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La gargote Helvétique : RP - Kirkwood et compagnie

Kirkwood
En route vers de nouvelles aventures !

Merci aux intéressés de me contacter par MP pour participer !

Kirkwood
Chapitre I : où il est question de se mettre dans l'ambiance pour mieux découvrir notre héros, ce à quoi sert communément une introduction


Cela faisait trois jours qu’ils fuyaient Dole, empruntant routes, sentiers et ravines pour échapper aux éventuelles patrouilles franc-comtoises -dont on n’avait à vrai dire pas vu la queue d’une- ou à la curiosité inquisitrice des paysans. Prudence est mère de sûreté.

Leurs vêtements dépenaillés, les barbes et les cheveux hirsutes leur donnaient un air sauvage, et à les voir dévorer de maigres croûtons ou quelques poignées de maïs, à peine coupé d’un mauvais clairet, on eût dit des gueux fuyant les différents cadastraux des ducs régnants aux familles consanguines, des faux comtes aux vrais doigts crochus ou des cardinaux avides de biens terrestres…

Mais un œil avisé eut décelé dans ces corps fatigués l’énergie que donne une foi partagée. Ils ne se connaissaient que depuis peu mais avaient communié aux mêmes dangers, depuis l’affaire de Dole au moins. Ponctuellement, une voix sourde coupait le silence
: Dieu aide. Et vingt autres voix reprenaient, plus bas : Dieu aide.
Kirkwood
Et si le propriétaire de cet œil avisé disposait aussi de quelques réflexes de prudence, il aurait aussi noté ces sacs en forme de boucliers, ces toiles huilées dont émergeait ici et là une garde d’épée, la lame d’une vouge ou le fer d’une hallebarde. Il n’aurait alors pas manqué de remarquer que sous leurs manteaux crasseux se devinaient des pièces d’armure éparses et des vestes matelassées, sans compter les souliers de cuir rigide.

Il aurait également compris que la disposition de ces hommes n’obéissait pas au hasard mais aux habitudes de soldats rompus aux vicissitudes de la guerre et aux réflexes aiguisés par l’entrainement. Chaque groupe disposait à portée de main de ses armes, et couvrait qui un chemin, qui une éminence.

Enfin, le propriétaire de cet œil avisé, prudent et réfléchi, s’il avait été réellement bien doté par Deos d’intellection, aurait alors compris pourquoi cette femme avançait d’un pas résolu vers lui, cachant à peine une dague tandis qu’il en sentait une autre appuyer légèrement contre son oreille. En même temps, il se serait arrêté souplement, sans avoir besoin de l’ordonner consciemment, pas plus qu’à ses bras qui se levaient ou qu’à sa petite voix étranglée qui lançait d’un coup:
Salut, beau temps pour la saison, non ? alors que les flocons tombaient à nouveau…
Kirkwood
Ainsi, un individu aussi avisé, réfléchi, prudent et observateur ne se serait pas étonné de se retrouver encordé et bâillonné dans une étable, entouré de bonne paille sèche et chaude et ainsi protégé du froid, tandis que ses ravisseurs repartaient dans la neige après lui avoir bourré les joues de quelques quignons de pain.

Car à agir ainsi, il aurait compris qu’il n’était pas victime de brigands qui l’auraient écorché pour passer le temps, mais bien en face d’une compagnie franche réformée, des kercires ou quelque chose comme ça peut-être. S’ils étaient connus pour être durs au combat, ils n’avaient pas la réputation d’avoir la tripe cruelle envers les petites gens…

Alors, cette personne avisée, réfléchie, prudente et observatrice aurait tâchée de se faire une place confortable en se tortillant, pour attendre le moins mal possible que le berger ramène ses bêtes et le délivre, au pire d’ici demain soir ?
Kirkwood
Chapitre II : où notre héros est présenté, ainsi que ses compagnons


Pour la 3e fois consécutive, Kirk venait de s'étaler dans la boue sous les yeux pétillants de Uewen et de Vittorio, pendant que Coulondre, goguenard, l'achevait de son accent languedocien : Ma fé! Le moussu de Genève est-il convaincu ou une 4e passe d'armeu lui est-elle nécessaire?

