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[RP] This is the end

Ygerne
[Quelques années plus tôt, Chinon, Touraine, dans une taverne]

- Je comprends pas comment et pourquoi on donnerait sa vie pour une ville.
- Un jour vous comprendrez jeune fille, ce besoin de défendre un pays, des gens que l’on aime, un endroit pour lequel on s’est investi…
- Jamais !
- Vous verrez…
- Je suis libre… j’ai pas de famille, pas de ville, je viens de nulle part… pourquoi je défendrai un duché ? Pourquoi je donnerai ma vie alors que la vie ne m’a rien donné ! Pourquoi ?
- L’amour
- Ma liberté est plus importante….


[27 mai 1460 le matin, Le Mans, Comté du Maine]

Journée grise sur le Mans.
- Vous êtes pâlichonne, vous avez perdu le rose de vos joues
- Augustin, je l’aime pas cette journée, le ciel est gris… J’ai entendu dire que les armées de beau papapounet sont proche du Mans… il ne viendra pas, il peut pas.
- Pourtant l’armée se mobilise…
- Je peux pas… Augustin j’suis libre !
- Vous êtes noble du Maine, Vice-Comtesse, Commissaire au commerce, vos amis et votre famille se battront cette nuit.
- Mais c’est aussi mes amis et ma famille qui nous attaquent ! Augustin non je peux pas !
- Ygerne n’ayez pas peur… vous serez protégé par les remparts de la ville et vous n’êtes pas obligé de riposter.
- Augustin… je l’aime pas cette journée… la ville est grise, le rose est parti…


[Orléans, les fauchards]

- Vas y rouquine, fais-moi flamber…
- Vous saurez que c’est la première et la dernière fois que vous m’verrez enlever un habit devant vous !


Rite de passage, les brigands avaient laissé leur trace dans le bas de son dos.
- Bienvenue chez les Fauchards, rouquine.

Une gerbe de blé entouré d’une couronne tatouera à jamais son dos… Prise d’Orléans, Chinon et j’en passe… la liberté et l’appel des routes !
Et l’aventure se termine : les gens tombent, meurent et la solitude reprend le dessus…
Procès, prisons, blessure.. du sang toujours du sang…
Le viol, la prostitution, la faim, la trahison… la dure réalité et pourtant un rêve la fait vivre.

[27 mai 1460 après-midi, au Palais des Comtes du Maine, Comté du Maine]

- Je peux pas Dimaro, tu sais que c’est pas contre toi… Mais je peux pas prendre les armes contre Eusaias, je peux pas…
- C'est notre devoir Ygerne ... Nous n'avons pas le choix
- Je peux t’aider à rassembler des gens mais moi je peux pas les affronter.. non..


[Ventadour, enfant]

- Un jour je serai princesse !
- C’ti un garçon manqué toi… t’vaut rien.. on a pas de sous pour toi.. va faire ta vie !
- Un noble croisera ma route… il sera blond ! Il fera de moi une princesse.
- Ouai ouai… Trouve toi un bon gars et fais lui des gosses, là-haut c’est à la mort qu’ils t’enverront


[27 mai 1460 après-midi, le Mans, Comté du Maine]

- Je peux pas….

Regard vers les remparts de la ville, cette ville pour laquelle elle se dévouait jour et nuit depuis bientôt huit mois. Elle avait changé la gamine, la vagabonde… elle se plaisait à penser qu’elle se retrouvait à la tête de l’économie d’un comté qu’elle avait failli piller par le passé. Quelle ironie ! L’ancienne faucharde, l’ancienne brigande…

- J’suis libre… j’appartiens à aucun Comté… j’ai aucune obligation… j’suis libre.

Et pourtant le visage d’un blond…

[L’été dernier en Maine]



Bonjour Messire Dimaro!

Non mais je vous en prie! Je ne vous le permets pas!
Ma vue est excellente et je sais reconnaître un blond, d'un faux.
Par contre, je ne vois pas pourquoi vous souhaitez m'envoyer chez le boucher. Je ne suis pas à vos ordres mon cher Dimaro, mais que nenni! votre escalope va falloir aller la chercher tout seul.

Quant à votre proposition frauduleuse, sachez que vous pouvez déjà être ravi que je ne fasse pas part de vos plans peu scrupuleux à votre très chère soeur.
Il va d'ailleurs falloir négocier le prix de mon silence..

N'imaginez même pas réussir à me corrompre pour faire de si basse chose.
Imaginez avec moi... imaginez qu'Erwelyn apprenne que je fricote avec vous...
Je romprais la confiance qu'elle a placé en moi! C'est un crime!
Je peux déjà l'imaginer en train de pleurer, me reprendre mes magnifiques poulaines roses et me mettre à la porte!
Oui me virer! Et en plus de perdre une amie, une mère, une confidente, je devrai retourner faire la manche dans la rue...
Et imaginez Erwelyn! Sans moi, triste et n'ayant personne pour la protéger.... elle dépérirait.

Donc je dis non!
Ou oui... si vous renégociez à la hausse vos tarifs.
Vous pourriez au moins me proposer un emploi si les choses devaient mal tourner.. et une rente à vie en alcool de noisette.
Un minimum d'assurance quoi...
Pour Erwelyn, un Prince lui conviendrait mieux... Il faut au moins ça pour oublier un mariage raté.

Sur ce, Erwelyn m'a formellement interdit de passer trop de temps en votre compagnie. Elle ne souhaite pas me voire engrosser par un diacre.

Mais.. en restant discret.. il doit être possible de se croiser au détour d'une ruelle pour partager votre doux nectar.

Avec tout mon estime truc et autres
Ygerne


[27 mai 1460 en soirée, le Mans, Comté du Maine]

- Deux saisine à la Curia… la fronde qui arrive… il va faire quoi ! Dimaro… comment je peux t’aider ?!
- J’croyais que vous étiez libre
- C’est différent.. je l’aide !
- Prenez les armes alors
- Non.


[Evron, Maine, quelques mois plus tôt]

..."Amis, amies, voilà bien longtemps deux personnes ont eu la chance, ont pris la bonne décision et se sont montrés dignes de trouver une famille. Ygerne, la dame de Verdelles, Fille d’Erwelyn et désormais de Vaxilart, le second étant Cassian seigneur de Corcelles et fils d’Eusaias et désormais d’Agnès de Saint Just.
Dois-je vous informer qu’une alliance entre les Dubith la famille maternelle de mon épouse et les Mirandole de Vaxilart avait déjà eu lieu ? Dois je vous informer que les Corleone d’Erwelyn et les Blanc Combaz, ma famille ont déjà eu des enfants communs ? Alors dois-je vraiment vous informer que nous avons, Erwelyn et moi, décidez de lier à jamais nos familles.
Ygerne dame de Verdelles, je vous engage ce jour à devenir ma brue, ma presque fille en prenant Cassian mon fils et seigneur de Corcelles pour époux. Cassian mon fils mon vassal, tu épouseras Ygerne dame de Verdelles, car nous vos parents l’avons décidé et c’est mieux ainsi...."


Elle avait été anoblie et elle allait devenir princesse… Princesse de France, belle fille d’Eusaias de Blanc Combaz.
Son rêve se réalisait.. sa vie changeait. Elle l’avait juré, on ne l’avait pas cru et pourtant.

[27 mai 1460 durant la nuit, le Mans, Comté du Maine]

- Ils arrivent…
- Ils sont nombreux ?
- Oui, cachez-vous, ils vont vous voir.
- Eusaias est parmi eux ?
- J’crois pas… mais restez pas là on vous allez vous faire prendre.
- Augustin, je risque rien.. Oh regardez leurs armes, il faut que j’avertisse Dimaro.
- Non Ygerne, bougez pas


[Evron, encore]

..."Je souhaite d'adopter, de tout mon cœur. J'aimerais faire de toi ma fille, et te donner tout ce dont tu as besoin. Tu m'as apporté tellement depuis notre rencontre en Bourgogne, je ne veux plus que tu sois dans le besoin, ne serait-ce qu'une seule journée.
Et j'ai aussi écrit au maréchal d'armes du Maine, nous allons pouvoir organiser la cérémonie pour l'octroi de tes terres de Verdelles. Je suis convaincue que tu sauras en faire un bel endroit"....


