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[RP ouvert] Au būcher ! Sorcičre !

Lison
- Aristote ? Aristote !

Chausses jetées dans un coin de la pièce, pipe attrapée sur une table, jeune femme qui se jette sur son lit avec toute la douceur et la grâce dont elle est dépourvue… bienvenue dans une auberge miteuse de Castelnaudary.

- Tu te caches où ! Jamais là quand on a besoin de toi !

Et de bourrer rageusement sa pipe de chanvre avant de la porter à ses lèvres, l’allumer et aspirer une bonne rasade de fumée en fermant les yeux.

C’est évidemment ce moment que choisit un petit chaton noir de trois mois pour montrer le bout de son museau et rejoindre sa maîtresse sur sa couche.

- Ah te voilà ! Sale bête va ! Les rats sont plus gros que toi, va pas te faire bouffer.

Le bestiau avait suivi sa jeune patronne sur un bout de route entre l’Italie et le comté de Toulouse. La gamine avait bien tenté de s’en débarrasser, de le chasser, lui envoyer des cailloux et crier, mais la bête avait tenu tête et continué son bout de chemin. Face à tant de courage et de persévérance, elle avait fini par céder et autoriser de façon totalement exceptionnelle et temporaire de partager ses logements avec Aristote, nouvellement baptisé ainsi.

Tirant sur sa pipe, elle s’allongea, une main perdue dans le pelage de la bestiole qui ronronnait, et expira lentement.


- Vivement qu’on se tire de ce bled… Y a rien à en tirer.

Elisabeth, surnommée Lison, âgée de 22 ans, avait quitté toute attache, famille et vie de manoir pour développer son affaire.

- Font genre ils ont besoin de rien… comme si j’savais pas que l’autre grognasse qui fricote avec les voyageurs avait pas un polichinelle dans le tiroir… L’est pâle et va souvent aux latrines, m’est avis qu’son mari va pas être ravi de la nouvelle quand il va rentrer.

Nouvelle tirée sur sa pipe : l’effet de la drogue commençait à se faire sentir, ses muscles se détendaient, sa respiration devenait plus calme.

- Elle a fait sa mine de femme choquée et dit qu’elle comprend pas. T’verras que cette nuit c’est moi qu’elle va venir visiter.

Elle rit, posa sa pipe sur une petite table et se laissa emporter par les effluves de cannabis.
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Lison
[Minuit, pleine lune]

*Toc toc toc*

- Grmmpf… ‘tain je dors… Quoi ?
- C’est pour… le remède…
- R’passez plus tard !
- J’vous en supplie.. j’ai besoin d’aide.


La gamine aux yeux d’émeraude essuya, d’un geste agacé, un filet de bave au coin de ses lèvres et, maugréant, se leva en trainant la patte jusqu’à la porte qu’elle ouvrit brusquement pour laisser découvrir une femme en pleure.

- Entrez… T’façon j’suis réveillée.

Elle ramassa la pipe abandonnée, qu’elle bourra à nouveau avant de l’allumer.

- Raah ça va mieux. Et ça sert à rien de chialer comme ça ! Vous faut quoi ?
- C’est que… j’ai pas saigné depuis deux mois et je…
- Ah non vous allez pas recommencer à chouiner ! M’dites pas que vous saviez pas ce que vous faisiez y a deux mois.
- C’est que mon fiancé est parti faire du commerce depuis quatre mois.. il rentre bientôt et il va entrer en fureur s’il sait…. AAAAAAH un rat !

Regard émeraude braqué sur le dénommé « rat », inspiration, expiration et retour sur la visiteuse.

- C’est rien, c’est Aristote. Mon chat…
- Aidez-moi.. s’il l’apprend il me tuera !
- Ecoutez votre cirque avec moi ça fonctionnera pas. J’vais pas avoir pitié. La prochaine fois, pensez-y avant !...


Elle n’aimait pas les pleurnicheuses. Toute faute trouvait son remède, mais fallait assumer. Elle prenait des risques pour ces filles sans cervelle, si ça se savait de trop, c’est elle qui aurait des ennuis.

Elle tira sur sa pipe puis la posa sur une petite étagère. Elle sortit un sac et farfouilla dedans avant d’y dénicher un petit sachet de plantes.


