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[RP] Prendre le maquis II - Version tourangelle.

Gnia
RP réservé aux troupes de la Fronde.
Tout PNJ non autorisé pourra être tué sans sommation et mourra dans d'atroces douleurs.
Le choix d'un lieu isolé et défendable a été fait à escient, merci d'en respecter la cohérence.



"La roue de la fortune tourne plus vite que celle du moulin." Miguel de Cervantès


[A quelques lieues de Vendôme.]


Comme il en va de tout lieu abandonné un jour par les hommes, la végétation avait envahi l'espace, rampant sur les vielles pierres, le faîte d'un arbre téméraire crevant parfois même une toiture à demi effondrée.
La roue du vieux moulin s'effritait, bouffée par les vers et les intempéries, et l'eau était à présent bien loin, le cours d'un petit bras du Loir avait ici dévié, au gré de ses crues, et de fait, la meule, l'entrepôt à grain et le logis du meunier avaient été abandonné et livrés à la nature.

Le confort n'y était pas de premier ordre, certes.
Mais on avait de l'espace, certains toits ne prenaient pas encore tous l'eau, et l'eau, il y en avait à foison et à proximité.
L'isolement et le couvert de la végétation offraient un luxe en matière de discrétion et de possibilités de fuite au travers des futaies.
Mieux encore, l'entrepôt désaffecté qui jouxtait le moulin avait été conçu pour résister aux pillards et à la gueusaille hostile des temps de famine.
Mais mieux que la position et l'architecture, c'était leur nombre qui conférait la meilleur défense, et bien qu'amoindris, ils n'en vendraient pas plus chèrement leurs carcasses.

La Saint Just s'était octroyé ce qui semblait être la chambrée de la famille du meunier, mais à la faveur d'un rayon de soleil éclairant la petite cour gagnée sur la mauvaise herbe piétinée par les nombreux et récents passages, elle s'était installée sur un banc de pierre et compulsait un vieil ouvrage traitant d'astronomie.
Elle en tournait maladroitement les pages de la main gauche, la droite, momentanément indisponible, s'ornant d'un imposant hématome gagné lors des derniers combats.
Quitte à être au repos forcé, autant s'instruire.

Relevant un instant la tête, elle aperçut, masqué pour moitié par les frondaisons, l'un de ceux qui s'acquittait de son tour de garde.
Un fin sourire s'ébaucha sur la mauvaise trogne de l'artésienne et son attention se reporta sur la description éminemment chiante des constellations.

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Finn
Les sabots de fer usés martelaient sans ménagement le sol caillouteux du sentier entre vignes tourangelles. Une lance solide, mais fourbue et bâfrant par goulées la poussière de journées entières à sillonner le pays à l’abri de l’œil de Paris. Ces frondeurs-là n’avaient pas fière allure. Pour autant, ils se distinguaient par la pudeur de ne pas se plaindre des conditions qui étaient leurs, alors que d’autres étaient tombés. Et pas plus tard que la veille.

De Vendôme à ses alentours, l’Irlandais menait les hommes qui avaient bien accepté de le suivre jusqu’à la tanière champêtre du reliquat de leur armée félonne. Aiguillé par les mots de sa Reyne, il enfonçait ce petit monde dans les entrailles d’un bois dense, longeant le timide Loir qui leur ouvrait une voie vers le bastion sauvage. Pour plus de commodité, leurs montures furent démontées, leurs traces effacées, et leurs murmures étouffés.
Lorsqu’il fallut montrer patte blanche, l’Irlandais constata avec un certain soulagement que la déferlante normande n’avait point tout emporté de leurs compagnons. S’il reste une main au bretteur, il reste un œil à l’archer.

Passées les civilités d’usage, ils débouchèrent sur cette petite cour foulée par une activité grouillante donnant un aperçu du quotidien des embusqués.


- « Quartiers libres ! », annonça-t-il au reste de sa troupe.

Tout le monde aspirait au répit, d’autant que leur mission semblait s’achever ici.
Invitant à le suivre celle qui avait fidèlement occupé l’arrière de sa selle depuis la Berry, l’Irlandais s’avança vers le banc baigné d’une lumière studieuse.


- « La clandestinité te colle à la peau, Ma Reyne. »


Un sourire étira ses lèvres, un de ces rares qui trahissent l’inquiétude passée.
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Gnia
Un sourire en coin accueillit l'Irlandais pénétrant l'antre où la Fronde soignait ses blessures. Elle referma le manuscrit en un bruit sourd et s'étira avec nonchalance tout en continuant d'envisager, narquoise, le visage couvert de poussière de l'arrivant.