Le Flamand enfonça le clou et Kirkwood sentit la leçon recommencer, tout en débarrassant tant bien que mal sa cape de la boue qui la maculait, ce qui consista à vrai dire essentiellement à l'étaler davantage...

Coulondre bras-de-Fer a raison, Kirk. Tu es fort comme un bœuf, mais en combat, tu en as la finesse ! Tu te sers de ton épée comme un sonneur de cloches papiste ! Tu es rapide mais tu te déplaces avec la discrétion d’un sanglier à la charge, en laissant des traces partout ! En résumé, tu sais monter la garde correctement, grâce à ton service de garnison et ton expérience des renforts envoyés par Genève à Grandson… Ça fait tout de même pas lourd…
--Tordgueule
Soudards et pillards avides de rapines. Mais si souvent plus proche de la misère que de la gloire car seuls les capitaines pouvaient se payer des extravagances. La plupart restaient mal vus par les gueux. Et pour cause : massacres, mises à sac, vols et viols, incendies, prostitution, rien de réjouissant n’était à attendre de leur passage. La moindre blessure était synonyme d’infection, de gangrène entraînant la mort ou l’amputation. les maladies vénériennes et les coulantes à vous vider les entrailles étaient leur lot quotidien. Le sort des survivants n’était guère plus enviable et des cohortes d’estropiés et de vagabonds vivant de vols et de mendicité.

La main sur la lame de la Hallebarde, il marchait en silence. Le cuir de ses atours suggérait des parties volumineuses. L'autre suisse venait de s'étaler dans la boue.

Frère de fange ! Tordgueule s'immobilisa.


Geht ?
Kirkwood
Oui-da, oui-da, grommela Kirk...

Depuis Dole, pendant 3 jours, il n’avait guère eut le temps de faire vraiment connaissance du groupe auquel il s’était retrouvé agrégé au sein de la lance du lieutenant. Maintenant que le plus chaud de l’alerte semblait passé, il découvrait ses compagnons de patrouille.


Coulondre 1/3



Coulondre Bras de Fer, une bonne trentaine d’années et une grande gueule languedocienne, devait davantage son surnom au crochet de métal qui terminait son bras gauche, séquelle d’une blessure mal soignée dix ans plus tôt, qu’à la force herculéenne que ce colosse déployait. Son espèce de prothèse ne le gênait ni pour manipuler le bâton à feu ni l’arbalète, et il s’était fait confectionner une attache spéciale pour son bouclier.
Il laissait même entendre en se flattant la moustache que cette rigidité s’étendait aux meilleures parties de son anatomie et ravissait les dames, qui constituaient sa principale faiblesse.
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Kirkwood
Coulondre 2/3
En effet, c’était à cause de l’une d’elles qu’il quitta un rien prestement sa région natale, ayant occis le capitaine des gardes qui venait l’arrêter pour débauche et adultère, la belle étant son épouse... Or, Coulondre avait opté très vite pour un système assez simple dans l’existence.

Il y avait d’abord ses potes, et les dames qui lui plaisaient, et pour eux il donnerait sa vie. Ensuite, on trouvait les autres membres du genre humain, qu’il tuait sans aucun problème de conscience (à l’exception notable de certains soirs de trop grande beuverie où il se tourmentait bien pendant deux bières sur le devenir de son âme). Mais, et cela lui avait été garanti par un curé plus pâle qu’un cul sous la menace d’une dague, son absence de cruauté lui ferait beaucoup pardonner au ciel…
Kirkwood
Coulondre 3/3
Son adhésion à la Réforme aristotélicienne était vague encore que sincère, s’appuyant sur les travers bien connus du bas-clergé orthodoxe qu’illustrait systématiquement dans ses récits le curé de Marcuays, près de son Sarlat natal, qu’on surnommait Pincettes pour un penchant envers la gente féminine qu’il avait en commun avec le colosse.

