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[RP] « La rancune n'est que la preuve de la faiblesse » *

Ellisabeth.
... du coeur !

[Juin 1460 – Baronnerie de La Haye-du-Puit]

Noir. Orageuse. Froide.

Voilà ce qu’était une nuit normande de fin de printemps. Depuis plusieurs heures, la jeune fille s’était blotti dans un siège, enroulée dans une courtepointe, le regard lointain, perdu elle seule savait où mais certainement pas sur les flammes qui brulaient dans l’âtre. Ils étaient pourtant en plein mois de juin mais le froid ne semblait jamais vouloir quitter cette contrée maritime. L’embrun venu des flots, les assaillait sans relâche, infiltrant l’humidité dans les murs et dans les vêtements, glaçant leurs propriétaires à la moindre bourrasque. Et plus le temps passé, plus l’oisillon n’avait qu’une certitude : Elle détestait cela.

Mais la nature était-elle la seule cause cette sensation ? Non, bien sûr que non. Néanmoins, le reconnaitre l’aurait obligé à songer à la cause première de ce mal être et tout ce qui s’en était suivit. Et elle ne le désirait pas … Pourtant ces souvenirs n’était pas le seul rappelle à l’ordre, l’autre étant un simple paquet. Encore emballer, à peine touché, il avait trôné sur le bureau de la jeune fille des jours durant sans qu’elle n’ose même l’effleurer. Jusqu’à ce soir. Longtemps, elle avait hésité avant de céder et de s’en saisir.

A présent, il tournait entre ces doigts fins, observé sous toutes les coutures telles un mannequin avant un défilé. Devait-elle l’ouvrir ? Le reposer ? Le renvoyer ? Le jeter dans les flammes ? C’est qu’il ne venait pas de n’importe qui … Il venait de Lui. Cœur et raison bataillaient encore, agaçant celle en qui la guerre avait lieu. Elle n’aurait pas dû y être aussi sensible … Elle ne devait pas y être si sensible !

Irrité, elle céda finalement à l’impulsion de ces envies, tentant de se donner bonne conscience en se répétant qu’elle ne faisait qu’affronter la réalité en face … Baliverne ! Et ce qu’elle ressentit en découvrant le contenu le lui prouva. Une étole … Si peu de chose pour certaines femmes, tellement plus pour elle. Délicatement, ces doigts semparèrent du tissus et moult souvenir revinrent. De la découverte de la boutique, à ces trésors. Des ateliers de confections, aux présents qu’il lui avait faits … Tout resurgit. Et ces larmes aussi. Quelques semaines durant, elle en avait porté des robes au tissu semblable à celui-là, devant quérir l’aide de la bienveillante Frédégonde pour apprendre à les vêtir. L’adaptation avait été longue et pourtant si agréable … Elle avait protesté devant tant de cadeaux, pour la forme, puisque chaque nouveau était un ravissement. Car, quelques instants durant lesquels, oui, elle se serait crue reine … Fadaise !

Mais rapidement, au-delà de la peine, pour la dissimuler surement, la colère ne tarda pas à poindre. Pourquoi le lui avait-il fait parvenir cela ? N’avait-elle pas été claire quant au sort de toutes les toilettes resté à Paris, chez lui ? Si elle n’avait que faire de ces dernières, de quelle utilité lui serait se tissus dans l’avenir qui serait le siens ? Aucun. Hors mis remuer le couteau dans une plaie qui peinait à se refermer, se cadeau n’avait rien fait. Mais maintenant, elle, elle savait ce qu’elle avait à faire …


      Citation:


      Signore,


      Je pensais avoir été claire. N’avez-vous donc rien retenu des quelques récit que je vous ai fait du couvent et de son fonctionnement ? Il semblerait que non, car sans cela, vous auriez su que votre présent était mal venu. Il ne me sera d’aucune utilité dans l’avenir puis qu’il me sera impossible de le garder une fois que je serais rentré chez moi, à Moulin. Pas plus utile qu’actuellement d’ailleurs. Dans quelle maisonnée une employée porte plus beau vêtement que la maitresse du lieu elle-même? Aucune. Vous comprendrez donc ce que contient le colis qui accompagne cette missive.

      Trouvez lui une destinatrice qui saura l’apprécier à sa juste valeur. Je ne doute pas que cela se fera rapidement.


      Qu’Aristote veille sur vous malgré tout.




Soupire.

Exprimer sa hargne, même sans vulgarité, était quelques choses de tout nouveau pour elle et cela était si … libérateur ! Et c’est le cœur quelques peu soulagé et les nerfs un brin apaisaient qu’elle reposa la plume. Elle ne doutait pas un instant que cette missive mettrait l’italien hors de lui, et alors ? N’était-elle pas loin de lui à présent ? Protégé et surveillé par la baronne ? Si. Elle n’avait donc aucune crainte à avoir, aucune.