Une famille ? La petite Rouquine de 18 ans à force de crier sa liberté et sa solitude s’en était trouvé une. Erwelyn croisa sa route un jour en Bourgogne… La noble Dame allait se marier et la gamine avait un passé à se racheter, chacune pouvant aider l’autre, les choses se firent naturellement.
Ygerne découvrit l’amour d’une mère d’une amie. Elle se dévoua à sa patronne comme jamais, rachetant ses fautes et ses crimes… oubliant les bassesses vécues.
Les Poneys étaient ses sœurs et ses parentes, enfin elle se sentait bien, enfin elle vivait…

[27 mai 1460 durant la nuit, le Mans, Comté du Maine]

- Mon armure rose Augustin, j’y vais !
- Comment… vous vouliez pas !
- J’arriverai à arrêter cette fronde. Ils me reconnaîtront et n’attaqueront pas.
- Il fait nuit et…
- Et c’est mes amis, je peux pas les laisser se battre sans moi !
- Ygerne restez là… non…
- ET OH ! Bougez pas ! J’suis Ygerne, future belle-fille d’Eusaïas, n’attaquez pas ! Augustin je crois qu’ils ne m’entendent pas… Augustin ? Oh il est parti le bougre ! FROUSSARD !


Elle y croyait la gamine. Elle sauverait le Maine ! Elle avait toujours cru en ses rêves.

- Ah, je… bonjour ! J’suis Ygerne Corleone et je viens pour….

Le bout d’une lame transperça son abdomen… le rouge envahit le rose…
- Je…

[Quelques années plus tôt, Chinon, Touraine, dans une taverne]

- Et puis j’serai princesse… un prince blond m’enlèvera sur son blanc destrier et je montrerai au monde que l’on peut partir de rien et devenir un jour quelqu’un.
- Vous rêvez, les origines refont toujours surface. On vous exploitera mais vous ne pourrez compter que sur vous-même pour survivre.
- Vous verrez… j’y arriverai

_________________
Erwelyn
Un cri déchirant avait retenti en cette fin de journée, glaçant sans doute d’effroi toute personne l’entendant à la ronde. C’était le cri d’une mère au cœur brisé. Le cri d’une mère à qui l’on arrachait la dernière goutte de raison qu’elle pouvait avoir. Le cri d’une mère qui venait de perdre son enfant. La Corleone avait pleuré, hurlé contre ce Dieu qui avait encore fait disparaître quelqu’un d’irremplaçable. Elle avait craché tout ce qu’elle pouvait contre ce roi qu’une bonne partie du royaume n’arrivait pas à reconnaître et que l’on disait se terrer dans les châteaux ducaux pour ne pas affronter l’ennemi. Elle avait hurlé contre cette bataille perdue d’avance que menait Eusaias depuis des semaines. La recherche de pouvoir de deux grands du royaume avait mis son comté à feu et à sang et s’était soldée par la mort de sa fille. Son Ygerne. Sa rouquine.

Il lui avait fallu une bonne partie de la soirée pour se calmer, vociférant, criant, tapant sur tous ceux qui osaient venir lui parler, essayer de la calmer. Ce n’est qu’après la mi-nuit que ses pleurs cessèrent, laissant sur son siège une coquille vide, un cœur empli de tristesse, de désespoir. Elle était blanche comme un linge, la Corleone, lorsqu’elle se décida à prendre la plume et à écrire au Blanc-Combaz. Ses mains étaient tremblantes lorsqu’elle saisit sa plume. L’écriture était quasiment illisible, mais déchiffrable. Parsemant le vélin, les larmes recommencèrent à tomber, faisant éclater en petites étoiles l’encre noire pas encore sèche qui courait sur le papier.




A Eusaias Blanc-Combaz, à celui que l’on appelle félon à travers le royaume, à celui qui devait être le beau-père de ma fille adorée, au père de ma cousine bien-aimée
De nous, Erwelyn Corleone, mère au cœur déchiré en mil morceaux

C’est en ce jour sombre que je prends la plume pour vous écrire, vous à qui j’avais offert tout mon soutien, toute ma confiance il y a peu encore. Sachez que cette triste nuit a vu du sang couler. Ygerne, ma fille, la promise de votre fils Cassian, votre future belle-fille, vient de rendre l’âme, transpercée par l’épée d’un soldat sous les ordres d’une armée venue attaquer le Maine. Cette armée venue combattre en terres mainoises, je sais qu’elle était de vos soutiens. Je sais qu’elle a combattu à vos côtés. Je sais qu’il y a de fortes chances pour que cette attaque sur le Maine ait été ordonnée et organisée par vous.

Eusaias, je sais quel est votre combat, je sais contre quelle injustice vous vous battez depuis des semaines maintenant.
Votre combat est louable, Eusaias, mais il ne mènera malheureusement qu’à la mort et au chaos.
Votre combat est louable, mais il m’a ravi la vie de mon enfant.

J’en appelle à la paix, à la cessation de ces combats qui n’ont de cesse de faire couler du sang innocent. Ygerne était jeune, elle avait encore toute la vie devant elle. Encore une fois Aristote m’a pris ce que j’avais de plus cher. Mon cœur saigne, il est brisé en mil morceaux qui jamais ne pourront être recollés.

Pourquoi la quête du pouvoir doit-elle toujours se régler par le combat, le sang versé et la mort d’innocents ? Pourquoi ce combat ne pourrait-il pas se régler entre hommes, épée à la main. Ne vous appelle-t-on pas le Couillu ? Le Roi ne souhaite-t-il pas montrer à son peuple qu’il peut vous affronter d’homme à homme ? Pourquoi, Eusaias, pourquoi ?

Erwelyn



Les yeux secs d’avoir trop pleuré, la duchesse demanda à un de ses employés de transporter cette missive à Eusaias, et exclusivement à lui. Elle ne savait pas où le bourguignon pouvait bien être en cet instant, mais le jeune homme qui partait alors sur son cheval était payé assez grassement pour prendre tout le temps qu’il fallait pour réussir à le trouver.

Emmitouflée dans sa cape rose, serrant contre elle une étoffe appartenant à sa fille, elle plongea son regard dans le vide, sans plus aucune force. Assise là, l’âtre s’éteignant peu à peu, Erwelyn se sentit bien plus seule que jamais…

Elle se souvenait de cette petite étoile rose qui était venue briller un jour d’hiver en Bourgogne à ses côtés.
Elle se souvenait de ce petit bout de gamine, crasseuse comme pas deux, qu’elle avait pris sur son cheval pour partir à la chasse au sanglier.
Elle se souvenait du poste de chambrière qu’elle lui avait offert.
Elle se souvenait s’être confiée à elle. Cent fois, mille fois.
Elle se souvenait de ses baisers, souffle doux sur ses joues.
Elle se souvenait l’avoir perdue une fois, avoir pleuré de ne pas pouvoir la retrouver.
Elle se souvenait de ce jour où elle l’avait adoptée.
Elle se souvenait de ce jour où la couronne sur sa tête rousse fut ceinte.
Elle se souvenait de ce jour où elle lui avait conseillé de ne pas rester pour un autre mandat, de partir avec elle.
Elle se souvenait de tout, la mère, la patronne, l’amie, la confidente.

Elle se souvenait que le temps passait, que bientôt c’est elle qui serait emportée par la faucheuse. Faucheuse qui lui faisait des pieds de nez, la gardant en vie alors qu’autour d’elle, tous mouraient.

D’une voix cassée, elle appela, s’attendant à la voir arriver. Vivante. Souriante. Riante. Rose.


Ygerne ?

Mais aujourd’hui, seul le vide lui répondit…
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Eusaias
On venait de lui annoncer la triste fin de sa belle fille, fauchée par ses hommes pour sauver sa vie. Qui diable avait il pu oser placer la jeune rose face aux cavaliers du coeur navré.

La mine fermée et les dents qui grincent, le balbuzard se munit d’une plume pour répondre à la bien triste nouvelle.