- Faites infusez ça et buvez le tout avec les plantes. Si dans les jours qui viennent vous saignez pas, revenez me voir.
- Bien merci.
- Vous attendez pas à une partie de plaisir.. ça sera douloureux.
- Oui… je…
- ça payera ma chambre...
- Hein? Vous êtes cher!
- J'croyais que je vous sauvais la vie? Elle vaut bien une chambre votre vie... non?
- Oui bien d'accord...
- Et j’veux plus vous entendre. N’en parlez à personne et barrez-vous de ma chambre.


Les jupons de la grognasse volèrent accompagnant la fuite rapide de cette bonne femme à la mine effrayée.

- J’te l’avais dit Aristote… Partout pareil.

Elle se jeta sur son lit et replongea dans les bras de Morphée.
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--Adrien


Des combats, encore des combats, toujours des combats. Depuis le temps qu’il suivait le ténébreux, le jeune Minot n’avait vu que des combats. A croire qu’il les attirait le vieux bougre … Et encore, la dernière fois qu’ils avaient eu la chance de mettre les pieds à Narbonne, le petit page du seigneur n’avait fait que jouer de la pelle pour creuser des trous dans un champ, quelle vie que celle de page.

S’il avait su lorsqu’il s’est engagé auprès du Seigneur qu’il n’aurait pour mission que de regarder les brigands de loin, pour sûr qu’il serait resté en Touraine à voler des écus par-ci par-là. D’ailleurs, voilà tellement longtemps qu’il n’avait pas compté ni les écus, ni les jours qu’il ne savait plus où il en était. Il n’avait rien à faire ce jour là et comme il y avait des émeutes à Toulouse, le blondinet s’en alla en direction de Castelnaudary. Trainant au hasard des routes, flânant en admirant les demoiselles qui passaient, il ne pouvait s’empêcher de voir que lorsqu’il était seul, aucune ne se retournait, alors qu’avec le Seigneur, on pouvait presque les voir baver. Parce qu’il portait la couronne là où le gamin portait le sac de linge sale ? Ou parce qu’il n’avait que 7 ou 8 ans tandis que le ténébreux frôlant la quarantaine ? Peut-importe, aujourd’hui, il se sentait grand .. ou pas …

Adrien, haut comme trois pommes et frêle tel un roseau entra dans une taverne et tenta de claquer la porte à l’ouverture comme le faisait parfois le ténébreux pour attirer l’attention sur lui, réussissant seulement à se faire mal à la main. Grognant de son incapacité à se défendre même contre une porte, le jeune blond s’installa dans le fond, écoutant alors les conversations alentours. Il savait bien faire ça, prendre des renseignements et les rapporter au Seigneur de Cordas. C’était tellement simple de passer inaperçu.


- Elle traîne dans l’auberge à côté …

Et il écoutait, intrigué, curieux de savoir de qui pouvait bien parler ses voisins de comptoir. Une fille qui pouvait faire des choses bizarres ? Les ragots se rapportaient vite !
Frustrés de n’avoir pas pu lutter contre la porte, le Minot se décida à aller voir celle qui pouvait peut-être faire des miracles ! Pour la localiser, il suffisait d’écouter la suite de la conversation entre les deux hommes et discret comme il savait le faire, le blond s’éclipsa, « oubliant » comme il savait si bien le faire de payer sa consommation. Si le Seigneur apprenait ça, pour sûr qu’il prendrait une bonne rouste.

Les mains au fond des poches de sa tenue de page offerte par le ténébreux, le gamin faisait tinter les pièces qu’il y avait au fond. Il entra dans l’auberge voisine de la taverne et se mit en quête d’un indice pour trouver la demoiselle qui pourrait l’aider. Parfois imbécile, parfois futé, le gosse se rappelait du temps où il devait faucher pour survivre. Il remarqua alors, comme la saison l’obligeait, les poils de chat qui trainaient et s’amassaient dans les poussières de l’auberge. Il pouvait suivre l’animal à la trace et les deux alcooliques d’à côté avaient parlés d’un chat noir qui ne ressemblait à rien … Peut-être était-il sur la bonne voie. Suivant le chemin tracé, il arriva devant la porte d’une chambre et c’est d’un geste fébrile qu’il frappa à la porte. Milieu d’après midi, sueur sur le front et perte soudaine de toute conviction, le Minot n’était plus tout à fait sûr … Et si ce que les hommes là bas avaient dit était vrai ?

