanté
    tout au long des hommes qui suivaient.
    Le chêne est rapide :
    devant lui tremblent le ciel et la terre.
    C'est un vaillant portier devant l'ennemi.
    Son nom est un soutien.
    La campanule s'unit
    et fut cause de consternation.
    En repoussant ils furent repoussés ;
    d'autres furent transpercés.
    Le poirier est le meilleur assaillant
    dans le combat de plaine.
    Il a envahi la première forêt,
    le passage des grands arbres.
    Les marronniers, honteux,
    s'opposent à l'if.
    Le jais est devenu noir ;
    la montagne est devenue rabougrie ;
    la forêt est devenue pointe ;
    ils le sont devenus avant les grandes mers,
    depuis que cela a été entendu.
    Le bouleau nous a couverts de feuilles :
    il nous désenchante et nous change.
    Le sommet du chêne nous a ensorcelés
    par l'incantation de Maelderw
    riant le long du rocher.*


Tout semblait s’accélérer à présent. La douleur arrivait à son paroxysme, la chute libre semblait le faire se rapprocher du sol, les vers tournaient de plus en plus vite dans sa tête. Le blanc était partout maintenant, mais il n'était plus aussi éclatant.

Puis soudainement ses yeux reprirent vie, il apercevait le plafond miteux d'une pièce dont il ne se souvenait pas.
Il inspira une grande goulée d'air malsain.
Les vers avaient disparus d'un coup, mais la douleur elle était omniprésente.
Essentiellement au torse d'ailleurs.
Niall se redressa et eut encore plus mal. Il ne put lancer qu'un seul cri.


Mé ag gàire an aghaidh an bàis !!!!**

Le temps de réaliser qu'il n'était pas mort et que son mouvement avait surement rouvert une plaie il se recoucha en gémissant.
Puis arrêta de geindre, essayant de contenir la douleur.
Il était encore en vie c'était déjà ça


[* Le livre de Taliesin - Extrait de Kat Godeu
** Je ris face à la mort ]
_________________
Maud
C'est doux de se laisser glisser.
Maud n'avait plus mal.
elle attendait avec impatience de tomber dans le grand vide.
Même pas peur.
Presqu'excitée en fait.. sa mère lui avait dit un jour qu'on tombait mais pas comme sur la terre.. comme un vol.
Planant les bras déployés comme un aigle.

Et Maud de froncer les sourcils.. Monter au ciel. rencontrer le Très Haut... Quand même rien à voir avec une chute même bien contrôlée..

"Après Maud.. Après" avait continué.. sa mère, souriant aux interrogations bien pragmatiques de sa fille.."Ce sont les anges qui viennent te cueillir.. ou pas.."

Le "ou pas" avait intrigué la Maud.. une mère pas baptisée qui lui racontait la Mort.. qui en était revenue.. "Oué .. oué... tu me racontes des histoires.." Eh non.. la vraie vérité.

Je voooooleeeeeeee!

Elle aurait voulu que Angélyque et Niall et Mogi et Cuche et Aryahna et Alex la voient..Elle leur aurait expliqué... montré.. les aurait emmenés tous..

Non mais je vous jure.. On est bien mieux que dans la fosse à purin d'en bas qui se remplit là..

Qui se serait approché de Maud à cet instant, à la limite de la frigidité morbide.. limite chambre froide même, aurait vu grandir son sourire comme en pleine fête.

Mé ag gàire an aghaidh an bàis !!!! **

Envol coupé net.. On remballe les ailes virtuelles dans le carton.. On s'accroche à l'échelle de corde qui se déroule et on remonte.. Mal.. trop vite.. le coeur serré et la douleur qui vrille..

Saleté.. saleté...On peut plus être tranquille?