Citation:

    A vous Erwelyn, mère meurtrie, mon amie,
    De moi, Eusaias Blanc Combaz, cruellement frappé par le destin,

    Je suis profondément navré et peiné par les nouvelles que vous me portez. Je suis totalement déchiré et tourmenté par ces faits. Je vous jure ma belle amie qu’on ne devait nullement couler le sang de mainois et encore moins de celle que j’aimais déjà comme une fille. Lorsque nous avons divisé nos troupes j’ai appris que Dimaro, tentait de nous faire abattre, les miens, ma famille et moi-même, étrange façon de la part d’un homme qui se disait mon allié.

    Lorsque j’ai appris que de par sa traitrise mon épouse, deux de mes filles et mon plus jeune fils étaient en danger, j’ai demandé à la cavalerie de le maintenir à distance. Je m’étais renseigné sur votre probable participation ainsi que de celle de Ygerne et si on ne m’avait pas certifié que l’une et l’autre ne serait pas là, je n’aurai pas donné cet ordre là.

    Comme vous le dites mon combat est louable et si mes alliés n’avaient pas tourné le dos, comme le Maine, l’Orléanais, la Champagne, nul sang n’aurait eu à couler. Désormais je me bats pour la survie des miens, je ne peux reculer Erwelyn, même si je pleure la mort de votre enfant, de ma brue.


    La paix ne sera pas possible duchesse, tant que Vonafred respirera, je le sais…


    Eusaias.






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Ygerne
[Aristote, ce vieux pote]

- HAAAAA! Vous ici!!! Vous faites quoi? On vous avait pas renvoyé sur terre!
- ...
- vous cachez pas derrière un nuage vos joues rouges se voient!!
- c'est que...
- c'est quand même pas Aristote possible!! Vous avez fait quoi encore?
- mais rien... Je croyais..
- que les contes de fées existent? Qu'un prince allait encore vous sauvez? Je vous avais averti pourtant!
- on peut faire comme si vous m'avez pas vue... Et puis dans 60 ans on se reverra et on se tapera sur l'épaule en se disant « mouahaha dites,vous vous souvenez la gamine insupportable que j'étais? A mourir tous les deux mois»...
- croyez que je préférai, vous allez encore tenter de teindre les nuages en rose et les anges vont encore avoir des troubles de personnalités et hésiter entre féminin et masculin
- leur ai déjà dit que le rose n'avait pas de sexe
- des heures à les entendre disserter sur la chose... Vous êtes mon enfer dans le ciel!
- d'ailleurs votre barbe..
- lâchez ma barbe! Vous avez quel âge jeune fille?
- 18 ans.
- et la mort devant vous... Bref ressortons nos registres.... mmmh... J'vois qu'au moins vous avez régulé votre situation, vous n'allez pas errer éternellement, vous avez bien retenu la leçon!
- moui
- bon... Si je récapitule : en Touraine, suite au brigandage de Chinon vous...
- j'ai rien fait à Chinon!
- mentez pas...
- bon peut-être un peu...
- on vous a donné une chance malgré que votre médecin faisait tout pour vous tuer!
- c'était une demi chance donc
- hum! Périgord! Pour la prise d'Orléans... Mort injuste mais vous avez préféré fuir du ciel quand j'avais le dos tourné!
- oui donc ça compte pas vraiment vu que j'suis retournée sur terre par moi-même.. c’est pas vraiment vous qui m’avez donné une chance donc on peut l’oublier… hein !
- SILENCE! Champagne! Erreur encore... On vous a laissé attendre votre prince, cupidon veillait sur vous. Vous l'avez d'ailleurs épousé ce prince?
- c'est que... Cassian et Dimaro étaient fort occupés et ils... Hum se sont perdus en route.
- mais pourtant y a bien quelqu'un qui l'a fait ce baiser... Alors si c'était ni l'un ni l'autre?
- baaaah je préfère pas en parler
- quoi? Vous qui nous avez saoulé avec votre noisette et vos deux blond! Même qu'il a fallu remettre cupidon sur le bon courant d'air car il remplaçait ses flèches par des noisettes!
- oui bah vous aviez raison... Les princes ça existe pas et ni Dimaro ni Cassian n'ont daigné bouger leur séant pour me sauver... Anatole s'en est chargé.
- donc ça fait trois chances ! Ygerne, vous étiez jeune, pleine de vie et pas aussi bête que vous vouliez le laisser croire...
- ...
- mais vous viviez dans un rêve!
- je peux pas laisser ma maman..
- fallait y penser avant...
- elle a besoin de moi et elle le supportera pas
- ah non! Vous mouchez pas dans le nuage!
- s'cusez
- bien va donc falloir vous trouver une occupation...
-Rooo ça va me regardez pas comme si j’allais révolutionner le paradis !
- Mouai… c’est ce que je redoute

_________________
Les curieux, incarné par Vittoria
[Dans le blanc céleste]

" Tu vois quek'chose ?
- Bah non y'a trop de nuages là. Tu sais bien que lorsque ça fait un moment qu'il n'y a pas eu de mort, les nuages s'installent et AÏE ! C'est mon pied ça !
- Oups pardon, j'ai pas fait exprès. Faut toujours qu'tu râles toi aussi, tu vas tous nous les effrayer. Et là..
- Schhhuuut ! Attends j'entends des pas...Oh regarde regarde les nuages se dissipent !!
- Tu vois qui c'est ? Hein dit tu vois ? C'est quiii ?
- Mais chut roooh, t'es pas discret toi. Ha j'l'a vois !
- Fais voir !


- Oh mais regarde qui c'est !
- Pitié Aristote renvoyez la en bas !! Pas elle encore !
- Mais comment t'es habillé toi aujourd'hui ?
Rooh bah quoi ? On peut bien s'amuser un peu quand même ! J'suis pas pire que l'autre là avec tout son rose. Tu nous imagines tous en rose ?Du roooose partouuuut

Oui mais là tu exagères quand même. On n'est pas en Enfer ici ! Et le rose c'est pas si moche je trouve...

Quoouaa ? Nan mais tu plaisantes là ? Tu te rappelles pas Jeannot quand il a fait son allergie ? Il était tout blanc, même son auréole clignotait sans arrêt, l'était devenu dingue le Jeannot ! Il a fallu appeler la brigade des anges pour le faire interner !

C'est vrai j'avais oublié...mais regarde là cette petite, si jeune, si fraiche, si...

Meuuuh arrête la nunuche là ! Tu sais très bien comment ça finir c't'histoire ! Arist' va l'accepter et la garder et elle va encore faire la folle avec son rose. Même en bas, j'les ai vu les autres, ils ont pété des clous tellement il y avait de rose partout partout partout. Et maintenant on va se la coltiner !

Mais regarde la, elle est toute innocente c'est pas sa place ici !

Pouaah mais tu vas arrêter ça oui ?! Innocente ? Nan mais ça fait la quatrième fois qu'elle se pointe ici ! Elle a eu ses chances moi j'dis ! Moi, j'suis mort une fois, UNE FOIS tu m'entends ?! Bah on m'a gardé ici direct, même pas de chance hein ! Alors tu vas pas pleurnicher pour elle !

Oui mais toi tu t'es fait trancher la tête et on la pas retrouvé. On allait pas te renvoyer en bas sans tête voyons !

Raah m'en parle pas... Et puis hein, t'es pas mieux toi la nonne qui s'étouffe avec un grain de maïs !

Bon, qu'est ce qu'on fait ? On la bizute ou on lui ouvre les portes directement ?

Elle a quand même fait de bonnes choses en bas...Elle était beaucoup aimée tu sais.

Baisse toi baisse toi, elle regarde vers nous !

Me dis pas que tu as peur d'elle ?!