Je t'avoue que j'aimerai assez parvenir à muer un jour. Si les reptiles changent de peau, la salamandre doit bien en faire de même, ne penses-tu pas ?

Elle se leva et en deux pas lui fit face, plongeant son regard dans le sien avant de céder à une franche accolade qu'elle ne prolongea point, tant elle aurait aimé qu'elle ne se transforme en étreinte.
Or, l'Irlandais avait jugé bon de se présenter avec une escorte en la personne d'une jeune femme qui se tenait pour l'heure coite.


Heureuse que vous soyez parvenus à bon port sains et saufs.
Il n'en a pas été de même pour tous.


Une moue forme un instant sur ses lèvres une petite grimace tandis que du regard elle interroge l'Irlandais.

Qui est donc notre invitée ?
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Eusaias
[Vendôme – aux mains de la barbière]

Le regard aquilin regardait avec soin la volumineuse poitrine de la plus trop jeune femme qui s’acharnait sur le torse royal. Non qu’elle le dévorait telle une catin ou le disséquait comme une bouchère, mais elle le bandait et le pansait. Une vilaine lame était venue gouter le roi lors de la bataille de Vibraye, stoppant de facto la fronde. Qu’est-ce qui était le plus fâcheux ? D’être tombé ou de n’avoir capturé aucun écu ? Le balbuzard bien que concentré sur les mamelles se posait la question.

La crinière du flamboyant Sulpice se fit reconnaitre parmi les troupes et celui-ci arrivait à grands pas.


- Il se dit que le capitaine de Touraine viendrait vous chercher afin d’éviter d’aggraver la situation.
- Je n’irais pas.
- Hum, il semblerait que ce soit pour éviter trop d’ennuis.
- Je n’en doute pas un seul instant. Ce dont je me doute c’est que ce n’est pas pour NOUS éviter des ennuis, mais pour en éviter à la Touraine.
- Vous pensez ?
- Non… J’en suis certain. La duchesse se met à plat ventre à chaque fois que Vonafred passe, plusieurs nobles ont des soucis avec l’Eglise et la Touraine demande l’aide du roi. Et oui Sulpice nous ne sommes que monnaie d’échange, sauf qu’ils n’auront rien.
- Et vous comptez faire quoi ?
- Les laisser faire leur petit arrangement sans moi. En attendant je veux rejoindre les autres, aide moi mon bon Sulpice.


La couronne avait rejoint sa tête et le bourguignon avait tenté de se dresser de toute sa hauteur, il n’était pas très grand cependant. Il avait passé le tabar noir et sang, marqué d’un corbeau et d’une salamandre. Sa miséricorde à la ceinture remplacerait « Joie Perçante » qui se faisait réparer par un forgeron. Il s’enfonça dans le moulin, ce colosse au bras géant, capable de vous plonger dans la boue ou vous élever dans les airs…
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Suzanne
Quartier libre... moui. Mais pas pour elle apparemment. Sommée de suivre l'Irlandais une fois pied à terre, la brune s'éxecuta malgré tout et toutes façons n'ayant rien de mieux à faire... ne sachant surtout pas quoi faire.

Encore une fois, elle s'était laissée embarquée dans l'inconnu le plus complet. Traverser les comtés en compagnie d'hommes qu'elle connaissait à peine était devenu pour elle une habitude, depuis qu'elle avait quitté sa champagne natale...
Et cette fois ci ne dérogea pas à la règle. En route mauvaise troupe... et quelle route...

Restée en retrait, parce qu'elle est comme ça, elle observait, mutique, la scène de retrouvailles entre l'Irlandais et la jeune femme. Le fait de ne pas bavasser comme une pie lui permettait d'appréhender les réactions des autres avec précision... et quand une grimace déforma la bouche de "La Reyne" comme nommée par Finn, La brune eut un léger plissement de nez, genre :
" qu'est ce que je fais là ? pourquoi je suis là ? Suis je la bienvenue ? "

La question s'adressait pourtant à Finn... mais l'audace prit le dessus.
Suzanne.

La regardant dans les yeux, sans pour autant faire affront, elle sentait déjà le rouge lui monter aux joues... "mais qu'est ce je fais làààà ?"
Herboriste.