Il allait décamper en courant lorsque la voix à l’intérieur grogna qu’il pouvait entrer. Ce qu’il fit en tremblotant. Quelle idée stupide, elle ne pouvait rien pour lui, il était simplement trop petit, trop mince et trop fragile pour suivre les traces de son seigneur et devenir soldat, servant servile il était et il resterait.


- Je ... euh .... je ........ euh .........

Les yeux verts qu’il croisa l’effrayèrent et ses pupilles cristallines se mirent à trembler autant que ses jambes qui chancelèrent sous le maigre poids de son corps. Voilà comment un gamin de 8 ans tombait dans les pommes alors qu’il voulait devenir un fort et fier soldat.

Lison
Y avait un espèce de pseudo mythe qui voulait qu’une « sorcière » soit moche et méchante. Pour commencer, Lison n’était pas une sorcière. C’est pas parce que, de temps en temps, elle sortait un peu de poudre de sa sacoche pour aider à arranger les petits problèmes des miséreux d’un bled que forcément ça faisait d’elle une espèce de vieille bonne femme qui dans l’imaginaire collectif ressemblait à une lépreuse à verrue.
Non ! Ça permettait surtout de pioncer et bouffer à l’œil. C’est pas de sa faute si une vieille en Italie… quoi ? OUI monsieur c’est totalement par hasard que celle-ci était vieille et moche, faut pas en tirer des conclusions hâtives et fausses… donc, c’est pas de sa faute si une femme en Italie lui avait appris les bienfaits des herbes, parfois même les dangers de certaines, mais ça elle l’avouera moins. Elle ne faisait donc qu’utiliser sa connaissance à toute fin utile pour loger pénard et gratos ! Rien de bien méchant donc.
Et pour couronner le tout, Elisabeth était loin d’être moche. Elle prenait pas franchement soin d’elle et n’était pas particulièrement coquette mais elle n’avait pas encore des pustules suintantes qui lui poussait sur le museau. Il était d’ailleurs fort étrange que des femmes capables de trouver des remèdes à tout, étaient incapables de soigner leur propre acné. Restons logique.

Toujours est-il qu’elle avait beau montrer son mignon minois et pas agiter ses remèdes en publique, que les choses finissaient forcément par se savoir dans le village et que l’imaginaire des gens s’attendait toujours à voir débarquer une vieille rombière courbée. Les villageois semblaient déçus en constatant que la gamine était tout à fait potable. Elle avait donc travaillé son côté antipathique et son air revêche : à défaut de faire peur, au moins on lui foutait la paix.

Y avait juste une variable que Lison n’arrivait pas encore à gérer : les mioches.. Ces trucs rêveurs et chialant.
Car les gages à deux écus du type « va taper à sa porte et reste au moins deux minutes, on verra si elle te mangera pas et tu seras trop un grand guerrier », car oui c’est bien connu les sorcières ça mange les gamins, ça commençait gentiment à lui taper sur les nerfs. Bref la gamine était donc régulièrement dérangée par ces machins à patte qui, en plus d’avoir interrompu une petite séance détente, avaient en plus l’audace de pleurer voire faire dans leur braies dans le pire des cas, sûrement effrayée par la vision de la jeunette de 22 ans. Elle était persuadée qu’elle avait beau ne pas ressembler à une vieille peau, ces gamins avec leur imagination débordante devaient sûrement la voir comme ils avaient bien envie de se l’imaginer. Bref, avec un peu de chance, ces braillards filaient rapidos et elle évitait le deuxième stade qui était du côté fille « oh j’veux un filtre d’amour ou un crapaud pour trouver mon prince » côté garçon « je veux devenir fort et beau comme un chevalier ». Y a pas à dire ils faisaient dans l’original ! On entendait rarement une gamine dire « moi je veux sauver des vies et devenir médicastre » ou un gamin pas trop bête vouloir construire des cathédrales…

Et il se trouve qu’aujourd’hui, la malchance avait décidé de rendre visite à Lison.

- Ouai ! C’est pourquoi ?