Ouais bah j'préfère pas me faire repérer tout d'suite ! On va être les premiers en rose sinon !
Dimaro
[27 mai 1460, 6 heures du matin, dans les couloirs du château Mainois]

- Votre Grandeur !
- Oui Simon ?
- Puis-je vous poser une question.
- Je t'en prie.
- Pourquoi mirez-vous les jardins depuis une heure ? Vous devriez vous reposer la journée s'annonce longue ...
- Hum hum ...
- ...
- ....
- Maitre ?
- Vois-tu cette grande étendu d'herbe et de fleures ?
- Les jardins Comtal ?
- Je les entends d'ici ... riant et sautillant ... un fils sur les épaules, l'un dans une main et ma femme dans l'autre ... Libre.
- Je vois ... J'ai compris je vous apporte votre verre de noisette !


[13 juin 1455, Mayenne, 5 ans auparavant]
Quand on est blond, jeune et con ... Ou d'une nouvelle famille.


- Ma qué, è là dunque, in questo borgo, che la madrina mia abita ?
- Oui sire, c'est ici, en France. Cette ville ce nomme ... Mayenne, parait-il dans le comté du Maine.
- Maine ?! ... Maine ... m-a-i-n-eu ... *Articulant, grimaçant, décomposant, théâtralement, le mot en plissant les yeux l'air penseur * ... Maine ... Oh quel joli mainois vous avez là ... qui Maine me suive ... j'aime bien ! Soit, je serais mainois. Amaine.
- Maine sonne moins bien que Campiglio ...
- Tututu ... Ostia, ça se complète voyons !
- Ce n'est pas la cour de Madonna-di-Campiglio, je crains que ... Mais où aller vous ? .. Non pas ici ça doit être plein d'ivrogne à la trogne borgne... Mais vous m'écoutez au moins ?
- Si si Simon. Filez donc nous trouver une auberge pour ce soir, je vais me promener un peu ...

Éjectant du bras son éternel valet, Dimaro pivota et entra dans la taverne la plus proche. Lieu étrange si il en est, où les gens riaient, buvaient, plein de malice et de joie ... après avoir ouvert la porte sur ce monde, Il prit en une bouffée d'aire ce sentiment de complicité, il venait d'adopter les lieux.

- Bonjour !
- Hey v'la ti pas un p’tit nouveau pour toi Lynette ! Fais ton travail de tribun au lieu de rouler sous la table ... Bon, comment tu t'appelle jeunot ?
- Louis-Josèphe Dimaro di Campiglio, fils ainé de ...
- Oulla oulla Dinamo ou j'sais trop quoi t'emballe pas, je suis pas là pour écouter ta vie, je cherche mon chat c'est tout. Moi c'est la mère Michelle et si tu la pas trouvé file compter fleurette à la dame là bas, elle t'aidera.

Pivotant vers la femme en question, il fut happé par son regard chaleureux et bienveillant. Marchant machinalement vers cette matriarche comme envouté.

- Bonjour, je suis Dimaro.
- Bonjour mon enfant. Bienvenue à Mayenne parmi nous. Appel moi Mu. Ne reste pas debout viens boire un verre avec nous je vais te présenté a tous le monde ...

Une nouvelle mère, une nouvelle sœur, un nouveau frère, une marraine ... Une nouvelle famille et une Muman qui gagnait un nouveau fils. Ce sentiment de bien être maternelle que plus tard chacun d'eux transmettra. Ce dons de soi que quelques années après Ygerne recevra, d'une mère adoptive, d'un presque oncle ...


[27 mai 1460, 8h du matin, appartements du Comte]


Là, comme le soleil couve la terre, comme la lune éclaire dans la nuit, le blond se tenait devant ses fils encore endormis.

En ces moments de troubles, quand notre vie est mise en jeu à chaque instant, ceux qui nous sont chers deviennent un essentiel à travers nos faits et gestes.

Sa femme, qui toujours, à toute heure, lui apparaissait en songe, faisant battre son cœur comme pour la première fois. Sa famille qui de jour en jour s'agrandissait et le comblait de joie. Ses amis qui constituaient une seconde famille pour lui ... Et tout particulièrement ses enfants. Il en était fier. Une fois père, on découvre un autre monde, celui de la protection, de la subsistance, de l'amour sans fioriture, juste parce qu'il nous regarde, pour des bras tendu ou un sourire échangé, cela n'a pas de prix, c'est pourquoi il leur donnait sa vie.

Les voyants là, dans leurs lits, sages et heureux. Le Comte déposa un baiser sur chacun et s'en alla, fermant délicatement la porte en leur murmurant... Soyez sage, papa revient.

Il eu un pincement au cœur sachant que dans quelque heures un combat ferait rage, que dans quelque heures peut-être ils ne reviendraient pas, lui, ses amis, ses soldats ...


[Normandie, un an plus tôt]




Bonjour Ygerne,

Premièrement, MES CHEVEUX SONT BLONDS !! Allez consulter un boucher il vous ouvrira les yeux !

Deuxième premièrement, moi aussi Lynette me manque et j'ai le droit de rester à proximité de ma famille si j'en ai envie !

Premier deuxièmement, en trois points, jeu, set et match ! Je connais les souffrances d'Erwelyn, j'en ai vécu des similaires à de nombreuses reprises. Qu'elle se mari me réjouis forcément, soyez en certaine... le seul problème c'est le mari ! Vous en conviendrez que Vaxilart est quelque peu inapproprié... pas assez stable pour ma Lynette ! Et encore je pèse mes mots dans la balance !

Comme l'attelage précise qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné ... et heureusement pour vous, cela n'insinue pas les employées ... je ne peux m'accorder pour ce mariage ... robe ou pas robe ! De toute façon c'est même pas de la haute couture de chez DIM ...

Ayant conscience de votre partie pris pour ce mariage, je peux reconsidérer la chose sous contrat d'un marché bien calibré ...

Si vous m'aider à éloigner Vaxilart de Lynette, je m'engage dans les mois qui suivent à trouver un autre Duc ! Un vrai avec une bourse d'homme ... et plein d'écus !

Plus avantage en nature si nécessaire ... Je mettrai ma vie en jeu pour le bien être des Nenfants, je l'ai promis à notre Muman ! Parole de blonds.

Troisièmement, pour la liqueur de noisette il vous faudra passer par la taverne au lieu de m'éviter ! Je sais que je vous intimide mais quand même... je ne mords pas... encore.

Blondissimement,
L-J Dimaro




[27 mai 1460, un peu après midi, au Palais des comtes du Maine]

- Gegeeerne ! Hey Ho ! Où te caches-tu encore ... Ygeeerne !
- Elle doit être dans ses officines votre Grandeur.
- Je sais bien Simon, mais d'habitude quand je crie elle rapplique ... tu pense qu'elle boude encore ?
- Personne ne peut en vouloir à votre blondissime altesse voyons.
- Fayot !
- Avec plaisir sire.

Après quelque pas, une tape sur la tête de Simon et un fracas de portes.

- Ha Ygerne te voilà enfin ! Tu n'a pas honte de faire courir le Comte !
- C'est pour ton bien! Un peu d'exercice te fera perdre le ventre qui se devine sous ton pourpoint
- Bonjour Augustin
- Bonjour Simon
... Regard noir entre les deux valets, qui naturellement mais sans
savoir réellement pourquoi, se défiaient à chaque instant. Concours à celui qui servira au mieux son maitre.


- L'heure est grave et tu te souci de mon corps d'athlète ? Enfile ton armure rose les armées félonnes arrivent !
- Évite cette guerre Dimaro.. Ne versons pas du sang inutilement...
- Éviter ? On peut éviter un seau d'eau, on peut éviter de porter du rose, on peut même éviter les coups de poignard dans le dos ... Mais on n’évite pas une guerre !
- Dimaro... je ne supporterai pas de voir des blessés et des morts dans un camp comme dans l'autre car des deux côtés c'est ma famille et mes amis qui se battent. Je supporterai pas de voir des gens chers à mon cœur s'entredéchirer
- Ygerne ... Ils ne t'épargneront pas. D'un coté comme de l'autre.
- Je peux pas Dimaro, tu sais que c’est pas contre toi… Mais je peux pas prendre les armes contre Eusaias, je peux pas…
- C'est notre devoir Ygerne ... Nous n'avons pas le choix
- Je peux t’aider à rassembler des gens mais moi je peux pas les affronter.. non..


