Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Amour adultérin

--_elle

___________________________



Dôle, le 20 mai 1460.

Mon bien-aimé, mon amour, mon amant...

Les jours s'égrainent et sans toi, le temps me semble si long... Je ne devrais pas t'écrire, je ne devrais pas nourrir ce sentiment qui est si fort, si intense et qui chaque jour me tiraille.

Je suis l'épouse d'un autre et pourtant, c'est toi qui hante mes pensées, mes nuits, mes rêves. Tu vas en épouser une autre et pourtant, je ne rêve que d'être tienne, seule et unique, que nous puissions clamer notre amour en place publique et peu importe que nous ne soyons pas du même monde. Peu importe tout ce qui nous sépare, car nous sommes bien plus fort. L'amour vainc tout. Maintenant, je le sais.

Dans quelques jours, il me faudra prendre la route, avec notre adorable rousse, cette enfant qui est tienne, sans être à toi. Je pars avec un autre, et pour un peu, je ne t'aurais pas revu, alors je t'écris pour te dire combien je t'aime, combien tu me manques. Ton sourire, tes caresses, sentir tes mains sur moi, la pulpe de tes lèvres. O amour... c'est si bon d'être tienne... quand te reverrai-je, quand retrouverai-je l'homme pour qui mon coeur bat?

Aime moi à en mourir... je serai toujours tienne, ne l'oublie pas, mon âme soeur, mon amour.

A te revoir, très vite.

L.
--_lui


Ma petite chérie,


Dieu que tu me manques, mon trésor. Je me permets de te déranger pendant ton voyage ; je ne voulais pas le faire, pour ne pas interférer, mais je voulais simplement t'annoncer que j'ai démissionné du conseil comtal cette nuit.

Je suis donc tenu de rester en poste jusqu'à vendredi, et ensuite, je serai libre comme l'air. Irons-nous en Lorraine ? Tu sais, je pourrais la faire, moi, ton escorte de retour de Savoie, peut-être avec ma cousine aussi ? Mais c'est toi qui décides !

Notre fille est adorable, je crois que je maîtrise presque les langes, chérie, je progresse !

Je t'aime, mon petit ange à moi,

B.
--_elle

___________________________



Mon bien-aimé, mon amant, mon amour,

Ton absence me ronge de l'intérieur, elle me fait rendre tout ce que j'ingurgite. Je ne pensais pas que t'aimer pouvait avoir des conséquences physiques sur mon être. Imprégnée. Je le suis, de toi, de ton goût, de ton odeur, de ton être. Je suis remplie de toi.

Quand te reverrai-je, amant merveilleux? Je jure de ne plus jamais me séparer une fois de toi, lorsque nous serons réunis, ce sera pour la vie.

Je suis ravie que tu aies démissionné, tu sais mon amour pour la politique, mais j'espère que tu le fais, parce que c'est ce que tu veux, toi. J'aurais su m'adapter, s'il l'avait fallu.

Nous sommes arrivés à Annecy, je n'y ai pas encore vu Gabriel. J'appréhende ces adieux. Je ne peux m'empêcher de culpabiliser. J'ai le sentiment d'avoir été une tellement mauvaise épouse, même si lui me dit le contraire.

Mais je tirerai leçon de mes erreurs. Tu seras le seul, l'unique, mon amour, je serai totalement tienne, irréprochable.

Ma marraine n'a pas répondu à ma dernière missive, j'ai encore le goût amer de ses mots... J'ai peur... Suis-je damnée? J'imagine le Sans-Nom m'attendre en souriant, au coin d'une rue, pour me ravir à toi.

O amour... tu me manques... ton regard, tes mains, tes lèvres, ton sourire, parler de tout, de rien, rire ensemble... tu me manques.

Toute à toi.

