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[RP] Hôtel de la compagnie des camelots ambuleurs.

Aelig
Plus tard, à l'hôtellerie, où l'on retrouve Aelig poussant la lourde porte d'un bon vent.

-Nestor !

...

-Sayın Aeliğ iyi bir yolculuk var? Senin odanda hazırlayacak? ?*

Vous vous demandez peut être dans quel coin reculé d’Angleterre avait bien pu être déniché ce Maître d’hotel. A Arles, au large. Une découverte du patron, un pirate turc, tombé dessus juste au moment ou celui-ci l’abordait à bord de son chebec, et vu ses principes, le patron ne pouvait pas le donner aux autorités, ni régler lui-même les dégâts si bien que Nestor était au service de la compagnie comme domestique pour régler la facture. Enfin, si le patron l’avait affublé du sobriquet de Nestor c’était pour le style, on ne savait pas comment il s’appelait au juste, on n'y comprenait jamais rien d'ailleurs.**


-Excusez, c’est juste pour vous dire que nous n'allons pas pouvoir rester ! Appelez-moi Raoul !

C’était ça la vie d’Ambuleur : à peine arrivé, déjà reparti.




Monsieur Aeliğ, vous avez fait bon voyage ? Je vous prépare votre chambre ?* D'aprés Google

**inspiré des Tonton Fligueurs de j.Audiard
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Raoulleglabre
Tu vois pas qu'ch'uis occupé !

Müthiş buluş. İngilizce konuşmayan kalmayacak. Nasıl mı Tıklayın.*


Mon lecteur n'ignore pas la nature avérroïste archaïque de l'aristotélicisme réformé de confession genevoise. Cela fait plus chantant et c'est cousin. Quand même, la langue turque, c'est un peu comme le Hoch Deutsch, c'est une langue agglutinante.

Pose tes loukoums et file, j'arrive. Mon héros, ce beau guerrier, s'est reposé. Il est prêt à reprendre la route et le devoir l'appelle.

Rrrrrraouuul.... Qu'elle rugit dans un souffle brulant, la poule. C'est fort, je sais. Tu t'en vas déjà ? Qu'elle ajoute l'oeil humide. Je dispense les plus chastes oreilles des onomatopées maladroites qui auraient ici traduit l'étreinte fauve. Ne retenons toutefois qu'elle n’en pleura que davantage. De tout son petit être sailli.

AAAaaaaaaaaaaaaahhhh

Et mon Raoul rajusta sa braguette bouffante. A la mode italienne, elle était saillante et décorée. Elle pouvait même servir de poche.

T’es encore là, toi ?

Une pièce à l’Eunuque. Et les bonbons à sa Lolotte des Alpages.

* : Bonjour Monsieur, j’vous ai apporté des bonbons, parc’que les fleurs c’est périssables, qu’il dit Gogole. Quand on le torture, certes.
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Maria_paz
Elle frappe au numéro 5
- Bam ! bam bam bam BAM !

Ziiiiip

Puis frappe au numéro 7
- Bam ! bam bam bam BAM !

- Ziiiiiiip

S’écrase sur le numéro 9

- Boum ! bam bam bam BOUM !

- C’est l’heure ! En voiture Simone !!!

Trois portes claquent.

- C’est qui Simone ?
- Je dirais même mieux, c’est qui cette Simone ?
- Quelqu’un aurait l'obligeance de me dire qui est Simone ?

L’ambuleuse est nerveuse, c’est là son moindre défaut.
- Demandez à Nestor !
File en hâte et dévale l’escalier.

- Nestor ?
- Hum ?
- Quelqu’un aurait l'obligeance de me dire qui est Nestor ?


Nestor n’est pas loin, collecte les vases de nuit.

- Nestor ! C’est qui Simone ?
- Elle est jolie ?
- J’savais pas qu’on avait de la compagnie ? On nous cache tout, on nous dit rien !


Nestor plisse un œil
- Simone sepeti sizi bekleyen bir busty sarışın otel dışında çift park park edilmiş!*

[ ?!!!]

- Ziiiiiiiiiiiiiiiiip
- Ziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
- Attendez-moi bon sang ! Zip ! hic ! Zip ! Hic ! Rhaaa ! Ziiiiiiiiiiiiip
Et elle nous accompagne jusqu’à Barcelone la Simone ?


Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour que le convoi s’ébranle à l’heure sans qu’ils s’en branlent.



*Simone est une blonde à forte poitrine qui vous attend dans la charrette garée en double file devant l'hôtel !
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Izaac
De longs mois plus tard, deux charriots bâchés, tirés au bœuf, s'immobilisèrent devant le fondouk de la très prestigieuse Compagnie internationale des Ambuleurs marinants et Camelots. Depuis le début de la matinée, Izaac, prévôt dans cette compagnie, observait le déchargement des tonnelets de clairets d'Anjou, de vin plat de Champagne, du qui tache de Bourgogne, du Tokay de Hongrie, Porto noir du Portugal et cidres de Normandie. Plus scrupuleusement encore, il était assis sur le plus précieux de ses nectars : six tonnelets de Whiskey, venus d’aller savoir où. Réservés depuis plusieurs mois. Tels les fourmis laborieuses, trois grands fribourgeois faisaient inlassablement les cent pas entre les charriots et l'entrepôt.
- A droite ! A gauche ! Là ! Plus loin ! A droite ! A droite ! A droite !
A droite, c’était pour monsieur Schmurtz. Le plus grand buveur devant l'Eternel. A gauche, c'était pour les autres.
- Ad hoc ?
Le manouvrier fribourgeois, même s'il use de locution latine quelques fois, est bien souvent d'une pauvreté d'esprit édifiante. Ad hockers Adonc.
- A droite ! Pour monsieur Schmurtz ! Les dix tonnelets, là, c'est pour lui. Avec le grand S dessus !
- Excusez-moi ? Un grand gaillard poli et caparaçonné s'approche. La voix est claire, l'aspect viril pourtant. On aurait changé le Guet à la Ville ?
- Si c'est pour l'Anjou, non monsieur, je suis désolé, mais on me l'a acheté. Monsieur Schmurtz, honorable bourgeois de Genève. Pour sa cave personnelle. Bon il me chicane encore 4 écus le tonnelet, comme un épicier bulgare devant sa viande tournée, alors même que je viens de faire huit mois de chemin en charriote du diable, à bœuf, en foncet, dans l'équipage d'un seigneur huguenot qui meurt tous les huit jours, jusqu'à travers la Bourgogne où ma tête est mise à prix pour une vague histoire de fourrure chez une princesse coquette de France et [...]
- Je voudrais une glace, s'il vous plait monsieur.
[...]
Citation:
20/07/1460 01:40 : Vous avez vendu à Moguera 1 Boule de neige pour 2,50 écus.

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Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière
Izaac
- Mais enfin, monsieur Garwin ! Quand je vous dis qu'assemblés et cousus proprement par de petites mains orientales, il vole !
Silence respectueux du Grand Chancelier du moment.
- Certes, la mode est aux balivernes ces temps-ci. M'enfin, vous pouvez me croire, tout de même. A mon âge ? Vous voudriez que je commence une carrière de bonimenteurs ?
Pareil. Silence. L'homme observe, tâte, pèse, tripote, manipule, palpe, pétrit.
- Vous voulez que je vous trouve une petite brodeuse persane ? Une piqueuse de Kambaluc ? Marco Polo en disait beaucoup de bien, vous savez ? Elles sont très bon marché et très très obéissantes. Je vous fais 50 deniers par tapis pour l'accro, là. M'enfin, vous savez, comme on dit en Armorique, mieux vaut un tapis volant percé qu'un tapis persan volé.
En affaire, le silence est d'or mais le mot ne l'est pas moindre. Et entre deux mots, Izaac Dusalève, nouveau tribun de Genève, prévôt de la compagnie et tout et tout, ne choisit jamais le moindre, dit-on.
- Allez, comme c'est vous, monsieur Garwin, je vous mets cette lampe magique avec. Pour rien. Vous la frottez à la panosse et le génie sort et exauce trois vœux.

Citation:
03/08/1460 14:40 : Vous avez vendu à Garwin 2 tapisseries pour 200,95 écus.
03/08/1460 14:40 : Vous avez vendu à Garwin 1 tapisserie pour 200,95 écus.
03/08/1460 14:40 : Vous avez vendu à Garwin 1 tapisserie pour 200,95 écus.

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Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière
Katina_choovansky.
On lui avait promis des marmottes.
Et en marmotte, elle était super forte.