Les mots sont lâchés avec pudeur, mais ce détail pouvait avoir son importance, d'autant que c'était pour ça que l'Irlandais l'avait emmenée.
Finn
L’étreinte avortée réveilla la vieille frustration d’une âme solitaire par trop depuis que la Salamandre l’avait quitté à Sémur. Les retrouvailles seraient donc placées sous le signe de la retenue.
Soit.

L’Irlandais acta la chose d’une légère crispation des mâchoires et se contenta d’opiner du chef à la timide distillation d’informations de sa compagne de route.


- « Je l’ai ramassée à Sémur. Elle m’a épaté par sa compétence dans l’art des soins en s’occupant de cette vilaine plaie qui me faisait manquer à mes devoirs envers toi, Ma Reyne. » Le regard las mais toujours aussi vif de l’Irlandais alla se promener sur l’avant bras reptilien. « Suzanne est une jeune femme enthousiaste, je parie qu’il lui tarde d’œuvrer pour ses souverains. Accorde-moi donc de te prouver ce que j’avance sans cette pudeur qui semble la caractériser en la laissant examiner cette triste meurtrissure que je ne saurais voir. »

S’écartant d’un pas, le vassal laissa la voie libre à l’herboriste. Il lui céda la place libre du banc et préféra border le flanc opposé de sa suzeraine.

- « Je suis sûr que même le reptile à sang chaud peut renaître sous une peau nouvelle lorsqu’elle est effeuillée par des mains suffisamment fébriles… », confia-t-il à voix basse, cultivant un ton plus approprié aux comptes-rendus de rapports militaires qu’aux propositions indécentes.

Et de reprendre, sa forfaiture accomplie, faussement distant.

- « Je n’aperçois pas Gaetan. »

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Calico
[Le vieux moulin]

Depuis le campement du coeur navré, Eric et Cali avaient pris la poudre d'escampette. La reddition n'était pas une option envisageable avec les voyages, la promiscuité, les odeurs de pieds, le ventre qui tenaille, les blessures....Il n'était pas question qu'ils lâchent l'affaire après ce qu'ils avaient enduré. Tandis que Falco rendait les armes aux pieds des forces tourangelles, les deux acolytes avaient dormi dans la forêt. Enfin dormi est un bien grand mot, car entre le blessures, la peur d'être suivi, tourner en rond, revenir sur ses pas pour être sûr d'effacer toute piste et les discussions, la nuit fut horriblement courte.
Ils avaient du s'assurer qu'ils n'étaient pas suivi et les deux compères étaient forts pour cela car leur crédo était la rôde. La petit sauterelle était capable de flairer n'importe quoi à proximité et elle était sûre que personne n'était dans les environs ou alors la personne avait des pouvoirs magiques.

Eric savait que la salamandre s'était réfugiée dans un vieux moulin et il avait récupéré la petite brune, un peu perdu dans ce qui semblait être une passation d'arme sur Vendôme.
Ils arrivèrent enfin aux abords du vieux moulin désaffecté. Tout semblait si calme que Cali se demanda si Eric n'était pas sous l'emprise de quelques
opiacés et avait fabulé quand au point de rendez vous.
Ils marchèrent et quand le premier pas fut posé au devant de l'entrée, le bois craqua. La sauterelle fit une grimace qui voulait clairement dire "Pour la discrétion on repassera".

Ils pénétrèrent à l'intérieur pour y voir effectivement les hommes du balbuzard. Depuis le début de l'expédition, Cali voyageait avec le coeur de Falco, se rendant compte qu'au final, elle ne connaissait pas beaucoup voir pas du tout, les hommes de l'armée de la Reyne.
Arrivée comme un cheveu sur la soupe, elle jeta un coup d'oeil vers Vairon puis sourit aux personnes présentes en décrivant un arc de cercle avec sa main pour leur faire un coucou amical. Elle n'avait pas trop envie de se faire crever la paillasse sur un malentendu. Ils avaient l'air bien expansifs et débordant d'exubérance. Elle eut envie de crier un "YOUPI YOUUU" pour les dérider, tant elle sentit une atmosphère pesante. Ben quoi ils étaient pas morts, alors haut les coeurs!!

Calico, je suis avec vous....

C'est la chemise et les brais maculées de sang de ses plaies, sur le dos et la cuisse, qui s'étaient réouvertes, que Cali fit son apparition. Les points de suture que lui avait appliqué un homme d'église sur vendôme avaient surement du lâcher en partie avec la nuit qu'ils avaient passé, Vairon et elle. Ils étaient aussi frais que des gardons qui n'avaient pas vu l'eau.
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Gnia
Le regard bleu sombre s'ancra dans celui de la jeune femme et la Saint Just hocha la tête.

