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[RP - Ouvert] Direction l'Ouest, avec vous ?

Alycianne

Voilà quelques jours que la jeune fille se fait discrète à Dijon. Elle a voulu rester en Bourgogne, sa terre chérie, qu'elle avait mis tant de temps à retrouver, pensant y trouver sécurité et confort à jamais. Mais elle s'en mord maintenant les doigts, et n'aspire plus qu'à quitter ce duché.
En tant que fille adoptive de l'Eusaias, et une de ses plus grandes admiratrices, elle passerait aujourd'hui pour félonne. L'Exquis petit Joyau de Bourgogne, qui aime tant son pays, tant son duché, félon ? La pré-ado qu'elle est hésite encore entre s'en indigner et en pleurer de désespoir. Mais ce dont elle est sure, c'est qu'elle souhaite rejoindre à présent le reste de sa famille. Tâche difficile quand, par mesure de sécurité et discrétion, elle n'a sous la main qu'une bonne et un vieux soldat, et que les routes sont peu sures, surtout pour une Blanc-Combaz.

Et donc à la Petite Rouge de dépêcher sa servante afin qu'elle aille placer un mot parmi les annonces sur la grand place :

Citation:

Jeune demoiselle noble recherche compagnons de route convenables pour aller en Touraine.
La convenabilité de la personne est facteur du taux de gentillesse, de l'élongation du sourire, de la capacité de discussion, et du goût pour le bon vin.
Fervents du Roy Vonafred s'abstenir (il s'agirait de ne pas les importuner avec une futile histoire de voyage, ces gens ont de toute évidence bien d'autres choses autrement plus importantes à faire).

Si intéressé, se rendre à l'Auberge du Puissant Lit, à Dijon.
Rémunération à discuter.

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Rosalinde

Dans le port de Nevers... Y'a une Rose sur le quai.

Partis ! Partis sans elle ! Ô rage, ô désespoir ! Ô sommeil ennemi !
Tout se paie, même les longues heures passées, à la lueur d'une bougie, à écrire à une blonde cousine ou à un brun amant. Et puis, quand enfin Morphée l'avait accueilli entre ses bras bien austères, sur sa paillasse de paille recouverte d'un drap plus ou moins blanc, il avait fallu que cet affreux sourire revienne, et la gueule cassée de Jacques avait toute la nuit peuplé ses songes, jusqu'à l'aurore. Réveil au lever du Soleil, sueur, couche défaite, et l'impression de n'être pas plus reposée qu'en allant se coucher. Midi, avait-il dit ? Elle pouvait donc bien dormir une heure de plus ! Bien tenté, Rosalinde, mais perdu. Les heures se prolongent, et elle ne se réveille pas. Quand enfin elle émerge, il est trop tard. Trop tard, ils étaient partis, partis sans elle. Prévenue, elle l'était, mais cela ne l'empêche pas de passer sa colère, d'un coup de pied rageur sur un tas de cordages. Dure était la loy du von Frayner, mais elle devait l'accepter. Elle n'avait pas le choix, du reste, l'embarcation s'éloignait déjà sur les flots de la Loire.

Alors, agacée, elle va écluser quelques verres dans la première taverne qui lui tombe sous la main. Des verres de lait, pas très utile pour oublier qu'elle avait lamentablement foiré son premier voyage en bateau. Au final... Judas et Anaon seuls devaient y être montés. Une croisière, deux amants, et un diacre aux commandes. Seigneur, cela allait se finir en mariage, cette histoire ! Enfin, si elle n'avait pas l'ivresse, elle pouvait toujours se moquer des matelots qui eux n'étaient pas avares sur la cervoise, et, au détour d'une conversation, entendit qu'une demoiselle noble cherchait escorte pour la Touraine. La Touraine... Plus court chemin pour la Bretagne, semblait-il ! Alors, pourquoi ne pas faire ce voyage en bonne compagnie ? Si la môme ne se révélait pas trop pénible, évidemment.

Plus belle plume sortie, et les mots sont tracés sur le vélin.

Citation:

A la demoiselle noble logeant à l'auberge du Puissant Lit, Dijon.