Se trouve aussi que la gamine avait sniffé du pavot et était un peu dans les vapes.
Agacée, elle alla tout de même ouvrir la porte. Encore une villageoise engrossée par erreur ? Un paysan qui s’est blessé en fauchant son blé ? Non ! Un mioche.

Dépitée son regard se braqua sur la chose debout devant elle. Il avait les jambes qui tremblaient et elle lui donnait pas trois secondes avant qu’il détale ou tombe dans les pommes.

- Bouh !

Malheur ! Le gosse avait choisi l’évanouissement et là deux pensées s’affrontèrent dans la caboche de la noiraude : « je pourrai le laisser croupir là… va de toute façon retrouver ses esprits et il sera tellement honteux qu’il dira rien » ou « Allez… c’est pour aider les gens que t’a appris à utiliser les plantes, t’as quand même un bon fond, t’vas pas le laisser trainer dans la crasse de cette auberge »
- Feuque

Elle ramassa le mioche, c’est qu’il était lourd le bestiau, referma la porte d’un coup de pied et allongea le machin sur le lit. Énervée, elle trempa un linge dans un peu d’eau et le lui flanqua sur le front.
- T’as intérêt à vite te réveiller… j’irai pas chercher papa maman, si tu bouges pas, je te refous derrière ma porte.

Le petit chaton avec un peu plus de douceur, alla rejoindre l’enfant pour renifler le visage de cet inconnu qui avait pris la place de sa jeune maîtresse. Il finit par s’arrêter sur la petite main qu’il commença à léchouiller consciencieusement.
- Aristote ! Tu fous quoi ? J’suis censée faire peur ! Mon chat est pas censé être gentil !

Elle jeta un regard noir aux deux choses sur le lit et soupira.
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--Adrien


Un paradoxe sur pattes, tel était le jeune Adrien. Comment pouvait-on braver les batailles et s’évanouir devant les yeux d’une fille, comment pouvait-on voler avec agilité et être maladroit au plus au point ?

Le blondinet se réveilla avec le front humide, se demandant ce qu’il avait fait pour transpirer autant. Pourquoi avait-il la main mouillée ? C’est que ça le grattait en même temps, mais comme il comatait un peu le gamin, il n’eu pas la présence d’esprit de bouger sa main. Mais cet état n’était pas digne d’un soldat, ça tombait bien, il n’en était pas un.

Il se réveilla alors en sursaut, se souvenant qu’il avait marché jusqu’à un village, qu’il avait laissé derrière lui les combats et qu’il était entré dans une auberge. Le reste demeurait flou mais une chose très clair lui vint à l’esprit, combien de temps était-il resté là et qu’est ce qui allait lui arriver si le ténébreux le retrouvait ici et non pas là bas à s’occuper de ses affaires et de son cheval ?


- J’suis où ?

Nouveau sursaut en voyant le chat et le gamin retira sa main instantanément, roulant en boule sur le côté opposé du lit, manquant …. Ne manquant pas de tomber.

- Aieuuuh …

Il ne lui fallu pas bien longtemps maintenant qu’il était réveillé pour se lever. Les jambes flageolantes et le souffle un peu court, Adrien scruta la pièce, ses occupants puis la porte, hésitant entre détaler comme un lapin ou rester se faire des amis. Sa maigre expérience lui confiait de décamper, sa naïveté lui demandait de rester. Il resta.

- Euh … Adrien, page de Castelreng de Cordas, seigneur de Cordas … Euh .. je .. Bonjour …

Faire l’innocent, toujours faire l’innocent, un sourire et tout passe !

- Il est joli vo’te chat … j’crois qu’il a essayé de me manger la main .. pas que j’sois vraiment bon .. mais, c’pas trop recommandé d’manger du page … indigeste …

L’expérience reprenant le dessus, le Minot faisait des petits pas en direction de la porte, tremblotant légèrement, de peur que la jolie fille lui fasse un truc bizarre comme ils l’avaient dit en taverne. Quelle idée aussi de venir jusque là !

Castelreng
    Castelnaudary, à une certaine date….



Il est des jours où on aimerait être resté au lit, galamment accompagné tant qu’à faire, plutôt que de devoir vivre l’instant présent. C’était bien là ce que se pensait le Ténébreux et ce, depuis des jours.

