[RP] Retour au bercail ..

Une plume, un parchemin, une écriture déjà commencé ...
Une lieu des plus tranquille, un chien à ses côté s'amusant avec les pommes qui tombaient de l'arbres.
Il s'était préparé à raconter la vérité sur son identité, mais de là à le faire lâchement ... Quel honte!

Une lettre enfin finis .. Elle aura été longue depuis le couvent. Il s'empressa de finir son verre de lait fraîchement tirer par le fermier, pour enfin prendre le sommeil tant attendu avant de rebrousser chemin vers la Bretagne.

Comme tous les matins, Marie installé devant l’âtre gigantesque de Cucé, déjeunait et lisait son courrier en compagnie d’Ascelin. Rituel tranquille que la blonde affectionnait plus que de raison. Les lettres frappées d’un sceau étaient ouverte en premier - privilège de la noblesse sans doute - puis celle dont le nom était connu, et enfin les autres… La dernière lettre ouverte ce jour-là, fut la plus surprenante…


Lothaire de Kermorial.

La marquise lue et relue la missive de nombreuse fois. Un exemplaire de l’arbre familial fut sorti à la hâte des malles familiales. Lothaire, Lothaire… Rien ne le mentionnait. Il faut dire que les zones d’ombres dans la famille maternelle étaient légion. Sa mère étant en froid avec ses grands-parents, Marie n’était sûre que du nom de ses oncles et tante, et encore… Le doigt se posa sur le vélin de bonne facture. Gabrielle-Yacinthe de Kermorial. Ainsi donc Lothaire était son cousin. Un fils illégitime sans doute, vu qu’il ne portait pas le nom de son père. La lettre à la main, la surprise au cœur, la blonde se découvrait des points communs avec cet homme qu’elle ne connaissait pas. La sensation était étrange… Il fallut une bonne heure à l’endeuillée pour se remettre de cette surprise et écrire deux lettres. La première fut pour sa sœur, restée en Anjou dans les bras de ce maudit tourangeau. C’est du moins ce que Marie pensait.

La cadette avait commencé par la lettre la plus simple. La plus vraie aussi. Avec Elisabeth, Maï n’avait pas besoin de jouer à la marquise, de mettre des entêtes auréolés de fanfreluches et des scelles carmin. Non. Avec Lise, Marie était juste Marie. Et ça faisait un bien fou…

Mais il fallait bien faire une réponse au cousin aussi.

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Comme presque tous les soirs, Élisabeth dinait seule dans la salle basse d’une auberge angevine, les prunelles braquées sur l’âtre, et probablement plus de flammes encore dans la caboche – mais c’est une toute autre histoire. Tout à fait intéressante, du reste. Et qui ne vous sera pas ci contée. Car, voyez-vous, au beau milieu de cet épisode fascinant, Elisabeth fut interrompue par l’expédient familial que vous savez, et qui vaut lui-même son pesant de pop corn. Or donc, Élisabeth dinait seule, et rarement s’adonnait à la lecture du courrier qu’elle ne recevait pas ; mais ce soir, le billet écrit d’une main géminée retenait toute son attention.

Parenthèse dans la tourmente. Parenthèse généalogique, s’il vous plaît.

Les jumelles Kermorial commencent à être connaître la blague... Après tout, ce n’est pas la première fois qu’un parent leur jaillit du néant. Jusqu’au jour de leur naissance, le destin semble s’être acharné à sectionner d’une main méticuleuse toutes les articulations de ce drôle de pantin qu’est leur ascendance ; et les donzelles héritent, au compte-goutte, les miettes et la sciure et les pièces rapportées.
Else, dans sa délicatesse coutumière, aurait dit : « les débris parasites ».
Bienvenue, Lothaire de Kermorial…

Lorsqu'Else s’arracha enfin à la contemplation du feu de cheminée, il était tard déjà. Elle se retira dans sa chambre.

La plume s’arrêta net, comme interdite. Else évoquait rarement leur mère, et encore moins les raisons de ce silence. « Que m’importent les inconnus ? » avait-elle dit une fois.
Comme les gens se connaissent mal…

Le lendemain, deux messagers tombés du lit (ou instamment invités à en tomber) quittaient Saumur, l’un en direction de la Bretagne, et l’autre de Péronne. Le second portait ce message :

Passe à ton voisin !..