Et à présent, elle pouvait aller dormir, la lettre partirait dès l’aube …


* citation de Jiang Zilong

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Dante.tommaso
[Mi Juin 1460 – Entre l’Anjou et la Bretagne ou même peut être ailleurs]

Des jours et des jours à regarder ailleurs, des jours et des jours à faire comme si, des jours et des jours à se dire que c’était mieux ainsi. Il lui avait écrit, lui faisant un dernier présent et puis elle s’était rebellée, lui avait envoyé ce qu’elle estimait être le paiement de sa dette ce qui, bien évidemment, avait déjà bien entamé sa tolérance vis-à-vis de la blonde mais là… là elle exagérerait. Le vénitien tenait dans ses mains l’étoffe de soie qu’il lui avait offert, les yeux perdus quelques instants durant. Il ne lui demandait rien, il ne lui avait jamais rien demandé d’ailleurs mais avait pris sans conteste, profitant de sa présence, de sa douceur, de sa féminité naissante.

Mais aujourd’hui… aujourd’hui alors qu’ils étaient séparés depuis des semaines déjà elle osait l’affronter. L’enfant qu’elle était disparaissait doucement pour faire place à une jeune femme au caractère qui se dessinait lentement. Et bien malgré lui, Dante ne put que sourire en coin à cette lente transformation. Oh il n’était pas dupe, il savait qu’Ellis était une jeune chrysalide qui n’osait qu’à peine sortir de son cocon mais le premier pas était fait et c’était contre lui qu’elle avait osé l’adresser.

Orgueil mal placé ou tout simplement fierté de voir celle qu’il avait tenté de transformer entre ses mains prendre vie, une lueur menaçante brilla alors dans les yeux du Vénitien. Le temps avait filé entre eux et dorénavant il ne pouvait plus que lui opposer une résistance farouche et même plus que ce qu’elle pouvait imaginer. Lui rendre son cadeau venait de précipiter son tragique destin mais l’heure n’était pas encore venue. La vengeance serait pour plus tard cependant, si l’oisillon tentait de donner des coups de bec afin d’annoncer haut et fort qu’elle grandissait, les crocs du vieux loup étaient tout autant acérés que les mois précédents et sa patience, mise à rude épreuve, atteignait ses limites.

Vélin nouvellement acquis, plume bien taillée et encre de circonstance, Dante s’attabla afin de lui faire réponse, l’étole posée devant lui sur le bureau.


Citation:


L’oisillon,

Pour commencer, sache qu’un affront reste un affront et de cela tu viens de t’en rendre coupable. Je pensais que tu me connaissais mieux que quiconque pour avoir partager ma vie durant de si longues semaines sans compter la couche dans laquelle tu as dormi. Aurais-tu oublié que chaque acte à son prix et le tien se paiera dans le sang et dans les larmes, que tu le veuilles ou pas… A vouloir me défier, tu as gagné… sans doute pas vraiment ce que tu espérais !

Mais laissons cela pour le moment, je pense que tu n’as pas bien compris une chose. Que tu rentres à Moulins reste encore une hypothèse dans laquelle tu te réfugies mais je te laisse rêver, apparemment tu en as bien besoin.. Crois-tu que tu risques de le retrouver là-bas ? Devrais-je peut être te devancer afin de prendre de ses nouvelles… humm tu me donnes bien des idées Ellis et je t’en remercie… Quant à porter l’étole qui venait de Lupino tout autant de moi, je pensais avoir été clair. Mais il faut que tu joues ta revêche et que tu piétines mon orgueil. Soit, j’en ai cure tu le sais très bien mais tu aurais pu penser à mio fratello… Je pensais que tu l’aimais avec sincérité. Aurais-tu oublié ce que les sentiments du cœur voulaient dire ? Ou bien me serais-je trompé sur ta personne ?

Et puis à d’autres, arrête tes balivernes concernant cette étoffe. Je sais que la baronne ne t’aurait absolument rien dis… Même si elle fait partie de ce monde que je ne tiens pas vraiment en haute estime, je sais qu’elle sait faire la part des choses. Elle a assez de cœur pour ne pas te chasser, elle a assez de cœur pour t’ouvrir les portes de sa maisonnée alors quand tu auras fini de me prendre pour un cretino de la pire espèce, tu penseras à me rappeler que j’ai encore une ou deux petites choses à t’apprendre.

Ellis, je n’étais pas ton ennemi, certainement pas mais choisis de m’affronter et tu vas souffrir. Et ne dis pas que je ne t’avais pas prévenue bon sang parce que tu sais qui je suis et tu sais que je ne lâcherais pas. Je te laisse une dernière chance… acceptes ce cadeau ! Mais pèse bien le pour et le contre Bella mia parce qu’après ça les dès seront jetés.

Maintenant je te souhaite une bonne nuit Ellis, je sais que dans ta chambre, bien au chaud sur les terres de la Haye-du-Puits tu te réfugies dans ces silences qui en disent longs. N’oublie pas certaines de mes paroles l’oisillon… je t’ai toujours dis de te méfier des autres et de moi-même !






Le vélin fut sablé et roula entre les doigts du Vénitien qui le posa délicatement sur le bureau avant d'aller se servir un verre de vin. Prenant une bonne rasade, il tourna la tête vers ce courrier qu'il aurait souhaité tout autre, plus amical, plus... plus quoi ? Il l'avait terrassé et il se doutait que chaque fois qu'il se rappellerait à son bon souvenir elle ne pourrait qu'avoir des réactions à fleur de peau ce qui fit sourire Dante au final. Tout avait un prix et il commençait à entrevoir le sien.
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