Il aurait donné une fortune pour être ailleurs que là. Chez lui à Cordas à faire le tour de ses terres, profiter de la beauté du lieu et se ressourcer. Profiter de ses enfants et prendre enfin le temps d’initier son jeune et intrépide page à l’art du combat. Ou mieux à Narbonne à compter fleurette à la jolie brunette qui restait hermétique à ses avances, à se triturer l’esprit pour enfin trouver la faille chez cette belle Ingénue qui ferait qu’enfin elle lui tomberait dans les bras. Tout plutôt que d’être, armure sur le dos, monture entre les jambes la journée durant et regard aux aguets dans l’attente de la moindre embuscade.

L’aube les avait vus arriver dans la ville, bannières au vent. Long cortège de fer et de flammes traversant la rue principale pour gagner la campagne qui se verrait fleurir d’une multitude de tentes et de feux de camp pour la journée.

Pas le temps pour le Ténébreux de s’occuper de son coin de campement. Il laissait cette tache à son jeune page, Adrien, qu’il avait ramené avec lui de Touraine l’hiver dernier. Il ne se souciait pas de ça, sachant fort bien que le bonhomme pourtant haut comme trois pommes et demi savait fort bien depuis le temps ses préférences en cette matière ; légèrement à l’écart et en bordure d’eau. Alors que le convoi se scindait en deux ; la piétaille allant monter tentes et faire feux, la noblesse se rassemblant avec les chefs d’armée le temps de faire le point, Cordas était donc persuadé que son page avait suffisamment de quoi faire pour ne pas aller faire quelques bêtises que ce soit. Un souci de moins se pensa t-il une fraction de seconde et il comptait bien sur la malice du Minòt pour avoir réalisé que ce n’était certainement pas le moment de n’en faire qu’à sa tête. La colère qui couvait dans les veines du Ténébreux était des plus palpables dut au fait qu’il avait du laisser derrière lui sa jeune écuyère qui se remettait de quelques égratignures.

La petite réunion quotidienne n’avait pas duré plus d’une paire d’heures, comme d’ordinaire et le Ténébreux n’aspirait plus qu’à prendre un peu de repos dans le confort dans sa tente. Adrien avait déjà du faire chauffer l’eau nécessaire pour ses ablutions, son lit de camp devait être prêt à le recevoir. Tout serait parfait comme toujours !

Il aurait donné cher pour que cette journée ne soit pas, pour être ailleurs et surtout ne pas avoir ce qu’il avait sous les yeux en cet instant…


Crénom d’un chien ! Je vais lui tailler les oreilles en pointe à ce dròle !

Si la tente était belle et bien montée, aucun feu n’était à chauffer le chaudron d’eau, aucun lit n’avait été monté et ses affaires étaient là, en tas, au centre de cette demeure de toile et comble du comble aucune petite tête blonde dans les parages.

Tudieu quand je l’aurai attrapé celui là ! Il astiquera mon armure jusqu’à ce qu’il ne sente plus ses doigts !!

Adieu pour l’instant repos et toilette, repas et godets d’eau de vie. Il n’avait plus qu’une chose à faire : Mettre la main au plus vite sur ce petit diable qui, une fois de plus n’en avait fait qu’à sa tête.

Demi tour donc. On ré-enfourche le cheval qui, pas content de se voir priver de sa ration d’avoine, s’ébroue. On tire un peu sur les rênes pour avoir le dernier mot et grognant comme pas possible on s’en va à la chasse au Minòt qui ne perd rien pour attendre…

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Lison
Et le manège du chat continua : après les léchouilles, Aristote se roula en boule contre le jeune garçon et ronronna. Or, sans aucun doute, l’amélioration du bien-être du chaton était inversement proportionnelle à l’humeur de la noiraude qui toucha le fond quand le gamin avec sa tête d’ange se réveilla et le « j’suis où » eu comme unique réflexe chez la gamine de refermer nerveusement ses doigts autour d’une pipe pour constater avec énervement qu’il n’y avait plus rien à en tirer et qu’en plus de devoir supporter l’importun elle devrait, en outre, vivre ce joyeux moment dans un état « normal ».
- Tire-toi

Elle lui tourna le dos et farfouilla dans sa sacoche, mains tremblantes, à la recherche d’un peu d’herbe bienveillante quand elle entendit le BOUM.
Elle retint de justesses jurons et malédictions et se retourna cette fois définitivement énervée.
Le pire restait à venir : le gamin souriait et voulait faire copain-copine. La gamine tirait, quant à elle, une mine qui dissuaderait même les morts de se déterrer et le fusilla du regard.