Dès potron-minet, le Manchot était debout à tenter de trouver quoi se mettre "sous la dent". Depuis quelques jours, le sommeil le fuyait pendant la nuit comme la peste était fuie des hommes. Finir deux mois de travail machinal et total, c'était pour lui comme aterrir à la surface de l'eau de tout le plat du ventre, comme se retrouver subitement à cours d'inspiration, en manque de sucreries ou de Karlsdotter*. Comme pour le moulin à vent, ne pas trouver de vent ou comme un vieil arbre, se retrouver déraciné en plein milieu d'une terre aride.

Il lui arrivait parfois de fulminer à l'encontre de ce genre de dépendance mais c'était aussi efficace que les derniers sursauts d'un insect piégé en plein milieu d'une toile, aussi inutile et aussi vain. Il y avait juste à attendre et à effectuer certaines démarches à droite et à gauche, en haut -surtout. Crier à l'aide? Ne jamais être trop sollicitant. Fulminer ouvertement contre les causes humaines et matérielles de cette oisiveté assassine? Un coup d'épée dans une flaque d'eau.

Mais peut être que d'autres éléments appelaient son attention et que, de fait, rien n'arrivait par hasard...

"Hm"

Ce qu'il avait reçu la veille se trouvait toujours sur sa table de travail au milieu d'une trentaine de feuillets noircis frénétiquement d'encre noire. deux missives qui lui étaient parvenues à un interval de quelques heures. L'une l'appelant à se porter volontaire pour servir d'escorte à une caravane de produits de luxe en partance pour l'Anjou, l'autre, d'origine presque insolite, l'informant de l'existance d'un parent, un autre Kermorial, a priori, l'invitant, elle, à se rendre à "Cul-sec".

L'aube devant lui, apparaissait à grande vitesse tandis qu'il contemplait, dubitatif, les derniers rayons de nuit disparaître.


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C'était devenu une habitude, un pigeon et quelques lettres .. Une lettre de son ami d'enfance, une d'un ami Savoyard, et une avec un sceau? Marie de Kermorial m'aurait répondu assez rapidement ma foi. Le simple voyageur actuel avait pris soins de lire toutes les lettres sur son voyage l'emmenant à Rennes, il n'y était plus cas 2 à 3 jours de marche, il avait déjà franchi les frontières bretonne qu'il affectionne tant.

Lothaire s'installa sus un pommier, comme à son habitude avant de scripte une lettre, une place qui le rendait inventif et imaginatif et se lança dans une bref lecture.

Des voyageur par dizaine passèrent devant lui, sans même prendre le temps de le regardait au sol. Le ciel était d'une bleu éclatant, l'herbe verdoyant et la plage pas très loin? Quel beau spectacle que le bruit du paysage et les couleurs. Son regard pourtant se précipita sur les lettres, les parchemins et sa plume.

Il avait fini la premières lettre, la plus difficile selon lui .. Mais le départ n'était sur le moment, plusieurs lettre devait être envoyé avant.

Quelques minutes plus tard ...

Enfin finis!

Lothaire se releva après avoir fait le rangement adéquate à la situation, et se repris marche vers la première étape Rieux.

[Château de Cucé, quelques jours plus tard…]


Dans la grande salle du château fortifié, la Marquise faisait inlassablement les cents pas en murmurant des paroles que seule, elle pouvait comprendre. Allant d’un mur à l’autre de la pièce, sous le regard mi moqueur, mi amusé de son régent, Marie se demandait comment allait se déroulé l’entrevue avec ce cousin sorti de nulle part. Oui sorti de nulle part. C’est bien là ce qui prouvait qu’il était bien un Kermorial d’ailleurs. Serait-il blond comme tous les autres ? Aurait-il ce grain de beauté au-dessus de la lèvre ? L’aimerait-elle ? L’aimerait-il ? Tant de question qui allaient sans doute trouver réponse sous peu…