[Juin 1459, Taverne de l'écureuil, Mayenne.]


- Maitre, je crois que l'on est suivit !
- Depuis quand ?
- Depuis notre départ de la Capitale.
- Sans te retourner, serais-tu me dire à quoi ressemble ce rôdeur ?
- Pour sur sire, on dirait un gros machin rose plein de sucre vous savez, avec des papillote et tout ...
- Un bonbon ?
- Voilà ! rose ... sur un petit cheval ventru .. rose.
- Poneybouboul ! ... et Ygerne ... Non d'une colique herbacé !
- Vous dites ?
- On ne rentre pas au manoir Simon, filons à la taverne de l'écureuil, il faut la semer.
- A la taverne? Avec plaisir maitre !


Quelque minutes et une centaine de "hu-hu ya-ya" plus tard, dans la taverne accoudé au bar.

- Elle est toujours derrière ?
- Hélas sire ... *slurp*
- Cesser de boire bruyamment, elle va nous repérer !
- HIIIIIII DI-MA-RO Youhou !
- Heureux ?
- Très *hips* heureux et vous ?
- Saligaud de f... Hey Ygerne ! Quelle surprise, tu ne devais pas attendre au Mans avec Lynette ?
- AH? Le Mans? C'est pas par ici? Ah bah je me suis trompée de route, c'est bête hein? Mais tu vas pas me laisser seule ici, Lynette te le pardonnera jamais... d'ailleurs faudrait pas que Lynette le sache, elle veut pas trop que je traine avec toi... enfin c'est pas une raison pour lui dire.. je peux? *empoignant la chope de Dim*
- Non mais ... Tu sais elle va s'inquiète ma sœur si tu lui dis pas ou tu es ... je suis d'avis que tu file au pigeonnier lui écrire une lettre !
- T'inquiète.... lui dirait que c'est pour chercher des remèdes contre les coliques de Poneybouboule, elle comprendra.
- Elle n’est pas dupe hein ! Il te faut des plantes. En plus si tu reviens les mains vides ... elle t'enverra en pension chez les nones ! Ou pire ... te privera de noisette ! Va, aller file ! Je t'attends ici ...
- Mais je trouverai ! Et j'pensais ça te ferai plaisir, tu sais que si je rentre Erwelyn voudra reprendre la route et on se reverra plus jamais... Je pensais que tu serais content de passer encore une soirée avec moi... Enfin tu as surement raison, je vais aller chercher les plantes contre les coliques de Poneybouboule, à tout à l'heure !
- Oui ciao ciao ... *CLAC fit la porte*
- Tu vois Simon, rien ne sert de courir, il faut ruser à point !
- Partons de suite alors elle va revenir !
- Roo mais non, on a au moins le temps de boire un verre ou deux ...


Quelques heures après et des "gné-pas-potib" plus tard.

- Le monde *hips* serait bien mieux en blond !
- zzz zzz zzz *bluurp*
- C'est bien là *hips* le plus inspiré des arguments *hips* que t'as pu avoir Simon !
- HIIIIII !
- Haaa
- HIIIIIIII! J'ai les plantes même qu'elles étaient roses avant d'être en poudre.. oh de la noisette, je peux? T'inquiète, j'finis la chope et je file.. T’façon dés demain je reprends la route, alors faut que je dorme sinon on va me gronder.
- Oh tu pars déjà ? *hips*
- Bah oui, c'est pas ce que tu voulais? T'sauras que j'ai presque été ravie de te rencontrer.. même que j'aime pas les blonds toi j't'aime bien... alors j'vais décréter que t'es pas vraiment blond comme ça je peux dire que je t'aime bien...
- Comment que .. ma qué quoi ! *hips* Je suis un vrai blond voyons ! Et les blonds ça aiment pas les rousses tout'façon ... mais j'fais *hips* un effort pour Lynette. Tu m’écriras dis ? fin ... pour me dire que t'es bien arrivé hein, j'm'inquiète *hips* pour la chambré de ma sœur tu comprends ...
- T'façon tu voudrais que j't'écrive pour quoi comme autre raison? Bien évidemment que j'vais t'écrire pour te dire comment va ta sœur, même si y a pas à douter qu'elle ira bien. Et toi tu m'écriras? Pour que je donne de tes nouvelles à Lynette bien sûr.. va pas t'imaginer des choses ! bon évidemment après j'ai pas beaucoup de sous pour acheter du vélin et de belles plumes.. mais je trouverai.
- Bah, j'voulais te la donner plus tard quand tu sera sage ... *hips* Mais bon, tiens cadeau ! C'est la plume jumelle a la mienne, une plume de Faucon blanc ! Comme ça plus d'excuse pour pas écrire ... et me donner de vos nouvelles.
- hiiiiii merci! J'l'utiliserai uniquement pour toi.
- Quelle chance ...


[Nuit du 27 mai 1460, aux portes de la ville du Mans]


Ils étaient là, tous, une poignée d'hommes et de femmes valeureux, près a donner leurs vie pour le Maine, pour la liberté.

Le souffle du vent caressait les heaumes, rappelant le sifflement du destin sur ce sol qui était leur, sur ces terres que jamais ils ne laisseraient prendre.
L'herbe fraiche de cette fin de mai au printemps fleurissant, laissait une odeur d'espoir. L'espérance de revoir ces champs, sa familles après cette nuit.
La lueur de la nuit portée par cet éclat de Lune nourrissait la clairière d'ombre mouvante au grès des feuillages.
Un seul sens leur paraissaient amer ... Le gout de la guerre. Ce goût âpre qu'aucun d'eux souhaitent connaitre, et pourtant que l'on aperçoit aujourd'hui comme un feu ravivé dans les yeux de tous.

Le blond se tourna vers ses soldats, ses sujets, ses amis, tenta un bref sourire et plongea son regard azure un par un dans leurs yeux.

Mes frères, mes sœurs. Cette nuit je vous interdis de mentir ... Je ne doute pas que chacune de vos famille s'est vu promettre votre retour. Ne les décevez pas s’il vous plait.

Demain matin, vous aurez des histoires à raconter à vos enfants et petit enfants ... demain, nous boirons pour notre victoire à n'en point douter, tous, sans exception ... Et c'est un ordre !

Soldat, soyez fière de défendre votre comté et votre Roy. Mainois, levez votre lame, portez haut nos couleurs. Fierté, Justice et Honneur !

Tandis qu'il se tourna vers la plaine, que les oriflammes ennemies commençaient à poindre à l'horizon, il vit Ygerne et son armure rose s'avancer face a cette masse mouvante. Horrifier il cria.

- Ygerne ! Revient !

Mais en vain ... Et quand à une centaine de mètre, impuissant, il vit la lame se planter en elle, il sentit son corps, son âme et son cœur se contracter en un tout.

Le petit corps de la rousse perdit toute son assurance et tomba mollement sur le sol. Là, au porte de la Capitale Mainoise, gisait sa presque nièce. Celle qui avait su lui faire voir la vie en rose. Celle qu'il considérait comme sa fille malgré ses affres capillaires et leur rivalité bonne enfant.

Rare sont ceux, du moins encore vivant, qui puissent se glorifier d'avoir vu un jour le Blondinet en colère ... Et encore moins nombreux s'il en est ceux l'ayant vu de rage effroyable. En ce moment, le spectacle inédit valait son pesant d'or.

Son regard s'assombrit, perçant dans la pénombre la hargne qui l'habitait. Ses mains serrèrent la garde de son épée à en faire blanchir les phalanges d’un ancien bucheron. Son bouclier parut se plier contre son plastron tant il le contractait d'aversion. Une larme vint tracer sur sa joue droite un sillon scintillant avant de poursuivre sa course le long de son armure. Faute fatal ... il ne fallait jamais toucher à ceux qu'il aime ... lâchant dans un murmure ...

Ygerne .. non pas toi ... Aristote, prend ma vie mais pas la sienne ...

Il leva son épée et pris le pas, accélérant de plus en plus aux cotés de ces camarades d'aventure.