Bienvenue dans notre enfer, Maistre Suzanne.

Esquissant un sourire en coin tout en écoutant les précisions apportées par l'Irlandais, elle reprit place sur son banc de pierre, bientôt flanquée par Finn.
Elle relevait la manche de sa chainse pour que la jeune herboriste puisse prendre la mesure des dégâts lorsque les murmures glissés à son oreille eurent pour effet immédiat de faire monter un rose prononcé aux joues d'Agnès. Elle toussota, et se détournant de l'auteur du méfait, elle confia à Suzanne


Il n'y a aucune plaie. Ma lame s'est brisée lorsqu'une autre l'a rencontré, j'imagine que la force de l'impact aura trop sollicité le poignet...
Je vous laisse juger du mal...


Et de tourner le visage à nouveau vers Finn pour lui confier ce qu'il est advenu de Gaetan

Gaetan et d'autres de son groupe ont fait mauvaise rencontre, quelques jours avant nous, la même armée...
Aux dernières nouvelles, il n'y a pas eu de morts à déplorer et l'ensemble du groupe tient convalescence à Patay...


Avisant au loin, deux autres rescapés qui entraient dans le moulin, elle glissa à nouveau à la jeune herboriste.


Je crois que vous aurez fort à faire les prochains jours pour soulager nos blessés...
Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez point à le demander, nous ferons en sorte de vous le fournir si nous le pouvons...

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Suzanne
Un sourire entendu plutôt qu'un " merci " inutile fit écho aux salutations de "La Reyne".

Remerciant cette fois l'Irlandais qui lui céda la place auprés de la jeune femme et ignorant le manège entre les deux qui créverait les yeux à un aveugle, Suzanne se concentra sur l'avant bras dévoilé, écoutant le pourquoi du comment.


Une belle contusion oui. je vais vous appliquer du baume en attendant de pouvoir faire un cataplasme qui accélèrera la guérison.

Suzanne sortit de sa besace en premier lieu la bouteille de vinaigre des quatre voleurs, qui nettoie, lave, desinfecte.. bref, le truc bien comme il faut quand on n'a pas d'eau pour se laver les mains. Elle en versa une rasade dans une paume et se frotta vigoureusement les mains, avant d'aller sortir un pot d'onguent. Et tandis, qu'ils conversaient, la Discrète s'appliqua à étaler avec douceur le baume au Souci sur la contusion.

Voilà pour le moment, ça devrait vous soulager.

Et de tourner la tête vers l'endroit désigné par Gnia... Ne pouvait faire qu'acquiescer à la vue des deux combattants qui semblaient sortir d'une boucherie... sans mauvais jeu de mot...

Je vais avoir besoin d'une chose en urgence oui... un feu sur lequel sera maintenu en permanence un chaudron remplit d'eau, pour qu'elle chauffe en continu.

Parce faire que des cataplasmes, des décoctions, et faire bouillir les linges sans eau... ben c'était pas possible.
Eric.laveau
Avec tout ce qui se tramait autour de la reddition du Cœur Navré, il ne faisait pas bon d'être un frondeur dans le coin et encore moins d'être un frondeur blessé. Les rues de Vendôme étaient pleine à dégueuler de ces bonnes âmes à l'haleine refoulant la défection royale,c'est le genre de chose à laquelle il faut s'attendre lorsqu'on lèche le fion de l'usurpateur et de sa clique faisandée, prêtes à toutes les bassesses possibles pour bien se faire voir auprès d'une moitié d'homme qui n'en avait visiblement rien à faire de leur tronche. Ni du royaume d'ailleurs. La Fronde allait surement devoir faire profil bas le temps de panser ses blessures mais jamais elle n'abandonnera son combat. Laveau n'avait pas l'intention de se rendre, lui, il ne s’arrêtera que lorsqu'il ne pourra plus se battre. Quand il sera refroidi et en état avancé de décomposition...mais pas avant. Il n'avait rien à perdre d'autre que la vie de toute façon alors les éventuelles pressions et menaces ne lui faisaient ni chaud ni froid. Rien à battre.