- T’vas détaler vite fait ou des pustules vont te pousser sur le visage, espèce de p’tit vauriens !

Il n’en serait rien. Mais habituellement ce type de menace faisait son effet.
- Et t’vas voir que mon joli chat va se transformer en terrible monstre et t’bouffer autre chose que ta main. Alors maintenant tu vas te tirer fissa. Va glousser avec les autres mioches et dire que t’as pu rentrer dans la chambre de la terrible femme et qu’je t’ai pas bouffé. Mais tu me fous la paix !

Regard au mioche, manquerait plus qu’il pleure, déjà qu’il tremblait comme une feuille morte prête à tomber. Et v’là pas que "le terrible monstre" descendit du lit et passait à l'action en allant se frotter contre les jambes du mouflet en poussant de petits miaulement amicaux.
- Aristote ! Viens là ! Non mais Aristote ! Faire peur Aristote! Mais non ! Mais… tsss

Mains qui tremblaient, elle porta la pipe à sa bouche par réflexe, tenta de tirer dessus pour constater, à nouveau, qu’elle ne s’était pas remplie seule par magie, elle la retira et la posa brusquement sur une petite table.

Elle releva ses yeux verts, admira une nouvelle fois le spectacle et constata que le gamin avait pas bougé d’un iota.

- Quoi ? Bon allez, vas-y ! C’est quoi ton pari ou ta mission ? T’veux quoi ? Mais dépêche, faut que j’aille danser nue à la pleine lune. Et t’prend pas l’idée de me suivre pour te rincer l’œil.

Odieux mensonge, seul une chope l’attendrait pour une soirée en tête-à-tête, mais fallait bien entretenir le mythe.

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--Adrien


Elle voulait lui faire peur, elle y arrivait très bien. Le pauvre gamin se retrouvait là, tétanisé, n’osant plus bouger. Plus un muscle ne voulait répondre et il avait l’air d’une statue trop réelle. Comme il ne pouvait bouger, il réfléchissait, pourquoi elle voulait qu’il aille rapporter aux autres ? Il ne connaissait personne ici et de toute façon, il n’était pas fier d’être ici plutôt qu’au camp, alors … pour sûr qu’il n’allait rien raconter !

Lui foutre la paix, sans soucis, le blondinet allait décamper fissa … Mais rien à faire, ses jambes ne voulaient pas bouger.

Adrien sorti de sa léthargie lorsque le fameux Aristote lui fit des ronds de jambes. Pour un chat qui allait lui bouffer plus que la main, il avait une drôle de manière de débuter son repas. Depuis quand est-ce que l’on faisait des câlins à son casse-croûte ? Le Minot regarda alors l’animal, puis sa maîtresse, puis l’animal … Et elle enchaînait, pour lui faire peur un peu plus. Mais un petit truc se passa dans l’esprit du jeune garçon et c’est avec un air interrogateur qu’il posa ses yeux une nouvelle fois sur la sorcière.


- Nue ? Au milieu de la nuit ? Mais … vous allez attrapez froid ! Y fait pas encore très chaud lorsque la lune redescend … Et puis … c’est pas la pleine lune … elle était là y a une semaine … Vous l’avez raté, je crois.

Aucune once de moquerie dans la voix du gamin, seulement un constat. De toute façon, il ne connaissait ni l’ironie, ni la méchanceté gratuite. Il constatait et faisait part de son constat. Et comme il était plus que serviable, ce qui avait fait de lui un plutôt bon page jusqu’à présent, il ajouta avec un air penaud.

- J’peux vous laisser ma veste si jamais voulez y allez quand même …

Et le chat lui tournait encore dans les jambes, alors, puisque la parole délie les muscles, le gamin se baissa pour caresser le dos de la bête. Il était tout doux, le poil soyeux, comme l’on souvent les chats noirs d’ailleurs. Etrange chose que la capacité qu’on les animaux noirs à avoir toujours l’impression d’être beaux et soyeux, le poil doux et brillant.