Il avouait au demeurant son admiration sans borne pour le système confédéral suisse et les républiques communales qui le composaient, persuadé qu’il était qu’il s’agissait du Graal de tous les problèmes humains. C’était du moins ainsi qu’il justifiait sa présence au sein de la Compagnie réformée en opérations de guerre en Franche-Comté.

Hrp : pour ceux qui aiment lire, Coulondre (entre autres…) est très largement –encore que librement…- inspiré de personnages de Robert Merle dans Fortune de France, saga d’une famille protestante dans la France des guerres de religions. Existe en Poche
Kirkwood
Vittorio 1/3



Vittorio Ugolino dei Parmigiano della Valpollicella, si tel était bien son nom, interminable à la manière de son pays, avait été un jeune et beau clerc. S’il avait toujours ses qualités, les assiduités du vieux supérieur de son ordre, la perspective d’une clotûre en son monastère toscan et le regard énamouré d’un autre jeune et beau novice le persuadèrent de quitter l’amour orthodoxe de Deos pour l’art de l’amour, en compagie du-dit jeune homme.

Le second s’effraya néanmoins devant la liberté qui les attendait et retourna finalement chez les moines, alors que Vittorio s’engageait dans un corps d’arbalétriers génois rejoignant le service du roi de France.

Le supérieur de l’ordre, craignant le scandale, en inventa un autre pour le récupérer et l’accusa de partager les idées de la Réforme. Le capitaine Umberto Malatesta, cousin des condottières de Romagne, totalement imperméable à ce type de problèmes (il disposait d’une lance maure averroicienne et d’une autre byzantine, donc des aristotéliciens de rite grec), fit fouetter le supérieur et le chassa, ne comptant pas perdre pour de telles vétilles un arbalétrier précis, courageux, intelligent en situation de combat et instruit.

Vittorio soupira de soulagement et remercia chaudement le capitaine, les bûchers des services du Saint-Siège illuminant déjà régulièrement les rues de la péninsule, lesquelles pétillaient de joie lors de ces si amusantes crémations de réformés qui assuraient une sortie familale saine et morale qui ne pouvait que renforcer les beaux sentiments aristotéliciens des enfants.
Kirkwood
Vittorio 2/3

Il eut alors la curiosité de s’intéresser à la-dite Réforme de la foi aristotélicienne et lu tout ce qu’il pouvait, même les 52 articles (ce qui prouve bien son courage) et adhéra pleinement et farouchement à ce message de liberté et de responsabilité individuelle. Il finit même par convaincre au bout de deux ans le secrétaire aux comptes de la Compagnie, qui depuis le début par contre partageait sa couche.

Le chanoine, jaloux, les dénonça, et le capitaine montra que sous des dehors qui pouvaient paraître rudes et grossiers au premier abord se cachait en fait une âme très au fait des obligations éthiques d’un chef de compagnie. Il hésita en effet entre le pal, la crucifixion et le bûcher pour une telle atteinte à la morale et au bon goût, se demandant d’ailleurs s’il devait inclure le chanoine dans le châtiment.
Kirkwood
Vittorio 3/3

Umberto Malatesta eut la bonne idée d’hésiter assez longtemps pour permettre à Vittorio de déserter avec une bonne quinzaine de compagnons, qui, s’ils ne partageaient point les appétits charnels de l’éphèbe, avaient été convaincus par ses discours. Tous gagnèrent Bourgogne et Franche-Comté, pour guerroyer contre l’orthodoxie aristotélicienne.

En effet, Vittorio, s’il préférait le plus souvent écouter attentivement et en silence, pouvait devenir volubile s’il s’enthousiasmait, et là, le scribouillard discret enflammait les âmes, persuadait les indécis et perturbait les opposants. D’un naturel aimable, il se contentait néanmoins face au républicanisme de Coulondre de lui raconter comment Florence, de république, s’était muée en une principauté, brillante, certes, mais aux ordres des Médicis, qui, de banquiers, étaient devenus ducs régnants…
Kirkwood
Uewen 1/4



Uewen avec sa cinquantaine d’années était le plus vieux. Anversois d’origine, il vivait du mercenariat depuis ses quinze ans : fils de forgeron, il était parti avec la caisse d’un concurrent de sa mère pour embêter tout le monde (!), avait rejoint les fondeurs d’une compagnie mercenaire bruxelloise avant de devenir un maître-canonier respecté.