En attendant, il ne valait mieux pas jouer au héros parce qu'on sait tous où ils terminent ceux là, d'abord aux mains de l’ennemi puis gigotant au bout d'une corde acclamé par un public chaleureux armés d'un arsenal de bectance avariée. Bref passons. Vairon se dirigeait vers le lieu de retraite provisoire, le temps de reprendre des forces avant d'attaquer à nouveau. En tant que meneur de son groupe, il connaissait l'emplacement du vieux moulin abandonné mais ce n'était pas forcément le cas des filles. Moins de personne au courant, moins de fuite. Mais si jamais le groupe se retrouvait scindé pour une raison ou une autre, cela compliquait grandement les choses. C'est pour cette raison que le pourfendeur de Blanche resta dans le coin histoire de récupérer la Sauterelle et la Petite, tachant du mieux qu'il le pouvait de ne pas se faire repérer. Du moins pas par les mauvaises personnes. Il quadrillait le périmètre, esquivant les patrouilles hostiles, les défilés de glandus en d'autres termes, scrutant et zieutant chaque planque potentielle qui pourrait abriter un petit gabarit voire deux.

Après quelques temps, une silhouette connue fit son apparition à un coin de rue. Calico. Elle était bien amochée la pauvre. En temps normal elle n'était pas franchement costaud mais là elle était dans un état bien plus piteux que la dernière qu'il l'avait croisé. C'était peu de temps avant que lui même ne tombe sous les coups de l'adversaire. Eric ne pouvait pas briller à chaque fois non plus mais sa composition solide lui avait permis de s'en sortir sans blessures importantes. L’œil et la pommette droite était en vrac, rien de bien insurmontable, il avait vu bien pire...et puis le violet lui allait plutôt bien au teint. Son bras gauche, quant à lui, le faisait un peu souffrir quand même, il pensait que son épaule était démise mais ce n'était pas le cas car la douleur serait bien plus vive. Cette douleur venait surement du fait que dans la mêlée son bras fut tordu dans un sens non prévu par le Très Haut, notre créateur.

A présent rejoint par la Sauterelle zébrée, il ne fallait plus s'éterniser dans le coin. Naella ayant intégré l'armée plus tard, peut être se trouvait elle déjà sur place. Il sera fixé sur son sort une fois arrivé au moulin. Tous deux s'enfoncèrent dans les bois où la nature avait repris ses droits. Laveau comprit mieux le choix de cet emplacement pour leur retraite. Il était vraiment facile de s'y dissimuler et de riposter si jamais la piétaille usurpatrice se sentait pousser une burne dans les braies et osait s'aventurer dans les bois afin de les déloger par la force. Leur cachette était tellement bien trouvée et tellement abandonnée depuis des lustres que pour la rejoindre fallait s'accrocher. D'ailleurs pendant un court instant, le Vairon pensait s'être paumé...mais il continua sa route sans le montrer, silencieux comme à son habitude.

Lorsqu'ils arrivèrent au moulin, le spectacle était assez désolant. La Fronde avait perdu de sa superbe mais Eric savait bien que tout cela n'était que temporaire. La Fronde n'était pas prête de se rendre et ce même lorsqu'elle crachait des glaviots ensanglantés ou avait les os brisés.

Il déposa ses affaires à l'intérieur du moulin, dans ce qui devait être la salle principale au rez de chaussée. Là bas dans le fond, voila ce qui serait son adresse pour les prochains jours. Maintenant...il n'y avait plus qu'à. Son état n'était pas des plus préoccupant, il ne nécessitait pas une attention particulière, ça allait bien se réparer tout seul. Par contre les plaies de Calico s’étaient réouverte et valait mieux s'occuper d'elle rapidement. Cependant...Laveau n'était pas expert lorsqu'il s'agissait de rapiécer les chairs. Les larder, les découper, les trancher, les attendrir à coups de bottes ou de masse, là oui sans problème...mais pour le reste, il ne faisait pas dans la dentelle. La seule capable de s'en occuper sérieusement était affairé à remettre la Reyne en état de marche. Il balaya la cour du regard, pas mécontent de les retrouver après le carnage des jours passés puis pivotant la trombine vers Cali, lui dit:


Va falloir patienter un peu, tache de ne pas te rouler dans la boue en attendant.
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Gnia
Agnès laissa la jeune femme faire son office, se contentant de grimacer lorsque l'application du baume éveillait la douleur par endroit.
A la demande de feu, le front comtal se plissa, en proie à un dilemme certain.