En effet deux jours plus tôt une lettre du fameux Lothaire avait prévenu de son arrivé pour aujourd’hui, causant depuis l’aube de nombreux soucis à l’hôtesse perfectionniste qu’était Marie. La jeune femme voulait faire bonne impression sur ce nouveau bout de famille qui s’annonçait, sans pour autant lui faire peur. Causer sa fuite, voilà tout ce que la Myosotis ne voulait pas. S’il y avait bien une chose qui échappait à son contrôle c’était la chose familiale. Une mère morte pendant son enfance, une sœur séparé à la naissance, trois pères, un parrain absente, un fiancé suicidaire, un ex-mari, un enfant mort-né, un malade, et une dernière en vadrouille, un petit ami brigand, et un premier cousin inconnu. Non les relations familiales n’étaient vraiment pas son truc. Heureusement que pour compenser, Marie avait des hommes.

Votre magnificence, une silhouette à la barbacane.

La voix d’Ascelin venait de rompre le bruyant silence de la grande salle. Une silhouette ? Un homme ? Une femme ? Anxieuse, la blondine approcha de la fenêtre en se mordillant la pulpe du pouce. Qui était ce ? Le Rendez-vous avait été pris avec tous les Kermorial en ce jour. Et Marie espérait bien que Lise serait la première à faire son apparition, car se retrouver en tête à tête avec l’un des cousins l’angoissait beaucoup. Enormément. Les hommes Kermorial étaient bien les seul à qui la Marquise ne savait quoi dire… Les azurines braqué sur le pont levis en contrebas, Marie retenait son souffle en attendant de définir l’identité du premier venu.

Faites que ce soit Elsa ! Faites que ce soit Elsa !

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Marie, ma sœur Marie, ne vois-tu rien venir ? Le pied leste et le regard assassin, Attila s’engagea sur la passerelle de bois branlant. Les lieux avaient bien changé depuis le premier tour du propriétaire, du temps du mariage de Marie avec celui que sa jumelle, par délicatesse exceptionnelle, n’appelait que « le Montfort ». Du bout des lèvres, tout de même. On ne peut pas tout contrôler.

Cucé la ruine farcesque toisait à présent de toute sa respectable hauteur le paysage environnant. Plus de brèches ni de décombres, de trous ni de cicatrices – du moins sur la façade présentée au monde. Elisabeth ne portait pas le lieu dans son cœur, mais cette vision la satisfit grandement. Sa précieuse petite sœur ne pouvait tout de même pas habiter un taudis, ça non. Hors de question.

Pour compléter le tableau, une sentinelle faisait le pied de grue à l'entrée. Mais il faut bien que quelque chose cloche : au lieu de réciter le petit compliment d'usage, le pauvre garçon écarquilla les yeux à la vue de la visiteuse. Un nouveau, à tous les coups. Pas encore briefé sur le chapitre de la gémellité. Sûrement ses camarades plus anciens l'avaient-ils envoyé passer l'épreuve du feu, et riaient sous cape en observant le spectacle depuis leurs remparts.
Et la photocopie de la maîtresse des lieux ne les déçut pas :

- Et si vous viriez de mon chemin, au lieu d’avaler les mouches ? Par exemple ?

Welcome back.*

***

Deux secondes plus tard, une blonde grimpait les escaliers quatre à quatre, et l’autre en dévalait tout autant, si bien qu’elles se sautèrent au cou en plein milieu d’un colimaçon. Exercice fort périlleux, puisque la pente est raide et glissante la pierre, mais rassurez-vous, chers et estimés lecteurs : aucune chute, aucune blessure, pas l’ombre de la plus petite cheville foulée à l’horizon. Les bobos, ça vous gâte une séquence émotion. Adoncques, après force caresses et protestation d’amour, et sous l’insistance d’un intendant un tantinet embarrassé, les jumelles reprirent le chemin pentu de la grande salle.

Postées devant la fenêtre, l’aînée enroula ses bras autour de la cadette, et posa le menton sur son épaule. Les yeux fermés. Parce que contrairement à Marie inquiète, Marie fébrile, Marie prête à aimer, Else se soucie comme d’une guigne de ce que pourra penser le cousin dont elle n’a que faire.