En 1456, elle avait assisté à un couronnement où avaient déboulé des dizaines de marmottes. Ca avait certes très mal tourné, mais les bestioles avaient été spectaculaires, juste la comtesse de l’époque qui n’avait aucun sens réel du spectacle.
En 1457, elle avait jeté sous leur œil attentif une bouteille d’en haut des Pyrénées pour voir si elle arriverait intact en bas.
En 1458, c’était une marmotte empaillée trouvée dans le débarras d’un tripot artésien qui avait fait office de souvenir pour ces 45 jours passés à Cambrai.
1459. Rien. Cette année là avait plutôt été réservée aux canards, fascinantes créatures également ; moins velues certes, mais les plumes aussi ont leur charme.
1460, les quelques mots du tribun Genevois lui avaient secoué l’âme jusqu’au bout de ses bottes talonnées : « je vous montrerai nos marmottes. Elles sont spécialisées dans les papiers cadeaux… »


Parce qu’autant les vaches mauves, ça sentait l’arnaque à touriste, autant les marmottes qui font des papiers cadeaux, ça semblait plausible…
Pour arriver à la Compagnie des Ambuleurs Camelots, elle avait du user de toute sa bonne volonté puisqu’il n’y avait pas moins de trois bottiers sur la route qui y menait… Aussi, si elle avait prévu de se présenter au comptoir de la compagnie dés le milieu de matinée, c’est après 18 essayages, vers approximativement 15 heures qu’elle rejoignit le bâtiment.


- « Ah ouais quand même… », fit elle en avisant l’édifice aux lignes élégantes. « Presqu’aussi beau qu’une ferme flamande », conclut elle impressionnée et de mauvaise foi (évidemment) en avançant.

Elle poussa la porte d’entrée, se présentant à la première personne croisée
:

- « Bonjour »
, salua-t-elle sans pouvoir s’empêcher de regarder autour d’elle, les yeux glissant d’un objet à l’autre avant de se concentrer sur son interlocuteur. « Je viens pour les marmottes », expliqua-t-elle sommairement
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Maitre Troubadour à la Confrérie
Izaac
Le ballet. L'Un s'en va, l'Autre arrive. Le ballet. Normal en Suisse, vous me direz.
- Bien l’bonjour et bonne journée, monsieur Vonliechtensteuuuh.

Citation:
04/09/1460 18:10 : Vous avez vendu à Ulrichvonliechtenste 2 tonnelets de vin de Porto pour 199,50 écus.
04/09/1460 18:10 : Vous avez vendu à Ulrichvonliechtenste 1 vin de Toscane pour 99,50 écus
.


- Pardonnez-moi mademoiselle. Je suis à vous dans un coucou.
On débarrasse la longue table. On rassérène les chaises à haut dossier de cuir aux armes de la compagnie. On remplit les cruches. Le Lac de Genève dispense merveilleusement une eau finement minéralisée par les tombes des soldats de l'Eglise. Leur carapace de fer a ça de bon qu'elle prend son temps pour disparaître. Et comme il en vient tous les ans et comme l'on en oublie quelques fois au fond des douves sous les remparts... Genève, Nécropole de Rome, ses catacombes. Tout bientôt, assurément, l'on viendrait de toute l'Aristotélité pour y creuser et chercher des bouts de petits doigts de Saint Titus, des médailles pieuses et toutes les sortes d'autres reliques qui agitaient les âmes terrassières des adorateurs du Veau d'Or.
- Voulez-vous un bonbon ? Suisse, aux fleurs des alpages.
Le bouquet de fleurs ! Le camelot délicat dresse sa table en l’ornant d’un gros bouquet d’édelweiss. C’est joli, pas périssable et surtout, surtout, ça sent queue dalle ! Comme ça, sûr que ça n’incommode pas. Izaac s’empresse. La cinquantaine lustrée, six pieds trois pouces, cent cinquante livres, austère bliaud sombre col Mahaud serré au cou comme il convient à tout bon aristotélicien réformé bien rigide du séant. Où donc en étions-nous déjà ? Ah oui !
- Et alors… la marmotte… Elle met le machin dans le papier […]
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Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière
Katina_choovansky.
Pas le temps de se demander à quoi équivalait un coucou dans le coin, parce que le regard fut absorbé par les mimines qui dispensaient, déposaient, agençaient, versaient…

- « Voulez-vous un bonbon ? Suisse, aux fleurs des alpages »
- « Évidemment », répondit la Flamande en en enfournant un. Fallait pas lui dire deux fois ce genre de choses.