MAINOIS UN JOUR, MAINOIS TOUJOURS !
TUER LES TOUS !! MONTES EXCELSIOR !

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Il frappa, frappa et décapita de toute ses forces. Jetant cette fougue incontrôlable sur ceux qui avait osé lui ôter une partie de sa vie. Rien ne pouvait plus l'arrêter maintenant.

Rare furent dans l'histoire du Maine les comtes ayant monté leur propre armée, risquant leur propre vie pour leur sujets. A sa souvenance, le dernier en date fut le Comte Crazyseb il y a de cela 4 ans exactement. Le blond en savait quelque chose, car il en était logisticien.

Mais a cette instant, il n'était plus comte, il n'était plus chef d'armée, il était un simple mainois enragé de voir le sang couler sur ses terres.


[28 mai 1460, au même endroit, au même moment]

Ou un blond déterminer à venger cette perte ...

Il avait pleuré sa mort, il avait hais le Très-haut et prier Aristote pour que celle-ci revienne à eux. Mais sans retour ni espoir. Le blond avait ramené lui même le corps de la jeune et frêle vice-comtesse. Les mains encore plein de sang il s'était recueillit toute l'après-midi dans la cathédrale du Mans, le temps que les médicastres l'examine ... simple formalité pour retarder l'annonce de ça mort. Il n'y croyait pas, il ne l'acceptait pas. Et plus que tout, il s'en voulait d'être en vie et elle décédé par sa faute, par son entêtement du devoir. Il culpabilisait vis à vis de sa sœur qui venait de perdre une fille nouvellement trouvée. Tous en deuil ... la vie semblait bien moins rose sans elle ...

Une plume de faucon vint se heurté, virevoltant par le vent sur son bouclier. Il la pris, ne pu s'empêcher de constater qu'elle était blanche ... comme la sienne ... Cette plume qui autrefois lui avait écris ... cette plume qui ne lui écrirais plus ...


Et c'est tout de bleu vêtu, un ruban rose sur la garde de son épée, qu'il prit la parole devant l'ensemble de son armée réunit.

- Mainois, nous revoici face à notre destin ! Battez vous par fierté, battez vous par justice, battez vous pour l'honneur du Maine !

Au nom de la rose, corps et âme pour le Maine, le prix de ma vie en vaut la peine ! Pour Ygerne, suuus à l'ennemi !!!

- AHOUU AHOUU
_________________
Mahaut, incarné par Erwelyn
- Courrier !
- Courir, Subjonctif présent, 2ème personne du pluriel ! Mais il vous manque un « que ».
- Hein ?
- Ah, on jouait pas ?
- Vous avez du courrier.
- Je vois ça. Appelez Anatole, je ne touche pas ce qui est passé dans les mains des pauvres.
- Sauf les bouteilles.
- Et les bijoux, les robes, et les tire bouchons. J’ai des principes.
- Sauf que j’l’ai déjà donné à Anatole, votre courrier, et qu’il l’a lu et il est parti en courant.
- Vraiment ? Faites-moi voir ça.


Pff, voilà où on en était à faire des bonnes actions. On engage un limousin pour aider les simples d’esprits et on se retrouve à faire le boulot à sa place. Bon. Une lettre. Elle avait beau jouer les demeurées les ¾ du temps pour ne pas avoir à faire l’effort de lire, elle savait très bien le faire, rapport au fait que des fois, en lisant, on apprenait des choses. Pas à l’Université, non. Dans les courriers, du genre « Hé ! Machin Truc est veuf, tu peux y aller ! ». Mais honnêtement, ça n’arrivait pas souvent. Enfin, au moins restait l’espoir. Elle regarda l’écriture. Inconnue. Voyons…

Gnagnagna avons le regret de vous informer au nom de sa grasce Erwelyn de gnagnagna raaaah bordel, j’adore ses titres, c’est pas juste, elle a un poney sur son blason en plus… gnagnagna… sa fille, dame de Verd… Oh.

Elle reposa la lettre le plus loin possible d’elle. Peut-être que si elle prétendait ne pas avoir lu la lettre, alors ce qu’elle annonçait n’avait jamais eu lieu ? Ca se tentait.
Elle se prit la tête dans les mains. Non. Mais non voyons, ça ne pouvait pas arriver. D’accord, c’était déjà presque arrivé, plein de fois, mais jamais de façon dramatique, quoi. Certains attiraient les moustiques, d’autres les ennuis, Ygerne c’était les armées. Mais elle savait y réchapper, elle l’avait déjà fait plein de fois. Elle ne pouvait pas être morte, là, bêtement, DANS une armée, face à une autre. Face à qui d’ailleurs ? Elle hésita puis récupéra la lettre. Poussant un cri, elle la repoussa encore plus loin qu’avant. Face à Eusaias. Non mais non mais non de non de non quoi ! Morte face à son futur beau père, défendant l’autre Von de mes d…
Et Lynette ? Dans quel état devait-elle être ? Elle n’avait même pas pu lui écrire elle-même…
Adopter Ygerne et devoir la perdre dans une situation aussi… bête.
Elle sortit une bouteille de sa réserve spéciale crise. Prune distillée par ses soins quand elle avait encore le temps de le faire, à Bergerac.
Elle remplit son verre et repensa à Ygerne. Elle la revoyait encore, à la chasse où elles l’avaient rencontrée… avec Eusaias, tiens, ironie de l’histoire. Et après, quand elles l’avaient initiée au rose. Et après quand elles l’avaient soignée après le Périgord. Von, déjà… Et quand Anatole était tombé amoureux d’elle… Et… Oh. Anatole.
Elle se releva et prit la bouteille à la main.
Alors… où un limousin dévasté pourrait-il aller se réfugier ? Voyons voir… Ah oui, facile.
Elle sortit de sa chambre et monta les étages. Croisant quelques domestiques effrayés, elle tenta de faire comme s’il était parfaitement normal qu’elle soit là, robe en soie relevée d’une main et bouteille de prune dans l’autre.
Arrivée devant une porte fermée, elle reprit une gorgée. La tâche s’annonçait rude.
Elle poussa la porte. Et voilà, l’image du désastre. Sur son petit lit bancal, Anatole gisait, pleurant les larmes de son corps en serrant son oreiller.
Elle soupira un coup et approcha un tabouret.

Anatole…

Elle se revit à l’annonce de la mort de Roudoudou. Que lui dire qui pourrait être utile ? « Ce n’est rien, de toute façon, vous n’auriez même pas pu l’épouser, elle était devenue noble ! » ?
« Il y a plein de servantes rousses, on peut faire un castingue, si vous voulez ! » ? « Elle vous a peut-être légué ses robes, vous n’aurez qu’à changer de sexe et vous teindre les cheveux et elle sera là ! » ?
Elle regarda le dos de son écrivain particulier se soulever au rythme des sanglots qui inondaient déjà le drap.
Il y avait un temps pour tout. Pour l’heure, elle se contenta de lui tapoter l’épaule en silence. Pour la première fois de sa vie, elle venait d’être gentille avec Anatole.


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Ygerne
[She’s like a rainbow
She comes in colors everywhere
She combs her hair, she’s like a rainbow
Coming colors in the air, everywhere
She comes in colors]
1


Un jour d’été dans le Limousin, Ventadour.
La période de la récolte du blé est bien souvent synonyme de fêtes d’autant plus quand la moisson s’annonce luxuriante. Le travail, harassant et difficile par ces journées ensoleillées, doit être organisé minutieusement. Chacun avec sa faux coupe le blé au même rythme. Les récolteurs avancent de façon décalée afin d’éviter un geste malheureux qui blesserait l’un des faucheurs…

Les enfants aident leurs parents en rassemblant les bottes de blés ou apportant à boire et à manger aux travailleurs. Pourtant dans cet environnement bien cadré et calculé une gamine rêvassait.

Minois tacheté de tâches de rousseurs, cheveux roux emmêlés, la fillette n’avait rien pour elle.
Ses parents avaient amèrement regretté cette naissance qui grevait les finances familiales déjà peu élevées. Maladroite, un peu sotte et pas franchement jolie, ils se demandaient ce qu’ils feraient de cette enfant-là. Et comme à son habitude elle était introuvable.