*à peu de chose près : "ça fait plaisir de vous revoir".

La caravane avançait à une vitesse impressionnante. Mais en vérité, quoi de plus normal que de vouloir dévorer le plus vite possible les sentiers avec à peu près un millier d'écus de marchandises. Le Manchot se demandait comment on avait pu lui faire confiance alors que tout le voyage durant, la tentation de provoquer un désordre et une attaque pour dérober juste ce qui allait faire le plaisir de la vue et du toucher d'un quelconque bourgeois, lui titillait les narines et les oreilles.

Ainsi, arrivé à Avranches, il avait le goût amer de n'avoir rien voulu ni pu faire. Et il se retrouva à devoir sillonner les sentiers. On avait eu la gentillesse de lui prêter une lanterne pour se guider dans la nuit noire. Le lendemain, il était en Breizh où il rejoignit une auberge. C'est tandis qu'il se taillait la barbe qu'il s'interrogeait pour la première fois sur le lieu et les personnes qu'il avait désormais l'intention de rencontrer. Il ne pouvait rien prévoir à l'avance et la seule chose qui lui venait en mémoire était le visage de Elisabeth. De là, il pouvait plus ou moins déduire l'allure que pouvait avoir Marie. Pour ce qui était de Lothaire, il n'en avait aucune idée. Mais peu importait, il fallait déjà être sur place. On lui avait parlé de "terres". Il cherchait donc un château.

Après le repos, il reprit la route selon la direction bien vague que lui avaient donné et confirmé un nombre impressionnant de gardes (région frontalière oblige) et quelques paysans des environs ceux qui comprenaient plus ou moins le françois.

Mais l'aide d'un cavalier lui fut plus précieuse que toutes les autres.

Demat l'ami, je cherche un château *geste ample* euh, Cucé en Saozon.

Il avait rassemblé un certain nombre d'informations et s'était entrainé à prononcer ce nom. Envoyer une missive lui aurait pris trop de temps en plus de ne pas lui donner l'occasion de prendre en considération les charmes des campagnes bretonnes et l'accoutrement amusant des paysans.

L'homme le regarda d'un drôle d'air avant d'esquisser un léger sourire.

Un château fort si vous continuez sur ce chemin. Je suppose que vous êtes venu de très loin. Elle en vaut le coup d'oeil!
Elle? ,se demanda le blond.
La marquise, l'ami, mais elle est déjà mariée.
J'y survivrai, ne vous inquiétez pas.

Après avoir salué du chapeau, Takanomi poursuivit son chemin tandis que le château se profilait. Il s'approcha d'une imposante herse en bois et se retrouva en plein milieu d'un grand espace et complètement à découvert.
Il avait encore le choix de se retourner de prendre la poudre d'escampette.
Apercevant une sentinelle au sommet d'une tour, il l'interpella:

Vous ne faites pas dans la dentelle ici!
Je viens d'Artois dans le but de réduire ce château à néant. Si vous voulez bien me laisser passer, ce sera fort aimable à vous et ça me simplifiera la tâche. Dites aussi aux occupants de se rendre !

Il déposa sa paume sur la garde de son épée, machouillant son cure-dent dans un demi-sourire.
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Il avança à grand pas, laissant les paysage défiler derrière lui .. Il était grand temps qu'il arrive, car le voyage était fort énervant et fatiguant. La notion de temps avait disparu, mais pas seulement cela ... Plutôt dans les jours passé, il avait été brigander sur les routes poitevine. Quant au soleil qui perd sa luminosité dans l'horizon, comme avaler par un gouffre. Rennes était enfin visible, l'odeur des mélange de denrées était présent et l'odorat de Lothaire qui crépitait d'impatience de manger enfin de la viande ou du pain fraîchement cuit. Ces avec gratitude en vers Rennes qu'il avança vers celle-ci, avec un flambeau en guise de lumière dans cet soirée avec peu de lumière.

Lothaire était arrivé à Rennes dans la soirée, et était maintenant au Remparts. Des vigiles postaient devant les remparts, regardant de près le jeune homme. Des hommes assez grassouillet, de longue tignasse pour guise de cheveux, des chopines en mains, et des lances dans l'autres mains avec le bouclier.