Damoiselle,

Si escorte vous cherchez, escorte je puis être. Je n'ai bien sûr pas la prétention de passer pour une guerrière chevronnée. De toute ma vie, je ne me suis servie d'une épée qu'une seule fois, et un poignet cassé me sera sans doute un désavantage en cas de combat. Néanmoins, j'ai déjà estourbi un colosse à la force d'un simple bâton de bois, combattant sous de frondeuses bannières, et ne suis pas femme à me laisser faire.
Quant à vos autres exigences, je sais être de bonne compagnie, lorsque je veux bien m'en donner la peine, mais n'ai aucun goût pour le vin, que j'évite par crainte de l'ivresse et des conséquences fâcheuses qu'elle pourrait avoir. Je suis à Nevers, en partance pour la Bretagne, mais puis rebrousser chemin pour venir vous chercher à Dijon, si vous me prévenez rapidement.

Bien à vous,

R.

[HRP : Vous avez un MP !]
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Alycianne

Sitôt la missive reçue, sitôt une réponse fut envoyée. Il fallait être rapide, et l'on ne se bousculait pas pour se proposer comme escorte d'une gamine inconnue noble usant de petites annonces. Bref, l'Alycianne s'accommoderait très bien d'un poignet cassé sobre qui manie le bâton de bois.
Vélin de bonne facture et écriture délicate, voilà le message en question qui part à la recherche d'une certaine R. à Nevers :

Citation:

De moi la demoiselle,
A R.,

Le bonjour vous va.
Je suis très intéressée par votre proposition, une présence supplémentaire me rassurera tout à fait, qu'elle marche à l'eau ou au vin.
Je prépare aussitôt mes affaires et projette même d'aller au devant de vous, si vous voilà à Nevers. Je suis plutôt vraiment heureusement bizarrement et paradoxalement parfaitement reconnaissable généralement : je suis habillée de rouge.
A bientôt j'espère donc,

A.

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Rosalinde

Enfer et damnation ! Après ce poutrage en règle, plus question pour elle d'accompagner la petite damoiselle où que ce soit... Hélas, mille fois hélas !

Citation:

A vous, damoiselle A vêtue de rouge,

Comme j'aurais aimé pouvoir vous accompagner !
Las, mauvaise rencontre avec une armée belliqueuse me force à garder la chambre à Nevers pour au moins une quinzaine, d'après les médicastres... Encore dois-je m'estimer heureuse, visiblement mes compagnons en ont pour un mois et demi.

Je vous présente donc mes excuses, à devoir ainsi vous fausser compagnie, cela n'est pourtant pas dans mes habitudes de devoir rompre mes engagements... Nécessité fait loi.

Douloureusement,

R.

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Alycianne

[Cosne]

Citation:

Chère R.

Me voilà désolée d'apprendre que vous avez été blessés, vous et vos compagnons. De passage à Nevers, j'ai rencontré d'autres jeunes gens qui s'étaient trouvés sur le douloureux passage d'une armée. Dieu que je n'aime pas la Bourgogne quand elle fait ainsi des humeurs ! Et qu'un instant plus tard je ne peux m'empêcher de m'en vouloir. Cette bonne terre et ses habitants sont capricieux, une fois accueillants, une fois éprouvants, et moi même bourguignonne j'ai dû hériter de ce tempérament inconstant : un coup je déborde d'amour pour mon pays d'origine, un coup je lui reproche tout ce qu'il peut être.
Vous partiez pour la Bretagne n'est-ce pas ? Destination très tendance. Exotique, je dirais même que.
Sur ce, je vais terminer là mes dis vaguations et tâcher d'organiser un nouveau départ.

Que le Très Haut veille sur vous,

A.

La jeune fille s'ennuie terriblement. Alors elle fait des essayages de robes, griffonne des lettres pour les déchirer aussitôt, grignote un bout de pain, observe quelques minutes son élevage de chenilles en boîte peu réussi (sur treize chenilles ramassées, quatre bougent encore), et compose des chansonnettes.
Peut-être aura-t-elle l'occasion de rejoindre son père en Touraine, ou ses amis en Champagne, elle hésite, et il n'y a plus personne pour lui dire quoi faire, la voilà qui doit faire ses propres choix et elle déteste ça, tout autant qu'elle détesterait qu'on les lui impose. Adolescente qui traîne, s'échauffe, soupire, boutonne, désespère, criaille, une adolescente banale, ou presque : c'est une ado qui sourit.
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