La vérité était que la jeune enfant d’à peine huit ans, avait regardé virevolté un papillon et l’avait suivi. L’insecte multicolore l’avait mené dans les bois, près d’une rivière et la chaleur l’invita à relever sa jupe et y tremper ses pieds.

Sautillant dans cette eau fraîche, chantonnant et observant les milles et une merveille dont la nature regorgeait, elle en oublia le temps et ne réalisa pas que la nuit tombait déjà.

Pourtant les grondements au loin la rappelèrent à l’ordre et les fines gouttelettes d’eau qui tombèrent la ramenèrent sur terre.
Elle était perdue, seule, la nuit envahissait les bois et l’orage d’été avançait.

Prise de panique, elle courut pour rentrer chez elle. Mais effrayée, elle s’enfonça dans les bois et finit par se recroqueviller entre deux racines d’un arbre.

Des larmes traçaient des sillons sur ses joues, ses habits étaient trempés par la pluie et elle avait froid. L’orage devenait violent et pourtant…

- Qu’est-ce que tu fais la jeune fille ?

L’enfant leva les yeux et distingua une forme dans le noir. Effrayée, elle ne répondit pas.
- Tu vas attraper la mort en restant seule ici…

L’homme la souleva et la porta jusqu’à son cheval blanc. Ils firent route sans que la gamine ne dise un seul mot jusqu’à un petit village. Il prit une chambre dans une auberge et fit amener une bonne soupe chaude pour la jeune enfant.
- Tu t’appelles comment ? Tu as quel âge ?

Elle ne répondit rien alors que ses yeux dévisagèrent l’homme. Il était blond et portait des vêtements coupés dans de somptueux tissus.

- Tu ne dis rien ? Pourtant je vois bien ton regard curieux. Oh ne rougis pas jeune fille ! Tu sais que si je n’étais pas passé par là, tu serais sûrement morte.

Joues rosissantes, elle baissa les yeux sur son bol.

- Ne t’en fais pas… c’est ton jour de chance. Je peux t’appeler Ygerne ? Je connaissais une belle Dame Rousse comme toi, dans un pays bien lointain. Elle avait les mêmes yeux lumineux.... Bref Ygerne… je vais te laisser 3 écus… ne les dépense pas bêtement, rentre chez toi et fais honneur à ta famille. La chambre sera payée pour cette nuit.

Il se leva, sourit à l’enfant
- Fais attention à toi, le monde peut-être bien cruel.
Et il repartit comme dans un mirage…

Elle rentra chez elle le lendemain. Elle fut rossée et grondée par sa famille qui ne crut pas ces nouvelles balivernes.

- Les princes ça existent pas !

Ygerne garda précieusement les piécettes et au fil des années, finit par douter de la réalité de cette rencontre. Pourtant une chose resta encrée en elle :
- Un jour mon prince viendra…. Il veille sur moi.

A 16 ans elle quitta cette famille qui ne l’aimait pas pour réaliser un rêve impossible.
De jeune fille de paysans, elle devint vagabonde, brigande, prostituée, chambrière et enfin vassale de Poney rose promise à un presque prince blond. De rien elle fut noble, adoptée et aimée…

Son rêve improbable s’était en partie réalisé. Son innocence et sa simplicité fit souvent rire, l’on douta de son courage et sa force de caractère. On la croyait stupide et pourtant avec sa candeur naturelle, il lui arrivait, parfois de démêler des problématiques improbables.

Et c’est ainsi, simplement, qu’elle mourut, sans cri, sans larme. Comme dans un rêve, elle se remémora le visage de sa mère, Erwelyn. Et dans ce dernier souffle de vie, elle comprit. Sa vie durant elle l’avait passé à rechercher un prince alors qu’elle voulait simplement être aimée. Cet amour pur et simple elle l’avait eu reçu d’Erwelyn, des Poneys roses à leur manière, d’Anatole… de Dimaro même s’il ne l’avouera jamais.

Et dans cette infime seconde ou le dernier brin de vie s’échappait de se frêle corps, on l’a vit sourire.
Elle aurait du mourir lors de cette nuit d’été or un pince lui avait offert la possibilité de vivre un rêve…

Mais un jour il faut bien se réveiller…


1 : The Rolling Stones, She’s A Rainbow
Traduction :
Elle arrive toute rayonnante de couleurs
Elle peigne ses cheveux, on dirait un arc-en-ciel
Répandant ses couleurs dans les airs, partout
Elle arrive rayonnante de couleurs

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--Cassian_darlezac


[ Non loin de Vendôme où crèchent les vils frondeurs : Summer is coming ! ]

De l’autre côté de la frontière aussi l’on faisait grand deuil. Le jeune Blanc Combaz avait appris la nouvelle de la mort de sa promise la veille et lui non plus ne s’en était toujours pas remis.

« La paix ! Laissez-moi, que seul Fernand reste. Je refuse que d’autres me voient dans ce triste état, ce serait indécent. »

Suivant ses ordres peu à peu les quelques hommes qui les entouraient prirent donc congé. Ne restait que Corcelles et son valet, perdu dans la campagne vendômoise. « Mon bon Fernand je me fais l’effet d’un monstre mais dieu que ça fait du bien ! Rha la maudite est morte, pas encore enterrée c’est vrai, mais elle est morte ! Elle est MORTE, pardieu ! » Prenant conscience de ses dires le jeune prince sembla tout d’un coup torturé. L‘on pu le voir se frapper le front à plusieurs reprises s‘admonestant au calme.

« Baste ! Baste ! Baste ! Je ne dois pas parler ainsi, ce jour est funeste. Cette Ygerne était une brave fille en somme et je l‘aimais bien. Il est dommage qu’elle ait choisi pour mère une Corléone. Ces femmes -ma sœur mise à part, encore que…- sont de fieffés manipulatrices. La garce dupa mon père, c’est la le nœud du problème, et je me retrouvais avec ce fardeau sur les épaules. » Un sourire se dessina alors sur ses lèvres. « Rends-toi compte, pour un peu j’épousais une ancienne chambrière ! Ah ah ah ! En fait la situation était fort cocasse. Ouvre donc une bonne bouteille de montre-cul, le destin me semble être un fieffé paillard et il me plairait grandement de boire à sa santé ! » Tendant la main, l’intrépide se ravisa aussitôt, reprenant son sérieux. « Et puis non, range donc ça. J’ai tendance à oublier que je suis en deuil, porte moi plutôt une plume et un parchemin que je me mette en condition. »

Ainsi trois lettres furent-elles écrites.


Cassian_darlezac à Erwelyn a écrit:
A Madame de Saint-Fargeaux,

Duchesse,

Nous prenons la plume ce jour d’hui pour communier notre peine à la votre et vous adresser nos plus sincères condoléance. Bouillon saigne d’avoir perdu sa princesse autant que nous saignons d’avoir perdu notre mie.

La guerre recèle de ces tragédies dont il semble impossible de se relever. Et si nous déjà, brave et hardi jeune homme, avons du mal à accepter cette funeste nouvelle, nous imaginons la peine que doit ressentir la simple bonne femme que vous êtes.

Sachez madame que nous demeurons là pour vous et que nous acceptons de recevoir ces terres que vous nous promettiez un jour par mariage. Nous nous occuperons comme il se doit de Verdelles et y ferons reposer, en relique, la partie du corps de votre fille qu’il vous siéra d’y voir. Un somptueux mausolée de marbre rose y sera édifié pour l’occasion.

Pour le reste nous ramènerons la dépouille d’Ygerne à Bouillon, afin de lui faire l’honneur de reposer au côté de nos prochains rois. J’eusse aimé belle maman que votre fille soit la procréatrice de la bouillante dynastie qui se profile, malheureusement il nous faudra chercher ailleurs. La peste soit de la guerre Madame, la peste soit de l’usurpateur !

Cassian d’Arlezac de Blanc Combaz,
Prince de France et de Bouillon,
Seigneur de Corcelles.



Cassian_darlezac à Dimaro a écrit:
A Louis-Josèphe Dimaro de Campidio,
A Monsieur le détenteur du Maine.