L.
--_lui


Mon amour, ma vie, mon ivresse,

Que dire de ton dernier pli, si ce n'est qu'il m'a fait passer d'un sourire heureux à sa réception, à un froncement de sourcils inquiet à sa lecture ? Je suis fou d'inquiétude, mon ange ; que notre nous qui grandit en toi puisse, ou mon absence, comme tu le dis, puisse te rendre malade. Je ne veux pas être de ces poisons qui détruisent, ou encore ces drogues là qui savent se rendre nécessaires, impérieuses à leurs consommateurs, tout en les rongeant de l'intérieur. Je t'aime tant...

Je t'aime tant et j'ai l'impression de marcher sans but, depuis ton départ. Je suis retourné à Saint Claude, me suis occupé de nos deux filles, ai revu ma cousine, et mon frère, ai tenté de travailler un peu, sur quelque parfum... Et rien, rien n'enlève ton visage de mon esprit, rien n'ôte ton parfum de ma tête, et je ne peux rien voir, rien sentir que toi, mon aimée, mon tout.

Je brûle de te revoir, et de te serrer entre mes bras aimants ; comment ai-je pu te laisser partir, dis ? Quel fou suis-je, de n'avoir pas senti à quel point ce serait douloureux ? Je rumine, je tourne, je peste comme un lion en cage ; c'est toi qui m'apaises et ta main dans la mienne qui me guide. Nous serons heureux, je le jure. Je ne laisserai rien s'ériger entre nous, je le promets. Toi, moi, elles, l'enfançon à venir, ensemble, et nous verrons à être heureux, quoi qu'il en coûte. Nous irons où nous voudrons, et a priori, cela semble être la Lorraine, pour l'heure.

Je suis soulagé, moi aussi, de ma démission. Elle m'a apporté plus de foudres de mon parti, de ceux qui se réclamaient mes « amis » que de ceux qui ont passé leur vie politique à me haïr. Plusieurs ont déclaré qu'ils s'attèleraient dorénavant à vivre selon l'adage « tout sauf Lui » ; savent-ils à quel point mon tout, c'est toi ? Savent-ils comme je me moque de la gloire, des honneurs, des titres, sauf ceux respectivement de t'avoir conquise, de parader à ton bras, d'être ton époux ? Eux sont obnubilés par des choses si peu importantes qu'au lieu de les détester, je les prends en pitié. Et je vis, maintenant, et je vivrai, avec toi et par toi. Que ferons-nous, je ne sais ; ce que je veux, c'est toi.

J'aimerais redevenir ce Petit Poucet rêveur, qui égrenait dans sa couse des rimes*, pas cet abject animal politique que j'étais devenu. Tu m'as fait ouvrir les yeux ; c'est vrai, je suis trop sensible pour travailler dans la politique. Et si sur le coup, ce que tu as dit a heurté mon ego imbécile, je dirais qu'être ainsi, c'est tant mieux, car c'est moi. J'aimais la politique, mais bien moins que toi.

Tu n'es pas damnée, mon amour. Le Très-Haut l'a dit et répété, le sens de la vie est l'amour. Tu vis selon ses lois, tu aimes et tu agis en conséquence. Ta marraine comprendra, avec le temps. Comme ces gens qui ne parviennent pas à concevoir que je quitte mes fonctions, qui me traitent de lâche, de traitre et de faible. Il faut davantage de force pour partir que pour rester, pour quitter le confort de la sécurité, que de se lancer à corps perdu dans une nouvelle vie. Et personne d'autre ne t'attend en souriant que moi, et moi seul. Enfin, nos filles aussi, et même ma cousine, mais le Sans Nom, lui, sait que tu es vertueuse d'amour ; crois-moi, il a bien trop à faire avec tous les mauvais, pour s'atteler à nous, qui ne faisons rien de plus que nous aimer.

Rassure-toi, mon ange, bientôt, nous serons réunis ; je n'attends qu'un mot de toi pour bondir te retrouver.

De tout mon coeur tien,

B.


* Allusion à Arthur Rimbaud, Ma Bohême.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)