Le chaton, pas farouche se laissa faire et Adrien fini par l’avoir dans ses bras, un sourire innocent et angélique accroché à ses lèvres. Il caressait doucement le félin et il observa de nouveau la fille qui se trouvait en face de lui. Elle avait un regard qui dérangeait, mais pour un garçon de son âge, le regard de toutes les filles comme elle dérangeait. Les jambes du page tremblaient de nouveau et dans un effort pour contrôler ça et ne pas repenser à décamper sur le champ, il posa une nouvelle question à la demoiselle qui n’avait de cesse de l’observer.


- Votre pipe ... elle est vide … Et, pourquoi Aristote ? Vous êtes une Sorcière … et Aristote, il aime pas ça …

Il avait aussi l’esprit embrouillé, et il se souvint alors de la dernière question de la fumeuse.

- J’ai pas d’mission .. ou de pari .. j’parie pas .. J’garde les écus que m’donne le Seigneur de Cordas. Pis j’les envois à ma mère … Mais j’ai jamais d’nouvelles …

Lison
- C’est un gag ?

… et Aristote qui terminait ronronnant dans les bras du mouflet.
Un coup de sa famille pour espionner ses faits et gestes ? L’inquisition ? On l’attendait derrière la porte pour l’emmener dans un couvent ? La dernière lubie de son frère ?


- On se fout de moi… ! et il cause le gamin en plus.


Désabusée, elle regarda son, peut-être, ex-chat… car y avait de quoi renier cette sale bête… puis le gamin avec son « blablablabla » incessant et, concluant que la journée était de toute façon foutue, se concentra sur quelque chose de réellement important :
- Où est-ce qu’j’ai foutu ces foutues herbes !

Et ignorant totalement les questions du gosse, elle se retourna et ouvrit frénétiquement les tiroirs, sa sacoche, fouilla dans ses poches, pour découvrir, enfin !, un sachet contenant des petites graines de pavot. Elle les regarda l’œil brillant.
- Encore mieux….

Dos au petit blond, elle vida, mains tremblantes, le sachet sur une petite table, commença à aligner les petites graines et s’apprêtait à rouler un fin parchemin quand…. :
- Gnagnagna Seigneur de Cordas… blablabla
- Hein ?


Elle reposa son parchemin et regarda à nouveau le gamin qui babillait toujours.
- T’bosses pour un seigneur toi ?

Elle serra ses mains l’une contre l’autre pour tenter de stopper le tremblement qui, doublé de la nervosité, devenait de plus en plus voyant.
- Non mais non… mais… ‘tain ! Faut que j’me tire d’ici ! Aristote ! Au pied !

Elle tenta de regrouper rapidement ses affaires en tas pour les fourrer, évidemment en tas, dans son sac.
- Ecoute gamin… t’appelles comment déjà ?... Lucien ? Emilien ? Bref on s’en fout ! Tu m’as jamais vu et tu sais pas qui j’suis ! Tu diras à ton seigneur machin qu’tu as aidé une tite vieille qui faisait un malaise.. enfin invente ce que tu veux, mais tu me connais pas !

Elle aimait pas ça.
Le gosse parlait trop et les seigneurs étaient pas toujours ultra amicaux avec les gens comme elle. Manquerait plus que sa famille apprenne son commerce et elle était bonne pour se retrouver enfermée !
Se tirer avant que le gamin ait le temps de cafter était la seule solution.

Elle ramassa ses sachets de plantes, ses fringues, sa pipe et fixa Aristote le bien heureux qui avait, évidemment pas bougé, l’enfant, Aristote, le blond, le chat et enfin le gosse. Elle aurait pu abandonner le chat et l’offrir à l’enfant mais la générosité ne faisait pas partie de ses qualités et puis c’était son chat, son compagnon de route, son presque fidèle compagnon, elle allait pas le laisser au premier vaurien de passage.
Elle s’approcha d’Adrien et lui arracha, sans ménagement, la bestiole des bras.

- L’est à moi. Tu dégages et tu dis rien sinon t’vas finir muet !
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