Le souci du feu, c'est la fumée... Nous n'en allumons que la nuit, sans hautes flammes.
Je crains que l'on ne puisse guère entretenir un feu de jour, sauf si quelqu'un sait comment en faire sans fumée...


Elle siffla entre ses dents, et de la main à présent libre, elle fit signe à Laveau d'approcher.
Geste qui lui tira évidemment une nouvelle grimace.


Psst ! Laveau ?

S'adressant ensuite à Finn et à Suzanne, elle mit fin à leur court entretien

Maistre Suzanne, je crois que la petite sauterelle qui vient d'entrer est fort amochée, si vous voulez bien aller voir de quoi il en retourne ? Il y a également les plaies du Roy à examiner...
Finn, veux-tu accompagner Suzanne et en profiter pour prendre vos quartiers ?
Je te verrai plus tard...


Un profond soupir souleva sa poitrine tandis qu'elle tentait de baisser sa manche sur le poignet. L'entreprise lui semblant trop délicate, elle opta pour laisser les choses en l'état.
Elle jeta un regard de biais en direction de l'homme qu'elle venait d'apostropher, histoire de voir si elle avait été entendue.

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Eusaias
Le balbuzard était entrain de regarder les blessés, les morts ayant été laissés sur le champ de bataille. Tout ce sang versé à cause de la soif de pouvoir du périgourdin. Car il est évident que le bourguignon lui est un saint. Un regard de biais au roux à ses côtés.

Sulpice, file ventre à terre en Bourgogne prendre des vivres et des hommes sur les terres de mon vicomte et baron de fils. Lève l’impôt également et demandes aux forgerons de nous faire épées et pointes de flèches. Va Sulpice.

Voilà une sauterelle dans sa ligne de mire. Le balbuzard sourit, ravi de la voir debout et en piteuse état plutôt que couchée et raide comme une saillie, il l’aime bien la petite. Il tente de rester digne et la salue d’abord de la tête avant de placer sa main sur la joue de la sauterelle.

Vous avez une mine épouvantable Calico. On dirait que vous mal dormi ses derniers temps, mais je reste content de vous voir.

Il est plutôt content de sa bêtise et retire sa main délicatement avant de donner une très petite tape délicate de son index sur le nez de la sauterelle.

Ceci dit vous devriez retourner voir la barbière et sans doute prendre du repos. Je vous aime bien, mais j’avoue préférer vous apprécier vivante que morte. Alors exécution jeune fille. Avez-vous des nouvelles de Naella, Eric et Harlock ?

Le regard du rapace se porte sur la petite sauterelle. Si jeune et pourtant si brave.
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Cassian_darlezac
Arrivé en même temps que le Seigneur Finn, le jeune Prince rongeait déjà son frein, il avait pris le temps de saluer tout le monde et constatait à présent les dégâts. Quelle était belle l’armée qui l’accueillait, pour sûr ! Une bande de bras cassés pansant leurs blessures, des infirmes et des bonnes femmes ! L’on était fort loin de l’image que renvoyait les tapisseries de sa chambre à Bouillon. Qu’y avait-il donc d’épique là dedans ? Où était le faste ? Le grandiose ? Ici, même son père lui paraissait moins glorieux. Mais que connaissait-il à la guère ce jeune paon, bien plus habitué à la fraicheur des cours et aux mondanités qu‘à la rudesse des champs de bataille ?

Il était tombé malade peu avant le début des combats et s'était retranché à Sémur, ses entrailles se tournant et se retournant sans raison, il lui avait fallu presque deux semaine à se remettre sur pied. Maudit soit cette fichue sorcière qui lui avait vendu ce "philtre des dieux", sensé pourtant l'entourer d'une aura divine amenant chaque homme et femme à courber l'échine émerveillé en l’apercevant. Que ne s’était douté qu’il y avait là quelque entourloupe !

Mais il avait enfin rejoint les siens, et pour les trouver où ? Dans un château ? Que nenni ! Dans un vieux moulin en ruine qui mettait déjà à mal ses rêves de grandeur. Si tout le monde semblait s’en acquitter, lui non, c’est pourquoi sa voix s’élevait déjà à peine arrivé, prenant son père à parti.