Dans les compagnies qui l’acceuillaient, il présidait à l’usage des veuglaires, ribaudequins et autres bombardes, et comme il avait toujours été volontaire pour toutes les missions, il connaissait tout des différents aspects d’une troupe et les capitaines se reposaient souvent sur lui pour les décisions cruciales.
On disait même qu’il avait servi un temps dans la compagnie au lion Azur de la célèbre capitaine Cendres*, femme d’une trempe peu commune et qui l’aurait bien gardé si une histoire d’amour ne l’avait pas fait partir assurer les défenses de Gouda, où un beau corps de ferme l’attendait (et sans doute aussi un beau corps de fermière charnue et rieuse) et procurait de beaux revenus.


* Hrp : pour tous ceux qui aiment lire, le cycle « Le livre de Cendres » de Mary Gentle, en particulier le tome 1 « La guerrière oubliée » décrit magnifiquement la vie d’une troupe mercenaire vers 1450 (ça vire de plus en plus dans l’uchronie au fur et à mesure) : ne donne absolument pas envie de vivre à cette époque ! Existe en Poche chez Folio
Kirkwood
Uewen 2/4

Coulondre savait à peine assez ses lettres pour pouvoir signer ses engagements, Vittorio brillait par les infinis services que permettait son art de l’écrit. Le premier était prosaïque, le second un intellectuel. Le titan languedocien avait constaté les évidences des abus du clergé aristotélicien, l’Italien analysé les enjeux individuels et moraux de la mainmise de l’Église Aristotélicienne.

Uewen, en vieux mercenaire ayant roulé sa bosse dans toute l’Aristotélicité (et même chez le sultan averoiste, avait confié sans plus de détails le Toscan à Kirk), savait lire, écrire, compter, dresser des plans et baragouiner un peu de toutes les langues connues en Europe. Il réagissait vite dans les situations d’urgence, prenait son temps pour réfléchir et cédait volontiers la parole ou son poste (non sa part de butin !) à qui pouvait mieux résoudre un problème.

Ceci expliquait qu’il eût accepté cette place subalterne dans la retraite depuis Dole, où, de toute façon, on n’avait guère ammené de bouches à feu qui les auraient excessivement encombrés.
Kirkwood
Uewen 3/4

Le Flamand, s’il avait toujours su quel poids représentait l’Église Aristotélicienne, s’était longtemps contenté de le tenir comme un élément incontournable dont il fallait s’accommoder le moins mal possible, à la manière des saisons. Mais sa sœur restée au pays se convertit avec son époux, et toute la famille subit accusations mensongères et procès inique : juges partiaux épouvantés par cette nouveauté insupportable ; diacres, curés et évêques menaçant des foudres de l’enfer et surtout décourageant toute aide ; ragots insistants ; menaces en taverne, même envers leur personnel qui finit par les quitter. Ils ne trouvèrent finalement plus personne pour travailler cher eux et l’exploitation périclita.

Obligés de quitter Gand, ils périrent des mains des brigands sur les routes. Même si c’était un risque du temps, Uewen sentit quelque chose casser chez lui. Il renonça au contrat qu’on lui proposait, contre les hérétiques hussites de Bohème. Cherchant un nouvel engagement, il croisa par hasard à Cologne un cousin qui partait s’installer à Genève.

La réforme aristotélicienne avait réussi à s’y tailler une part honnête, comme le montrait sa présence au Conseil cantonal. Là, des hommes et des femmes honorables illustraient avec éclat leur amour d’être utiles à leur patrie en s’investissant pour le bien commun, en enrichissant leur ville et en la défendant.
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