…fleurissaient pour finir par reprendre leur place de mains, au bout des poignets d’un homme d’une cinquantaine d’années, élégant, distingué, qui assena, sur l’air de la conversation :


- « Et alors… la marmotte… Elle met le machin dans le papier », conclut son hôte tandis qu’elle s’asseyait dans une chaise confortable.
- « Fascinant… », avoua-t-elle, sincère, car la brugeoise était toujours sincère lorsqu’il s’agissait de marmottes. « Il y a quelques temps, j’ai entendu parler d’une troupe de nains unijambistes qui savaient leur faire jouer de la harpe, mais je n’ai jamais eu l’occasion de les voir… et puis, autant être franche, j’étais un peu saoule quand on m’en a parlé…»

Car la flamande était friande d’euphémismes autant que de marmottes.

- « … il se pourrait donc que j’ai confondu marmottes avec marotte, ou bien encore, carotte… » Moue dubitative, brièvement perdue dans un souvenir embrumé. « Mais qu’importe… »

Elle chassa sa digression d’un geste gracieux de la main, saisissant le verre d’eau pour s’y désaltérer.

- « Quoiqu’il en soit, elles emballent tout, genre… un bouquet d’edelweiss ? »

Elle n’imaginait même pas la joie de Blanche si son bouquet de mariée était emballé par des marmottes helvètes…

- « …une canne ? » poursuivit elle en se disant qu’il serait peut être plus simple de pousser Bocom d’en haut d’une corniche avec une canne qu’avec ses mains, songeant à protéger sa manucure avant toute chose. « …un caillou à ricochets ? »

Le regard bleu s’illumina. Putain mais c’était bien sûr ! Un caillou à ricochets, ils devaient bien avoir ça dans le coin...
Coup d’œil sur le camelot, porteur de tous les espoirs…

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Maitre Troubadour à la Confrérie
Maria_paz
Un convoi avance lentement vers l’hôtel. Un convoi poussiéreux, un convoi fatigué, dépenaillé, déguenillé.
Encore quelques mètres et les roues se tairont enfin, le cheval amaigri s’affaissera d’épuisement.

Une voix d’hôtesse des cieux s'élève, douce… mais pressée.


- Bienvenue sous le magnifique soleil de Genève… qui est au-dessus des nuages.
Nous vous prions de rester assis et attaché, surtout le messire qui dort beaucoup, jusqu’à l’arrêt complet du canasson. Ce qui est important car cette carne peut se cabrer avant l’aquairissage. On aimerait bien que la charrette n'arrive pas avant nous, ça risque de faire mal sinon.
Prenez garde en ouvrant le casier à bagages afin d’éviter la chute de jambons qui auraient pu bouger pendant le trajet. Les discussions sous tension doivent s’arrêter jusqu’à l’arrêt complet du convoi. Pas la peine de se cacher entre deux sacs de blé, je suis grande sur le bigadin et je vous vois, surtout je vous entends.
Assurez-vous de ne pas oublier d’objets personnels comme couleuvrine, cailloux, miches fripées, belle-mère et vieille gouvernante, j’ai eu les deux j’en veux plus merci j’ai donné.
Nous prions ceux qui chiquent d’attendre d’être dans un espace réservé avant de commencer à cracher et merci d’en chiquer un paquet pour moi ça fait depuis hier soir 20h que je mène la caravane et je n’en peux plus.

Merci d’avoir voyagé avec nous depuis Barcelone, nous espérons vous revoir prochainement à bord de la charrette si on arrive à la remettre sur ses roues, la pauvre.


Coup de patin devant l’hôtel.

- Terminus tout l’monde descend !
- A boire ou j’tue l’chien !

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Izaac
Cour intérieure du caravansérail de la compagnie des camelots ambuleurs. Sacs d'épices, tapis, tonnelets, tommes et jambons. Il y en a partout. Cela va et vient.

- Bonjour mon petit. Vous nous avez manqué.

Regard gourmand sur un paquet en serviette vichy qui embaume.