( ** "Je ris face à la mort")
_________________

Dame de Beaumont
Niall
A peine le temps de s'habituer à la douleur, à la chaleur ambiante, l'odeur malsaine.
Mais non de Dieu, pourquoi les fenêtres sales n'étaient pas ouvertes, il faisait chaud comme dans le four d'un boulanger ici.
Les yeux clos, il essayait de résister à la douleur et à l'envie de crier encore.
Il rouvrit doucement les yeux. Il finit par savoir tout seul où il était. L'hôtel qu'il avait loué.
Comment il était arrivé là... Mystère... En tout cas il y était. Et une douleur fulgurante au torse le prenait aux tripes. Il sentait un liquide chaud sur son torse, un liquide chaud et poisseux.
C'était pas la joie, mais au moins il était encore vivant. La dernière chose dont il se rappelait c'était qu'il s'était fait massacrer devant les portes par une horde innombrable contre le peu qu'ils étaient et qu'il avait pris des coups d'épée.
Ça devait venir de là la douleur. Mais bordel personne ne l'avait soigné ou quoi?.
Puis il entendit le faible son d'une voix à côté de lui. Il venait de se rendre compte qu'il n'était pas tout seul ici et à en juger par le ton de la voix ça devait être Maud.
Niall poussa un soupir de soulagement, au moins elle n'était pas morte non plus. Le soupir raviva la douleur et il grimaça.
Il savait que ce qu'il s'apprêtait à faire allait lui causer une vive douleur. Il se doutait bien qu'il devait y avoir Ignace dans le coin et il fallait l'appeler. Au moins pour savoir ce qui s'était passé et pour qu'on prenne soin de Maud. Ignace était toujours là, il ne le quittait quasiment jamais.


Ignace !!! Viens voir par ici vieille feignasse !!!

Et voilà c'était à prévoir. Niall serra les dents pendant que la douleur reparti de plus belle. Apparemment sa blessure la plus profonde était au torse et le liquide poisseux c'était le sang qui s'en écoulait doucement. Il fallait vraiment faire quelque chose.
Les yeux fermés il essaya de confirmer que la présence à côté de lui était bien Maud.


Maud? Maud tu es là?

Les yeux toujours clos , la douleur ravivée, il attendit
_________________
--Ignace


Citation:
Ignace !!! Viens voir par ici vieille feignasse !!!


Ah !! La douce voix de son maître venait de retentir. Il aurait pu franchement faire ça un peu mieux. Ignace n'était pas un vulgaire larbin quand même.
Et puis il l'avait sauvé. Lui et la harpie en plus !
Mais bon il n'était pas temps de faire la fine bouche, il se voyait mal aller postuler chez la Charolaise. Et comme il ne s'appelait pas Robert il ne pouvait pas aller voir du côté d'Armoria et ses babouches.
Au moins ici il était traité plus correctement que si il entrait au service du premier bouseux dijonnais du coin.
C'est donc avec célérité qu'il s'empressa de rejoindre la chambre glauque dans laquelle était Niall.
Sa tête apparut dans l'encadrement avec un grand sourire presque pas feint.


Vous m'avez fait mandé Maître? J'ai cru entendre votre voix si virile de mes quartiers.
Je constate avec la plus grande joie que vous êtes éveillé. Je n'en doutais point vous qui êtes si vigoureux et si fort. Je l'ai entendu de mes propres oreilles l'autre jour quand dans votre chambre ... Mais hem je m'égare voyez vous.
Surement la joie de vous voir rétabli.
Oh ! Mais il semblerais que votre blessure de guerre se soit rouverte. Laissez moi prendre le plus grand soin de vous.
Vous savez j'ai fait venir médicastres fort réputés ici pour qu'ils vous soignent et que vous restiez parmi nous


Et Ignace de s'approcher de Niall rapidement. Enlevant le bandage autour de la plaie, la nettoyant.
Puis il mit un autre bandage, le plus délicatement possible.

Assez fier de lui il bomba le torse.

C'est après quelques secondes qu'il avisa Maud qui apparemment était également réveillée.
Et c'est avec la plus grande mauvaise foi du monde, son plus beau sourire qu'il s'adressa pour la première fois à elle


Ma Dame, vous ne semblez pas en forme !! Puis je faire quelque chose pour vous? Ce sera avec un grand plaisir et un honneur que je me ferais la plus immense joie de pourvoir aux besoins de la belle Dame que vous êtes!!
Mon Maître dit toujours que vous êtes la plus belle femme du Royaume, je ne saurais dire ô combien il a raison !!!


Ignace espérait en avoir fait assez pour paraître le plus obséquieux et serviable possible. Il en faisait toujours des tonnes, mais là il fallait impressionner Niall plus que d'habitude pour qu'il le garde à son service coûte que coûte.
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)