Salut !

Si nous avons la bonté de nous adresser à vous aujourd’hui ce n’est point pour vous expliquer ô combien nous sommes déçu. Pas non plus pour vous exposer comment nous sommes dépité de voir que la noblesse française a oublié son honneur pour y préférer ses rentes et se vendre tel une puterelle au plus offrant, conchiant le plus méritant. Et encore moins pour vous dire que ça nous désole de savoir que vous faites parti de cette noblesse là.

Non Monsieur, nous aurions fort à redire sur votre vilaine conduite, mais ce qui nous mène à vous est une affaire bien plus importante qui va au-delà de nos différents, au-delà de la guerre, au-delà des rois. En effet, nous avons appris il y a peu la mort de notre promise, la douce ygerne, et pardieu nous voilà inconsolable !

C’est pourquoi, invoquant le peu d’honneur qu’il vous reste, nous vous demandons de bien vouloir nous accueillir en votre modeste contrée afin que nous puissions y récupérer les restes de celle qui nous fut si chère. Elle sera ensuite exhumé à Bouillon selon notre bon désir. Nul besoin pour vous de nous préparer de grands banquets ni de nous apprêter une couche digne des plus grands rois, nous vous demanderons juste d‘assurer notre protection. Nous viendrons seul, pacifiste et endeuillé et repartirons, toujours si seul et malheureux, muni de notre lourd fardeaux.

Si vous avez un tant sois peu d’estime pour celle qui nous aima et nous admira plus que tout autre vous accepterez Monsieur notre requête.

En l’attente d’une réponse prompte et claire, que le tout puissant vous guide sur le chemin de la vertu et de la bravoure.

Cassian d’Arlezac de Blanc Combaz,
Prince de France et de Bouillon,
Seigneur de Corcelles.



Cassian_darlezac à une pintade anonyme a écrit:
A Fanchon, pour qui vous savez.

A funeste nouvelle, funeste semaine, clamé-je tout à l’heure haut et fort à qui voulait l’entendre, pourtant je me suis rarement senti aussi heureux ! Je ne sais guère si je dois me molester de ressentir pareil empressement et pareil bonheur, mais je sais que vous au moins vous me comprendrez.

Nos âmes sont liées je crois belle amie et le très haut a décidé que c’est vous qui m‘enchaînerez. Mais baste je vous l’annonce en vers et contre tout : A mes côtés ma mie raisonneront vos pas ; celle qu’on me promettait est passée à trépas !

Ma main est à présent la votre, mon cœur ne bat que pour vous, enfin, l’arc de mes ardents désirs se bande tout droit vers votre silhouette, puisse sa flèche vous atteindre et introduire en vous la passion qui m’habite. Marrions-nous, marrions-nous, marrions-nous ! La méchante rousse n’est plus, je vous attends séance tenante !

Votre prince devant l’éternel.



Ainsi toutes les trois furent envoyées.

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[Prince frondeur de France & de Bouillon, Seigneur de Corcelles - 16 ans - En deuil - Nouvelle bannière prévue pour bientôt.]
Mahaut, incarné par Erwelyn


A vous, Cassian d’Arlezac de Blanc Combaz, trop jeune veuf avant mariage
De nous, Mahaut, Vicomtesse de Verteuil, Baronne de Barbezieux, dame de Nabinaud, poney rose devant l’éternel

Mon jeune ami,

Permettez que je vous appelle ainsi, vous dont j’ouïs depuis longtemps le nom par amis communs, vous qui fûtes si près de devenir l’un des nôtres, vous qui portez si jeune le lourd fardeau du deuil.
Je gage que vous me connaissez également, mais permettez que je clarifie le pourquoi de ce courrier rapidement. En tant qu’amie proche d’Erwelyn de Saint Fargeau, j’étais également une intime de votre promise, trop tôt arrachée à la vie par des armées en furie. Dès que j’ai su ce triste évènement, je me suis lancée aux côtés de mon amie, la trouvant bien évidemment dévastée. La voyant incapable de tenir bien longtemps, j’ai d’office pris sur moi de m’occuper des affaires courantes de sa maisonnée, la laissant s’occuper à la mairie de Mayenne qui lui procure une bienvenue distraction dans son chagrin.

Vous avez vu, Anatole, comme je parle bien ? Oh, déridez-vous un peu, elle est morte, certes, mais son âme reste avec vous. Allez, souriez. Raaah, rabat-joie. Reprenons.

J’ai rapidement été mise au courant de vos courriers, qui témoignent de votre attachement à notre jeune amie. Ayant moi-même connu le deuil, je sais ce que vous ressentez actuellement. Rien ne remplacera votre dulcinée dans votre cœur. Le vide que vous ressentez actuellement ne disparaîtra pas, tout au plus y songerez-vous avec plus de douceur qu’à l’instant où vous devez, j’en suis sûre, vous consumer de rage et de désespoir contre le sort qui s’acharne.
J’ai bien pris note de vos demandes à Lynette, qui montrent toute votre empathie.


LE RAT ! IL NE LA MERITAIT PAS ! Anatole, ménagez-vous, ménagez-vous. Reprenez.


Vous êtes bien jeune pour porter continuellement le deuil de votre promise. Néanmoins, je suis sûre que vous saurez supporter cette charge. Récemment, j’ai trouvé une lettre posthume de mon défunt Roudoudou, me demandant de faire vœu de chasteté en sa mémoire. Voilà ce que vous pourriez faire. Je suis convaincue que vous ne souhaitiez en aucune façon vous replonger dans les affres de la séduction quand vos larmes commencent à peine à couler. Faire vœu de chasteté vous permettra de conserver à jamais votre pureté et votre amour originel pour Ygerne. Consacrez-vous à Aristote. Lui seul saura guérir vos peines et transformer votre chagrin en force pour aider les plus démunis. Agissant ainsi, vous ferez ainsi la fierté de votre famille et du royaume, et votre nom restera à jamais dans les chansons associé à celui de votre aimée. N’est-ce pas là fin méritante ?
Je peux d’ores et déjà vous adresser quelques adresses de monastères où vous pourrez entamer votre retraite du monde.

En ce qui concerne Verdelles, bien consciente que la vue permanente de ce lieu vous pèserait trop sur l’âme, j’ai rapidement proposé de le récupérer afin d’y mener jusqu’à son terme le projet de remaniement entamé par notre jeune disparue. Je sais que vous tenez certainement à avoir un souvenir d’icelle, mais soyez sans crainte, je vous ferai parvenir l’un de ses rubans ou de ses mouchoirs, que vous pourrez conserver dans votre bure de façon bien plus pratique qu’un fief.
Je saurai pour ma part prendre soin de ce château et de ses gens, trop vite abandonnés et sans repères. Mon expérience en gestion architecturale et domestique saura garder intacte la touche de la précédente dame. Ne vous ayant jusqu’à présent que peu croisé dans les salons, et vous sachant prêt à partir en retraite, nous ne risquerons guère de nous croiser de nouveau, et cela vous évitera ainsi le souvenir permanent du lourd testament que je choisis de porter en ce jour funeste.

La chose est déjà entendue auprès de Lynette, qui est trop fatiguée pour discuter ce que je lui fais signer.

Il est malheureusement non négociable que vous repartiez avec le corps de votre aimée. Mon amie a perdu son unique fille et est pour l’instant absolument incapable de s’éloigner de sa dépouille.
Respectez la douleur d’une mère et soyez assuré que vous serez toujours chaleureusement reçu à Evron où sera élevé un mausolée à la gloire d’Ygerne, dans les plus jolis camaïeux de rose et de poneys.

Portez avec vous toute ma sympathie et tous mes sentiments dans cette triste épreuve.

POURRISSEZ EN ENFER, PROFITEUR NANTI INCAPABLE DE VOIR LA CHANCE QUI LUI TENDAIT LES BRAS.


Anatole, vous êtes sûr que vous notez tout ce que je dis, là ? Bon, dessinez un poney, mettez mon sceau et zou, allons voir un notaire.



Mahaut
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