- Ce ne serait pas... un jambon d'Ibèrie ? et du fromage de brebis ? là ? Je peux goûter ?
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Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière
Aelig
Les employés vidaient la charette de son précieux chargement en articles de luxe : Jambons iberico, fromages divers, tonnelets de vin de Bordeaux, de Porto et de whiskey sous l'oeil connaisseur du prêvot des marchands, arborant des bacchantes émoustillées.

- A boire ou j’tue l’chien !

Après un si long voyage, Aelig n'avait qu'une envie : aller querir Nestor, l'intendant turc, pour qu'il prépare un tonnelet de bière agrémenté de quelques cochonneries à picorer puis se rassasier de tout son saoul.

-Nestor !

Ils étaient partis avec le dernier mois de printemps puis revinrent avec le premier jour d'automne, quittant la chaleur ibère pour retrouver la rigueur du climat genevois. Quatre mois d'absences durant lesquels ils s'étaient fait Ménestrels. Pour les non initiés, nos héros ne devinrent point chanteurs monophoniques itinérants des cantigas de Santa Maria à la cour du roi Alphonse de Castille, les Ménestrels étaient un puissant parti du Principat de Catalogne, engagé dans cette histoire sans fin qu’était la guerre civile catalane, avec ses révolutions qui agrémentaient la vie locale comme coquillages dans une paëlla. Et que ce soit la révolution ou la paëlla, en Espagne rien n’était simple pour un helvète qu’affectionnait que tout soit ordonné. Ils participèrent donc au siège d’ Urgell, Royaume de montagnes perdu, où nichait un colosse invulnérable, au cœur du jardin d'Hespérides dans lequel poussaient les pommes d'or*. Urgell ne fût pas prise, mais depuis les rebelles furent repoussés et des genevois s’étaient offert un château en Espagne, celui de Catalogne.
Après plusieurs semaines de convalescence, de große châleur, de torpeur aoûtienne où tout, jusque les nuages, semblait s’être figé et où l’on préférait la fraicheur du cloître, ils avaient enfin repris la route, hébergeant dans des auberges à bon marché, en taverne, à la ferme, chez l'habitant ou simplement dehors, pratiquant quelques emplois saisonniers : pousseurs de filets à Tarragone, cueilleurs de fruits à Jaca, ramasseurs de cailloux à Tarbes et faisant un peu de commerce par-ci, par-là, en quête de la bonne affaire.


-Nestor !

-Aaah ! Je vois que messire Aelig est rentré ! Quelle joie de vous revoir ! je m'étais vraiment inquiété...

- Nestor ? Tu ...parles français ?

- Oui, j'ai appris durant votre absence.

- Nom d'Deos !

Il était vraiment temps de rentrer.

*Oranges
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Raoulleglabre
Genève. Ses petites femmes, son tournoi, sa compagnie... Raoul le glabre, camelot ambuleur et maître-es poudre, professionnel des guerres modernes, de l'escarmouche et de la couleuvrine, un petit modèle portatif et individuel de quarante bon pouces de long et quelques livres de poids, Raoul le glabre, disais-je, rentrait enfin à la maison, après plusieurs mois passé au soleil catalan. Il était beau mon légionnaire. Il avait de grands yeux très clairs où parfois passaient des éclairs, comme au ciel passent des orages. Genève, son Lac. Un gars super musclé y pataugeait curieusement et y faisait une gerbe d'eau d'au moins cent coudées, à quelques brasses à peine des quais de la compagnie du Léman. Non, je n'abuserai pas mon lecteur, il ne s'agit pas là de mon héros, mais bien de ce monsieur très auréolé que les réformés nomment Nicbur. Quand Raoul le Glabre est arrivé à Genève, trois années auparavant, ce très honorable bourgeois tenait un établissement raisonnablement confortable. L'hostellerie de Nicbur. Mon spadassin de fortune se rappelait avec une certaine nostalgie cette première nuit genevoise, veille du tournoi de 57. La petite cellule presque monastique, le gigantesque patron et la planche de sapin qui servait, disait-on chez le géant genevois, du vivant de la clientèle de couche, et après le Jugement Dernier, de sarcophage.

Eins, zwei, drei fire funfe sexe zibenne… Le genevois de langue bourbine, probable exilé fiscal et amateur de spiritueux, désignait sobrement les tonnelets. Genève… il fallait admettre que la cité s’était construite une très solide réputation en matière de spirituel.

Euhhh, Herr Hubert, j’en garde quand même un pour […]

Gut ! Un large sourire fendait la trogne du ritter Hubertsberg de Genève. Désolé, je ne pas bien le français parler. L’accent est rugueux.