« Mordiable ! Souhaitez vous réellement resté terrer ici ? L’on ne peut même pas cogner une poutre sans craindre que tout l’édifice s’effondre. Je sais que vous êtes à mal mais commandez mon roi, commandez j’obtempérerai ! Allons trouver le petit Seigneur du coin pour qu’il nous accorde l’hospitalité et s’il ne le veut guère nous lui prendrons ses terres et le laisserons pour mort. Je vous réquisitionne même une auberge s’il le faut, que sais-je ! Mais quelque chose d’un peu plus royale pardieu ! Je suis certain qu’ici il n’y a pas même une couche convenable où je pourrai m’endormir sans me réveiller le dos endolori et le cul pucié... »
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[Prince frondeur de France & de Bouillon, Seigneur de Corcelles - 16 ans - Nouvelle bannière prévue pour bientôt.]
Calico
L'endroit était vétuste certes, mais Cali avait connu pire. Il fallait voir l'auberge rouge dans le fin fond du Languedoc pratiquement à la frontière de l'Auvergne, fallait la voir cette auberge....Une puanteur. On se demandait si il n'y avait pas des cadavres faisandés. A côté de cela, le vieux moulin passait pour le Louvre. Ce lierre qui recouvrait de ci de là les pierres donnait un air bucolique à l'endroit, même si ce n'était pas vraiment les vacances, l'endroit avait du cachet, surtout pour une jeune fille qui avait vécu à la dure.

Dans cet endroit flottait une odeur de vengeance. Nul doute que l'acte II se mettrait en place dans une mise en scène des plus insolite et imprévisible.
On sentait les traits tirés et la fatigue sur les visages pleins de morgue mais là où une hirondelle ne faisait pas le printemps, un balbuzard le pouvait. Il ne fallait pas oublier que la colombe sacrée avait pris feu depuis que l'affreux avait mis sa couronne.

Même si la sauterelle ne connaissait pas encore bien, voir pas du tout les bouillonnants présents, ils étaient tous unis dans une même cause donc dans le même bateau. Cali y était donc à sa place, du moins elle la trouverait.

La jeune femme près de la Reyne, sembla être sollicitée par celle-ci pour soigner les blessés. Les plaies de la Cali n'échappaient à personne tant les tâches écarlates sur sa chemise et ses braies, s'étalaient dans les fibres du tissu.
Ramper dans les taillis, passer une partie de la nuit à marcher sans compter les autres obstacles digne d'un parcours du combattant avec des sutures un peu partout n'étaient pas conseillés.
Si depuis le départ du campement de Falco, elle n'avait pas vraiment ressenti la douleur, celle-ci se réveilla peu à peu.
L'adrénaline l'avait dopée, stimulant ses facultés physiques au delà de la norme mais cette dopamine n'était pas éternelle.
Même si elle prenait sur elle, la douleur était bien présente. Malgré quelques feuillus dans ses mèches, des traces de boue sur son visage, la Reyne du voir le visage blanc de la jeune fille qui cachait sa douleur pour passer pour une grande guerrière et envoya la barbière faire son office.
Sûr qu'elle allait passer un sacré quart d'heure. Les points fait sur Vendôme par un curé lui avait arraché des larmes et la seconde couche allait être de mise.

Le Roy faisait l'état des lieux quand il posa son regard sur elle. La petite sauterelle était dans un état de délabrement avancé et sale comme une souillon mais elle lui sourit quand même malgré la douleur. Elle trouva approprié de faire une légère courbette quand il posa sa main sur sa joue.
Elle soupira d'aise, se sentant ragaillardie. Il était assurément un bon chef qui savait motiver ses troupes et les encourager.


Mon Roy, merci pour vos mots, ils réchauffent mon âme.

Son sourire fendit son minois quand la petite tape lui fit cligner des paupières de surprise.
Il en avait surement après son nez retroussé et parsemé de tâche de son. Ne lui avait-il pas pincé le nez lors d'une précédente rencontre?


OOh mais j'ai bien failli traverser le styx mais ils n'ont pas voulu de moi. Surement qu'ils ont du penser que je n'avais pas terminé ma mission.

Elle insista sur le mot "mission", qui était le voir au Louvre, lui le vrai. Qu'il était bon et salvateur d'avoir un but. Elle inclina sa tête vers lui en gage de respect pour l'attention qu'il montrait à son égard. C'était bien la première fois qu'elle se sentait utile et gratifiée.
Ses deux prunelles regardèrent par dessus l'épaule du Bouillon pour y voir la barbière. Devant tout ce monde, elle serait bien obligée de garde une feinte impassibilité, histoire de garder son égo intact. Un petit rictus poli fut jeté furtivement à l'encontre de la jeune femme dite Suzanne d'un air de dire "bonjour mais je vais pas aimer ton talent".