Euh ... Je vous dérange peut être? Le château de Cucé en Saozon, savez vous où il se trouve?

Des signes de mains d'un vigiles et l'autre qui leva les sourcils. Visiblement , les deux gardes n'était pas d'accord entre eux. Et le sentiments d’inquiétude sur la sécurité grandissait dans l'esprit de Lothaire. Ces avec hésitation et purement avec hasard qu'il avança dans les rues de Rennes cherchant un petit indice.

Lothaire s'était pourtant jurer d'arrivé au château dans la soirée, mais la paroles ne fis que éphémère. Il s'arrêta dans une taverne laissant vaquer l'ouïe de ce derniers sur les paroles de certains. Un hommes attira particulièrement l'attention de Lothaire.

Vous .. Oui, vous! Vous parlez du Château de la marquise? Marie de Kermorial? Donc vous devez en savoir plus au sujet de ce château, où il se trouve?


L'hommes bascula sa tête de haut en bas, d'un signe positive et indiqua précisément la route. Mais à peine le temps de finir, qu'il partit sur les routes. Lothaire retraça le chemin à pieds que l'homme avait indiqué avec des signes. Il n'avais pas fallu marcher longtemps pour voir enfin le château et la grande grille devant ... et s'y planta devant. Attendant qu'un gardes, remarque la présence de Lothaire.

Au creux des bras d’Attila, le monde était plus beau.

Je disais plus haut que Marie avait des hommes pour l’entourer,
mais en fait, la blonde avait surtout une sœur. Non, mieux. Une jumelle. Qui ne lui ressemble pas.
Leur traits sont bien identiques, mais leur caractères sont opposé.
Là ou Marie sera douce et aimante, Lison se fera acide et brûlante. Là ou Marie vacille, Elise tient bon.
C’est ainsi. Et la cadette enviait plus que tout au monde la force de son inébranlable aînée.

J’aimerai être comme toi, Lisa. Si tu savais…

La mimine de Marie se glisse sur les bras noués autour de sa taille.
La tête se penche pour trouver celle de sa double.
Depuis combien de temps ne s’étaient-elles pas revues ? Bien trop longtemps sans doute.
Attila était la personne la plus proche d’elle, et pourtant celle qu’elle voyait le moins.
Mais « loin des yeux, loin du cœur » n’est pas Kermorial !

J’espère qu’il va m’aimer. Vraiment.

Pour le savoir, il fallait attendre…


[Dehors… La Barbacane.]

La réaction ne se fit pas attendre de la part du novice de la garde.
L’arc fut bandé, la flèche encochée, l’inopportun visé.
A Cesson, il n’y avait que la Marquise qui faisait dans la dentelle, qu’on se le dise !

Qui va là !!! Et l’aut’e il est avec vous ?

En effet, une seconde silhouette s’annonçait aux abords de la barbacane,
et le bleu du haut de sa muraille ne comptait absolument pas
laisser prendre le château le jour de sa première embauche.
Il commençait a stresser le pauvre...

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Il n'y avait guère besoin d'être directement sous le perchoir pour se rendre compte de l'air presque effaré et abasourdi de la sentinelle. Apparemment la voix du grand cousin Kermorial avait retenti suffisamment fort que pour l'intimider. Ce n'était pas pour lui déplaire, au blond Manchot qui se gaussa et retroussa même la lèvre supérieur pour se donner un air méprisant et ô combien méprisable. Il soupira ensuite, avec la même attitude de dédain qu'il avait observé à maintes reprises chez des dignitaires étrangers qui n'avaient pas le temps ni l'envie de faire bonne figure, souvent à cause d'une route longue et pénible qu'ils avaient eu à faire.