Citation:
22/09/1460 16:30 : Vous avez vendu à Hubertsberg 1 tonnelet de whiskey pour 199,95 écus.
22/09/1460 16:30 : Vous avez vendu à Hubertsberg 1 tonnelet de whiskey pour 199,95 écus.
22/09/1460 16:30 : Vous avez vendu à Hubertsberg 1 tonnelet de whisky pour 199,95 écus.
21/09/1460 20:20 : Vous avez vendu à Hubertsberg 2 tonnelets de whiskey pour 199,95 écus.
21/09/1460 20:10 : Vous avez vendu à Hubertsberg 1 tonnelet de whiskey pour 199,95 écus.
21/09/1460 19:50 : Vous avez vendu à Hubertsberg 1 tonnelet de whiskey pour 199,95 écus.

Citation:
21/09/1460 20:20 : Vous avez vendu à Schmurtz 1 fromage de brebis pour 99,95 écus.


Un coup d’coude au voisin, un regard complice sur le très laconique et second client.

Aelig ! R’garde ! L’est tout pale, le sieur Schmurtz. Et il m’a pris que du fromage. Et même pas d’l’Abondance ! Du brebis tout sec en plus ! ‘S’est réformé ou l’est amoureux ?

Cherchez l’erreur. Quatre mois en vadrouille et Genève était métamorphosée.
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Cocoetcoco


- Attendez m'dame Jeje, euhh, m'dame Jehane j'veux dire, z'allons v'z'aider!

- Et bèèè m'dame, quel bonheur d'vous r'voir! Z'avez été longue, on s'inquiétait.

- Rhoooo la la ce chargement!!
Zieute-moi ça la Coco... Et ça hume bon l'jambon bon bon!!!!


- Non, pince-moi Coco, j'rêve... c'est du Pa...du pa... du Parme! T'rends compte un peu?

-Wai wai wai et du vin et pas n'importe quoi m'dame, non, du Bordeau, Du Bourgogne, du....

-Du ... nom d'un p'tit moustachu, du vin d'Champagne!

- Mummmm, le p'tit Déos en culottes de velours, miam miam miam....


Goub goub goub font les talons des lourdes bottes sur la terre tassée.

- Holllla, zêtes dame Jehane?

- Tssss voyez pas qu'elle est occupée non? Qui la d'mande si you plait?

- Le tribunal a rendu son verdict, dans le cadre d'un procès vous mettant en cause.
Veuillez nous suivre, je vous prie.

-Ah que nenni mon brave, z'avons pas qu'ça à faire!

- Tchuuut Coco, sont d'la milice!

-J'reconnais même pas leurs habits!

-Sont pas Genevois Coco, c'est du sérieux. R'garde les yeux ronds d'la Jeje...

- Dame, ma patience a...
Gardes, emparez-vous d'elle!!


- Méheuuuuu, on va où... LÂCHEZ-MOI!
J'veux marcher!!
Posez-moi par terreuuuuuuu d'abord!!!




- Coco, passe-moi l'Parme!



MPOUF...est censé faire le jambonneau qui s'écrase sur un crâne... sauf quand la tête est recouverte d'un casque...


- J'aurais essayé..., gémit Coco, dépitée.



- NAAAA J'veux pas yallerrrrr! Pas l'cachoooooooooooooooooooooooooooot
Maria_paz
Pendant que la maréchaussée courre après Jeje , Aelig après Nestor et Raoul après l'erreur...
Où en étions-nous déjà ? Ha oui !

- Ce ne serait pas... un jambon d'Ibèrie ? et du fromage de brebis ? là ? Je peux goûter ?

Toute à son affaire de déchargement, concentrée et investie dans sa mission du moment, l’abeille dresse une antenne.
Elle aurait reconnu cette voix entre mille beuglements émis par un troupeau de laitières des alpes en pleine charge sur un bouquet de croisés.

Les bras chargés de ses trésors gastronomiques, elle fait promptement volte face, broussailles froncées.


- La gourmandise est un vilain défaut Izaac ! Une esquisse de sourire. .. Sauf en Helvétie, bien entendu.