Quand Eusaias demanda des nouvelles de ses acolytes, elle montra Eric d'un mouvement de menton.


Eric est là. Il m'a aidé à rejoindre le moulin. J'étais avec le coeur navré quand l'armée tourangelle est arrivée tandis que Falco rendait les armes et son étendard. Quand à Naella....Elle doit être dans les parages.

Plus elle côtoyait le Roy et la Reyne plus il lui semblait comme évident qu'ils étaient les souverains légitimes. Ce n'était pas comme cet uluberlu d'imposteur, qui avait une haute idée de lui même, surement la seule grande idée qu'il ait eu dans sa vie.
Elle entendit les jérémiades d'un jeune homme et fronça les sourcils vers lui. Ne sachant qui il était vraiment, elle préféra se tenir dans son coin. Vu qu'il parlait au Roy avec cette fougue, il devait être très lié à lui voir même de famille royale. Elle estima ce blanc bec qui devait chier dans la soie.

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Jusoor
Bouillon n'était pas la demeure de son père qu'elle avait le mieux connue, pourtant elle aimait y séjourner de temps en temps. Et ces temps là, Jusoor s'adonnait à des errances sur le chemin de ronde, dans une complète solitude, abandonnant son esprit au vagabondage dans le paysage qui s'étalait en contrebas. Tantôt noyé dans la brume matinale, tantôt rosé par le crépuscule, toujours traversé par le lacet sinueux de la Sémois. Aussi seule était-elle sur ce chemin de ronde, un sentiment de sécurité l'accompagnait néanmoins. Bouillon respirait la puissance et l'inviolabilité.

Dans la cour, au-delà de l'autre parapet, les hommes du Balbuzard fourmillaient. A l'intérieur de la demeure seigneuriale, il en allait de même. Evidemment.
Fréquemment, elle était éveillée par des discours à voix forte, des emportées grinçantes, et même parfois -trop souvent à son goût- par des pleurnicheries.


« Mordiable ! Souhaitez vous réellement resté terrer ici ? L’on ne peut même pas cogner une poutre sans craindre que tout l’édifice s’effondre. Je sais que vous êtes à mal mais commandez mon roi, commandez j’obtempérerai ! Allons trouver le petit Seigneur du coin pour qu’il nous accorde l’hospitalité et s’il ne le veut guère nous lui prendrons ses terres et le laisserons pour mort. Je vous réquisitionne même une auberge s’il le faut, que sais-je ! Mais quelque chose d’un peu plus royale pardieu ! Je suis certain qu’ici il n’y a pas même une couche convenable où je pourrai m’endormir sans me réveiller le dos endolori et le cul pucié... »

Ce matin, il en allait de même visiblement. Son jeune Blanc-Bec de frère pérorait à nouveau. Après quoi Môsieur en avait-il cette fois ?

C'était fait : elle n'avait pas encore ouvert les yeux que déja, il l'avait foutue de mauvais poil. Dans son inconscience qui s'évaporait, lamentablement gachée, Ju voulut le houspiller et tenta de rouler sur le flanc. Une douleur fulgurante la terrassa et la fit haleter, péniblement, son souffle tenant plus du sifflement laborieux que de la goulée libre. Enfin, elle souleva ses paupières.

Un réveil vivement abrégé en somme. Un retour vertigineux dans le présent : non, elle n'était pas à Bouillon. Non, elle n'avait pas passé la moitié de la nuit à en arpenter les remparts. Et non encore, elle n'allait pas bien. Elle se souvenait de Vibraye, des coquelicots, du repli à Vendôme. Des souvenirs ravivés par l'âpre douleur qui continuait de vriller son corps.
Elle devait se bouger, ne pas s'embourber dans cet engourdissement malsain. Elle résolut d'amadouer et d'éloigner le mal qui la cuisait d'abord. Jusoor devait savoir où elle était ici, ce qu'elle pouvait voir lui étant parfaitement inconnu, si les autres étaient là également, si tous allaient, bien ou moins bien, mais allaient quand même. Elle devait aussi savoir pourquoi la voix de son jeune frère avait porté jusqu'à elle, lui qu'elle n'avait vu depuis la Bourogne. Avait-elle rêvé ? Etait-ce seulement le matin au moins ?


Tant bien que mal, elle gonfla ses poumons et articula aussi fort qu'elle put :

Cassian ? Tu es là blanc-bec ?
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