Ce n'était pas exactement son cas mais quand même. Cette posture qu'il se donnait avait quelque chose de jouissif. On lui avait souvent inculqué l'effort de paraître désagréable pour ensuite agréablement surprendre l'interlocuteur ou n'importe quel autre type d'individu vis à vis.
En tout cas, la voix de la sentinelle sonnait en tremblotant presque. Apparemment, on ne recevait que trop rarement dans les parages, la visite de quelqu'un venant menacer de détruire un château fort, une forteresse tout seul et avec un bras en moins et sans bouclier aucun, en se tenant à portée de n'importe quel arc à flèche -le garde le visait d'ailleurs de son arc à ce moment précis- complètement à découvert.

Fixant la flèche, Takanomi ne bougeait pas d'un iota, si ce n'est pour chasser des insectes qui venaient lui titiller les oreilles.
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[A l'intérieur du château, la grande salle]

Je sais, ma Marie…

… que ne pas t’aimer, c’est déjà te faire du mal.

Elsa resserre son étreinte. Il y a comme un gouffre au creux de la poitrine mariale, une faiblesse dans la charpente, un trou qui creuse, jour après jours, et que la tendresse sans borne de sa jumelle ne peut pas combler. Voudrait, pourtant. Car les autres sont dangereux, tous, sans exception. Cruels, ou légers, ou simplement idiots. Et le besoin d’eux est un poison mortel.

Il t’aimera.

Ou bien il lui en cuira. Car si personne ne peut forcer les goûts et les sentiments, il est tout à fait possible de les faire amèrement regretter.

Mais le grabuge à l’entrée interrompit bientôt la réunion de famille. Elsa se glissa devant sa sœur, et se pencha par la fenêtre. Là, en contrebas, le jeune sot de la garde – il aura compris, le pauvret, que le service des Kermorial n’est pas de tout repos – tenait en respect deux hommes… dont l’un lui était familier.

En respect ? C’est vite dit. La mine suffisante de Takanomi irrita instantanément Elisabeth l’irascible. Alors quoi ? Parce qu’il s’appelait Kermorial, il se sentait le droit de se conduire comme maître en la demeure ?

Vous êtes prié, mon cousin, de vous tenir autrement en ces lieux. Jouez au magistraillon sur vos terres, ou ailleurs, tant qu’il vous plaira ; mais ici, vous n’êtes jamais qu’un invité de ma sœur. Je vous invite à être plus aimable.

Si vous aussi, vous trouvez que c’est l’hôpital qui se fout de la charité, tapez 1. Si le spectacle vous amuse, tapez 2. Si vous n’avez rien compris… retournez vous coucher.

Élisabeth avisa enfin l’étranger. Lothaire ?

On peut dire que vous vous souviendrez de votre passage. Seriez-vous par hasard attendu ?

Le novice de la garde (qui a tapé 1) hésita un instant, mais ne bougea pas d’un pouce. Jusqu’à preuve du contraire, personne ne lui avait donné l’ordre de baisser les armes. Na.

Etape première, chaleureux acceuil de la "drôle" de cousine. Etape seconde, on allait lui décocher une flèche en pleine tête, peut-être, s'il ne faisait pas attention.

Il avait eu le temps de voir une figure blonde apparaître à la fenêtre et lui adresser la parole dans un flot de mots trop rapide pour qu'il puisse les saisir dans leur entièreté. Ainsi ne perçut-il que le ton qui n'avait rien d'avenant. De toute manière, il n'était qu'un étranger qui portait le même nom qu'eux. Il n'a pas grandi avec eux, ne leur a jamais adressé la parole, ou presque, n'a partagé aucun repas, aucun rire, aucune tristesse, aucun délire, aucune souffrance, aucun espoir et forcément aucun amour. Les liens de sang et les liens "héraldiques" existaient mais ils n'avaient pas d'humanité réelle, eux.

Il finit donc par donner raison à la jeune femme, puisqu'elle n'avait pas tort et à taper 4. Après quoi, il se tourna vers l'homme qui se tenait à quelques pas en retrait.
Vu ses traits, il devait être le fameux Lothaire de Kermorial.

Dites, votre nom me dit quelque chose... Est-il possible que vous ayez passé par Péronne il y a quelques mois de cela?

Il n'avait rien à perdre à tenter sa chance de cette manière, même s'il devait exister des centaines de Lothaire à travers la France. Mais combien ne payaient-ils pas leurs impôts?
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