L’éclat de lame se faufile sous le torchon, incise la couenne brunâtre et mord lentement la chair amarante sillonnée de minces filets ivoire. La tâche est délicate. Plus la tranche sera fine, plus les saveurs se déploieront.
Une lamelle souple repliée comme un morceau de soie repose enfin sur le fil du couteau et s’offre, alanguie aux yeux du gourmet attentif.


- Alors ???

Chez l’ambuleuse camelote qui sait vanter sa marchandise, la gouaille s’envole.

- Il vient d’Ibérie, mais est-ce ce fameux Teruel que l’on trouve au cœur de l’Aragon ? Il est vrai que nous avons pu en faire fabriquer quelques pièces en échange du sel indispensable pour les frictionner.
Hum ?
- Non ! Celui-là Izaac, est un trésor de Salamanca ! Un Bellota ! échangé sous le manteau contre une barrique de Bourgogne.


Ton sirupeux.

Sentez, goûtez...

Imaginez… Tous ces beaux p’bread cochons noirs, heureux, gambadant allègrement dans les vastes forêts de chênes formant la robe cotonneuse de Salamanca.

Imaginez encore… Ces beaux quartiers de viande frottés énergiquement du sel de la grande bleue par des mains potelées de femmes girondes penchées sur ces cuissots, gorges généreuses offertes à vos yeux malicieux.

Imaginez…


[…]

- Refermez votre bouche Izaac, les mouches vont y entrer. Ce serait gâcher.

Ne sentez-vous pas sur votre palais cette douce saveur au parfum subtil de noisette niché dans une texture toute veloutée, fondante ? N’est-ce pas une expérience magique, presque mystique ?

Celui qui sait déguster ne mange plus jamais de jambon, mais il goûte ses suaves secrets*...




*Un type basané à moustaches qu'en fait des caisses sur la Costa Brava
Celui qui sait déguster ne boit plus jamais de vin, mais il goûte ses suaves secrets

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Aelig
Au 75 quai petitced, Hôtel de la Compagnie des Camelots Ambuleurs, une journée ordinaire pour notre voyageur devenu casanier.


-Nestor !

[...]

- Nestor !

- Evet, efendim Aelig.*

- Hein ?... Alors ? T'as trouvé des pelles et des pioches ?

- Evet, une seule disponible marché, tu pouvoir creuser quarante fois, après casser. Toi aussi fouiller pour trouver reliques ?

- Non, moi j'en enterre.

- Ah ! Merveilleux ! ...Mais toi enterrer quoi ?

- Des vagabonds.

- Ah ! Formida...Mais... Tu être fossoyeur ?

- Non tribun. J'en ai huit qu'attendent dans la chariotte garée d'vant l'Hotellerie. Tu vas d'ailleurs m'aider...

- Vagabonds beaucoup malades !

- Oui, d'ailleurs, faut que j'me depêche avant que ce soit contagieux... J'en ai encore cinq qui tiennent debout, ce serait regretable de devoir les abattre !

- Ah ! Nestor oublier dire toi que tu recevoir courrier.

- Qui ça ?

- Moi, parcque tu appeler comme ça, moi. Mais moi-je appeler Okapi !

- Non ! L'expediteur !

- Moi, pas comprendre

- Donne-moi !

Citation:
Titre : Lettre du cadastre
Bonjour Aelig

Moi **** responsable du cadastre, je vous écrit a propos de votre maison acquis au 49 rue de l'Ivresse dans la ville de Fougères.

Pour la simple raison que toutes demeures inhabitées depuis un certain temps seront redistribuées aux personnes habitants Fougères pour leur plus grand plaisir.

Votre choix et votre amitié envers Fougères ne changera aucunement et je vous souhaite une bonne visite lors de votre prochain passage dans notre ville.

En vous remerciant d'avoir lu cette lettre.

**** responsable du cadastre


- Encore elle ! Mais ca devient une manie ! J'ai jamais foutu les pieds à Fougères !


Va m'chercher une plume et du velin, que j'lui réponde !

[...]

Citation:
A Madame *****,
préposée au cadastre.

Kenavo

Je ne savais point que j'eu vécu à Fougères. C'est comme un trou noir dans ma mémoire...Comment dites vous déjà le nom ? La rue de l'ivresse ?

Aelig
Bourgeois de Genève et Camelot Ambuleur.


- Tant qu'on me d'mande pas de régler l'ardoise...

*Evet, efendim Aelig : Oui, Monsieur Aelig.
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